Discerner les voies pour une société plus humaine

Des témoignages porteurs d’espérance 

 Dans la morosité du temps, lorsqu’au désarroi et à la détresse de beaucoup de gens, s’ajoutent le manque de vision des politiques et la focalisation des médias sur les mauvaises nouvelles, alors on a besoin d’analyser plus profondément les changements en cours et de mettre en évidence des évolutions positives, de discerner des pistes d’espérance. Voilà pourquoi le recueil d’entretiens publié par  » mérite notre attention. Et le sous-titre précise le propos : « Entretiens avec dix grands témoins pour retrouver confiance » (1).

Les chapitres correspondants méritent d’être énoncés, car on perçoit, à travers cette liste, des thèmes privilégiés comme la transition écologique (Nicolas Hulot, Anne-Sophie Novel, Pierre Rabhi), une pratique nouvelle de l’économie  (Cynthia Fleury, Anne-Sophie Novel, Dominique Méda), une aspiration spirituelle et morale (Frédéric Lenoir, Pierre-Henri Gouyon, Abdal Malik, Françoise Héritier). Et, il y a, chez chacun des auteurs, un choix de l’espérance tant pour la vie personnelle que pour une vision de l’avenir de notre société. C’est un dénominateur commun entre les personnes interviewées par Olivier Le Naire. Celles-ci ont même exprimé leur démarche dans un manifeste publié au début du livre : « Nos voies d’espérance ».

Le déroulé des titres dans le sommaire exprime bien le cheminement de cette pensée et de cet engagement :

° Refonder la vie publique, réussir la transition écologique (Nicola Hulot)

° Combattre les inégalités, choisir notre liberté (Cynthia Fleury)

° Apprendre à partager, humaniser l’économie (Anne-Sophie Novel)

° Donner un sens à sa vie (Frédéric Lenoir)

° Réinventer le travail et la croissance (Dominique Méda)

° Se réconcilier avec la nature (Pierre Rabhi)

° Réapprivoiser les sciences (Pierre-Henri Gouyon)

° Réussit l’intégation, relancer la citoyenneté (Abd al Malik))

° Trouver notre identité et notre place dans le monde (Eric Orsenna)

°Apprendre à vivre ensemble, éduquer autrement (Françoise Héritier)

 

Conscience écologique

La prise de conscience de la valeur de la nature et du respect qui doit lui être porté, est un des fils conducteurs

Aujourd’hui, le parcours de Pierre Rabhi est de plus en plus connu dans notre pays. Son interview témoigne à la fois d’un constat des impasses d’une technologie sans conscience et d’une dimension morale et spirituelle. Pierre Rabhi œuvre pour la promotion d’une agroécologie. « L’agroécologie, ce n’est pas un marché, ce n’est pas un business, mais quelque chose qui participe à un véritable changement de société. Un autre rapport à la vie, un autre rapport spirituel, esthétique, éthique au monde » (p 132).

Dans ce recueil, Nicolas Hulot est une autre grande figure de l’écologie. Engagé dans une action à grande échelle, confronté à l’inconscience de certains cercles dirigeants, il sait mettre en  valeur les expériences positives et les situations à portée de la main.

 

Une nouvelle approche économique et sociale

#Un autre fil conducteur est la mise en évidence du changement qui commence à se manifester dans la pensée économique. Ainsi plusieurs auteurs dénoncent l’abus actuel du terme de crise qui sous-tend l’idée qu’on pourrait revenir au modèle antérieur. On ne peut croire qu’ « avec un hypothétique retour de la croissance, tout pourrait redevenir comme avant. La croissance se heurte à des limites physiques.  Comme les ressources de la planète connaissent leur finitude, nous devons donc accepter que tout retour au passé, non seulement ne soit pas souhaitable, mais impossible » (p 19). Mais là aussi, on voit apparaître des voies nouvelles qui renouvellent la pratique économique. Anne-Sophie Novel met en évidence l’émergence de l’économie collaborative (2) où le changement des pratiques économiques va de pair avec la transformation des pratiques sociales. Cynthia Fleury évoque la transformation de la vie professionnelle et, face à une évolution où l’emploi se raréfie, elle propose d’offrir « à tout individu, dès sa naissance, une allocation universelle, versée chaque mois et tout au long de la vie, ce revenu étant  précisément dissocié du travail et de l’emploi » (p 53). Dominique Méda critique une fixation sur la croissance du PIB et esquisse une conception nouvelle du travail.

 

Aspirations spirituelles

 A partir de leur champ d’intervention, les auteurs présents dans ce recueil s’entendent pour mettre en évidence une transformation des genres de vie. Cette nécessaire transformation, déjà en route, requiert un changement personnel. Abd al Malik nous raconte comment, dans le contexte d’un quartier défavorisé, il a traversé une période de petite délinquance, en est sorti et vit une expérience spirituelle. En exergue de sa contribution qui est aussi un appel à la fraternité, Abd al Malik cite une pensée de Ludwig Wittgenstein : « La meilleure des choses que l’on puisse faire pour améliorer le monde, c’est s’améliorer soi-même » (p 159).

C’est aussi l’appel de Frédéric Lenoir : « Vous connaissez la fameuse phrase de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez dans le monde ». Il faut le dire, le répéter. Cela ne sert à rien de vouloir changer le monde si on ne change pas soi-même, si on n’a pas des comportements éthiques, des engagements, une justesse de vie dans nos actes quotidiens » (p 91). La transformation en cours appelle et suscite des aspirations spirituelles. Frédéric Lenoir identifie les obstacles, et, en regard, il met en  évidence quelques pistes de cheminement spirituel (3). Il nous parle des spiritualités asiatiques qui, « telles qu’elles ont été importées -j’insiste sur ce point- ont été adaptés à nos besoins. Elles nous aident à vivre mieux parce ce qu’elles proposent des outils de lien  entre le corps et l’esprit… » (p 96). S’il y a eu des dérives dans la religion dominante en France, « un christianisme qui est devenu une religion sociale », Frédéric Lenoir nous montre comment « le message de l’Evangile a, au contraire, pour but de nous aider à acquérir une liberté intérieure, à aller vers une recherche de la vérité qui libère (« La vérité vous rendra libre », dit Jésus). C’est aussi un message d’amour du prochain qui pose comme priorité la communion des uns avec les autres » (p 95).

