Société collaborative. La fin des hiérarchies.

« Société collaborative. La fin des hiérarchies » (1) : c’est le titre d’un petit livre publié en 2015 par la communauté « OuiShare ». Petit par le format, mais, à notre sens, de grande portée. Car ce livre, nourrie par une expérience vécue, riche en informations sur les innovations sociales et technologiques en cours, sait analyser la   réalité sociale et ouvrir des pistes de changement. Et la dynamique de cet engagement se fonde sur les valeurs de OuiShare, une jeune association  qui a grandi rapidement depuis janvier 2012 pour devenir un acteur international de premier plan dans le domaine de l’économie collaborative (2). Sur ce blog, nous avons déjà mis en évidence le caractère novateur de l’économie collaborative (3). OuiShare se définit aujourd’hui comme « une communauté, un accélérateur d’idées et de projets dédié à l’émergence de la société collaborative, une société basée sur des principes d’ouverture, de confiance et de partage de la valeur » (4). L’association, actuellement présente dans vingt pays, développe ses activités dans quatre domaines : « animation de communautés ; production intellectuelle ; incubation et accélération de projets collaboratifs ; formation et accompagnement ».

Quelle est donc l’intention de ce livre ? Diane Filippova nous en fait part dans l’introduction : « Ce n’est pas un manifeste… Plutôt que d’asséner une théorie générale du collaboratif » ou tout autre discours prescriptif, c’est à partir de l’analyse d’initiatives concrètes que nous faisons émerger notre vision, parfois idéale, souvent pragmatique. Si les principes de coopération, de justice sociale, de liberté, occupent une place de choix, c’est en tant que préceptes traduits en projets concrets. Aussi divers soient-ils, ces projets ont une caractéristique en partage : l’économique ne l’emporte jamais sur les enjeux sociaux, culturels et politiques » (p 9). On appréciera cette capacité d’un milieu engagé pratiquement dans des activités économiques à prendre du recul vis à vis « d’une autonomisation de la sphère économique par rapport au tissu social qui conduit à une sacralisation de la compétition et à la proclamation de la supériorité des modèles fermés » (p 9). Ce livre s’appuie sur une expérience de terrain. Et c’est à partir de là que les auteurs perçoivent l’apparition d’une société nouvelle en germe, en progrès. « La société collaborative est déjà là » (p 10). Le livre se développe en six parties : « La fin des Léviathans. Splendeurs et misères des nouvelles formes de travail. L’éducation au XXIè siècle : l’âge de « l’encapacitation ». Pour des organisations libératrices et émancipatrices. Face aux défis environnementaux et sociaux, des solutions communes en pair-à-pair. La transition vers la production distribué a commencé ». Un horizon s’ouvre. L’exploration commence

Dans le premier chapitre : « La fin des Léviathans », Arthur de Grave nous fait entrer dans une critique salutaire du « pessimisme anthropologique », un regard négatif sur l’homme qui trouve sa formulation extrême dans « Le Léviathan », livre d’un philosophe anglais de XVIIè siècle, Thomas Hobbes. « Les institutions sont des entraves imposées aux hommes pour éviter qu’ils ne s’entretuent » (p 19). Avec l’auteur, nous participons à cette critique d’une conception très sombre de l’homme qui sape la confiance mutuelle, accroit les conflits, engendre l’autoritarisme (5). La concurrence exacerbée,  exaltée dans la figure de « l’homo economicus »  s’inscrit dans cette représentation . Et il en va de même quant à la hiérarchisation. L’auteur décrit différentes variantes de l’organisation hiérarchique. Mais aujourd’hui, partout, « le consensus autour de structures de pouvoir obsolètes et légitimées par le recours un peu facile au pessimisme anthropologique se fissure…Internet remet la collaboration au gout du jour  au moment même où l’idéologie de la compétition tous azimuts se révèle pour ce qu’elle a toujours été : une vision tronquée et bornée de la société. Dans la production, la consommation, le financement, ou encore l’éducation, les modèles collaboratifs ne cessent de monter en puissance depuis quelques années jusqu’à perturber des pans entiers de l’économie » (p 24). L’ensemble du livre met en évidence l’émergence des ces nouveaux modèles.

Le paysage économique et social est en train de changer. C’est le chapitre de Diana Filippova sur « les nouvelles  formes de travail ». Elle observe « une montée en puissance de nouvelles formes de travail, très éloignées du salariat classique : travail indépendant, travail à la demande, entrepreneuriat, consommation-production… » (p  31). Ainsi aux Etats-Unis, les travailleurs indépendants représentent le tiers de la population active américaine. Il y a là des aspects innovants, mais cela ne doit pas nous faire oublier les problèmes qui se posent, et notamment une menace de précarité. L’auteure évoque des dispositifs qui se mettent en place pour y faire face. Dans le mouvement actuel vers la diversification, « il s’agit d’ouvrir la voie à une multitude de possibilités sans à priori économique ou moral et d’éviter les inégalités économiques et statutaires rédhibitoires «  (p 46).

 

L’avènement d’internet met en cause radicalement les formes traditionnelles de l’enseignement déjà battue en brèche par l’apparition d’une sensibilité nouvelle mettant l’accent sur le rôle actif de l’apprenant (6). Le chapitre sur l’éducation au XXIè siècle apporte une contribution incisive et riche en informations sur les innovations en cours présentées en quelques grandes pistes : « L’espace : apprendre partout. Le temps : apprendre tout le temps. La transmission : apprendre autrement, autre chose. L’expérience : apprendre en collaborant ». Marc-Arthur Gauthey et Maëva Tordo concluent ainsi ce chapitre : « De nouvelles écoles voient le jour et réinventent les formats et la temporalité de la pédagogie, contribuant à la création de modèles éducatifs où l’initiative personnelle, l’originalité et la collaboration remplacent peu à peu les logiques de compétition, d’obéissance et de distinction » (p 65).

On peut observer aujourd’hui un mouvement en faveur d’une redéfinition des finalités et des modes de fondement des organisations. « Comment travailler ensemble à l’heure du numérique et des réseaux sociaux ? Comment construire une organisation qui prend corps, dure et a de l’influence sans reproduire les formes de hiérarchies formelles et informelles ? » Antonin Léonard et Asmaa Guedira peuvent se poser ces questions à partir de l’exemple de OuiShare qui est parvenu à s’inscrire dans cette nouvelle dynamique. Il y a bien un mouvement de fond. « Le numérique a rendu possible cette évolution en stimulant le travail en réseau par nature horizontal et a accéléré le basculement vers de nouvelles formes d’organisation en faisant émerger une culture plus collaborative qui s’accommode mal de la hiérarchie et du management autoritaire issus de l’ère industrielle. La baisse des coûts d’auto-organisation et de transaction permise par des outils gratuits ou très peu onéreux joue également un rôle majeur. Autonomie, développement des compétences, définition d’un sens, impact, appartenance, autant de besoins intrinsèques, sources de motivation du travail » (p 68).

