par jean | Déc 22, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation |
De l’archéologie de la souffrance à une psychologie des ressources
Par Jeanne Siaud Facchin
Dans notre existence quotidienne, savons-nous reconnaître les petits bonheurs qui se présentent à nous comme des épisodes qui nous réjouissent le cœur, nous fortifient et peuvent nous construire dans une vision positive ? Dans un talk à la conférence TEDx Vaugirard Road, Jeanne Siaud Facchin nous invite à reconnaître les « petits bonheurs » et à les mémoriser dans tout notre être en développant ainsi un comportement positif au lieu de vouloir arracher à tout prix les mauvaises herbes de notre passé. Et c’est pourquoi comme psychologue, elle intitule la vidéo correspondante : « En finir avec l’archéologie de la souffrance » (1). Jeanne Siaud Facchin nous entraine ainsi avec délicatesse de cœur et enthousiasme dans un parcours où nous découvrons le potentiel des petits bonheurs.
Jeanne Siaud Facchin commence par nous raconter une belle histoire, celle d’une petite fille qui voulait offrir un cadeau d’anniversaire à son grand frère. C’est l’histoire particulièrement symbolique de la « boîte à soleil ». Elle a trouvé une boîte et toute la journée, elle a cherché à y capturer du soleil. Et le soir, la boîte est éclairée, car il se trouve, nous rapporte la conteuse à la fin de l’histoire, qu’un vers luisant est venu s’y loger ! « Quelquefois dans la vie, c’est comme ça. On croit que ce n’est pas possible. Et pourtant ! ».
La vision que nous apporte Jeanne Siaud Facchin n’est pas un rêve. Elle est bien connectée avec la réalité. Et c’est ainsi qu’elle introduit son exhortation par un récit émouvant. Comme psychologue, elle reçoit un jour un petit garçon qui vient de perdre son papa. Elle nous rapporte son désarroi face à cette situation tragique. Les savoirs théoriques ne sont d’aucun secours. Alors, elle se fie à son intuition : « Je prend une grande respiration : je me relie à ce que je ressens au plus profond de moi. Je m’entends lui dire : « Tu sais, au fond de toi, il y a un trésor. C’est tout l’amour que tu as partagé avec ton papa, les moments de bonheur que tu as passés avec lui. Et ce trésor, la mort ne l’a pas emporté. Tu l’auras toujours au fond de toi. Et tu pourras y puiser tout au long de la vie. C’est ta boîte à soleil ». Elle a rencontré, par la suite, ce petit garçon devenu grand qui se souvenait du réconfort qu’elle lui avait ainsi apporté : « Il avait ressenti quelque chose de chaud. Ça l’avait beaucoup aidé ».
A partir de cet exemple émouvant, Jeanne Siaud Facchin peut nous interpeller : « C’est pourquoi c’est si important d’avoir une boite à soleil, d’avoir cette attention de la remplir à chaque instant de sa vie. Tout le monde peut capturer du soleil, capturer ces micromoments de vie qui sont doux, agréables, qui nous font chaud au cœur, mais auxquels il faut être attentifs, car ils sont éphémères. Souvent on passe à côté. Et pour graver ces petits bonheurs, il faut faire très attention… On passe beaucoup de temps de notre vie à attendre le Bonheur ou à courir après lui. Comme si un jour le Bonheur arrivait : « Bonjour, je suis le Bonheur »… Ce sont les petits bonheurs, les bonheurs ordinaires qui fabriquent le bonheur extraordinaire ».
Mais comment y prêter attention ? Comment nous en imprégner ? Comment le mémoriser pour nous en inspirer ? « Pour graver en soi les petits bonheurs, la seule chose dont nous ayons besoin, c’est notre corps. Le bonheur, ça s’attrape en ressentant, en ressentant vraiment. Le bonheur, ça se sent. Je m’arrête un instant, je me relie à moi, aux émotions qui sont là et je les ancre aux plus profond de moi ».
Trop souvent, nous vivons en marge de notre être profond. Alors Jeanne Siaud Facchin nous propose un exercice : « Et si on ramenait tous notre attention sur nos sensations… Et puis tranquillement, je puis fermer les yeux, puis focaliser mon attention sur certains points de mon corps, tout ce que je peux sentir. Et juste là, juste maintenant, est-ce que je me relie avec mes sensations ? Je dirige mon attention pour être mieux relié à moi-même et aux autres. Est-ce que je peux sentir que je suis là, vraiment là ? Souvent, on le sait, mais dans notre tête, on est ailleurs ».
Cette attention positive reliée à la sensation nous permet d’être vraiment présent avec tout notre corps. Nous pouvons graver nos petits bonheurs dans une boîte à soleil. « Et qu’est ce qui se passe dans notre cerveau quand on est totalement relié à ce qu’on vient de vivre. Ce sont les neurosciences qui nous le disent. Notre cerveau déclanche la sécrétion d’un cocktail d’hormones qui nous font du bien, qui nous apaisent. Bien sûr, la boîte à soleil n’empêche pas les malheurs de l’existence. Elle ne peut pas empêcher les souffrances. Mais elle permet de les amortir. Elle permet d’avoir des ressources pour aller y puiser, pour ne pas être « vidé » au sens propre, pour ne pas se laisser engloutir ».
« Et si c’était ça le chemin pour vivre mieux ! Si c’était cela la psychologie d’aujourd’hui ! C’est comme une bascule. On passe de l’archéologie de la souffrance à la psychologie des ressources qu’on pourrait appeler une psychologie préventive qui nous donne des clés pour notre vie, une psychologie qui nous apprend à nourrir et cultiver des champs fertiles plutôt que de s’épuiser à tenter d’arracher de mauvaises herbes ».
« Parce que ce qui est hallucinant, c’est qu’on continue à fonctionner comme à la préhistoire. Notre cerveau est génétiquement programmé comme celui des hommes des cavernes. Notre amygdale, cette petite zone au fin fond de notre cerveau archaïque et dont la fonction est de décoder les émotions, se déclanche tout le temps face à ce qui est perçu comme une menace, comme un danger, comme si notre vie en dépendait. Et alors, des milliers d’années après, on continue à vivre dans un état d’alerte permanent. On est polarisé sur ce qui ne va pas. C’est ce qu’on voit en premier, en grand, c’est ce qui attire immédiatement notre attention. C’est pour cela qu’il est tellement important, urgent de modifier le câblage, la programmation. Il faut s’entraîner. Et la bonne nouvelle, c’est que notre cerveau est plastique, malléable ; ça s’appelle la neuro plasticité. Et grâce à la capture des petits bonheurs, on va restructurer notre cerveau, on va créer de nouvelles connexions, on va tracer de nouveaux chemins et c’est ça qui change tout. Entraîner notre cerveau à se focaliser automatiquement sur ce qui va bien et comme cela, on remplit notre boîte à soleil sans y penser ».
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Ce discours nous touche parce qu’on le sent bienfaisant et parce qu’il ouvre une voie. Il y a dans ce parler une force de conviction parce qu’il fait écho à des expériences et des aspirations en nous, même lorsque nous ne pouvons pas encore les exprimer comme cela.
