Selon Michelle Obama
Dans ce monde difficile et incertain, nous avons besoin de points de repère. Ce sont des personnalités dont nous sentons qu’elles peuvent nous inspirer à travers leur honnêteté, leur bienveillance, leur générosité. Parfois de telles personnalités sont particulièrement visibles à travers un rôle éminent dans la vie sociale et politique. Nous pensons à Barack Obama dont nous avons rapporté ici l’autobiographie (1). Mais sa femme, Michelle, qui l’a accompagné lors de sa présidence des États-Unis, apparaît également comme une personnalité remarquable. Elle a déjà relaté son parcours dans un livre : « Devenir » (2), mais dans son nouvel ouvrage : « Cette lumière en nous. S’accomplir en des temps incertains » (3), elle nous invite à une réflexion à partir de son expérience pour nous aider à affronter les obstacles, à grandir et à poursuivre un chemin de vie.
Et elle peut s’adresser à nous à partir de son parcours. (4). Née en 1964 à Chicago, elle grandit avec ses parents et son grand frère dans un quartier afro-américain de la ville. Elle est portée par un climat familial chaleureux et respectueux. « Dès son plus jeune âge, ses parents lui apprennent à faire entendre sa voix ». A 24 ans, elle est diplômée de la prestigieuse faculté de droit d’Harvard. Elle entre dans un cabinet d’avocat où elle reçoit, comme stagiaire, Barack Obama. Cette rencontre débouche sur leur mariage en 1992. Ensemble, ils auront deux filles. Le 4 novembre 2008, Barack Obama est élu président des États-Unis et elle est la première afro-américaine « première dame » des États-Unis.
Comme jeune fille noire, elle a du faire face à de nombreuses humiliations. De plus, elle évoque sa grande taille qui ne la servait pas. A partir de cette expérience, elle est qualifiée pour nous apprendre à faire face aux rebuffades et à développer persévérance et confiance. « Au fil des ces pages », nous dit-elle, « il sera question de trouver son pouvoir personnel, un pouvoir collectif et le pouvoir de surmonter les sentiments de doute et d’impuissance. Je ne dis pas que tout ça est facile… J’ai passé des décennies à apprendre de mes erreurs, à faire des ajustements et à modifier mon cap en cours de route » (p 27). Elle nous apprend à nous accepter et à reconnaitre notre potentiel. « J’ai appris que l’estime de soi et la vulnérabilité n’étaient pas incompatibles, bien au contraire, et que les êtres humains avaient tous au moins une chose en commun : nous aspirons à mieux, en toute circonstances et à tout prix. On devient plus audacieux dans la lumière. Connaître sa lumière, c’est se connaître soi-même ; c’est porter un regard lucide sur sa propre histoire. La connaissance de soi engendre la confiance en soi, qui nous permet d’être plus sereins et de prendre du recul. C’est ainsi que nous pouvons nouer des relations authentiques avec les autres… La lumière se transmet. Une famille forte donne de la force à d’autres familles. Une communauté engagée éveille chez les autres le désir de s’impliquer. Tel est le pouvoir de la lumière qui est en nous » (p 28).
Ainsi, le partage de cette expérience peut être bienfaisant et inspirant pour beaucoup, d’autant qu’aujourd’hui, en ces temps de crise, l’inquiétude s’est répandue et le questionnement s’est généralisé. « A l’origine, j’avais conçu ce livre pour proposer un accompagnement aux lecteurs qui traversaient de grands bouleversements, un ouvrage que j’espérais utile et réconfortant pour quiconque entamait une nouvelle phase de sa vie, qu’il s’agisse de la fin des études, d’un divorce, d’un changement de carrière ou d’un diagnostic médical, de la naissance d’un enfant ou de la mort d’un proche… » (p 29). Cependant, aujourd’hui, nous sommes tous entrés dans une période de tempête en percevant les échos de l’épidémie, de la guerre, des troubles politiques. Alors, Michelle Obama nous invite à nous poser « des questions plus pragmatiques sur la façon de rester debout au milieu des défis et des changements : Comment s’adapter ? Comment se sentir plus à l’aise, moins paralysés face à l’incertitude ? Quels outils avons-nous pour nous aider ? Où trouver des soutiens ? Comment créer de la sécurité et de la stabilité ? Et, si nous unissions nos forces, que pourrions-nous réussir à surmonter ensemble ? » (p 31).
