par jean | Jan 25, 2013 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Admirer, m’émerveiller, adorer c’est gratuit !
Propos d’Odile Hassenforder
dans son livre : Sa présence dans ma vie.
Dans son livre : « Sa présence dans ma vie ? », (1) Odile Hassenforder nous rapporte une dynamique de vie qu’elle puise en Dieu et qui la porte jusque dans l’épreuve de la maladie. Dans ce mouvement, elle reçoit la vie comme un don, un cadeau. Et elle entre naturellement dans une attitude d’émerveillement et d’adoration. C’est une attitude profondément ancrée dans les différents moments de la vie quotidienne, comme celui-ci marqué par une grande fragilité.
« Je me sentais si bien hier. Pourquoi ce vague à l’âme au réveil ce matin ? Un retour de bâton ? Je me sens vide, pas d’envie, pas d’énergie, inutile… Je sens, par expérience, qu’il n’est pas bon de ruminer ainsi.
Du fond de mon lit, je regarde par la fenêtre le ciel, l’arbre qui gigote, et ma pensée s’envole vers des souvenirs. Des paysages défilent à toute allure avec des sensations de plaisir. Que c’est beau ! Que c’est bon ! Le créateur me donne cela gratuitement. C’est gratuit, oui, gratuit. C’est pour moi. Je n’ai qu’à prendre. Et ce don, ce cadeau vient humecter mon cœur comme une douce pluie bienfaisante dans mon désert.
Une sensation de contentement m’envahit. Je respire doucement, profondément avec délice… Le balancier de mon cœur se débloque et trouve peu à peu le mouvement calme et régulier du rythme de mon cœur. J’accueille cette paix imprégnée de sécurité, une joie d’exister reliée au créateur m’est donnée.
Que c’est bon d’exister pour admirer, m’émerveiller, adorer ! C’est gratuit. Je n’ai qu’à recevoir, en profiter sans culpabilité sans besoin de me justifier. (Justifier quoi ? de vivre ?)
D’un sentiment de reconnaissance, jaillit une louange joyeuse, une adoration au créateur de l’univers dont je fais partie, au Dieu qui veut le bonheur de ses créatures. Alors mon « ego » n’est plus au centre de ma vie. Il tient tout simplement sa place relié à un « tout », sans prétention ( Psaume 131). Je respire le courant de la vie qui me traverse et poursuit son chemin.
Comme il est écrit dans un psaume : « Cette journée est pour moi un sujet de joie… Une joie pleine en ta présence, un plaisir éternel auprès de toi, mon Dieu… Louez l’Eternel car il est bon. Son amour est infini. » (Psaume 16.118..)
La vie est vraiment trop belle pour être triste. Alleluia ! »
Odile Hassenforder
(1) Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie . Parcours spirituel. Empreinte, 2011. Le texte ci-dessus est paru dans ce livre : p. 179-180. Rédigé par Odile dans les derniers mois précédant son départ de la vie terrestre, il a également été mis en ligne très tôt, en mars 2009, sur le site : relation-aide.com http://www.relation-aide.com/forum/viewtopic.php?t=4285&view=previous&sid=86e477ecc0372fe31b050dbbb5864aae . Une présentation de « Sa présence dans ma vie » sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html. On trouvera sur ce blog plusieurs textes présentant la pensée d’Odile : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder
par jean | Fév 13, 2019 | ARTICLES, Beauté et émerveillement |
Vous êtes-vous déjà senti seul (e), préoccupé (e) ?
Peut-être comme moi êtes-vous allez faire un peu de jardinage pour vous changer les idées ?
Là, sans bruit, un petit être magnifique, un Rouge-gorge vient s’installer juste à côté de vous, il ne bouge pas, il semble écouter… ou peut-être a-t-il juste senti votre tristesse ?
Sa présence est réconfortante, vous sentez comme la présence de Dieu auprès de vous.
Cette expérience se renouvelle régulièrement, dès que mon mari et moi sommes dans le jardin, « notre » petit rouge-gorge s’invite et renouvelle en nous la chaleur de la présence de Dieu.
Présence de Dieu dans la nature !
CJ
par jean | Fév 15, 2012 | ARTICLES, Beauté et émerveillement, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Souvenir personnel et sans doute souvenir de beaucoup d’autres : lorsqu’il vient au monde, le petit enfant engendre une dynamique d’amour chez ceux qui l’accueillent. Quelle merveille !