Pour nous, nous sentons bien combien nous sommes fortifiés par les épisodes où nous vivons un moment de bonheur et d’harmonie si nous savons l’inscrire dans notre parcours de vie. Et nous savons aussi combien il peut être réconfortant de revisiter des souvenirs heureux. Tout cela se développe d’autant mieux si nous sommes imprégnés de bienveillance et si notre attention est tournée vers le bon et le beau.
Ici, sur ce blog, nous évoquons souvent la vie et la pensée d’Odile Hassenforder telle qu’elle nous en fait part dans son livre : « Sa présence dans ma vie » (2). Dans son chemin spirituel, elle a reçu une inspiration qui l’a portée à valoriser toutes les expériences positives. Certes, cette inspiration va au delà d’une attention aux moments heureux, mais elle l’inclut. Face à la maladie, elle nous parle de la joie d’exister. « Au fond de mon lit, en pleine aphasie due à une chimio trop forte, j’ai reçu la joie de l’existence, un cadeau gratuit donné à tout humain par Dieu. En réalisant cela, je découvre le jaillissement de l’être divin qui nous partage ce qu’il est puisque nous sommes créés à son image pour évoluer à sa ressemblance (p 172). C’est l’accueil de la vie : « Que c’est bon d’exister pour admirer, m’émerveiller, adorer. C’est gratuit. D’un sentiment de reconnaissance jaillit une louange joyeuse, une adoration du Créateur de l’univers dont je fais partie, un Dieu qui veut le bonheur de ses créatures. Alors, mon « ego » n’est plus au centre de ma vie. Il tient tout simplement sa place, relié à un tout sans prétention (Psaume 131). Je respire le courant de la vie qui me traverse et poursuit mon chemin comme il est écrit dans un psaume : « Cette journée est pour moi un sujet de joie… une joie pleine en ta présence, un plaisir éternel auprès de toi. Louez l’Eternel, car il est bon. Son amour est infini » (psaume 16.115) (p 180).
Et tout au long de ce parcours, Odile nous dit combien elle apprécie les petits bonheurs et s’en nourrit. De sa fenêtre, elle admire le paysage mouvant de la nature. « Mon fauteuil de méditation matinale est orienté à l’est. J’aime admirer le lever du soleil, ces nuages qui s’élèvent, se colorent, passent du gris au rose, avancent plus ou moins vite selon le vent… Pour ma part, de tels spectacles de la nature, de la simple pâquerette au coucher de soleil m’émeuvent. Je sens mon cœur se dilater. J’appartiens à cet univers visible, mais aussi invisible… » (p 213) Et un des chapitres du livre est consacré à l’importance des rencontres ordinaires : « Des petits riens d’une grande portée » (p 183-184).
Chacun de nous peut répondre à sa manière à l’évocation des petits bonheurs que nous décrit Jeanne Siaud Facchin. Mais qui n’apprendrait pas de son entretien un plus pour sa vie ? A partir d’une expérience toute simple : savoir apprécier et se nourrir de petits bonheurs, elle ouvre une approche nouvelle dans la démarche psychologique : « Passer de l’archéologie de la souffrance à la psychologie des ressources ». Et d’expérience, on comprend bien ce qu’elle nous rapporte des effets du fonctionnement du cerveau archaïque : la perception excessive de la menace et du danger. Alors, comment ne pas l’écouter lorsqu’elle nous invite à la « capture des petits bonheurs pour créer de nouvelles connexions et tracer de nouveaux chemins, ce qui change tout ».
J H
(1) Sur le site TEDx Vaugirard Road (Bouger les lignes 12 juin 2014), Talk en vidéo de Jeanne Siaud Facchin : « En finir avec l’archéologie de la souffrance » : http://www.tedxvaugirardroad.com/videos-2014/ On pourra consulter aussi le site de Jeanne Siaud Facchin : http://www.jeannesiaudfacchin.com/index.php?lang=fr
(2) Hassenforder (Odile). Sa Présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte Temps présent, 2011. Sur ce blog, articles en rapport avec ce livre : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder
Sur ce blog, voir aussi :
« Vivant dans un monde vivant… Aparté avec Thomas d’Ansembourg » : https://vivreetesperer.com/?p=1371
« Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand : Lytta Basset. Oser la bienveillance » : https://vivreetesperer.com/?p=1842
« Développer la bonté en nous. Un habitus de bonté » : https://vivreetesperer.com/?p=1838
« Des petits riens d’une grande portée. La bienveillance au quotidien » : https://vivreetesperer.com/?p=1849
« Comme les petits enfants : Accueil, confiance et émerveillement » : https://vivreetesperer.com/?p=1640
par jean | Déc 22, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Société et culture en mouvement |
Le covoiturage : un lieu de rencontre et de solidarité, une respiration
David habite Dreux. Il est souvent appelé à se déplacer. David nous raconte ici comment il a découvert et expérimenté BlaBlaCar.
« Une amie m’en avait parlé et proposé de limiter ainsi les frais de voyage des grandes vacances. Je n’ai pas accepté croyant ainsi préservé ma liberté. C’est, il y a quelques mois, que j’ai expérimenté BlablaCar, car, pour de bon, étant privé de voiture.
BlaBlaCar, c’est un site internet (1) qui propose des petits et longs trajets dans toute la France et même au delà. Il présente de petites annonces avec le nom, l’âge, des éléments biographiques des conducteurs comme des passagers. Il suffit de s’inscrire à une annonce proposant un trajet et comme conducteur, il suffit de proposer un trajet et d’attendre que des passagers s’inscrivent. Le trajet coûte au passager et rapporte au conducteur environ la moitié du coût réel pour une personne, ce qui fait moins d’un quart des prix des billets de train.
Le site modère lui même les prix en indiquant si les prix sont verts, oranges ou rouges, c’est-à-dire s’ils sont bon marché, moyens ou un peu chers. Lorsqu’on est passager, on paie par carte bleue auprès du site qui reverse la somme au conducteur en y ajoutant une commission.
BlaBlaCar existe déjà depuis quelques années et, il y a quelque temps, le service de mise en relation et de gestion des trajets se faisait sans facturer des commissions. A cet âge d’or de BlaBlaCar selon les anciens utilisateurs de BlablaCar, appelés « ambassadeurs » ou « experts », il n’y avait pas au départ de frais de commission, et l’argent se donnait de la main à la main au début ou à la fin du trajet. Pour ceux qui débutent ou les habitués plus récents, la commission fait partie du système. Depuis quelques années, l’entreprise française BlaBlaCar a maintenant 60 salariés et a professionnalisé et sécurisé le système à la fois au niveau de la sécurité des membres du réseau en obligeant à l’identification complète, aussi en mettant en place une évaluation des conducteurs et des passagers les uns par les autres, en améliorant le système de réservation qui est opérationnel à 100%. Ce service est une partie de la commission facturée. L’autre partie de la commission, et c’est là un débat de société, sert à provisionner la TVA. C’est là où les chauffeurs de taxi, les voitures avec chauffeurs et la SNCF sont concernés et « indignés » parce que le trajet en BlaBlaCar, c’est un constat, sont de 2 à 6 fois moins chers, mais ne sont pas soumis à la même TVA. Il y a actuellement un vide juridique en France sur ce point de fiscalité. Donc, en attendant que l’état adopte une position fiscale par rapport à ce nouveau type d’entreprise, BlablaCar provisionne par cette commission un éventuel coup de frein qu’obtiendrait la SNCF par exemple contre ce nouveau concurrent qui lui prend un nombre de passagers suffisamment important pour qu’elle réagisse auprès de l’état d’une part, et que, d’autre part, elle crée sur son propre site de réservation et de billet un service de covoiturage. C’est dire si la tendance est d’actualité ».
