par jean | Fév 2, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation |
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Une école de vie
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Depuis quelques années, pasteur de l’Eglise réformée de Suisse romande, Jean-Claude Schwab participe à la formation d’aumôniers d’hôpitaux en République démocratique du Congo. Jean-Claude est également engagé dans le réseau « Expérience et théologie » et anime le site de cette association (1). Au cours d’un entretien, Jean-Claude Schwab a répondu à quelques-unes de nos questions sur l’accompagnement des malades.
J H
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Qu’est-ce qui t’a amené à participer à cette formation d’aumôniers d’hôpitaux en Afrique ? Comment se déroule cette formation ? Avec quels effets ? Qu’est-ce que tu as appris pour toi-même ?
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Le responsable des aumôneries du Congo s’est adressé à l’aumônerie du Centre hospitalier universitaire de Lausanne (CHUV) pour demander une aide de compétence. J’étais moi-même formateur et, en 2008, l’association de supervision pastorale m’a mandaté pour cette mission. Moi-même, j’avais été aumônier de l’Université de Kinshasa dans les années 1970.
Cette formation d’aumôniers se fait sous forme de cours en interne dans un hôpital, avec une partie de pratique d’entretiens, de visites, de rencontres avec des malades et des membres du personnel soignant. Ensuite, on retravaille sur ces entretiens (verbatim). Une autre partie, c’est la connaissance de soi-même et de « soi-même en relation », non seulement à partir de l’analyse des visites, mais également à partir des relations dans le groupe.
Quels sont les effets de cette formation ? Les pasteurs qui suivent cette formation sont bouleversés par l’implication personnelle que cela représente. Ils voient ce qu’ils font. C’est très souvent la première fois qu’ils ont un regard extérieur, compétent et bienveillant sur eux-mêmes; en effet, ils sont eux-mêmes accompagnés par des formateurs et découvrent avec reconnaissance, par l’expérience, un type d’accompagnement qu’ils ne connaissaient pas. Ils peuvent se percevoir en vérité, dans un climat de pleine acceptation; ce qui les régénère et leur ouvrent une nouvelle potentialité. L’effet, c’est une ouverture à leurs propres ressources. Ils se découvrent comme ayant plus de possibilités qu’ils ne pensaient. C’est justement ce qu’ils vont pouvoir offrir aux malades: cet accès à leurs propres ressources et à celles que Dieu leur donne.
J’ai appris moi-même à découvrir et recevoir des ressources inattendues. J’ai pu me mettre à l’école des personnes d’autres cultures et d’horizons différents. J’ai aussi observé et expérimenté les capacités de guérison qu’il y a dans une écoute authentique. Lorsqu’une personne se sent dans une relation de confiance, elle peut accéder à ses propres douleurs et questionnements, cela la libère pour s’ouvrir à d’autres possibilités d’évolution et d’espérance.
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A partir de cette expérience, comment perçois-tu, dans leur ensemble, les besoins des personnes malades ?
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Les besoins réels ne sont pas en général ceux qui apparaissent en premier, les plus visibles. Il faut aider les malades à accéder à la conscience de leurs besoins les plus profonds. Ce besoin le plus réel, c’est peut-être de rencontrer quelqu’un qui atteste par son attitude, par sa présence, qu’ils ne sont pas abandonnés, quelqu’un qui entre dans la compréhension de ce qu’ils vivent douloureusement, sans désespérer, ni banaliser. J’évoque ici des besoins qui sont de type relationnel, ceux auxquels on peut répondre par sa qualité de présence. C’est dans ce contexte que l’accompagnement trouve son sens, sa place.
Comment cet accompagnement peut-il se réaliser ? La base, c’est la sollicitude qui est une des capacités essentielles de chaque humain. Et cela entre dans les pratiques qui sont communément inscrites sous le vocable récent de « care ». La sollicitude, c’est la chaleur humaine qui permet de se relier, d’être reconnu et de répondre à des besoins existentiels.
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Comment les chrétiens participent-ils à cette approche ?
