Au début des années 1960, un livre nous vint des Etats-Unis, en traduction sous le titre: « le printemps silencieux ». Dans cet après-guerre, le progrès technique battait son plein. La technique était en vogue et elle paraissait salutaire. Cependant, parce que l’auteure Rache Carson savait évoquer la beauté de la nature avec émerveillement, elle faisait s’autant mieux ressortir les conséquences ravageuses d’un polluant insecticide, le DDT. Biologiste marine, elle était compétente pour démontrer le péril et, malgrè la violente opposition des intérêts, elle fut entendue et le pesticide fut interdit.
Aujourd’hui, la campagne de Rachel Carson nous parait emblématique, car ce fut la première à mettre en cause, à grand bruit, les dangers de la pollution. Aussi, dans le péril actuel, tant le recul de la biodiversité que le dérèglement du climat, il n’est pas étonnant que son exemple inspirant soit retracé par plusieurs livres tel que : « Rachel Carson. Pour le beauté du monde » (1), par Thierry Paquot, lui-même philosophe social à partir d’une profession d’urbaniste. Cependant, notre intérêt a été particulièrement éveillé par l’attention portée à Rachel Carson dans un livre de Helen De Cruz que nous avons présenté sur ce blog : « Wonder Struck. How wonder and awe shape the way we think » (2). Cet ouvrage intervenait à la suite du livre qui, à la suite d’une démarche scientifique et d’une grande enquête, met en évidence le phénomène de la « awe », un émerveillement ébloui : « Awe. The New science of everyday wonder…. » (3). Dans « Wonder Struck », Helen de Cruz consacre une section à l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder) chez Rachel Carson ( p 159-164).
Le parcours de Rachel Carson
Dans son livre : « Rachel Carson. Pour la beauté du monde », Thierry Paquot retrace les étapes du parcours de Rachel Carson : Du plein air au laboratoire ; Exploratrice de l’univers marin ; Ce pesticide qui a rendu muet le printemps ; Un impact retentissant avant un long silence.
Observer et admirer
Née en 1907, Rachel Carson grandit dans une ferme en Pennsylvanie, auprès d’une mère cultivée qui l’initie à une littérature mettant en valeur la nature. « Ainsi donne-t-elle à lire à sa fille le « Handbook of nature study » d’Anna Bostford Comstock. Cette entomologiste et illustratrice, fille d’un quaker, est une grande admiratrice de Ralph Waldo Emerson et d’Henri David Thoreau » (p 15). C’est une indication sur le contexte culturel d l’éducation de Rachel. L’auteur, Thierry Paquot, la décrit ainsi : « C’est une petite fille qui s’intéresse à tout, et qui ne craint pas la solitude, qu’elle recherche pour mieux faire corps avec la nature. Elle se promène dans la campagne et s’initie aux sciences naturelles, apprenant le nom des arbres, des plantes et des fleurs et aussi celui des oiseaux, souvent en compagnie de sa mère. Elle sait s’occuper en lisant, écrivant, rêvant et observant tout autour d’elle. Ce qui la ravit surtout est d’inventer des histoires qu’elle écrit ensuite » ( p 17). Certaines sont même publiées dans un mensuel pour enfants : St Nicholas Magazine. Rachel entreprendra des études universitaires, d’abord en littérature anglaise, puis en s’orientant vers la biologie. Rachel Carson optera ensuite pour une carrière scientifique en dépit de préjugés défavorables à l’égard des femmes. En 1936, « elle devient la deuxième femme assistante-biologiste marin engagée par le Bureau des pêches. Elle va y mêler recherche et vulgarisation, tout en écrivant pour des journaux… ».