Dans tous les domaines, on découvre l’impact révolutionnaire du numérique (7). Et dans le même mouvement, on observe également une transformation dans les attitudes relationnelles (8). Flore Berlinger nous présente le champ en expansion et déjà très vaste « des solutions communes en pair à pair ». Et comme dans les autres chapitres de ce livre, il y a là une description de nombreuses innovations qui changent la donne (9). « Au delà de caractéristiques spécifiques (ouverture, distribution, horizontalité etc), les initiatives évoquées ont pour point fort de s’inscrire dans le long terme. Il s’agit de changer de pratiques, voire de modes de vie, pour répondre aux contraintes économiques et écologiques de notre époque. Elles ont un effet d’entraînement…. en nous appelant à chercher toujours de « nouvelles solutions, locales et reproductibles » (p 99).

« La transition vers la production distribuée a commencé » affirment les auteurs du dernier chapitre : Edwin Mootoosamy et Benjamin Tincq. « La réappropriation des moyens de production et la sortie d’une logique consumériste sont le deux constantes des réflexions menées pour dépasser » un modèle «économique productiviste. Mais, « un modèle alternatif, concret et généralisable, ne s’est pas encore dégagé ». La transformation numérique pourrait bien être l’un des facteurs clefs d’une telle alternative. Pour la première fois, des personnes du monde entier coordonnent leurs contributions au sein de communautés en ligne et locales. Si les promesses sont importantes, force est de constater que l’incertitude reste entière. Le mouvement des « makers » parviendra-t-il à répondre aux enjeux sociaux et écologiques nés de la production de masse ? Les nouveaux modes de production resteront-ils l’apanage de quelques « happy few » ou seront-ils massivement adoptés par le grand public, voire par les industriels ? Et, si oui, à quelles fins ? » (p 104-105). Les auteurs font le point sur les innovations en cours. Ils s’interrogent sur la portée de la transformation actuelle. « Au delà de l’implication des acteurs traditionnels, la maîtrise sociale de la fabrication distribuée devra d’abord passer par la pédagogie et la sensibilisation du plus grand nombre, afin qu’elle soit réellement un levier d’émancipation et de transition écologique, économique et démocratique » (p 118).

Ce livre n’est pas seulement une bonne introduction aux changements en cours à même de favoriser le développement d’une société collaborative. Il est aussi l’expression d’acteurs engagés dans des pratiques économiques innovantes et rassemblés dans l’association OuiShare. Il allie ainsi une expérience, un savoir, une vision. Dans un temps où la morosité, l’inquiétude, le ressenti d’une impasse sont répandus, ce livre participe à la mise en évidence des émergences positives et contribue par là à baliser un chemin et à ouvrir une voie où l’on puisse avancer  dans une espérance concrète.

 

J H

 

(1)            Filippova (Diana) dir. Société collaborative. La fin des hiérarchies. OuiShare, 2015

(2)            « Un mouvement émergent pour le partage, la collaboration et l’ouverture : OuiShare, communauté leader dans le champ de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1866

(3)            Sur ce blog : l’économie collaborative : un courant porteur d’avenir :                                                                               « Une révolution de l’être ensemble » : « Vive la co-révolution ! Pour une société collaborative » (Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot ) : https://vivreetesperer.com/?p=1394                                     « Pour une société collaborative ! Un avenir pour l’humanité dans l’inspiration de l’Esprit » : https://vivreetesperer.com/?p=1534                                     « Anne-Sophie Novel : militante écologiste et pionnière de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1975

(4)            Site de OuiShare : « Welcome to the collaborative Society. OuiShare est une communauté internationale habilitant les citoyens à élaborer une société basée sur la collaboration, l’ouverture et le partage » : http://ouishare.net/fr

(5)            Nous nous accordons avec Arthur de Grave sur les conséquences fâcheuses du « pessimisme anthropologique ». Cependant, il remonte loin dans le temps , et, pour faire face à cet héritage, une recherche historique, sociologique, philosophique et théologique est nécessaire. Sur ce blog :        « La bonté humaine. Est-ce possible ? La recherche et l’engagement de Jacques Lecomte » : https://vivreetesperer.com/?p=674                                           A propos du livre de Lytta Basset : « Oser la bienveillance » : https://vivreetesperer.com/?p=1842

(6)            « Une révolution en éducation. L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation » : https://vivreetesperer.com/?p=1565                                      « Et si nous éduquions nos enfants à la joie ? Pour un printemps de l’éducation ! » : https://vivreetesperer.com/?p=1872

(7)            « L’ère numérique. Gilles Babinet, un guide pour entrer dans ce nouveau monde » : https://vivreetesperer.com/?p=1812

(8)            « Appel à la fraternité. Pour un nouveau vivre ensemble » : https://vivreetesperer.com/?p=2086                                  « Vers une civilisation de l’empathie. A propos du livre de Jérémie Rifkin : « Une nouvelle conscience pour un monde en crise » : http://www.temoins.com/etudes/recherche-et-innovation/etudes/vers-une-civilisation-de-lempathie-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkinapports-questionnements-et-enjeux                                                                                             Si on peut constater des évolutions en profondeur quant aux modes de relation, on observe aussi en France un héritage de défiance : « Promouvoir la confiance dans une société de défiance. Les pistes ouvertes par Yann Algan » https://vivreetesperer.com/?p=1306

(9)            « BlaBlaCar : un nouveau mode de vie » : https://vivreetesperer.com/?p=1999

Couleurs d’automne

 

Un coin de forêt lumineux et paisible dans la beauté de ces coloris nuancés
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Sur le site flickr de Julie Falk, des photos à goûter sur les couleurs d’automne : « Color Tour 2014 »

https://www.flickr.com/photos/piper/albums/72157646497733273/with/15320762189/

Nous avons présenté le site de Julie Falk sur ce blog : « Effets de lumière dans une campagne bocagère »

https://vivreetesperer.com/?p=2129

La rencontre entre le Président Obama et le Pape François.

Une vision politique. Des chemins qui convergent. Une œuvre de l’Esprit.

 Dans ce monde où les menaces abondent, y a-t-il des hommes en responsabilité inspirés par l’Esprit pour chercher et promouvoir les voies de la paix et de la justice ? La réponse est positive, et, dans certains cas, elle apparaît au grand jour, quelque soit la subjectivité de notre regard.

Les troubles qui affectent notre humanité sont liés, pour une part, au manque de sens. Mais légitimement, on attend authenticité et empathie de ceux qui peuvent répondre à cette question du sens.

Et voici que dans une institution où on perçoit, pour le moins, des aspects archaïques, un homme apparaît qui échappe au formalisme et s’affirme comme un homme en relation, simple, attentif et bon. Alors ses paroles portent, d’autant qu’elles sont engagées pour la paix et la justice. C’est le pape François.

Dans un passé récent, on a vu les dégâts entraînés par une politique dominatrice lorsqu’elle émanait d’une grande puissance. C’est dire la responsabilité des peuples lorsqu’ils choisissent leurs dirigeants. Nous savons ce qu’il y a de meilleur dans la tradition politique américaine, mais nous voyons également les menaces du pire qui existent dans ce pays, comme dans tout autre et qui sont d’autant plus à considérer qu’il exerce une influence majeure dans le monde. C’est pourquoi, nous avons salué l’accès de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis (1). Et quelque soient ses limitations, nous voyons en lui, non seulement un homme intelligent, mais un homme de bonne  volonté qui porte des valeurs morales et spirituelles (2).

