Geste d’amour

Dans son livre : « Sa présence dans ma vie ». Odile Hassenforder exprime la bonté et l’amour de Dieu.

 

En nous faisant part de son parcours spirituel tout au long de sa vie, d’une expérience fondatrice dans laquelle elle a reçu à la fois guérison et ressenti de l’amour de Dieu jusqu’aux dernières années où confrontée à une grave maladie, elle a trouvé en Dieu force et soutien, en passant par deux décennies où elle a vécu vie familiale et engagement chrétien en étant à l’écoute de tous ceux qui étaient en difficulté ou en recherche, Odile Hassenforder nous exprime, dans son livre (1) l’essentiel de sa foi . « Qui est Dieu ? » Un  Dieu de Bonté et d’amour, nous répond-elle dans les différents textes qui composent ce chapitre, et, entre autres, celui-ci : « Geste d’amour ».

 

Geste d’amour.

 

Il est encore trop petit, mais il a très envie d’être grand. Alors, il emprunte le vélo du grand frère. Maman le lui a interdit pourtant. Ce qui devait arriver, arriva : il est tombé et s’est fait très mal. Quelle maman, ou quel papa, digne de ce nom, va-t-il le gronder ? A la vue du petit blessé, le geste d’amour spontané n’est-il pas de se précipiter pour consoler son enfant, le prendre dans ses bras et le soigner ? La leçon viendra plus tard. De cette expérience malheureuse, l’enfant retiendra d’abord et surtout cette tendresse qu’il a reçue. De même, cet adolescent, après un conflit avec son père, se réjouira de la réconciliation au cours de laquelle il s’est senti compris et aimé.

 

Nous sommes créés à l’image de Dieu, ce Dieu d’amour qui a pris nature humaine pour communiquer avec nous. Jésus est venu nous révéler la bonté infinie de son Père. Il nous en parle en racontant l’histoire de cet homme qui accueille sans reproche son fils, celui qui a dilapidé son héritage. Il  le voit de loin, et, saisi d’une grande compassion, il court à sa rencontre et l’embrasse (Luc 15).

 

De même, j’ai été très émue le jour où j’ai lu le chapitre 11 du livre d’Osée . L’Eternel considère le peuple d’Israël comme son enfant. « Quand Israël était enfant, je l’ai aimé. J’ai appelé mon fils à sortir d’Egypte… C’est moi qui ai guidé les premiers pas d’Ephraïm (diminutif d’Israël) et qui l’ai porté dans mes bras. Mais il n’a pas voulu savoir que, moi, je prenais soin de Lui. Je le dirigeais avec ménagement, lié à lui par des liens d’amour. J’étais pour lui comme un père qui porte son petit enfant tout contre sa joue… ». Quelle sollicitude ! Quelle tendresse quasi maternelle !

 

Dieu nous a aimé le premier. Il fait des projets de bonheur pour chacun de nous, rappelle le prophète Jérémie (29/11 ). Il vient au devant de nous. Son pardon nous est acquis d’avance (I Jean 1/9).

Quand Jésus bénit les petits enfants et les donne en modèle à ses disciples, ne veut-il pas leur faire comprendre la nécessité d’accueillir avec confiance la bonté de son Père ?

 

« Le Seigneur est bienveillant et compatissant,

Patient et d’une immense bonté.

Le Seigneur est bon pour tous.

Son amour s’étend à tous ceux qu’Il a créés » (Psaume 145/8).

 

Odile Hassenforder

 

(1)            Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte, 2011.  Geste d’amour, p 109-110 . Ce texte avait été auparavant mis en ligne en 2008 sur le site de Témoins. Présentation du livre par Françoise Rontard sur ce même site : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html . Sur ce blog: Vivre et espérer, de nombreuses références à la vie et la pensée d’Odile : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder

La vie est un cadeau

Admirer, m’émerveiller, adorer c’est gratuit !

 

Propos d’Odile Hassenforder

dans son livre : Sa présence dans ma vie.

 

Dans son livre : « Sa présence dans ma vie ? », (1) Odile Hassenforder nous rapporte une dynamique de vie qu’elle puise en Dieu et qui la porte jusque dans l’épreuve de la maladie. Dans ce mouvement, elle reçoit  la vie comme un don, un cadeau. Et elle entre naturellement dans une attitude d’émerveillement et d’adoration. C’est une attitude profondément ancrée dans les différents moments de la vie quotidienne, comme celui-ci marqué par une grande fragilité.