Rachel Carson s’est particulièrement distinguée par la publication de plusieurs livres sur l’univers de la mer envisagée tant dans son aspect scientifique que dans un ressenti poétique. Ce furent : « Under the sea wind » en 1941, « The sea around us” en 1951 et “the edge of the sea”en 1955. Le livre : “The sea around us” (Cette mer qui nous entoure ) a rencontré un grand succès, « numéro 1 de la liste des meilleures ventes du New York Times durant quatre-vingt-six semaines » et a été rapidement traduit en de nombreuses langues. Elle nous raconte l’apparition de la mer et son expansion comme une épopée, la montée du vivant. « Cet ouvrage est un récit choral de tous les êtres vivants qui font, défont et refont l’univers marin, sachant que « cette mer qui nous entoure » est aussi entourée par les activités humaines qui viennent en perturber les fragiles équilibres … Rachel Carson assemble les informations les plus précises et actuelles pour décrire un monde qu’elle pense comme une totalité, dans laquelle tous les éléments constitutifs sont interdépendants entre eux. N’est-ce point la définition de l’écologie, par Ernst Haeckel en 1866 ? » ( p 38). L’auteur nous rapporte également la vision spirituelle de Rachel Carson : « Croyant, comme moi à l’évolution, je crois simplement que c’est la méthode par laquelle Dieu a créé et continue de créer la vie sur terre. Et c’est une méthode si merveilleusement conçue que l’étudier en détail, revient à augmenter – et certainement jamais à diminuer – à la fois sa révérence et sa crainte à la fois envers le Créateur et à l’égard du processus » ( p 38). Thierry Paquot commente également le dernier livre de Rachel Carson : « The edge of the sea » (Là ou finit la mer : le rivage et ses merveilles), un ouvrage qui « clôt sa trilogie marine » : « C’est son texte le plus littéraire et le plus personnel, celui que je préfère en raison de son écriture émotionnelle, qui ne dédaigne pas pour autant les détours scientifiques sans la platitude scolaire fréquente des énoncés pédagogiques ».
Dénoncer les méfaits du DDT et des pesticides : un engagement pour le vivant
La connaissance et l’amour de la nature chez Rachel Carson l’ont portée à s’engager. Consciente de la grandeur et de la beauté de la toile du vivant, elle a ressenti les menaces à son égard et elle s’est engagée de toutes ses forces contre les méfaits des pesticides, en l’occurence du DDT en grande vogue à l’époque.
Thierry Paquot nous montre comment elle a recueilli des concours et rassemblé les preuves de la dégradation du vivant par le DDT. Ses arguments résonnent en anticipation aux recherches actuelles établissant les méfaits des pesticides. « Pour son étude, elle rencontre de nombreux médecins et biologistes, dont les spécialistes des « cancers professionnels et environnementaux » … Elle rassemble une très riche documentation, son livre comporte quarante pages de références bibliographiques… Une partie de ses informations a été collectées par une ornithologue amateure du Massachusetts…Elle recueille une abondante documentation de Marjorie Spock, poète et écologiste, pédagogue de l’anthroposophie, maraichère en agriculture biodynamique lorsque le DDT est aspergé sur ses terres… » ( p 51-52)
Rachel Carson a eu à faire à de fortes parties tant est grand à l’époque le prestige du DDT et puissants les intérêts qui le soutiennent. « Le DDT massivement prescrit contre les insectes porteurs du paludisme, du typhus, de la peste bubonique au cours des premières années de la guerre, devient après-guerre le traitement de choc de l’organisation mondiale de la santé (OMS) » (p 56). Puis, il commence à se répandre dans l’agriculture et c’est là qu’apparaissent les dangers de son utilisation, dangers que Rachel Carson va identifier : « l’une des caractéristiques les plus fâcheuses du DDT et des produits imilaires est de passer d’un organisme dans un autre en suivant la chaine alimentaire. En voici un exemple : un champ de luzerne est traité au DDT ; cette luzerne est donnée en pâté aux poules ; les œufs pondus par les poules contiennent du DDT » ( p. 56). « L’équilibre propre à la nature » est bouleversé. « Le tir de barrage chimique… s’abat sur la trame de la vie, sur ce tissu si fragile et délicat en un sens, mais aussi d’une élasticité et d’une résistance admirable… ». Rachel Carson propose « un autre chemin pour une terre habitable demain ». Ainsi, courageusement, car par ailleurs, elle fait face à la maladie, Rachel Carson écrit un livre qu’elle dédie à Albert Schweitzer, grand médecin et homme de paix. Ce livre, « Le printemps silencieux » commence par un constat érigé en des termes émouvants : « Ce fut un printemps sans voix. A l’aube qui résonnait naguère du chant des grives, des colombes, des geais, des roitelets et de cent autres chanteurs, plus un son désormais ne se faisait entendre. Le silence régnait sur les champs, les bois et les marais… Qu’est ce qui a déjà réduit au silence les voix du printemps ans d’innombrables villes américaines ? Ce livre essaie de l’expliquer » ( p 63). « Le printemps silencieux » va rencontrer « un succès planétaire ». « On peut distinguer deux phases dans la réception de Rachel Carson. : d’abord un accueil très favorable à son livre un soutien et une caution des milieux scientifiques… puis une phase d’oubli, due certainement à une contre-offensive des lobbies. Il faudra alors attendre l’émergence des écologistes pour qu’elle devienne une de leurs références et qu’elle en vienne même à toucher un plus large public » ( p 70).
