Les plantes mĂ©dicinales au cƓur d’une nouvelle approche mĂ©dicale : phytothĂ©rapie clinique intĂ©grative et mĂ©decine endobiogĂ©nique.

 

indexNotre sociĂ©tĂ© se caractĂ©rise par une individualisation croissante. C’est un processus de longue durĂ©e qui se rĂ©alise par Ă©tapes. Aujourd’hui, cette individualisation est manifeste dans tous les domaines de la vie. Elle appelle en regard une responsabilitĂ© accrue Ă  travers une extension des choix. Dans le mĂȘme temps, on prend conscience des interrelations qui interviennent Ă  tous les niveaux de notre existence. Ces deux mouvements se traduisent dans des phĂ©nomĂšnes diffĂ©rents, mais concomitants : la prise de conscience Ă©cologique et la rĂ©volution numĂ©rique. Cette Ă©volution dans les mentalitĂ©s influence notre maniĂšre de voir dans diffĂ©rents domaines d’activitĂ©. C’est le cas, par exemple, dans le domaine de l’éducation. C’est aussi le cas dans le domaine de la mĂ©decine. Dans ces deux domaines, les usagers, aspirent Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des personnes et Ă  participer Ă  un mouvement de vie. Cependant, cette Ă©volution se heurte Ă  la fois Ă  des reprĂ©sentations anciennes et au poids des appareils. Les organisations peinent Ă  se dĂ©faire de la massification hĂ©ritĂ©e de la prĂ©cĂ©dente rĂ©volution industrielle. La pensĂ©e Ă©cologique, dans sa vision holistique, consciente de la complexitĂ© et respectueuse de la diversitĂ©, se heurte Ă  l’hĂ©ritage d’une conception dominatrice. Ainsi, la part donnĂ©e aux mathĂ©matiques dans l’accession aux Ă©tudes de mĂ©decine traduit un Ă©tat d’esprit technocentrĂ©. Nous sommes donc engagĂ©s dans un changement qui rencontre des oppositions. Mais ce changement peut s’appuyer sur la transformation actuelle des mentalitĂ©s.

Aujourd’hui, l’apparition d’une mĂ©decine endobiogĂ©nique qui s’appuie sur l’usage des plantes mĂ©dicinales est une innovation pionniĂšre qui s’inscrit dans la transformation de notre culture et de notre sociĂ©tĂ©. C’est une mĂ©decine personnalisĂ©e qui prend en compte la diversitĂ© dans une relation participative. C’est une mĂ©decine intĂ©grative qui met en Ɠuvre une vision globale, holistique d’un organisme humain en mouvement dans l’exercice des fonctions hormonales et neuro-vĂ©gĂ©tatives. Le recours aux plantes mĂ©dicinales pour une Ɠuvre de rĂ©gulation et de remĂ©diation se rĂ©vĂšle particuliĂšrement efficace parce qu’il  participe au monde du vivant et multiplie, dans une approche scientifique, les acquis d’une expĂ©rience traditionnelle. C’est un aspect remarquable de la prise en compte de la biodiversitĂ©. Dans son originalitĂ©, la mĂ©decine endobiogĂ©nique est nĂ©e en France, sous l’impulsion de deux mĂ©decins, Christian Duraffour et Jean-Claude Lapraz et elle est portĂ©e par une communautĂ© innovante (1), mĂȘme si elle se heurte encore aujourd’hui Ă  un manque de moyens et un manque de reconnaissance.      Dans ce contexte, la publication d’un ouvrage de rĂ©fĂ©rence, sous la direction de Jean-Claude Lapraz et d’Alain Carillon : « Plantes mĂ©dicinales. PhytothĂ©rapie clinique intĂ©grative et mĂ©decine endobiogĂ©nique » (2) est un pĂŽle de ressources qui vient conforter une dynamique scientifique. Pour en situer la portĂ©e, il est bon de rappeler quelques jalons permettant d’ouvrir Ă  tous la comprĂ©hension de cet apport.

 

Une médecine personnalisée

En 2012, paraĂźt un livre intitulé : « La mĂ©decine personnalisĂ©e », Ă©crit par le docteur Jean-Claude Lapraz  en collaboration avec une journalise : Marie-Laure de Clermont-Tonnerre  (3). Ce livre explique les fondements de la mĂ©decine endobiogĂ©nique et nous introduit ensuite dans un vĂ©cu personnel de sa pratique. Cet ouvrage demeure aujourd’hui la porte d’entrĂ©e pour la comprĂ©hension de cette mĂ©decine. On en trouvera une prĂ©sentation dĂ©taillĂ©e sur ce blog (4). Nous renvoyons Ă  cette analyse en rappelant nĂ©anmoins les grands principes qui y sont exposĂ©s.

 

Une vision nouvelle de la médecine : la médecine de terrain.

Selon notre constitution, nous rĂ©agissons chacun diffĂ©remment Ă  telle ou telle agression. « Une seule explication possible : l’état de notre terrain : « L’ensemble des facteurs gĂ©nĂ©tiques, physiologiques, tissulaires ou humoraux qui, chez un individu, favorisent la survenue d’une maladie ou en conditionne le pronostic » (Larousse). C’est dans cette perspective que cette nouvelle approche mĂ©dicale est mise en Ɠuvre : « L’ĂȘtre humain ne se limite pas Ă  un simple assemblage de fonctions ou d’organes sans lien entre eux. Il est un ĂȘtre vivant autonome et complet qui rĂ©agit Ă  chaque instant comme un tout cohĂ©rent et doit sans cesse s’adapter
 La mĂ©decine actuelle a fait Ă©clater le corps en ses multiples composants. En nĂ©gligeant de replacer chacun d’eux dans ses relations complexes avec les autres, elle a perdu la capacitĂ© d’établir un diagnostic global de l’état du patient. Il est donc temps aujourd’hui de proposer une approche mĂ©dicale qui mette en Ă©vidence les liens qui unissent le local au global et qui donnent une vĂ©ritable vision scientifique intĂ©grale du patient. C’est ce que nous dĂ©signons comme la conception endobiogĂ©nique du terrain » (p 68).

On prend conscience aujourd’hui des limites d’une mĂ©decine en miettes pour se diriger vers une mĂ©decine globale, « intĂ©grative ».

Effectivement, nous dit-on, « le tout est plus que la somme des parties ». Le corps est perçu comme un ensemble de niveaux : « Chaque niveau, du gĂȘne au chromosome, du chromosome au noyau, du noyau Ă  la cellule, de la cellule Ă  l’organe, de l’organe Ă  l’organisme, possĂšde ses propres mĂ©canismes de fonctionnement, mais ils sont intĂ©grĂ©s et sous contrĂŽle du niveau supĂ©rieur, et, en fin de compte sous celui de l’ensemble de l’organisme. Si un niveau se dĂ©rĂšgle, il est important d’identifier ce qui, en amont, a gĂ©nĂ©rĂ© le dĂ©rĂšglement et de comprendre comment celui-ci agira Ă  son tour sur l’aval » (p 68-69).

Tout se tient. « Pour maintenir l’harmonie, il existe nĂ©cessairement une communication permanente entre chacun des Ă©lĂ©ments, chacune des parties qui nous constitue. Il faut donc qu’en notre corps, ensemble vivant infiniment complexe, existe un coordonnateur qui gĂšre en permanence les liens qui unissent la cellule Ă  l’organe, l’organe aux autres organes et les fonctions entre elles (p 70-71)
 La vie ne peut se maintenir s’il n’existe pas une cohĂ©rence et une finalitĂ© qui permette de faire fonctionner de façon harmonieuse les cellules et les organes de notre corps pour qu’ils se maintiennent en Ă©quilibre » (p 70-71).