Le pape François vient d’être accueilli par le président Obama à Washington. Nous ne nous étendrons pas sur cette visite abondamment couverte par les médias. Nous voulons simplement présenter ici quelques unes des paroles de Barack Obama à l’intention du pape François lors de la rencontre publique qui a marqué l’accueil de celui-ci à la Maison Blanche. En effet, ces mots nous parlent à la fois de celui qui les prononce et de celui qui les reçoit.  Et ils nous parlent à nous aussi, et comme nous le ressentons, à notre cœur profond et à notre intelligence.

Voici donc quelques extraits du message d’accueil du président Obama (3)

« Je crois, Saint Père, que l’excitation suscitée par votre visite, doit être attribuée non seulement au rôle que vous jouez comme pape, mais à vos qualités uniques en tant que personne. Dans votre humilité, votre simplicité, dans la gentillesse de vos paroles et la générosité de votre esprit, nous voyons en vous un exemple vivant des enseignements de Jésus, un leader dont l’autorité morale ne vient pas juste à travers des paroles, mais aussi à travers des actions.

Vous nous appelez tous, catholiques et non catholiques, à mettre « le moindre de ces petits » au centre de nos préoccupations. Vous nous rappelez qu’aux yeux de Dieu, notre valeur comme individu, et notre valeur comme société, ne sont pas déterminées par la richesse, le pouvoir, la position ou la célébrité, mais par la manière dont nous répondons à l’appel de l’Ecriture d’élever les pauvres et les marginaux, de lutter pour la justice et contre les inégalités, et d’assurer à chaque être humain la possibilité de vivre dans la dignité, parce que nous sommes tous faits à l’image de Dieu.

Vous nous rappelez que le plus grand message du Seigneur est la miséricorde. Cela veut dire accueillir l’étranger avec empathie et un cœur vraiment ouvert, depuis les réfugiés qui fuient un pays déchiré par la guerre jusqu’aux immigrants qui quittent leur foyer en quête d’une vie meilleure. Cela veut dire montrer de la compassion et de l’amour pour les marginalisés et les rejetés, pour ceux qui ont souffert et pour ceux qui ont causé de la souffrance et cherchent une rédemption. Vous nous rappelez le coût des guerres, particulièrement pour les gens faibles et sans défense et vous nous pressez à rechercher la paix……..

Vous nous rappelez que les gens ne sont vraiment libres que quand ils peuvent pratiquer leur foi. Ici, aux Etats-Unis, nous chérissons la liberté religieuse. C’est le fondement de tant de choses qui nous rassemblent. Mais, dans le monde, en ce moment même, des enfants de Dieu, y compris des chrétiens, sont ciblés et même tués en raison de leur foi… Les fidèles sont emprisonnés et les églises détruites. Nous nous dressons avec vous pour défendre la liberté religieuse et promouvoir le dialogue interreligieux en affirmant que les gens doivent pouvoir vivre librement leur foi sans peur et sans intimidation.

Vous nous rappelez le devoir sacré de protéger notre planète, ce  merveilleux don de Dieu. Nous soutenons votre appel à tous les dirigeants du monde de venir en aide aux communautés les plus vulnérables au changement climatique et de nous rassembler pour protéger ce monde si précieux à l’intention des générations futures.

Par vos paroles et par vos actes, vous apportez en profondeur un exemple moral. Et dans vos rappels empreints de gentillesse, mais fermes de nos devoirs envers Dieu et envers nous-mêmes, vous bousculez notre autosatisfaction. Chacun de nous, par moment, peut ressentir un malaise quand nous voyons la distance entre la manière dont nous menons nos vies quotidiennes et ce que nous savons être vrai et être juste. Mais je crois qu’un tel malaise est une bénédiction, car cela nous amène à aller vers ce qui est meilleur. Vous nous secouez pour sortir notre conscience du sommeil. Vous nous appelez à nous réjouir des bonnes nouvelles et vous nous donnez confiance pour que nous puissions avancer ensemble dans l’humilité et le service et œuvrer pour un monde plus aimant, plus juste et plus libre. Qu’ici chez nous et dans le monde, puisse notre génération entendre votre appel et à ne jamais rester sur la touche de cette marche animée par une espérance vivante.

Pour ce grand don de l’espérance, Saint Père, nous vous remercions et nous vous accueillons aux Etats-Unis d’Amérique avec joie et gratitude ».

Le président Obama et le pape François : des parcours bien différents et pourtant une communion qui tient à une empathie et à une proximité fondées sur des valeurs communes.

Dans l’environnement américain, Barack Obama a pu exprimer en profondeur sa foi chrétienne telle qu’elle se manifeste dans l’exercice de sa fonction. Son allocution nous paraît énoncer en termes forts la manière dont une inspiration chrétienne peut éclairer un homme politique dans le monde d’aujourd’hui tant dans la définition des priorités que dans la conduite de son action. Ce texte témoigne d’une conscience en éveil et d’une grande qualité humaine. Et, dans cette rencontre, une correspondance s’établit ainsi avec le pape François, qui lui-même par les qualités qui lui sont, à juste titre, attribuées, éveille et encourage une telle expression  de foi.

Bien sûr, pour l’un comme pour l’autre, cette orientation spirituelle n’exclut pas des limitations ou des erreurs, mais elle appelle le désir de les reconnaître. Certes, dans ce monde, cet idéal se heurte à des oppositions, et pire à la manifestation de la haine et de la violence. Jésus lui-même a été victime de ces forces obscures, mais, à travers sa mort et sa résurrection, il a ouvert une dynamique d’espérance. A ceux qui s’enferment dans le cynisme, on peut objecter qu’il y a aussi chez les hommes une aspiration au bien et une capacité de le reconnaître : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » ( Matthieu 5.15), nous dit Jésus. Dans un monde fragile, cette rencontre de deux personnalités influentes, chacune dans son ordre, nous paraît témoigner de l’œuvre de l’Esprit qui rassemble les hommes de bonne volonté pour faire face aux menaces et promouvoir une humanité plus solidaire et plus libre.

 

J H

 

(1)            « Le phénomène Obama. Un signe des temps ? » http://www.temoins.com/societe/culture-et-societe/societe/jean-hassenforder-le-phenomene-obama-un-signe-des-temps/all-pages.html

(2)            Barack Obama sur ce blog : « Barack Obama : un homme de bonne volonté. A la recherche d’une humanité plus solidaire » : https://vivreetesperer.com/?p=1000  « De Martin Luther King à Obama. Un mouvement de libération qui se poursuit et s’universalise » https://vivreetesperer.com/?p=2065  « Charleston : face aux fanatismes, un message qui s’adresse au monde entier » : https://vivreetesperer.com/?p=2117

(3)            Extraits du message d’accueil du Président Obama (traduction  personnelle ; consulter également la traduction de Google) : « Remarks by President Obama and His Holiness Pope Francis at Arrival Ceremony » : https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/09/23/remarks-president-obama-and-his-holiness-pope-francis-arrival-ceremony                                               En vidéo sur You Tube : « President Obama and Pope Francis Complete Remarks at White House » : https://www.youtube.com/watch?v=5OUfV1T8UkI

 

 

Sur ce blog, on pourra lire également :

« Une vision de la liberté. Comment vivre ensemble entre êtres humains ? » : https://vivreetesperer.com/?p=1343

« Force et joie de vivre dans un engagement au service des autres » : https://vivreetesperer.com/?p=1335

