Philippe Molla, un ami de Jésus

 

Si je suis debout, c’est grâce à l’Evangile !

 

Il y a quelques années, j’ai reçu un appel téléphonique de Philippe Molla qui m’appelait au cours d’un déplacement professionnel. Dans une période difficile marquée par la solitude d’un récent veuvage, cette reprise de contact m’est apparue comme un don providentiel. Car, après plusieurs années où notre relation s’était interrompue, l’amitié était là, immédiate et source de compréhension réciproque. Et puis nos conversations sont devenues quasiment hebdomadaires au rythme des déplacements professionnels de Philippe, et chacun pouvait y exprimer ses joies et ses peines, ses questions et ses découvertes. Nos vies quotidiennes étaient bien différentes, mais nous pouvions partager nos préoccupations dans un partage et dans une prière commune. Quelle grâce !

Un jour, la conversation s’est interrompue. Le 16 décembre 2014, j’apprend qu’en fin de nuit, sur le plateau de Langres, en se rendant à son travail d’Alsace à la région parisienne, Philippe a été  tué dans un accident de la route. J’ai reçu cette nouvelle comme un tremblement de terre. Je pensais à Philippe, à Martine, son épouse et à leurs cinq enfants. Et, pour moi, qui recevait tant de ces partages, la sonnerie du téléphone ne retentirait plus. Il n’y aurait plus ce moment de proximité, de compréhension réciproque, de prière, source d’encouragement et de paix.

Et pourtant, si la conversation est interrompue, je reçois toujours le message qui inspirait Philippe : la présence de Dieu dans la vie quotidienne. Je peux revivre ces moments. Et puis, il n’y a pas un mur de séparation entre Philippe et nous. Si sa présence physique nous est retirée, si la communication verbale n’est plus possible, je crois qu’en la présence de Dieu, la communion se poursuit (1). Les compagnons de Jésus, éclairés par l’Esprit, après sa mort et sa résurrection, ont, dans l’Esprit, approfondi leur compréhension du message de Jésus. De même, aujourd’hui, je commence à percevoir plus clairement le sens du message de Philippe.

 

Quel a été le chemin de Philippe ? A plusieurs reprises, Philippe a raconté combien il avait souffert de l’influence d’un milieu où la religion se vivait trop souvent en terme de conditionnements. Voici quelques lignes significatives d’un mail envoyé le 6 novembre 2013 : « Après avoir été touché par l’amour de Jésus à l’âge de cinq ans (1975), mon but était de plaire à Dieu. J’ai reçu cette foi inaltérable en Jésus-Christ . Mais je me suis construit dans une croyance admise, « l’opinion » du milieu chrétien où j’ai grandi « sous l’emprise des idées reçues ». Sans m’en rendre  compte, j’ai reçu une éducation de ce fruit défendu : bien/mal. Je me suis donc identifié à ma capacité de faire le bien ou pas. Aimer ne puise pas sa source dans l’arbre du bien ou du mal. Notre prochain ne supporte pas un robot qui a un programme amour. Notre prochain est, comme nous, œuvre d’art signée de la main du Maître. Il ne change intérieurement que par l’Amour. J’ai été éduqué dans la loi…. Cela ne m’a jamais permis de changer intérieurement, mais m’a amené à soigner l’extérieur. Les seules fois que j’ai changé intérieurement, c’et quand l’amour de Jésus-Christ a percé mon coeur… ». Le parcours de Philippe est présenté dans un article publié sur le site de Témoins : « Philippe Molla, témoin de l’amour de Jésus pour les gens d’aujourd’hui, notre ami, notre frère » (2).

 

Aujourd’hui, je repense à nos conversations. Je relis nos échanges de mails. En raison de sa conscience du dévoiement de certaines attitudes religieuses, Philippe s’était écarté de ceux qui les entretenaient. Il se posait beaucoup de questions sur les origines de ces attitudes, notamment dans l’usage des Ecritures. Mais il était enraciné dans une relation avec Jésus et Abba, notre bon Père céleste. De temps en temps, il envoyait des messages spirituels à ses amis, qui témoignaient de son enracinement et du fruit qui en ressortait : une attitude d’écoute et d’amour à l’égard d’autrui.

Dans un message envoyé à quelques amis, le 22 septembre 2014, Philippe pose la question : « Je me laisse attirer ou je me laisse convaincre ? ». Jésus n’impose pas une doctrine. Il attire les êtres par sa présence :

« Jean 6.44 :

« Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire (helkuo) et je le ressusciterai au dernier jour ».

Jean 12.32 :

« Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai (helkuo) tous les hommes à moi ».

Attirer, helkuo en grec. On pourrait le traduire : être attiré par une puissance intérieure.

Le propre d’un enfant est d’être attiré par une puissance intérieure. En grandissant, on peut lui construire une échelle de valeurs. Après cela, se laisse-t-il attirer ou convaincre ?

La particularité de Jésus dans sa communication : une communication qui libère, qui attire.

Il ne cherche pas de la reconnaissance auprès des hommes.

Il ne juge pas, mais rapproche le royaume des Cieux tout près des hommes pour que les hommes aient la capacité de juger eux-mêmes.

Il ne rentre pas (ne se cache pas) dans une fonction pour imposer une autorité « spirituelle » ou « sacerdotale ». Une autorité ne se démontre pas, ne s’argumente pas, c’est un don. Il ne menace pas pour susciter la crainte, mais dit la vérité.

D’abord, Jésus se construit dans sa relation avec son Père. Il reçoit l’amour. Il est rempli pour déborder. De ce fait, dans sa relation à l’autre, il n’attend pas d’être reconnu, d’être accepté et ne démontre aucune autorité. Son prochain ne se sent pas piégé, ni contraint. Il n’y a aucune ombre empêchant quelqu’un de se sentir libre pour être attiré par une puissance intérieure.

Jésus se sent rempli et comblé quand il est accueilli par un enfant, une femme, un homme sans imposer quoique ce soit : la raison d’être de l’amour ».

 

Evidemment, la présence et l’œuvre de Jésus se poursuit aujourd’hui à travers sa résurrection.  Dans un message envoyé à ses amis le 29 mars 2012,  Philippe évoque les conséquences de la résurrection à travers des textes bibliques et une incitation chaleureuse :

Jérémie 31.33 :

« Le Seigneur déclare encore : Voici l’alliance que je vais établir avec le peuple d’Israël à ce moment là.  Je mettrai mes enseignements au fond d’eux-mêmes. Je les écrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple ». Le Seigneur déclare : « Personne n’aura plus besoin d’instruire son prochain ou son frère en disant : « Connaissez le Seigneur ». En effet, tous me connaîtront, du plus petit jusqu’au plus grand . Je pardonnerai leurs fautes et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ».