De fait, il existe bien une forme de « chef d’orchestre ». « Si l’organisme est une maison, il a pour architecte, pour coordonnateur, pour rĂ©gulateur, le systĂšme hormonal ». Selon l’endobiogĂ©nie, « l’approche endocrinienne du terrain est fondĂ©e sur la reconnaissance du rĂŽle primordial et incontournable du systĂšme hormonal Ă  tous les niveaux du corps humain. C’est lui qui gĂšre le mĂ©tabolisme, c’est Ă  dire la succession permanente et dynamique des phĂ©nomĂšnes de destruction (catabolisme), de reconstruction et de synthĂšse (anabolisme) qui se dĂ©roulent Ă  chaque seconde en nous  » (p 71).

 

L’approche endobiogĂ©nique s’appuie sur une interprĂ©tation nouvelle du fonctionnement du corps humain. Elle propose Ă©galement de nouveaux outils pour en comprendre concrĂštement le fonctionnement et pour pouvoir en consĂ©quence intervenir pour corriger et rĂ©guler.

« En partant d’une simple prise de sang comportant douze donnĂ©es biologiques (comme la numĂ©ration formule sanguine, le nombre des plaquettes sanguines, le dosage de deux enzymes
), on peut construire un systĂšme Ă©tabli sur des algorithmes, tous basĂ©s sur des donnĂ©es incontestĂ©es de la physiologie qui font apparaĂźtre de nouveaux chiffres conduisant Ă  une comprĂ©hension beaucoup plus large des phĂ©nomĂšnes Ă  l’Ɠuvre dans le corps que ne le permet l’approche purement analytique actuellement en vigueur. C’est la biologie des fonctions
 Ce systĂšme complexe, conçu par le Docteur Christian Duraffourd, a permis d’établir quelques 172 index d’activitĂ© endocrine, mĂ©tabolique, tissulaire, etc (par exemple : nĂ©crose cellulaire, rĂ©sistance Ă  l’insuline, remodelage osseux, immunitĂ©, stress oxydatif, dĂ©veloppement anormal cellulaire) (p 81-83). « Dans une goutte de sang, on peut voir l’individu et son terrain ». La production de cet ensemble est un bond en avant impressionnant pour la comprĂ©hension de l’état du patient.

Mais, dans la consultation, telle qu’elle est pratiquĂ©e par les mĂ©decins qui se rĂ©clament de cette approche, d’autres donnĂ©es recueillies Ă  travers l’écoute et l’examen clinique, viennent encore s’y ajouter. Ces donnĂ©es viennent s’inscrire en regard de l’interprĂ©tation endobiogĂ©nique. A partir de lĂ , le mĂ©decin peut prescrire un traitement appropriĂ© en faisant appel principalement aux plantes mĂ©dicinales. L’usage de celles-ci permet d’éviter la nocivitĂ© des effets secondaires que peuvent entraĂźner certains mĂ©dicaments de synthĂšse. Par ailleurs, la combinaison d’un certain nombre de plantes Ă  activitĂ© synergique ou complĂ©mentaire induit un effet global important : « La sommation des petits effets que chacun va gĂ©nĂ©rer dans l’organisme permet d’apporter une amĂ©lioration, puis une vraie guĂ©rison ».

 

Soigner autrement, c’est possible

         En 2013, le docteur Jean-Christophe CharriĂ©, mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste et praticien de l’endobiogĂ©nie Ă  la Rochelle explique l’approche de la mĂ©decine endobiogĂ©nique dans la vidĂ©o d’une intervention TEDx : « Soigner autrement, c’est possible » (5). Jean-Christophe CharriĂ© fait partie du groupe de mĂ©decins qui militent pour la progression de l’endobiogĂ©nie en France et il a apportĂ© une contribution au livre de fond qui vient de paraĂźtre sur les plantes mĂ©dicinales (6). Cette intervention, alliant beaucoup de compĂ©tence et un grand talent pĂ©dagogique, nous familiarise avec cette pratique mĂ©dicale.

 

 

AprĂšs avoir esquissĂ© une dĂ©finition de l’endobiogĂ©nie (endo : intĂ©rieur ; bio : la vie ; gĂ©nie : organisation) : une science de l’organisation de la vie intĂ©rieure », Jean-Christophe CharriĂ© nous expose au prĂ©alable les vertus de la plante mĂ©dicinale :

« Quelque chose qui appartient Ă  toute l’humanitĂ©, car elle n’est pas brevetable.

Quelque chose qui est actuellement la seule source de soin pour 4 humains sur 5.

Quelque chose dont l’Organisation Mondiale de la SantĂ© fait la promotion.

Quelque chose qui a Ă©tĂ© reconnu en France par l’AcadĂ©mie de MĂ©decine, mais qui a Ă©tĂ© rejetĂ© en 2007 par la SĂ©curitĂ© Sociale.

Cela fait 7 000 ans au moins que l’homme utilise la plante mĂ©dicinale. C’est un outil aux propriĂ©tĂ©s multiples, exceptionnelles, qu’il convient d’utiliser Ă  bon escient.

C’est un outil thĂ©rapeutique qui rĂ©pond aux exigences de la politique de santĂ© de demain, en terme de rĂ©duction des coĂ»ts, en terme d’accessibilitĂ© aux soins, en terme de respect de l’individu et de l’environnement. C’est un outil thĂ©rapeutique qui prend sa pleine puissance quand il est utilisĂ© dans le cadre de la science mĂ©dicale qu’est l’endobiogĂ©nie ».

Il y a effectivement un potentiel considĂ©rable. « Il y a sur terre un peu plus de 500 000 plantes. La moitiĂ© a Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©e. L’Organisation Mondiale de la SantĂ© a relevĂ© 29 000 plantes comme faisant partie de celles utilisĂ©es traditionnellement dans le soin. Un peu plus de 2 500 plantes ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’études approfondies pour savoir comment elles fonctionnent. Et dans ma pratique, j’en utilise un peu plus de 200. Ainsi, nous avons un potentiel Ă©norme de recherche et de dĂ©veloppement. L’industrie pharmaceutique l’a bien compris, puisque dans le gros dictionnaire rouge des mĂ©decins, le Vidal, 70% des mĂ©dicaments trouvent leur source dans la plante mĂ©dicinale ».

 

Si la plante mĂ©dicinale est un outil majeur de la mĂ©decine endobiogĂ©nique, elle est nĂ©gligĂ©e par la mĂ©decine dominante. Jean-Christophe CharriĂš nous apporte un aperçu trĂšs Ă©clairant sur la maniĂšre dont la mĂ©decine s’est dĂ©veloppĂ©e depuis 150 ans.

Comment en est-on arrivĂ© Ă  la mĂ©decine d’aujourd’hui ?

Au milieu du XIXĂš siĂšcle, « la science mĂ©dicale Ă©tait dans une impasse, car elle n’arrivait pas Ă  soigner et guĂ©rir les grandes Ă©pidĂ©mies. En ce temps-lĂ , il y a eu deux montĂ©es d’approche thĂ©orique de la recherche qui s’incarnent dans deux figures emblĂ©matiques : Claude Bernard et Louis Pasteur. Pour Claude Bernard, qui est mĂ©decin, il s’agit d’étudier la fonctionnalitĂ© de l’organisme. La maladie est la rĂ©sultante d’une dysfonction. C’est grĂące Ă  ses travaux  qu’on peut aujourd’hui interprĂ©ter une prise de sang. Pour Louis Pasteur qui est physicien, mais qui n’est pas mĂ©decin, la maladie est la consĂ©quence de l’agression de l’organisme par un Ă©vĂ©nement extĂ©rieur, que cet Ă©vĂ©nement soit un microbe, un poison et aujourd’hui un gĂšne dĂ©fectueux. C’est parce que cette approche avait des rĂ©sultats visibles, reproductibles et finalement trĂšs simples : Ă  une maladie correspond un traitement, que la science mĂ©dicale s’est engouffrĂ©e dans cette seule voie de recherche.

Il a fallu crĂ©er de nouveaux mĂ©dicaments, des mĂ©dicaments Ă  la puissance extrĂȘme pour gĂ©rer des maladies extrĂȘmes. Et, ainsi ; on a effectivement maitrisĂ© de grandes Ă©pidĂ©mies telle que la peste, la tuberculose, la variole. Et c’est ainsi qu’on est entrĂ© dans la logique des anti : antihypertenseur, anticholestĂ©rol, antidiabĂ©tique, antibiotique. Avec ces outils Ă  la puissance extrĂȘme, pour lutter contre des maladies extrĂȘmes, on a cru qu’on allait tout guĂ©rir. Force est de constater, que ce n’est pas le cas.