Tout récemment, dans une enquête, en réponse à la question : « Quel événement à venir pourrait susciter un émerveillement de votre part ? », la naissance arrive en tête (38%), suivie d’assez près par la joie d’un enfant (33%) (1).
Cependant, d’après le travail des historiens, on sait que l’attention et le respect portés à l’enfant n’allaient pas de soi autrefois. Loin de là. Cette attention et ce respect se sont développées à partir du moment où les sociétés sont peu à peu sorties de l’oppression engendrée par la mortalité infantile, la sous nutrition, une violence latente…Pendant longtemps, en regard des adultes, le statut des enfants a été négligeable. Au début du XXè siècle encore, les mentalités ne sont pas prêtes à reconnaître le potentiel du petit enfant. A travers une œuvre pionnière, la doctoresse italienne, Maria Montessori, met en valeur ce potentiel, et, dans un livre rayonnant : « L’enfant » (2), elle parle de celui-ci en terme d’ « embryon spirituel ». Aujourd’hui où le concept de spiritualité est désormais reconnu et jouit d’une large audience, des recherches récentes viennent de mettre en évidence les dispositions spirituelles présentes chez l’enfant. Une recherche, réalisée par Rebecca Nye et David Hay, auprès d’enfants britanniques de 6 à 10 ans, a mis en évidence leurs aptitudes spirituelles en terme de « conscience relationnelle » (3).
Rebecca Nye nous décrit ainsi la spiritualité des enfants (4).
« La spiritualité des enfants est une capacité initialement naturelle pour une conscience de ce qui est sacré dans les expériences de vie. Cette conscience peut être ressentie ou pas, mais dans les deux cas, elle influe sur les actions, les sentiments et les pensées. Dans l’enfance, la spiritualité porte particulièrement sur le fait d’être en relation, de répondre à un appel, de se relier à plus que moi seul, c’est à dire aux autres, à Dieu, à la création ou à un profond sens de l’être intérieur (inner sense of self). Cette rencontre avec la transcendance peut advenir dans des expériences ou des moments spécifiques aussi bien qu’à travers une activité imaginative ou réflexive » (p.6).
Beaucoup d’expériences quotidiennes dans la vie de l’enfant se prêtent à un vécu spirituel. Aussi comprendre l’enfance est fondamental pour une compréhension plus générale de la spiritualité. Comprendre l’enfance, c’est percevoir entre autres, les réalités suivantes :
« ° Les enfants ont une façon plus holistique de voir les choses. Ils ne les analysent pas autant si bien que leur perception a un caractère plus mystique.
° Les enfants sont particulièrement ouverts et curieux. Aussi ont-ils une capacité naturelle d’émerveillement.
° La vie émotionnelle des enfants est au moins aussi forte que leur vie intellectuelle. Aussi savent-ils ce que c’est de s’abandonner à des forces qui transcendent leur contrôle.
° Les enfants manquent de connaissances sur beaucoup de choses. Pour eux, le mystère est une réalité profonde, généralement non menaçante, amicale et ils y répondent par un respect et une recherche de sens dans tous leurs jeux quotidiens.
° Les enfants acceptent que leurs mots ne suffisent pas à décrire pensées et sentiments. Aussi savent-ils que la valeur et l’importance réelle dépassent ce qui peut être dit. Ils se sentent à l’aise dans l’ineffable, l’indicible » (p.8)
« La découverte majeure de toutes ces études est que la spiritualité est une caractéristique commune naturelle, chez la plupart des enfants, probablement tous. Certainement aucune étude ne fait apparaître un type d’enfant qui ne possède pas des aptitudes spirituelles actives. D’un point de vue chrétien, cela fait sens, puisqu’on comprendrait difficilement pourquoi certaines personnes seraient créées sans une capacité instinctive de répondre à notre Créateur » (p.9). Les études sur la spiritualité des enfants éclairent notre compréhension de la spiritualité des adultes . « Un nombre surprenant d’adultes citent un souvenir d’enfance comme leur expérience spirituelle la plus importante… ». Au total, on constate que « la spiritualité des enfants est plus naturelle qu’apprise, que peut-être le terrain le plus fertile pour la spiritualité se situe dans l’enfance , que la spiritualité de l’enfance se répercute sur l’âge adulte, et que la spiritualité est profondément relationnelle » (p.11).