Parole de Jésus-Christ :

« Le Père enverra en mon nom l’Esprit Saint, celui qui doit vous aider. Il vous enseignera tout et il vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14.26)

Commentaire de Philippe à ses amis :

Recherchons notre Parole personnelle que notre Papa céleste veut inscrire avec amour et délicatesse, sans convaincre ni argumenter ».

En relisant les messages d’encouragement que Philippe m’a envoyé durant des années, je retrouve la même capacité de parler naturellement de Jésus et du Père :

« Je te souhaite une année de renouveau portée par l’amour et la douceur de Jésus dans tous tes projets » (mail 1er janvier 2014).

« Je te souhaite un week-end dans la paix et l’amour du merveilleux papa qui nous révèle que nous sommes une créature merveilleuse remplie de trésors cachés » (mail 24 janvier 2014).

Oui, à travers ces messages, je perçois la présence du Christ à travers l’expression de Philippe et je rend grâce.

 

Un soir de septembre 2014, dans une conversation téléphonique avec Philippe, je me sentis incité à interviewer Philippe sur le fondement de sa foi en vue d’en faire part aux amis de ce blog. Je n’ai pas immédiatement retranscrit mes notes et j’ai égaré les dernières lignes, mais voici le message que Philippe nous donne en partage :

« Si je suis debout aujourd’hui, c’est grâce à l’Evangile.

Ce qui m’a bouleversé dans l’Evangile et que je n’ai pas trouvé ailleurs, c’est un homme qui montre qu’il a un certain pouvoir. Il ne l’utilise pas pour lui, mais pour les gens qui l’entourent. Il aurait pu faire une démonstration de son pouvoir auprès des hommes du pouvoir religieux, du pouvoir romain et il n’en fait rien. Il n’est pas impressionnant aux yeux des hommes comme les stars d’Hollywood, mais il impressionne parce que le pouvoir écrasant de vie et de mort qu’il a en face de lui, n’a aucune prise sur ses choix. Et d’ailleurs, cela déstabilise Ponce Pilate. Et c’est là un personnage que je n’ai trouvé dans aucune histoire.

En ce Jésus, j’ai trouvé un ami qui, dans des situations très difficiles, m’a toujours communiqué la non crainte, qui m’a permis quand je me suis trouvé au pied du mur, de continuer tranquillement quoiqu’il arrive. Bien sûr, mon corps sensible est facilement troublé. Mais j’apprend à ne pas dépendre des circonstances. Bien sûr, cela m’arrive de me laisser piéger par la crainte, mais de m’entretenir avec mon ami me permet de prendre du recul par rapport aux situations. Avant, on m’apprenait à rechercher une certaine « perfection spirituelle » et maintenant je découvre le chemin de la nature. Je ris de mes imperfections, de mes sottises et, si elles sont blessantes, je l’accepte. J’apprend à être une personne responsable. J’apprend à être au cœur de la situation que je vis. J’apprend à ne plus fuir… ».

Philippe, naturel, authentique dans sa vie spirituelle comme dans son écoute des autres. C’est le fruit d’une relation avec Jésus exprimable et exprimée . Philippe, ami de Jésus. Je relis cette Parole en Jean : « Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, mais je vous ai appelé amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père… Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres (Jean 15 15-17).

En Dieu, communion d’amour, avec nous, Philippe, ami de Jésus.

 

J H

 

1 « Une vie qui ne disparaît pas » : https://vivreetesperer.com/?p=336

« Sur la terre comme au ciel » : https://vivreetesperer.com/?p=338

« Une dynamique de vie et d’espérance. De commencements en recommencements » : https://vivreetesperer.com/?p=572

2 « Philippe Molla, témoin de l’amour de Jésus pour les gens d’aujourd’hui. Notre ami, notre frère » : http://www.temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1101:philippe-molla,-témoin-de-l’amour-de-jésus-pour-les-gens-d’aujourd’hui,-notre-ami,-notre-frère&catid=15:parole-ouverte&Itemid=79

 

Contributions de Philippe Molla sur ce blog :

« Un chantier peut-il être convivial ? » : https://vivreetesperer.com/?p=133

« Dedans… Dehors !… Un chemin de liberté » : https://vivreetesperer.com/?p=444

« Changer ! Oui, mais comment ? Des prescriptions à suivre à l’ouverture du cœur par la relation » : https://vivreetesperer.com/?p=1227

« D’une religion enfermante à la vie » : https://vivreetesperer.com/?p=1931

D’une religion enfermante à la vie

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Propos recueillis auprès de Philippe M.

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Je travaille dans le génie climatique. J’interviens dans l’étude et la réalisation de la partie électricité et automatisme, la régulation du chauffage/climatisation et dans la recherche de solutions techniques pour répondre aux exigences des nouvelles réglementations thermiques. J’habite en Alsace et je travaille essentiellement dans la construction de plateformes logistiques dans toute la France. Je circule beaucoup et je rencontre des gens très différents : des ouvriers du bâtiment de différentes nationalités, des techniciens, des ingénieurs qui contrôlent mon travail, des responsables d’entreprise.

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​Le milieu du bâtiment aujourd’hui est très tendu. Il y a de plus grandes exigences au niveau technique et délai d’exécution. Cela m’amène à pénétrer dans des univers où le stress est palpable. Dans ce contexte, j’apprends beaucoup sur le fonctionnement de l’être humain. De ce fait, j’apprends beaucoup sur moi. C’est un milieu où il y a de la souffrance physique liée à la pénibilité du travail et des souffrances psychiques liées à l’éloignement de la famille à travers de nombreux déplacements professionnels. Progressivement, dans ce contexte, j’ai appris à me rapprocher des autres. Au début, j’ai souvent été étonné de voir une personne d’apparence fermée s’ouvrir facilement dès que je lui posais des questions plus personnelles.

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​Le sujet de la religion revient souvent. Je vois que dans l’esprit de la plupart des gens, il y a beaucoup de préjugés et de fausses idées sur le christianisme . Par exemple, pour certains, le christianisme est synonyme de non liberté, de formatage, de conflits entre les différentes églises. Le personnage de Jésus est vu comme un deuxième Moïse qui apporte des lois et des commandements. Il y a aussi la peur très prononcée des phénomènes sectaires.