Sur un autre registre, un scientifique, biologiste spécialisé en sciences de l’évolution, Pierre-Henri Gouyon s’interroge sur les risques encourus par l’humanité face à un changement technologique extrêmement rapide et incontrôlé. « Les actions que nous décidons dans la précipitation et l’aveuglement sont-elles bonnes pour l’avenir de l’humanité ? » (p 143). Trop souvent, la science génère et couvre aujourd’hui une « course folle de la technologie » (p 148).  Et il en donne des exemples, des OGM aux nanotechnologies. Il évoque la menace d’un eugénisme ravageur. Pour faire face à ces menaces, on a besoin de principes. « Nous avons besoin de principes sur la manière de considérer la vie et pas seulement la vie humaine. Globalement, existe-t-il quelque chose de respectable dans tout ce qui est vivant et que signifie respecter le vivant ? (p 157)

 

Du pessimisme à une espérance active

Il y a donc aujourd’hui à la fois des menaces, des prises de conscience et des pistes pour des transformations positives. Cependant, il semble que le pessimisme des français quant à leur avenir collectif est aujourd’hui encouragé par les attitudes de certains milieux influents dans différents cercles de pouvoir ou dans des médias. Dans un de ses derniers livres : « Une autre vie est possible » (4), Jean-Claude Guillebaud dénonce un pessimisme répandu dans l’intelligentsia parisienne. Frédéric Lenoir abonde dans ce sens. « En France, la plupart des intellectuels entretiennent une sorte de cynisme. Pour eux, par exemple, le bonheur est une chimère et très peu osent encore en parler » (p 85)… Je constate un décalage entre ceux qui vivent à Paris et les autres… Les provinciaux se montrent en général plus optimistes, cherchent des solutions et sont davantage prêts à se mobiliser. Le mal français vient aussi du fait que la majorité des médias et des élites vit justement à Paris dans un milieu stressé et, en général, assez cynique, ce qui offre une caisse de résonance nationale à ce pessimisme » (p 86). Et, par ailleurs,  Frédéric Lenoir rejoint  un diagnostic qui est exprimé par plusieurs autres auteurs dans ce livre : « Au lieu de tenir le discours d’une remise à plat, trop d’experts ou d’hommes politiques français prétendent revenir au modèle des Trente Glorieuses, à ce qu’on aurait perdu, alors que je suis convaincu -et je ne suis pas le seul- qu’on n’échappera pas à une remise en question très profonde de notre modèle de développement. Bien sûr l’économie est importante, mais, pour aller mieux, il faut avant tout se reposer cette question essentielle :  Qu’est ce que bien vivre ? Comment vivre de manière harmonieuse, à la fois individuellement et collectivement, dans un monde globalisé où les ressources sont limitées ? » (p 86)

 

Ce livre met ainsi en évidence des convergences entre des auteurs aux cheminements divers. Il exprime un nouvel état d’esprit. Il met en valeur des pistes de changement balisées par de nombreuses innovations. C’est bien une perspective à partager sur un blog qui veut se fonder sur une dynamique d’espérance (5).

J H

 

(1)            Le Naire (ed). Nos voies d’espérance. Entretiens avec 10 grands témoins pour retrouver confiance. Actes Sud/ LLL Les liens qui libèrent, 2014. Sur le site d’Actes Sud, voir les interviews des auteurs en vidéo : http://www.actes-sud.fr/nos-voies-desperance

(2)            Sur ce blog : « Anne-Sophie Novel, militante écologiste et pionnière de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1975                                 « Une révolution de l’être ensemble… Présentation du livre d’Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot : « Vive la co-révolution. Pour une société collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1394

(3)            Sur ce blog : « Un chemin de guérison pour l’humanité. Présentation du livre de Frédéric Lenoir : « La guérison du monde » : https://vivreetesperer.com/?p=1048

(4)            Sur ce blog  « Pour vivre ensemble, il faut être orienté vers l’avenir.  Le livre de Jean-Claude Guillebaud : « Une autre vie est possible » : https://vivreetesperer.com/?p=1986

(5)            Si certaines formes religieuses sont marquées par les séquelles du passé, nous nous référons ici à la pensée d’un théologien de l’espérance : Jürgen Moltmann. Il écrit : « De son avenir, Dieu vient à la rencontre des hommes et leur ouvre de nouveaux horizons qui débouchent sur l’inconnu et les invite à un commencement nouveau… Le christianisme déborde d’espérance… Il est résolument tourné vers l’avenir ». (p 109, in : Jürgen Moltmann. De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte, 2012). Voir : https://vivreetesperer.com/?p=572                                       Voir aussi : « Vivre en harmonie avec la nature. Ecologie, théologie et spiritualité » : https://vivreetesperer.com/?p=757                                     Ouverture à la pensée de Jürgen Moltmann sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com/

 

Sur ce blog, voir aussi :

 

« Un mouvement émergent pour le partage, la collaboration et l’ouverture. OuiShare, comunauté leader dans le champ de l’économie collaborative » : https://vivreetesperer.com/?p=1866

 

« Une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable » : https://vivreetesperer.com/?p=1780

 

« Face à la crise, un avenir pour l’économie. La troisième révolution industrielle » : https://vivreetesperer.com/?p=354

 

« Une révolution en éducation. L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation » : https://vivreetesperer.com/?p=1565

 

« Emergence en France de « la société des modes de vie. La vision de Jean Viard sur le potentiel français » : https://vivreetesperer.com/?p=799

 

« Une théologie pour la vie. Jürgen Moltmann en conversation avec un panel de théologiens » : https://vivreetesperer.com/?p=1917

 

 

De cadre infirmier à coach de vie

Accompagner les personnes pour les aider à rebondir après une épreuve.

Changer de profession, c’est vivre une transformation dans notre vie sociale et dans notre vie personnelle. En répondant aux questions de Jean Hassenforder, Béatrice Ginguay partage son parcours qui l’a conduite, à partir de son expérience de cadre infirmier à devenir coach de vie.

 Béatrice, tu as vécu un passage professionnel de cadre infirmière à coach dans la santé. C’est une grande transformation. Comment vis-tu cette période?

Oui, d’une certaine manière, il s’agit effectivement d’un grand changement.

– Je suis passée d’un statut de « salariée » à un statut de « libérale ».

– J’ai quitté un travail d’équipe pour un travail plus individuel, bien que lors de certains accompagnements, je sois amenée à collaborer avec d’autres professionnels.

– Dans mon accompagnement en coaching, je prends en considération la vie toute entière (passée, présente et souhaitée pour l’avenir), ainsi que les différents aspects « corps, cœur, esprit ». Ceci se démarque de la plupart des prises en charge institutionnelles qui tendent à être séquencées et fragmentées.

A contrario, on pourrait parler d’une continuité, voire d’un aboutissement.

– En effet, la diversité des publics soignés et des expériences professionnelles vécues  au cours de ces dernières années m’ont, assurément, beaucoup servie, enrichie, et préparée à cette nouvelle étape.

– Et au-delà de l’aspect purement « professionnel », la préparation fut aussi « personnelle », au niveau d’une grande connaissance des « abysses humaines », de la capacité à écouter, recevoir, accueillir de manière bienveillante et sans jugement.