 

On pourrait également commenter cette intervention dans une réflexion sur le rapport entre le politique et le religieux. Ce rapport dépend du contexte historique et  prend donc une forme spécifique aux Etats-Unis. En France, la séparation entre l’Eglise et l’Etat, advenue en 1905 en réaction contre l’emprise de l’Eglise catholique  s’est exprimée dans les termes de la laïcité. Aujourd’hui, en regard des reliquats d’une tonalité antireligieuse  présente dans certains cercles, une conception ouverte de la laïcité répondant à l’évolution du socioreligieux et d’une société en recherche de sens est en train de se manifester. A cet égard, le discours de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, le 4 octobre 2015, aux Etats généraux du christianisme organisés par « La Vie » à Strasbourg, nous paraît tout à fait remarquable et de grande importance. C’est l’affirmation d’une laïcité ouverte, inclusive, fondée sur le respect. C’est une prise en compte par l’Etat de l’apport du spirituel. C’est la reconnaissance de la parenté entre les valeurs républicaines et les valeurs de l’Evangile. C’est une affirmation déterminée de la reconnaissance du fait religieux. Ce discours n’est pas seulement une réflexion sur le passé et le présent, c’est une orientation pour l’avenir et, par là, il nous paraît avoir une portée historique.

http://www.lavie.fr/actualite/documents/bernard-cazeneuve-les-valeurs-republicaines-sont-largement-celles-de-l-evangile-03-10-2015-66996_496.php

 

A l’écoute d’une voix bienfaisante

 

« Dieu appelle » : des paroles inspirantes.

 

Notre vie s’inscrit dans un tissu de relations. J’éprouve ce désir de relation : partager ce qui est bon et beau, reconnaissance mutuelle, bienfait de la présence, accompagnement dans les épreuves. Nous faisons partie d’un tout. Tout se tient. Dans cette interrelation, n’y aurait-il pas plus particulièrement une présence qui entre en relation avec nous en nous manifestant un amour attentif et en nous communiquant une inspiration vivifiante. Nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Il y a bien une voix qui cherche à se faire entendre. C’est bien ce que nous dit le récit biblique. Dieu, communion d’amour, s’est révélé dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Il a ouvert une relation qui se poursuit aujourd’hui dans l’Esprit. Cette relation s’exerce dans des formes différentes, entre autres, dans la fréquentation de la Parole Biblique et dans la prière, et elle a besoin de se nourrir de représentations. Qui est Dieu ? Comment lui parler ? Comment le message qui nous est destiné s’inscrit-il dans ce que Dieu nous a déjà communiqué ? Les moments varient. Ce peut être le ressenti d’ « une vie bonne » qui nous invite à exprimer une louange et à participer davantage à la générosité de Dieu. Ce peut être aussi un temps d’épreuve où on est pressé de toute part et où l’horizon paraît bouché. Alors oui, quelle grâce d’entendre une voix qui encourage, qui communique force et confiance !

Parmi les livres qui peuvent nous aider dans cette recherche spirituelle, il y a un recueil de messages inspirés : « Dieu appelle » (1). Ce livre a été publié en Angleterre durant l’entre deux guerres, puis traduit en français par un pasteur qui a joué un rôle important de médiateur culturel. Cet ouvrage a été vendu à un grand nombre d’exemplaires au long des années et il rencontre encore aujourd’hui une réception favorable. Il traverse les frontières confessionnelles. Cette diffusion est un véritable phénomène sur lequel nous reviendrons.

 

« Dieu appelle » : quel contexte ?

 

Mais comment ce livre a-t-il été écrit ? C’est ce que nous rapporte le pasteur Géofranc, lui-même traducteur de cet ouvrage dans l’édition française.

« Ce livre n’est pas un livre ordinaire. Le contenu a été reçu par deux humbles femmes qui ont tenu à conserver l’anonymat, plus particulièrement par l’une d’entres elles, d’ailleurs. Elles avaient été amenées à s’unir étroitement pour rechercher quotidiennement les directions d’en haut par l’Esprit, afin d’y conformer ensemble leur vie. Ce livre est donc comme la réponse même de Dieu à leur volonté d’entière et courageuse consécration ».

Géofranc nous éclaire sur le contexte de cette écriture en dissipant les objections qui pourraient être émises à l’égard de cette entreprise. « C’est en invoquant la présence du Christ glorifié, l’Eternel vivant qui a dit à ses disciples : « Je suis avec  vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matth 28.20) que ces pages ont été reçues. Mais il ne s’agit aucunement de messages « dictés » ou d’écriture automatique. Il s’agit de ce que le Christ, actuellement vivant et agissant par l’Esprit, peut communiquer d’inspiration pratique, de vive lumière, de directions et d’éclaircissements précis, parfois même d’un enseignement d’une valeur exceptionnelle à des âmes humblement disponibles et qui s’efforcent de l’écouter, en faisant taire devant Lui toutes les voix humaines. On ne cherchera pas dans ces pages une inspiration littérale, ou l’expression infaillible d’une sorte de révélation complémentaire, adaptée à des besoins particuliers. On y cherchera bien plutôt une libre parole de Dieu s’adressant aux âmes sincères. »

 

Des thèmes privilégiés.

 

Nous recevons ces paroles dans notre être profond. Elles répondent à telle ou telle aspiration, à tel ou tel besoin. Mais, à tous, elles communiquent un état d’esprit, une manière d’être, un regard. Des thèmes privilégiés reviennent au fil des pages. En voici quelques uns.

C’est un appel à la communion. « Ces haltes avec moi ne sont pas tant des moments où vous devez demander d’être éclairés et conduits que des moments où vous devez vous placer devant moi afin de prendre effectivement conscience de ma présence. Le sarment demande-t-il constamment au cep de lui fournir la sève et de lui montrer dans quelle direction il doit s’orienter. Non, n’est-ce pas ? Cela résulte tout naturellement du fait qu’il est uni au cep… et vous êtes les sarments (Cf Jean 15.1-5)… Ainsi, mes enfants, une seule chose importe vraiment pour vous. C’est d’être unis à Moi. Tout le reste suit d’une façon si naturelle ! Et il suffit souvent, pour que cette union soit réalisée, que vous deveniez conscients de ma Présence » (p 114-115).

C’est un appel à la confiance. « Vous ne sauriez périr mes enfants, car la vie qui vous anime est la Vie de la vie. C’est la Vie, qui, à travers les siècles, a soutenu et gardé mes serviteurs dans le péril, dans l’adversité, dans l’affliction. Une fois que vous êtes nés de l’Esprit (Cf Jean 3.5-6), l’Esprit devient votre souffle de Vie. Vous ne devez donc jamais vous abandonner au doute ou aux soucis, mais avancer pas à pas dans le chemin de la liberté. Ayez soin seulement d’y marcher avec moi » (p116).

