Travailler dans les nouvelles technologies. Un itinéraire professionnel fondé sur la justice.

Susciter un espace de collaboration dans une entreprise hiérarchisée.

Ingénieur, Faubert travaille depuis quinze ans dans une entreprise de nouvelle technologie.

Quelles sont les caractéristiques de ce milieu professionnel ? « Tout d’abord, c’est un secteur en mouvement, en l’espèce la technologie de l’information. Comment pouvoir accéder à un contenu sous toutes les formes possibles ? Il y a différents médias. On doit pouvoir accéder aux contenus dans ces différents supports : téléphone mobile, télévision connectée, Ipad, PC portable, voiture connectée, maison connectée…

Pour répondre à ce besoin, nous devons développer de nouvelles technologies. Cela requiert de nouveaux types de compétences et nécessite une veille permanente sur les innovations. Le cycle de renouvellement de ces différents supports est assez bref. Dans ce domaine, la concurrence mondiale est très forte. Le mouvement est constant et rapide ».

Comment Faubert a-t-il commencé à travailler dans ce secteur d’activité ?

« J’étais passionné par les technologies. J’ai reçu une proposition pour un travail dans le domaine des technologies de l’information.

J’avais des idées claires sur les tendances des marchés. Mais tout était nouveau pour moi dans le métier où je m’engageais. Je découvrais qu’il y avait des contraintes industrielles qui limitaient ma capacité d’approfondissement. Passant du monde de la recherche au monde industriel, je ressentais des limitations et une certaine frustration. C’est un monde où on apprend différemment.

Et d’autre part, je découvrais l’importance des relations sociales : avec mes collègues, avec mes supérieurs, avec d’autres partenaires industriels ? C’est un éco système complexe. J’ai commencé à réaliser la distinction entre savoir-faire et savoir-être. Dans un secteur où les relations ont une grande importance, le savoir- être est très important.

Dans son travail, Faubert a vécu une expérience concernant l’organisation du travail. Il a pu jouer un rôle innovant.

« J’ai constaté que la structure des entreprises françaises est très hiérarchisée. En France, ceux qui dirigent, viennent de formations prestigieuses : Polytechnique, Normale Sup, ENA, HEC… Beaucoup d’entre eux n’ont pas cheminé comme la majorité des travailleurs. Ils ont peu d’expérience de terrain : une certaine durée dans le temps pour intégrer la réalité professionnelle. Certains paraissent parachutés. Beaucoup d’entre eux ont le sentiment de tout savoir puisqu’ils sont les meilleurs. Pour eux, être intelligent, c’est réfléchir rapidement et trouver très vite des solutions. Mais si cela peut valoir dans les études, dans le monde professionnel, la réalité est différente. Car, dans cette réalité, les relations sociales sont très importantes. Dans ce système,  tout vient d’en haut. Et il y a une sorte de mimétisme par lequel ce modèle se propage à tous les niveaux. Une évolution commence à se manifester. En marge de ce système dominant,apparaissent de nouvelles formes d’entreprise où le management est moins hiérarchisé : Google, Facebook… »

Comment faire évoluer la manière de travailler dans ce contexte très hiérarchisé ?

« A l’époque, accédant à une rôle de manager , j’espérais peser dans les décisions et pouvoir diriger librement mon équipe. J’ai été confronté rapidement à la réalité de ma direction et dans ce contexte, j’ai ressenti que j’étais seulement le porte-parole de celle-ci. J’avais très peu de marge de manœuvre. Aussi, j’étais déçu dans l’exercice de ma nouvelle fonction. En parallèle, je souhaitais quand même ouvrir  un espace de liberté au sein de mon équipe.