Ces recherches viennent apporter une confirmation de ce que nous ressentions plus ou moins clairement. Oui, l’enfant est un être spirituel. Pendant des siècles, cette réalité a été largement méconnue. Ainsi les paroles de Jésus concernant les enfants étaient à contre courant. Aujourd’hui, elles retentissent avec une force inégalée. Maintenant, elle inspire les théologiens (5) et, pour nous, elles éclairent notre cœur et notre entendement. Jésus dit : « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le Royaume des Cieux est pour ceux qui leur ressemblent » (Matthieu 19.14). « Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants me reçoit moi-même…( Marc 9. 37) ». Le commentaire de Rebecca Nye est éclairant : l’approche de Jésus vis à vis des enfants paraît appuyer l’idée que leur spiritualité reflète un état d’être quotidien. Les enfants sont accueillis et bénis et c’est au hasard que Jésus met un enfant en évidence. Cette réflexion nous éclaire sur la portée des recherches sur la spiritualité des enfants. De la même façon, Jésus s’est référé aux enfants (sans spécifier leur âge) comme « ceux dont les anges dans le ciel voient constamment la face de mon Père dans les cieux » (Matthieu 18.10). Cela suggère que les enfants jouissent d’une perception toute particulière.
C’est une forte invitation à penser que les adultes ont des choses à apprendre de la manière des enfants d’être simplement eux-mêmes et sur la relation pouvoir autorité entre les adultes et les enfants.
La découverte actuelle de la spiritualité des enfants s’inscrit dans le tournant culturel et religieux en cours durant les vingt dernières années (6). Mais, en même temps, ce phénomène est l’aboutissement de tendances à plus long terme. Ainsi le courant de l’éducation nouvelle se manifeste tout au long du XXè siècle. De même, le thème de la spiritualité a pris une importance croissante dans les dernières décennies.
La prise de conscience de la dimension spirituelle des enfants marque également une rupture avec les séquelles d’idées et de représentations installées en Occident pendant des siècles. Ainsi l’enfant était perçu comme entachée par une corruption issue du péché originel avec toute la représentation négative qui en résultait. On frémit à la manière dont certains envisageaient le sort des enfants décédés sans avoir été baptisés. Et par ailleurs, en mettant l’accent sur la petitesse et l’humilité des enfants et non sur leur potentiel de vie, la perception traditionnelle était aussi empreinte de négatif. Mais, en même temps, la reconnaissance croissante de la spiritualité des enfants s’affirme aujourd’hui à l’encontre d’une idéologie scientiste, rationaliste qui a occupé une place importante dans le paysage culturel du siècle dernier. Bien sûr, on doit également se garder d’une idéalisation excessive de l’enfant. Celui-ci participe à notre humanité avec ses travers et ses dérives, mais une vision nouvelle est apparue.
Aujourd’hui, nous assistons au développement d’une représentation nouvelle de la vie humaine. « Bénir, signifie littéralement : appeler le bien à se manifester », nous dit Rebecca Nye. Ainsi avons-nous besoin de reconnaître le bien là où il est pour l’encourager à s’épanouir. Voilà une approche souhaitable dans notre représentation de l’homme bien au delà de l’enfance.
L’enfant : un être spirituel. C’est un regard nouveau. Nous découvrons ce que nous pressentions. Quelle merveille !
JH
(1) Sur ce blog : Ce qui nous émerveille. Sur le site de Témoins : « Reconnaître le fait spirituel : un sondage sur l’émerveillement » http://www.temoins.com/enqu-tes/reconnaitre-le-fait-spirituel.-un-sondage-sur-l-emerveillement.html
(2) Montessori (Maria). L’enfant. Desclée de Brouwer (édition originale : 1936)
(3) Hay (David). Something there. The biology of human spirit. Darton, Longman and Todd, 2006. Sur le site de Témoins : La vie spirituelle comme « conscience relationnelle ». http://www.temoins.com/etudes/la-vie-spirituelle-comme-une-conscience-relationnelle.html
(4) Nye (Rebecca). Children’s spirituality. What it is and why it matters. Church House Publishing, 2009
(5) Sur le site de Témoins : « Découvrir la spiritualité des enfants. Un signe des temps ». Un chapitre sur la théologie de l’enfant. http://www.temoins.com/etudes/decouvrir-la-spiritualite-des-enfants.-un-signe-des-temps/toutes-les-pages.html
(6) Sur le site : expérience et théologie : Ursula Tissot. Comment le Dieu qui s’est fait enfant rejoint notre enfant intérieur. http://www.experience-theologie.ch/reflexions/ressourcement/comment-ce-dieu-qui-s’est-fait-enfant-rejoint-notre-enfant-interieur/
par | Sep 18, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Face à un danger d’accident, une expérience rapportée par Odile Hassenforder (« Sa présence dans ma vie »).