Afin de vivre au mieux et le plus professionnellement possible cette transformation, il m’a semblé indispensable de rester très vigilante et d’éviter l’isolement ; aussi suis-je en relation avec d’autres professionnels pour échanger sur mes pratiques.

#Quelles tâches professionnelles as-tu successivement exercées ?

#– J’ai suivi initialement une formation d’infirmière. A ce titre,
– J’ai exercé 3 ans dans une structure spécialisée en chirurgie thoracique.
– J’ai travaillé 6 ans dans l’univers carcéral : une Maison d’Arrêt et un hôpital pénitentiaire.
Puis j’ai suivi une formation de Cadre infirmier et de Chef de Service Médico-social. Ceci m’a permis d’assurer des fonctions de :

– Chef de Service d’un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le   Travail – ex CAT) pendant 7 ans
– Cadre de Santé durant 10 ans dans un Etablissement Public de Santé Mentale (service d’hospitalisation pour adultes, puis extra hospitalier en pédopsychiatrie).

Quelles étaient les caractéristiques communes de ces tâches ?

Durant ces années, j’exerçais en structures « traditionnelles » : institutions sanitaires et médicosociales. La prise en charge dispensée y était essentiellement à visée « curative » et « éducative ».

Comment et en quoi as-tu ressenti des aspirations à un changement, le besoin d’une nouvelle approche ?

Plusieurs aspects :

Pour moi,  la personne soignée doit pouvoir bénéficier, dans le cadre de sa prise en charge et pour la pérennisation des résultats obtenus au cours de l’hospitalisation, d’une approche holistique ; ce qui signifie :

– prise en compte de la globalité de son environnement (familial, social …).

– intégration de la dimension « biopsychosociale », ainsi que de tous ses domaines de vie. Reconnaître, être attentif et intégrer le physique, le psychique, l’émotionnel, le professionnel, l’environnemental, le social, …

De plus, il m’est apparu, au fil des expériences, indispensable, pour renforcer le bénéfice acquis lors des hospitalisations, de proposer, de manière plus suivie, un accompagnement lors du retour de la personne à son domicile.

Néanmoins, dans les milieux institutionnels, cela relevait d’un véritable challenge au quotidien compte tenu des contraintes budgétaires de plus en plus fortes, et des difficultés grandissantes en termes d’effectifs.

Pour finir,  il s’est trouvé qu’au cours du dernier semestre 2012 et premier semestre 2013, des soucis personnels de santé m’ont obligée à envisager une réorientation.

Quelle a été alors l’orientation de ta recherche ?

J’ai souhaité mettre à profit mes expériences passées ainsi que les réflexions issues de mon parcours professionnel.

Deux éléments sous-tendent ainsi à ce jour ma motivation :

– en premier bien sûr, le mieux-être de la personne concernée ainsi que l’accompagnement et soutien des familles ou des aidants, lors de pathologies lourdes ou de Handicap.

– et la mise à disposition de mes compétences et expériences en tant que professionnelle, tout en veillant à respecter mes valeurs et mon intégrité personnelle.

Les réalités rencontrées antérieurement deviennent ainsi « moteur » pour proposer une approche globale, incluant si besoin les familles.

C’est dans ce cadre que ma recherche de cohérence interne maximale me permet de diffuser le meilleur de moi-même au niveau professionnel.

Qu’est ce qui a suscité ton intérêt pour la profession de coach ?

Comment l’as tu perçue au départ et comment l’as tu ensuite de plus en plus découverte ?

Quelles découvertes as tu faites en suivant cette formation pour être certifiée Master Coach ?

Qu’est ce qu’elle t’a apporté de nouveau ?

 En tant que coach, nous partons d’une situation présente que le client voudrait voir changer ou améliorer.

Le coach va dans un premier temps accompagner son client dans l’identification, et l’énoncé d’un objectif, puis au fur et à mesure des séances, ils vont ensemble travailler à « comment faire pour l’atteindre ? ».

La profession de coach m’a séduite par plusieurs aspects :

– Ecoute et disponibilité

– Approche résolument positive

– Accompagnement constructif et très concret

J’ai découvert des professionnels très investis, attentifs et soucieux d’accompagner les personnes dans leur problématique, ou leurs objectifs de vie, et très respectueux du rythme que les personnes voulaient elles-mêmes y donner (ou étaient à même de donner).

De plus, ces professionnels, semblaient  vivre en accord avec eux-mêmes et avec leurs valeurs.

J’y ai vu un lien avec leur statut « d’indépendant », et de distanciation d’avec les tensions et pressions institutionnelles.

Cela m’a ouvert d’autres perspectives et a eu comme un effet de « libération ».

Quelle relation s’est établie entre ta précédente pratique professionnelle et la nouvelle approche dans laquelle tu es entrée ?

Ma nouvelle fonction me semble être la continuité et l’aboutissement de ce que j’ai toujours cherché à apporter en tant que professionnelle.

Je vois dans mes expériences antérieures des étapes que je pourrais qualifier  de « préparation » et de « formation ».

Nos différents parcours professionnels, nos expériences de vie, nos formations…. sont autant d’éléments qui constituent les facettes d’un professionnel.

C’est pourquoi  l’accompagnement en coaching peut être très différent d’un coach à un autre.

Au plan sociologique, l’approche nouvelle de coaching me fait passer de structures fixes et organisées, à un fonctionnement en libéral et structure mobile.

Au plan humain, mon accompagnement de coaching vise à rendre les personnes « acteurs » de leur vie, alors que dans mon expérience précédente en structures « d’urgence » à visée curative, ces personnes étaient plus « passives », parce que encore choquées.

Je pourrais dire que je passe ainsi d’un objectif « to cure » à un accompagnement « to care ». Il s’agit maintenant d’impulser, dynamiser les personnes afin qu’elles soient le plus possible « acteur de leur vie ».

Ma démarche s’inscrit donc dans une dimension autant curative que préventive, et concerne tout aussi bien cette  personne que son entourage.

Enfin, il s’agit pour moi d’aider les personnes à passer du   « Pourquoi ? » à un  « Pour en faire quoi ? » et « Comment le faire ?».

La vie peut en effet réserver des changements à chaque instant.

Tout changement peut avoir un impact sur nous, et alors nécessiter un réajustement dans « l’ici et maintenant » …

La question qui se pose est donc : « en avons-nous les capacités au moment où cela arrive ? »

Peux tu décrire la nouvelle pratique professionnelle que tu es aujourd’hui en train d’explorer et d’inventer ?

Un certain nombre de personnes que j’ai rencontrées dans mes précédentes expériences professionnelles avaient côtoyé ou étaient encore dans ce que l’on pourrait  les « gouffres abyssaux » de la vie. Et j’ai pu constater que rapidement, elles se sentaient suffisamment en confiance pour m’en parler.