Aujourd’hui, du fait d’un mĂ©susage en utilisant ces outils extrĂȘmes qui sont lĂ  pour prendre la place de l’organisme afin d’entrainer la guĂ©rison de celui-ci dans des situations extrĂȘmes, on a utilisĂ© ces outils pour soigner des maladies du quotidien et cela davantage pour l’intĂ©rĂȘt de l’industrie pharmaceutique que pour l’intĂ©rĂȘt du patient. Par cette stratĂ©gie, on a vu apparaĂźtre des maladies induites par ces mĂ©dicaments, on a vu apparaitre une explosion des coĂ»ts de santĂ© et, plus grave encore, des maladies qu’on pouvait traiter avec ces mĂ©dicaments, aujourd’hui ne rĂ©pondent plus. Par exemple, dans la maladie infectieuse, vous avez des bactĂ©ries qui ont dĂ©veloppĂ© des rĂ©sistances aux antibiotiques, c’est Ă  dire que l’antibiotique n’a plus de prise sur la bactĂ©rie, ne peut plus la dĂ©truire


Nous sommes donc Ă  nouveau dans une impasse. Avec cette approche mĂ©dicale qui a rĂ©sumĂ© l’organisme Ă  un foie malade, un cƓur malade, un intestin malade, un cerveau malade, bref avec cette approche qui a Ă©clatĂ© l’homme, comment peut-on recoller les morceaux ? Comment reconsidĂ©rer le tout ? L’endobiogĂ©nie apporte une rĂ©ponse. Et comment respecter le tout ? Les plantes mĂ©dicinales apportent une rĂ©ponse ».

 

Jean-Claude CharriĂ© nous raconte ensuite comment, dans son itinĂ©raire mĂ©dical, il a rencontrĂ© l’endobiogĂ©nie et comment il la met en Ɠuvre aujourd’hui. « Je suis un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste qui, de façon prioritaire, utilise les plantes mĂ©dicinales quand il est possible d’accompagner l’organisme dans des mĂ©canismes d’autorĂ©paration. Je ne m’interdis pas d’utiliser les mĂ©dicaments anti dont nous avons parlĂ©, mais je les garde pour des situations exceptionnelles. Et j’utilise la plante mĂ©dicinale selon l’endobiogĂ©nie. L’endobiogĂ©nie est une mĂ©decine qui vous sort de la masse, qui vous sort de la statistique. C’est une mĂ©decine qui s’intĂ©resse Ă  chacun de vous individuellement. Et qui construira pour vous un traitement sur mesure qui est adoptĂ© Ă  vous seulement.

L’endobiogĂ©nie, c’est une approche qui essaie de comprendre comment fonctionnent les mĂ©canismes de rĂ©paration et de restauration. La restauration : par exemple, votre peau. Tous les matins, quand vous faites votre toilette, vous enlevez de la poussiĂšre, de la crasse et des cellules mortes. Cette peau, il faut la restaurer en permanence. L’autorĂ©paration : Quand vous avez un petit chat qui vous griffe, vous avez une plaie. Et l’organisme sait rĂ©parer. Il fait cela tout seul. Il n’a pas besoin de mĂ©decine pour faire cela. Parce que vous ĂȘtes vivant. Parfois, il y a des phĂ©nomĂšnes qui apparaissent et qui ont du mal Ă  se restaurer et Ă  se rĂ©parer. Et lĂ , vous avez besoin du mĂ©decin. Le rĂŽle du mĂ©decin en endobiogĂ©nie est de comprendre comment vous fonctionnez, aller voir ce qu’on peut soutenir et d’étayer votre organisme pour qu’il puisse se rĂ©parer lui-mĂȘme ;

L’endobiogĂ©nie est une science. Comme toute science, elle repose sur une thĂ©orie. Pour que cette dynamique de rĂ©paration et de restauration fonctionne, il faut un gestionnaire et ce gestionnaire repose essentiellement sur le systĂšme endocrinien et le systĂšme neurovĂ©gĂ©tatif. Comment vos hormones s’organisent entre elles, comment elles entrent en interrelation pour coordonner cette dynamique ? Et comment votre systĂšme nerveux inconscient, celui qui gĂšre votre digestion, votre respiration, le battement de votre cƓur, comment ce systĂšme lĂ  vient aider le premier pour obtenir des phĂ©nomĂšnes de rĂ©paration ? Quand vous allez voir le mĂ©decin en consultation, vous lui parlez. Il vous Ă©coute et il vous examine. Pour le mĂ©decin endobiogĂ©niste, ces trois temps lĂ  sont fondamentaux, car il va chercher des petits signes qui peuvent paraĂźtre infimes, sans sens, mais qui, associĂ©s les uns aux autres, peuvent permettre de construire l’histoire de votre vie jusqu’à aujourd’hui, permettre de comprendre les dysfonctionnements qui ont abouti Ă  la maladie que vous exprimez. S’il en a besoin, mieux encore, le mĂ©decin peut faire une prise de sang simple. Quand les paramĂštres sont dans les normes, tout va bien. Quand ils sont hors des normes, il y a un problĂšme. Vous n’avez pas assez de globules rouges, vous avez une anĂ©mie. On peut s’arrĂȘter Ă  cela. Mais grĂące Ă  la thĂ©orie de l’endobiogĂ©nie, on peut comprendre que tous ces chiffres ne sont pas liĂ©s au hasard. Ces paramĂštres apportent une sorte de photographie de votre fonctionnement intĂ©rieur. Avec l’endobiogĂ©nie, on peut relier ces chiffres entre eux, et mesurer, de la façon la plus fine, comment vous fonctionnez. Cela apporte une aide considĂ©rable au mĂ©decin. Car, pour Ă©tayer, il faut avoir les bons Ă©tais pour les mettre Ă  une bonne place. Et, pour faire cela, le mĂ©decin va utiliser les plantes mĂ©dicinales. Il va les utiliser en fonction des donnĂ©es de la science moderne qui a dĂ©montrĂ© que la plante a la capacitĂ© de rĂ©guler les systĂšmes endocriniens et neurovĂ©gĂ©tatifs ».

 

Plantes médicinales et médecine endobiogénique

Un ouvrage ressource. Un ouvrage de référence

Sur des registres diffĂ©rents, le livre de Jean-Claude Lapraz et Marie-Laure de Clermont-Tonnerre  et l’interview en vidĂ©o de Jean-Christophe CharriĂ© introduisent un vaste public dans la prise de conscience du caractĂšre original de l’approche endobiogĂ©nique et de son apport prĂ©cieux et irremplaçable. Et cette approche s’appuie sur l’utilisation des plantes mĂ©dicinales. C’est dire l’importance et l’utilitĂ© d’un ouvrage de rĂ©fĂ©rence consacrĂ© Ă  cette ressource.

 

L’ouvrage sur les plantes mĂ©dicinales rĂ©cemment publiĂ© sous la direction de Jean-Claude Lapraz et Alain Carillon prĂ©sente effectivement les connaissances correspondantes issues de la pharmacologie et des donnĂ©es de la tradition. Il offre « 45 monographies de plantes mĂ©dicinales dont l’intĂ©rĂȘt thĂ©rapeutique est confirmĂ© par de nombreuses publications scientifiques rĂ©centes ».