L’évangélisation, souvent à juste titre, est perçue comme une imposition d’idées reçues, et, en même temps, paradoxalement, le chrétien prétendrait indiquer un chemin de liberté. Je constate une grande défiance vis à vis de tous les pouvoirs en général, et notamment vis à vis du pouvoir religieux qui touche à un côté sensible de la personne parce qu’on y développe des idées (toutes faites / impersonnelles) sur l’amour, l’âme, l’esprit, l’être, Dieu. On a plus de mal à confier sa personne au milieu religieux. Les gens sont très méfiants. J’ai découvert aussi des personnes se disant athées, mais, en creusant, on découvre qu’elles sont athées en opposition à un Dieu représenté sous une certaine forme par la religion : « Dieu pour moi, ce n’est pas ça ». C’est surprenant car ils décrivent ensuite un Dieu idéal, un Dieu proche, un Dieu ouvert, un Dieu qui ne soutient pas un clan, qui ne suscite pas une exclusion. Malheureusement, à cause de la religion, ils ont abandonné l’idée de trouver ce Dieu là.

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​Je découvre dans les gens que je rencontre, au-delà d’une façade d’auto-défense, de réflexes d’autoritarisme, de colères exprimées, d’expressions grivoises, des perles précieuses qui jaillissent, comme la générosité, la bonté, l’authenticité, le partage… Je me sens naturellement en relation avec eux en voyant en eux l’image de Dieu. Ce que je remarque aussi, c’est une grande recherche de sens dans ce que l’on fait. Une fois, une personne me disait : « J’ai une belle maison, une belle voiture, une belle famille ; J’apprécie tout cela, mais j’ai envie de passer à autre chose : donner un sens à ma vie, être tourné vers les autres ». Un autre désir revient souvent : faire les choses avec joie, avec plaisir. La défiance vis-à-vis des autorités engendre une réflexion personnelle sur ce que ces autorités demandent et imposent. J’observe une plus grande autonomie et la volonté d’agir si cela résonne intérieurement. Un esprit critique se développe. Ce qui fédère aujourd’hui, c’est le produit d’une attirance par opposition aux impératifs du devoir. Je ne fais plus une bonne action par devoir. J’agis parce que cela résonne profondément en moi. Je me laisse attirer. Cela me rappelle les lois qui régissent notre univers : le mouvement des électrons autour du noyau, le mouvement des planètes suscitées par leur attirance mutuelle. C’est un mouvement synonyme de vie et l’être humain se sent vivant quand il se laisse naturellement attirer sans manipulation, sans contrainte. Peut-être, ce besoin d’exister en allant vers l’autre sans contrainte rappelle ce lien qu’on a découvert dans la science quantique.

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​A l’âge de cinq ans, j’ai été touché par un amour profond et je peux dire que j’ai goûté à l’amour de Dieu. Pour moi, c’était très simple d’être chrétien. Cela s’est compliqué par la suite. En grandissant dans mon milieu d’église, j’ai été conditionné par des représentations légalistes et autoritaires de Dieu, de ce qu’est « un bon chrétien ». Des évènements dans ma vie m’ont permis de prendre du recul face à une religion enfermante.. J’ai toujours été convaincu de l’amour immense que Dieu avait pour les hommes. Quand je lis les évangiles, je vois Jésus-Christ très proche des gens non religieux. Je l’imagine passer la plupart de son temps avec les gens « païens ». Jésus attirait les foules jusqu’au point où il n’arrivait plus à entrer dans une ville. Il la contournait. Les foules sortaient des villes pour le rejoindre, attirées par sa personne. Je pense que les gens se sentaient reconnus tels qu’ils étaient. Ils se sentaient vivre dans ce mouvement. Ils ressentaient un esprit de liberté omniprésent.

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​On m’a appris à être « religieux » et maintenant j’apprends à sortir de ce comportement. Plus j’apprends à me connaître, moins j’ai la crainte d’aller vers mon prochain et alors mon prochain s’ouvre. Cette ouverture se fait naturellement, sans effort. Les personnes que je rencontre ne savent absolument pas que je suis chrétien et me parle spontanément de Dieu, de la religion. A cette occasion, j’aime leur communiquer mon image personnelle de Jésus-Christ. Une personne merveilleuse ouvrant les yeux sur les magnifiques perles précieuses se trouvant dans les profondeurs de l’âme de chaque femme, chaque homme, chaque enfant. Voilà où se trouve aujourd’hui, le sermon, la  prédication, la bible que je reçois. J’apprends énormément dans la relation avec l’autre, je chemine d’émerveillement en émerveillement. Est-ce que l’homme a besoin d’entendre que certaines de ses actions sont mauvaises, pas si sûr. Un jour, alors, que je travaillais sur mon échelle dans un faux plafond, un homme s’approche de moi et me raconte son parcours chaotique: « A peine marié, pendant mon voyage de noce, j’ai trompé ma femme et avons aussitôt divorcé, depuis je vais de femme en femme… » Je n’avais jamais discuté avec lui. Je prenais juste le temps de le saluer.  Est-ce que la femme prostituée dans les évangiles avait besoin d’entendre que ses actions étaient mauvaises ? Ce qui permet un regard plus juste sur nous même, que ce soit des perles précieuses en nous ou un état d’esclavage, c’est l’amour. Jean-Baptiste exprimait cette voix venant du désert et s’adressant à l’extérieur de l’être:  » repentez-vous, vos actions son mauvaise ! ». Jean-Baptiste symbolise la clôture d’une très très longue période où la crainte est omniprésente parce que l’homme a rejeté l’amour. Jésus a ouvert à toutes les femmes, à tous les hommes, à tous les enfants une nouvelle période:  » Le royaume des cieux ! « .  Jésus n’a-t-il pas dit ? : « Je vous le dis, c’est la vérité: il n’y a jamais eu un homme plus important que Jean-Baptiste. Pourtant, celui qui est le plus petit dans le Royaume des cieux est plus important que lui… » Matthieu 11:11

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Je pense que notre société n’a jamais été aussi prête à recevoir le royaume des cieux. Je découvre que j’ai juste à libérer ce royaume en étant naturellement moi-même, construit maintenant sur le chemin de l’amour.

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Philippe

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Sur ce blog, voir aussi :

« Un chantier peut-il être convivial ? »

https://vivreetesperer.com/?p=133

 

Une théologie pour la vie

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Jürgen Moltmann en conversation avec un panel de théologiens au Garrett Evangelical Theological Seminary (Evanston USA).