 

« Je me sentais si bien hier. Pourquoi ce vague à l’âme au réveil ce matin ? Un retour de bâton ? Je me sens vide, pas d’envie, pas d’énergie, inutile… Je sens, par expérience, qu’il n’est pas bon de ruminer ainsi.

 

Du fond de mon lit, je regarde par la fenêtre le ciel, l’arbre qui gigote, et ma pensée s’envole vers des souvenirs. Des paysages défilent à toute allure avec des sensations de plaisir. Que c’est beau ! Que c’est bon ! Le créateur me donne cela gratuitement. C’est gratuit, oui, gratuit. C’est pour moi. Je n’ai qu’à prendre. Et ce don, ce cadeau vient humecter mon cœur comme une douce pluie bienfaisante dans mon désert.

 

Une sensation de contentement m’envahit. Je respire doucement, profondément avec délice… Le balancier de mon cœur se débloque et trouve peu à peu le mouvement calme et régulier du rythme de mon cœur. J’accueille cette paix imprégnée de sécurité, une joie d’exister reliée au créateur m’est donnée.

 

Que c’est bon d’exister pour admirer, m’émerveiller, adorer ! C’est gratuit. Je n’ai qu’à recevoir, en profiter sans culpabilité sans besoin de me justifier. (Justifier quoi ? de vivre ?)

 

D’un sentiment de reconnaissance, jaillit une louange joyeuse, une adoration au créateur de l’univers dont je fais partie, au Dieu qui veut le bonheur de ses créatures. Alors mon « ego » n’est plus au centre de ma vie. Il tient tout simplement sa place relié à un « tout », sans prétention ( Psaume 131). Je respire le courant de la vie qui me traverse et poursuit son chemin.

 

Comme il est écrit dans un psaume : « Cette journée est pour moi un sujet de joie… Une joie pleine en ta présence, un plaisir éternel auprès de toi, mon Dieu… Louez l’Eternel car il est bon. Son amour est infini. » (Psaume 16.118..)

 

La vie est vraiment trop belle pour être triste. Alleluia ! »

 

Odile Hassenforder

 

(1)            Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie . Parcours spirituel. Empreinte, 2011. Le texte ci-dessus est paru dans ce livre : p. 179-180. Rédigé par Odile dans les derniers mois précédant son départ de la vie terrestre, il a également été mis en ligne très tôt, en mars 2009, sur le site : relation-aide.com http://www.relation-aide.com/forum/viewtopic.php?t=4285&view=previous&sid=86e477ecc0372fe31b050dbbb5864aae . Une présentation de « Sa présence dans ma vie » sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html. On trouvera sur ce blog plusieurs textes présentant la pensée d’Odile : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder

 

Une vie intérieure qui croît et que rien ne peut détruire

Face à un danger d’accident, une expérience rapportée par Odile Hassenforder (« Sa présence dans ma vie »).

 

Quelques années après la transformation engendrée par le vécu d’une guérison dans l’Esprit et accompagnée par une lecture régulière et inspirée de la parole biblique, Odile nous rapporte l’expérience d’un risque d’accident et les sentiments et les pensées que cet incident a suscité en elle.

En Christ, son être intérieur est désormais en sûreté, dans un ressenti d’intégrité et de confiance. Elle constate également les effets de sa fréquentation des textes bibliques dans l’inspiration de l’Esprit. «La Bible n’est pas une simple histoire à comprendre intellectuellement ou à adopter comme modèle de conduite. C’est beaucoup plus que cela et autre chose… J’ai découvert qu’elle est semence. Je demande à L’Esprit de faire germer cette semence en moi. Je n’en vois les fruits que lorsqu’il y a corrélation avec la réalité concrète… Je réalise l’importance pour moi de me laisser imprégner par les Ecritures pour devenir ce sarment accroché à la vigne dont Jésus est le cep… ».       

 

La nuit est noire. Il pleuvait…

 

La nuit est noire. Il pleuvait. Un chapelet de feux rouges devant moi. Je suis emportée dans le flot des voitures. Il est tard et l’étape est encore loin.