Dans la vie, nous assistons souvent à l’enclenchement de véritables spirales ; l’écoute que j’ai pu apporter a   développé en moi une foi  inconditionnelle et indestructible en l’être humain, et cette foi est devenue un puissant moteur pour renforcer cette passion envers l’être humain   …. J’ai ainsi développé une sorte d’addiction  J

Aussi mon projet de coaching s’est-il orienté très rapidement autour des « Ruptures de Vie ». Ces ruptures peuvent toucher différents domaines :

– professionnel : licenciement, réorientation professionnelle, retraite…

– personnel :

– vie familiale : divorce, naissance prématurée, naissance prématurée, adolescence difficile d’un enfant…

– affectif : deuil, séparation …

– santé organique/psychique : handicap, pathologie aigüe/chronique …

Il me faut rajouter que j’ai, depuis toujours, établi une relation tout à fait particulière avec les animaux.

C’est ainsi que j’ai suivi il y a quelques années une double formation de Thérapie avec le Cheval (FENTAC –Fédération Nationale des Thérapies avec le Cheval- et Handicheval).

Je propose ainsi des coachings associant la médiation animale, avec le chien ou le cheval.

Cet aspect sera plus amplement développé sur mon site internet, qui est encore à ce jour en cours de construction.

En comparant ton ancienne et ta nouvelle pratique professionnelle, quelles sont les approches nouvelles que tu mets en œuvre ?

Il est certain que dans une relation de coaching, le lien qui se tisse entre le coaché et le coach est fondamental pour aboutir à une relation de confiance.

Le coach peut alors véritablement devenir « partenaire en réussite ».

Dans les situations extrêmes, mon objectif premier devient:

– Dénicher la moindre étincelle de vie,

– Raviver les braises,

– Alimenter la flamme renaissante  ….

Dans ce travail dynamique de synthèse, comment envisages-tu la collaboration avec d’autres professions ?

J’ai travaillé pendant 30 ans en équipe.

Les relations professionnelles entre personnels de santé, ne sont certes pas toujours faciles. Néanmoins, elles sont très enrichissantes, voire indispensables dans la mesure où un être humain est complexe. Les portes d’entrée pour aider une personne sont donc multiples.

Celle-ci va nous proposer une porte d’entrée. Il s’agit pour nous de la respecter et de rentrer par cette porte qu’il nous ouvre ou nous entrouvre. … et non pas de forcer une porte fermée souvent par protection.

En tant que professionnels de santé, nos personnalités, compétences, formations professionnelles …. sont différentes et complémentaires. Mises ensemble, elles nous permettent d’approcher au mieux la problématique spécifique de cette personne.

C’est en découvrant les différentes « facettes » de l’être que la complémentarité prend tout son sens

Nous pouvons ainsi en avoir une vision la plus large possible.

En résumé, cette collaboration, je l’ai déjà exprimé, me semble indispensable.

C’est la raison pour laquelle je décline ma conception d’accompagnement en coaching sous 2 formes :

– la forme individuelle, en tant que seul professionnel « en action »

– la forme de binôme : interventions de 2 ou plusieurs professionnels, que ce soit de manière parallèle ou simultanée. Il peut s’agir par exemple d’une collaboration avec un psychologue, psychiatre, psychomotricien….

Cela nécessite bien entendu l’accord de la personne accompagnée, ainsi que l’accord de cet autre professionnel avec qui un lien de confiance doit également s’établir.

Les échanges entre professionnels peuvent avoir lieu de manière ponctuelle, sous forme de bilans réguliers, et/ou de séance rassemblant les 3 personnes concernées.

Le contenu peut en être :

– un transfert d’informations,

– un bilan sur l’avancée vers les objectifs réciproques,

– un partage sur des interrogations émergeant suite à une situation rencontrée,

– la sollicitation d’un avis éclairé par rapport à la spécificité de l’autre professionnel

– …

Peux tu nous décrire les premières expériences qui s’inscrivent dans ce parcours ?

Mes premières expériences :

– une jeune fille se trouvait être en rupture scolaire pour raisons familiales. Elle devait à court terme effectuer un stage en ESAT. Son objectif était d’arriver à transformer ce stage en embauche. Objectif réussi.

– une  cliente, en situation d’épuisement professionnel. Son objectif était de trouver une nouvelle orientation professionnelle dans laquelle elle puisse s’épanouir. Elle propose  aujourd’hui des massages « bien-être et relaxation » d’une très grande qualité, dans un contexte d’écoute et de mise en confiance que j’ai rarement connu ailleurs.

– une jeune femme brillante dont l’objectif était d’arriver à gérer émotionnellement des situations complexes au niveau professionnel. Le coaching nous a amené à travailler sur des peurs remontant à la petite enfance. Cet accompagnement l’a beaucoup aidée et a rajouté une plus value importante à son expertise professionnelle existante.

– une maman en rupture affective. Son objectif était de vivre au mieux sa séparation et  trouver le juste positionnement pour minimiser les conséquences pour ses enfants.

– Une jeune femme, récemment licenciée, souhaitant retrouver un nouvel emploi. Cette épreuve a fait resurgir des grosses problématiques (relationnelles et traumatiques) remontant à l’enfance.

– Un homme porté sur la boisson. Un défi sportif retenu en commun l’a soutenu et aidé à puiser la détermination là où il pensait ne pas pouvoir tenir.

Les personnes accompagnées ont été très satisfaites. Et ce fut pour moi, au-delà de l’atteinte des objectifs, de la joie et fierté de ces personnes, de merveilleux moments de partage très enrichissants.

En quelques mots, quel sens perçois-tu dans ton parcours ?

Je ressens beaucoup d’émotions face à la richesse de mon parcours professionnel. Certaines expériences m’ont profondément transformée.

J’ai l’impression que ma profession de coach me permet de rassembler toujours un peu plus les différentes pièces de mon puzzle professionnel au service des personnes qui font appel à moi.

Pour moi, le coaching est une approche qui s’appuie sur un cœur de métier, une expertise.

Mon cœur de métier est le Soin, la Santé. J’accompagne donc les personnes dans leur Santé.

Rappelons que la Santé

« ne consiste pas uniquement en un état de bien-être physique, psychologique, social …. »

La santé,  « c’est aussi avoir les capacités d’adaptation dans un monde en constante évolution » (Définition de l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé).

Il s’agit pour chacun d’entre nous de s’adapter à chacune des situations qui se présentent sur notre parcours de vie, que ce soit celles venant du monde extérieur ou venant de notre monde intérieur.

Et le coach de santé que je suis va stimuler, accompagner ce processus d’adaptation.

Il s’agit à chaque fois d’une découverte magnifique et d’une expérience nouvelle, menée à 2, dans laquelle la personne se dévoile, se découvre, s’enrichit et s’épanouit… pour quelque chose de « mieux ».