Comment Rachel Carson témoigne du pouvoir de transformation de l’émerveillement et d l’admiration : « awe and wonder ».
« awe » and « wonder » : l’émerveillement et l’admiration
La présentation de la mer par Rachel Carson témoigne de son admiration et de son émerveillement vis-à vis des merveilles de la nature. Cette réalité peut être éclairée aujourd’hui par la découverte récente de l’existence du phénomène de la « awe », un émerveillement ébloui qui apparait dans certaines situations. Aux Etats-Unis en effet, à la fin du dernier millénaire, la psychologie a commencé à porter son attention aux émotions. Et puis, lorsque cette recherche a commencé à aborder le champ des émotions positives, en 1903, Dacher Keltner et un de ses collègues, Jonathan Haig, ont commencé à travailler pour mettre en évidence et définir l’émotion de la « awe ». Puis Dacher Keltner s’est engagé avec le professeur Yang Bei dans une grande enquête internationale à l’échelle mondiale en vue de rassembler de récits de personnes décrivant une expérience de « awe » selon la définition choisie : « Etre en présence de quelque chose de vaste et de mystérieux qui transcende votre compréhension habituelle du monde » (4). Par la suite, dans son livre : « Wonderstruck », une philosophe, Helen De Cruz a poursuivi cette recherche sur un autre plan. « Wonder » and « awe » sont au cœur des questions les plus profondes de la vie. Helen De Cruz démontre que « wonder » et « awe » sont des émotions motrices et que l’humanité a délibérément entretenu ces émotions dans des champs culturels tels que la religion, la science et la culture » (page de couverture). Comment Helen De Cruz envisage-telle « wonder » et « awe » ? « Dans ce livre, je considérerai « awe » et « wonder » comme distinctes, mais comme des émotions apparentées psychologiquement. La « awe » est une émotion où nous ressentons ou conceptualisons l’immensité, reliée à un besoin d’accommodement cognitif. L’immensité peut être physique (la dimension) ou conceptuelle (la complexité)… « Wonder » est l’émotion qui s’élève du terrain inconnu qui se tient juste au-delà des marges de notre compréhension courante. Comme la « awe », elle suscite un besoin d’accommodement cognitif, mais elle ne requiert pas une dimension d’immensité… Helen De Cruz associe « wonder » et « awe » parce qu’elles sont étroitement connectées dans la pensée occidentale. Des mots comme le grec ancien « thauma » ou le terme médiéval « admiratio » recouvrent à la fois « awe » et « wonder ». Les psychologues contemporains les traitent également ensemble ». Quelles sont leurs caractéristiques communes ? L’auteure en distingue deux. Ce sont des émotions épistémiques, c’est-à-dire des émotions qui nous motivent et nous incitent à explorer notre environnement et à apprendre davantage à son sujet . Ce sont également des émotions self-transcendantes . « Elles nous aident à nous mouvoir au-delà de la centration sur nous-mêmes et de nos propres préoccupations ».
« awe » et « wonder », émerveillement et admiration chez Rachel Carson
Dans son livre, Helen De Cruz cherche comment l’émerveillement et l’admiration forgent la manière dont nous pensons : la philosophie, la psychologie, la science, la religion. Cependant, elle considère également que ces deux grandes dispositions contribuent également à la transformation du monde.