Cependant, « l’originalitĂ© et la spĂ©cificitĂ© de cet ouvrage reposent sur un abord nouveau de l’usage de la plante mĂ©dicinale fondĂ© sur l’évaluation clinique  du patient placĂ© au cƓur de la rĂ©flexion diagnostique. Cette approche permet l’utilisation intĂ©grative et personnalisĂ©e des plantes
 La plante mĂ©dicinale, par la complexitĂ© des Ă©lĂ©ments qui la composent et de leurs effets spĂ©cifiques, rĂ©pond au mieux aux exigences d’une thĂ©rapeutique plus physiologique  et peut alors devenir un moyen de traitement de premier plan si elle est utilisĂ©e selon les rĂšgles mĂ©dicales et prescriptives
 La mĂ©decine endobiogĂ©nique propose une rĂ©flexion originale qui permet de mettre en Ă©vidence les dĂ©sĂ©quilibres des systĂšmes endocriniens gestionnaires de l’organisme. Elle aide le mĂ©decin Ă  les identifier et leur permet d’établir un traitement rĂ©gulateur et physiologiques oĂč la plante mĂ©dicinale joue un rĂŽle prioritaire afin d’aider l’individu Ă  retrouver l’état d’équilibre antĂ©rieur Ă  la maladie : l’état de santé ».

 

Vers une nouvelle approche médicale

Ce livre sur les plantes mĂ©dicinales et la mĂ©decine endobiogĂ©nique  prend place dans l’univers scientifique et professionnel. Ainsi cette nouvelle approche mĂ©dicale progresse sur diffĂ©rents registres. Elle rencontre une opinion plus favorable,  comme en tĂ©moigne un intĂ©rĂȘt croissant pour les mĂ©decines alternatives et complĂ©mentaires, dans un contexte de plus en plus sensible Ă  la dimension Ă©cologique et en demande de participation. Elle est portĂ©e par un courant militant : mĂ©decins gĂ©nĂ©reux et patients reconnaissants (6). Et ce livre tĂ©moigne d’une maturitĂ© scientifique.

Tout au long de cet article, on a pu percevoir une vision nouvelle, un nouveau paradigme et a pu apprĂ©cier la fĂ©conditĂ© de cette approche. On attendrait qu’elle se rĂ©pande dans le corps mĂ©dical. En ce sens, des propositions accrues de formation sont nĂ©cessaires. Il serait opportun que les pouvoirs publics apportent leur soutien.

Dans un systĂšme de santĂ© qui comporte de nombreuses rigiditĂ©s, comment promouvoir cette nouvelle pratique ? A cet Ă©gard, un article paru dans Le Monde, le 14 mars 2012, est toujours pertinent aujourd’hui (8). Sous la signature de Luc Montagnier, prix Nobel de mĂ©decine en 2008 et FrĂ©dĂ©ric Bizard, consultant et maitre de confĂ©rences Ă  Sciences-Po, cet article ouvre la voie : « Anticipons le passage d’une mĂ©decine curative Ă  une mĂ©decine prĂ©ventive ». On peut y lire : « D’une approche verticale et segmentĂ©e, nous devons passer Ă  une vision transversale de la santĂ©. D’une mĂ©decine curative du siĂšcle dernier, nous devons passer Ă  la mĂ©decine 4p : prĂ©ventive, prĂ©dictive, personnalisĂ©e, partipative, ce qui modifie considĂ©rablement le logiciel du systĂšme. L’approche transversale de la mĂ©decine 4p doit s’accompagner d’une rĂ©novation de notre systĂšme de santĂ© avec une approche holistique des soins fondĂ©e sur la personne et les relations interpersonnelles. D’un systĂšme centrĂ© sur la maladie, il faut Ă©voluer vers un systĂšme centrĂ© sur la personne, sur la santé ». La mĂ©decine endobiogĂ©nique s’inscrit dans cette grande transformation.

 

J H

(1)            Société internationale de médecine endobiogénique et de physiologie intégrative : https://www.simepi.info

(2)            Jean-Claude Lapraz. Alain Carillon, dir. Plantes médicinales. Phytothérapie clinique intégratives et médecine endobiogénique. Lavoisier Tec et doc. 2017

(3)            Jean-Claude Lapraz. Marie-Laure de Clermont-Tonnerre. La médecine personnalisée. Retrouver er garder la santé. Odile Jacob. 2012

(4)            PrĂ©sentation du livre : « La mĂ©decine personnalisĂ©e » : « MĂ©decine d’avenir. MĂ©decine d’espoir » : https://vivreetesperer.com/?p=475

(5)            « Soigner autrement, c’est possible » : TEDx La Rochelle, 2013 : https://www.youtube.com/watch?v=XAazxiP6tP0

(6)            Le docteur Jean-Christophe CharriĂ© est un des contributeurs du livre : « Plantes mĂ©dicinales.  PhytothĂ©rapie clinique intĂ©grative  » Il a Ă©crit plusieurs livres de conseil mĂ©dical, dans une perspective endobiogĂ©nique, en collaboration avec Marie-Laure de Clermont Tonnerre : « Se soigner toute l’annĂ©e au naturel » (2017) ; « Objectif santé : Ă  chaque besoin, sa cure » (2017) ; « Soigner au naturel les maux de l’automne et de l’hiver » (2014) ; il vient de publier un livre sur « les clĂ©s de l’alimentation anti-cancer et maladies inflammatoires, infectieuses, auto-immunes » (2017).           Voir : https://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss_2?__mk_fr_FR=ÅMĂ…ĆœĂ•Ă‘&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=Jean-Christophe+CharriĂ©

(7)            Phyto2000 : association des usagers de la phytothĂ©rapie clinique : https://www.google.fr/search?hl=fr&as_q=Phyto2000&as_epq=&as_oq=&as_eq=&as_nlo=&as_nhi=&lr=&cr=&as_qdr=all&as_sitesearch=&as_occt=any&safe=images&as_filetype=&as_rights= Le site de l’association est en rĂ©fection.

(8)            Texte citĂ© dans l’article prĂ©sentant le livre : « La mĂ©decine personnalisĂ©e » (note 4). Ce texte publiĂ© en 2012 nous paraĂźt garder toute son actualitĂ©.

Laissez-les lire !

Une dynamique relationnelle et Ă©ducative.

 

Il y a dans l’enfant un potentiel qui a Ă©tĂ© longtemps contenu. Mais, au siĂšcle dernier, peu Ă  peu les portes se sont ouvertes. Maria Montessori est une figure emblĂ©matique de la lutte qui a Ă©tĂ© menĂ©e pour que le potentiel de l’enfant puisse s’exprimer dans tous les domaines. Il y a dans l’enfant une force de vie qui le pousse Ă  dĂ©couvrir le monde. Dans cet esprit, le rĂŽle de l’éducateur n’est pas d’imposer, mais d’accompagner. « Laissez les lire ! » (1), tel est le titre que GeneviĂšve Patte, cofondatrice puis animatrice de la bibliothĂšque enfantine pilote de Clamart, la « Joie par les livres », a donnĂ© Ă  un ouvrage sur les enfants, la lecture et la bibliothĂšque, paru en 1987. Aujourd’hui, ce livre est rĂ©Ă©ditĂ© dans une version complĂštement actualisĂ©e et renouvelĂ©e, si bien que sous la belle couverture animĂ©e par une illustration de Quentin Blake, il nous paraĂźt porter un message qui peut atteindre un grand public.

 

GeneviĂšve Patte nous raconte la naissance et le dĂ©veloppement des bibliothĂšques enfantines.  TrĂšs tĂŽt, dĂšs la fin du XIXĂš siĂšcle, elles apparaissent dans les bibliothĂšques publiques anglaises et amĂ©ricaines . Leur Ă©closion en France, aprĂšs la grande guerre, s’inscrit dans cette inspiration, mais un travail original est accompli qui s’exprime notamment dans la remarquable bibliothĂšque qu’est « l’Heure Joyeuse », rue Boutebrie Ă  Paris. C’est lĂ  que, dans les annĂ©es 50, GeneviĂšve Patte dĂ©couvrit une ambiance dont elle perçut la qualitĂ© exceptionnelle et qui fut pour elle une motivation dĂ©terminante. Au dĂ©but des annĂ©es 70, cofondatrice de la « Joie par les Livres », une bibliothĂšque pilote crĂ©e dans un quartier populaire de Clamart, elle va jouer un rĂŽle pionnier dans l’émergence d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de bibliothĂšques enfantines.