Le coaching est une approche fondée sur le relationnel. Il s’appuie sur un lien de confiance réciproque.

J’ai foi en l’Homme, en ses capacités, en ce qu’il peut donner et offrir.

Je suis intimement persuadée que l’être humain a en lui de formidables ressources et capacités de rebond.

Seulement, nous ne les connaissons pas toujours. Nos qualités, nos talents ont parfois été étouffés :

– inhibés car non reconnus par notre environnement,

– ou mis en veille par l’absence de situations qui en auraient permis la révélation et l’expression.

Il faut alors les REdécouvrir car ils constituent un puissant moteur de réussite personnelle.

En conclusion, mon expérience de coach de vie (accompagner des personnes en rupture de vie) m’a permis d’identifier en moi une réelle et profonde aspiration : proposer du « coaching de la Vie ».

Il s’agit de transmettre un souffle de vie, de ranimer la petite flamme de vie qui perdure en chacun de nous, même au cœur des situations les plus difficiles.

Contribution de Béatrice Ginguay

Une aspiration communautaire portée par le numérique

# Un nouveau monde : l’ère numérique

Le monde change très rapidement. On est en train de passer d’un monde caractérisé par un engagement physique de l’homme à un monde numérique.  La génération Y est une expression de ce nouveau monde. De plus en plus, tout se fait sur le web : les achats, les opérations financières, le travail, … Cela commence à apparaître. Par exemple, moins de gens vont à la banque.

Par ailleurs, chaque objet devient de plus en plus connecté et se développe de plus en plus. Les voitures commencent à être connectées à leur environnement.  Dans la maison, le thermostat est connecté à notre téléphone pour le réglage du chauffage à  distance. Dans la santé, le médecin va bénéficier d’un suivi des informations concernant notre état physique depuis chez soi.

Le monde se numérise davantage.  Nous sommes impactés par ce changement . Cette transformation va beaucoup plus vite que nous le pensons. Certes, il faut veiller à prévenir une « fracture numérique », c’est à dire une incapacité de populations âgées ou défavorisées à entrer dans ce mouvement. En France, il y a souvent des résistances au départ, mais ensuite le changement va très vite. Par exemple, le téléphone portable est entré dans les mœurs en 5/6 ans après. La connexion des objets va s’accélérer dans les prochaines années. Elle sera omniprésente dans 4/5 ans. Récemment, je me suis rendu à un salon de start up. J’ai été très impressionné par la vitesse du changement. Quand j’ai vu cela, j’ai compris ce qui était en train de se passer. En France, il y a deux mondes : celui d’aujourd’hui et celui de demain.  Le monde de demain entre dans le monde d’aujourd’hui.

#Un développement de la vie relationnelle.

 #Si , dans un premier temps, les nouvelles pratiques se prêtent à l’individualisme, les gens ressentent les inconvénients de l’isolement physique.  Et des aspirations relationnelles se développent et se réalisent dans de nouvelles pratiques, dans de nouveaux comportements. L’économie collaborative a aujourd’hui un rôle moteur . C’est l’auto partage. (bla bla car, Uber). C’est un logement chez l’habitant lorsqu’on voyage (Couchsurfing, Airbnb). C’est la location d’outils. Ces pratiques sont source de revenus modiques. Elles développent la sociabilité. Dans tous les domaines, des réseaux se créent. Il  y a aussi un progrès de la personnalisation. On cherche à répondre aux besoins spécifiques d’un individu. Tout se fait pour des personnes . A la fin, j’aurai un objet qui sera unique. Le processus est accéléré par une innovation à très grande portée :  l’expansion de l’imprimante 3D . Par exemple dans ma banque, on me proposera une carte bancaire personnalisée sur place. Ce mouvement généralisé se traduit par le développement des réseaux, des communautés. La vie relationnelle se développe à  grande vitesse.

 #Discerner l’œuvre de Dieu.

#Certains perçoivent cette mutation avec crainte . Et effectivement, on peut mesurer les dérives et les dangers. Mais, nous devons nous rappeler que l’Esprit de Dieu est créateur et que Dieu continue à agir dans sa création.  Dans cette perspective, nous voyons l’œuvre de Dieu dans les découvertes des chercheurs. Lorsque deux synapses se connectent , du nouveau apparaît. C’est Dieu qui inspire les chercheurs et révèle à  travers eux des mystères qu’on ne connaissait pas. Dans ce mouvement, nous découvrons l’avenir de Dieu qui se manifeste à  nous.

 #De nouvelles communautés chrétiennes

 #La transformation numérique a donc un impact considérable sur le mode de vie.  Ce changement du mode de vie intervient dans tous les domaines. Et très naturellement, il implique de profonds changements dans la manière d’être et de faire église. Le besoin de relations vraies va en croissant. Aujourd’hui, plus qu’avant, nous ressentons le besoin de ne pas être seul . Mais il y a en même temps une attitude plus autonome, une exigence de respect. Internet est un moyen remarquable de communication qui permet de susciter de nouvelles opportunités et des nouveaux lieux de rencontre. C’est donc une voie ouverte qui permet l’apparition de nouveaux groupes de partage, de communautés nouvelles dans une perspective de réseau. Le monde change. Dieu nous appelle à l’écoute.

#Propos recueillis auprès de Faubert Pélage

Ingénieur dans les nouvelles technologies

#Sur ce blog, voir aussi :

« L’ère numérique. Gilles Babinet, un guide pour entrer dans ce nouveau monde » : https://vivreetesperer.com/?p=1812

« Une révolution en éducation. L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation » : https://vivreetesperer.com/?p=1565

« Une nouvelle manière d’être et de connaître. « Petite Poucette » de Michel Serres : https://vivreetesperer.com/?p=820

D’une religion enfermante à la vie

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Propos recueillis auprès de Philippe M.

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Je travaille dans le génie climatique. J’interviens dans l’étude et la réalisation de la partie électricité et automatisme, la régulation du chauffage/climatisation et dans la recherche de solutions techniques pour répondre aux exigences des nouvelles réglementations thermiques. J’habite en Alsace et je travaille essentiellement dans la construction de plateformes logistiques dans toute la France. Je circule beaucoup et je rencontre des gens très différents : des ouvriers du bâtiment de différentes nationalités, des techniciens, des ingénieurs qui contrôlent mon travail, des responsables d’entreprise.

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​Le milieu du bâtiment aujourd’hui est très tendu. Il y a de plus grandes exigences au niveau technique et délai d’exécution. Cela m’amène à pénétrer dans des univers où le stress est palpable. Dans ce contexte, j’apprends beaucoup sur le fonctionnement de l’être humain. De ce fait, j’apprends beaucoup sur moi. C’est un milieu où il y a de la souffrance physique liée à la pénibilité du travail et des souffrances psychiques liées à l’éloignement de la famille à travers de nombreux déplacements professionnels. Progressivement, dans ce contexte, j’ai appris à me rapprocher des autres. Au début, j’ai souvent été étonné de voir une personne d’apparence fermée s’ouvrir facilement dès que je lui posais des questions plus personnelles.