L’auteure évoque des articles de psychologie qui mette en évidence les bienfaits psychiques engendrés par la « awe », par l’émerveillement. Cependant, nous dit-elle, les problèmes qui nous affectent comme l’anxiété et le stress, ne viennent pas seulement de nous-mêmes. « Ils sont provoqués par des problèmes sociaux plus généraux. Considérons, par exemple le phénomène répandu de l’anxiété climatique ou plus largement de l’éco-anxiété ». Nous voulons préserver un monde vivable pour les générations futures. L’auteure cite une militante écologiste, Jacquelyn Gill, qui écrit : « Quand les choses son dures, je me tourne souvent vers le monde naturel pour y trouver inspiration, force et même joie. Partager le sens de l’émerveillement avec d’autres, me donne le sentiment d’être plus connectée et plus fondée, m’apporte mon sens de la vie. Cela me rappelle aussi pourquoi je lutte » ( p 158). D’autres chercheurs partagent cette attitude. L’auteure pose une question : « Comment l’admiration et l’émerveillement (awe and wonder ) peuvent être des sources d’espérance ? » Elle s’inspire des vues de Rachel Carson sur l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder ), particulièrement comme elle les a exprimées dans son livre : « The sense of wonder » (1965). Elle veut montrer que Rachel Carson perçoit le sens de la merveille comme une vertu et une émotion transformante. « Je montrerai que l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder) peuvent nous apporter deux visions majeures : que nous sommes connectés avec le reste du monde et que les choses pour lesquelles nous éprouvons de l’émerveillement et de l’admiration sont intrinsèquement valables » ( p 158).
Les trois livres de Rachel Carson , « une trilogie de la mer » et d’autre œuvres précoces sont remarquées pour leur qualité lyrique et le sens de la merveille qu’ils évoquent. L’écriture de Rachel Carson est fortement associée avec l’émerveillement pour la nature » ( p 159).
L’auteure évoque aussi le livre « le printemps silencieux où la peur se manifeste. « le printemps silencieux » est moins lyrique que le reste de l’oeuvre de Rachel Carson . Mais il commence par une fable apocalyptique inoubliable : « Il y avait une fois une ville au cœur de l’Amérique où toute vie semblait en harmonie avec l’environnement » Tout paraissait bien jusqu’ à ce qu’un étrange fléau apparut dans le secteur et que tout commença à changer. Quelque charme maléfique s’était installé sur la communauté. Des maladies mystérieuses balayaient des troupeaux de poulets. Les vaches et les moutons tombaient malades et mouraient. Une ombre de mort régnait partout ». Et elle poursuit : « Il y avait un calme étrange. Les oiseaux, par exemple – où étaient-ils allés ? Beaucoup de gens en parlaient, intrigués et troublés… Les quelques oiseaux aperçus quelque part étaient moribonds. Ils tremblaient violemment et ne pouvaient plus voler. C’était un printemps sans voix… » ( p 160). Helen de Cruz commente ce texte en ces termes : « L’usage efficace de la rhétorique et du sublime scientifique est une caractéristique de l’œuvre de Rachel Carson. Dans ce cas, ce n’est pas une évocation, comme d’habitude de la majesté et de la force de la nature, mais de sa fragilité face aux interventions humaines inconsidérées…. Les premières œuvres de Carson sur la mer communiquaient un sens de la merveille, cherchant à aller au-delà d’un simple exposé de faits sur la nature et comment la contrôler, en vue plutôt de la réenchanter. De l’autre côté, le « Printemps silencieux » nous secoue hors de l’enchantement du techno-optimisme… » ( p 161). Rachel Carson pointe à un mauvais usage de la technologie. En contraste, elle propose une science éclairée, « une famille de disciplines sensibles aux intrications dans la toile de la vie, la relation qui tient tout dans une vie unique et en une communauté en évolution. Cette vision demande que nos actions soit animées par une éthique environnementale » ( p 161).