Les chrétiens peuvent accompagner comme tous les êtres humains. Ils ont les mêmes capacités que les autres et rencontrent les mêmes risques, ce qui implique qu’ils se forment au moins autant que les autres à cette pratique. Ceci dit, ils sont appelés à transcrire dans la relation et de façon créative l’amour et l’espérance qui les habitent. Mais, en plus de transcrire, ils sont appelés à voir l’amour et l’espérance surgir au cœur de la relation.
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Jésus nous dit : « J’étais malade et vous avez pris soin de moi » (Matthieu 25.36). Comment entends-tu cette parole et sa mise en œuvre ?
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Cette parole oriente l’accompagnant vers une quête. Elle lui donne le statut d’un chercheur qui s’attend à reconnaître le visage du Christ. Je suis dans une relation fraternelle et pas dans une relation d’aide hiérarchisée. Cela m’ouvre à une attitude de serviteur plutôt que de bienfaiteur. Cette perspective que l’autre est porteur du visage du Christ, nourrit ma relation avec lui. Ainsi, je m’approche des malades comme d’un mystère précieux, saint. La parole de Jésus, au sujet de cette pratique : « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25.40), nourrit la motivation du visiteur croyant lorsqu’il visite des malades. Cette perspective nous ouvre l’accès à voir quiconque comme lieu de révélation (« le sacrement de l’autre »).
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Dans l’Evangile, Jésus guérit des malades. L’œuvre de guérison divine se poursuit aujourd’hui. Comment l’accompagnement chrétien participe-t-il à cette œuvre ?
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Le visiteur chrétien se reconnaît comme un parmi d’autres de ceux qui contribuent à la guérison. Tout progrès vers la guérison peut être perçu comme une action de Dieu. Ceci dit, sa confiance en Dieu le soutient dans son approche du malade et peut fortifier celui-ci et lui permettre de développer sa propre confiance. Il est ouvert au surgissement de vie au cours de l’accompagnement. Par ailleurs, la guérison s’inscrit dans un processus qui trouve sa pleine réalisation dans la résurrection.
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Jésus veut nous communiquer la paix. Comment l’accompagnement y contribue-t-il ?
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Lorsque Jésus parle de paix, il évoque le « shalom » qui est un terme hébreu beaucoup plus large, beaucoup plus inclusif que le mot : paix. Le « shalom », c’est l’accomplissement du projet divin de restauration de toutes choses. Toute bénédiction non seulement proclame quelque chose, mais aussi communique quelque chose de ce shalom. Un geste de paix, une parole, par exemple, sont porteurs de cette réalité. On peut en observer des effets, que ce soit au niveau immédiat d’un ressenti ou une influence plus diffuse ou à long terme : un apaisement, un soulagement, une réconciliation ou une guérison physique.
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Quel message face au poids des souffrances et des limites ?
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Pour moi, je ne mets pas l’accent sur le message, mais sur l’attitude qui, elle-même, devient message. Cela me libère de la préoccupation de savoir quoi dire ! Le message ne peut être que spécifique à la situation présente, il surgit au cœur de la rencontre.
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Comment l’accompagnement intervient-il face à la menace de la mort ?
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C’est ici que le besoin d’expérience et de formation se fait le plus sentir. Les mourants sont nos maîtres parce qu’ils nous précèdent dans l’expérience et c’est d’eux que nous avons à apprendre. Une telle formation implique que nous soyons nous-mêmes confrontés à nos propres limites et à notre mortalité afin qu’on puisse entrer avec l’autre dans sa condition, sans désespérer. Accepter sa propre impuissance qui nous permet de communier avec l’autre, redécouvrir la face d’une simple présence à l’autre qui reflète la présence du Christ : nous sommes nous-même soutenus dans ce processus par notre perspective de la résurrection.
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Dans quelle mesure les accompagnants ont-ils besoin de formation ?