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​Le sujet de la religion revient souvent. Je vois que dans l’esprit de la plupart des gens, il y a beaucoup de préjugés et de fausses idées sur le christianisme . Par exemple, pour certains, le christianisme est synonyme de non liberté, de formatage, de conflits entre les différentes églises. Le personnage de Jésus est vu comme un deuxième Moïse qui apporte des lois et des commandements. Il y a aussi la peur très prononcée des phénomènes sectaires.

L’évangélisation, souvent à juste titre, est perçue comme une imposition d’idées reçues, et, en même temps, paradoxalement, le chrétien prétendrait indiquer un chemin de liberté. Je constate une grande défiance vis à vis de tous les pouvoirs en général, et notamment vis à vis du pouvoir religieux qui touche à un côté sensible de la personne parce qu’on y développe des idées (toutes faites / impersonnelles) sur l’amour, l’âme, l’esprit, l’être, Dieu. On a plus de mal à confier sa personne au milieu religieux. Les gens sont très méfiants. J’ai découvert aussi des personnes se disant athées, mais, en creusant, on découvre qu’elles sont athées en opposition à un Dieu représenté sous une certaine forme par la religion : « Dieu pour moi, ce n’est pas ça ». C’est surprenant car ils décrivent ensuite un Dieu idéal, un Dieu proche, un Dieu ouvert, un Dieu qui ne soutient pas un clan, qui ne suscite pas une exclusion. Malheureusement, à cause de la religion, ils ont abandonné l’idée de trouver ce Dieu là.

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​Je découvre dans les gens que je rencontre, au-delà d’une façade d’auto-défense, de réflexes d’autoritarisme, de colères exprimées, d’expressions grivoises, des perles précieuses qui jaillissent, comme la générosité, la bonté, l’authenticité, le partage… Je me sens naturellement en relation avec eux en voyant en eux l’image de Dieu. Ce que je remarque aussi, c’est une grande recherche de sens dans ce que l’on fait. Une fois, une personne me disait : « J’ai une belle maison, une belle voiture, une belle famille ; J’apprécie tout cela, mais j’ai envie de passer à autre chose : donner un sens à ma vie, être tourné vers les autres ». Un autre désir revient souvent : faire les choses avec joie, avec plaisir. La défiance vis-à-vis des autorités engendre une réflexion personnelle sur ce que ces autorités demandent et imposent. J’observe une plus grande autonomie et la volonté d’agir si cela résonne intérieurement. Un esprit critique se développe. Ce qui fédère aujourd’hui, c’est le produit d’une attirance par opposition aux impératifs du devoir. Je ne fais plus une bonne action par devoir. J’agis parce que cela résonne profondément en moi. Je me laisse attirer. Cela me rappelle les lois qui régissent notre univers : le mouvement des électrons autour du noyau, le mouvement des planètes suscitées par leur attirance mutuelle. C’est un mouvement synonyme de vie et l’être humain se sent vivant quand il se laisse naturellement attirer sans manipulation, sans contrainte. Peut-être, ce besoin d’exister en allant vers l’autre sans contrainte rappelle ce lien qu’on a découvert dans la science quantique.

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​A l’âge de cinq ans, j’ai été touché par un amour profond et je peux dire que j’ai goûté à l’amour de Dieu. Pour moi, c’était très simple d’être chrétien. Cela s’est compliqué par la suite. En grandissant dans mon milieu d’église, j’ai été conditionné par des représentations légalistes et autoritaires de Dieu, de ce qu’est « un bon chrétien ». Des évènements dans ma vie m’ont permis de prendre du recul face à une religion enfermante.. J’ai toujours été convaincu de l’amour immense que Dieu avait pour les hommes. Quand je lis les évangiles, je vois Jésus-Christ très proche des gens non religieux. Je l’imagine passer la plupart de son temps avec les gens « païens ». Jésus attirait les foules jusqu’au point où il n’arrivait plus à entrer dans une ville. Il la contournait. Les foules sortaient des villes pour le rejoindre, attirées par sa personne. Je pense que les gens se sentaient reconnus tels qu’ils étaient. Ils se sentaient vivre dans ce mouvement. Ils ressentaient un esprit de liberté omniprésent.

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​On m’a appris à être « religieux » et maintenant j’apprends à sortir de ce comportement. Plus j’apprends à me connaître, moins j’ai la crainte d’aller vers mon prochain et alors mon prochain s’ouvre. Cette ouverture se fait naturellement, sans effort. Les personnes que je rencontre ne savent absolument pas que je suis chrétien et me parle spontanément de Dieu, de la religion. A cette occasion, j’aime leur communiquer mon image personnelle de Jésus-Christ. Une personne merveilleuse ouvrant les yeux sur les magnifiques perles précieuses se trouvant dans les profondeurs de l’âme de chaque femme, chaque homme, chaque enfant. Voilà où se trouve aujourd’hui, le sermon, la  prédication, la bible que je reçois. J’apprends énormément dans la relation avec l’autre, je chemine d’émerveillement en émerveillement. Est-ce que l’homme a besoin d’entendre que certaines de ses actions sont mauvaises, pas si sûr. Un jour, alors, que je travaillais sur mon échelle dans un faux plafond, un homme s’approche de moi et me raconte son parcours chaotique: « A peine marié, pendant mon voyage de noce, j’ai trompé ma femme et avons aussitôt divorcé, depuis je vais de femme en femme… » Je n’avais jamais discuté avec lui. Je prenais juste le temps de le saluer.  Est-ce que la femme prostituée dans les évangiles avait besoin d’entendre que ses actions étaient mauvaises ? Ce qui permet un regard plus juste sur nous même, que ce soit des perles précieuses en nous ou un état d’esclavage, c’est l’amour. Jean-Baptiste exprimait cette voix venant du désert et s’adressant à l’extérieur de l’être:  » repentez-vous, vos actions son mauvaise ! ». Jean-Baptiste symbolise la clôture d’une très très longue période où la crainte est omniprésente parce que l’homme a rejeté l’amour. Jésus a ouvert à toutes les femmes, à tous les hommes, à tous les enfants une nouvelle période:  » Le royaume des cieux ! « .  Jésus n’a-t-il pas dit ? : « Je vous le dis, c’est la vérité: il n’y a jamais eu un homme plus important que Jean-Baptiste. Pourtant, celui qui est le plus petit dans le Royaume des cieux est plus important que lui… » Matthieu 11:11

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Je pense que notre société n’a jamais été aussi prête à recevoir le royaume des cieux. Je découvre que j’ai juste à libérer ce royaume en étant naturellement moi-même, construit maintenant sur le chemin de l’amour.

