par jean | Juin 19, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation |
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Le témoignage d’Antonella Verdiani
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En ce temps de crise, un monde se défait et un autre commence à naître. Nous percevons et nous ressentons les menaces et les pertes, mais nous avons besoin de voir ce qui est en train de germer, la promesse du renouveau. Car c’est ainsi que nous pourrons quitter l’ordre ancien et reconnaître l’avenir auquel nous sommes appelés.
A cet égard, l’éducation est un champ privilégié.
Pour notre part, au long des années, ayant participé à un courant de pensée et d’action militant pour des formes nouvelles d’éducation permettant aux enfants et aux jeunes de grandir dans le respect de leur personnalité et le développement de leur créativité (1), nous pouvons constater les pesanteurs qui font obstacles à la transformation des pratiques éducatives (2). Et pourtant, aujourd’hui, celles-ci sont appelées à changer en fonction de la poussée d’internet (3) et de nouvelles conceptions pédagogiques (4). Une pression accrue s’exerce en faveur du changement en se manifestant dans des aspirations nouvelles.
A cet égard, l’appel d’Antonella Verdiani (5) en faveur d’un « printemps de l’éducation » et le mouvement qui se développe en ce sens, nous paraît un signe prometteur. Mais cet appel prend aussi la forme d’un témoignage émouvant. Antonella Verdiani nous raconte une expérience vécue dans son enfance où elle s’est sentie rejetée par la contrainte des normes culturelles et elle nous rapporte sa recherche sur le sens de l’éducation. « Et si nous éduquions nos enfants à la joie ! ». Voici une interpellation qui nous touche et nous mobilise. Cette interview (6) a été réalisée dans le cadre d’une conférence locale de « Ted » (7).
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Antonella Verdiani nous présente un épisode qui a marqué sa vie d’enfant. « J’ai dix ans. C’est le jour de l’examen pour entrer à l’école de la Scala de Milan ». Elle nous décrit les lieux : un grand escalier, puis une énorme salle où deux dames, « au sourire assez figé », accueillent une vingtaine de fillettes. Le piano démarre une musique de Chopin. « Vous pouvez danser à votre façon », leur dit-on. Antonella s’élance dans la danse. Elle se sent portée par la musique. Elle s’exprime avec la passion qui lui est coutumière et dont son professeur de danse l’avait félicité. « Toi, tu as la passion ! ». Et puis, il faut passer une inspection devant les deux dames. L’une d’entre elle regarde ses pieds avec insistance. Elle appelle sa collègue. « Mes pieds sont vraiment bizarres… Je dois être vraiment quelqu’un de bizarre » se dit la petite fille. On passe ensuite dans une salle de classe. Les enfants sont appelées un à un à s’asseoir à gauche ou à droite. Et puis vient la décision. « A droite, les élèves que nous avons sélectionnées. A gauche, celles que nous n’avons pas retenues ». « J’étais à gauche », raconte Antonella qui éclate en sanglots. « Maman, on m’a refusé ! », dit-elle à sa mère. « Le monde magnifique d’une petite fille vouée à la danse s’écroule ». Pendant des années après cet épisode, elle a vécu comme si elle avait perdu le droit d’être heureuse.
Et pourtant, sa joie de vivre n’a pu être brisée. « Un jour, je me suis senti libre du sortilège de l’échec ». « Il n’est pas question d’étaler ma vie », nous dit Antonella. Un incident comme celui là, cela arrive. « C’est normal. C’est banal ». C’est arrivé à moi. Cela peut arriver à vous ou peut-être à vos enfants. Et bien, non, ce n’est pas normal ! « Cet épisode est la manifestation d’une cruauté ordinaire que notre monde, notre système éducatif continue d’infliger aux enfants en tuant leur capacité de rêver. Et moi, je ne veux pas être complice de cela ».
Antonella a repris des cours de danse, puis elle est entrée à l’université où elle a soutenu une thèse en sciences de l’éducation : « Eduquer à la joie ». Et, dans cette interview, elle nous rapporte sa découverte. En étymologie, le mot joie dérive d’un mot sanscrit : yuj qui signifie : lien, connexion, reliance. Les enfants, quand ils sont en train d’apprendre librement et passionnément, sont dans cet état d’âme. Ils apprennent sans fatigue. Etre reliée, Antonella en a l’expérience. « Pour moi, cette reliance me ramène à ce que j’ai vécu lorsque j’ai dansé sans fatigue. C’était être en contact avec le monde, avec le ciel et la terre, avec les animaux, avec les fleurs, avec les gens, avec vous… ». Et si on commençait à éduquer à partir des dons de chacun ! En « permaculture, une pratique écologique, on cultive à partir de ce que est déjà fertile. « Si on pouvait apprendre à partir de notre richesse, de notre trésor, ce serait révolutionner l’éducation, changer la face du monde ».
Antonella Verdiani nous parle des pionniers qui ont lutté pour changer l’éducation : Maria Montessori, Steiner, Freinet… Leur influence s’est heurtée à bien des obstacles. « La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui de plus en plus d’enseignants, d’éducateurs et de parents inventent de nouvelles pratiques éducatives fondées sur la liberté, le respect des rythmes de l’enfant, la capacité de rêver ». « Ma joie, c’est de connecter… Aussi, avec un groupe de personnes qui savent encore rêver, j’ai fondé une alliance pour le renouveau éducatif. Parce que tout est déjà là… Il faut simplement relier. C’est éduquer à la joie ». C’est le « printemps de l’éducation ». Ce mouvement prend de l’essor à travers un site internet et connecte de nombreuses initiatives (8). Cet appel s’achève sur une ouverture : une parole de Maria Montessori : « La joie d’apprendre est autant indispensable à l’intelligence que la respiration au coureur… » « et au danseur ! », ajoute Antonella.
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Ce témoignage émouvant nous invite à espérer et à agir. Une nouvelle vague de renouveau éducatif apparaît aujourd’hui. Et elle s’inscrit dans une dynamique de connexion. Lien, connexion, reliance, ce sont là des termes que nous avons déjà rencontrés dans la recherche de Rebecca Nye sur la spiritualité des enfants : « Dans l’enfance, la spiritualité porte particulièrement sur le fait d’être en relation, de répondre à un appel, de se relier à plus que moi seul, c’est à dire aux autres, à Dieu, à la création ou à un profond sens de l’être intérieur (inner sense of self) » (9). Dans ce contexte, ce mouvement pour une éducation nouvelle nous apparaît comme un signe d’une évolution profonde dans les esprits en cours actuellement. Et oui, nous pouvons recevoir l’appel : « Et si nous éduquions nos enfants à la joie ? » comme une ouverture vers l’avenir et comme une promesse.
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J H
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(1) Une revue en perspective. Education et développement ? Textes présentés par Louis Raillon et Jean Hassenforder. L’Harmattan, 1998. Inspiration de l’éducation nouvelle et nouvelles approches pédagogiques.