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Les accompagnants ont besoin d’être eux-mêmes écoutés et accompagnés pour découvrir de l’intérieur le secret d’un tel parcours, se découvrir eux-mêmes et leurs potentialités. Ils acquièrent non seulement des compétences positives, mais découvrent aussi tous les travers dans lesquels ils peuvent tomber et comment ceux-ci peuvent être transformés en ressources.
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Dans quelle mesure l’expérience vécue par des accompagnants professionnalisés peut-elle se manifester dans la vie de tous les jours ?
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Une enquête faite auprès des stagiaires congolais, une année après cette formation, a mis en évidence chez eux un émerveillement. Ils affirment que ce qu’ils ont appris dans leurs relations avec des malades s’applique dans tous les domaines de leur vie : relation avec leur conjoint, leur famille, leurs paroissiens. Leur nouvelle capacité d’écoute a transformé leurs relations. Ils ont maintenant également davantage conscience de leurs potentialités et de celles des autres. Plutôt que de se tourner vers les manques, ils s’appuient sur leurs possibilités.
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Contribution de Jean-Claude Schwab
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(1) Jean-Claude Schwab est pasteur. Il participe activement au réseau : « expérience et théologie » et à la responsabilité du site correspondant : http://www.experience-theologie.ch/accueil/
(2) On pourra lire sur ce blog deux autres contributions de Jean-Claude Schwab : « Accéder au fondement de son existence » : https://vivreetesperer.com/?p=1295 . « Entrer dans la bénédiction » : https://vivreetesperer.com/?p=1420 .On peut aussi découvrir sur son blog, le témoignage de son activité au Congo: http://cpt-congo-projet.blogspot.ch/
par jean | Avr 8, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation |
Le vécu d’une opération.
C’était là une opération chirurgicale classique : hernie inguinale. Il y a bien plus difficile. Mais, les mois précédents lui avaient paru très durs : contractions musculaires, sensations douloureuses aboutissant à une immobilisation croissante. Il était épuisé, anxieux, mais continuait la lutte. Lorsque la date de l’opération approcha, il rechercha le soutien affectif de quelques amis et, en faisant appel à la prière de certains, il manifesta son désir non seulement d’inscrire cette épreuve dans la protection de Dieu, mais aussi dans une dimension communautaire de foi partagée.
Il savait qu’il n’avait pas le choix, les examens préalables n’étaient pas mauvais et sa rencontre préalable avec le chirurgien lui avait permis de ressentir de la confiance à son égard. Il n’empêche. Aidé par un ami, il arrivait à l’hôpital avec une mobilité réduite , le ressenti de sensations douloureuses et la crainte qui résulte de la diminution des moyens de faire face. Il aboutit ainsi dans une chambre d’hôpital. Quelques rayons de lumière apparurent comme l’accueil dialoguant de l’infirmière responsable ou la relation positive avec des soignants chargés des examens préliminaires. Handicapé par une mobilité réduite, il redoutait la douche préalable. Il fut aidé par son ami. Le soir, il trouva un accompagnement dans la lecture de quelques textes : paroles bibliques et le livre : « Sa présence dans ma vie » duquel il reçut harmonie et soutien.