J’ai agi en conséquence. J’ai formé un noyau de trois personnes pendant deux ou trois ans aussi bien sur le métier et sur le savoir-être. Je les ai aidé à bien comprendre le cycle de développement d’un produit. D’autre part, j’ai développé une relation confiante entre ce noyau et moi. J’ai voulu leur permettre d’avoir un sens critique. Qu’ils puissent me confier ce qui n’allait pas dans le service : cela pouvait être en rapport avec moi, avec l’équipe ou avec l’entreprise. C’était aussi leur donner la possibilité de faire des propositions et d’en parler ensemble. Pour moi, ce qui était important, c’est que chacun puisse s’exprimer. Certes, les propositions n’étaient pas toujours retenues, mais les choix, qui étaient faits en tenant compte des contraintes de l’entreprise, étaient expliqués. L’équipe a grandi dans ce mode de relation et cela a engendré un sens de la responsabilité beaucoup plus grand chez mes collègues, et parallèlement une vraie autonomie.

Cette période a été enthousiasmante, mais très difficile. Je voyais le fruit de ce travail de formation, mais je subissais de fortes pressions de ma  direction. On m’imposait des décisions qui ne correspondaient pas à la réalité. Je devais m’adapter, essayer de trouver un compromis entre ces décisions imposées d’en haut et la réalité de l’équipe. Il n’y avait pas de possibilité de retourner un feedback vers la direction. Cela suscitait chez moi de la souffrance. Cela m’épuisait ».

Après cette période de recherche et d’innovation sociale, comment la situation a-t-elle évolué ?

« Tout simplement, il y a eu des résultats très positifs au sein de mon équipe qui ont permis à la direction de me donner plus d’autonomie. La direction a perçu une très forte implication de mon équipe. Petit à petit, j’ai gagné une marge de liberté. J’avais réussi à ce que mon équipe soit motivée et responsable. Cela se voyait à l’extérieur. Nous réalisions une activité beaucoup plus grande en volume et en qualité que celle qui advenait dans d’autres groupes de l’entreprise.

Plus on avançait dans le temps, plus l’ensemble de l’équipe prenait des responsabilités. Ce n’était plus seulement le noyau qui était particulièrement actif. Tous les collègues étaient également impliqués. Pour que cela se passe, il fallait partager l’information. Chaque collègue était informé sur l’ensemble des activités et des projets. Dans cette période de transition, le noyau a perdu son privilège, mais, en même temps, son périmètre s’est étendu, car les responsabilités de ses membres se sont accrues, par exemple à travers des délégations. Une confiance réciproque s’est instaurée.

Récemment, il y a eu un changement de direction dans mon entreprise. Le nouveau directeur a essayé de comprendre les manières de fonctionner. A ce moment là, il m’a fallu constamment expliquer, convaincre pour qu’il se fasse sa propre opinion. Dans ce travail d’explication, mon équipe a été en première ligne. L’aventure se poursuit ».

Où Faubert a-t-il puisé la force d’aller ainsi à contre-courant pour réaliser cet espace de liberté et ce climat de confiance ?

« Dans tout cet itinéraire, j’ai été inspiré par des valeurs chrétiennes. Face à la pression que j’ai rencontrée, face à la nécessité de gérer ce grand écart, j’avais le choix entre deux attitudes : soit démissionner, soit poursuivre l’approche que j’avais engagée. Au fond de moi-même, j’étais convaincu que l’approche, que j’avais adoptée, était juste, mais, à ce moment là, je ne pouvais pas l’expliciter. Je savais simplement au fond de moi-même que, dans les difficultés, je pouvais beaucoup apprendre et également grandir. En parallèle, j’ai senti en moi une force pour supporter les grandes pressions auxquelles j’étais confronté. Je subissais de grands stress avec quelques conséquences physiques, mais j’avais la force de continuer mon œuvre. S’il y avait ainsi en moi cette force de continuer, c’est parce que je pensais que le travail que je réalisais, était juste. Cette pensée me donnait de la force. Quand je repense aujourd’hui à cette période qui a duré plusieurs années, je me dis : comment ai-je pu faire ? Je me rend compte que Dieu a agi en moi et m’a transformé en me permettant de m’affirmer, par exemple en étant capable de dire non, le cas échéant.