(2) Comment le système scolaire français engendre un manque de confiance : Une analyse dans le livre : Algan (Yann), Cahuc (René), Zylbergerg (André). La fabrique de la défiance. Grasset, 2012. Sur ce blog : « Promouvoir la confiance dans une société de défiance. Transformer les mentalités et les institutions. Réformer le système scolaire. Les pistes ouvertes par Yann Algan » : https://vivreetesperer.com/?p=1306
(3) Sur ce blog : « Une nouvelle manière d’être et de connaître. « Petite poucette » » de Michel Serres » : https://vivreetesperer.com/?p=820
« Une révolution en éducation. L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation » : https://vivreetesperer.com/?p=1565
(4) « Laissez-les lire ! Une dynamique relationnelle et éducative » (Présentation du livre de Geneviève Patte : « Laissez-les lire ») : https://vivreetesperer.com/?p=523 « Une nouvelle manière d’enseigner : Participer ensemble à une recherche de sens : L’approche pédagogique de Britt Mari Barth » : https://vivreetesperer.com/?p=1169
On doit également mettre l’accent sur une découverte récente : En proposant un ordinateur à des enfants de bidonville, le chercheur indien, Sugata Mitra, a montré comment ces enfants étaient capables d’apprendre des savoirs très complexes en s’entraidant sans assistance extérieure. C’est dire le potentiel d’apprentissage qui réside en chaque enfant. C’est un paradigme révolutionnaire en matière d’éducation. Voir sur Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Sugata_Mitra et http://fr.wikipedia.org/wiki/Sugata_Mitra Expérimentations et recherches récentes sont présentées sur Ted par Sugata Mitra : « Construire une école dans le Cloud » : https://www.ted.com/talks/sugata_mitra_build_a_school_in_the_cloud?language=fr
(5) Docteur en Sciences de l’Education, Antonella Verdiani a travaillé plus de 18 ans à l’Unesco où elle était responsable de questions d’éducation. En 2014, elle a publié un livre : « Ces écoles qui rendent les enfants heureux. Expériences et méthodes pour éduquer à la joie » (Actes Sud). Actuellement consultante et formatrice, elle est la fondatrice du collectif : « Le printemps de l’éducation », constitué de représentants de la société civile en France et à l’étranger et qui a pour objectif l’organisation de rencontres entre les acteurs du changement en matière d’éducation. Un article d’Antonella Verdiani sur le site du Huffingtonpost : « Si on éduquait à la joie ? » : http://www.huffingtonpost.fr/antonella-verdiani/eduquer-enfants-joie_b_3643196.html Parcours et vision d’Antonella Verdiani dans une interview sur Moodstep : https://www.youtube.com/watch?v=dAvYhjQSkPI
(6) Témoignage d’Antonella Verdiani : « Et si nous éduquions nos enfants à la joie ? »
Sur le site : Printemps de l’éducation : http://www.printemps- education.org/slide/et-si-nous-eduquions-nos-enfants-a-la-joie/
(7) TED x Vaugirard Road : organisation et contenu des rencontres locales patronnées par TED Vidéos de témoignages et d’exposés souvent éclairants http://www.tedxvaugirardroad.com/
(8) Le printemps de l’éducation. Un mouvement pour le renouveau de l’éducation : vision, participants, gouvernance et activités… http://www.printemps-education.org/
Pendant longtemps, en regard des adultes, le statut de l’enfant a été négligeable. Les paroles de Jésus dans les évangiles sur la valeur primordiale des enfants ont été largement méconnues. Au XXè siècle, Maria Montessori joue un rôle de pionnière en mettant en évidence le potentiel du petit enfant. Elle parle de celui-ci en terme d’« embryon spirituel ». Aujourd’hui où le concept de spiritualité est désormais reconnu, la recherche réalisée par Rébecca Nye et David Hay auprès d’enfants britanniques de 6 à 10 ans met en évidence leurs aptitudes spirituelles en terme de « conscience relationnelle » : Voir : Rebecca Nye. Children’s spirituality. What it is and why it matters. Church House Publishing, 2009. Voir sur ce blog : « L’enfant, un être spirituel » : https://vivreetesperer.com/?p=340 Nous percevons un lien entre renouveau de l’éducation et approche spirituelle si bien que nous pouvons en parler en terme de : « signe des temps ».
par jean | Juin 6, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Société et culture en mouvement |
communauté leader dans le champ de l’économie collaborative
En considérant le monde d’aujourd’hui, les préoccupations ne manquent pas. Les menaces abondent. Et, en France même, on perçoit crainte et désarroi. Les récentes élections européennes ont manifesté une poussée de crispations identitaires. Mais l’orientation de notre réflexion dépend beaucoup de notre regard. Si nous sommes inspirés par une espérance qui va au delà des turbulences et des orages marquant notre immédiat, alors nous pourrons être attentifs aux émergences qui préparent un avenir meilleur. Nous prêterons attention aux tendances positives. Le développement de l’économie collaborative en France paraît ainsi exprimer un changement prometteur dans les représentations et les comportements. À cet égard, l’apparition, puis la croissance rapide de la communauté « OuiShare » est un phénomène particulièrement significatif.
En 2012, Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot publient un livre qui, à partir de l’apparition de nouveaux comportements, exprime la vision d’une société collaborative : « Vive la Co-révolution. Pour une société collaborative » (1). Ils mettent en évidence l’éclosion de nombreuses entreprises qui développent des pratiques de partage. Cette révolution tranquille traduit la montée d’une manière nouvelle d’envisager la vie. Ainsi, avons- nous présenté ce livre dans ce blog sous le titre : « Une révolution de l’être ensemble » (2), expression elle-même empruntée à cet ouvrage innovant et visionnaire. En 2013, Anne-Sophie Novel publie un second livre : « Le vie share. Mode d’emploi » (3). Elle définit son livre comme « un espace d’exploration et de discussions sur les alternatives qui s’offrent à nous pour vivre autrement et s’adapter aux crises ». « Cet ouvrage prolonge et complète sous un angle pratique le premier livre : « Vive la Co-révolution ». Et elle note que ce travail est soutenu par « OuiShare », la communauté internationale de l’économie collaborative. Effectivement, le groupe « OuiShare », créé en janvier 2012, a grandi rapidement. Anne-Sophie Novel continue à analyser et à commenter le développement de l’économie collaborative sur un blog qui s’inscrit dans l’espace du journal « Le Monde » : « Même pas mal ! Partage d’alternatives pour mode de vie en temps de crise » (4).
Ouishare : une communauté émergente qui prend forme
Oui au partage. Oui, nous partageons. Cette affirmation se traduit sous le terme franco-anglais : Ouishare. À l’automne 2011, un petit groupe se réunit chaque mois. Ce sont « des amis qui se sont rencontrés à travers Antonin qui a lancé le premier blog français sur l’économie collaborative ». Et, en janvier 2012, la communauté « OuiShare » est créé à Paris. La croissance va être extrêmement rapide, puisqu’en deux ans, OuiShare est devenue « un leader international dans le champ de l’économie collaborative qui a rapidement évolué, passant d’une poignée de personnes enthousiastes, à un mouvement global dans 25 pays en Europe, Amérique Latine et Moyen Orient avec un réseau des 50 experts connecteurs engagés avec 2000 membres et contributeurs à travers le monde » (5).