En nous racontant quelques scĂšnes de la vie des bibliothĂšques enfantines Ă  diffĂ©rentes Ă©tapes de son itinĂ©raire, GeneviĂšve Patte nous permet d’entrer dans un univers dans lequel on dĂ©couvre Ă  la fois une dynamique enfantine et une harmonie relationnelle. Ainsi dĂ©crit-elle la « Joie par les Livres » Ă  Clamart comme une « maison vivante et chaleureuse ».

 

 

Une dynamique relationnelle.

 

A la bibliothĂšque enfantine, la motivation des enfants pour la lecture s’inscrit effectivement dans un climat informel et convivial. Ce livre nous introduit dans diffĂ©rentes formes de vie relationnelle.

C’est le contact, le tĂȘte-Ă -tĂȘte de l’enfant avec le bibliothĂ©caire. « Cest une longue tradition. La plupart des enfants ne trouvent pas facilement, dans d’autres milieux , ce mode de rencontre. Ici, l’échange est en effet considĂ©rablement enrichi par la mĂ©diation du livre. Relation prĂ©cieuse, parce qu’à la fois personnelle et pudique, puisque c’est le livre qui rĂ©unit et offre la distance nĂ©cessaire. L’adulte recherche pour l’enfant ce qui peut convenir Ă  son expĂ©rience. Le livre peut alors devenir comme une source jaillissante oĂč l’enfant peut apaiser sa soif, Ă  la mesure de ses besoins et trouver ainsi le goĂ»t de l’eau vive » (p 174). « L’aide personnelle apportĂ©e Ă  l’enfant dans ses recherches est une occasion unique d’échanges et de rencontres. L’enfant apprĂ©cie cette confiance. Ne le juge-t-on pas capable d’apprĂ©cier ce qui est beau, grand, drĂŽle, surprenant, subtil, ce qui vaut la peine ? « Jamais on ne m’avait montrĂ© autant d’attention. Jamais, on ne s’était intĂ©ressĂ© Ă  moi de cette façon. GrĂące Ă  ces Ă©changes, je me sentais exister, je me sentais important », nous confie un ancien lecteur Ă©voquant ses annĂ©es passĂ©es Ă  la bibliothĂšque » (p 176).

La bibliothĂšque enfantine permet aussi une lecture partagĂ©e entre enfants et adultes. C’est, par exemple, vivre ensemble la lecture d’albums. Ici, c’est une relation horizontale naturellement chaleureuse. « C’est un plaisir gratuit. « Tu me lis une histoire ? » Question quasi rituelle adressĂ©e aux adultes prĂ©sents
Souvent on commence Ă  lire avec un enfant et d’autres, intĂ©ressĂ©s, se rapprochent
 Magnifique libertĂ© du lecteur : la lecture ne lui est pas imposĂ©e. Il en dĂ©cide librement. C’est alors Ă  qui sera le plus proche de la personne qui lit
 Pour mieux voir les images, mais aussi pour tourner les pages, faire un commentaire, signaler Ă  l’occasion un Ă©lĂ©ment qui surprend, amuse ou Ă©voque quelque chose de la vie. Cette intimitĂ© confiante et rassurante fait partie du plaisir » (p 202).

Et puis, il y a aussi la lecture Ă  haute voix d’une histoire par le bibliothĂ©caire et « l’heure du conte », une vĂ©ritable institution dans les bibliothĂšques enfantines. « La place centrale du rĂ©cit, de la parole dite, signifie pour le bibliothĂ©caire, un engagement vis-Ă -vis des enfants. Il raconte. Il a envie de partager son enthousiasme et il s’en donne le temps. en dĂ©cidant de raconter, il accepte de livrer quelque chose de sa propre sensibilitĂ©. En retour, il reçoit l’expression spontanĂ©e de l’émotion de ceux auxquels il s’adresse dans ce prĂ©cieux face Ă  face ».

Il y a bien d’autres Ă©vĂ©nements sociaux et Ă©ducatifs dans la vie de la bibliothĂšque enfantine : rencontres avec des personnes invitĂ©es, fĂȘtes, expositions, diffĂ©rentes formes d’atelier. Cette gamme de relations, dans laquelle, Ă  chaque fois, l’enfant est respectĂ© dans sa dĂ©marche et peut Ă©galement s’investir, est une caractĂ©ristique de la bibliothĂšque enfantine. Cette qualitĂ© et foisonnement nous paraissent exemplaires si bien qu’on pourrait s’en inspirer par ailleurs.

 

Regard sur la littérature enfantine : le choix des livres.

 

Bien sĂ»r, la qualitĂ© des livres compte aussi. GeneviĂšve Patte consacre plusieurs chapitres Ă  un examen de la littĂ©rature enfantine. Comment choisir les livres Ă  l’intention des enfants ? C’est une question qui n’intĂ©resse pas seulement les bibliothĂ©caires, mais nous tous qui sommes en rapport avec des enfants. Ces « repĂšres dans la forĂȘt des livres » traitent des diffĂ©rentes catĂ©gories de livres : albums, ouvres de fiction, ouvrages documentaires. Ces propos tĂ©moignent d’une expĂ©rience riche d’une grande proximitĂ© avec les enfants et nous y percevons Ă©galement bon sens et discernement. Ces chapitres contribuent Ă  faire de ce livre un ouvrage qui, au delĂ  des bibliothĂ©caires, s’adresse Ă  un grand public concernĂ© par l’éducation.

 

La bibliothÚque enfantine : une entreprise pionniÚre appelée à une créativité toujours renouvelée.

 

RĂ©trospectivement, les bibliothĂšques publiques, parce qu’elles voulaient rĂ©pondre Ă  la dĂ©marche de chacun dans sa recherche personnelle et son besoin d’éducation, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme une premiĂšre Ă©tape dans la marche vers une connaissance partagĂ©e et une intelligence collective telle qu’elle se manifeste aujourd’hui dans la communication sur internet. On sait que les bibliothĂšques publiques dans leur modernitĂ© sont nĂ©es en Angleterre et aux Etats-Unis. Il a fallu une action pionniĂšre pour les instaurer en France. C’est chose faite, et bien faite aujourd’hui.. Les bibliothĂšques enfantines s’inscrivent dans la mĂȘme histoire. En portant une conception nouvelle de l’éducation, elles Ă©taient doublement « rĂ©volutionnaires ». Ainsi, note GeneviĂšve Patte, « alors que partout ailleurs, dans les autres institutions Ă©ducatives, les enfants sont, en quelque sorte « classĂ©s » selon leur Ăąge, leur niveau, leur sexe, « l’Heure Joyeuse », dĂšs 1924, proposent d’emblĂ©e, comme ses prĂ©dĂ©cesseurs Ă©trangers, le brassage vivifiant de garçons et de filles de tous les Ăąges, cela n’étant pas sans effrayer un certain maĂźtre d’école qui suggĂ©rait qu’une petite barriĂšre traverse la salle et sĂ©pare lecteurs et lectrices » (p 14).

Aujourd’hui, dans ses formes innovantes, comme « La Petite BibliothĂšque Ronde » (2) Ă  Clamart qui se dĂ©veloppe dans la foulĂ©e de l’action pionniĂšre de la « Joie par les Livres », la bibliothĂšque enfantine continue d’aller de l’avant. GeneviĂšve Patte est engagĂ©e dans cette crĂ©ativitĂ©.

Ainsi met elle l’accent sur « les petites unitĂ©s de lectures » : bibliothĂšques de rue, bibliothĂšques hors les murs, bibliothĂšques Ă  domicile, home library, bunko, etc, qui se dĂ©veloppent Ă  travers le monde. « Il s’agit bien de bibliothĂšques. Elles en ont les caractĂ©ristiques essentielles, mais elles n’ont pas de constructions Ă  elles n’ont pas de murs au sens propre comme au sens figuré » (p 281). Ainsi « les bibliothĂšques deviennent nomades » « Nous ne pouvons rester assis dans notre tour d’ivoire, isolĂ©s, Ă  attendre que les enfants viennent Ă  nous  ». « Ce qui caractĂ©rise ces « petites unitĂ©s de lecture », c’est une petite taille, leur simplicitĂ©, leur caractĂšre souple et chaleureux aussi, et la mĂ©diation proposĂ©e. Il suffit souvent d’un tapis, de quelques paniers de livres bien choisis, et, bien sĂ»r, d’une personne attentive aux uns et aux autres et toujours prĂȘtes Ă  leur faire dĂ©couvrir la joie de lire » (p 282). Ces initiatives fleurissent dans certains pays d’AmĂ©rique latine, d’Afrique ou d’Asie. L’auteure de ce livre les a frĂ©quentĂ©es et elle en parle avec enthousiasme.