La nuit passa. Après une nouvelle douche le matin, nu sur sa couche, on le vêtit d’un tablier, en attendant l’opération qui était fixée à 10 heures. Il pensait que cela devait avoir lieu plus tôt. L’attente n’était pas facile. Et soudain, à 8 heures, on l’avertit qu’en fonction d’un report de l’opération précédente, l’heure de la sienne était avancée. Un homme arriva pour l’emmener en chariot à la salle d’opération. Et c’est là que, sans vraiment s’en rendre compte, son état d’âme changea. Quelque part il se sentit différent. L’angoisse disparut. Dans le déroulement des évènements, entrant dans une séquence où, d’une certaine façon, il se sentait à la place convenue qui était aussi une juste place. Il se mit à échanger quelques mots avec l’homme, assez convivial, qui conduisait le chariot à travers les couloirs. Rétrospectivement, cette conversation lui apparaît comme une brèche dans une attitude anxieuse ou résignée. Il arriva dans l’espace des anesthésistes. Une doctoresse, partiellement masquée, lui parla gentiment et lui fit une piqûre. Ses craintes vis-à-vis de l’anesthésie s’étaient dissipées. Il était tout à fait présent au point de dire, sur le ton de l’observation, qu’il ressentait du froid dans la salle où il entrait. On lui dit : « vous vous sentez bizarre ». . Ce fut la dernière parole dont il se souvient. Il se retrouva ensuite dans la salle de réveil, lorsque, voyant qu’il reprenait conscience, une infirmière l’en avertit : « Vous êtes dans la salle de réveil ». Il avait besoin de se rassurer : « Cela s’est bien passé ? ». « Cela s’est bien passé ». Il commença à faire un inventaire de la mémoire : Quelques paroles bibliques familières, la pensée aux amis, et même des repères de travail. Il se sentait bien. Et puis on le ramena dans sa chambre. Quelque temps plus tard, son cher fils arriva.
Curieusement, ces moments lui apparaissaient déjà comme un temps où il s’était trouvé à sa juste place dans un déroulement où quelques relations humaines avaient joué positivement le rôle de points de repère. Et d’une certaine façon, à cette juste place, dans un ordre qui était conçu pour son bien et qui le dépassait, il se sentait dans le temps de Dieu. Cette conscience d’une juste place s’inscrivait dans une manifestation de l’œuvre de Dieu à travers les hommes.
Et puis, dans le même mouvement, c’était un temps de grâce. Il n’avait pas ressenti le besoin de prier en terme de supplication comme cela avait été le cas à d’autres moments difficiles. Il savait qu’on priait pour lui et il en voyait les effets. De nature ordinairement inquiète, ses appréhensions avaient disparu. Pendant une courte séquence, ce fut un état de grâce et il le ressentit ensuite comme tel.
JH
par jean | Juil 25, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie, Vision et sens |
Une expérience fondatrice dans la mouvance de l’Esprit.
Dans le désarroi existentiel, une parole de l’Evangile vient à notre rencontre pour nous permettre de trouver ou de retrouver, à travers les mots de Pierre, la relation avec Jésus qui donne sens et paix : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6.68). Et lorsque nous sommes pressé par la maladie, les paroles et les actes de Jésus dans l’Evangile ouvrent pour nous une espérance mobilisatrice. Dans son livre : « Sa présence dans ma vie », Odile raconte une expérience qui a changé sa vie et dans laquelle guérison et libération sont étroitement associées. A travers la vision spirituelle qui en est résultée, cette expérience fondatrice a accompagné toute sa vie (1). Odile a écrit plusieurs récits de cette expérience vécue en 1973. Nous présentons ici l’un d’entre eux, publié en 1985 dans le bulletin : Témoins. Ce texte nous communique le vécu et le ressenti de cette expérience, mais, en même temps, il nous apporte des paroles bibliques en échos et en éclairage. L’annonce qui lui a ouvert les portes de la vie a été pour elle source de liberté en lui offrant un choix. « Pourquoi ne la transmettrais-je pas aux autres ? Du reste, annoncer, informer, proposer, ce n’est pas imposer ; c’est vraiment au fond de lui-même (le cœur dont parle la Bible) que chacun décide » (Evangile de Marc 4.1-9) ;
Recoller les morceaux.
Je continue à dire aujourd’hui que j’ai beaucoup de chance d’avoir découvert Dieu agissant dans ma vie. Ce jeudi d’octobre 1973, j’ai reçu au plus profond de mon être la vie en Jésus-Christ qui m’a sauvée, guérie, baptisée en son Esprit Saint (Evangile de Matthieu 3.11) ;
A cette époque, je sentais ma personnalité m’échapper, se dissocier au point où je n’arrivais plus à rédiger un chèque ou à compter ma monnaie. Ecrire un rapport devenait un supplice car, à certains moments, je ne contrôlais plus ma pensée Je sombrais de plus en plus malgré la psychanalyse, divers traitements et même l’aide fraternelle.