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Nous savons combien nos représentations  influencent nos états d’âme et nos comportements. Ces représentations dépendent de notre vision du monde. Comme réflexion sur Dieu, la théologie inspire cette vision. C’est dire l’importance des orientations théologiques. Comme le dit Jésus, on reconnaît l’arbre à ses fruits.  Nous trouvons, personnellement, une inspiration positive dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann, souvent évoquée sur ce blog. Reconnu comme un des plus grands théologiens de notre temps (1), Jürgen Moltmann est souvent invité à s’exprimer dans des facultés de théologie à travers le monde. Ainsi est-il intervenu en 2009 dans une faculté de théologie américaine sur le thème : « Une théologie pour la vie. Une vie pour la théologie » (2). Cette intervention a été effectuée au Garrett Evangelical Theological Seminary (Evanston USA), une faculté en lien avec l’Eglise méthodiste. Après cette première conférence, Jürgen Moltmann a été invité à participer à une conversation où il a répondu aux questions d’un panel de trois théologien(ne)s : Nancy Bedford, Stephen Ray, Anne Joe. Ceux-ci ont été ensuite interrogés personnellement sur cet apport. L’ensemble est communiqué sur le site de la faculté à travers des vidéos (3). Comme dans une précédente note sur ce blog (4), nous présentons ainsi à nouveau une contribution de Jürgen Moltmann en vidéo. Ce n’est pas seulement une rencontre avec sa pensée, c’est aussi une rencontre avec sa personne où on peut apprécier une chaleur communicative empreinte d’une forme de modestie et de respect en terme d’humour. Nous présentons ici la vidéo où Jürgen Moltmann répond aux questions de ses interlocuteurs (5). Et comme cet entretien est en anglais, nous voulons en faciliter l’accès à travers une transposition en français dans des notes prises au cours de cette audition.

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Comment lire la Bible avec discernement ?

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Comme théologien, comment lisez-vous l’Ecriture. Quels sont vos critères herméneutiques ?, lui demande au départ son ancienne étudiante, Nancy Bedford. Question sensible ! Jürgen Moltmann fait écho à la question posée par Philippe au ministre éthiopien qui lisait le prophète Esaïe (Actes 6.30) : « Comprends-tu ce que tu lis ? ». Comprenons-nous ce que nous lisons ? En lisant la Bible, je m’attends à la Parole de Dieu dans des mots et des idées, des témoignages humains, mais ces mots humains sont parfois en contradiction les uns avec les autres. J. M. donne des exemples, tous deux empruntés aux épîtres de Paul, l’un concernant l’attitude vis-à-vis des femmes et l’autre, l’attitude vis-à-vis des juifs. Ainsi rappelle-t-il la grande affirmation universaliste de Paul à la suite du prophète Joël, en Galates 3.26 : « Il n’y a plus ni hommes, ni femmes. Nous sommes tous un en Jésus-Christ ». Mais on trouve aussi dans ces épîtres mention d’une attitude que Jürgen Moltmann exprime en termes humoristiques : « Les femmes devraient la fermer dans les cultes »…Qu’est ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est le plus proche de la vérité du Christ ? Et, reprend-t-il avec humour : Si les femmes avaient été silencieuses tout le temps, elles n’auraient pas annoncé la résurrection de Jésus et nous n’en saurions rien ! Pour interpréter, je ne me réfère pas à un humanisme moderne, qui va de ci, de là, mais je développe une critique interne en recherche de l’essentiel à l’intérieur même de l’Ecriture (« material criticism inside the reading of Scripture – criticizing inside the truth of the Bible »). D’abord, je lis, puis je cherche à comprendre. Qu’est-ce que cette expression cherche à me dire avec plus ou moins de bonheur ? Je cherche ce qui est vrai, ce qui me paraît le plus proche de la vérité du Christ (« What is closer to the truth of Christ »).

Jürgen Moltmann évoque des approches comme celles du « Jésus historique » (historical Jesus ») ou de l’exégèse matérialiste (« Materialistic exegesis »), qui se perd dans l’accessoire, auxquelles il n’adhère pas. Et notamment, peut-on en théologie s’intéresser seulement au « Jésus historique », c’est à dire ne pas prendre en considération l’éclairage de la résurrection ? Le Jésus historique est le Jésus mort  (« The historical Jesus is the dead Jesus »).

Puisque J. Moltmann se réfère à Christ comme critère, son interlocutrice lui pose une seconde question : « Vous prenez Christ comme critère, mais qu’est ce qui arrive quand ce critère est mal utilisé ? Certains comportements et images peuvent contrecarrer une juste représentation du Christ. Jürgen Moltmann répond en prenant l’exemple de la croix. Au début du christianisme, il y a la croix de Golgotha, mais il y a eu très vite une croix imaginée par l’Empire comme signe de puissance et de victoire à commencer par celle de l’empereur Constantin : « Tu vaincras par ce signe ! », une tradition dominatrice qui s’est perpétuée dans la chrétienté.

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Le dialogue œcuménique

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Quelle est la part des théologiens dans le dialogue œcuménique ? Jürgen Moltmann répond à cette question en évoquant une affirmation centrale : la parole de Jésus concernant ses disciples : « Qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jean 17.22). Cette prière a été entendue par le Père. Alors, en Christ, nous sommes déjà un. Mais, si c’est le cas, nous sommes appelés à rendre cette réalité visible. Nous rendons cette réalité visible, non pas d’abord par le dialogue théologique, mais par la fraternité eucharistique. Les églises ne sont pas propriétaires de la pratique eucharistique. Prendre ensemble le repas eucharistique, c’est répondre à l’invitation du Christ. Alors, en premier le repas du Seigneur : manger et boire, et ensuite le dialogue théologique. Ce dialogue en sera facilité, car alors, nous reconnaissons que nous sommes déjà dans la famille de Jésus. Avec humour, Moltmann évoque sa différence sur ce point avec son ancien collègue à l’université de Tübingen, Joseph Ratzinger devenu ensuite le pape Benoit XVI.

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Les gens dans la misère. Quelle espérance ?