Comment la communauté OuiShare se présente-t-elle aujourd’hui ?
« OuiShare a pour mission d’apporter aux citoyens, aux institutions publiques et aux entreprises la capacité de développer une économie collaborative fondée sur le partage, la collaboration et l’ouverture en s’appuyant sur des communautés et des réseaux horizontaux. Nous croyons que cette économie peut résoudre une bonne part des défis complexes auxquels le monde fait face et permettre à chacun d’accéder aux ressources et aux opportunités dont il a besoin pour vivre.
Comme communauté globale, non tournée vers la recherche du profit, les activités de OuiShare consistent à construire une communauté, produire de la connaissance, discuter de projets en rapport avec la communauté et avec l’économie collaborative, offrir un soutien aux individus et aux organisations à travers une formation et des services professionnels ».
OuiShare trouve son identité dans un ensemble de valeurs qui inspirent comportements et orientations.
« Voici les principes qui nous unissent. Ces principes ne sont pas apparus en un jour, mais ils sont le produit d’un long processus qui a commencé au second sommet de OuiShare à Rome en novembre 2012. Cette liste exprime un mouvement et elle continuera à évoluer. Ces valeurs se déclinent autour des termes suivants :
° Transparence
° Ouverture : organisation non hiérarchique à laquelle chacun peut se joindre et participer. Un processus qui est fondé sur le gouvernement des pairs
° Rencontre avec les gens de la vie réelle : l’internet ne peut remplacer le contact avec la vie réelle
° Inventivité « Permanent Beta » : Ouishare est une expérience avec une approche de start up. Avec curiosité et ouverture, nous nous efforçons d’entreprendre continuellement des choses nouvelles
° Inclusion : Ouishare bénéficie de contributions très variées
° Indépendance : refus de toute dépendance ; pas de partenariats exclusifs
° Action : agir sans attendre
° Jeu : le travail ne doit pas être ennuyeux
° Feedback : contribue à la participation
° Impact : accélérer le mouvement vers une économie plus participative
Cette liste exprime bien un accent sur le partage, l’ouverture et la créativité.
On peut observer dans OuiShare une dynamique d’association et de participation. Cette dynamique est facilitée par l’engagement de membres plus engagés dans un travail d’animation et de mise en contact : une cinquantaine de « connecteurs ». Le terme : connection est lui-même significatif. Cette communauté se développe dans une connection en réseau. Mais le processus ne repose pas seulement sur internet. Les organisateurs insistent sur l’importance des rencontres et ils organisent des évènements qui permettent aux membres de faire connaissance et de partager leurs expériences et leurs projets.
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Fête 2014 de OuiShare : l’âge des communautés
Et c’est ainsi que, du 5 au 7 mai 2014, à Paris, au Cabaret Sauvage, a eu lieu la fête 2014 de OuiShare : « L’âge des communautés ». Venant de 50 pays, 1000 participants s’y sont retrouvés. Un moment très dense avec 120 sessions et 140 contributeurs, mais aussi des espaces où la convivialité et la créativité ont pu s’exprimer en témoignant de la vitalité d’une jeune génération (6). On pourra accéder à cette réflexion commune à travers une remarquable politique de communication associant différents apports : vidéos, e books, mais aussi graphismes sur des registres différents où l’expression personnelle est bien présente (7). OuiShare publie également un magazine. La créativité se déploie.
Dans la reconfiguration actuelle du rapport entre individus et entités sociales, on assiste aujourd’hui à la montée d’aspirations nouvelles comme un désir de convivialité et une recherche de sens (8). Le développement de la communauté OuiShare témoigne d’un changement en profondeur dans les représentations et les comportements. Cette émergence se réalise à travers la convergence d’acteurs agissant dans des champs différents. OuiShare est une communauté connectée qui favorise et suscite la créativité et l’esprit d’initiative chez les participants. On pourra interpréter ce phénomène sur différents registres (9). Et le processus à l’œuvre dans cette communauté peut faire école dans d’autres champs. Dans le climat français actuel, où morosité et manque de confiance se font sentir, l’émergence de OuiShare est une bonne nouvelle.
J H
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(1) Novel (Anne-Sophie), Riot (Stéphane). Vive la CO-révolution. Pour une société collaborative. Alternatives, 2012 (Manifestô)
(2) Sur ce blog : Présentation du livre : Vive la Co-révolution » « Une révolution de « l’être ensemble » : https://vivreetesperer.com/?p=1394
Egalement sur ce blog, une interview de Pippa Soundy à propos du livre : « Vive la Co-révolution » : « Pour une société collaborative. Un avenir pour l’humanité dans l’inspiration de l’Esprit » : https://vivreetesperer.com/?p=1534
(3) Novel (Anne-Sophie). La vie share. Mode d’emploi. Consommation, partage et modes de vie collaboratifs. Alternatives, 2013 (Manifestô)
(4) Blog de Anne-Sophie Novel (M blog) : « Même pas mal ! Partage d’alternatives pour mode de vie en temps de crise » : http://alternatives.blog.lemonde.fr/
(5) Site de Ouishare : http://ouishare.net/en
(6) Présentation du festival 2014 de OuiShare dans sa dynamique et sa diversité sur le site : We demain (Une revue. Un site. Une communauté) : http://www.wedemain.fr/La-generation-co-prepare-l-avenir-au-OuiShare-Fest_a512.html
La revue : We Demain promeut l’économie collaborative, les recherches innovantes et les causes écologiques.
(7) Une politique de communication pour transmettre tout l’apport du festival : http://magazine.ouishare.net/2014/05/ouishare-fest-collaborative-economy/
(8) « Emergence d’espaces conviviaux et aspirations contemporaines », sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/parcourir-le-site/recherche-et-innovation/etudes/1012–emergence-despaces-conviviaux-et-aspirations-contemporaines-troisieme-lieu-l-third-place-r-et-nouveaux-modes-de-vie.html
(9) Sur ce blog, nous trouvons inspiration dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann. Dans le livre : « Dieu dans la création » (Cerf, 1988), Moltmann reconnaît l’Esprit de Dieu à l’œuvre dans la création, dans le monde et dans l’humanité. Il écrit : « Tout existe, vit et se meut dans l’autre, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre, dans les structures cosmiques de l’Esprit divin… L’« essence » de la création dans l’Esprit est par conséquent la « collaboration », et les structures manifestent la présence de l’Esprit, dans la mesure où elles font reconnaître l’« accord général ». « Au commencement était la relation » (M Buber) (p 25). C’est dire l’importance de tout mouvement qui tend vers la collaboration et le partage.
par jean | Mar 4, 2014 | ARTICLES, Société et culture en mouvement |
Gilles Babinet, un guide pour entrer dans ce nouveau monde.
En ce temps de crise, la France est atteinte par le pessimisme et une perte de confiance. On voit bien le mal, mais on peine à distinguer les changements qui commencent à ouvrir des voies nouvelles. Cependant, il y a bien des analyses qui nous permettent de nous orienter.