Comment donc ce livre est-il conçu ? « Il n’existe pas de formule. Ce que je peux vous proposer, c’est de vous offrir ma propre boite à outils… Certains de mes outils sont des habitudes et des pratiques, d’autres sont véritablement des objets physiques ; et le reste consiste en une panoplie d’attitudes et de convictions issues de mon parcours et de mes expériences personnelles, de mon propre « devenir » toujours en cours. Ce livre ne prétend pas être un mode d’emploi. Vous y trouverez plutôt une série de réflexions honnêtes sur ce que la vie m’a enseigné jusqu’ici, sur les béquilles qui m’aident à tenir. Je vous présenterai certaines des personnes qui me maintiennent debout et partagerai avec vous les leçons que j’ai apprises auprès de femmes exceptionnelles pour faire face à l’injustice et à l’incertitude. Je vous parlerai des choses qui continuent à me mettre par terre et de celles sur lesquelles je m’appuie pour me relever. Je vous confierai aussi certaines attitudes dont je me suis débarrassée avec le temps ayant fini par comprendre qu’il fallait faire le tri entre outils et défenses, les premiers étant bien plus utiles que les secondes » (p 26).
« Ce livre se déroule en trois parties : la première évoque le processus qui permet de puiser de la force et de la lumière en soi ; la seconde évoque notre relation aux autres et la notion de bien-être affectif ; la troisième a pour but d’ouvrir une discussion sur les manières de mieux nous approprier, protéger et renforcer notre lumière, notamment dans les périodes difficiles » (p 27).
Manifester sa présence
Ce livre foisonne en de multiples propos et se prête peu à une analyse méthodique. A titre d’exemple, nous choisissons donc ici un des chapitres : « Suis-je visible ? », pour témoigner de l’actualité et de la pertinence du sujet et de l’authenticité de l’expérience ainsi rapportée.
Si on est confronté à des attitudes de domination et à la pression du conformisme, on hésite bien sûr à apparaître. On se tient prudemment en retrait. On comprend ainsi la question : « Suis-je visible ? ». De par son parcours, Michelle Obama est bien placée pour en parler. « Partout où je vais, je rencontre des gens qui me confient avoir du mal à être acceptés en tant qu’individus à part entière, que ce soit à l’école, au travail, ou au sein d’un groupe plus large. C’est un sentiment que j’ai connu et avec lequel j’ai du composer pendant la majeure partie de ma vie » (p 105).
Les motifs du ressenti de non acceptation peuvent être très divers. Ainsi, dans son enfance et dans son adolescence, ce fut pour Michelle, l’impression que sa grande taille physique la mettait à part. « Dans mon quartier, être noir n’avait rien de remarquable. A l’école, je fréquentais des enfants de tous milieux et cette diversité créait un environnement où nous pouvions être pleinement nous-même. En revanche, j’étais grande. Et il a fallu que j’apprenne à m’en accommoder. On ne voyait que ça. On m’a collé cette étiquette très tôt et je n’ai jamais pu m’en débarrasser… » (p 106). Elles ressent par exemple les appels à l’école où on classe les enfants : « les petits derrière, les grands devant ». Cela lui donne « l’impression d’être publiquement reléguée à la marge ». « Cette apparente disgrâce a créé en moi une blessure infime, une petite graine de détestation de soi qui m’empêchait de voir mes atouts » (p 106). « Rétrospectivement, j’ai compris que je m’adressais deux messages simultanés particulièrement toxiques lorsqu’ils sont associés : « Je ne suis pas comme les autres » et « Je ne compte pas » (p 107). A l’époque, le sport féminin n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui et ne lui offrait pas une voie d’affirmation.