C’est un appel à l’amour. « Appelez souvent la bénédiction de Dieu sur les autres, sur ceux en particulier qui vous contredisent et s’opposent à vous ou sur ceux que vous désirez aider. Faites le de tout votre cœur, désireux vraiment de voir se répandre à flot sur eux la bénédiction, la joie et le succès… Quant à leur nécessaire redressement ou formation… remettez-vous à Moi pour les assurer… Ah, si mes enfants voulaient bien ne pas se mêler de mes affaires et s’en tenir à ce que je leur demande ! Aimez donc. Je le répète, aimez encore, aimez toujours. L’amour vous fera surmonter toutes vos difficultés

Dieu, en qui le mal perd toute réalité, Dieu, en qui le bien, au contraire trouve sa réalité, Dieu est amour. Quand vous vous aimez les uns les autres, vous laissez Dieu agir dans votre vie. Or laisser Dieu agir dans sa vie, c’est permettre à cette vie de répandre tout ce que l’homme peut manifester d’harmonie, de beauté, de joie et de bonheur « p 117-118).

C’est un appel à la prière. « La prière modifie tout. Elle recrée. Elle agit irrésistiblement. Ainsi donc, priez ! Priez sans cesse (I Thess 5-7). Priez jusqu’à ne presque plus formuler de prière parce que vous serez établis sur le roc de la foi absolue… Priez surtout et toujours jusqu’à ce que votre prière culmine en louange. C’est la seule note sur laquelle devrait se terminer la vraie prière. Quand on se tourne vers l’homme : amour fraternel et rire confiant. Quand on se tourne vers Dieu, prière de louange » (p 138).

Ces messages invitent à la joie, à la paix, au calme intérieur. « Toute agitation contrarie le bien. Le calme, par contre, le favorise et prive le mal de ses atouts… Commencez par vous tenir tranquille et sachez que je suis Dieu. Efforcez-vous ensuite de n’agir que sous ma direction. En Dieu, l’on demeure toujours calme. Le calme est la confiance en action. Seule la confiance, une absolue confiance peut assurer le calme… » (p 131-132).

« Soyez remplis de joie. La joie est salutaire. La joie guérit. Réjouissez-vous du moindre rayon de soleil, du moindre sourire, du moindre acte de bonté ou d’amour, du moindre service rendu… Refusez d’être abattu… Aimez et sachez rire. Je suis avec vous . Je porte vos fardeaux… » (p 14-15).

Il y a dans ces messages beaucoup de sagesse : « Ne vous croyez pas tenus de porter les péchés et les souffrances du monde. Pour le faire et vivre, il faut être le Christ. Attachez-vous plutôt à découvrir autour de vous ceux qui font preuve d’amour, de sincérité, de bonté et de courage » (p 180). Ces messages encouragent et orientent vers le positif. « Tout est bien », répète souvent cette voix pour nous rassurer et nous réconforter (cf index).

Parfois, un éclairage original vient corriger des représentations qui ont pu être marquées par des images contraignantes :

« Ce que l’on entend par la « conversion » n’est souvent que la découverte du « Grand Ami ».

Ce que l’on entend par la « religion » est la connaissance du « Grand Ami »

Ce que l’on entend par la « sainteté » est l’imitation du « Grand ami » ou la conformité de nos deux vies.

La « perfection », cette perfection à laquelle j’appelle tous les hommes : « Soyez parfait comme votre Père Céleste est parfait » (Matth 5.48) consiste en somme à être comme votre Grand Ami, afin de devenir à votre tour, un ami semblable pour les autres…

Je suis votre Ami… Songez un peu à tout ce que signifie les termes d’Ami et de Sauveur. Un ami est toujours disposé à venir en aide… Il prévient vos besoins… Sa voix est celle de la tendresse qui trouve les mots pour détendre les nerfs fatigués et pour rassurer l’âme agitée et envahie par la peur… Tachez de vous représenter ce que doit être l’Ami parfait, celui que rien ne décourage, qui se donne sans réserve, qui a triomphé de tout et qui peut tout. Je suis pour vous cet Ami… » (p 180-181).

Quel chemin à parcourir ! Mais, ces paroles ne suscitent pas la culpabilisation ou le découragement, car il nous est simplement demandé d’entrer dans une relation qui porte la Vie. Jésus nous dit que l’arbre se juge à ses fruits. Ici, ce sont les fruits de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté… » (Epitre aux Galates 5.22).

Ces écrits sont présentés en terme de méditations quotidiennes. Nous les recevons dans le contexte de nos sensibilités. On peut attendre de ces paroles une transformation progressive de notre mentalité.

 

Pendant plusieurs dizaines d’années après sa parution, ce livre a été réédité plusieurs fois et continue aujourd’hui son œuvre bienfaisante.

Et son parcours, qui traverse les frontières confessionnelles, est impressionnant. Ce recueil a été publié en Grande-Bretagne. Il a été reconnu et traduit en français par un pasteur, Georges F Grosjean (2). Celui-ci, originaire du Jura suisse, a effectué ses études au Canada, puis a exercé un ministère pastoral en France. Il a fait connaître dans notre pays les fruits d’un renouveau spirituel advenu en Grande-Bretagne dès l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, les textes de ce recueil sont présentés sur un site catholique au titre de ce que l’Eglise catholique appelle une « révélation privée » (3).

Cette reconnaissance, par tant de canaux et par tant de lecteurs, est, pour nous, une œuvre de discernement. En recevant ce livre, nous recevons une inspiration, mais nous pouvons également la partager. Des amis proches ont beaucoup reçu de ce livre. Alors, partageons et exprimons aujourd’hui notre reconnaissance. « Silencieusement, le travail de l’Esprit s’accomplit » (p 64).

 

(1)            Dieu appelle. Traduit de l’anglais par Géofranc (Pasteur Georges F Grosjean). A la Baconnière. La publication de ce livre a été suivie par celle d’un deuxième recueil : « Vivre par l’Esprit ». Avec quelques autres, ce livre a été présenté dans un article mis en ligne sur le site de Témoins : « Entrons avec confiance dans la relation avec Dieu » : http://www.temoins.com/ressourcement/vie-et-spiritualite/ressourcement/entrons-avec-confiance-dans-la-relation-avec-dieu

(2)            Parcours de vie de Georges F Grosjean (pseudonyme : Geofranc) : « Georges François Grosjean (1891-1981) » : http://sitepasteurs.free.fr/bios/grosjean.htm

(3)            Site catholique : « Prière d’église » : http://home.nordnet.fr/caparisot/html/dieuapdeux.html

 

Des ami(e)s nous ont dit l’apport de ce livre pour eux. Voici à ce sujet le  témoignage de Nadine :

« J’apprécie l’esprit des deux livres de méditations quotidiennes : « Dieu appelle » et « Vivre par l’Esprit ». Le matin, je commence ma journée par la lecture de la Bible et par ces méditations. Cette parole pour chaque jour m’encourage dans ma vie chrétienne, elle me donne une ligne directrice pour la journée qui m’aide à demeurer dans le calme et la tranquillité quoiqu’il arrive.

Bien souvent, cette méditation me rejoint dans mon vécu en me préparant aux évènements, en me confirmant une intuition ou en m’éclairant sur un point d’incertitude. Bien souvent aussi, je la reçois, comme la parole même du Seigneur à ce moment là. Deux choses que j’admire chez leurs auteures : leur proximité avec l’Esprit de Dieu et leur choix de ne pas divulguer leur identité. Ces deux livres sont une référence pour moi et m’accompagnent jour après jour ».

 

Incroyable, mais vrai ! Comment « Les Incroyables Comestibles » se sont développés en France

Interview de François Rouillay

En 2008, dans la ville anglaise de Todmorden, des gens ont commencé à planter et à cultiver des fruits et des légumes pour les mettre à la disposition de tous (1). Ce mouvement : « Incredible Edible » prend une grande ampleur et suscite un nouveau genre de vie. En 2011, François Rouillay découvre cette innovation et suscite, dans sa commune, Colroy-la-Roche en Alsace, une démarche analogue, un mouvement du cœur. Des gens se mettent à planter des fruits et légumes pour les partager avec tout le monde. A toute allure, ce mouvement : « les Incroyables Comestibles » se diffuse et se répand dans toute la France.

Au cœur de ce processus, François Rouillay témoigne de cette aventure et de l’esprit dans laquelle elle se développe. « Chacun est appelé à faire sa part ». « Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde ». C’est un « nouvel art de vivre, de produire et de consommer localement, de s’entraider, d’être dans un mouvement joyeux et solidaire, intergénérationnel ». L’expérience de Todmorden est relatée dans un livre récent (2). L’innovation se déploie sur un site internet : « Les Incroyables Comestibles. Bienvenue sur le site de l’abondance partagée » (3). Passer du chacun chez soi, du chacun pour soi, à un mouvement de partage où une créativité collective s’exprime en plantant et en cultivant des fruits et légumes pour les mettre à la disposition de tous, est-ce un rêve généreux, mais irréalisable ? L’expérience prouve que c’est une vision qui se réalise lorsque des gens prennent l’initiative, deviennent acteurs révélant ainsi des aspirations collectives qui se mettent en marche. « C’est un mouvement où des citoyens changent de regard, se prennent en main et se décident à créer ce nouveau monde, ce meilleur et à en faire l’expérience ». Ecoutons, à travers cette vidéo (4), le témoignage concret et émouvant de François Rouillay, cofondateur des « Incroyables comestibles ». Quelques notes extraites de cette interview nous aideront à poursuivre notre réflexion. Incroyable, mais vrai !

 

Comment l’aventure a commencé

 François Rouillay se présente comme « un père de famille » avec une passion particulière pour le jardinage et une autre passion : le partage, les démarches collectives qui rendent possible notre art de vivre sur les territoires, dans les communes, dans les villages, par l’échange, le dialogue, le partage. C’est ici à Colroy-la-Roche que nous avons commencé l’aventure, l’heureuse aventure des « Incroyables comestibles » au mois d’avril 2012… Dans cette maison, les enfants ont construit le premier bac de fruits et légumes à partager, un bac qui se trouve devant la maison. Et ce bac a suscité la création d’un autre bac par un voisin. Et puis un autre voisin a fait la même chose. Et puis le village d’à coté s’est engagé lui aussi… Maintenant on se développe dans toute la France et à l’étranger. Les « Incroyables Comestibles », c’est une démarche des gens, un mouvement du cœur et du partage dans des communes où on va planter des fruits et légumes, les cultiver et les offrir en partage à tout le monde. Et quand on devient collectif, on peut transformer les espaces urbains en jardins d’abondance puisqu’on en plante le plus possible partout.

C’est une démarche qui nous est venue d’Angleterre puisque tout a commencé en 2008 à Tormorden, près de Manchester, dans le nord de l’Angleterre, une petite ville dans une période difficile de désindustrialisation. Au mois de décembre 2011, je faisais de la veille sur la sécurité alimentaire, les populations et j’essayais de trouver des solutions au niveau collectif et j’ai découvert un article anglais sur cette nouvelle méthode. J’ai fait des recherches. Et j’ai découvert qu’on n’en parlait absolument pas dans la presse française. Cela faisait trois ans que cela existait et pas un mot dans la presse française. J’ai été stupéfait de voir qu’une méthode qui fonctionne, qui fonctionne tellement bien que Todmorden s’est développé dans 35 communes en Angleterre avec le soutien du prince Charles et que les gens sont ravis, restait inconnue chez nous. Rien en France. Et donc on s’est réuni en famille avec quelques amis. Et on s’est dit : c’est génial. Il faut le faire. Donc, on s’est lancé dans l’aventure. C’est comme cela qu’on a expérimenté ce mouvement qui est un mouvement collectif, citoyen, un mouvement qui vient des gens. Et on a commencé à le faire devant cette maison. Comme disait Gandhi, soyez le changement que vous voulez voir dans le monde,  on a commencé par nous même.

 

Colroy-la-Roche : les étapes d’un processus

 Le principe pour réaliser cette démarche citoyenne est très simple. On l’a expérimenté à Colroy-la-Roche. Même une seule personne peut démarrer. C’est étonnant ! Parfois, il y a des groupes qui démarrent à 30 ou 40, mais il y a des communes où cela a démarré avec une seule personne.

Quand on a démarré à Colroy la Roche, mon épouse a accepté de lancer l’appel de Colroy. L’étape 1, c’est de se prendre en photo durant la pancarte de la commune. On se prend en photo devant le panneau avec le visuel : Nourriture à partager : Incroyables Comestibles France. Et puis on prend aussi des râteaux, des binettes, des outils de jardinage, des arrosoirs. Et on prend aussi quelques fruits et légumes. Cette étape est très importante parce que c’est le point de départ d’un processus où les citoyens vont changer de regard. Ils vont acter l’intention délibérée d’engager un processus collectif sur le territoire, et cela dans le respect de la loi, dans une démarche de pacification. C’est autorisé à tout le monde de se prendre en photo devant une pancarte. C’est une démarche bienveillante.

On passe ensuite à l’étape 2. On va partager la photo sur les réseaux sociaux, sur un blog, sur un site internet et lancer l’appel aux autres à participer. Donc l’étape 2, c’est de la communication. Aujourd’hui, on la relaie en faisant passer l’information sur le site des « Incroyables Comestibles. France » et à nos amis anglais de Todmorden. Il y a une carte mondiale et, sur cette carte, on place une petite balise de la commune où des citoyens se lancent. On passe du local au global. Les gens se relient entre eux. Si en plus, on associe la presse quotidienne régionale, la radio, les gens autour de vous peuvent découvrir qu’il y a une démarche collégiale et ils proposent de vous rejoindre. C’est ce qui se passe régulièrement.

Ensuite, l’étape 3. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde. On commence par soi-même. Chacun est invité à faire sa part. On met un bac devant la boite à lettres sur l’espace privé ouvert au public. Certaines personnes n’ont pas d’espace devant. Elles placent une jardinière sur le balcon. Dans un logement collectif, il n’y avait devant que 50 cm de terre avec des buissons. Des mamans et des enfants ont planté des framboisiers, avec : « nourriture à partager » et une petite information. Alors des voisins ont demandé : « Qu’est ce qui se passe ? ». « Oui, c’est sympa ! » Les gens se mettent à parler… Voilà l’étape numéro 3. Chacun fait sa part.

On arrive à l’étape 4. On passe à la dimension collective. On va organiser une réunion publique dans la salle des fêtes. On va sur des marchés. On va créer l’événement en allant à la rencontre des autres pour faire monter le mouvement collectif, ce mouvement citoyen. Et quand on arrive à susciter une certaine dynamique dans la commune, généralement les élus en ont entendu parler et souvent les conseils municipaux viennent à la rencontre.

Et dans l’étape 5, on tente de rallier le conseil municipal de manière à ouvrir l’espace public pour transformer la ville en parcours potager libre et gratuit.