Parmi ceux qui nous apportent une meilleure compréhension de la situation actuelle, on compte un jeune entrepreneur, engagé dans la pratique du numérique, et, en fonction de son expérience, appelé à exercer un rôle dans la vie publique comme premier président du Conseil national du numérique, puis comme représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique. Cette compétence a permis à Gilles Babinet de publier un livre : « L’ère numérique. Un nouvel âge pour l’humanité. Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie » (1).
Cependant, cet ouvrage n’est pas seulement le fruit d’une expérience de terrain. Il témoigne d’une culture historique et économique à même de situer et d’interpréter les développements en cours à partir d’une collecte d’informations particulièrement significatives. L’auteur sait aussi nous entraîner dans la compréhension des nouveaux processus avec beaucoup de pédagogie. Ce livre peut éclairer à la fois les décideurs et les acteurs. Accessible à tous, il met à la disposition de chacun une synthèse dynamique qui permet de prendre conscience de la dimension et de la portée de la révolution numérique comme une mutation en voie de transformer radicalement l’économie et la société.
« Gilles Babinet démontre que nous sommes, bien qu’au paroxysme de la crise, à l’aube d’une révolution de l’innovation sans précédent, d’un changement de paradigme majeur pour l’humanité. Il identifie cinq domaines dont l’évolution en cours, intrinsèquement liée au numérique, va changer toute notre vie : la connaissance, l’éducation, la santé, la production, l’Etat. Pour chacun d’eux, il explique les enjeux des changements et en précise les contours, nous invitant à retrouver foi dans l’innovation et la raison, nos meilleures chances de rebond, et peut-être de salut » (page de couverture).
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Evolution et croissance de la productivité.
Pour situer l’originalité et l’ampleur de la révolution numérique, l’auteur nous présente une rétrospective de l’évolution économique en mettant en évidence les aspects les plus significatifs. Ainsi consacre-t-il, à juste titre, un chapitre à l’étude de la productivité.
Pendant des siècles, celle-ci a stagné, mais depuis la première révolution industrielle au XVIIIè siècle, la productivité s’est accrue très rapidement. « On estime que, lors de la production d’une casserole, les gains de productivité se sont accrus de 150 à 500 fois entre le milieu du XVIIè siècle et l’époque actuelle » (p 43).
L’auteur retrace les grandes étapes de cette évolution. Ainsi, l’accès à l’énergie est un facteur important. La prospérité de l’Empire romain a dépendu d’une main d’œuvre asservie. « Avec la première révolution industrielle, on a trouvé un véritable substitut à la force de l’être humain en tant que source d’énergie. Ce substitut est le charbon ou, plus précisément, la houille utilisée pour alimenter la machine à vapeur, inventée en 1769 » (p 43). La seconde révolution industrielle est fondée sur l’électricité et le pétrole. Gilles Babinet nous rapporte l’épopée des inventions techniques qui se sont succédées pendant cette période.
Et, pour l’histoire récente, il évoque la période des « Trente Glorieuses », les années de croissance économique qui ont suivi la seconde guerre mondiale et ont été appelées ainsi par Jean Fourastié, un grand économiste, qui, lui-même, a mis en évidence l’importance de la productivité et analysé la progression du niveau de vie, débouchant sur une transformation du genre de vie. Cette période de prospérité s’est achevée en raison du renchérissement du prix du pétrole, une tendance de fond liée à l’accroissement de la demande et qui se révèle avec acuité en 1973 à l’occasion de la guerre du Kippour et l’augmentation du prix du baril par l’Opep. Les années qui ont suivi ont pu être dénommées les « Trente Piteuses », caractérisées notamment par l’apparition et la persistance du chômage.
Gilles Babinet analyse finement les causes de cette crise, qui ne tiennent pas uniquement au coût de l’énergie. Il met en évidence un recul des gains de productivité. Le développement de l’informatique à partir des années 70 n’a pas eu d’effets immédiatement visibles.
De fait, on constate par ailleurs que les innovations techniques ne produisent pas immédiatement leurs effets en terme d’amélioration de la productivité. Cependant, la révolution numérique actuelle est si puissante que son impact se manifeste plus rapidement. « Dès que nous sommes entrés dans l’ère de l’ordinateur personnel et que l’on a commencé à connecter tous ces ordinateurs entre eux, à peu près au milieu des années 1990, il a été possible d’observer un accroissement de la productivité et de la croissance américaine » (p 65).
Aujourd’hui, en 2011, « les gains de productivité observés sont au plus haut niveau connu aux Etats-Unis » (p 67).
Le monde entier est désormais engagé dans la révolution numérique. « Qu’il s’agisse de paysans travaillant dans les campagnes reculées de pays en voie de développement ou de chercheurs de sciences fondamentales, tous vont connaître dans les années qui viennent un bouleversement de leurs méthodes de travail… La révolution numérique n’est qu’à ses prémisses et le rythme des innovations va progressivement s’accélérer » (p 67).
Quel horizon pour l’économie et la société ?
Nous sommes au courant des menaces qui se dessinent aujourd’hui, parmi lesquelles celles qui ont rapport ave les équilibres naturels. Cependant, Gilles Babinet met en évidence les difficultés de la prévision. « La complexification croissante de l’information disponible diminue notre capacité de séparer le signal du bruit » (p 31). Tout doit être fait pour réduire les risques, mais l’accélération du changement ne devrait pas induire une peur irraisonnée de la catastrophe.
« La thèse défendue dans cet ouvrage est que la révolution digitale va représenter une rupture de paradigme majeur pour l’ensemble de l’humanité » (p 33). Mais, « si l’histoire rencontre parfois des scenarii de rupture aux conséquences catastrophiques (la première guerre mondiale ), elle présente plus souvent que l’on ne veut bien l’accepter des ruptures de paradigme positives : l’invention de l’électricité, du moteur à explosion, du téléphone, de la pénicilline, des antibiotiques » (p 33). L’accroissement de la durée de vie est redevable aux nouveaux médicaments, mais aussi à la diminution de la pénibilité du travail.
La révolution numérique n’est pas un changement parmi d’autres. Elle concerne tous les registres de l’activité humaine. Après l’invention de l’écriture, puis de l’imprimerie, elle transforme radicalement la communication de l’information, mais entraîne également de nouvelles formes de production et une nouvelle manière de vivre en société. En étudiant, dans cinq chapitres, l’impact de la révolution numérique sur la connaissance, l’éducation, la santé, l’industrialisation et la production, l’Etat, Gilles Babinet nous montre, à travers des exemples concrets, l’ampleur et la portée des changements en cours et à venir. En lisant ces chapitres, on découvre avec émerveillement un potentiel immense. Les risques ne doivent pas être négligés, mais il y a là un horizon fabuleux. L’auteur évoque les opportunités d’une « société de la connaissance » (p 217-133).