Peut-on aller au travail en Blablacar ? « Personnellement j’y suis allé plusieurs fois avec des conducteurs qui allaient au travail eux aussi. Cela m’a permis de rencontrer un employé de la SNCF, une contrôleuse de la RATP, un restaurateur, un expert comptable, un informaticien du ministère de la défense qui se rendait à Balard, un professeur de mécanique, un chef d’entreprise, des étudiants en économie, en école vétérinaire. J’ai aussi rencontré des personnalité surprenantes comme cette retraitée de 80 ans repartant d’un colloque à Paris pour la Bretagne et conduisant d’une façon hésitante dans l’agglomération et, bien sûr, avec une vieille voiture. Elle m’a parlé longuement de son colloque sur « le développement personnel et les neurosciences ». J’ajoute que j’ai été aussi covoituré par un quinquagénaire d’éducation protestante libérale qui m’a entretenu des bienfaits du chamanisme et des rites tantriques pendant une heure et demie.
Habitant Dreux, je constate que la liaison Bretagne, Normandie, Ile de France est particulièrement peuplée et animée. Plusieurs trajets par jour sont proposés. J’ai pu constater aussi cet été en allant en vacances dans le sud en BlaBlaCar qu’il était extrêmement facile et économique de décider en trois heures de monter dans une voiture pour Nice, Montpellier, Nîmes, Perpignan. J’ai même hésité à aller en Espagne.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est que la plupart de temps passé dans ce covoiturage est l’occasion d’une vraie rencontre interpersonnelle, ce qui n’est pas rien, dans notre société et n’arrive pas dans les transports en commun. Quelques utilisateurs, dont moi parfois, sont dans le pragmatisme, mais la plupart du temps, et c’est indiqué dans l’annonce, des covoitureurs sont prêts à faire un détour de 15 à 30 minutes pour raccompagner le passager à son domicile ou à son lieu de travail, sont prêts à écouter de la musique ou pas, à parler un peu, beaucoup ou pas, et de fumer ou pas dans la voiture, tout cela étant précisé par de petites icônes appropriées sur le site. Il m’est arrivé cet été sur la route de retour des vacances, revenant du pont de Millau, de faire route avec un couple qui circulait en deux voitures ; J’ai circulé avec le monsieur (kiné). Nous nous sommes arrêtés au restaurant avec sa compagne. Surpris que son compagnon discute autant avec son passager BlaBlaCar, elle m’a demandé si je voulais bien poursuivre le trajet dans sa voiture pour discuter avec elle après avoir discuté avec lui. Et c’est comme cela qu’un couple donne du travail d’accompagnement pastoral et un magnifique retour de vacances à un pasteur heureux de reprendre son rôle d’encouragement en retournant à sa paroisse. Comme souvent on se demande les uns les autres « ce qu’on fait dans la vie » et que l’on en vient à parler de « ce que l’on fait dans la vie », lorsque je dis que je suis pasteur, il y a, en général , soit un mouvement d’évitement, soit un regain d’intérêt. Si c’est l’évitement, je reparle d’autre chose. Si c’est l’intérêt, la conversation s’engage. Le plus fréquent est un mélange des deux attitudes. C’est le même phénomène que lorsqu’on dit tout de go qu’on est chrétien. Ce que je trouve intéressant de mon côté, c’est de voir quelquefois les gens s’ouvrir d’eux-même d’une manière familière et simple sur ce qui est au cœur de leur vie, et c’est fou la liberté de parole et de questionnement lorsqu’on parle à un inconnu. C’est alors qu’on fait connaissance. Des gens m’ont parlé de Dieu, mais rarement. La grand-mère retraitée m’a parlé du besoin de libération de l’humain. Cependant, il ne m’est pas arrivé jusqu’ici de rencontrer des chrétiens engagés. Je trouve étonnant de n’avoir rencontré aucun chrétien, même sociologique, après une quarantaine de voyages. En tout cas, la réflexion éthique, la bonne réflexion morale est une constante sur ce réseau. Et les dialogues sont très respectueux.
Ayant le besoin de me déplacer, j’ai fait le constat que BlaBlaCar est non seulement un moyen de faire des économies, mais aussi un lieu de solidarité. J’ai pris conscience de quelque chose que je voudrais mentionner presque comme une confession ou un aveu. Lorsque mon amie m’avait parlé la toute première fois de prendre des passagers dans ma voiture pour partir en vacances et alléger mes propres frais de route, j’avais dit non. Je n’ai découvert BlaBlaCar que 6 mois plus tard en n’ayant plus de voiture. Or, cette découverte de BlaBlaCar, le côté pratique, l’esprit de serviabilité du conducteur qui vous dépose jusqu’à chez vous, l’intérêt des échanges humains, les contacts pris et les voyages agréables à plusieurs m’ont amené à me dire que globalement ces six derniers mois en Blablacar ont été bien plus agréables que les six mois précédents tout seul dans ma voiture. J’avais voulu rester « tout seul dans ma voiture » croyant protéger mon confort, ma liberté et ma vie privée. Je me demande aujourd’hui tout en disposant à nouveau d’une voiture, si je ne vais pas continuer de pratiquer BlaBlaCar une fois sur deux, sinon plus souvent. Proposer une à trois places à bord ne prend que trois minutes, me rapporterait pour chaque passager de ¼ à la ½ du prix du trajet. Aller de Dreux à Paris pour un prix entre 5 et 8 euros pour 100 km en étant déposé à une bouche de métro ou de RER, restera très pratique.
Si je pousse un peu plus loin ma réflexion, je me demande si je n’ai pas été victime d’un phénomène qui finalement n’existe pas qu’en Amérique : le phénomène du tout voiture. J’avais un peu oublié la marche à pied, le vélo et la possibilité de lire. L’expérience BlaBlaCar m’a permis un retour à ces fondamentaux pour la bonne santé et de constater qu’ils avaient disparu avec le tout voiture. Je conserverai de cette expérience ma discipline quotidienne de la marche à pied. Quant à la possibilité de partager un trajet en covoiturage, c’est une respiration. Des contraintes et un espace de convivialité sont partagés. J’ai bien peur que, sous couvert de confort et de liberté avec le tout voiture, on se choisisse en fait une situation d’isolement, de repli de soi dans une relation peut-être fusionnelle, voire idolâtre avec sa chère voiture. En passant, et ce n’est pas rien, BlaBlaCar, c’est un mode de vie écologique, plutôt responsable ».