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Une théologienne pose à Moltmann cette question : Comment accorde-t-il dans sa réflexion sa théologie de l’espérance et sa vision de « Dieu crucifié » ? Si la passion du Christ s’inscrit dans sa nature d’un Dieu incarné, sa résurrection manifeste la puissance d’un Dieu transcendant. Des théologiens catholiques latino-américains ont évoqué les victimes des régimes despotiques en termes d’hommes et de femmes crucifiés porteurs de rédemption. Dans cette approche,  l’Eglise prolonge le Christ (« Christus prolongatus »), et, en extension, la souffrance des persécutés des personnes crucifiées est censée contribuer à la rédemption. Jürgen Moltmann n’est pas à l’aise avec cette extrapolation. Si vous vivez dans la misère et l’isolement, vous n’avez pas envie qu’on interprète votre souffrance en terme de participation à la rédemption. Vous avez envie de vous en sortir, vous avez envie d’être libéré. Autrement, vous continueriez à souffrir. Et, de même, en ce qui concerne « l’option préférentielle pour les pauvres », il y a danger d’idéaliser la pauvreté. N’interprétons pas la situation des pauvres à leur place…

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Le salut. Nous échapper dans un au delà ou nous tourner vers l’avenir.

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Moltmann est interrogé à propos de son approche eschatologique dans son livre : La venue de Dieu (« Coming of God »). Il y a un débat en cours sur la conception du salut. Notre espérance réside-t-elle dans une séparation de ce monde pour un autre, une éternité intemporelle ou bien sommes-nous invités à regarder vers l’avenir à l’intérieur même du processus de la nouvelle création. Dans la fixation sur l’éternité, il y a une aspiration gnostique. Dans l’espérance chrétienne et juive, on attend un ciel nouveau et une terre nouvelle. C’est bien là la demande exprimée dans la prière du « Notre Père », non pas que nous échappions à la terre, mais que « le règne de Dieu vienne sur la terre comme au ciel ». Ainsi, nous espérons le salut de la terre dans une nouvelle création. Je crois que Dieu le créateur ne laissera pas sa création dégringoler, mais récapitulera toute chose – et sa création- dans sa venue finale (« will recollect his creation in his final coming »). La résurrection des morts s’inscrit bien dans ce processus. Il nous faut développer à nouveau frais une théologie centrée sur la terre (« earth-centered »)

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Une théologie de la terre

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Si l’être humain a été crée par Dieu, la terre dans laquelle les hommes vivent, résulte elle aussi de la création de Dieu. Elle mérite d’être considérée et respectée. En réponse à une question, Moltmann esquisse une théologie de la terre à partir de quelques textes bibliques.

En Genèse 1, la terre est présentée comme étant elle-même créatrice et productrice. En Genèse 9, Dieu instaure une alliance avec l’humanité, les êtres vivants et la terre. Celle-ci est spécifiquement mentionnée au verset 13. Dans les règles ultérieures concernant l’agriculture, la terre est respectée et participe au repos sabbatique. Le Prophète Esaïe associe même la terre à la réalisation du salut. C’est dire combien la terre n’est pas subordonnée à l’homme. Moltmann note que la théologie orthodoxe reconnaît ce rapport entre Dieu et la terre, particulièrement dans son art de l’icône. Aujourd’hui, c’est à côté de la déclaration des droits de l’homme que les Nations Unies ont établi une charte de la nature. Comment combiner les deux ? Une théologie de la terre rejette l’instrumentalisation de celle-ci par les hommes. Nous ne devons pas vivre sur la terre en la dominant. Nous devons vivre en symbiose avec elle et bannir le terme d’environnement dans la mesure où il est conçu uniquement en fonction de l’homme («We live in the earth, not on the earth »). En espérance, nous regardons vers une nouvelle création où la justice habitera.

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L’être humain, une créature vulnérable

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Sensible à l’ouverture de Jürgen Moltmann à la dimension de la compassion, telle qu’elle apparaît dans son livre : « Le Dieu crucifié », une théologienne participant au panel évoque la recherche d’invulnérabilité répandue dans le monde occidental. Quelle place donner à l’affliction et au deuil ? Jürgen Moltmann répond positivement à cette question. Les gens faibles cherchent à être invulnérables. Seuls les gens forts acceptent d’être vulnérables. A travers le deuil, les gens expriment leur amour. La place accordée au deuil dans le monde occidental a été trop réduite. On devrait accorder davantage de temps au processus de deuil.

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La communauté des vivants et des morts

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Jürgen Moltmann raconte qu’en 1961, en visitant un ancien camp de concentration en Pologne, il a eu une forme de vision, percevant soudain les gens assassinés venant à lui et lui demandant : « Pourquoi ? ». Ces gens là n’étaient pas « morts ». Ils étaient présents, très présents. Moltmann évoque ensuite la relation avec les ancêtres en Asie, telle qu’elle se manifeste notamment dans le culte des ancêtres. Il y a une part de vérité dans tout cela. Les morts n’ont pas disparu. Ils sont très présents. Vous pouvez le sentir. Ils veillent sur nous (« They watch over us ») et, si nous sommes assez sensibles, nous veillons avec eux. Dans l’histoire de la Réforme, face à la thèse du sommeil des morts attendant la résurrection, c’est la conviction qui a été exprimée par Jean Calvin. Non, les morts ne dorment pas, ils veillent sur nous (« They are watching over us »). Les uns et les autres, nous vivons dans la perspective de la résurrection commune. Cette résurrection est un avenir pour le passé. Nous sommes dans le même mouvement. Nous sommes dans la même présence et nous regardons en avant dans l’attente du même futur. « We are in the same presence and we are looking forward for the same future »

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Dieu trinitaire. Un chemin de communion

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On demande à Jürgen Moltmann comment il en est venu à accorder une grande importance à une vision trinitaire de Dieu.

De fait, la parution de son livre : « The Trinity and the Kingdom of God » a été précédée par une attention croissante portée à l’Esprit Saint. Qui est l’Esprit Saint ? L’Esprit Saint, c’est la présence créatrice et unifiante de l’Esprit dans le monde. C’est le consolateur, mais aussi la source de vie. Dans la communion avec Christ, Il nous communique une énergie vitale.

En nous racontant son histoire de vie lors de sa conférence initiale, Jürgen Moltmann nous a raconté l’épreuve qu’il a vécu dans sa jeunesse. Dans un camp de prisonniers en Angleterre, il a trouvé dans la Bible une consolation. Jésus est devenu l’ami avec qui il pouvait partager son sort. C’est là aussi une présence guérissante : « A travers ses meurtrissures, nous sommes guéris » (Esaïe 53.5). Jésus nous introduit dans la proximité de Dieu, son Père aimé, « Abba ».