J’ai vu les fruits de mon travail dans le développement d’un climat de confiance au sein de mon équipe. Aujourd’hui, je suis en meilleure position par rapport à la direction pour pouvoir faire passer des messages. M’exprimant en vérité, je me sens de plus en plus en paix.

Contribution de Faubert.

Apprendre à écouter son monde intérieur et à le déchiffrer. Pour quoi ? Pour qui ?

 

Je voudrais vous faire profiter d’une découverte précieuse pour moi et pour ma vie.

Je vous ai déjà évoqué la formation humaine «  personnalité et relations humaines »  ( PRH.)

Une de ses spécificités  est un outil d’analyse des sensations : pas juste des situations  ou des comportements, mais  sa manière d’écouter ce qui se passe en soi et de déchiffrer  le contenu de sensations  qui ont un intérêt pour notre vie ( émotions,  sentiments qui ouvrent à un contenu, et plus largement, nos sensations d’être touché par quelque chose,  un élan, une aspiration à devenir plus moi-même….).

Cet outil d’analyse  va de pair avec  l’intérêt pour les sensations positives : qui en apprennent long sur son identité profonde ou sur  ses dynamismes, sa sensation de vie. Elles portent en avant !   « J’ai tellement travaillé sur mes souffrances et mes blessures ; mais m’arrêter à du positif et découvrir une perle de mon identité, je n’en reviens pas ! J’en suis émue !»

Bien sûr, il y a aussi nos sensations difficiles, qui, elles, nous ouvrent à des blessures, à leur origine-  en cela cette manière s’apparente à la psychothérapie- mais surtout elle fait retoucher à notre  capacité à exister, et à nos intuitions quant à nous  vivre autrement, ou nous rééduquer.

 

Pour qui ?

Toute personnes désireuse d’un plus de vie, ou d’un changement pour sa vie, par soif ou par nécessité : quelques exemples :

Telle maman avec ses 2 jeunes enfants qui a besoin de comprendre ce qui se passe entre eux, et ce qu’elle vit  vis-à-vis d’eux.

Telle remarque que je prends toujours mal et qui me fait réagir d’une manière décalée, exagérée…et qui est plutôt un indice d’une fragilité chez moi

Telle aspiration qui me pousse  de l’avant comme un nouveau germe : en l’identifiant, j’apprend à le prendre en compte, et je cherche réalistement comment aller dans ce sens !

Telle recherche quant à son orientation de vie, telle attirance vers un domaine d’action

Tel aspect transcendantal qui me fait aller vers du neuf…vers plus de sens….

Tel choix qui me fait vivre des tiraillements importants, et de mettre à plat, honnêtement , tout ce qui m’agite, me donne de voir plus clair pour prendre une décision, sensée, en cohérence avec moi et qui tienne compte des facteurs extérieurs

 

L’inouï qui m’habite.

 

Pour quoi ? 

Voiv quelques fruits recueillis à l’issue d’une rencontre d’expérimentation de cette manière de s’arrêter et de s’écouter en profondeur :

–          Ca me fait exister !

–          Un soulagement, un apaisement,

–          Je vois plus clair

–          C’est difficile, mais je vois comment repartir

–          Je découvre radicalement du neuf sur moi, quelque chose de mon identité, alors que j’ai passé tant de temps  sur mes souffrances : enfin quelque chose de positif !