Cependant, le ressenti de la différence comme source de rejet s’inscrit généralement dans une dimension sociale. Aux États-Unis, la discrimination vis-à-vis de la communauté afro-américaine prend des formes diverses. Michelle Obama évoque le cas « d’un certain nombre d’amies qui ont grandi dans des banlieues blanches aisées… La plupart racontent que leurs parents ont fait le choix de les élever dans des quartiers où les écoles publiques étaient bien dotées… ». Mais, il y avait alors une contrepartie. Ces enfants pouvaient se ressentir comme une exception. L’auteure nous raconte ici le cas d’Andrea. Comme fillette noire, « Elle a commencé à ressentir des flottements autour d’elle, dès son plus jeune âge… Cela n’a pas empêché Andrea de se faire des amis qui l’aimaient pour elle-même et d’avoir une enfance heureuse, simplement elle a été consciente de sa différence très tôt. Et elle a vite appris à décrypter les signaux lui rabâchant qu’elle n’était pas à sa place, à déceler les non-dits lui indiquant qu’elle était une intruse dans sa propre ville » (p 117). Ce sont là des blessures qui ont laissé des traces.
Michelle Obama a grandi dans un quartier où elle se sentait chez elle. « De ce fait, jusqu’à mes 17 ans, je n’ai jamais été « l’exception ». C’est à l’université que j’ai découvert cette forme d’invisibilité paradoxale ». Princeton est une prestigieuse université américaine dans un site magnifique. Mais Michelle s’y retrouvait dans un « environnement peuplé majoritairement de jeunes hommes blancs ». Elle a pu cependant trouver un lieu convivial dans un « centre multiculturel où se réunissaient les étudiants non blancs ». Dans ce milieu, il était possible d’exprimer des expériences de discrimination, de les comparer. « Nous n’étions pas fous. Ce n’était pas simplement dans notre tête. Le sentiment d’exclusion et d’isolement… n’était pas une vue de l’esprit. Et ce n’était pas non plus la conséquence d’une déficience ou d’un manque d’effort de notre part. Nous n’imaginions pas les préjugés qui nous rejetaient aux marges. C’était réel » (p 123). Ce sentiment étant présent et répandu, une question apparaît : « Qu’en faire ? ».
« Notre père dont les tremblements et la claudication attiraient parfois l’attention des passants dans la rue, nous disait toujours avec un haussement d’épaules : « Aucune critique ne peut vous atteindre si vous êtes en accord avec vous-même » (p 123). Michelle nous fait un portrait de son père. « Mon père ne se souciait pas du regard des autres. Il était bien dans sa peau. Il connaissait sa propre valeur et il était équilibré mentalement à défaut de l’être physiquement » (p 123). Le père de Michelle avait été lui aussi confronté à l’arbitraire. « Il n’avait jamais eu les moyens de faire des études supérieures. Il avait subi les politiques discriminatoires du logement et de l’éducation ». Mais il a refusé de s’engager dans l’amertume. « Il avait appris que, dans certaines circonstances, savoir ignorer les vexations et laisser couler était une force. Il était conscient de l’injustice, mais ne voulait pas céder au désespoir… Il a préféré nous inciter, mon frère et moi, à nous intéresser au fonctionnement du monde, et nous parler d’égalité et de justice » (p 124). Il savait mesurer sa valeur sur ce qu’il avait et non sur ce qu’il n’avait pas. « Le regard qu’on porte sur soi est déterminant. C’est la base, le point de départ pour changer le monde autour de soi. Voilà ce qu’il m’a appris. L’équilibre de mon père m’a aidée à trouvé le mien » (p 125).
« Aucune critique ne peut vous vous atteindre si vous êtes en accord avec vous-même ». Michelle nous raconte comment elle a évolué dans sa manière de penser et de se comporter. « On pourrait dire que tout a commencé par l’acceptation… Peu à peu, j’ai compris que si je voulais changer la dynamique des lieux que je fréquentais, pour moi-même et ceux qui me suivraient, si je voulais qu’ils accueillent plus largement la différence, que chacun s’y sente à sa place, je devais d’abord trouver en moi la fierté et l’aplomb nécessaires. Au lieu de cacher qui j’étais, j’ai appris à le revendiquer… Je devais m’entrainer à être à l’aise avec ma peur. C’était ça ou renoncer. La vie de mon père m’avait enseigné une chose : on fait avec ce qu’on a. On se forge des outils, on s’adapte et on avance. On persévère, en dépit de… » (p 106).