Quelques années après la transformation engendrée par le vécu d’une guérison dans l’Esprit et accompagnée par une lecture régulière et inspirée de la parole biblique, Odile nous rapporte l’expérience d’un risque d’accident et les sentiments et les pensées que cet incident a suscité en elle.
En Christ, son être intérieur est désormais en sûreté, dans un ressenti d’intégrité et de confiance. Elle constate également les effets de sa fréquentation des textes bibliques dans l’inspiration de l’Esprit. «La Bible n’est pas une simple histoire à comprendre intellectuellement ou à adopter comme modèle de conduite. C’est beaucoup plus que cela et autre chose… J’ai découvert qu’elle est semence. Je demande à L’Esprit de faire germer cette semence en moi. Je n’en vois les fruits que lorsqu’il y a corrélation avec la réalité concrète… Je réalise l’importance pour moi de me laisser imprégner par les Ecritures pour devenir ce sarment accroché à la vigne dont Jésus est le cep… ».
La nuit est noire. Il pleuvait…
La nuit est noire. Il pleuvait. Un chapelet de feux rouges devant moi. Je suis emportée dans le flot des voitures. Il est tard et l’étape est encore loin.
Je regarde le compteur : 140. J’ai un coup au cœur. Une angoisse m’assaille. Un moindre incident, un petit coup de volant pour éviter une pierre ou une voiture qui change de file et j’envoie la famille dans les décors. En un éclair, j’envisage le pire : un enfant qui peut rester orphelin. Tout en prenant instinctivement une allure plus raisonnable, une conviction intérieure m’apaise. J’ai confié mon fils au Seigneur, j’ai confiance : il ne sera pas « cassé ». Cette expression voulait dire pour moi qu’il ne connaîtrait pas, comme je l’avais connue, la destruction de l’être, car Dieu est en lui. Même orphelin, il aurait cette vie intérieure qui le ferait rebondir.
Plus rien ne peut m’atteindre. Le Seigneur ne m’abandonne pas…
Cette conviction m’a tellement imprégnée qu’elle fait partie de mon être : la vie, qui, malgré les apparences visibles, ressurgit pour demeurer éternellement. Je reconnais là que la Parole de Dieu est bien une semence qui a poussé sans que j’y prenne garde, jour et nuit, et qui, à cet instant, porte ses fruits. Au moment de l’événement, il ne m’est pas revenu à l’esprit telle ou telle parole de Jésus en tels versets bibliques, mais une réalité intérieure imprégnée en moi. J’étais dans l’état d’esprit du salut éternel apporté par Jésus. Plus rien ne peut m’atteindre. Le Seigneur ne m’abandonne pas moi et ma maison.
La Bible est une semence. Je demande à l’Esprit de faire germer cette semence en moi…
Ainsi la Bible n’est pas une simple histoire à comprendre intellectuellement ou à s’imprégner comme modèle de conduite. C’est beaucoup plus que cela et autre chose. Avant d’avoir découvert l’action de l’Esprit en moi, je cherchais dans les évangiles, que j’avais lus en entier, une conduite à suivre. Je m’appliquais à suivre une morale qui me paraissait supérieure aux conduites humaines. C’était une nourriture extérieure à moi que j’essayais de digérer au mieux. J’ai découvert depuis qu’elle est semence. Je ne comprends pas toujours, mais avant de lire les Ecritures, je me mets en état de réceptivité. Je demande à l’Esprit de faire germer cette semence en moi. Je n’en vois les fruits que lorsqu’il y a une corrélation avec la réalité concrète que je vois. Il y a alors expérience de la vie de Dieu en moi. Il peut se passer des mois, des années entre telle lecture et la réalisation de sa signification. Elle devient signifiante pour moi à l’expérience. Dans ce laps de temps, la graine a germé sans que je m’en aperçoive. Elle devient un arbre qui peut porter ainsi beaucoup de fruits. C’est pourquoi je réalise l’importance pour moi de me laisser imprégner par les Ecritures pour devenir ce sarment rattaché à la vigne dont Jésus se dit la plante. « Je suis la plante de vigne, vous êtes les branches. Celui qui demeure uni à moi et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruit (le fruit de l’Esprit), car vous ne pouvez rien faire sans moi » (Jean 15.5). Cette union à Jésus, pour moi aujourd’hui, se réalise dans la lecture des Ecritures qui deviennent signifiantes à l’événement vécu antérieurement ou ultérieurement, dans la prière qui est don de soi, réceptivité et louange, et enfin dans la vie qui est parfois interrogation, attente de signification, parfois vision du sens vital.