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Philippe

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Sur ce blog, voir aussi :

« Un chantier peut-il être convivial ? »

https://vivreetesperer.com/?p=133

 

Un enseignement de la programmation informatique ouvert à tous

#Un projet collaboratif, convivial et créatif : Simplon.co

 #On leur disait : c’est impossible ! Ils l’ont fait.

 #A une époque où la révolution numérique (1) ouvre de nouveaux emplois, comment permettre à des minorités défavorisées d’y accéder ? Peut-on aujourd’hui enseigner la programmation informatique, le nouvel alphabet du XXIè siècle, le code, au delà des filières classiques ?

Dans un exposé enthousiasmant, Erwan Kezzar nous dit comment il a créé une école de programmation qui, durant la première année, a formé 30 personnes issues de milieux accédant jusqu’ici difficilement à cette profession : des jeunes des quartiers populaires, des moins jeunes, des femmes, des personnes en situation de handicap, des porteurs de projet ayant besoin de compétences pour les réaliser. Ce projet : Simplon.co, en voie de démultiplication en 2014-2015, figure parmi les cinq projets promus cette année par « L’échappée volée », plateforme collaborative qui se propose d’encourager le passage du partage de la parole au partage de l’action.

Mais comment ce mouvement associatif s’est-il développé et de quelles valeurs témoignent-ils ?

#TED

  #Cette initiative s’inscrit dans une dynamique internationale. Au départ, il y a eu en effet la conférence américaine TED qui, depuis 25 ans, « rassemble des esprits brillants dans leurs domaines pour partager leurs idées avec le monde. C’est un événement annuel où les plus grands talents sont invités à partager leurs passions. TED : « Technology, Entertainment, Design » s’intéresse à trois grands ensembles qui façonnent notre avenir. Mais l’événement ne s’arrête pas là et présente des idées quelque soient les disciplines. Des créateurs, des scientifiques, des philanthropes viennent s’y exprimer. Ces dernières années, TED a souhaité s’ouvrir et propose une conférence internationale TED global ainsi que plusieurs initiatives médiatiques » (2). Ainsi aujourd’hui, des milliers de courtes interventions relatant des expériences signifiantes ou des recherches majeures sont diffusées sur le web en vidéos par TED talks (3).

#TED x

 #Cette expression partagée dans une forme dynamique se répand aujourd’hui dans le monde. Le x ajouté à TED dans TED x signifie  qu’il s’agit d’évènements qui sont largement indépendants tout en respectant un certain nombre de critères définis par Ted. « Et, en France, Ted x a été fondé par Michel Lévy-Provencal dès 2009. Ted x Paris a été la première conférence TED x européenne . Elle fait partie des trois premières conférences TED x mondiales à avoir été créées » (4). Depuis 5 ans, TED x Paris présente des utopistes en action. « Nous diffusons systématiquement leurs idées pour distiller en France et ailleurs, une voix positive et optimiste. Cette voix semble porter, chaque semaine, nous recevons des messages de personnes nous demandant comment s’investir concrètement dans ces initiatives… Ainsi n’en déplaise aux pessimistes et aux sceptiques, le désir d’engagement et la quête de sens n’ont pas disparu de notre société. Notre conviction, c’est que nous sommes entrés dans le temps de l’action, individuelle, locale, simple, efficace, responsable, importante, contagieuse et virale. Et si des idées peuvent changer le monde, elles ne sont rien sans l’énergie et l’engagement de ceux qui les mettent en œuvre ».

 #L’échappée volée

#« L’échappée volée » est un accélérateur qui se caractérise par l’action et l’engagement (5). C’est une expérimentation citoyenne, une initiative qui invite tout un chacun à passer à l’action en s’engageant efficacement dans des projets d’éducation, de santé, de solidarité, l’émancipation par les arts et la culture, et le développement durable. Chacun est ainsi invité à soutenir ces projets en apportant son énergie, ses idées, son temps et ses contacts. Notre souhait est de soutenir ceux qui s’engagent pour faire bouger les lignes, changer les paradigmes et obtenir des transformations positives et concrètes dans nos sociétés ».

Et c’est ainsi que cette année, le site de « l’échappée volée » présente cinq projets qui se caractérisent par la conjugaison d’un idéal de solidarité et de fraternité et une dynamique sociale créative.

Ce sont :

° Djantoli. Un téléphone et une balance. Djantoli met l’innovation sociale au service de la santé des enfants en Afrique.

° Kialotok. Kialotok utilise la gastronomie comme un moyen de restauration professionnelle et de dialogue interculturel .

° Bergers urbains. Des moutons et des hommes

Les bergers urbains font paître leurs troupeaux remettant l’agriculture locale au cœur des villes.

° Sentinelle. Des femmes et des chercheurs. Les sentinelles créent un réseau de volontaires pour faire avancer la recherche sur le cancer.

° Simplon.co. Un ordinateur et une nouvelle langue.

Les entrepreneurs de Simplon.co forment au code pour un impact réel et social.

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Formation au code et convivialité sociale. Comment Erwan Kezzar et ses associés ouvrent à tous la formation au code : Simplon.co 

Dans son témoignage enregistré sur vidéo (6), Erwan Kezzar nous dit comment il s’est engagé avec deux associés dans la création d’un enseignement du code, « cet alphabet du XXIè siècle selon certains ». il y a aujourd’hui une demande énorme dans le champ de la programmation. On manque de codeurs. Et, bien sûr, il y a là une nouvelle source d’emplois. Mais peut-on former au code des gens qui n’ont pas effectué au préalable des études pour devenir ingénieurs ou mathématiciens? Et peut-on donner accès à cette formation dans des cycles courts à des gens qui n’ont pas les dispositions, les moyens pour s’engager dans des études longues ?

Erwan Kezzar et ses a ssociés ont pensé plus particulièrement aux « talents qui ont envie de s’en sortir, à des profils à forte motivation même si ce sont des profils atypiques ». A la fin de l’année 2011, ils ont eu écho d’une expérience américaine où des formations courtes étaient mises en oeuvre avec succès.

Et alors, malgré le scepticisme qu’ils ont rencontré, Erwan Kezzar et ses associés se sont lancés dans la création d’une formation. Ils ont trouvé un local dans une ancienne usine à Montreuil. Ils l’ont aménagée et, à la rentrée 2013, ils ont commencé une formation en 6 mois qui vient de s’achever avec succès. Ils ont choisi des étudiants motivés et créatifs, mais dans des milieux qui, jusque-là, accédaient très peu à la programmation informatique. Ils ont recruté des jeunes de quartiers populaires, des moins jeunes, des femmes(jusqu’ici peu représentées dans ce secteur), des personnes en situation de handicap, des porteurs de projet ayant besoin de la programmation informatique pour les réaliser. 30 personnes ont participé à la première promotion qui a expérimenté cette formation avec succès. Au début de cet enseignement, 75% étaient des débutants complets. Et la répartition des origines est éloquente : des niveaux scolaires de Bac-2 à Bac+4, des âges de 19 à 52 ans, 30% de femmes, 14 nationalités.