L’auteure nous rapporte des incidents révélateurs de mentalités imprégnées par une pensée d’exclusion. Ainsi Stacey Abrams, aujourd’hui femme politique, rapporte que major de sa promotion de lycée en 1991, elle fut invitée à une réception du gouverneur de Géorgie, et que s’y rendant avec ses parents, elle fut l’objet d’un rejet par un agent de sécurité. Elle parvint à passer parce que ses parents avaient parlementé, mais ce fut là un souvenir cuisant. « De tels messages ont un pouvoir annihilateur, surtout s’ils s’adressent à un sujet jeune dont l’identité se construit… » (p 132). L’auteure rapporte également « la légèreté avec laquelle une conseillère d’orientation, au lycée, a balayé ses ambitions au bout de dix minutes d’entretien, insinuant qu’il était inutile que je postule à Princeton, car, à ses yeux, je n’avais pas « le profil » adéquat » (p 132). « On ne perçoit pas toujours la portée de ce genre de message, c’est pourquoi il faut être attentif à la manière dont ils sont formulés et reçus. Les enfants et les adolescents désirent qu’on reconnaisse la lumière qui est en eux. Ils en ont besoin. C’est ce qui les aide à grandir. Et si on leur fait sentir qu’ils sont invisibles, alors ils trouveront d’autres moyens moins productifs de se faire remarquer » (p 133). Michelle Obama revient sur ceux qui ont fait barrage. Elle les perçoit comme « des figurants dans les récits plus vastes et plus intéressants qui témoignent de notre place dans ce monde. Leur seul pouvoir, au bout du compte, est de nous rappeler pourquoi nous persévérons » (p 135).
Pourquoi ce livre ? Les intentions de Michèle Obama
Quelles étaient les intentions de Michelle Obama en écrivant ce livre ? Elle nous répond dans une interview exclusive sur Brut où elle échange avec l’autrice Leïla Slimani (5).
Comme l’intervieweuse remarque que, dans son livre, elle n’hésite pas à exprimer combien elle a pu connaitre des angoisses et des doutes, et à montrer « la femme derrière l’icône », Michelle Obama répond que c’est là une manifestation « d’authenticité et de vulnérabilité ». « Parfois, il est facile de se dire que quand on est perçu comme un modèle, on doit avoir toutes les réponses, on ne doit montrer aucune faiblesse, mais je crois que c’est placer la barre trop haut à un niveau impossible à atteindre pour les personnes qui vous admirent et en fait ce n’est pas vrai. Nous souffrons tous de la peur. Nous traversons tous ces épisodes dépressifs. Nous nous demandons tous si nous sommes à la hauteur. Dans mon cas, le fait de l’admettre, c’est le « code source » de ma puissance. Comment mes différences et ma singularité ont fait de moi celle que je suis, plutôt que de chercher à les cacher, plutôt que de porter un masque de la perfection ».
Cependant que penser d’un rôle modèle ? Comment envisager cette notion de modèle ? Michelle Obama répond que les femmes qui sont présentes sur la scène publique ont une responsabilité. Comme femme noire, elle est singulière. Elle fait partie de femmes qui se sentent marginalisées comme si elles n’avaient pas de chemin bien défini à suivre parce qu’elles n’ont pas de modèles… Elle veut donc contribuer à « réécrire l’histoire qui est laissée de côté pour imposer notre image ». C’est permettre à des jeunes de se dire : moi aussi, je peux y arriver.
Des questions sur différents thèmes lui sont ensuite adressées. Et, comme elle a écrit un chapitre sur l’amitié, et que l’amitié tient une grande place dans sa vie, Leila Slimani lui demande d’en parler. Michelle Obama répond qu’elle a été surprise par le nombre de lecteurs qui ont réagi à ce chapitre «parce que beaucoup d’entre eux disaient qu’ils n’avaient pas d’amis ». Ainsi, en parlant à des femmes sur-occupées par leur activité professionnelle et leur responsabilité familiale, elle a constaté qu’elles n’avaient pas pu donner une priorité à l’amitié, et alors, « on se réveille un jour sans amis ». « Ma communauté de soutien a toujours été essentielle pour moi. Je la décris comme ma « table de cuisine ». J’ai choisi cette métaphore parce que, quand j’étais petite et que je vivais dans les quartiers sud de Chicago, la table de cuisine était l’endroit où tout le monde se réunissait dans notre petit appartement. C’est là qu’on réglait tous nos problèmes pendant que ma mère préparait le diner. C’est là que mes amies venaient pendant la pause déjeuner pour parler des soucis de la journée. C’est un endroit où on pouvait retirer son masque et être complètement soi-même… C’était un espace de confiance où on pouvait partager ses expériences, baisser le masque et être relevée, guérir des blessures du monde… C’est fondamental… Je pense qu’on ne peut pas tenir pour acquise cette communauté, qu’il faut la construire. On ne doit pas perdre cette habitude pas seulement de tisser des amitiés, mais de les entretenir dans la durée ».