La crĂ©ativitĂ© se manifeste Ă©galement dans le partenariat entre bibliothĂ©caires et chercheurs tel que GeneviĂšve Patte nous le dĂ©crit dans un chapitre trĂšs original : « la bibliothĂšque en recherche active ». Ainsi la « Joie par les livres » a su collaborer avec des associations comme ACCES (Actions culturelles contre les exclusions et les sĂ©grĂ©gations) crĂ©Ă©e en 1982 par RenĂ© Diatkine et qui « rĂ©unit dans la mĂȘme rĂ©flexion des chercheurs et praticiens de diverses disciplines : pĂ©diatres, psychologues et psychanalystes, anthropologues et linguistes, bibliothĂ©caires, etc.. ».

Bien sĂ»r, Ă  une Ă©poque oĂč les moyens de communication se transforment et progressent Ă  toute allure, la bibliothĂšque est appelĂ©e Ă  bouger elle aussi rapidement. Un chapitre est consacrĂ©e au nouveau visage de la bibliothĂšque Ă  l’heure du numĂ©rique.

 

Une vision prospective.

 

          Dans la grande mutation oĂč nous nous trouvons engagĂ©s, la bibliothĂšque, qui a Ă©tĂ© pionniĂšre, peut demeurer une piĂšce majeure du nouveau paysage culturel si elle sait apporter sa contribution spĂ©cifique. Ainsi, en partenariat avec les nouvelles formes de communication comme internet, la bibliothĂšque apporte la dimension d’une relation vĂ©cue. « Dans un monde qui se technicise toujours plus, la bibliothĂšque met l’accent sur la communication humaine, les lieux et les relations interpersonnelles autour du besoin de connaĂźtre, de se reconnaĂźtre, de penser » (p 341). « La bibliothĂšque propose un environnement culturel, unique et profondĂ©ment humain. En encourageant chacun Ă  emprunter son chemin propre, elle favorise l’émergence des identitĂ©s dans leur singularitĂ©. Elle offre un espace oĂč l’expression des diffĂ©rences est possible, souhaitable et encouragĂ©e
 Elle privilĂ©gie ce qui lie et relie Ă  travers l’accueil, les rencontres, l’ « ĂȘtre ensemble », non pour se confondre, mais pour tenter de se comprendre » (p 340).

 

Un livre suggestif qui stimule la réflexion.

 

         Ce livre enrichit la vision et stimule la réflexion de ses lecteurs, bien au delà des questions professionnelles.

Dans ce qu’il rapporte de l’esprit de dĂ©couverte, de la capacitĂ© d’émerveillement et aussi de l’intensitĂ© de la vie relationnelle des enfants, il croise les recherches rĂ©centes sur la spiritualitĂ© enfantine (2). A certains moments,  nous nous sentons en prĂ©sence d’une rĂ©alitĂ© belle et harmonieuse  qui Ă©veille une Ă©lĂ©vation de notre conscience.

Dans ce livre, tel que GeneviĂšve Patte, nous le prĂ©sente, le mouvement des bibliothĂšques enfantines nous apparaĂźt comme une vĂ©ritable Ă©popĂ©e qui, au cƓur de la grande mutation dans lequel le monde est engagé , nous en rĂ©vĂšle une des potentialitĂ©, un nouvel Ă©tat d’esprit  qui conjugue la joie de dĂ©couvrir, la convivialitĂ© et le respect de chacun.  Au mieux, « at his best », la BibliothĂšque enfantine est « une maison vivante et chaleureuse ». Il y a lĂ  une voie originale qui peut interroger et inspirer d’autres institutions Ă©ducatives, et mĂȘme  Ă©veiller un dĂ©sir d’autres lieux dans notre sociĂ©tĂ© oĂč l’on puisse vivre des relations aussi bienfaisantes. Le titre de ce livre : « Laissez-les lire » appelle Ă  la reconnaissance de la dynamique crĂ©ative des enfants. Et comme cette rĂ©alitĂ© nous est dĂ©crite comme bien rĂ©elle lorsqu’elle est encouragĂ©e par un environnement favorable, il y a lĂ  plus gĂ©nĂ©ralement un encouragement Ă  reconnaĂźtre de nouveaux possibles, une invitation Ă  une vie meilleure.

 

Jean Hassenforder

        

(1)            Patte (GeneviÚve).Laissez-les lire ! Mission lecture. Gallimard, 2012

(2)            La Petite BibliothÚque Ronde : www.lapetitebibliothequeronde.com et www.enfance-lecture.com

Sur ce blog : « L’enfant, un ĂȘtre spirituel » (fĂ©vrier 2012). Voir aussi : « DĂ©couvrir la spiritualitĂ© des enfants : un signe des temps. http://www.temoins.com/etudes/decouvrir-la-spiritualite-des-enfants.-un-signe-des-temps.html

 

Quel avenir pour le monde et pour la France ? / 1

Choisir l’espĂ©rance, c’est choisir la vie.

Jean-Claude Guillebaud : Une autre vie est possible.

L’histoire du XXĂš siĂšcle a Ă©tĂ© marquĂ©e par de grandes hĂ©catombes qui assombrissent notre mĂ©moire. La croyance au progrĂšs s’est dissoute. Si, malgrĂ© les alĂ©as, le dĂ©veloppement Ă©conomique a Ă©tĂ© sensible et a changĂ© les conditions de vie, aujourd’hui la crise de l’économie associĂ©e Ă  la montĂ©e des inĂ©galitĂ©s engendre inquiĂ©tude et pessimisme. Cette insĂ©curitĂ© est accrue par une perte des points de repĂšre, parce que les croyances religieuses d’autrefois ont besoin d’ĂȘtre reformulĂ©es dans les termes d’une culture nouvelle. Alors, on assiste aujourd’hui Ă  des phĂ©nomĂšnes de repli tant sur le plan individuel que collectif. Puisque l’avenir collectif paraĂźt bouchĂ©, on recherche des accommodements individuels ou on se rĂ©fugie dans des satisfactions immĂ©diates. Ces notations correspondent Ă  ce que nous pouvons observer dans certains comportements et dans certaines expressions. Certes, il y a en regard d’autres reprĂ©sentations et d’autres comportements. Il n’empĂȘche, face Ă  l’inquiĂ©tude dominante, face Ă  la morositĂ© ambiante, on a besoin d’une vision. Car, comme le dit si bien un verset biblique : « LĂ  oĂč il n’y a pas de vision, le peuple pĂ©rit » (Proverbes 29. 18). Alors on peut saluer la publication rĂ©cente d’un livre de Jean-Claude Guillebaud : « Une autre vie est possible » (1). Et le sous-titre en prĂ©cise le sens : « Comment retrouver l’espĂ©rance ? ».