Quelques parcours témoignent de cette diversité. Aladin expérimente un nouveau mode de communication avec l’office HLM de son quartier. Audrey construit un site permettant à des personnes en situation de handicap de partager leurs expériences pour améliorer leur condition de vie. Roxane va répliquer la formation de Simplon.co à Cluj en Roumanie. Rodolphe a prouvé qu’il était possible de former des jeunes dans un quartier difficile à Villeneuve-la-Garenne et il va poursuivre l’année prochaine. En effet, en 2014-2015, Simplon va essaimer : Montreuil, mais aussi Villeneuve-la-Garenne, une région rurale dans le Perche, Cluj en Roumanie et Bamako au Mali.

Le dynamisme de cette entreprise trouve sa source dans l’enthousiasme de son fondateur tel qu’il s’exprime dans cette vidéo. Il en résulte un mouvement collaboratif. A plusieurs reprises, il évoque le scepticisme qu’il a rencontré. « On ne pouvait pas le faire. C’est ce qu’on nous a dit. Et bien, ce qui est sur pour nous, c’est qu’on ne pouvait pas ne pas le faire ! »

Dans ce monde en mutation (7), nous vivons dans un temps de crise où le vieux monde se défait et un autre commence à se construire. Apprenons à discerner les émergences positives pour en encourager le développement. Sachant les menaces qui doivent être affrontées, plutôt que de sombrer dans le pessimisme, prenons le parti de l’espérance et regardons en avant. Alors nous verrons mieux les initiatives et les innovations qui s’inscrivent dans un état d’esprit nouveau en train d’apparaître à l’échelle internationale. Sur ce blog, nous avons mis l’accent sur le développement de l’économie collaborative (8). Aujourd’hui, avec TED, TED x et l’échappée volée, nous assistons au développement d’une expression partagée et participative qui se veut motrice de changement. Nous voyons là des signes traduisant l’apparition d’une nouvelle culture à l’échelle internationale (9) dans l’inspiration de valeurs mettant l’accent sur la collaboration, la convivialité, la solidarité, la créativité. Nous voyons là aussi l’émergence d’une nouvelle sensibilité spirituelle (10). Et, pour nous, cette émergence est éclairée par une inspiration (11).

Simplon.co témoigne bien de la conjugaison  entre sociabilité conviviale et créativité. En entendant Erwan Kezzar et en observant la dynamique de cette action et les fruits qu’elle porte, on participe à son enthousiasme et on ressent quelque part de l’émerveillement.

J H

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(1)            Sur ce blog : « L’ère numérique. Gilles Babinet : un guide pour entrer dans ce nouveau monde » https://vivreetesperer.com/?p=1812

(2)            Le site de TED : Ted. Ideas worth spreading : http://www.ted.com/   Histoire et dynamique de Ted sur Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/TED_(conference)       La précédente description est empruntée au site de Ted x Paris.

(3)            Ted talks : http://www.ted.com/talks/browse

(4)            TED x Paris : http://www.tedxparis.com/about/  . il existe aussi une conférence Ted x à Lyon : http://www.tedxlyon.com/

(5)            L’échappée volée : http://www.lechappeevolee.com/a-propos-2/

(6)            Présentation en vidéo du projet par Erwan Kezzar : http://www.lechappeevolee.com/simplonco/

(7)            Les mutations actuelles en perspective : sur ce blog : « Un  chemin de guérison pour l’humanité. La fin d’un monde. L’aube d’une renaissance (Frédéric Lenoir) : https://vivreetesperer.com/?p=1048                             « Quel avenir pour le monde et pour la France ? (Jean-Claude Guillebaud. Une autre vie est possible) : https://vivreetesperer.com/?p=937  « Une nouvelle manière d’être et de connaître » (« Petite Poucette » de Michel Serres) : https://vivreetesperer.com/?p=820

(8)            Sur ce blog,  à propos de l’économie collaborative : « Une révolution de « l’être ensemble » (« Vive la co-révolution !Pour une société collaborative ») : https://vivreetesperer.com/?p=1394                                « Un mouvement émergent pour le partage, la collaboration et l’ouverture : Ouishare, communauté leader dans le champ de l’économie collaborative » https://vivreetesperer.com/?p=1866                                         « Pour une société collaborative. Un avenir pour l’humanité dans l’inspiration de l’Esprit » : https://vivreetesperer.com/?p=1534

(9)            Une nouvelle culture à l’échelle internationale : « Vers une civilisation de l’empathie.  A propos du livre de Jérémie Rifkin .. » : http://www.temoins.com/recherche-et-innovation/etudes/816-vers-une-civilisation-de-lempathie-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkinapports-questionnements-et-enjeux.html  « Emergence d’espaces conviviaus et aspirations contemporaines. Troisième lieu (« Third place » et nouveaux modes de vie » : http://www.temoins.com/recherche-et-innovation/etudes/1012–emergence-despaces-conviviaux-et-aspirations-contemporaines-troisieme-lieu-l-third-place-r-et-nouveaux-modes-de-vie.html

(10)      Sur le site de Témoins : Emergence d’une nouvelle sensibilité spirituelle : « Emergence d’une nouvelle sensibilité spirituelle et religieuse. En regard du livre de Frédéric Lenoir : « La guérison du monde » : http://www.temoins.com/recherche-et-innovation/etudes/953-emergence-dune-nouvelle-sensibilite-spirituelle-et-religieuse-en-regard-du-livre-de-frederic-lenoir-l-la-guerison-du-monde-r.html « Emergence d’une vision d’un monde évolutionnaire.  Un changement de culture au Club de Budapest » : http://www.temoins.com/recherche-et-innovation/etudes/1029-emergence-dune-vision-du-monde-l-evolutionnaire-r-un-changement-de-culture-au-club-de-budapest.html

(11)      Sur ce blog,  dans la culture qui est la nôtre, nous reconnaissons dans ce mouvement, la vision exprimée par le théologien Jürgen Moltmann : « L’essence de la création dans l’Esprit est « la collaboration » et les structures manifestent la présence de l’Esprit dans la mesure où elles font reconnaître l’ « accord général ». « Au commencement était la relation » (Martin Buber) p 25 dans : Moltmann (Jürgen). Dieu dans la création.  Traité écologique de la création. Cerf,1988.                Sur ce blog : « Dieu suscite la communion »  https://vivreetesperer.com/?p=564                              Voir le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com/                                        Une parole de Pierre Teilhard de Chardin remonte à notre esprit : « Tout ce qui monte, converge ».