Odile Hassenforder
Ce texte est extrait d’un chapitre du livre : « Sa présence dans ma vie » (p 47-48) : Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011. Ce livre a été présenté sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html. Le témoignage et la pensée d’Odile Hassenforder apparaissent dans plusieurs articles de ce blog.
par jean | Juin 3, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Un témoignage présenté dans le livre : « Sa présence dans ma vie »
Quand on veut encourager un ami à faire face à un moment difficile, en le quittant, une expression nous vient facilement à l’esprit : « Bon courage ! ». Ainsi veut-on l’aider à faire face à travers une intonation qui cherche à galvaniser son énergie et dans laquelle nous mettons tout notre allant. Mais a-t-il en lui les forces correspondantes ? Cette parole cherche à entraîner un sursaut, mais ensuite tout peut retomber, et parfois plus bas encore.
De fait, nous avons oublié, peut-être parce que nous sommes troublé, peut-être parce que nous ne le savons pas clairement, que tout ne dépend pas de nous, qu’il y a une force supérieure à laquelle nous pouvons faire appel, dans laquelle nous pouvons puiser. Oui, nous pouvons ensemble entrer dans une dynamique qui nous dépasse. Cette attitude peut engendrer des miracles. « La foi jouit de la force même de Dieu », nous dit Jürgen Moltmann. C’est pourquoi d’elle seule il est dit ce qui est réservé à Dieu : « Tout est possible à celui qui croit » (Mc 9.23). (Jésus, le Messie de Dieu p.163-164). Alors notre parole d’encouragement peut se transformer. Ce n’est plus : « Bon courage ! ». C’est : « Confiance ! ». La confiance s’inscrit dans un mouvement porteur qui nous dépasse.
Odile, atteinte d’un cancer, a découvert la puissance de ce mot auprès de celle qu’elle a appelée : « Dame confiance » (1).
« « Mon traitement se termine avant la perfusion de mon amie. En partant, je lui dis un banal « Bon courage ! ». Alors, une voix tonitruante retentit sur un ton péremptoire. « On ne dit pas « Courage ! ». On dit « Confiance ». C’est une dame d’un certain âge, allongée sur un lit un peu plus loin, qui a si vigoureusement réagi. Je l’avais remarqué à son arrivée : une forte personnalité gaie, d’une grande vitalité. Son exclamation m’a fait l’effet d’un courant électrique. J’ai bondi vers elle : « Vous avez raison ! ». Et je l’ai embrassée… Une force intérieure m’animait. Je suis partie, gonflée à bloc ! La joie au cœur d’une espérance de vie. C’est vraiment curieux qu’un message, qu’un simple mot soit porteur d’un message aussi fort… ».
Et, dès lors, la famille, les amis vont s’associer à la demande d’Odile : « Ne me dites pas « Courage », mais « Confiance ». « Le mot de passe est devenu : « Confiance ! », vœu d’une santé meilleure ». C’est l’expression d’une puissance de vie, d’une grâce divine en action. Aujourd’hui encore, cette mémoire porte vie. « Dame confiance a semé une petite graine en devenir d’un grand arbre où le corps fatigué, les âmes dépressives vont pouvoir se reposer et reprendre vie… ». Une simple parole : « Confiance ! ».
JH
(1) Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011 (Dame confiance p.161-163). Ce livre a été évoqué à plusieurs reprises sur ce blog et il est présenté par Françoise Rontard sur le site de Témoins :
http://www.temoins.com/actualites/evenements-et-actualites/805-sa-presence-dans-ma-vie-odile-hassenforder-temoignages-d-une-vie-et-commentairres-de-lecteurs.html