« L’entrelacement de l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder), du sublime et de la préoccupation morale de Rachel Carspn pour l’environnement sont les traits notables de sa philosophie. » Pendant qu’elle concevait le Printemps silencieux, elle préparait déjà un livre sur la « wonder », un livre sur la merveille. Cependant, le « Printemps silencieux prit le pas comme projet d’écriture, parce que Rachel Carson y vit une nécessité face à une menace urgente. Elle allait vers la fin de sa vie. Elle souffrait d’un cancer du sein qui finira par la tuer. Au lieu d’un gros livre ambitieux sur la merveille, sur la wonder, elle nous laisse un mince volume intitulé : « the sense of wonder ». C’est une édition illustrée posthume d’un essai que Carson écrivit pour le magazine : « Women’s home companion ». Elle y décrit la joie dont elle a fait l’expérience : « Une soirée d’automne orageuse, alors que mon neveu Roger était âgé de 20 mois, je l’enveloppais dans une couverture et l’emmenait en bas sur la plage dans un lieu sombre et pluvieux ». Ils entendaient le bruit tumultueux des vagues. « Ensemble, nous riions de pure joie, – lui, un bébé rencontrant pour la première fois le tumulte sauvage de l’océan ; moi avec le sel de l’amour d’une moitié de vie pour la mer »… Rachel Carson croyait que l’émerveillement et l’admiration étaient des émotions que les enfants possèdent naturellement bien qu’elles puissent diminuer avec le temps si elles ne sont pas nourries et cultivées (p 162). Elle croyait également que l’émerveillement et l’admiration non seulement nous font sentir bons, mais que ces émotions sont aussi une source de force en temps de difficultés (4). L’auteure commente ainsi : » Ceux qui demeurent, parmi les beautés et les mystères de la terre, ne sont jamais seuls et las de la vie. Quelque soient les vexations et les soucis de leurs vies personnelles, leurs pensées peuvent trouver des chemins qui les mènent vers un contentement intérieur et une ardeur de vivre renouvelée. Ceux qui contemplent la beauté de la terre trouvent des réserves de force qui dureront aussi longtemps que leurs vies ».
Dans la vision de Rachel Carson, l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder ) sont transformatrices. Ces émotions nous aident à voir le monde différemment et, en voyant le monde différemment, nous changeons aussi. S’émerveiller est un antidote à notre attitude destructrice de contrôler la nature pour notre propre intérêt. « Rachel Carson écrit : « Il semble raisonnable de croire – et je crois – que plus clairement nous pouvons centrer notre attention sur les merveilles de notre univers et moins de gout nous aurons pour la destruction de notre race. L’émerveillement et l’humilité sont des émotions saines et elles ne font pas bon ménage avec un appétit de destruction ». ( p 163).
Helen de Cruz voit en l’émerveillement le potentiel d’une vertu.
Pour une personne qui manifeste la vertu correspondante, un état de chose requiert des actions et des obligations. « La vertu vous harmonise avec l’environnement d’une manière particulière ». Dans ce chapitre consacré à la puissance de transformation intérieure de la « awe », de l’émerveillement, Helen de Cruz donne ainsi Rachel Carson en exemple.
Cette biographie, cette histoire de vie nous renvoie ainsi à la prise de conscience de la « awe » et de ses effets, une prise de conscience assez récente telle que nous l’avons découverte dans la recherche de Dacher Keltner, puis dans Helen De Cruz. Si, au moment de la parution du « Printemps silencieux », Rachel Carson nous apparait comme une militante héroïque de l’écologie, à travers sa vie et à travers son œuvre, elle manifeste la puissance de la awe, la puissance de l’émerveillement.
J H
- Thierry Pacot. Rachel Carson. Pour la beauté du monde. Calype éditions. 2023
- Wonderstruck : https://vivreetesperer.com/comment-ladmiration-et-lemerveillement-exprimees-par-le-terme-awe-induisent-la-culture-et-faconnent-la-maniere-dont-nous-pensons/
- The new science of everyday wonder: https://vivreetesperer.com/comment-la-reconnaissance-et-la-manifestation-de-ladmiration-et-de-lemerveillement-exprimees-par-le-terme-awe-peut-transformer-nos-vies/
- Voir aussi : L’enfant: un être spirituel : https://vivreetesperer.com/cooperer-et-se-faire-confiance/