Questions pour aujourd’hui
A travers l’histoire, on sait combien la réalisation de certaines innovations a entraîné des souffrances pour ceux qui n’ont pu s’y adapter et y participer. Aujourd’hui, on voit aussi combien tous ceux qui n’ont pas les ressources nécessaires pour entrer dans les nouvelles pratiques sont menacés. Il y a donc un immense besoin de formation et d’accompagnement. Et, parallèlement, comme le souligne l’auteur, il est nécessaire de ménager des transitions. « La transition, la mue sera complexe et potentiellement très douloureuse dans certains secteurs. On ne peut pas, du jour au lendemain, changer la fonction publique ou l’outil productif et mettre en chômage des millions de gens. Et, à contrario, ne rien faire, c’est l’assurance d’un décrochage massif et le risque d’une sortie de l’histoire du progrès » (p 229).
C’est pourquoi Gilles Babinet propose des « régulations transitoires ». « Le principe de ces régulations serait d’offrir un délai raisonnable aux industries traditionnelles pour s’adapter au nouveau monde numérique, délai qui serait défini par avance » (p 230). A plus long terme, c’est toute l’organisation sociale qui est appelée à changer. « La raréfaction du travail, conséquence des gains de productivité, va nous imposer de repenser avec une grande radicalité notre modèle social… » (p 229).
Cependant, une autre question est posée : la France va-t-elle entrer dans cette transformation, sans une longue et coûteuse résistance ? « La France est un pays qui reste bloqué dans le modèle de la seconde révolution industrielle, initiée il y a cent trente ans. Une ère de cycle long, au cours duquel nos institutions, nos grands corps ont été particulièrement adaptés. La thèse de cet ouvrage est que cette ère a commencé à se refermer, il y a près de quarante ans, avec la fin du plein emploi et le début de la crise énergétique. Une autre ère s’ouvre, qui n’a que peu à voir, en terme de codes, avec celle que nous quittons » (p 23).
Pour aller de l’avant, une impulsion politique est nécessaire. Mais, on se heurte ici à l’héritage d’un passé séculaire : un pouvoir centralisé, une société hiérarchisée (2). « La France est un pays jacobin, centralisé et les institutions de la République n’en sont pas moins néo-monarchistes. L’idée que la société civile puisse être, à l’instar de ce que l’on observe dans les pays scandinaves, largement associée à la marche de l’Etat, semble avoir du mal à faire son chemin » (p 22-23)
Gilles Babinet, un guide pour entrer dans un nouveau monde.
Au début de son livre, Gilles Babinet nous raconte comment il a été appelé à devenir président du Conseil national du numérique et comment il a été alors confronté aux pesanteurs des institutions. On peut y voir un conflit entre une culture de l’authenticité et une culture du formalisme, une culture de la créativité et des formes répétitives. De plus, « D’une façon générale, l’ensemble du corps institutionnel n’a qu’une très faible idée de ce qui peut être fait avec le numérique » (p 23). Voilà une des raisons qui a incité Gilles Babinet à écrire ce livre : « Faire comprendre à l’ensemble de ce corps, mais aussi à autant de décideurs que possible, que nous ne sommes pas condamnés au déclin, voire à l’effondrement » (p 22).
Nous recommandons tout particulièrement au lecteur les chapitres thématiques qui, à travers des études de cas et des histoires de vie, montrent une imagination créatrice à l’œuvre avec un impact considérable. Sur ce blog, nous avons évoqué la manière dont la révolution numérique permettait de mettre en œuvre une nouvelle manière d’enseigner, une nouvelle éducation (3). Nous rejoignons le mouvement décrit dans le chapitre sur l’éducation (4).
Dans sa globalité, ce livre nous apparaît comme un guide qui nous permet de comprendre les changements en cours et d’entrer dans une nouvelle dimension. Ainsi, face à la crise actuelle, nous voyons mieux les chemins pour en sortir. A cet égard, nous avions déjà trouvé un éclairage stimulant dans le livre de Jérémie Rifkin sur « La Troisième Révolution Industrielle » (5). Les angles d’approche de ces deux ouvrages sont différents, mais ils nous paraissent complémentaires. Et ils se rejoignent sur certains points, par exemple dans l’évocation de la raréfaction à terme du travail et l’avènement d’un nouveau modèle de société.
Il y a quelques mois, nous avons découvert et lu avec enthousiasme le livre de Anne-Sophie Novel et de Stéphane Riot : « Vive la co-révolution. Pour une société collaborative ». (6). A partir de la présentation de très nombreuses innovations qui sont fondées sur la mise en oeuvre de la collaboration et du partage sur le web, les deux auteurs peuvent écrire : « La bonne nouvelle, c’est que le temps est venu : la révolution à laquelle nous croyons est une révolution du cœur. Une révolution de l’ « être ensemble » qui peut rendre hommage à la société conviviale imaginée dans les années 70 par le père de la pensée écologiste : Ivan Illich ». Ces deux auteurs mettent ainsi un accent sur les valeurs qui irriguent ce courant nouveau en rapide progression. Cependant, le champ couvert par Gilles Babinet est beaucoup plus vaste, et dans ce cas, la réalité est plus complexe, plus contradictoire, plus diversifiée. Et pourtant, Gilles Babinet, lui aussi, à partir de la présentation d’études de cas (7), peut écrire : « D’une façon générale, la collaboration est devenue consubstantielle de l’internet. Elle s’y trouve au cœur » (p 85). Pour notre part, nous réjouissant de la réalité de ce mouvement, nous pouvons l’interpréter dans les termes de la pensée d’un théologien : Jürgen Moltmann : « L’ « essence » de la création dans l’Esprit est la « collaboration », et les structures manifestent la présence de l’Esprit dans la mesure où elles font connaître l’accord général ». « Au commencement était la relation (M Buber) » (8).
Gille Babinet termine son livre par des remerciements. On peut lire en premier : « Je voudrais remercier avant tout Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia. Sans lui, ce livre n’aurait peut-être pas vu le jour, tant les sources, presqu’illimitées, qu’il m’a procurées via sa plateforme, ont été précieuses. (p 235). Ainsi, cette étude sur la révolution numérique s’inscrit, elle-même, dans la transformation de nos modes de travail. Et elle participe à une intelligence collective à laquelle nous sommes convié. Gilles Babinet nous ouvre un nouvel horizon.
J H
(1) Babinet (Gilles). L’ère numérique. Un nouvel âge de l’humanité. Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie. Le Passeur, 2014
(2) Voir : Algan (Yann), Cahuc (Pierre), Zylberberg (André). La fabrique de la défiance. Grasset, 2015. Présentation sur ce blog : « Promouvoir la confiance dans une société de défiance. Transformer les mentalités et les institutions. Réformer le système scolaire. Les pistes ouvertes par Yann Algan » https://vivreetesperer.com/?p=1306 Comment internet ébranle les structures hiuérarchiques : Clay (Shirky). Here comes everybody. The power of organising without organisation.Allen Lane, 2008. Sur le site de Témoins : « Le pouvoir d’organiser sans organisation. Les structures hiérarchiques en question » http://www.temoins.com/publications/le-pouvoir-d-organiser-sans-organisation.-les-structures-hierarchiques-en-question./toutes-les-pages.html
(3) Voir le livre de Michel Serres : Serres (Michel). Petite poucette. Le Pommier, 2012 (Manifestes). Présentation sur ce blog : « Une nouvelle manière d’être et de connaître » https://vivreetesperer.com/?p=820 Sur ce blog : « Une révolution en éducation. L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation » https://vivreetesperer.com/?p=1565
(4) Le modèle de l’enseignement français correspond à l’ère industrielle aujourd’hui dépassée. Aujourd’hui, dans le mouvement de la révolution numérique, des innovations surgissent dans le monde et montrent une nouvelle voie. Gilles Babinet nous présente des études de cas particulièrement impressionnantes. En 2011, Sebastian Thrun, jusque là professeur à Stanford, crée : Udacity, y met en ligne un cours sur l’intelligence artificielle auquel 135 000 étudiants s’inscrivent, alors que le même enseignement était suivi par 200 étudiants à Stanford. Salman Khan, ayant aidé sa nièce à apprendre les mathématiques à travers des vidéos, constate que, mises en ligne sur You tube, ces vidéos sont consultées chaque jour par milliers. Il crée un organisme d’enseignement : la « Khan academy » qui diffuse aujourd’hui près de 5 000 vidéos (pour beaucoup, traduites en plusieurs langues). « Le plus frappant reste sans doute les commentaires qui accompagnent la plupart des vidéos. On y trouve d’innombrables histoires d’élèves qui s’estimaient incapables et qui ont retrouvé espoir grâce à ces vidéos ». Un chercheur indien en informatique, Sugatra Mitra lance en 1999 une expérimentation dans la banlieue sud de Delhi. Il met un ordinateur et un clavier connectés à internet à la disposition d’enfants de rue et d’eux seuls. Neuf mois après, il constate avec stupéfaction que ces enfants ont appris l’anglais. C’est la réussite d’une éducation informelle. Gilles Babinet évoque le fait que de nombreux entrepreneurs de l’économie de la connaissance aux Etats-Unis ont fait un passage dans des écoles de type Montessori qui privilégie l’éveil plutôt que le taux de réussite aux examens. « Un enseignement qui vient d’en haut » n’est plus reçu et Gilles Babinet dessine une « deuxième révolution éducative ».
(5) Rifkin (Jérémie). La Troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie, l’économie et le monde. LLL Les liens qui libèrent, 2012. Présentation sur ce blog : « Face à la crise, un avenir pour l’humanité. La troisième révolution industrielle » https://vivreetesperer.com/?p=354
(6) Novel (Anne-Marie), Riot (Stéphane).Vive la Co-révolution ! Pour une société collaborative. Alternatives, 2012 (Manifeste). Présentation sur ce blog : « Une révolution de « l’être ensemble ». La société collaborative : un nouveau mode de vie ». https://vivreetesperer.com/?p=1394
(7) A partir de nombreux exemples, Gilles Babinet nous montre un développement de la coopération. Dans les pays en voie de développement, les changements introduits par le téléphone mobile sont spectaculaires. Les télécommunications rendent de multiples services. « Aujourd’hui, pour quatre milliards d’êtres humains, les smartphones représentent un moyen d’accès à internet. Leur vie en est changée… Il s’agit d’une révolution qui, en ce qui concerne l’accès à la connaissance, ne ressemble à rien de comparable dans toute l’histoire de l’humanité ». Ces possibilités nouvelles de communication renforcent le lien social. Dans son chapitre sur la connaissance, Gilles Babinet présente aussi les multiples innovations qui entraînent un développement de la collaboration : « Connaissance collective, crowd et cocréation. Crowd et gain d’opportunité dans le monde de la finance. Data et big data… ». Dans son chapitre sur l’industrialisation, en regard du développement de robots concentrés dans des usines où les hommes sont de moins en moins nombreux, Gilles Babinet décrit le développement des « fablabs » (laboratoires de fabrication) qui permettent de « distribuer massivement les moyens de conception, mais aussi de production et de les rendre accessibles à tous ». Là aussi, la logique est celle de la collaboration.
(8) Moltmann (Jürgen). Dieu dans la création. Traité écologique de la création. Cerf, 1988 (citation p 25). La pensée théologique de Jürgen Moltmann est présentée sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » http://www.lespritquidonnelavie.com/
par jean | Fév 13, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation |
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Une conférence de Thomas d’Ansembourg
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Psychothérapeute dans un parcours où il traite des problèmes de relation et de communication dans des contextes très variés, des problèmes individuels jusqu’aux questions de société, Thomas d’Ansembourg nous apporte un éclairage original qui nous aide à vivre plus heureusement et plus intelligemment . Sur ce blog, nous avons déjà présenté une de ses interventions (1) . Aujourd’hui, nous vous invitons à écouter une conférence de Thomas d’Ansembourg, enregistrée en vidéo, sur le thème : « Femmes et hommes. Monde nouveau. Alliance Nouvelle « (2).
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Cette fois, l’intervention se déroule en une longue séquence, près d’une heure et demie, mais le talent pédagogique du conférencier, en terme d’interrelation, d’illustration par des exemples concrets, d’échappées en forme d’éclairages globaux, d’implication personnelle et de beaucoup d’humour rend cette conférence passionnante. Elle est d’autant plus passionnante qu’elle aborde un thème majeur : la vie en couple dans une perspective qui va bien au delà d’une analyse de la relation, puisqu’elle nous appelle à envisager celle-ci dans le cadre d’une société en mutation et en rapport avec la quête spirituelle qui se répand aujourd’hui. Voici quelques étapes de cette conférence où l’on pourra trouver de précieux éclairages.
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Les bases de l’humain.
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Cette conférence commence par une question de Thomas d’Ansembourg auprès de son public : Combien de couples heureux connaissez-vous ? Mais si ce nombre n’est pas élevé, n’est-ce pas parce qu’il n’y a pas de formation à la relation ? Ce qui manque, c’est bien souvent un dialogue en profondeur sur ce qu’on veut vivre ensemble . Ainsi appelle-t-il les participants à parler ensemble un à un de leurs aspirations. Et puis, il leur demande les mots qui, à leurs yeux, caractérisent une relation heureuse : « Qu’est ce que vous souhaitez vivre dans la relation ? ». Et voici les mots qui apparaissent : liberté, complicité, confiance, partage, ouverture, échange, authenticité, plaisir, sensualité, créativité, joie, émerveillement, évolution, transformation, amour…
Ainsi des lignes de force surgissent de cette consultation. Et comme le dit, avec humour, Thomas d’Ansembourg, « Il ne faut pas être un grand psy ou un grand philosophe pour dégager ainsi les bases de l’humain ». « Ce que nous cherchons à vivre, c’est un profond contentement de tout notre être » dans la relation à soi, à l’autre, et à la vie, à la grâce ou à Dieu selon notre expression.
Alors Thomas d’Ansembourg trace sur le tableau où il a écrit tous les mots qui ont été évoqués, une ligne qui monte, un « fil rouge ». Au départ, nous dit-il, l’enfant vit ce profond contentement. Il chevauche son élan de vie. Et puis, des adultes autour de lui lui imposent peu à peu de vivre selon leur schéma : c’est l’heure ; il est temps. On fait les choses comme ceci et non comme cela ; Il faut. Ces schémas correspondent à un certain genre de société, un certain type de culture.
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Un monde nouveau.
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A plusieurs reprises dans son exposé,Thomas d’Ansembourg montre qu’actuellement la société et la culture sont en train de vaciller et de se fissurer. Un monde nouveau est en train d’apparaître. Car aujourd’hui, les fondements de l’économie sont de plus en plus critiqués. « Nous assistons à l’écroulement du mythe de la croissance économique exponentielle et à une fracture croissante entre ceux qui ont de plus en plus et ceux qui ont de moins en moins ». L’exploitation désordonnée des ressources naturelles devient intolérable. Face à ces dysfonctionnements, « une conscience nouvelle semble s’activer ». Des premiers signes de changement apparaissent dans les pratiques. Parallèlement, une quête de sens apparaît. « De plus en plus d’individus réalisent que la division dans ce monde correspond à une division dans nos cœurs. Ils ont l’impression d’une déchirure ». « Ce que je vis n’est pas ce que je veux vivre ». Cette quête de sens est donc une caractéristique de notre époque. C’est une démarche pour trouver « un sens personnel et vivant à notre existence »
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Vers la fin du système patriarcal
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Thomas d’Ansembourg remet également en cause le système patriarcal qui, lui aussi, est en train de se fissurer, mais qui perturbe encore grandement la relation entre les hommes et les femmes. Ainsi nous décrit-il l’apparition de ce système. L’homme devenu agriculteur, enclot son champ. La société se fonde sur la propriété. Une hiérarchie s’instaure. Des divergences d’intérêt débouchent sur des conflits armés. Et de même, la femme est désormais soumise à l’homme. Elle entre dans sa propriété. Mais aujourd’hui, à cet égard, ce système s’effondre. Avec la contraception, la femme peut avoir des enfants comme elle veut et avec qui elle veut.
Thomas d’Ansembourg nous montre combien la culture patriarcale a faussé les relations . Dans son aspect guerrier, elle développe une culture du sacrifice et du malheur. Dans son accent sur la propriété et l’enrichissement, la possession prévaut : « L’humain est chosifié ». La vie est devenue une sorte d’objet. Clôture et enfermement vont de pair. Dans les mentalités,on peut repérer des comportements qui correspondent à cette culture patriarcale. Et, par exemple, est-ce que le volontarisme correspondant ne provoque pas chez nous un interdit vis-à-vis de l’accès au bonheur ? Clairement,le rapport de force accompagnant le système patriarcal est contraire à la manifestation de la tendresse et de la douceur.
Face à cet encodage séculaire,Thomas d’Ansembourg nous invite à « revisiter nos systèmes de pensée, nos systèmes de croyances ». Le travail n’est pas simple. Comme l’ écrit Einstein, « Il faut plus d’énergie pour faire sauter une croyance ou un préjugé qu’un atome ». Mais ce travail est nécessaire pour « sortir de nos enfermements ». Et le mot enfermement évoque le terme d’enfer. Pour ce faire, nous avons besoin « de courage et d’humilité ».
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Pistes de changement
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Thomas d’Ansembourg ne nous permet pas seulement de repérer nos préjugés et nos enfermements.Très concrètement, il propose des pistes pour une vie en couple plus heureuse en évitant un ensemble de pièges comme la méconnaissance de la tendresse et de la douceur, le rapport de force, une fusion romantique dans laquelle l’autre est « une moitié », ce qui empêche la croissance de chacun et la reconnaissance de l’altérité, l’amour conditionnel, la prétention d’avoir toujours raison, la crainte de montrer nos vulnérabilités. Cette analyse est accompagnée d’exemples vécus qui sont extrêmement évocateurs.
Le dernier chapitre de cette conférence nous conduit dans une voie de pacification. Thomas d’Ansembourg met l’accent sur la nécessité « d’un temps de présence et d’échange pour une écoute empathique ». C’est une leçon qu’il a du lui-même apprendre : « J’étais quelqu’un qui courait tout le temps. J’ai du apprendre à ralentir et à pacifier le temps ». Cette disponibilité permettra aussi « d’écouter l’autre au bon endroit ». En voici un bel exemple. A une mère de famille qui impose à ses enfants sa manière de concevoir l’ordre dans la maison, Thomas d’Ansembourg pose des questions successives sur le pourquoi de son attitude. Recherche d’harmonie, de paix, répond-elle. Et puis soudain, elle se rend compte que l’important, c’est le vivant. Et, à quarante-cinq ans, il lui revient une injonction de sa mère : « Plus tard, tu ne sauras jamais tenir ta maison ». Autre discernement : il y a des couples où chacun dit faire son travail. Mais insidieusement, une séparation peut s’installer. Il n’y a plus d’expression de gratitude pour le travail de l’autre. La division prévaut. L’enchantement disparaît.
L’expression de la reconnaissance, de la gratitude est une démarche indispensable dans la vie humaine. Apprendre à ne pas considérer les choses comme allant de soi. Considérer en quoi notre existence dépend de la collaboration de tant d’êtres humains . Goûter, célébrer ! Bref, y a-t-il « assez d’enchantement, assez d’écoute, assez de solidarité » ? Thomas d’Ansembourg compare le couple à une sorte de creuset où peut se réaliser un processus de transformation. C’est le passage d’une souffrance à la paix intérieure, du morcellement et de la division à l’unité, de l’action réaction à la création, du vide et du manque à la plénitude. C’est passer de l’égo, qui joue petit, qui a peur de perdre, qui calcule, à la dimension de l’être qui est souffle et inspiration. Allons à l’essentiel plutôt que de nous attacher à des formes provisoires. Nous sommes en route.
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Dans cette vidéo, Thomas d’Ansembourg déploie des qualités d’acteur au service de sa pédagogie. Son enthousiasme communicatif nous aide dans notre prise de conscience. Cette conférence nous entraîne dans de multiples facettes et de nombreuses découvertes . On peut parfois relativiser ce qui est exprimé, mais quel chemin nous parcourons ainsi avec le conférencier ! C’est un chemin de vie.
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J H
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(1) Sur ce blog : « Vivant dans un monde vivant. Changer intérieurement pour vivre en collaboration. Aparté avec Thomas d’Ansembourg recueilli par Michel de Kemmeter » https://vivreetesperer.com/?p=1371
(2) Conférence du 30 janvier 2014 de Thomas d’Ansembourg sur le thème : « Femmes et hommes. Monde nouveau. Alliance nouvelle » : http://www.youtube.com/watch?v=SGVqvLkTcT8 (Alpescproduction. Mis en ligne le 3 février)
par jean | Fév 5, 2014 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie, Société et culture en mouvement |
Interview de Myriam Bertrand, volontaire du service civique à Initiatives et Changement (septembre 2013- mars 2014)
Myriam Bertrand vient de terminer un master 2 en communication. Pour cette formation, elle a accompli son stage de fin d’étude dans l’association « Colibris », Mouvement pour la Terre et l’Humanisme. Et comme volontaire du service civique, à la rentrée 2013, pour une période de six mois, elle s’engage dans l’association « Initiatives et Changement » pour y travailler dans le domaine de la communication et du financement de l’association. Selon Myriam, ces deux associations ont « en commun de vouloir aider les acteurs du changement de la société ». La démarche de Myriam témoigne aussi d’un projet de vie. Elle répond ici à quelques questions sur sa motivation, sur son parcours, sur ses intentions.