Me rappelant une phrase de l’Evangile, j’ai hurlé à Jésus : « Si vraiment tu es la vie, donne-moi le goût à la vie (Jean 14.6). Et en moi a jailli une source de vie, d’énergie, d’amour, de joie. (Jean 4.4 ; Galates 5.22).
Cette réponse n’a pas été immédiate car, je l’ai compris depuis, il ne suffit pas de demander, il faut saisir la promesse de Jésus (Jean 7.37).
Un chrétien rencontré en vacances, m’a dit que Jésus guérissait aujourd’hui comme en Palestine durant sa vie terrestre : invisible mais réel pour ceux qui croient. J’ai posé un tas de questions, j’avais du mal à le croire, mais je ne l’ai pas oublié. Trois mois plus tard, j’ai failli provoquer un accident : je voyais le feu rouge sans pouvoir réagir à ce signal et une voiture a coupé ma route à vive allure puisque le feu était vert pour elle ! Ce jour-là, j’ai réfléchi : je peux continuer à essayer de m’en sortir tout en sachant que je risquais fort de glisser davantage dans le gouffre et la folie. Par ailleurs, je sais maintenant que Jésus guérit. J’ai donc le choix entre deux chemins. Depuis des années, je lutte désespérément pour mon fils, mon mari et puis… j’ai envie de vivre tout simplement. Alors j’ai choisi la vie (Deutéronome 30.15) et j’ai téléphoné à la seule personne convaincue et expérimentée que je connaissais.
Il n’était plus question de discuter. J’ai demandé la prière. Je l’ai même demandé cinq fois durant cette semaine, car je retombais dans une dépression profonde après avoir reçu une énergie peu commune (Jean 6.27 ; Luc 11.13). J’avais vraiment décidé de vivre et je m’accrochais. Je remettais toute ma vie concrète à Jésus pour qu’il la transforme positivement.En sortant d’une réunion de prière, où j’ai eu la conviction intérieure que j’allais guérir, j’ai réalisé, au moment de m’endormir, que mon être éclaté reprenait son unité. Chaque morceau prenait sa place comme un puzzle terminé. Je me trouvais totalement dans la réalité et je découvrais en même temps, un univers inconnu de moi auparavant (Job 42.5) dans lequel, en harmonie avec moi-même et avec mon environnement, je prenais naissance dans la joie et dans la paix (Jean 3.3 ; 2 Corinthiens 5.17). Je rentrais dans le royaume de Dieu (Romains 14.17) et l’Eglise spirituelle de Jésus-Christ (Jean 1. 13 ; Matthieu 16.17).
Je me suis mise à lire la Bible, le Nouveau Testament d’abord. Je devrais dire « dévorer », car toutes ces paroles résonnaient en moi d’évidence et je disais : c’est bien ça, c’est vrai, c’est ce qui m’arrive ! (Jean 16.13). Simultanément, je débordais d’amour même pour des collègues qui m’avaient fait des « crasses » dans mon travail. Cette bonne nouvelle de Jésus ressuscité, je la racontais à qui voulait l’entendre. Cette annonce a été pour moi source de liberté en m’offrant un choix. Pourquoi ne la transmettrais-je pas aux autres ? Du reste, annoncer, informer, proposer, ce n’est pas imposer. C’est vraiment au fond de lui-même (le cœur dont parle la Bible) que chacun décide (Marc 4.1-9).
Je suis profondément reconnaissante au Seigneur car « sa bonté et sa grâce m’accompagnent tous les jours de ma vie », sa perfection se manifeste dans sa miséricorde (Matthieu 5.48 ; Luc 6.36), lui qui fait briller son soleil sur tous les hommes qu’Il aime sans distinction (Matthieu 5.45).