 

Cet auteur-lĂ  a une histoire de vie qui lĂ©gitime ses propos. En effet, grand reporter au « Monde », il y a couvert de grands conflits. Dans ce mĂ©tier, il a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© de la misĂšre humaine dans des catastrophes collectives. « Du Biafra (1969) Ă  la Bosnie (1994), j’ai vu mourir et s’entretuer des hommes » (p 22). Son discours n’est pas abstrait. A partir de cette expĂ©rience, il sait ce dont il parle en terme de vĂ©cu humain. Jean-Claude Guillebaud est ensuite devenu Ă©diteur au Seuil dans le domaine des sciences humaines. Et, lĂ , il a dĂ©couvert des clefs pour comprendre le changement social et culturel qui caractĂ©rise le monde d’aujourd’hui. Ainsi a-t-il pu frĂ©quenter de grands penseurs engagĂ©s dans une rĂ©flexion transdisciplinaire et convaincus de l’imminence d’une mutation anthropologique : Edgar Morin, Henri Atlan, Michel Serres
(2). Jean-Claude Guillebaud a lui-mĂȘme Ă©crit de nombreux livres oĂč il explore les grands enjeux sociaux et culturels de notre temps (3). Dans ses ouvrages, l’auteur fonde sa rĂ©flexion Ă  la fois sur des savoirs recueillis en recourant Ă  des sources variĂ©es et une recherche de sens qui s’est dĂ©veloppĂ©e tout au long de cet itinĂ©raire et a abouti Ă  une redĂ©couverte de la foi chrĂ©tienne (4).

 

Mais si Jean-Claude Guillebaud Ă©crit beaucoup, c’est aussi un homme qui, dans la foulĂ©e de sa carriĂšre de journaliste, continue Ă  aller Ă  la rencontre des gens Ă  travers de multiples rĂ©unions et confĂ©rences. Et, de par cette capacitĂ© de dialogue, il est particuliĂšrement attentif Ă  ce qu’il entend, Ă  ce qu’il perçoit de l’opinion ambiante. Et aujourd’hui, il Ă©crit ce livre : « Une autre vie est possible » pour affirmer une espĂ©rance face Ă  un pessimisme qui lui paraĂźt omniprĂ©sent. « J’aimerais trouver des mots, le ton, la force afin de dire pourquoi m’afflige dĂ©cidĂ©ment la dĂ©sespĂ©rance contemporaine. Elle est un gaz toxique que nous respirons chaque jour. Et, depuis longtemps, l’Europe en gĂ©nĂ©ral et la France en particulier semblent devenues ses patries d’adoption. Elle est amplifiĂ©e, mĂ©caniquement colportĂ©e par le barnum mĂ©diatique
 L’optimisme n’est plus tendance depuis longtemps. On lui prĂ©fĂšre le catastrophisme dĂ©clamatoire ou la dĂ©rision revenue de tout, ce qui est la mĂȘme chose. Se rĂ©fugier dans la raillerie revient Ă  capituler en essayant de sauver la face. AprĂšs moi, le dĂ©luge  » (p 13-14).

Quelles sont les origines de ce pessimisme ? Quelles sont nos raisons d’espĂ©rer ? Jean-Claude Guillebaud explore pour nous et avec nous les voies de l’espĂ©rance.

 

Jean Hassenforder

 

A suivre :

Quel avenir pour le monde et pour la France ? / 2 : La montée du pessimisme et de la négativité.

Quel avenir pour le monde et pour la France ? / 3 : Des raisons d’espĂ©rer.

 

(1)            Guillebaud (Jean-Claude). Une autre vie est possible. Comment retrouver l’espĂ©rance. L’iconoclaste, 2012.

(2)            Présentation de Jean-Claude Guillebaud et de son itinéraire : Karih Tager (Djénane) ; Jean-Claude Guillebaud. Le messager. Le Monde des religions, N° 13, sept-oct 2005, p 68-69.

(3)            Bien documentĂ©s, bien argumentĂ©s, porteurs de conviction, les livres de Jean-Claude Guillebaud abordent de grandes questions et de grands enjeux. Notons, entre autres : « La refondation du monde » (1999), « Le principe d’humanité » (2001), « le goĂ»t de l’avenir » (2004)
 Nous avons prĂ©sentĂ©, sur le site de TĂ©moins : « la force de conviction. A quoi pouvons nous croire ? » (2005) http://www.temoins.com/publications/la-force-de-conviction.html  et: « Le commencement d’un monde. Vers une modernitĂ© mĂ©tisse » (2008) http://www.temoins.com/societe/vers-une-modernite-metisse-le-commencement-d-un-monde-selon-jean-claude-guillebaud./toutes-les-pages.html

(4)            Guillebaud (Jean-Claude). Comment je suis redevenu chrétien ? Albin Michel, 2009.  Sur le site de Témoins : Les valeurs fondamentales. Une inspiration chrétienne. Contributions de Frédéric Lenoir, Joseph Moingt, Jean-Claude Guillebaud. http://www.temoins.com/etudes/les-valeurs-fondamentales-selon-frederic-lenoir.html

Le cadeau d’une intuition

Un nouveau lieu pour l’expression crĂ©ative  

Aujourd’hui, je cueille le fruit d’une intuition, portĂ©e et mĂ»rie, pendant presque  9 ans : un lieu pour les formations avec l’expression crĂ©ative !

Coup d’Ɠil dans le rĂ©tro,  pour une rĂ©alisation nĂ©e d’une intuition :

A PRH, nous disons l’importance de l’écoute de ses intuitions, et comment l’on passe d ‘une intuition Ă  une dĂ©cision puis Ă  une rĂ©alisation !

Depuis mon dĂ©marrage comme formatrice (1), j’étais habitĂ©e d’un lieu, stable, pour exploiter tous les possibles du travail sur soi par l’expression crĂ©ative, un des supports pĂ©dagogiques chers Ă  PRH !

Pas facile de distinguer entre cette intuition de dĂ©part et du rĂȘve, entre mes aspirations profondes et le possible dans le rĂ©el
 C’est le temps qui a confortĂ© cette intuition : elle ne m’a jamais lĂąchĂ©e ! Et comme cette caractĂ©ristique-lĂ  m’était dĂ©jĂ  familiĂšre pour d’autres choix importants dans ma vie, elle m’a aidĂ©e Ă  la prendre au sĂ©rieux. Pourtant, dans le paysage, pendant 5 ans, rien n’était disponible, ni convergent.

Peu à peu  ce projet a pris force en moi, suffisamment pour que j’en parle nettement ! Et mon mari s’y est ouvert ; c’est devenu un projet de couple ; il se voyait le construire avec  l’aide de proches.

Nous avions envisagĂ© un premier lieu qui s’est avĂ©rĂ© trop lourd pour nous et nous avons renoncĂ©. Ce moment de dĂ©ception me mit dans un arrĂȘt intĂ©rieur pendant quelque temps mais le projet ne me lĂąchait pas
.

Mon mari a entrevu un nouveau lieu
et c’est celui-lĂ  qui arrive Ă  son accomplissement aujourd’hui. Il se compose d’une belle salle claire, ensoleillĂ©e, dans une ambiance – bois, chaleureuse ; il y a un grand espace, avec des zones diffĂ©renciĂ©es offrant diffĂ©rentes postures de travail, en intĂ©rieur comme en extĂ©rieur dans un jardin, sans oublier de quoi se poser  ou de se restaurer!

Sa configuration permet d’accĂ©der Ă  des supports encore plus diversifiĂ©s comme le bois, le bĂ©ton cellulaire en plus de l’argile, et la peinture. Cet ensemble permet d’évoluer Ă  son rythme et au rythme du  travail intĂ©rieur en cours.

Outre les sessions par l’expression crĂ©ative, des nouveautĂ©s s’y annoncent :

Ainsi , des journĂ©es dĂ©couvertes  avec l’expression crĂ©ative, pourront s’y tenir pour dĂ©couvrir PRH et pour dĂ©couvrir cette approche de soi, par les formes, couleurs, matiĂšres
., et aussi des temps forts de relation d’aide, alliĂ©s Ă  la possibilitĂ© de recourir Ă  ces mĂ©diations.

Sa rĂ©alisation a Ă©tĂ© possible grĂące Ă  un chantier solidaire oĂč s’échangeaient des services. Occasion pour certains  d’apprentissages techniques, et pour tous, une belle expĂ©rience de convivialité !

Voici, avec du recul, quelques Ă©lĂ©ments de ma traversĂ©e intĂ©rieure
 :

–          Prendre au sĂ©rieux l’intuition, aprĂšs l’avoir dĂ©chiffrĂ©e, sondĂ©e

–          Y croire, malgrĂ© des moments de doute

–          Une interdĂ©pendance pour la rĂ©alisation

–          La difficultĂ© d’accueillir « tout ça pour moi ? » .