Je regarde le compteur : 140. J’ai un coup au cœur. Une angoisse m’assaille. Un moindre incident, un petit coup de volant pour éviter une pierre ou une voiture qui change de file et j’envoie la famille dans les décors. En un éclair, j’envisage le pire : un enfant qui peut rester orphelin. Tout en prenant instinctivement une allure plus raisonnable, une conviction intérieure m’apaise. J’ai confié mon fils au Seigneur, j’ai confiance : il ne sera pas « cassé ». Cette expression voulait dire pour moi qu’il ne connaîtrait pas, comme je l’avais connue, la destruction de l’être, car Dieu est en lui. Même orphelin, il aurait cette vie intérieure qui le ferait rebondir.

 

Plus rien ne peut m’atteindre. Le Seigneur ne m’abandonne pas

 

Cette conviction m’a tellement imprégnée qu’elle fait partie de mon être : la vie, qui, malgré les apparences visibles, ressurgit pour demeurer éternellement. Je reconnais là que la Parole de Dieu est bien une semence qui a poussé sans que j’y prenne garde, jour et nuit, et qui, à cet instant, porte ses fruits. Au moment de l’événement, il ne m’est pas revenu à l’esprit telle ou telle parole de Jésus en tels versets bibliques, mais une réalité intérieure imprégnée en moi. J’étais dans l’état d’esprit du salut éternel apporté par Jésus. Plus rien ne peut m’atteindre. Le Seigneur ne m’abandonne pas moi et ma maison.

 

La Bible est une semence. Je demande à l’Esprit de faire germer cette semence en moi…

 

         Ainsi la Bible n’est pas une simple histoire à comprendre intellectuellement ou à s’imprégner comme modèle de conduite. C’est beaucoup plus que cela et autre chose. Avant d’avoir découvert l’action de l’Esprit en moi, je cherchais dans les évangiles, que j’avais lus en entier, une conduite à suivre. Je m’appliquais à suivre une morale qui me paraissait supérieure aux conduites humaines. C’était une nourriture extérieure à moi que j’essayais de digérer au mieux. J’ai découvert depuis qu’elle est semence. Je ne comprends pas toujours, mais avant de lire les Ecritures, je me mets en état de réceptivité. Je demande à l’Esprit de faire germer cette semence en moi. Je n’en vois les fruits que lorsqu’il y a une corrélation avec la réalité concrète que je vois. Il y a alors expérience de la vie de Dieu en moi. Il peut se passer des mois, des années entre telle lecture et la réalisation de sa signification. Elle devient signifiante pour moi à l’expérience. Dans ce laps de temps, la graine a germé sans que je m’en aperçoive.  Elle devient un arbre qui peut porter ainsi beaucoup de fruits. C’est pourquoi je réalise l’importance pour moi de me laisser imprégner par les Ecritures pour devenir ce sarment rattaché à la vigne dont Jésus se dit la plante. « Je suis la plante de vigne, vous êtes les branches. Celui qui demeure uni à moi et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruit (le fruit de l’Esprit), car vous ne pouvez rien faire sans moi » (Jean 15.5). Cette union à Jésus, pour moi aujourd’hui, se réalise dans la lecture des Ecritures qui deviennent signifiantes à l’événement vécu antérieurement ou ultérieurement, dans la prière qui est don de soi, réceptivité et louange, et enfin dans la vie qui est parfois interrogation, attente de signification, parfois vision du sens vital.

 

Odile Hassenforder

 

Ce texte est extrait d’un chapitre du livre : « Sa présence dans ma vie » (p 47-48) : Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011. Ce livre a été présenté sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html. Le témoignage et la pensée d’Odile Hassenforder apparaissent dans plusieurs articles de ce blog.

Guérison, libération. La vie d’Odile Hassenforder a changé

Une expérience fondatrice dans  la mouvance de l’Esprit.

 

Dans le désarroi existentiel, une parole de l’Evangile vient à notre rencontre pour nous permettre de trouver ou de retrouver, à travers les mots de Pierre, la relation avec Jésus qui donne sens et paix : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6.68). Et lorsque nous sommes pressé par la maladie, les paroles et les actes de Jésus dans l’Evangile ouvrent pour nous une espérance mobilisatrice. Dans son livre : « Sa présence dans ma vie », Odile raconte une expérience qui a changé sa vie et dans laquelle guérison et libération sont étroitement associées. A travers la vision spirituelle qui en est résultée, cette expérience fondatrice a accompagné toute sa vie (1). Odile a écrit plusieurs récits de cette expérience vécue en 1973. Nous présentons ici l’un d’entre eux, publié en 1985 dans le bulletin : Témoins. Ce texte nous communique le vécu et le ressenti de cette expérience, mais, en même temps, il nous apporte des paroles bibliques en échos et en éclairage. L’annonce qui lui a ouvert les portes de la vie a été pour elle source de liberté en lui offrant un choix. « Pourquoi ne la transmettrais-je pas aux autres ? Du reste, annoncer, informer, proposer, ce n’est pas imposer ; c’est vraiment au fond de lui-même (le cœur dont parle la Bible) que chacun décide » (Evangile de Marc 4.1-9) ;