Odile Hassenforder
(1) Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte, 2011 . Odile y relate sa guérison avec plus d’ampleur et de recul, dans un chapitre : « Ma vision de Dieu a changé » (p 27-43) Présentation du livre sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html
par jean | Juil 25, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Le bonheur, est-ce bien pour nous ? Et si nous étions happés dans la spirale de nos maux intérieurs, nos agressivités retournées contre nous-mêmes qui donnent de la voix ? Et si les grands massacres qui hantent l’histoire étaient le dernier mot, une mémoire interminable, irrémédiable ? (1) Mais alors, nous livrons à la mort la clé de nos vies. En regard, il existe bien un autre horizon. Dans une perspective chrétienne, Dieu intervient pour nous proposer une dynamique de vie. Cela implique un choix : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité » (Deutéronome 30.19). Et Dieu nous invite à entrer dans des projets de bonheur et non de malheur (Jérémie 29.11).
Alors, dans quel état d’esprit sommes-nous lorsque nous considérons la vie dans laquelle nous sommes engagés ? Les découvertes de la psychologie nous ont appris que nos représentations influaient sur nos comportements et toute notre personnalité (2). De même, nous sommes influencés par l’environnement dans lequel nous évoluons et avec lequel nous vivons en interaction. Quel va être notre regard ?
Une approche pionnière.
Il y déjà plusieurs décennies, la journaliste Marcelle Auclair a ouvert pour nous la voie nouvelle d’un savoir-être et d’un savoir-faire qui reste aujourd’hui étonnamment actuelle et pertinente. Elle a su allier une inspiration spirituelle chrétienne et une attitude innovante dans un contexte où commençait à émerger un nouveau genre de vie qu’elle était bien placée pour apprécier puisqu’à « Marie Claire », elle a été une pionnière du journalisme féminin. C’est une place de choix pour observer et pour parler. Ainsi va-t-elle écrire deux livres : « Le bonheur est en vous » et « La pratique du bonheur » qui sont aujourd’hui rassemblés dans un ouvrage publié au Seuil : « Le livre du bonheur ».
Ce sont des écrits qui anticipent la dimension holistique avec laquelle nous sommes aujourd’hui plus familiers. Ce sont des textes qui prennent appui sur des exemples concrets pour énoncer des principes de vie et proposer leur mise en oeuvre à travers des attitudes pratiques. Et, déjà, nous sommes en présence d’une approche spirituelle qui n’impose pas une doctrine religieuse et respecte les cheminements de chacun.
Bien penser pour bien vivre.
Voici donc quelques aperçus empruntés aux premiers chapitres. On pourra ensuite poursuivre la réflexion à travers la lecture de l’ouvrage.
En premier, Marcelle Auclair met l’accent sur « une loi essentielle : la pensée crée. La parole crée »… « La pensée, la parole, la lumière de même que le son forment des vibrations toutes puissantes » (p. 11). Nos habitudes de pensées ou de paroles positives ou négatives ont donc des conséquences. « Branchez-vous sur les ondes du bonheur », nous dit Marcelle Auclair.
Et si la pensée crée, elle a aussi un pouvoir d’attraction : « Qu’est-ce que la loi d’attraction ? C’est la loi d’amour… Les vibrations identiques s’attirent, s’unissent et se renforcent mutuellement ». Ce n’est pas un vain mot de dire d’un idéal, d’un sentiment qu’ils sont « élevés » ou qu’ils sont « bas ». Le langage traduit exactement la vérité : une pensée d’espoir, d’amour dégagée de tout égoïsme… crée en nous des vibrations hautes qui se joignent à toutes les vibrations analogues et forment avec elles une émission puissante… Eprouvons-nous une « dépression ». Nos vibrations s’abaissent et rien d’heureux, d’harmonieux ne se trouve plus dans notre champ d’attraction. »
« Les croyants ont une façon souveraine de hausser les vibrations défaillantes : la prière, l’appel à un Dieu de bonté, l’abandon à sa volonté qui est joie et abondance… » (p.15)
Non seulement, la parole a des conséquences et en quelque sorte « crée », mais il existe également une « force créatrice à notre usage ». Ne nous épuisons donc pas dans une œuvre purement volontaire. Apprenons à recevoir (p.39). L’auteure nous parle du « guide intérieur » évoqué par Marc Aurèle, un empereur romain philosophe, mais non croyant. C’est une belle expression, qui, pour les chrétiens, évoque le Saint Esprit. « Prier, ce n’est pas émouvoir une divinité plus ou moins hautaine ou sévère… C’est nous disposer, nous, à recevoir ce qui nous revient du flot inépuisable de l’abondance suprême. Il n’y a rien de surnaturel, c’est la loi. » (p.30) (3)
Avec Marcelle Auclair, nous entrons dans un état d’esprit. Partageons ensemble nos questions et nos expériences à ce sujet.