Dès lors, nous dit Jürgen Moltmann, nous pouvons entrer tout simplement dans la communion trinitaire. En union avec Jésus, nous sommes en relation priante avec son Père aimé, Abba. Dieu est présent. Et nous faisons l’expérience de la présence vivifiante de l’Esprit. Ainsi la Trinité, n’est pas un mystère, c’est une réalité toute simple. Nous ne croyons pas en Dieu, nous vivons en un Dieu trinitaire (« You do not believe in God. You live in the trinitarian God »). Nous vivons en relation avec Jésus, Abba, cher Père et  l’Esprit qui donne la vie. « You live between Jesus, Abba, dear Father and the live giving energies of the Spirit ». Depuis le commencement, la foi chrétienne a une forme trinitaire : Jésus, Abba, Esprit. « The christian faith has from the beginning on, a triadic form : Jesus, Abba, Spirit ».

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Une pensée pour la vie

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Cette vidéo et celles qui l’accompagnent nous permettent de mieux comprendre ce que peut être le cheminement d’une réflexion théologique. Et, si nous pouvons douter de la pertinence et de la justesse de certaines constructions théologiques, ici, nous entrons dans une approche qui répond à des questionnements souvent existentiels. En fonction de son histoire de vie, la théologie de Jürgen Moltmann ne se développe pas dans l’abstraction. Elle est « branchée » sur des questions que nous nous posons dans la vie, non seulement sur le plan personnel, mais aussi en rapport avec nos interrogations concernant le monde d’aujourd’hui (6). Que cette théologie pour la vie nous aide à vivre en harmonie et en mouvement !

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J H

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(1)            L’autobiographie de Jürgen Moltmann relatée dans son livre : « A broad place », nous introduit dans le développement de sa pensée et l’évolution de son œuvre : Moltmann (Jürgen). A broad place. an autobiography. SCM Press, 2007. Voir une mise en perspective de ce livre : « Une théologie pour notre temps » sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/etudes/recherche-et-innovation/etudes/une-theologie-pour-notre-temps-lautobiographie-de-juergen-moltmann

Sur le blog : L’Esprit qui donne la vie : http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=695.

(2)            Conférence de Jürgen Moltmann, professeur invité au Garrett Evangelical Theological Seminary en 2009 (vidéo) : http://www.garrettmedia.net/video500.php?vid_name=special/moltmann09/convocation

(3)            Sur le site de la faculté, présentation de l’ensemble des vidéos en rapport avec la venue de Jürgen Moltmann : http://www.garrett.edu/news/161-september-2009/282-video-of-jrgen-moltmann-at-garrett-evangelical

(4)            Présentation d’une interview de Jürgen Moltmann en vidéo : « L’avenir inachevé de Dieu. Pourquoi c’est important pour nous ». Sur ce blog : https://vivreetesperer.com/?p=1884

(5)            Vidéo présentée dans cette contribution : A conversation with Jürgen Moltmann : http://www.garrettmedia.net/video500.php?vid_name=special/moltmann09/conversation

(6)            Un essai d’introduction à l’œuvre de Jürgen Moltmann : le blog : L’Esprit qui donne la vie : http://www.lespritquidonnelavie.com/ Plusieurs des thèmes abordés dans cet article sont abordés sur ce blog. On pourra y lire notamment une présentation d’un livre de Moltmann paru en 2010 et récapitulant les grandes orientations de sa pensée : « Sun of rightneousness, arise. God’s future for humanity and the earth » : « Lève-toi, Soleil de justice ! L’avenir de Dieu pour l’humanité et la terre » : http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=798

Jürgen Moltmann a publié de nombreux livres qui sont des livres de fond, pour une part, traduits en français au Cerf. Un livre récemment traduit en France nous introduit dans les grandes orientations de sa pensée : Jürgen Moltmann. De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte temps présent, 2012  Présentation sur ce blog : « Une dynamique de vie et d’espérance » : https://vivreetesperer.com/?p=572

Sur ce blog, des articles correspondant à certains thèmes de cette conversation, notamment : « Vivre en harmonie avec la nature » : https://vivreetesperer.com/?p=757

Et : « Une vie qui ne disparaît pas » : https://vivreetesperer.com/?p=336  « Sur la terre comme au ciel » : https://vivreetesperer.com/?p=338

L’avenir inachevé de Dieu. Pourquoi c’est important pour nous !

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Interview de Jürgen Moltmann

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Dans son œuvre théologique inspirée par la parole biblique et en phase avec les questionnements de notre temps, Jürgen Moltmann répond à beaucoup de nos interrogations et c’est pourquoi sa pensée est très présente sur ce blog (1). L’œuvre de Moltmann est considérable (2). Dans cette interview, il répond à des questions qui  lui sont posées en prélude à une conférence nationale théologique organisée par le « Trinity College » aux Etats-Unis (3).

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moltmann
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Pour entrer plus profondément dans la pensée de Jürgen Moltmann, on se reportera au livre : « De commencements en recommencements. Une dynamique de l’espérance » (4). Nous renvoyons également au blog : « L’Esprit qui donne la vie » qui se donne pour but de présenter la pensée de Moltmann en termes accessibles à tous (5).

Nous présentons ici les grands thèmes de son interview dans une transposition en français qui cherche à rendre compte de l’orientation de sa pensée à partir d’extraits de ses propos.

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Dans la fin, un commencement

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Les derniers mots de Dietrich Bonhoeffer, avant d’être conduit à la potence, ont été : « C’est la fin. Pour moi, le commencement de la vie ». Dans la fin, il y a un commencement nouveau. Si vous cherchez un nouveau commencement, il viendra à vous. Je suis convaincu que, dans la fin, il y a un nouveau commencement qui est caché. J’ai fait cette expérience dans ma vie à ses débuts dans le gigantesque incendie de Hambourg et le camp de prisonniers où j’étais détenu. Dans la fin, vous devez regarder en avant et ne jamais abandonner.

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L’eschatologie : la puissance de vie de l’espérance.

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L’eschatologie est un mot qui peut paraître étrange. En fait, ce mot traduit la puissance de vie de l’espérance, une force qui permet de se relever après une défaite et de recommencer. Jürgen Moltmann montre un culbuto : ce petit bonhomme qui se redresse à chaque fois qu’on le met par terre.

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L’eschatologie, un regard vers l’avenir

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L’eschatologie ne concerne pas seulement l’avenir, mais elle porte aussi sur la présence actuelle de cet avenir. Si l’avenir, c’est la nouvelle création et la résurrection des morts, alors cette présence est déjà remplie par l’expérience de la résurrection. Nous expérimentons cette présence de vie avant la mort dans l’esprit de la résurrection : être né à nouveau dans une espérance vivante selon le Nouveau Testament. Cela nous donne la certitude de ressusciter après la mort. Ainsi ce n’est pas une spéculation. Ce n’est pas un désir non fondé, une imagination issue de notre désir (« wishful thinking ». C’est le pouvoir de tenir bon.