 

Recoller les morceaux. 

            Je continue à dire aujourd’hui que j’ai beaucoup de chance d’avoir découvert Dieu agissant dans ma vie. Ce jeudi d’octobre 1973, j’ai reçu au plus profond de mon être la vie en Jésus-Christ qui m’a sauvée, guérie, baptisée en son Esprit Saint (Evangile de Matthieu 3.11) ;

 

A cette époque, je sentais ma personnalité m’échapper, se dissocier au point où je n’arrivais plus à rédiger un chèque ou à compter ma monnaie. Ecrire un rapport devenait un supplice car, à certains moments, je ne contrôlais plus ma pensée Je sombrais de plus en plus malgré la psychanalyse, divers traitements et même l’aide fraternelle.

 

Me rappelant une phrase de l’Evangile, j’ai hurlé à Jésus : « Si vraiment tu es la vie, donne-moi le goût à la vie (Jean 14.6). Et en moi a jailli une source de vie, d’énergie, d’amour, de joie. (Jean 4.4 ; Galates 5.22).

 

Cette réponse n’a pas été immédiate car, je l’ai compris depuis, il ne suffit pas de demander, il faut saisir la promesse de Jésus (Jean 7.37).

 

Un chrétien rencontré en vacances, m’a dit que Jésus guérissait aujourd’hui comme en Palestine durant sa vie terrestre : invisible mais réel pour ceux qui croient. J’ai posé un tas de questions, j’avais du mal à le croire, mais je ne l’ai pas oublié. Trois mois plus tard, j’ai failli provoquer un accident : je voyais le feu rouge sans pouvoir réagir à ce signal et une voiture a coupé ma route à vive allure puisque le feu était vert pour elle ! Ce jour-là, j’ai réfléchi : je peux continuer à essayer de m’en sortir tout en sachant que je risquais fort de glisser davantage dans le gouffre et la folie. Par ailleurs, je sais maintenant que Jésus guérit. J’ai donc le choix entre deux chemins. Depuis des années, je lutte désespérément pour mon fils, mon mari et puis… j’ai envie de vivre tout simplement. Alors j’ai choisi la vie (Deutéronome 30.15) et j’ai téléphoné à la seule personne convaincue et expérimentée que je connaissais.

 

Il n’était plus question de discuter. J’ai demandé la prière. Je l’ai même demandé cinq fois durant cette semaine, car je retombais dans une dépression profonde après avoir reçu une énergie peu commune (Jean 6.27 ; Luc 11.13). J’avais vraiment décidé de vivre et je m’accrochais. Je remettais toute ma vie concrète à Jésus pour qu’il la transforme positivement.En sortant d’une réunion de prière, où j’ai eu la conviction intérieure que j’allais guérir, j’ai réalisé, au moment de m’endormir, que mon être éclaté reprenait son unité. Chaque morceau prenait sa place comme un puzzle terminé. Je me trouvais totalement dans la réalité et je découvrais en même temps, un univers inconnu de moi auparavant (Job 42.5) dans lequel, en harmonie avec moi-même et avec mon environnement, je prenais naissance dans la joie et dans la paix (Jean 3.3 ; 2 Corinthiens 5.17). Je rentrais dans le royaume de Dieu (Romains 14.17) et l’Eglise  spirituelle de Jésus-Christ (Jean 1. 13 ; Matthieu 16.17).