L’intervieweuse pose une dernière question sur la devise proclamée par Michelle Obama à la convention démocrate de Philadelphie en 2016 : « Quand ils s’abaissent, nous nous élevons ». C’est un appel à la dignité et au courage, mais certains s’impatientent et se radicalisent. « Comment continuer à nous battre dans la dignité ? ». Michelle Obama répond qu’elle s’en est expliquée dans un chapitre. « Une devise n’est rien sans action. S’élever ne veut pas dire être complaisant… Pour moi, s’élever, c’est passer de la rage à l’action… Je cite John Lewis… « La liberté, ce n’est pas un état, mais un acte. Ce n’est pas un jardin enchanté… Il faut travailler intelligemment et prévoir stratégiquement. C’est comme cela que le mouvement des droits civiques a fonctionné. On parle toujours de la marche de Washington, mais la marche de Washington n’était que la cerise sur le gâteau. Il y avait des projets pour changer les lois. Il y avait des boycotts qui ont duré des années… ». Michelle Obama parle d’« une action à long terme où on cherche à savoir quel sera le résultat final de nos actions. Vont-elles ouvrir l’esprit des gens, les amener à mieux me comprendre ou vont-elles les amener à me craindre davantage ? J’explore cela d’une façon très détaillée ». Les générations actuelles peuvent s’interroger sur la vitesse du changement. « Mais, au final, je crois que l’intégrité, la dignité, la patience, la détermination, la préparation sont les clés et qu’elles ne passeront jamais de mode ».
Notre condition sociale comme les circonstances de la vie peuvent nous avoir courbé, étouffé, humilié. Une prise de conscience se généralise aujourd’hui. Cette situation n’est pas inéluctable. Il y en nous un potentiel qui peut se mobiliser. Michelle Obama nous appelle à découvrir cette force latente, en découvrant « la lumière en nous ».
Parce qu’elle-même a connu des situations dans lesquelles elle a été méconnue, et, en particulier, celle d’une jeune fille noire confrontée aux préjugés ambiants, elle peut écrire à partir de son expérience. Son expression authentique, sincère, contraste avec des approches plus convenues. Ainsi s’opère une rencontre avec lectrices et lecteurs. Un courant passe qui engendre la confiance. Ce livre suscite une prise de conscience libératrice. La parole de Michelle Obama porte d’autant plus qu’avec ses deux filles, elle a partagé la vie de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.
Sur ce blog, nous avons suivi différents épisodes de cette présidence (1). Dans une histoire longue, la présidence de Barack Obama s’inscrit dans un mouvement d’émancipation et de solidarité qui a connu des étapes marquantes comme la lutte pour les droits civiques menées par Martin Luther King. On peut y voir une inspiration chrétienne telle qu’on peut la percevoir notamment dans le titre des mémoires de Barack Obama : « Terre promise » (1). En s’adressant à un grand public, la tonalité du livre de Michelle Obama nous paraît plus psychologique dans une forme où s’allie l’expérience et le bon sens et où s’exprime une dynamique de vie.
J H
- Barack Obama. Une Terre promise. Fayard, 2020. Compte-rendu avec un rappel des liens à différents articles sur ce blog portant sur différents épisodes et différentes facettes de cette présidence.
- Michelle Obama. Devenir. Fayard, 2018
- Michelle Obama. Cette lumière en nous. S’accomplir en des temps incertains. Flammarion, 2022
- Michelle Obama. Une vie. Brut You Tube : https://www.google.fr/search?hl=fr&as_q=Michelle+Obama++Brut&as_epq=&as_oq=&as_eq=&as_nlo=&as_nhi=&lr=&cr=&as_qdr=all&as_sitesearch=&as_occt=any&safe=images&as_filetype=&tbs=#fpstate=ive&vld=cid:deef07ed,vid:3ttPTHXihrQ
- Interview exclusive de Michelle Obama sur Brut : https://www.youtube.com/watch?v=cv7tEPpJk9o