Contribution de David Gonzalez
(1) BlaBlaCar : http://www.covoiturage.fr/
Sur ce blog, autre contribution de David Gonzalez : « Chagall, Dieu et l’amour » : https://vivreetesperer.com/?p=1260
Sur ce blog, voir aussi :
« Une révolution de l’être ensemble » Présentation du livre d’Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot : « Vive la co-révolution. Pour une société collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1394
« Pour une société collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1534
« Anne-Sophie Novel, militante écologiste et pionnière de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1975
« OuiShare, communauté leader dans le champ de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1866
par jean | Déc 1, 2014 | ARTICLES, Emergence écologique, Expérience de vie et relation, Société et culture en mouvement |
Des témoignages porteurs d’espérance
Dans la morosité du temps, lorsqu’au désarroi et à la détresse de beaucoup de gens, s’ajoutent le manque de vision des politiques et la focalisation des médias sur les mauvaises nouvelles, alors on a besoin d’analyser plus profondément les changements en cours et de mettre en évidence des évolutions positives, de discerner des pistes d’espérance. Voilà pourquoi le recueil d’entretiens publié par » mérite notre attention. Et le sous-titre précise le propos : « Entretiens avec dix grands témoins pour retrouver confiance » (1).
Les chapitres correspondants méritent d’être énoncés, car on perçoit, à travers cette liste, des thèmes privilégiés comme la transition écologique (Nicolas Hulot, Anne-Sophie Novel, Pierre Rabhi), une pratique nouvelle de l’économie (Cynthia Fleury, Anne-Sophie Novel, Dominique Méda), une aspiration spirituelle et morale (Frédéric Lenoir, Pierre-Henri Gouyon, Abdal Malik, Françoise Héritier). Et, il y a, chez chacun des auteurs, un choix de l’espérance tant pour la vie personnelle que pour une vision de l’avenir de notre société. C’est un dénominateur commun entre les personnes interviewées par Olivier Le Naire. Celles-ci ont même exprimé leur démarche dans un manifeste publié au début du livre : « Nos voies d’espérance ».
Le déroulé des titres dans le sommaire exprime bien le cheminement de cette pensée et de cet engagement :
° Refonder la vie publique, réussir la transition écologique (Nicola Hulot)
° Combattre les inégalités, choisir notre liberté (Cynthia Fleury)
° Apprendre à partager, humaniser l’économie (Anne-Sophie Novel)
° Donner un sens à sa vie (Frédéric Lenoir)
° Réinventer le travail et la croissance (Dominique Méda)
° Se réconcilier avec la nature (Pierre Rabhi)
° Réapprivoiser les sciences (Pierre-Henri Gouyon)
° Réussit l’intégation, relancer la citoyenneté (Abd al Malik))
° Trouver notre identité et notre place dans le monde (Eric Orsenna)
°Apprendre à vivre ensemble, éduquer autrement (Françoise Héritier)
Conscience écologique
La prise de conscience de la valeur de la nature et du respect qui doit lui être porté, est un des fils conducteurs
Aujourd’hui, le parcours de Pierre Rabhi est de plus en plus connu dans notre pays. Son interview témoigne à la fois d’un constat des impasses d’une technologie sans conscience et d’une dimension morale et spirituelle. Pierre Rabhi œuvre pour la promotion d’une agroécologie. « L’agroécologie, ce n’est pas un marché, ce n’est pas un business, mais quelque chose qui participe à un véritable changement de société. Un autre rapport à la vie, un autre rapport spirituel, esthétique, éthique au monde » (p 132).
Dans ce recueil, Nicolas Hulot est une autre grande figure de l’écologie. Engagé dans une action à grande échelle, confronté à l’inconscience de certains cercles dirigeants, il sait mettre en valeur les expériences positives et les situations à portée de la main.
Une nouvelle approche économique et sociale
#Un autre fil conducteur est la mise en évidence du changement qui commence à se manifester dans la pensée économique. Ainsi plusieurs auteurs dénoncent l’abus actuel du terme de crise qui sous-tend l’idée qu’on pourrait revenir au modèle antérieur. On ne peut croire qu’ « avec un hypothétique retour de la croissance, tout pourrait redevenir comme avant. La croissance se heurte à des limites physiques. Comme les ressources de la planète connaissent leur finitude, nous devons donc accepter que tout retour au passé, non seulement ne soit pas souhaitable, mais impossible » (p 19). Mais là aussi, on voit apparaître des voies nouvelles qui renouvellent la pratique économique. Anne-Sophie Novel met en évidence l’émergence de l’économie collaborative (2) où le changement des pratiques économiques va de pair avec la transformation des pratiques sociales. Cynthia Fleury évoque la transformation de la vie professionnelle et, face à une évolution où l’emploi se raréfie, elle propose d’offrir « à tout individu, dès sa naissance, une allocation universelle, versée chaque mois et tout au long de la vie, ce revenu étant précisément dissocié du travail et de l’emploi » (p 53). Dominique Méda critique une fixation sur la croissance du PIB et esquisse une conception nouvelle du travail.
Aspirations spirituelles
A partir de leur champ d’intervention, les auteurs présents dans ce recueil s’entendent pour mettre en évidence une transformation des genres de vie. Cette nécessaire transformation, déjà en route, requiert un changement personnel. Abd al Malik nous raconte comment, dans le contexte d’un quartier défavorisé, il a traversé une période de petite délinquance, en est sorti et vit une expérience spirituelle. En exergue de sa contribution qui est aussi un appel à la fraternité, Abd al Malik cite une pensée de Ludwig Wittgenstein : « La meilleure des choses que l’on puisse faire pour améliorer le monde, c’est s’améliorer soi-même » (p 159).
C’est aussi l’appel de Frédéric Lenoir : « Vous connaissez la fameuse phrase de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez dans le monde ». Il faut le dire, le répéter. Cela ne sert à rien de vouloir changer le monde si on ne change pas soi-même, si on n’a pas des comportements éthiques, des engagements, une justesse de vie dans nos actes quotidiens » (p 91). La transformation en cours appelle et suscite des aspirations spirituelles. Frédéric Lenoir identifie les obstacles, et, en regard, il met en évidence quelques pistes de cheminement spirituel (3). Il nous parle des spiritualités asiatiques qui, « telles qu’elles ont été importées -j’insiste sur ce point- ont été adaptés à nos besoins. Elles nous aident à vivre mieux parce ce qu’elles proposent des outils de lien entre le corps et l’esprit… » (p 96). S’il y a eu des dérives dans la religion dominante en France, « un christianisme qui est devenu une religion sociale », Frédéric Lenoir nous montre comment « le message de l’Evangile a, au contraire, pour but de nous aider à acquérir une liberté intérieure, à aller vers une recherche de la vérité qui libère (« La vérité vous rendra libre », dit Jésus). C’est aussi un message d’amour du prochain qui pose comme priorité la communion des uns avec les autres » (p 95).