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Non au catastrophisme

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Si nous nous attendons à une catastrophe à la fin du monde, comment pourrions-nous sauvegarder le monde d’aujourd’hui ? Après nous, le déluge ! Nos attentes modèlent toujours notre expérience du présent et les décisions que nous prenons. C’est pourquoi l’attente apocalyptique d’une catastrophe à la fin de l’Histoire est particulièrement dangereuse, car elle détruit ce qui doit être préservé au nom de Dieu, ici et maintenant.

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Une espérance à l’œuvre dans l’histoire humaine.

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Les aspirations humaines à un épanouissement de l’humanité constituent une attente ancienne qui est importante parce qu’elle représente un pont entre l’histoire humaine et la nouvelle création du monde. L’espérance chrétienne s’inscrit dans l’Histoire : travailler pour un monde meilleur ici et maintenant. Il y a un but dans l’Histoire parce que l’unicité  de Dieu s’incarne en Christ. Christ est le royaume de Dieu en personne. Il ne vient pas dans le temps, il le transforme. Suivre Christ, c’est travailler pour le royaume, partager sa mission messianique d’apporter l’Evangile aux pauvres, de guérir les malades, de libérer les opprimés.

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Comment Jürgen Moltmann lit la Bible

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Dans la Bible, il y a la présence de la Parole de Dieu dans un langage humain. Je ne dirai pas que chaque mot dans la Bible est une parole de Dieu. La Bible est un témoignage humain à la présence de la Parole de Dieu. Je lis et j’écoute ce que disent les psaumes, les prophètes, les apôtres et les évangélistes. J’y pense. Je compare. Puis je converse avec les auteurs pour trouver une solution à mes problèmes. J’ai un grand respect pour la présence de Dieu dans la Bible. J’ai aussi du respect pour ma conscience et le travail de mon intelligence. Je cherche une solution par rapport à mes questions.

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Comment Jürgen Moltmann élabore sa pensée théologique.

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La première vertu théologique est la curiosité. Quand je réfléchis sur un thème, par exemple l’espérance, j’applique cette perspective à différents sujets. Par exemple : A quoi ressemble la création dans une perspective d’espérance ? Ou bien  comment envisager l’histoire humaine sur ce registre ? Et comment considérer l’être humain sous cet angle ? C’est une approche un peu centrée, mais elle permet de découvrir de nouvelles choses. De même si vous pensez à la souffrance de Christ et de Dieu sur la croix, vous pouvez, à partir de là, explorer le thème de la souffrance. Dix ans plus tard, j’ai développé une doctrine sociale de la Trinité. La vie sociale, la sociabilité humaine devraient refléter l’image de Dieu comme un Dieu relationnel, trois en un, trine .

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La représentation du temps

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Notre expérience du temps est celle d’un temps qui passe, un temps transitoire qui s’écoule nous laissant dépourvu. C’est ce que l’on désigne par le terme de « chronos » Mais Christ ne vient pas dans le temps. Il vient pour transformer le temps. Il transforme le temps en « kairos », une vie pleine, un temps qui dure en sa présence. Nous faisons l’expérience de chronos. Ce que nous attendons dans l’Esprit de Dieu, c’est kairos. Ce que nous attendons, c’est une vie éternelle .En Christ, nous expérimentons un passage de chronos à kairos. Chronos est en train de s’éloigner. Kairos est en train de venir.

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Le Royaume de Dieu : une réalité holistique.

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Dans le Royaume de Dieu, le divin et l’humain, le céleste et le terrestre s’entrelacent et s’interpénètrent. C’est la vision des prophètes d’Israël et des apôtres. Aucun aspect de la vie n’est séparé de Dieu. Si on se focalise sur le salut de l’âme, alors on néglige le salut social et le salut de la nature. Nous avons besoin d’une compréhension holistique du Royaume de Dieu qui est présent partout. « Voici, je fais toutes choses nouvelles », peut-on lire dans le chapitre 21 de l’Apocalypse. C’est la promesse d’une nouvelle création.

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Le jugement dernier

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Dans le Nouveau Testament, il y a deux courants de pensée à propos du jugement. D’une part, Matthieu et Marc, d’autre part l’apôtre Paul. Ce dernier a globalement une pensée universaliste. A la fin, « toutes langues confesseront que Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père ». Face à ces différences d’appréciation, on doit donc se former son propre jugement. Je pense que le jugement final n’a pas grand chose à voir avec le Bien et le Mal, ou les bons et les méchants mais bien plus avec les victimes et les bourreaux. Nous devrions attendre ce jugement final avec joie parce que ce sera la victoire de la justice de Dieu. Cette justice, n’est pas une dénonciation : ceci est bon et ceci est mauvais, mais c’est une justice créatrice. Elle apporte la justice à ceux qui ont souffert de la violence et elle apporte la justification aux pécheurs pour transformer les pécheurs en personnes justes. C’est un grand chantier théologique que de christianiser la représentation du jugement final.

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Nous ne sommes pas étrangers sur cette terre.

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L’espérance chrétienne, ce n’est pas d’aller au ciel, mais c’est la « résurrection de la chair et la vie du monde à venir ». Le monde à venir, c’est une nouvelle terre et un ciel nouveau, une situation où la terre et le ciel se rencontrent. Cette espérance, ce n’est pas quitter le monde pour aller au ciel, parce que cette conception détache les gens de la terre, de ce qui se passe ici et maintenant. Si notre patrie, notre « chez moi », n’est pas dans ce monde, mais au ciel, nous n’avons plus à nous soucier de la terre. Nous sommes des hôtes de passage, des étrangers sur cette terre. Alors nous pouvons faire ce que nous voulons : exploiter la terre, détruire la terre. Cela n’est pas l’espérance chrétienne. C’est une autre religion.

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Le christianisme : non pas la condamnation, mais la vie

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Qui sommes-nous pour condamner quelqu’un ? Est-il possible de dire à propos d’un fils incrédule: malheureusement, il ira en enfer. Je ne suis pas universaliste, car il y a quelques personnes que je n’aimerais pas retrouver. Mais Dieu peut l’être. Naturellement, il ne va pas abandonner une de ses créatures, même si elle est pervertie. Il ne va pas abandonner sa créature, mais la transformer. La religion chrétienne, ce n’est pas la condamnation. C’est la vie, la puissance de la vie, la puissance de l’amour.