 

Je me suis mise à lire la Bible, le Nouveau Testament d’abord. Je devrais dire « dévorer », car toutes ces paroles résonnaient en moi d’évidence et je disais : c’est bien ça, c’est vrai, c’est ce qui m’arrive ! (Jean 16.13). Simultanément, je débordais d’amour même pour des collègues qui m’avaient fait des « crasses » dans mon travail. Cette bonne nouvelle  de Jésus ressuscité, je la racontais à qui voulait l’entendre. Cette annonce a été pour moi source de liberté en m’offrant un choix. Pourquoi ne la transmettrais-je pas aux autres ? Du reste, annoncer, informer, proposer, ce n’est pas imposer. C’est vraiment au fond de lui-même (le cœur dont parle la Bible) que chacun décide (Marc 4.1-9).

 

Je suis profondément reconnaissante au Seigneur car « sa bonté et sa grâce m’accompagnent tous les jours de ma vie », sa perfection se manifeste dans sa miséricorde (Matthieu 5.48 ; Luc 6.36), lui qui fait briller son soleil sur tous les hommes qu’Il aime sans distinction (Matthieu 5.45).

 

Odile Hassenforder

 

(1)   Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte, 2011 . Odile y relate sa guérison avec plus d’ampleur et de recul, dans un  chapitre : « Ma vision de Dieu a changé » (p 27-43) Présentation du livre sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html

Dame confiance

Un témoignage présenté dans le livre : « Sa présence dans ma vie »

 

Quand on veut encourager un ami à faire face à un moment difficile, en le quittant, une expression nous vient facilement à l’esprit : « Bon courage ! ». Ainsi veut-on l’aider à faire face à travers une intonation qui cherche à galvaniser son énergie et dans laquelle nous mettons tout notre allant. Mais a-t-il en lui les forces correspondantes ? Cette parole cherche à entraîner un sursaut, mais ensuite tout peut retomber, et parfois plus bas encore.

De fait, nous avons oublié,  peut-être parce que nous sommes troublé, peut-être parce que nous ne le savons pas clairement, que tout ne dépend pas de nous, qu’il y a une force supérieure à laquelle nous pouvons faire appel, dans laquelle nous pouvons puiser. Oui, nous pouvons ensemble entrer dans une dynamique qui nous dépasse. Cette attitude peut engendrer des miracles. « La foi jouit de la force même de Dieu », nous dit Jürgen Moltmann. C’est pourquoi d’elle seule il est dit ce qui est réservé à Dieu : « Tout est possible à celui qui croit » (Mc 9.23). (Jésus, le Messie de Dieu p.163-164). Alors notre parole d’encouragement peut se transformer. Ce n’est plus : « Bon courage ! ». C’est : « Confiance ! ». La confiance s’inscrit dans un mouvement porteur qui nous dépasse.

 

Odile, atteinte d’un cancer, a découvert la puissance de ce mot auprès de celle qu’elle a appelée : « Dame confiance » (1).

« « Mon traitement se termine avant la perfusion de mon amie. En partant, je lui dis un banal « Bon courage ! ». Alors, une voix tonitruante retentit sur un ton péremptoire. « On ne dit pas « Courage ! ». On dit « Confiance ». C’est une dame d’un certain âge, allongée sur un lit un peu plus loin, qui a si vigoureusement réagi. Je l’avais remarqué à son arrivée : une forte personnalité gaie, d’une grande vitalité. Son exclamation m’a fait l’effet d’un courant électrique. J’ai bondi vers elle : « Vous avez raison ! ». Et je l’ai embrassée… Une force intérieure m’animait. Je suis partie, gonflée à bloc ! La joie au cœur d’une espérance de vie. C’est vraiment curieux qu’un message, qu’un simple mot soit porteur d’un message aussi fort… ».

Et, dès lors, la famille, les amis vont s’associer à la demande d’Odile : « Ne me dites pas « Courage », mais « Confiance ». « Le mot de passe est devenu : « Confiance ! », vœu d’une santé meilleure ». C’est l’expression d’une puissance de vie, d’une grâce divine en action. Aujourd’hui encore, cette mémoire porte vie. « Dame confiance a semé une petite graine en devenir d’un grand arbre où le corps fatigué, les âmes dépressives vont pouvoir se reposer et reprendre vie… ». Une simple parole : « Confiance ! ».

 

JH

 

(1)               Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011 (Dame confiance p.161-163). Ce livre a été évoqué à plusieurs reprises sur ce blog et il est présenté par Françoise Rontard sur le site de Témoins :

http://www.temoins.com/actualites/evenements-et-actualites/805-sa-presence-dans-ma-vie-odile-hassenforder-temoignages-d-une-vie-et-commentairres-de-lecteurs.html