Pour ceux qui découvraient un tel groupe, ils ont été touchés par l’authenticité, la bienveillance, le respect et la profondeur

Effet :

–          Se réjouir de qui on est, de ses qualités et capacités

–          Sentir une confiance possible en soi

–          Avoir envie de prendre sa vie en main

–          Se rendre compte qu’on a prise sur notre vie, sur nos relations

 

Valérie Bitz

 

 

Avis aux amateurs ! Information auprès de :

Valérie BITZ, formatrice PRH : valerie.bitz@prh-france.fr,        03.89 76 73 62/ 06 89 06 77 10

Ou de : www.prh-france.fr

PRH vient de publier des livres cette année :

–          Ca  va mieux en l’écrivant, 18€

–          Un chemin d’accès à la vie en profondeur, 24€

–          Et puis, La personne et sa croissance, 24.40€

A commander sur le site de PRH ou en téléphonant à PRH  au  09 75 61 42 87

 

Voir aussi la méditation de Valérie sur ce blog : « Exprimer ce qu’il y a de plus profond en  moi » : https://vivreetesperer.com/?p=501

Le plaisir de la communication

L’expérience d’une orthophoniste.

 

Marie a fait des études de lettres, puis une formation spécialisée. Elle exerce depuis six ans la profession d’orthophoniste dans le département de la Réunion.

 

Comment et pourquoi s’est-elle orientée vers cette activité ? « Au départ, je voulais être professeur de français. En étant surveillante en lycée, je me suis rendu compte que la dimension de groupe ne me permettait pas de développer suffisamment une relation approfondie telle que cela est possible dans une communication individualisée. Et j’avais toujours un désir de participer à une activité soignante, par exemple sage-femme. Par ailleurs, les activités que j’avais développées personnellement m’amenaient naturellement à des études d’orthophoniste. J’avais appris la langue des signes telle qu’elle est utilisée dans la communication avec les sourds. Je participais à une chorale. J’étais donc sensible à toutes les formes d’expression et de communication. Je cherchais un travail qui réponde à un véritable besoin et me permette de me sentir ainsi utile ».

 

Marie s’est donc engagée dans des études nouvelles dans une école d’orthophonie. Ses études en lettres avaient duré quatre ans et voici qu’elle se trouvait en situation d’étudier à nouveau pendant quatre ans. A vue humaine, cette perspective d’un engagement aussi long lui paraissait particulièrement lourd. Marie nous dit à ce sujet que « Dieu m’a donné des forces nouvelles par rapport à cette épreuve et il a aplani le chemin ». Très vite, elle a été enthousiasmée par  la découverte de ce champ d’étude. Elle en a apprécié la diversité : « Cela touchait au domaine médical spécialisé comme la neurologie, la voix, mais aussi les apprentissages scolaires comme la lecture, le langage oral. Je découvrais aussi toutes les formes de communication permettant de remédier aux difficultés que rencontrent différents groupes : les sourds, les autistes… Il y avait aussi le rapport avec des groupes d’âge très variés, du nourrisson à la personne âgée ».

 

Marie exerce maintenant la profession d’orthophoniste dans un cabinet libéral. Son public est très diversifié. Une bonne partie de son travail consiste « à valoriser ce qui fonctionne déjà chez les personnes pour pallier aux difficultés qu’elle peut rencontrer. Cette approche va à l’encontre d’une attitude répandue : pointer les manques, mettre l’accent sur ce qui est anormal, sur ce qui ne va pas ». Au contraire, nous dit Marie, « J’ai pris conscience que j’agissais ainsi dans l’esprit que j’ai découvert dans l’Evangile. Lorsque Jésus guérissait les malades, il ne pointait pas leurs handicaps et leurs péchés, mais il s’appuyait sur ce qu’ils avaient : une grande foi. Et, à partir de cette foi, il pouvait faire quelque chose ». Ce n’est pas toujours facile. « Par définition, je prends en charge des gens qui ne sont pas dans la « norme ». Ensuite, c’est à moi de partir de leur potentiel et de développer ce potentiel. Je vois des changements s’opérer, parfois au- delà de ce que je pouvais imaginer.

Par exemple, je pense à un enfant de trois ans qui n ‘avait aucune communication et qui, après six ans de travail en commun avec la maman, est capable aujourd’hui de commencer à lire, de faire des blagues et de prendre du plaisir à parler.