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Une bonne nouvelle

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Nous recevons ces propos de Jürgen Moltmann comme une bonne nouvelle. Dans un monde religieux où, dans telle ou telle configuration, on peut percevoir de l’étroitesse de vue et de la violence, ces propos nous proposent une vision unifiante, pacifiante, une dynamique d’espérance et de vie.   « Que le Dieu de l’Espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi pour que vous abondiez en espérance par la puissance du Saint-Esprit ! ». Jürgen Moltmann évoque cette citation de l’épître aux Romains (15, 13) au début d’un chapitre de son livre : « De commencements en recommencements ». Il écrit : « L’avenir n’est pas un aspect du christianisme mais l’élément de la foi qui se veut chrétienne…La foi est chrétienne lorsqu’elle est la foi de Pâques. Avoir la foi, c’est vivre dans la présence du Christ ressuscité et tendre vers le futur royaume de Dieu. C’est dans l’attente créatrice de la venue de Christ que nous faisons les expériences quotidiennes de la vie… La foi qu’un autre monde est possible rend les chrétiens durablement capables de se tourner vers l’avenir » (6).

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J H

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(1)            Pourquoi ce blog ? https://vivreetesperer.com/?page_id=2  Sur ce blog, articles en rapport direct avec la pensée théologique de Jürgen Moltmann : https://vivreetesperer.com/?tag=jurgen-moltmann

(2)            On pourra suivre le développement de la pensée théologique de Moltmann dans son autobiographie : « A broad place ».  Mise en perspective de ce livre : « Une théologie pour notre temps » http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=695

(3)            Interview de Jürgen Moltman dans une vidéo présentée par le « Trinity Institute » à l’occasion d’une 37è conférence théologique nationale aux Etats-Unis : « God’s unfinished future. Why it matters now » : http://www.trinitywallstreet.org/video/gods-unfinished-future-jurgen-moltmann-interview  Cette interview, réalisée au domicile de Jürgen Moltmann dans son cadre familier  n’exprime pas seulement quelques réflexions profondes. Elle nous permet aussi d’entrer en contact avec une personnalité empathique.

(4)            Moltmann (Jürgen). De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte Temps présent, 2012. Présentation sur ce blog : « Une dynamique de vie et d’espérance »  https://vivreetesperer.com/?p=572

(5)            Voir le blog : « L’Esprit qui donne la vie. Réfléchir et méditer avec Jürgen Moltmann » : http://www.lespritquidonnelavie.com/

(6)            In : « De commencements en recommencements » p 110

Des petits riens de grande portée : la bienveillance au quotidien

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Odile Hassenforder : « Sa présence dans ma vie »

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         La réflexion de Lytta Basset, dans son livre : « Oser la bienveillance » (1), nous a appelé à revisiter le livre d’Odile Hassenforder : « Sa présence dans ma vie » qui témoigne également d’un esprit de bienveillance comme c’est le cas dans ce texte (2). C’est une bienveillance au quotidien.

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J H

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Des petits riens d’une grande portée.

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         Dans le hall de cet immeuble, un homme africain pousse une lourde machine à cirer le carrelage. « Bonjour. Ça brille ! » . « Oh oui, merci, merci », me répond-il avec un magnifique sourire. Je suis contente : le fluide de la bonté a été bien reçu. En m’éloignant, un « Seigneur, bénis le » jaillit de mon cœur. Et puis, je pense : j’aurais pu m’arrêter une minute pour lui dire : « Dieu bénit votre travail. C’est beau.  ». Je n’y ai pas pensé sur le moment. Aujourd’hui, je crois que je peux m’exprimer ainsi. Avec un ton enjoué, c’est mieux reçu que sur un ton sérieux. Exprimer les choses gaiement, c’est mon style. J’ajoute un grain d’humour, un peu de soleil qui met en joie. Il m’est arrivé quelquefois, assez rarement tout de même, que mon interlocuteur me regarde d’un œil me manifestant sa réprobation, probablement le cœur trop douloureux pour recevoir au point où j’ai presque envie de m’excuser. 

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         J’ai remarqué qu’un simple petit mot pour faire passer un courant de sympathie peut faire du bien.

Au téléphone, après avoir eu mon renseignement ou passer une commande, souhaiter « une bonne journée » est déjà un clin  d’œil. Lorsque j’ajoute : « Vous avez du soleil chez vous », je sens dans le « oui » ou le « non » que le ton de mon interlocuteur ou interlocutrice a changé. Il devient enjoué, presque amical. Quelquefois j’ajoute lorsque je reçois un « oui » une phrase ce genre : « C’est bien, alors une très bonne journée ! » et si j’entends : « c’est maussade, il est gris… », je m’exclame : « Alors je vous souhaite beaucoup de soleil dans le cœur » . En général, je sais que le courant de vie est passé. Le royaume de Dieu s’illumine là où est l’amour, la bienveillance, la douceur, la joie… Tous ces fruits de l’Esprit s’expriment dans notre attitude, et de notre attitude, découlent les actes.

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         J’ai entendu un jour une conférencière dire ; « Ne pas répondre à une lettre (on pourrait dire aujourd’hui un e-mail) est un acte de mort. Parole forte qui dit bien que la relation est coupée.  Nos actes sont-ils empreints de bienveillance ? Des services rendus, des dévouements militants peuvent être chargés d’agressivité rentrée, de prétention… L’amour n’est-il pas une expression du cœur dans les petites choses comme dans les grandes ?

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         J’ai entendu un jour une amie parlant de son conjoint : « Je ressens sa bonté dans ses paroles, et même si je ne suis pas d’accord avec son point de vue, je me sens bien à son contact. Du coup, me sentant bien, j’ai envie d’être moi-même bienveillante . C’est vraiment communicatif ». Cette bienveillance devient naturelle en nous lorsque nous recevons la bonté du Père Céleste en Jésus-Christ (Ephésiens 3/16-19).

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Odile Hassenforder

Ecrits personnels

2007   

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(1)            Basset (Lytta). Oser la bienveillance. Albin Michel, 2014/ Présentation sur ce blog : Vivre et espérer : https://vivreetesperer.com/?p=1842

(2)            Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte temps présent, 2011  Chapitre p 183-184  Autres contributions d’Odile Hassenforder sur ce blog : consulter le tag correspondant : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder