par jean | Déc 26, 2016 | ARTICLES, Vision et sens |
« Chaque enfant apporte avec lui un nouveau commencement de vie dans le monde et se développe dans l’aurore de la plénitude à venir. S’ils sont des créatures de Dieu, ils sont créés pour cet avenir de sa création. Il faut donc considérer et accepter les enfants dans cette dimension transcendante où ils peuvent être eux-mêmes et se développer par eux-mêmes…Chaque enfant apporte avec lui quelque chose de nouveau dans le monde et ce renouvellement de la vie nous permet d’espérer quelque chose du royaume de paix promis avec sa plénitude de vie. « Les enfants sont différents », déclare à juste titre Maria Montessori en faisant référence à Emerson : « L’enfant est l’éternel Messie qui revient sans cesse dans l’humanité déchue pour la conduire vers le royaume des cieux » (1)
Dans son livre : « De commencements en recommencements », Jürgen Moltmann consacre ainsi son premier chapitre à « La promesse de l’enfant » (1) La reconnaissance du potentiel spirituel de l’enfant est une des découvertes de notre époque (2). La parole de Jésus, longtemps méconnue, est à nouveau entendue (3). Une bonne nouvelle à évoquer en ce temps de Noël que l’on aime recevoir comme un temps de nouveauté et de promesse.
J H
(1) Jürgen Moltmann. De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte temps présent, 2012 (Citation : p 28) https://vivreetesperer.com/?p=572
(2) « L’enfant, un être spirituel » : https://vivreetesperer.com/?p=340 Le livre de Rebecca Nye est maintenant traduit en français et publié sous le titre : « La spiritualité de l’enfant » : http://www.temoins.com/lenfant-est-un-etre-spirituel/
(3) « Découvrir la spiritualité des enfants. Un signe des temps ? » http://www.temoins.com/decouvrir-la-spiritualite-des-enfants-un-signe-des-temps/
par jean | Juil 10, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie |
Ethique, communication et potentiel humain
Myriam est coach marketing. Elle conseille des entrepreneurs, des coachs, des consultants dans leur démarche marketing.
Sur son site : MonCoachMarketing.com (1), Myriam présente ainsi son approche de travail :
« Ma passion, c’est de collaborer avec mes clients pour les aider à libérer leur potentiel ;
C’est de leur dévoiler comment identifier et communiquer sur leur cœur d’expertise, sur ce qui fait qu’ils sont uniques ;
Ce qui me motive : transmettre cette passion pour communiquer au delà de leurs produits, sur les bénéfices qu’ils ont et ce que perçoivent leurs clients.
C’est de les aider à se connecter de façon crédible, authentique et impactante avec leurs futurs clients et partenaires…
De plus, je m’engage à mettre à votre service, avec excellence, mon propre potentiel, mes dons, mes talents et à toujours agir dans un respect réciproque et en cohérence avec mes valeurs.
Je vous accompagne dans votre démarche marketing. Alliant professionnalisme et valeurs humaines, ma méthode se base sur la capitalisation de vos acquis (tant professionnels que personnels), sur l’identification de vos freins et la définition d’actions concrètes qui nous conduisent sur le chemin de la réussite ».
Les témoignages qui figurent sur le site de Myriam, montrent comment sa démarche est reçue et correspond aux désirs de certains de ses clients :
« Myriam m’a fait réaliser que le marketing, c’est un état d’esprit :
Voilà comment je le résume : Viser la cohérence entre l’identité et l’image que l’on veut envoyer ou encore être au dedans ce que l’on prétend être au dehors. De quoi méditer, n’est-ce pas ?
Le marketing est une étape primordiale. Ce qui, pour moi, était au départ brouillon et confus, est devenu clair et précis en trois rendez-vous.
Sans l’accompagnement marketing, il est évident que j’aurais certainement mis plus de temps à y arriver, voire pas du tout ! »
Oly Auger
« Je croyais réfléchir et faire sérieusement le tour de mes problèmes. J’avais l’impression parfois de tourner en rond, de résoudre un problème pour le voir réapparaître un peu plus tard. J’aurais du me douter que je n’allais pas au fond de certaines choses, mais je ne m’étais pas rendu compte à quel point cela impactait ma manière de faire, donc mes résultats.
Myriam m’a montré comment j’escamotais certaines questions, comment j’évacuais certains problèmes en pensant les avoir traités. Elle ne me l’a jamais dit aussi directement, mais sa façon de revenir à l’essentiel, de toujours me ramener au cœur du sujet, m’a fait voir à quel point il est difficile de se poser à soi même les bonnes questions… et d’y répondre.
Même si j’étais parfois agacé, j’ai beaucoup apprécié son savoir-faire. Elle comprend votre problématique, mais surtout elle sait vous relancer jusqu’à ce que vous vous soyez posé la bonne question et jusqu’ ce que vous ayez apporté la réponse qui vous satisfait (vous, pas elle). Avec Myriam, mon niveau d’exigence est monté de plusieurs crans et grâce à cela, mes résultats se sont nettement améliorés. »
Etienne
Myriam nous dit comment elle s’est acheminé vers ce travail qui la passionne…
Petite, déjà, j’aimais aider les autres. Écouter, aider à trouver des solutions, transmettre… Lorsque j’ai fait mes études aux États Unis, ce qui me passionnait c’était ce qui touchait à l’enseignement et au »counseling » (la relation d’aide). De retour en France, je ne souhaitais pas entrer à l’éducation nationale, et je ne connaissais pas de formation, en 1984, pour continu mes études en relation d’aide…
Je me suis donc dirigée vers une filière plus “traditionnelle” en entreprise. Assistante de direction puis administration des ventes. Au bout de quelques années, je me suis retrouvée dans une entreprise de l’industrie papetière ou j’ai appris le marketing et la communication. J’y suis restée près de 20 ans, et mes expériences de responsable communication et de chef de produit sont aujourd’hui très précieuses pour moi. J’ai également pu suivre une formation longue de formateur.
Lorsque j’ai bénéficié d’un plan social, l’année de mes 40 ans, c’était le bon moment pour faire le point et savoir ce que je voulais vraiment dans la vie… De rassembler ce que je savais faire, ce que j’aimais faire, et surtout de voir comment je pouvais donner un sens a ma vie professionnelle afin qu’elle soit en cohérence avec mes valeurs chrétiennes, mon besoin de servir, mon besoin profond de travailler avec des personnes pour qui l’authenticité est également important. J’avais besoin de sentir que ma contribution faisait une différence dans la vie d’autrui.
La formation, oui, ça en faisait partie. Mais quoi d’autre ? Ca n’était pas suffisant pour moi. J’ai suivi la formation de relation d’aide de Jacques Poujol, pendant 3 ans. Cela m’a beaucoup apporté au niveau personnel, d’autant plus qu’à 40 ans, on n’a pas la même approche de la vie qu’à 20 ans.
Je sentais que je commençais à m’aligner avec moi-même…
Et pendant la 3ème année de cette formation, j’ai également suivi une formation certifiante de coach… Cela m’a permis encore plus de m’aligner avec mes valeurs profondément ancrées dans ma foi en Dieu, dans ce besoin d’aider et me mettre au service d’autrui…
Mais comment faire concrètement ? Comment capitaliser sur 20 ans d’expérience tout en restant cohérente avec ma mission de vie, mes valeurs, le service, la créativité, l’efficacité, l’authenticité ?
Comment donc allier le marketing et le coaching ?
Telle qu’elle présente son travail et telle qu’elle le vit, l’approche de Myriam s’inspire d’un ensemble de valeurs. Comment cette « alchimie » s’est-elle opérée ? Quelle en est la dynamique ?
“Comme le dit Oly dans son témoignage ci-dessus, je l’ai aidée à comprendre que le marketing est un état d’esprit, une attitude qui met le Client au centre. Et si on remplace le mot »client » par »autrui » ??
C’est là ou se trouve l’un des secrets de cette alchimie.
C’est pourquoi j’ai commencé à développer le programme de »marketing de soi ». Je sais, le mot »marketing » est souvent perçu avec un connotation négative. Or tout dépend ce que l’on en fait…
L’approche est justement d’être à l’écoute, d’aller au devant du client (d’autrui :), de connaître ses frustrations et de lui montrer qu’il existe une solution… C’est ce marketing authentique qui me passionne.
Dans »le marketing de soi », que j’ai ensuite décliné en »marketing de l’entrepreneur », »marketing du coach », »marketing du consultant », la démarche est la même : identifier son cœur réel d’expertise, ses valeurs profondes, sa »mission ». Et le communiquer clairement, avec authenticité. Être vrai, rayonner son message…
Libérer son potentiel…
Et communiquer de façon crédible et authentique… “
Contribution de Myriam Vandenbroucque
(1) http://moncoachmarketing.com/
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Beauté et émerveillement, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Nous nous trouvons souvent confrontés à une ambiance où l’expression du négatif l’emporte. Différents sentiments s’y manifestent. Ce peut être la crainte lorsqu’on se décharge, sans contrepartie de mauvaises nouvelles et, parfois, avec force détails. C’est une absence d’horizon, un avenir bouché. Tous les maux de la terre, certes bien réels, affluent. Parfois on regrette le passé. Tout va mal. Tout va plus mal. Et puis, chacun pour soi. Cela se dit rarement, mais cela se pratique : égoïsme et cynisme. Bien sûr, là où une foi ou un idéal se manifestent, l’ambiance est autre. Mais, même là, on observe parfois un repli sur son propre milieu : le bien au dedans, le mal et le danger au dehors.
Ce propos est caricatural. Et d’ailleurs, le mal existe. Il est là et bien là. Cette réalité appelle mise en garde, lutte et pour les chrétiens, intercession. Simplement, partout où nous constatons une expression commune d’empathie, de sympathie et de paix, nous pouvons dire qu’il y a là ce qui permet aux gens de vivre et à la société d’être humaine, au bon sens du mot. Et d’ailleurs, qui ne verrait pas le positif, non seulement dans l’attention que tant de gens se portent dans la vie quotidienne, mais aussi dans des mouvements qui s’expriment à grande échelle dans notre société : l’entraide qui se déploie dans un grand nombre d’associations humanitaires, le désir de beauté qui fait le succès des expositions, une nouvelle sociabilité qui s’esquisse notamment sur internet, et bien d’autres tendances positives. Apprenons à voir le positif dans l’offre « mélangée » des médias. Mais n’y aurait-il pas aussi des lieux de rencontre où on puisse, à certains moments, partager ce qui est bon et beau et s’en réjouir ensemble ?
Nous rapportons ici une expérience. Pendant quelques années, dans une association, des rencontres ont été organisées pour permettre un partage des expériences positives de chacun. Ainsi, les participants exprimaient des expériences de tout genre, ce qu ‘ils avaient vécu de beau et de bon. Ce pouvait être l’émotion ressentie à la vue d’une peinture, l’appréciation d’un livre ou d’un film, l’harmonie perçue à travers tel chant ou telle musique, la joie d’une compréhension nouvelle de la société ou de la nature, mais aussi un moment de bonheur au quotidien, l’émotion ressentie en présence d’un paysage, une expérience spirituelle ou l’expression d’un vécu relationnel bienfaisant. Et cette énumération n’a pas de limites.
Chacun pouvait donc participer selon son désir en exprimant ainsi ce qui lui tenait à cœur, mais aussi en écoutant tout simplement et en goûtant le bonheur de ce partage. Chacun avait son chemin, son itinéraire. Chacun était respecté dans son mouvement et sa recherche.
Explicitement , cette rencontre était organisée par des chrétiens, si bien qu’il était reconnu qu’à certains moments, dans un chant ou dans une prière, une louange s’exprimait. C’était une expression de reconnaissance envers « l’Esprit qui donne la vie » et en « Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17.27). Et ce Dieu là ne fait pas de forcing et respecte le cheminement de chacun.
Il y avait là une ambiance conviviale et joyeuse qui faisait écho à ce que, dans les premiers temps du christianisme, un apôtre a exprimé en considérant ce qui était positif dans la société de son temps, elle aussi aux prises avec bien des déformations et même des dépravations. Paul écrivait ainsi aux chrétiens : « Que tout ce qui est bon et digne de louange, tout ce qui est vrai, respectable, juste, pur et honorable soit l’objet de vos pensées » (Epitre aux Philippiens 4.8).
Ce que nous vivons déjà sur un certain registre, pourquoi ne pas le partager dans des rencontres comme celles que nous venons de décrire ? La situation peut varier. Elle est peut être très informelle, par exemple une soirée entre amis où on prend plaisir à partager de belles et bonnes choses. Le cadre lui-même peut comporter de nombreuses variantes en particulier dans le degré de l’expression de foi qui pourrait aller jusqu’à la mise en œuvre d’un culte où l’Esprit s’exprime à partir de l’expérience apportée et partagée comme des paroles bibliques qui se présentent. Comme dans une oeuvre musicale, il y a des notes multiples. On peut aussi prendre part à des processus analogues dans des contextes purement séculiers. Quoiqu’il en soit, sachons être attentif. « L’essence de la création dans l’Esprit est la collaboration » (Jürgen Moltmann). « Tout ce qui monte, converge » (Teilhard de Chardin).
JH
Sur ce blog : Vivre en harmonie
Sur le site de Témoins, la vie d’un groupe de partage : Un air de liberté. Conversation avec Frédérique. https://www.temoins.com/un-air-de-liberte-entretien-entre-frederique-ivulski-et-jean-hassenforder/
par jean | Avr 2, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation |
Hélène est professeur. Elle me rapporte les difficultés vécues par une de ses collègues.
Jeune « prof », Isabelle vient d’arriver dans un établissement expérimental qui se veut exigeant. Quelque part, elle ne se trouve pas soutenue. En tout cas, elle se trouve en situation difficile en raison d’un problème de santé. Il y a quelques mois : extinction de voix et laryngite : traitement classique avec antibiotiques, congé de maladie. Rétablissement, puis rechute. Même traitement…et puis encore rechute…Dans ce contexte, sa vie professionnelle est contrariée, sinon compromise.
Hélène est amicale et attentive. Elle encourage Isabelle. Elle cherche à l’aider. Elle sait que sa situation n’est pas facile et qu’elle donne même une occasion à tel ou tel collègue de manifester, à son égard, une forme d’agressivité. Elle ne serait pas à la hauteur ! La présence amicale d’Hélène soutient Isabelle.
Et pourtant, Hélène se rend compte des limites de son aide. En effet, les problèmes de santé que rencontre Isabelle peuvent être envisagés dans différentes dimensions : physique, psychologique, spirituelle. Ils sont liés à un environnement.
D’après de nombreux exemples rapportés aujourd’hui par la presse, on sait combien le stress peut aujourd’hui se manifester dans des situations de travail. L’individu est soumis à de fortes attentes auxquelles il n’est pas toujours capable de faire face. C’est dire la responsabilité de l’encadrement. Qu’en est-il dans l’Education Nationale ?
Il y a aussi une responsabilité de la médecine classique. Trop souvent, elle s’arrête au symptôme et cherche uniquement à y remédier. Une pathologie : un médicament. On oublie la dimension globale de l’organisme. Dans un livre récent sur « la médecine personnalisée » (1), les auteurs donnent un bon exemple : des otites à répétition chez un jeune enfant. Le médecin soigne l’oreille, mais cela ne suffit pas, car la congestion est en lien avec l’état général. On a besoin d’une médecine « holistique », intégrative. Et puis, il y aussi la dimension psychosomatique des troubles de santé. Est-elle vraiment prise en compte ?
Il y a également un lien entre affect psychologique et vie spirituelle. Comme chrétienne, Hélène sait combien la relation avec une présence aimante de Dieu change notre attitude. A maintes reprises, elle a expérimenté l’aide reçue en réponse à la prière. Aujourd’hui, beaucoup de gens ne sont pas « religieux », mais ils sont en chemin, en attente de découvertes spirituelles. Directement ou indirectement, ils peuvent entendre le témoignage d’Hélène. Mais comment aller plus loin ? Dans quel environnement social, peuvent ils être accueillis dan une vraie convivialité, dans le respect et en toute liberté ? Hélène se rend compte que, dans bien des communautés, les mentalités restent encore très étroites. Et, par exemple, si Isabelle vit en couple avec un compagnon, dans une démarche commune d’amour réciproque, cette situation échappe à la compréhension de certains milieux pour lesquels seul le mariage classique est légitime. Comment pourrait-elle être accueillie dans une communauté de ce type !
Nous vivons dans un monde en pleine mutation culturelle. Dans beaucoup de domaines, les institutions peinent à suivre. C’est ce qu’on peut entrevoir à travers la situation d’Isabelle.
Alors sur tous les plans, entraidons-nous et entraidons-nous en réseau ! Cherchons ensemble les réponses à nos besoins ! Partageons les bonnes ressources, les bonnes adresses, le recours aux personnes dignes de confiance
Qu’il en soit de même sur le plan de la vie chrétienne. « Faisons Eglise » en réseau ! Développons et partageons des expressions nouvelles de la vie en Christ (2). Accueillons-nous les uns les autres en dehors de tout esprit de frontière ! Reconnaissons la dynamique de l’Esprit qui donne la vie ! (3)
JH
(1) Lapraz (Dr Jean-Claude), Clermont-Tonnerre (Marie-Laure de). La médecine personnalisée. Retrouver et garder la santé. Odile Jacob, 2012. Sur ce blog : Médecine d’avenir. Médecine d’espoir.
(2) On trouvera à ce sujet des réflexions et des témoignages sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/index.php… Par exemple : « Au milieu du tumulte de la ville « http://www.temoins.com/innovations/interview-d-eve-soulain.html et « l’expansion actuelle des « fresh expressions » http://www.temoins.com/innovations/l-expansion-actuelle-des-fresh-expressions-en-grande-bretagne-un-phenomene-impressionnant.html. Voir aussi sur ce blog : « Ensemble, en chemin (septembre 2011)
(3) http://www.lespritquidonnelavie.com/
par jean | Nov 12, 2012 | ARTICLES, Emergence écologique, Hstoires et projets de vie |
A la recherche d’une humanité plus solidaire.
Dans ce monde fragile et instable, le rôle des Etats-Unis d’Amérique, qui reste la première puissance mondiale, est évidemment considérable. Ainsi, dans une planète, de plus en plus interdépendante, l’élection du président des Etats-Unis retient aujourd’hui l’attention de tous les habitants du monde, au moins de ceux qui ont conscience de cette interrelation. Ainsi, avions-nous vécu avec consternation la défaite d’Al Gore face à George W. Bush, il y a douze ans. Nous avions comme un pressentiment que ce choix du peuple américain était dangereux. Hélas, la guerre d’Irak a suivi.
Ainsi, avons-nous salué la victoire de Barack Obama en 2008 avec d’autant plus d’enthousiasme qu’à notre sens ce choix ouvrait un nouvel horizon pour les Etats-Unis et pour notre planète. Dans cette « nation-monde » que sont devenus les Etats-Unis, microcosme de notre univers par la participation de cultures issues de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie, cette élection marquait en effet une grande victoire contre la discrimination raciale et ouvrait un chemin vers la « modernité métisse » dont nous parle Jean-Claude Guillebaud dans une belle analyse du monde nouveau qui s’annonce (1). Dans le même mouvement, la politique internationale des Etats-Unis retrouvait le sens du respect mutuel. C’était aussi une victoire de valeurs qui élargissent la vie démocratique en mettant l’accent sur la solidarité dans la lutte contre des inégalités qui engendrent le malheur de beaucoup de gens et le désordre dans la société et dans l’économie. C’était aussi une prise de conscience écologique, le souci d’assurer le respect de la nature et la survie de la planète. Nous nous sommes expliqué sur la manière dont nous avons perçu le grand tournant qu’a été l’élection de Barack Obama. (2)
Depuis, les années ont passé, avec tout un lot de désillusions. Les commentateurs ont mis en évidence les limites de l’action engagée par ce président. Mais celui-ci a du faire face à la grande crise économique et aux forces conservatrices qui ont fait barrage dans d’autres instances. On peut enregistrer des désaccords, constater un passif, mais la longue bataille pour un élargissement de la protection de la santé et la relative victoire qui a été remportée, ont manifesté la persévérance de ce président. Et lorsque, à l’occasion de cette campagne, on peut prendre du recul, il apparaît que Barack Obama a poursuivi un dessein dans un contexte difficile avec les erreurs humaines qui sont le lot de chacun.
Ainsi, sans parti pris et sans nous attacher au détail d’un programme sur lequel nous n’avons pas à nous prononcer, nous avons à nouveau considéré les enjeux. Un examen des forces en présence nous a rappelé le clivage qui existe dans ce pays entre un choix de solidarité sociale et un individualisme conservateur. Et dans une relation profonde avec le message de l’Evangile, nous ne pouvons approuver un socle de pensée que l’on pourrait exprimer dans les termes : « Chacun pour soi et Dieu pour tous » !
Lorsqu’on considère la motivation de Barack Obama, on constate à travers son parcours et son expression qu’il est imprégné des paroles du Christ qui nous appelle à porter attention aux pauvres et aux déshérités (3). Bien sûr, en admettant que le message chrétien peut être interprété avec des accents différents, nous sommes néanmoins attristé que Barack Obama suscite tant d’allergie dans plusieurs milieux chrétiens américains (4). On peut entendre en partie cette méfiance comme l’expression d’une mentalité qui est attachée à l’ordre et à l’autorité. A propos de cette élection, un commentateur chrétien, Jay Butcher (5), rappelle les paroles de Jésus sur l’exercice du pouvoir : « Vous savez que les chefs de nations les tyrannisent et que les grands les asservissent. Il n’en sera pas de même parmi vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur » (Matthieu 20 . 25-26). Lorsque nous regardons la personne de Barack Obama, sa sensibilité (6), son empathie, son respect vis à vis des autres, son intelligence compréhensive, on se dit qu’à sa mesure et dans son contexte, il s’efforce de suivre une éthique caractérisée par une attention à l’autre et un esprit de service. Ainsi, dans l’humanité qui se révèle à travers son parcours, on peut dire de lui qu’il est « un homme de bonne volonté ». C’est un encouragement dans la recherche d’un monde plus humain et plus solidaire.
J H
(1) Guillebaud (Jean-Claude). Le commencement d’un monde. Vers une modernité métisse . Seuil, 2008. Mise en perspective : «Vers une modernité métisse » http://www.temoins.com/societe/vers-une-modernite-metisse-le-commencement-d-un-monde-selon-jean-claude-guillebaud./toutes-les-pages.html
(2) « Le phénomène Obama . Un signe des temps » http://www.temoins.com/societe/le-phenomene-obama.-un-signe-des-temps/toutes-les-pages.html
(3) Pendant la campagne, un site : « People of faith for Obama » a exprimé l’inspiration spirituelle du candidat : « Le président Obama est un chrétien engagé (« committed christian ») qui sait que la foi et les valeurs ne sont pas seulement un ancrage personnel. Elles sont aussi une force puissante pour le bien commun ». Ce texte met l’accent sur la solidarité et l’attention pour les plus défavorisés. Voir la vidéo… http://www.barackobama.com/people-of-faith/ Diana Butler Bass, historienne, sociologue et théologienne, décrit Barack Obama comme témoignant d’une foi chrétienne où convergent la conviction passionnée de l’église afro-américaine, l’ouverture oecuménique du protestantisme contemporain et le christianisme social qui remonte à la fin du XIXè siècle. C’est une synthèse originale. http://www.freerepublic.com/focus/f-news/2948039/posts
(4) Un site : « Pew forum of religion and public life » est une source régulière d’information statistique et sociologique sur les attitudes religieuses et la vie publique. La répartition des votes n’a pas beaucoup changé depuis la dernière élection présidentielle. Le candidat républicain recueille une majorité substantielle de votes chez les évangéliques blancs et chez les pratiquants assidus. Obama recueille une majorité substantielle de votes chez les protestants noirs, les catholiques hispaniques, les juifs et les personnes sans affiliation religieuse. http://www.pewforum.org/Politics-and-Elections/How-the-Faithful-Voted-2012-Preliminary-Exit-Poll-Analysis.aspx
(5) «The best is yet to come » par Jay Butcher, du « London Institute for Contemporary Christianity. http://us5.campaign-archive1.com/?u=2d890204e49f49d788e3a0b12&id=d46d3887bd&e=6d2a513188
Cette sensibilité se manifeste dans une vidéo émouvante où Obama, remerciant ses jeunes supporters, essuie quelques larmes : http://www.youtube.com/watch?v=6pB6vqb2fnY