J H
Myriam, quel a été ton parcours universitaire ? Pourquoi t‘es –tu engagé dans une formation en communication ? Qu’est-ce qui te semble important dans ce que tu as appris ?
Tout d’abord, merci d’être venu me trouver pour réaliser cette interview. Je suis heureuse de pouvoir montrer que tout comme moi, des jeunes sont motivés pour faire évoluer la société. J’ajouterais que nous sommes tous acteurs du changement, par nos actes, jeunes, adultes, enfants. C’est pourquoi, il m’a de suite semblé important de me poser ces questions : quelle société je souhaite ? Quelles actions puis-je réaliser pour participer à faire évoluer la société ?
Primo : travailler sur moi. Il n’y a ni noir ni blanc que des nuances de gris. Ce qui est important, je pense, c’est savoir s’écouter et avancer à son rythme. La vie, c’est être en constante évolution, avancer pas à pas.
Secondo : exercer un métier pour lequel je pense avoir certaines compétences et l’appliquer pour des projets qui participent à rendre la société plus humaine, plus durable.
Il s’est avéré que ce métier est dans le domaine de la communication. Cette dernière est présente partout. Elle est un fabuleux outil que je souhaite mettre à disposition des acteurs du changement. En plus de mon Master 2 en communication, j’ai une licence Administration Economique et Social, parcours commerce et affaires internationales qui m’a permis de développer mon ouverture au monde et ma polyvalence en étudiant diverses disciplines : droit, économie, sociologie, gestion, informatique, etc.
Le voyage est également un élément important dans ma formation : celle de la vie. Aller à la rencontre des différentes cultures, voir ce qui se passe autre part, pour s’inspirer, s’informer, grandir, apprendre sur soi et les autres.
Quelle est la motivation profonde qui t’a amené à choisir comme première expérience professionnelle, deux associations qui veulent aider « les acteurs du changement de la société » : Colibris, puis
Auparavant, j’ai travaillé au sein de l’entreprise EDF au service communication et à la mission environnement. Le milieu de l’entreprise m’a permis de développer des compétences professionnelles certaines. Seulement, certaines choses manquaient à mon épanouissement, notamment la cohérence et le sens porté à mon travail et de ne pouvoir constater l’impact de mes actions. C’est pourquoi, j’ai choisi de faire mon stage de fin d’étude à Colibris puis de réaliser un service civique à Initiatives et Changement France afin d’agir directement pour une société humaine et durable et aider les acteurs du changement.
Au-delà de mes vœux – subjectifs – de changement de société, il y a ce qu’il est possible de faire aujourd’hui, dans le contexte que l’on connait. C’est pourquoi, il est intéressant et important pour moi d’expérimenter le travail dans différentes organisations et contextes. Je souhaite être la plus efficace possible et ne pas me fermer sur mes seules convictions. Il est, selon moi, plus productif de travailler avec les personnes que contre
Comment as-tu connu Initiatives et changement ? En quoi cette association correspond-elle à tes aspirations ? Comment envisages-tu ton engagement dans le travail de cette association ?
A dire vrai, je ne connaissais pas Initiatives et Changement. Une personne de mon entourage m’en a parlé. Je suis allée sur leur site internet (http://www.fr.iofc.org/home). Les programmes dans les domaines de l’éducation, du dialogue interculturel et de la paix véhiculent des messages forts et m’ont interpellé. Mais alors, pourquoi n’en avais-je jamais entendu parlé ? J’ai eu envie de contribuer à leur visibilité. J’ai donc pris contact avec la responsable de communication pour prendre un peu plus connaissance de leurs objectifs et de leurs activités. Notre échange m’a plu et convaincu. Et quelque temps plus tard me voilà à travailler avec toute l’équipe !
Le temps passe vite. Mon contrat arrive déjà à son terme. Je remercie toute l’équipe : salariés, bénévoles, administrateurs de leur accueil. Il y a encore beaucoup à faire pour porter les actions réalisées par les 3 programmes ! Je suis heureuse d’avoir pu y participer.
Comment perçois-tu l’évolution de la société aujourd’hui ? A côté des aspects négatifs, quelle sont les mouvements positifs ? Comment penses-tu y participer ?
#Les médias traditionnels nous le répètent sans cesse : nous sommes en « crise ». Je préfère ne pas me pencher sur les aspects « négatifs ». Comme tout le monde, j’écoute les informations, mais je préfère mettre mon énergie à construire du « positif ». Aujourd’hui, de nombreux acteurs participent à rendre la société plus humaine et plus durable. A mettre plus de coopération et moins de compétition ; à partager et réinvestir la valeur ajoutée ; etc. Même si aujourd’hui tout ne peut pas être mis en œuvre, des évolutions sont possibles et se produisent. Le défi : faire évoluer intelligemment et pacifiquement la société en prenant en compte, au mieux, toutes les parties prenantes. Il y a beaucoup à (ré)inventer !
En ce qui me concerne, je souhaite mettre en lien les acteurs du changement pour en retirer le meilleur et être moi-même actrice de changement et, quoi qu’il arrive, poursuivre mes rêves.
#Jeune toi-même, tu connais bien la jeunesse actuelle. Dans cette société, cette jeunesse rencontre des difficultés, mais elle est aussi innovante. Comment perçois-tu cette situation ? Pour toi, quelles sont les tendances positives dans la jeunesse d’aujourd’hui ?
#Il m’est difficile de répondre à cette question. La jeunesse est multiple. Elle évolue dans un contexte que l’on appelle « crise ». On nous dit que les emplois diminuent, que les postes stables sont rares. On peut réagir de différentes manières face à ces problématiques, par rapport à ses moyens et ses convictions. Pour ma part, j’ai choisi d’être en accord avec moi-même et de réaliser des projets novateurs et humains tout en prenant en compte le modèle économique actuelle.
#En annonçant sur facebook ton entrée à « Initiatives et changement », tu as communiqué un message qui est au cœur de cette association : « Changer soi-même pour que le monde change ». Pratiquement, qu’est ce que cela veut dire pour toi ? Comment cela se vit-il ?
#Selon moi, il est important d’être en accord entre ce que l’on dit et ce que l’on fait. Je n’ai pas assez d’une vie pour accomplir tout ce que je dis, mais je compte bien y tendre comme je peux. Et surtout être patiente et tolérante avec moi-même.
#Comment envisages-tu l’avenir ? Quels sont tes souhaits et tes projets ?
#Pleine d’aventures, de voyages, de rencontres, d’imprévus, de remises en question, d’apprentissage, tomber pour mieux me relever : la vie !
J’ai toujours eu en tête de construire mon propre projet, selon mon expérience, mes découvertes, mes compétences, pour apporter une pierre parmi tant d’autres à l’édifice du monde.
#Interview de Myriam Bertrand