JH
(1) Sur cette question, Jürgen Moltmann nous apporte un éclairage libérateur ; Voir : « Délivre-nous du mal » sur le site : www.lespritquidonnelavie.com
(2) L’influence de l’esprit humain sur le corps est remarquablement mise en évidence par Thierry Janssen dans un livre particulièrement innovant puisqu’à partir d’un bilan de la recherche, incluant l’apport des grandes civilisations de l’Asie, il présente les bases d’une nouvelle médecine du corps et de l’esprit. Nous reviendrons sur cette nouvelle approche, celle notamment de la médecine de terrain trop méconnue en France. Le livre (Janssen (Thierry) La solution intérieure. Fayard, 2006) est présenté dans un article paru sur le site de Témoins : « Vers une nouvelle médecine du corps et de l’esprit » http://www.temoins.com/developpement-personnel/vers-une-nouvelle-medecine-du-corps-et-de-l-esprit.guerir-autrement.html
« Méditer avec Marcelle Auclair ». Site de Témoins (Ressourcement) http://www.temoins.com/ressourcement/mediter-avec-marcelle-auclair-le-bonheur-cest-possible.html
par | Oct 31, 2013 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie, Vision et sens |
Une expérience d’accueil et d’accompagnement partagée par Cécile Entremont, psychologue, animatrice et théologienne.
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Pendant plus de trente ans, en Savoie, dans la région de Chambéry, Cécile Entremont a exercé la profession de psychologue . Peu à peu, elle en est venue à souhaiter élargir sa relation d’aide dans une dimension d’accueil. C’est pourquoi, elle s’est installée aujourd’hui en Bourgogne du sud, entre Châlon-sur-Saône et Lons-le-Saunier, où avec son mari, elle a pu acquérir et restaurer une grande maison bressanne pour en faire un gîte d’accueil capable de recevoir une quinzaine de personnes.
Cette maison est située en pleine campagne parsemée de bois et d’étangs où on trouve la nature authentique et le silence. La maison est connue sous le nom de « La Reure » et est située sur la commune de La Chapelle Saint-Sauveur. Au long des années, parallèlement à l’exercice de sa profession de psychologue, Cécile est entrée de plus en plus dans un champ spirituel et théologique. Elle a soutenu une thèse en théologie à Strasbourg sur le thème : apprendre la fraternité (1). Et, par ailleurs, elle anime des sessions dans le domaine de l’accompagnement spirituel.
A partir du lieu d’accueil qui s’est ainsi développé à la Reure, deux activités majeures se sont mises en place : réception et organisation de sessions (2).
Pour le moment, il y a ainsi un accueil régulier de vacanciers à la semaine ou pour des week-ends prolongés. « Les gens viennent beaucoup par l’intermédiaire des Gîtes de France et ils nous choisissent pour le cadre naturel, la qualité de l’hébergement et notre position centrale au milieu de la France ». Par ailleurs, il y a également trois appartements qui permettent d’accueillir, pendant une période de une à plusieurs semaines, des personnes qui y viennent pour un suivi d’ordre psychologique et spirituel. Ces personnes participent au réseau que Cécile entretient à travers ses activités professionnelles ou militantes.