Sur un autre registre, un scientifique, biologiste spécialisé en sciences de l’évolution, Pierre-Henri Gouyon s’interroge sur les risques encourus par l’humanité face à un changement technologique extrêmement rapide et incontrôlé. « Les actions que nous décidons dans la précipitation et l’aveuglement sont-elles bonnes pour l’avenir de l’humanité ? » (p 143). Trop souvent, la science génère et couvre aujourd’hui une « course folle de la technologie » (p 148). Et il en donne des exemples, des OGM aux nanotechnologies. Il évoque la menace d’un eugénisme ravageur. Pour faire face à ces menaces, on a besoin de principes. « Nous avons besoin de principes sur la manière de considérer la vie et pas seulement la vie humaine. Globalement, existe-t-il quelque chose de respectable dans tout ce qui est vivant et que signifie respecter le vivant ? (p 157)
Du pessimisme à une espérance active
Il y a donc aujourd’hui à la fois des menaces, des prises de conscience et des pistes pour des transformations positives. Cependant, il semble que le pessimisme des français quant à leur avenir collectif est aujourd’hui encouragé par les attitudes de certains milieux influents dans différents cercles de pouvoir ou dans des médias. Dans un de ses derniers livres : « Une autre vie est possible » (4), Jean-Claude Guillebaud dénonce un pessimisme répandu dans l’intelligentsia parisienne. Frédéric Lenoir abonde dans ce sens. « En France, la plupart des intellectuels entretiennent une sorte de cynisme. Pour eux, par exemple, le bonheur est une chimère et très peu osent encore en parler » (p 85)… Je constate un décalage entre ceux qui vivent à Paris et les autres… Les provinciaux se montrent en général plus optimistes, cherchent des solutions et sont davantage prêts à se mobiliser. Le mal français vient aussi du fait que la majorité des médias et des élites vit justement à Paris dans un milieu stressé et, en général, assez cynique, ce qui offre une caisse de résonance nationale à ce pessimisme » (p 86). Et, par ailleurs, Frédéric Lenoir rejoint un diagnostic qui est exprimé par plusieurs autres auteurs dans ce livre : « Au lieu de tenir le discours d’une remise à plat, trop d’experts ou d’hommes politiques français prétendent revenir au modèle des Trente Glorieuses, à ce qu’on aurait perdu, alors que je suis convaincu -et je ne suis pas le seul- qu’on n’échappera pas à une remise en question très profonde de notre modèle de développement. Bien sûr l’économie est importante, mais, pour aller mieux, il faut avant tout se reposer cette question essentielle : Qu’est ce que bien vivre ? Comment vivre de manière harmonieuse, à la fois individuellement et collectivement, dans un monde globalisé où les ressources sont limitées ? » (p 86)
Ce livre met ainsi en évidence des convergences entre des auteurs aux cheminements divers. Il exprime un nouvel état d’esprit. Il met en valeur des pistes de changement balisées par de nombreuses innovations. C’est bien une perspective à partager sur un blog qui veut se fonder sur une dynamique d’espérance (5).
J H
(1) Le Naire (ed). Nos voies d’espérance. Entretiens avec 10 grands témoins pour retrouver confiance. Actes Sud/ LLL Les liens qui libèrent, 2014. Sur le site d’Actes Sud, voir les interviews des auteurs en vidéo : http://www.actes-sud.fr/nos-voies-desperance
(2) Sur ce blog : « Anne-Sophie Novel, militante écologiste et pionnière de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1975 « Une révolution de l’être ensemble… Présentation du livre d’Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot : « Vive la co-révolution. Pour une société collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1394
(3) Sur ce blog : « Un chemin de guérison pour l’humanité. Présentation du livre de Frédéric Lenoir : « La guérison du monde » : https://vivreetesperer.com/?p=1048
(4) Sur ce blog « Pour vivre ensemble, il faut être orienté vers l’avenir. Le livre de Jean-Claude Guillebaud : « Une autre vie est possible » : https://vivreetesperer.com/?p=1986
(5) Si certaines formes religieuses sont marquées par les séquelles du passé, nous nous référons ici à la pensée d’un théologien de l’espérance : Jürgen Moltmann. Il écrit : « De son avenir, Dieu vient à la rencontre des hommes et leur ouvre de nouveaux horizons qui débouchent sur l’inconnu et les invite à un commencement nouveau… Le christianisme déborde d’espérance… Il est résolument tourné vers l’avenir ». (p 109, in : Jürgen Moltmann. De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte, 2012). Voir : https://vivreetesperer.com/?p=572 Voir aussi : « Vivre en harmonie avec la nature. Ecologie, théologie et spiritualité » : https://vivreetesperer.com/?p=757 Ouverture à la pensée de Jürgen Moltmann sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com/
Sur ce blog, voir aussi :
« Un mouvement émergent pour le partage, la collaboration et l’ouverture. OuiShare, comunauté leader dans le champ de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1866
« Une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable » : https://vivreetesperer.com/?p=1780
« Face à la crise, un avenir pour l’économie. La troisième révolution industrielle » : https://vivreetesperer.com/?p=354
« Une révolution en éducation. L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation » : https://vivreetesperer.com/?p=1565
« Emergence en France de « la société des modes de vie. La vision de Jean Viard sur le potentiel français » : https://vivreetesperer.com/?p=799
« Une théologie pour la vie. Jürgen Moltmann en conversation avec un panel de théologiens » : https://vivreetesperer.com/?p=1917
par jean | Nov 30, 2014 | ARTICLES, Emergence écologique, Expérience de vie et relation, Société et culture en mouvement, Vision et sens |
Jean-Claude-Guillebaud : « Une autre vie est possible »
Pour aller de l’avant, nous avons besoin d’un horizon. Et aujourd’hui, dans cette période difficile, et à travers l’information dominante, nous sommes menacés par la morosité. Pour certains, l’horizon paraît bouché. Nous avons besoin de discernement et d’espérance. Comme correspondant de guerre, pendant plus de trente ans confronté à des catastrophes, puis comme chercheur engagé dans la compréhension de notre époque à partir des sciences humaines, Jean-Claude Guillebaud a toute légitimité pour nous interpeller en proclamant dans un de ses derniers livres : « Une autre vie est possible ». Sur ce blog, nous avons mis en valeur l’apport de cet ouvrage (1). Aujourd’hui, celui-ci est publié en livre de poche (2), et, à cette occasion, l’auteur s’adresse à nous à travers une courte vidéo (3).
Son message s’ouvre sur un témoignage. Dans les catastrophes auxquelles il a assisté, il a vu des gens espérer et lutter. « Pendant des années, j’ai appris l’espérance auprès des gens qui vivaient dans des tragédies ». Et, à ses retours en France, il était d’autant plus affecté par la « sinistrose », un état d’esprit négatif qui prévalait dans certains milieux. Aujourd’hui encore, il constate dans la presse, dans les médias, une amplification des malheurs, une « disposition aux catastrophes ». Et certes, l’information a pour mission de couvrir toute la réalité, mais il ne faudrait pas oublier de donner aussi les bonnes nouvelles. Il est important de développer le sens des proportions.
Jean-Claude Guillebaud nous appelle à l’espérance. « Je suis pour ce que j’appelle un optimisme stratégique ». « Etre optimiste, cela ne veut pas dire que tout va bien. C’est justement lorsque les choses vont mal qu’on doit être capable de se tenir debout et d’être habité par l’espérance ». Et nous avons besoin d’un horizon. « La démocratie, c’est le goôt de l’avenir. On ne peut pas vivre ensemble sans un projet…Pour vivre ensemble, il faut être orienté vers l’avenir ».
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Voilà une pensée qui en rejoint d’autres comme celle de Jürgen Moltmann, le théologien de l’espérance. L’espérance, nous dit Moltmann, suscite notre motivation. Peut-on agir si nous avons l’impression de nous heurter à un mur ? Pour agir, nous avons besoin de croire que notre action peut s’exercer avec profit : « Nous devenons actifs pour autant que nous espérions… Nous espérons pour autant que nous pouvons entrevoir des possibilités futures. Nous entreprenons ce que nous pensons être possible ». Ce regard inspire notre comportement sur différents registres, dans la vie quotidienne, mais aussi dans la vie sociale . « Une éthique de la crainte nous rend conscient des crises. Une éthique de l’espérance perçoit les chances dans les crises ». « L’espérance chrétienne est fondée sur la résurrection du Christ et s’ouvre sur une vie qui est à lumière d’un nouveau monde suscité par Dieu » (4)
J H
(1) Guillebaud (Jean-Claude). Une autre vie est possible. Comment retrouver l’espérance ? L’Iconoclaste, 2012 . Mise en perspective sur ce blog : « Quel avenir pour le monde et pour la France . Choisir l’espérance, c’est choisir la vie ». https://vivreetesperer.com/?p=937
(2) Guillebaud (Jean-Claude). Une autre vie est possible. Pocket, 2014
(3) Vidéo de Jean-Claude Guillebaud : https://www.youtube.com/watch?v=aHqrGM9jZ1Q
(4) Sur le blog : « l’Esprit qui donne la vie » : « Espérer et agir. Agir et espérer » : http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=900
Sur ce blog, voir aussi :
« Une théologie pour la vie » : https://vivreetesperer.com/?p=1917
« L’avenir inachevé de Dieu » : https://vivreetesperer.com/?p=1884
« Pour une société collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1534
« Une vision de la liberté » : https://vivreetesperer.com/?p=1343
« Une révolution de l’être ensemble » : https://vivreetesperer.com/?p=1394
par jean | Nov 1, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie |
L’association de ces vers écrits par Khalil Gibran, poète libanais, à la vidéo de Anja Linder (1), célèbre harpiste, peut sembler incongrue.
Anja Linder a justement perdu l’usage de ses jambes, ce qui est très handicapant pour jouer de cet instrument qui possède 7 pédales.
Si « le corps est la harpe de notre âme », que se passe-t-il lorsque ce corps est amputé ?
N’y a-t-il plus d’expression possible de notre âme ?
Ces deux êtres ont chacun vécu des choses extrêmement dures dans leur vie.
Et pourtant, le résultat de leur expression, littéraire pour l’un et musicale pour l’autre, en est magnifique, sublime de poésie, de beauté, de délicatesse … celles-là même qui émergent des profondes douleurs.…
La vie difficile de ce poète a fait naître en lui ces doux vers empreints de pureté.
La situation de handicap a fait naître chez Anja Linder cette même pureté dans le son, dans l’interprétation, même délicatesse quand elle caresse les cordes de sa harpe.
Oui le corps de Anja Linder se trouve privé de l’usage de ses jambes, mais c’est alors Anja Linder toute entière qui devient « la harpe de son âme ». Il suffit
– de regarder ses mains pour sentir la douceur du glissement ou du pincement,
– d’être attentif à son visage pour y lire l’émotion qui la fait vibrer quand elle joue cette mélodie, et qui tour à tour la remplit de sérénité ou la bouleverse.
(Vidéo, position 6mn50)
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Ses jambes ne répondent plus, sa paralysie aurait pu l’immobiliser, physiquement et psychiquement.
Elle aurait pu se laisser porter (au sens propre et au sens figuré), se laisser « passivement » pousser dans son fauteuil.
Or elle a choisi une autre voie : son vrai moteur, c‘est sa passion, et la détermination qui y est associée, cette détermination qui lui a fait refuser de croire tout ce qu’on lui prédisait.
Elle s’est accrochée et la « vie » lui a permis de croiser sur son chemin des êtres merveilleux….
Et la voilà qui rebondit, se reconstruit… et en arrive à transmettre quelque chose d’encore plus beau, plus fort que tout ce qu’elle pouvait transmettre auparavant… Pour notre plus grand plaisir et notre plus bel enseignement.
Son témoignage de vie et l’interprétation musicale toute empreinte de sensibilité qu’elle nous propose, sont indissociables l’un de l’autre.
C’est vraiment cela que je veux retenir, et qui sous tend ma motivation profonde dans l’activité de coaching que j’exerce : nous possédons tous en nous de merveilleuses richesses, parfois insoupçonnées, et souvent inexploitées.
Quelle que soit nos expériences de vie, aussi douloureuses soient-elles, la décision nous appartient : que voulons-nous faire de cette expérience, de cette rupture, de ce trauma ?
Les difficultés peuvent faire naître colère, aigreur, rancune…. comme elles peuvent faire fleurir une sensibilité extrême qui émerge des profondeurs de l’âme blessée, sensibilité qui ne demande qu’à éclore, pour le plus grand bonheur et bénéfice des autres : expression artistique, attention à autrui…
Etre porteur de Vie, de foi, et d’espérance… au-delà du trauma, pour porter témoignage
– que le rebond personnel est possible,
– que les valeurs d’entraide, de compassion… ne sont pas des vains mots, et qu’ils bénéficient tout autant à celui qui reçoit, à celui qui donne et à ceux qui en sont témoins.
N’abandonnez jamais… quoiqu’il arrive, battez-vous ; cherchez en vous les talents à exploiter…
Ils seront votre force, et serviront d’exemple à d’autres par votre rayonnement.
Merci à Anja Linder : cette vidéo est un bel hymne à la Vie, vie plus forte que la mort.
Béatrice Ginguay
(1) « Ma vie, c’est jouer et avancer avec légèreté » : expression d’Anja Linder filmée au théâtre du Chatelet le 5 octobre 2014 dans le cadre d’une rencontre de TEDx Paris . On trouvera parmi les autres « talks » de cette session, quelques témoignages qui nous paraissent particulièrement originaux et porteurs de sens.
http://www.tedxparis.com/anja-linder-ma-vie-cest-jouer-et-avancer-avec-legerete/
par jean | Nov 1, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie, Société et culture en mouvement |
Accompagner les personnes pour les aider à rebondir après une épreuve.
Changer de profession, c’est vivre une transformation dans notre vie sociale et dans notre vie personnelle. En répondant aux questions de Jean Hassenforder, Béatrice Ginguay partage son parcours qui l’a conduite, à partir de son expérience de cadre infirmier à devenir coach de vie.
Béatrice, tu as vécu un passage professionnel de cadre infirmière à coach dans la santé. C’est une grande transformation. Comment vis-tu cette période?
Oui, d’une certaine manière, il s’agit effectivement d’un grand changement.
– Je suis passée d’un statut de « salariée » à un statut de « libérale ».
– J’ai quitté un travail d’équipe pour un travail plus individuel, bien que lors de certains accompagnements, je sois amenée à collaborer avec d’autres professionnels.
– Dans mon accompagnement en coaching, je prends en considération la vie toute entière (passée, présente et souhaitée pour l’avenir), ainsi que les différents aspects « corps, cœur, esprit ». Ceci se démarque de la plupart des prises en charge institutionnelles qui tendent à être séquencées et fragmentées.
A contrario, on pourrait parler d’une continuité, voire d’un aboutissement.
– En effet, la diversité des publics soignés et des expériences professionnelles vécues au cours de ces dernières années m’ont, assurément, beaucoup servie, enrichie, et préparée à cette nouvelle étape.
– Et au-delà de l’aspect purement « professionnel », la préparation fut aussi « personnelle », au niveau d’une grande connaissance des « abysses humaines », de la capacité à écouter, recevoir, accueillir de manière bienveillante et sans jugement.
Afin de vivre au mieux et le plus professionnellement possible cette transformation, il m’a semblé indispensable de rester très vigilante et d’éviter l’isolement ; aussi suis-je en relation avec d’autres professionnels pour échanger sur mes pratiques.
#Quelles tâches professionnelles as-tu successivement exercées ?
#– J’ai suivi initialement une formation d’infirmière. A ce titre,
– J’ai exercé 3 ans dans une structure spécialisée en chirurgie thoracique.
– J’ai travaillé 6 ans dans l’univers carcéral : une Maison d’Arrêt et un hôpital pénitentiaire.
Puis j’ai suivi une formation de Cadre infirmier et de Chef de Service Médico-social. Ceci m’a permis d’assurer des fonctions de :
– Chef de Service d’un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail – ex CAT) pendant 7 ans
– Cadre de Santé durant 10 ans dans un Etablissement Public de Santé Mentale (service d’hospitalisation pour adultes, puis extra hospitalier en pédopsychiatrie).
Quelles étaient les caractéristiques communes de ces tâches ?
Durant ces années, j’exerçais en structures « traditionnelles » : institutions sanitaires et médicosociales. La prise en charge dispensée y était essentiellement à visée « curative » et « éducative ».
Comment et en quoi as-tu ressenti des aspirations à un changement, le besoin d’une nouvelle approche ?
Plusieurs aspects :
Pour moi, la personne soignée doit pouvoir bénéficier, dans le cadre de sa prise en charge et pour la pérennisation des résultats obtenus au cours de l’hospitalisation, d’une approche holistique ; ce qui signifie :
– prise en compte de la globalité de son environnement (familial, social …).
– intégration de la dimension « biopsychosociale », ainsi que de tous ses domaines de vie. Reconnaître, être attentif et intégrer le physique, le psychique, l’émotionnel, le professionnel, l’environnemental, le social, …
De plus, il m’est apparu, au fil des expériences, indispensable, pour renforcer le bénéfice acquis lors des hospitalisations, de proposer, de manière plus suivie, un accompagnement lors du retour de la personne à son domicile.
Néanmoins, dans les milieux institutionnels, cela relevait d’un véritable challenge au quotidien compte tenu des contraintes budgétaires de plus en plus fortes, et des difficultés grandissantes en termes d’effectifs.
Pour finir, il s’est trouvé qu’au cours du dernier semestre 2012 et premier semestre 2013, des soucis personnels de santé m’ont obligée à envisager une réorientation.
Quelle a été alors l’orientation de ta recherche ?
J’ai souhaité mettre à profit mes expériences passées ainsi que les réflexions issues de mon parcours professionnel.
Deux éléments sous-tendent ainsi à ce jour ma motivation :
– en premier bien sûr, le mieux-être de la personne concernée ainsi que l’accompagnement et soutien des familles ou des aidants, lors de pathologies lourdes ou de Handicap.
– et la mise à disposition de mes compétences et expériences en tant que professionnelle, tout en veillant à respecter mes valeurs et mon intégrité personnelle.
Les réalités rencontrées antérieurement deviennent ainsi « moteur » pour proposer une approche globale, incluant si besoin les familles.
C’est dans ce cadre que ma recherche de cohérence interne maximale me permet de diffuser le meilleur de moi-même au niveau professionnel.
Qu’est ce qui a suscité ton intérêt pour la profession de coach ?
Comment l’as tu perçue au départ et comment l’as tu ensuite de plus en plus découverte ?
Quelles découvertes as tu faites en suivant cette formation pour être certifiée Master Coach ?
Qu’est ce qu’elle t’a apporté de nouveau ?
En tant que coach, nous partons d’une situation présente que le client voudrait voir changer ou améliorer.
Le coach va dans un premier temps accompagner son client dans l’identification, et l’énoncé d’un objectif, puis au fur et à mesure des séances, ils vont ensemble travailler à « comment faire pour l’atteindre ? ».
La profession de coach m’a séduite par plusieurs aspects :
– Ecoute et disponibilité
– Approche résolument positive
– Accompagnement constructif et très concret
J’ai découvert des professionnels très investis, attentifs et soucieux d’accompagner les personnes dans leur problématique, ou leurs objectifs de vie, et très respectueux du rythme que les personnes voulaient elles-mêmes y donner (ou étaient à même de donner).
De plus, ces professionnels, semblaient vivre en accord avec eux-mêmes et avec leurs valeurs.
J’y ai vu un lien avec leur statut « d’indépendant », et de distanciation d’avec les tensions et pressions institutionnelles.
Cela m’a ouvert d’autres perspectives et a eu comme un effet de « libération ».
Quelle relation s’est établie entre ta précédente pratique professionnelle et la nouvelle approche dans laquelle tu es entrée ?
Ma nouvelle fonction me semble être la continuité et l’aboutissement de ce que j’ai toujours cherché à apporter en tant que professionnelle.
Je vois dans mes expériences antérieures des étapes que je pourrais qualifier de « préparation » et de « formation ».
Nos différents parcours professionnels, nos expériences de vie, nos formations…. sont autant d’éléments qui constituent les facettes d’un professionnel.
C’est pourquoi l’accompagnement en coaching peut être très différent d’un coach à un autre.
Au plan sociologique, l’approche nouvelle de coaching me fait passer de structures fixes et organisées, à un fonctionnement en libéral et structure mobile.
Au plan humain, mon accompagnement de coaching vise à rendre les personnes « acteurs » de leur vie, alors que dans mon expérience précédente en structures « d’urgence » à visée curative, ces personnes étaient plus « passives », parce que encore choquées.
Je pourrais dire que je passe ainsi d’un objectif « to cure » à un accompagnement « to care ». Il s’agit maintenant d’impulser, dynamiser les personnes afin qu’elles soient le plus possible « acteur de leur vie ».
Ma démarche s’inscrit donc dans une dimension autant curative que préventive, et concerne tout aussi bien cette personne que son entourage.
Enfin, il s’agit pour moi d’aider les personnes à passer du « Pourquoi ? » à un « Pour en faire quoi ? » et « Comment le faire ?».
La vie peut en effet réserver des changements à chaque instant.
Tout changement peut avoir un impact sur nous, et alors nécessiter un réajustement dans « l’ici et maintenant » …
La question qui se pose est donc : « en avons-nous les capacités au moment où cela arrive ? »
Peux tu décrire la nouvelle pratique professionnelle que tu es aujourd’hui en train d’explorer et d’inventer ?
Un certain nombre de personnes que j’ai rencontrées dans mes précédentes expériences professionnelles avaient côtoyé ou étaient encore dans ce que l’on pourrait les « gouffres abyssaux » de la vie. Et j’ai pu constater que rapidement, elles se sentaient suffisamment en confiance pour m’en parler.
Dans la vie, nous assistons souvent à l’enclenchement de véritables spirales ; l’écoute que j’ai pu apporter a développé en moi une foi inconditionnelle et indestructible en l’être humain, et cette foi est devenue un puissant moteur pour renforcer cette passion envers l’être humain …. J’ai ainsi développé une sorte d’addiction J
Aussi mon projet de coaching s’est-il orienté très rapidement autour des « Ruptures de Vie ». Ces ruptures peuvent toucher différents domaines :
– professionnel : licenciement, réorientation professionnelle, retraite…
– personnel :
– vie familiale : divorce, naissance prématurée, naissance prématurée, adolescence difficile d’un enfant…
– affectif : deuil, séparation …
– santé organique/psychique : handicap, pathologie aigüe/chronique …
Il me faut rajouter que j’ai, depuis toujours, établi une relation tout à fait particulière avec les animaux.