–          L’étonnement des convergences des aides

–          Un arrĂȘt intĂ©rieur : quelle promesse ? Qu’est ce qui  pourra se vivre ici ?

–          Une dĂ©sappropriation

–          La fatigue, le dĂ©couragement devant la longueur du travail

–          Et la joie prĂ©sente !

A prĂ©sent il existe ! En octobre s’y tiendra la premiĂšre session PRH !

C’est  une promesse de crĂ©ativitĂ© sociale, culturelle, artistique, et ce, dans un petit village tranquille au pied des Vosges !

Bienvenue à qui voudra pousser la porte !

P1150256

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Prochaine session par l’expression graphique : Ma vie relationnelle, aujourd’hui, en fĂ©vrier 2017

http://www.prh-france.fr/notre-offre/nos-formations/copy2_of_vie-relationnelle/ma-vie-relationnelle-aujourdhui

Et des nouveautés :

–          Des journĂ©es dĂ©couvertes  avec l’expression crĂ©ative, pour dĂ©couvrir PRH et pour dĂ©couvrir cette approche de soi, par les formes, couleurs, matiĂšres
.

http://www.prh-france.fr/nos-activites-daccompagnement/offres-locales/stages-decouverte-et-acc-2016-2017-est.pdf

–          Des temps forts de relation d’aide, alliĂ©e Ă  la possibilitĂ© de recourir Ă  ces mĂ©diations

http://formateurs.prh-france.fr/nos-activites-daccompagnement/offres-locales/autres-rencontres-2016-2017-est.pdf

Valérie BITZ

(1)                         ValĂ©rie Bitz est formatrice Ă  PRH PersonnalitĂ© et relations humaines. Pour dĂ©couvrir l’activitĂ© de cette formation qui se donne pour but formation et dĂ©veloppement, consulter le site : http://www.prh-france.fr

Merci à Valérie pour ses contributions  sur ce blog :

Au cƓur de nous, il y a un espace

https://vivreetesperer.com/?p=1820

Des expĂ©riences de transcendance, cela peut s’explorer

https://vivreetesperer.com/?p=1505

Et si je tentais d’explorer, par la peinture ou le graphisme, pour y voir plus clair

https://vivreetesperer.com/?p=1428

accueilir la vie

Participer aux forces qui circulent et construisent dans le mouvement de la vie, c’est aussi refuser l’isolement et le repli sur soi. En terme spirituel, c’est participer Ă  l’Ɠuvre de l’Esprit qui donne vie (1). De plus en plus, cette conscience se rĂ©pand, et, pourtant, nous savons par expĂ©rience les obstacles que nous ressentons. Il y a en nous de mauvais plis hĂ©ritĂ©s du passĂ© qui limitent et encombrent nos psychismes. Cependant, Dieu, en Christ et dans l’Esprit, vient Ă  nous comme Celui qui aime, donne et libĂšre, en nous a        ppelant Ă  participer Ă  la vie divine. Cette inspiration se rĂ©pand  Ă  travers des relations humaines. Mais, lĂ  aussi, des reprĂ©sentations hĂ©ritĂ©es du passĂ© peuvent faire obstacle : dogmatisme, lĂ©galisme, volontarisme. C’est comme si un cadre plus ou moins contraignant nous Ă©tait imposĂ© d’en haut. Cette attitude est bien illustrĂ©e par une formule prĂ©sente dans des catĂ©chismes anciens : « Les vĂ©ritĂ©s Ă  croire. Les commandements Ă  pratiquer ». Mais, sous d’autres formes et dans diffĂ©rents milieux, on peut rencontrer aujourd’hui cet Ă©tat d’esprit.

Odile Hassenforder, dans le livre : « Sa prĂ©sence dans ma vie » (2), rapporte son expĂ©rience. Parce qu’un jour, elle a reçu le don de Dieu dans sa plĂ©nitude, elle a poursuivi son existence dans l’accueil de l’Esprit. Aussi, en regard des rigiditĂ©s qu’elle a pu rencontrer, elle sait nous communiquer son Ă©lan intĂ©rieur et nos aider Ă  accueillir et recevoir la vie divine. Ce message transparaĂźt dans plusieurs chapitres de son livre. Voici quelques extraits significatifs.

 

Ce désir au fond de moi

 

« Ce dĂ©sir au fond de moi d’ĂȘtre imprĂ©gnĂ© de la vie divine est suscitĂ© par l’Esprit. Donc, j’ai Ă  accueillir son Ɠuvre en moi et ensuite, Ă  donner mon accord pour qu’il me rende capable du vouloir, puis du faire, vis-Ă -vis des actes qui lui plaisent. C’est trĂšs diffĂ©rent que de me forcer, de rassembler ma volontĂ© pour agir
 (p 119)

 

Accueillir l’Ɠuvre de Christ en moi.

 

« J’entend souvent : « Il faut », Je dois », c’est Ă  dire par mes propres forces. Dans la conversion, il y a certes une dĂ©cision de notre part, c’est vrai pour toute chose, mais nous ne pouvons dĂ©cider d’agir comme JĂ©sus si nous n’en avons pas la grĂące. Notre attitude juste est celle de l’accueil de l’Ɠuvre de JĂ©sus en nous, dĂ©cision qu’elle se fasse en nous par l’Esprit, dans l’espĂ©rance, dans notre marche vers
 La mort de JĂ©sus a Ă©tĂ© la consĂ©quence du refus humain Ă  la vie divine. Le mal perd son pouvoir dans la rĂ©surrection qui donne la vie. A nous d’accueillir l’Ɠuvre de Christ en nous en prenant conscience qu’il demeure en nous et en dĂ©cidant de demeurer en Lui. JĂ©sus n’est pas extĂ©rieur Ă  nous comme un modĂšle Ă  suivre, mais il demeure en nous » (p 121).

 

Nous sommes le plaisir de Dieu

 

Je me rend compte que nous sommes le plaisir de Dieu
 La crĂ©ation est un acte d’amour qui Ă©clate de Dieu : PĂšre, Fils et Esprit pour partager, donner, dialoguer
 Dieu prend plaisir Ă  crĂ©er, Ă  recrĂ©er ce qui est endommagé  Dieu aime toute sa crĂ©ation d’un amour identique pour chacun
 Alors ! Dieu est d’autant plus content lorsque nous recevons (p 90).

 

Libres paroles sur la venue du DalaĂŻ Lama Ă  Paris.

 

« Ce succĂšs montre la soif de spiritualitĂ© de nos contemporains : soif de paix, de tolĂ©rance, d’amour
.

Et nous chrĂ©tiens, qu’avons-nous Ă  apporter ? Nous parlons aussi d’amour. Je ne me crois pas meilleure que les autres. Depuis le jour oĂč Dieu s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  moi Ă  travers une priĂšre exaucĂ©e et oĂč j’ai dĂ©couvert que je recevais de lui, paix et plĂ©nitude, je suis entrĂ© dans un univers spirituel, une nouvelle dimension. Dans la relation avec Dieu, en JĂ©sus-Christ, je suis assurĂ© de sa sollicitude jusque dans l’éternité  Je vois la prĂ©sence de Dieu Ă  l’Ɠuvre aujourd’hui. Au milieu de l’ivraie, tout le nĂ©gatif que nous rabĂąche les mĂ©dias, je vois aussi le blĂ© qui porte du fruit  » (p199).

 

« Dieu fait pour nous des projets de bonheur et non de malheur » (JĂ©rĂ©mie 29.11). C’est bien dans cet esprit que nous sommes appelĂ©s Ă  vivre. Entraidons-nous pour accueillir la Vie dans nos vies .

 

JH

 

(1)            Voir le site : www.lespritquidonnelavie.com

Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011. Site : www.editions-empreinte.com  Présentation sur le site de Témoins accompagnée de commentaires et de témoignages : « Sa présence dans ma vie » http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html