Parmi les sessions organisées par Cécile, certaines sont animées par des professionnelles amies, par exemple dans le domaine du yoga, du qi gong et de la peinture. Cécile anime deux types de sessions. Il y a des sessions de thérapie de groupe et d’autres, à visée plus spirituelle, telles qu’une session de jeûne, une session de pleine conscience, une session de ressourcement à partir des éléments de la nature et de la symbolique biblique correspondante (Jardiniers de l’âme). Cécile pense s’orienter de plus en plus vers des propositions qui associent la méditation en pleine conscience et des temps de partage sur le ressenti. Les sessions de thérapie de groupe ne sont pas seulement centrées sur la parole, mais proposent des expériences corporelles et émotionnelles pour prendre en compte la globalité de la personne. Au total, chaque année, Cécile anime une dizaine de sessions auxquelles participent, à chaque fois, une dizaine de personnes d’horizons variés.
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« Les personnes cherchent aujourd’hui de plus en plus une voie leur permettant de se recentrer, en prenant en compte les différents aspects de leur histoire et en associant corps et esprit. La méditation en pleine conscience permet ce recentrage dans l’expérience vécue de l’ici et maintenant, et une meilleure présence au monde, un meilleur équilibre mental face aux stress et aux angoisses générées par la société actuelle. La pratique de la pleine conscience en sessions de groupe permet aussi de développer un sens du vivre ensemble, de la convivialité et même de la fraternité ».
« Les gens qui viennent sont en recherche de profondeur, d’intériorité et d’authenticité. Leur chemin d’évolution commence souvent par une recherche de développement personnel pour continuer dans un approfondissement spirituel ». Dans le dialogue correspondant, Cécile explicite ses références parmi lesquelles figurent son identité chrétienne et sa formation de théologienne. « Si j’accompagne quelqu’un qui est chrétien, je prie avec lui, relie ce qu’il vit à des textes bibliques. Pour les autres, en respectant la voie de chacun, il est tout à fait possible pour moi de méditer avec lui sur un texte du trésor spirituel de l’humanité ».
Quelles sont les évolutions et les découvertes des participants au cours de ce temps partagé ? « Chez beaucoup, il se produit une réconciliation avec l’intérieur de soi, l’ouverture aux autres et un désir de continuer ce chemin d’ouverture, y compris dans la vie quotidienne ».
« En faisant des études de théologie, je me suis sentie interpellée par le fait que la plupart des institutions chrétiennes n’offrent pas de ressources spirituelles en phase avec l’attente de nos contemporains. Je ressens la distance, et même le fossé qui existe entre beaucoup de personnes et ce qu’elles ont vécu ou ce qu’elles perçoivent dans les institutions religieuses. Aussi, ma réponse se situe sur un plan plus personnel, et pour les chrétiens sur le plan de la spiritualité chrétienne. Dans les sessions que j’anime, j’essaie de répondre à la demande de ressourcement et de sens que je peux percevoir. Le lieu d’accueil que nous avons ouvert, mon mari et moi,se veut un espace d’accueil et de respiration où tout soit en harmonie, y compris la prise en compte de la dimension écologique ».
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Propos recueillis auprès de Cécile Entremont
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(1) Thèse de doctorat soutenue par Cécile Entremont : De l’intériorité à l’altérité. Evolution de petits groupes d’adultes aux frontières de l’Eglise. http://www.temoins.com/enqu-tes/de-l-interiorite-a-l-alterite-evolution-de-petits-groupes-d-adultes-aux-frontieres-de-l-eglise.html
(2) http://amisdelareure.fr
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On pourra lire également sur ce blog :
Des expériences de transcendance, cela peut s’explorer. https://vivreetesperer.com/?p=1505
Et si je tentais d’exposer ce que je ressens par la peinture ou le graphisme pour y voir plus clair !
https://vivreetesperer.com/?p=1428
Vivant dans un monde vivant !
https://vivreetesperer.com/?p=1371
Accéder au fondement de son existence.
https://vivreetesperer.com/?p=1295
Apprendre à écouter son monde intérieur et à le déchiffrer.
https://vivreetesperer.com/?p=959