Aujourd’hui, neuf mois auprès le début de l’action, les « Incroyables Comestibles » fleurissent partout en France. On enregistre plus d’une action par jour en France et dans le monde. C’est tellement sympathique, c’est tellement efficace, un véritable retour au bon sens de produire et de consommer localement, que parfois, le même jour, tout se met en place jusqu’au maire et au conseil municipal qui viennent en soutien et qui proposent de coopérer ».

François Rouillay nous fait part ensuite de belles expériences dans son département, mais aussi dans d’autres régions de France. Il nous raconte des initiatives en arboriculture pour remettre en circuit des anciennes espèces et créer des vergers citoyens. Il nous rapporte une dynamique à laquelle des enfants participent activement : « Ces enfants ouvrent une voie pour ce nouvel art de vivre, de produire et consommer facilement, de s’entraider, d’être dans un mouvement joyeux et solidaire, intergénérationnel ».

 


 

Changer de système. De la pénurie à l’abondance

 

Dans un contexte de déclin industriel, les anglais à Todmorden ont intitulé le mouvement : « Incredible Edible Unlimited ». Il y a là une ambition : un horizon illimité. « Le cités industrielles en déclin renaissent de leurs cendres et se disent illimitées. La créativité est illimitée. On peut passer d’un système de pénurie à un système d’abondance. Tout cela par un simple changement de regard. Les anglais nous expliquent qu’ils ont quitté la croyance erronée qu’ils étaient victimes de génération en génération, et, du jour au lendemain,  en abandonnant le système de peur de l’autre, de peur du lendemain qui conduit à la loi du plus fort, de la compétition qui, on le voit bien, génère de l’exclusion, on quitte l’ancien système qui ne fonctionne plus et qui est en bout de course pour entrer dans un nouveau système qui est inclusif, accessible à chacun. Les handicapés, les enfants, les personnes âgées peuvent participer de manière simple à créer de l’abondance… C’est facile à comprendre : vous prenez une semence de comestible, vous la plantez dans le sol, la terre vous en rend cent fois plus. Vous en plantez mille, elle en rend cent mille. Et si vous êtes 15 000 à le faire le même jour, qu’est ce qui se passe ? Et bien, c’est ce qui s’est passé à Todmorden. Et aujourd’hui, c’est ce que nous mettons en place dans nos villes : 1 000 pommiers en une journée. Nous invitons les habitants à créer l’abondance sur les territoires. On a une démarche citoyenne qui est très simple : Nourriture à partager… Servez-vous librement ! C’est gratuit ! »

 

Changer de regard

        

Un petit logo représente un haricot qui germe. « C’est une invitation à une prise de conscience. De génération en génération, on nous a transmis cette croyance erronée qui est la peur du manque. Moi-même, j’ai perçu cela. Et donc, j’ai un tas d’exemples. Aujourd’hui, on s’aperçoit que c’est complètement faux. La terre est généreuse. On plante une graine. La terre nous en rend cent fois plus. Quand vous avez changé de regard et que vous avez commencé à faire l’expérience, vous voyez le monde totalement différent ».

Il y a une grande crise économique et financière en Europe. Il y a des collectivités entières avec des taux de chômage très élevés. Des populations ne profitent pas des bienfaits de la terre. « Si vous changez le regard, et que vous faites le lien entre ces populations et la terre, on peut passer de la pénurie à l’abondance. C’est ce que Todmorden a fait puisqu’en 4 ans. Todmorden est arrivé à 83% d’autosuffisance alimentaire. Maintenant, on peut le faire en 10 mois parce que Todmorden partage son expérience gratuitement avec tout le monde.

Le meilleur est à venir. Pourquoi ? Parce que nous avons décidé de le créer et de le vivre ensemble. En nous connectant et en nous reliant les uns aux autres avec la terre, nous en faisons l’expérience ici et maintenant.

 

Les enfants sont nos guides

 

La raison pour laquelle ce mouvement se développe partout et sans frontières, c’est que c’est simple à réaliser et que la terre est généreuse, si simple que même les enfants peuvent le faire.

Et les enfants aiment le faire. On dit que les enfants sont nos guides. Pourquoi les enfants sont nos guides ? Parce que quand vous confiez à des enfants la responsabilité de planter des semences pour faire un jardin à partager, les enfants vont jusqu’au bout.

D’abord, ils s’émerveillent de manière naturelle. Ils s’émerveillent de voir que cela pousse. Ils trouvent cela merveilleux. Ils vont arroser toutes les semaines.

Ce qui est extraordinaire, c’est que pour l’enfant lorsqu’on lui dit, c’est pour partager, il le croit immédiatement. Pour l’enfant, le partage, c’est quelque chose de naturel. L’abondance dans la nature est un phénomène naturel. C’est un changement de regard.

 

Fêter l’abondance. Partager un repas

 

Nos amis anglais nous disent : « Célébrate ! ». Faites la fête de l’abondance. Et, pour cela, il n’y a rien de mieux que de partager des fruits et des légumes, en mangeant ensemble. L’assiette, le repas, c’est ce qui nous unit ». François Rouillay évoque l’expérience des « soupes du partage ». On apporte ce qu’on a. « Ceux qui savent cuisiner vont apprendre aux autres à faire de délicieux potages ».

 

Une économie de proximité

 

Qu’est ce que vont penser les maraîchers locaux ? Vont-ils craindre une concurrence ? « Et bien non, c’est tout le contraire. Actuellement, nous sommes soutenus par les maraîchers locaux parce ce que c’est par le changement de regard qu’on va réactiver les circuits courts ». A Todmorden, l’économie est repartie. On recrée des emplois. Le changement repose sur trois plaques tournantes : la communauté (la participation citoyenne), l’éducation et la pédagogie avec en  priorité les enfants, l’économie locale. Si on relie ces trois pôles, « vous avez un cercle vertueux, un système complètement évolutif et accessible à chacun ».

 

Un horizon nouveau

 

«  La terre peut nourrir tous ses enfants sans problème. On se redonne un avenir. On se recrée un monde du possible, un monde de gentillesse, de bienveillance. Non nous ne sommes pas emprisonnés dans la pénurie. Nous sommes créateurs de ce monde où on peut vivre dans une forme d’abondance partagée.

Pierre Rabhi nous parle de « sobriété heureuse ». Il parle des 3 H : humus, humilité, humanité. C’est cela notre leitmotiv : guérir la terre, recréer l’humus et, en humilité, nourrir l’humanité ».

 

La montée d’une conscience nouvelle

 

Dans notre société en mutation où les menaces abondent, il est bon de mettre en évidence des courants et des mouvements à travers lesquels la collaboration et la solidarité se manifestent (5). Ce sont là des signes qui nous encouragent et nous éclairent. Le mouvement : « Incroyables Comestibles » fait partie de ces changements qui débouchent sur un nouveau genre de vie et qui témoignent d’une transformation en profondeur des mentalités. François Rouillay met en évidence la portée de ce changement. C’est à la fois une nouvelle forme d’économie fondée sur le partage et un nouveau genre de vie. Mais c’est aussi une conception nouvelle du monde. Ici, ce n’est plus la force et l’exclusion qui dominent, c’est la collaboration et l’inclusion (6). Ici l’homme ne se prétend plus maître et seigneur de la nature (7), mais il la respecte et considère avec reconnaissance les bienfaits d’une « terre généreuse » et le potentiel d’abondance qui lui est ainsi offert.

 

Nous voyons également dans ce mouvement une signification spirituelle qui transparaît dans cette interview à de nombreuses reprises. « Comme disait Gandhi, soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde ». Cette réalité spirituelle est particulièrement sensible chez les enfants qui y sont prédisposés (8). François Rouillay nous montre comment les enfants participent avec enthousiasme à ce mouvement : « Ils s’émerveillent de manière naturelle… Pour eux, le partage, c’est quelque chose de naturel. L’abondance dans la nature est un phénomène naturel. C’est cela le changement de regard ».

Toutes ces observations évoquent pour nous le message des évangiles. Jésus ne donne-t-il pas les enfants en exemple ? Ne nous montre-il pas un Dieu qui exprime sa bonté dans la profusion de la nature ? Ne nous invite-t-il pas à une convivialité fraternelle dans des repas partagés ? Certes ce message a souvent été perdu de vue dans un héritage religieux en osmose avec une société menacée par la mort et marquée par la domination, la répression et l’exclusion. François Rouillay évoque le souvenir du manque présent encore aujourd’hui, mais en remontant dans le passé, on y rencontre des famines. Ainsi, si nous vivons aujourd’hui dans une période difficile, il y a néanmoins une évolution des esprits qui permet l’éclosion d’un nouveau genre de vie. Les mentalités évoluent. Ainsi reconnaît-on davantage aujourd’hui les dispositions positives et un chercheur comme Jérémie Rifkin a pu écrire un livre sur la reconnaissance et le développement de l’empathie (9). Si le christianisme occidental a été pollué pendant des siècles par l’idéologie mortifère du péché originel, une transformation intervient là aussi. A cet égard, le livre de Lytta Basset : « Osons la bienveillance » est particulièrement éclairant (10). En prenant en exemple certains épisodes de la vie de Jésus, elle nous montre comment la bienveillance peut s’exercer et se répandre aujourd’hui. Et cette vertu est bien présente dans le mouvement des « Incroyables comestibles ». Dans le contexte de notre réflexion personnelle, nous percevons  dans la dynamique de ce mouvement une inspiration de l’Esprit telle qu’elle nous est décrite par Jürgen Moltmann, théologien de l’Espérance (11). « Etre vivant signifie exister en relation avec les autres. Vivre, c’est la communication dans la communion… L’« essence » de la création dans l’Esprit, c’est la « collaboration » et les structures manifestent la présence de l’Esprit, dans la mesure où elles font reconnaître l’« accord général » ». La création et le développement des «Incroyables comestibles » nous apparaît comme un phénomène émergent. Moltmann apporte un éclairage sur la signification de l’émergence en y voyant un processus d’« auto-organisation » de la vie, un « saut qualitatif ». Il y perçoit «  une présence de l’Esprit divin qui pousse vers la transcendance et qui, dans l’apparition de nouveaux ensembles, anticipe la réalité future dans le Royaume de Dieu ».

Les « Incroyables Comestibles » nous apparaissent comme une remarquable « innovation sociale qui revêt une vraie portée socio-politique et socio-culturelle. Bien sûr, dans la crise de grande ampleur à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, cette approche ne résout pas tous les problèmes. Elle apporte sa part, mais c’est une contribution substantielle. Elle participe à l’apparition d’une nouvelle économie et d’un nouveau genre de vie.  Telle qu’elle nous est décrite, elle apparaît comme « une Révolution tranquille » qui concerne à la fois l’économie, le social et la culture. Mise en évidence vécue et concrète d’une étonnante dynamique,  sens visionnaire, expression chaleureuse, bon sens et sagesse se conjuguent pour faire de cette interview de François Rouillay une ressource particulièrement précieuse,  une source d’enthousiasme dans un temps où nous devons faire face à beaucoup de morosité.

J H

 

(1)            La dynamique intervenue à Todmorden est relatée dans une vidéo sous-titrée en français accessible sur le site des « Incroyables Comestibles » http://lesincroyablescomestibles.fr

(2)            Les Incroyables Comestibles. Plantez des légumes. Faites éclore une révolution. L’incroyable histoire de Todmorden. Préface de François Rouillay. Postface de Gilles Daveau. Actes Sud/Colibris, 2015. Ce livre, traduit de l’anglais, relate l’histoire de Todmorden, mais, à travers la contribution de François Rouillay, il rend compte brièvement de l’histoire du mouvement en France et nous donne un état de la situation actuelle comme sa présence active dans quelques villes comme Albi, Bayonne, Besançon et La Rochelle.

(3)            Site des « Incroyables Comestibles » : http://lesincroyablescomestibles.fr

(4)            Interview de François Rouillay en vidéo (Le Chou Brave) : https://www.youtube.com/watch?v=ZfFbD9pBREA

(5)            Des courants et des mouvements novateurs porteurs de collaboration et de solidarité. Sur ce blog : « Une révolution de « l’être ensemble ». « Vive la co-révolution. Pour une société collaborative » (Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot) : https://vivreetesperer.com/?p=1394  « Pour une société collaborative » (Pippa Soundy) : https://vivreetesperer.com/?p=1534  Anne-Sophie Novel, militante écologiste et pionnière de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1975       « OuiShare, communauté pionnière dans le champ de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1866 « Une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable » (Myriam Bertrand) : https://vivreetesperer.com/?p=1780 « Thomas d’Ansembourg : un citoyen pacifié devient un citoyen pacifiant » : https://vivreetesperer.com/?p=2156   « Discerner les voies pour une société plus humaine (« Les voies d’espérance ») » : https://vivreetesperer.com/?p=1992 « Appel à la fraternité » : https://vivreetesperer.com/?p=2086

(6)            « Dedans… Dehors ! Face à l’exclusion, vivre une commune humanité » : https://vivreetesperer.com/?p=439 « Dedans… Dehors ! Un chemin de liberté (Philippe Molla) : https://vivreetesperer.com/?p=444

(7)            « Vivre en harmonie. Ecologie, théologie et spiritualité (Jürgen Moltmann) » : https://vivreetesperer.com/?p=757

(8)            Sur le site de Témoins : « L’enfant est un être spirituel : une prise de conscience révolutionnaire  (Rebecca Nye) » : http://www.temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1106:l’enfant-est-un-être-spirituel&catid=14:developpement-personnel&Itemid=84        Sur ce blog : « L’enfant : un être spirituel » : https://vivreetesperer.com/?p=340

(9)            Sur le site de Témoins : « Vers une civilisation de l’empathie. A propos du livre de Jérémie Rifkin. Apports, questionnements et enjeux » : http://www.temoins.com/etudes/recherche-et-innovation/etudes/vers-une-civilisation-de-lempathie-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkinapports-questionnements-et-enjeux

(10)      Sur ce blog : « Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand. (Lytta Basset : Osons la bienveillance » : https://vivreetesperer.com/?p=1842

(11)       La pensée de Jürgen Moltmann est présenté sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com   Les citations présentes dans cet article sont extraites du livre : « Dieu dans la création » (Cerf, 1988) : p 15 et 25. Et de « Ethics of hope » (Fortress Press, 2012) p 126.