J’ai aussi dans ma « patientèle », un adulte tétraplégique qui ne peut bouger que son visage et pas le reste du corps. Au départ, il n’arrivait pas à se faire comprendre en parlant. Et maintenant, on arrive à avoir une conversation avec lui.

Je travaille aussi avec un jeune garçon qui, en CM2, ne savait pas lire. J’ai fait avec lui un travail très intense en partant de ce qui l’intéressait : des histoires, des personnages,un jeu, et maintenant, il sait lire et il peut se débrouiller dans un magasin.

La plupart du temps, on ne parvient pas à atteindre la « norme » idéale, mais on réalise un objectif tout à fait essentiel : l’évolution personnelle vers le développement du langage et de la communication ».

 

Marie nous parle des exigences de ce travail. Elle évoque un verset du Nouveau Testament auquel elle se reporte constamment : « Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler et lent à se mettre en colère » (Epître de Jacques 1.19). « C’est une activité qui demande de l’écoute, de la patience ». Elle est inspirée également par un autre verset : « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (Esaïe 30.15) ». «Parfois, on ne voit pas les résultats tout de suite, mais il faut garder confiance en sachant qu’il y a un potentiel chez le patient et que Dieu est à l’œuvre ». Marie est heureuse de voir ainsi « des gens s’épanouir dans la relation à l’autre ».

 

Contribution de Marie Ménigoz.

Parcours professionnel

Parcours professionnel, choix d’orientation et présence de Dieu

 

François a d’abord travaillé comme soignant, puis ensuite comme conseiller d’insertion et de probation au sein de l’administration pénitentiaire. A partir de cette double expérience professionnelle, il occupe aujourd’hui un poste de responsable de la santé des détenus dans le cadre d’une direction des services pénitentiaires. A la fin des années 70, François, déjà croyant, a eu une expérience de rencontre personnelle avec Dieu. A partir de cette étape, sa foi s’est approfondie, et par la suite, il a de plus en plus expérimenté son implication chrétienne dans la vie professionnelle.

Au long des années, François a l’impression d’avoir été accompagné par Dieu dans ses orientations de travail et dans la résolution de nombreux problèmes. A plusieurs reprises, il s’est trouvé dans des tournants professionnels où, dans une attitude de confiance, les portes se sont ouvertes devant lui. A chaque fois, il a réalisé qu’il était parvenu à des choix qui ont pu se réaliser grâce à Dieu.

Ainsi, lorsqu’il est entré dans l’administration pénitentiaire, cela s’est fait à la suite d’une démarche qui avait été mûrie et qui est devenue un choix très clair dans une réflexion éclairée par la foi et par la certitude que Dieu allait pourvoir à cette nouvelle orientation. Il avait l’impression que cette démarche allait se concrétiser. Effectivement, François a été le seul choisi sur ce poste en position de détachement à partir de son corps initial d’infirmier de secteur psychiatrique.

Par la suite, après plusieurs années d’expérience, il a cherché à évoluer dans sa carrière. Pour cela, à deux reprises, il s’est présenté à un concours. Mais il n’avait pas l’assurance correspondante, il ne se sentait pas bien et, au total, il a échoué. Depuis un certain temps, d’autres projets se faisaient jour en lui. A un moment critique, il a appris qu’un poste qui correspondait à ses aspirations se trouvait vacant. Pour lui, cette opportunité l’a en même temps fortifié en lui donnant l’assurance qu’il avait la capacité de remplir cette fonction. Effectivement, il a reçu un très bon accueil et le poste lui a été attribué.  François voit dans cet événement la manifestation du projet de Dieu à son égard.

Et lorsqu’il repense à sa carrière professionnelle, il est convaincu que, dans certaines circonstances, Dieu lui a ouvert les portes et qu’à ce moment là, rien ne pouvait se mettre en travers, et qu’à d’autres moments, Dieu a fermé des portes car ces choix ne correspondaient pas à ce qu’il y avait de meilleur.

« Je me rends compte des difficultés que beaucoup de mes collègues rencontrent parce qu’ils se sentent emprisonnés dans des tâches répétitives qui limitent le développement de leur potentiel, leur niveau d’aspiration et suscitent chez eux découragement et sentiments négatifs. Moi aussi, j’ai vécu difficilement un certain nombre de situations. Nous nous construisons nous-même des limites, mais Dieu nous permet de dépasser ces limites en nous redonnant confiance en nous-même et en nos capacité, et en nous donnant les moyens d’avancer ».

 

Contribution de François.

Dame confiance

Un témoignage présenté dans le livre : « Sa présence dans ma vie »

 

Quand on veut encourager un ami à faire face à un moment difficile, en le quittant, une expression nous vient facilement à l’esprit : « Bon courage ! ». Ainsi veut-on l’aider à faire face à travers une intonation qui cherche à galvaniser son énergie et dans laquelle nous mettons tout notre allant. Mais a-t-il en lui les forces correspondantes ? Cette parole cherche à entraîner un sursaut, mais ensuite tout peut retomber, et parfois plus bas encore.

De fait, nous avons oublié,  peut-être parce que nous sommes troublé, peut-être parce que nous ne le savons pas clairement, que tout ne dépend pas de nous, qu’il y a une force supérieure à laquelle nous pouvons faire appel, dans laquelle nous pouvons puiser. Oui, nous pouvons ensemble entrer dans une dynamique qui nous dépasse. Cette attitude peut engendrer des miracles. « La foi jouit de la force même de Dieu », nous dit Jürgen Moltmann. C’est pourquoi d’elle seule il est dit ce qui est réservé à Dieu : « Tout est possible à celui qui croit » (Mc 9.23). (Jésus, le Messie de Dieu p.163-164). Alors notre parole d’encouragement peut se transformer. Ce n’est plus : « Bon courage ! ». C’est : « Confiance ! ». La confiance s’inscrit dans un mouvement porteur qui nous dépasse.

 

Odile, atteinte d’un cancer, a découvert la puissance de ce mot auprès de celle qu’elle a appelée : « Dame confiance » (1).

« « Mon traitement se termine avant la perfusion de mon amie. En partant, je lui dis un banal « Bon courage ! ». Alors, une voix tonitruante retentit sur un ton péremptoire. « On ne dit pas « Courage ! ». On dit « Confiance ». C’est une dame d’un certain âge, allongée sur un lit un peu plus loin, qui a si vigoureusement réagi. Je l’avais remarqué à son arrivée : une forte personnalité gaie, d’une grande vitalité. Son exclamation m’a fait l’effet d’un courant électrique. J’ai bondi vers elle : « Vous avez raison ! ». Et je l’ai embrassée… Une force intérieure m’animait. Je suis partie, gonflée à bloc ! La joie au cœur d’une espérance de vie. C’est vraiment curieux qu’un message, qu’un simple mot soit porteur d’un message aussi fort… ».

Et, dès lors, la famille, les amis vont s’associer à la demande d’Odile : « Ne me dites pas « Courage », mais « Confiance ». « Le mot de passe est devenu : « Confiance ! », vœu d’une santé meilleure ». C’est l’expression d’une puissance de vie, d’une grâce divine en action. Aujourd’hui encore, cette mémoire porte vie. « Dame confiance a semé une petite graine en devenir d’un grand arbre où le corps fatigué, les âmes dépressives vont pouvoir se reposer et reprendre vie… ». Une simple parole : « Confiance ! ».

 

JH

 

(1)               Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011 (Dame confiance p.161-163). Ce livre a été évoqué à plusieurs reprises sur ce blog et il est présenté par Françoise Rontard sur le site de Témoins :

http://www.temoins.com/actualites/evenements-et-actualites/805-sa-presence-dans-ma-vie-odile-hassenforder-temoignages-d-une-vie-et-commentairres-de-lecteurs.html