C’est ainsi que j’ai suivi il y a quelques années une double formation de Thérapie avec le Cheval (FENTAC –Fédération Nationale des Thérapies avec le Cheval- et Handicheval).
Je propose ainsi des coachings associant la médiation animale, avec le chien ou le cheval.
Cet aspect sera plus amplement développé sur mon site internet, qui est encore à ce jour en cours de construction.
En comparant ton ancienne et ta nouvelle pratique professionnelle, quelles sont les approches nouvelles que tu mets en œuvre ?
Il est certain que dans une relation de coaching, le lien qui se tisse entre le coaché et le coach est fondamental pour aboutir à une relation de confiance.
Le coach peut alors véritablement devenir « partenaire en réussite ».
Dans les situations extrêmes, mon objectif premier devient:
– Dénicher la moindre étincelle de vie,
– Raviver les braises,
– Alimenter la flamme renaissante ….
Dans ce travail dynamique de synthèse, comment envisages-tu la collaboration avec d’autres professions ?
J’ai travaillé pendant 30 ans en équipe.
Les relations professionnelles entre personnels de santé, ne sont certes pas toujours faciles. Néanmoins, elles sont très enrichissantes, voire indispensables dans la mesure où un être humain est complexe. Les portes d’entrée pour aider une personne sont donc multiples.
Celle-ci va nous proposer une porte d’entrée. Il s’agit pour nous de la respecter et de rentrer par cette porte qu’il nous ouvre ou nous entrouvre. … et non pas de forcer une porte fermée souvent par protection.
En tant que professionnels de santé, nos personnalités, compétences, formations professionnelles …. sont différentes et complémentaires. Mises ensemble, elles nous permettent d’approcher au mieux la problématique spécifique de cette personne.
C’est en découvrant les différentes « facettes » de l’être que la complémentarité prend tout son sens
Nous pouvons ainsi en avoir une vision la plus large possible.
En résumé, cette collaboration, je l’ai déjà exprimé, me semble indispensable.
C’est la raison pour laquelle je décline ma conception d’accompagnement en coaching sous 2 formes :
– la forme individuelle, en tant que seul professionnel « en action »
– la forme de binôme : interventions de 2 ou plusieurs professionnels, que ce soit de manière parallèle ou simultanée. Il peut s’agir par exemple d’une collaboration avec un psychologue, psychiatre, psychomotricien….
Cela nécessite bien entendu l’accord de la personne accompagnée, ainsi que l’accord de cet autre professionnel avec qui un lien de confiance doit également s’établir.
Les échanges entre professionnels peuvent avoir lieu de manière ponctuelle, sous forme de bilans réguliers, et/ou de séance rassemblant les 3 personnes concernées.
Le contenu peut en être :
– un transfert d’informations,
– un bilan sur l’avancée vers les objectifs réciproques,
– un partage sur des interrogations émergeant suite à une situation rencontrée,
– la sollicitation d’un avis éclairé par rapport à la spécificité de l’autre professionnel
– …
Peux tu nous décrire les premières expériences qui s’inscrivent dans ce parcours ?
Mes premières expériences :
– une jeune fille se trouvait être en rupture scolaire pour raisons familiales. Elle devait à court terme effectuer un stage en ESAT. Son objectif était d’arriver à transformer ce stage en embauche. Objectif réussi.
– une cliente, en situation d’épuisement professionnel. Son objectif était de trouver une nouvelle orientation professionnelle dans laquelle elle puisse s’épanouir. Elle propose aujourd’hui des massages « bien-être et relaxation » d’une très grande qualité, dans un contexte d’écoute et de mise en confiance que j’ai rarement connu ailleurs.
– une jeune femme brillante dont l’objectif était d’arriver à gérer émotionnellement des situations complexes au niveau professionnel. Le coaching nous a amené à travailler sur des peurs remontant à la petite enfance. Cet accompagnement l’a beaucoup aidée et a rajouté une plus value importante à son expertise professionnelle existante.
– une maman en rupture affective. Son objectif était de vivre au mieux sa séparation et trouver le juste positionnement pour minimiser les conséquences pour ses enfants.
– Une jeune femme, récemment licenciée, souhaitant retrouver un nouvel emploi. Cette épreuve a fait resurgir des grosses problématiques (relationnelles et traumatiques) remontant à l’enfance.
– Un homme porté sur la boisson. Un défi sportif retenu en commun l’a soutenu et aidé à puiser la détermination là où il pensait ne pas pouvoir tenir.
Les personnes accompagnées ont été très satisfaites. Et ce fut pour moi, au-delà de l’atteinte des objectifs, de la joie et fierté de ces personnes, de merveilleux moments de partage très enrichissants.
En quelques mots, quel sens perçois-tu dans ton parcours ?
Je ressens beaucoup d’émotions face à la richesse de mon parcours professionnel. Certaines expériences m’ont profondément transformée.
J’ai l’impression que ma profession de coach me permet de rassembler toujours un peu plus les différentes pièces de mon puzzle professionnel au service des personnes qui font appel à moi.
Pour moi, le coaching est une approche qui s’appuie sur un cœur de métier, une expertise.
Mon cœur de métier est le Soin, la Santé. J’accompagne donc les personnes dans leur Santé.
Rappelons que la Santé
« ne consiste pas uniquement en un état de bien-être physique, psychologique, social …. »
La santé, « c’est aussi avoir les capacités d’adaptation dans un monde en constante évolution » (Définition de l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé).
Il s’agit pour chacun d’entre nous de s’adapter à chacune des situations qui se présentent sur notre parcours de vie, que ce soit celles venant du monde extérieur ou venant de notre monde intérieur.
Et le coach de santé que je suis va stimuler, accompagner ce processus d’adaptation.
Il s’agit à chaque fois d’une découverte magnifique et d’une expérience nouvelle, menée à 2, dans laquelle la personne se dévoile, se découvre, s’enrichit et s’épanouit… pour quelque chose de « mieux ».
Le coaching est une approche fondée sur le relationnel. Il s’appuie sur un lien de confiance réciproque.
J’ai foi en l’Homme, en ses capacités, en ce qu’il peut donner et offrir.
Je suis intimement persuadée que l’être humain a en lui de formidables ressources et capacités de rebond.
Seulement, nous ne les connaissons pas toujours. Nos qualités, nos talents ont parfois été étouffés :
– inhibés car non reconnus par notre environnement,
– ou mis en veille par l’absence de situations qui en auraient permis la révélation et l’expression.
Il faut alors les REdécouvrir car ils constituent un puissant moteur de réussite personnelle.
En conclusion, mon expérience de coach de vie (accompagner des personnes en rupture de vie) m’a permis d’identifier en moi une réelle et profonde aspiration : proposer du « coaching de la Vie ».
Il s’agit de transmettre un souffle de vie, de ranimer la petite flamme de vie qui perdure en chacun de nous, même au cœur des situations les plus difficiles.
Contribution de Béatrice Ginguay