par jean | Fév 15, 2012 | ARTICLES, Vision et sens |
Fatalité. Résignation. Immobilité. Enfermement. Peur. Tristesse. Mort. Fuite. Ailleurs. « Sans vision, le peuple périt » (Prov. 29.18).
Bourgeonnement. Engendrement. Emergence. « Douleurs de l’enfantement » (Rom. 8.22). Projet. Anticipation. Nouveauté. Avenir. Espérance.
« Espérer : considérer ce qu’on désire comme devant se réaliser » (Petit Robert). Je m’attends à toi. J’ai confiance.
Souffrance. Angoisse. Déprime. Malgré tout. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous » (Rom. 8.31)). « J’ai mis devant toi la vie et la mort. Choisis la vie » (Deut. 30.19).
Amour. Communion. Sur la terre comme au ciel. « Dieu fait pour nous des projets de bonheur et non de malheur » (Jér. 29.11).
Promesse. « Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient » (Rom. 4.7)). Christ ressuscité. Vie . Puissance de Vie. « Il souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint Esprit » (Jean 20.22). Souffle du Dieu Vivant.
« Il est au milieu de vous et dans le monde entier. Il porte des fruits et Il va grandissant » (Colossiens 1.6). Nouvelle création. « Dieu tout en tous » (1 Cor.15.26). « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Ap. 21.5).
En marche. « Abonder en espérance par la puissance du Saint Esprit » (Rom.15.13).
JH
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Beauté et émerveillement, Expérience de vie et relation, Société et culture en mouvement |
Un collectif : « Playing for change » sillonne le monde pour recueillir les voix des musiciens des rues et des chorales amateurs et les réunir en un seul enregistrement. Lorsqu’une même musique, un même chant parcourt le monde et surgit à travers le visage de musiciens aussi divers, on est saisi par une émotion toute particulière : une communion à travers la musique qui se propage à travers notre planète.
Des gens différents, des contextes différents, mais une voix commune. Les chants eux-mêmes entonnés par ces musiciens des rues ont déjà parcouru le monde. Ecoutons : « Stand by me » http://www.playingforchange.com/episodes/2/Stand_By_Me ou « One love » http://www.playingforchange.com/episodes/3/One_Love .
Ce dernier : un hymne à l’unité, débute sur une devise mise en exergue sur le site internet : « It’s time for the world to unite as a human race » (Il est temps pour le monde de s’unir comme étant la race humaine ». Le site internet : « Playing for change » nous introduit dans ce mouvement et nous en présente les réalisations.
Quelle est l’origine de cette superbe manifestation et comment s’est-elle développée ?
« Playing for change » est un mouvement multimédia créé pour apporter une inspiration, connecter les hommes entre eux, répandre la paix dans le monde à travers la musique. Ce projet est né d’une foi commune : celle que la musique avait le pouvoir d’abattre les barrières et de surmonter la distance entre les gens. Peu importe d’où les gens viennent, de contextes géographiques, politiques, économiques, religieux et idéologiques différents, la musique a le pouvoir universel de nous transcender et de nous unir come appartenant tous à la race humaine. Avec cette vérité en tête : nous sommes là pour le partager dans le monde ».La devise du site internet témoigne de cet esprit : « Connecting the world through music » (Connecter le monde à travers la musique ».
« Ce mouvement a donc créé un studio d’enregistrement mobile pour pouvoir recueillir les expressions musicales à travers le monde. Et ce travail s’est réalisé dans un esprit de convivialité et de respect. « Nous nous sommes engagés à susciter des environnements dans lesquels les musiciens pourraient créer librement et dans lesquels il n’y aurait pas de barrière entre eux et ceux qui écouteraient et ressentiraient leur musique. Au cours des dernières années, une petite équipe a voyagé à travers le monde des rues et banlieues des grandes villes jusqu’aux villages africains et aux contreforts de l’Himalaya. A travers ce voyage, nous avons connecté le monde à travers la musique. L’album est une œuvre collective de plus de cent musiciens répandus sur les cinq continents ». Une carte témoigne de la variété des lieux. Ces chants, dans leur déroulé pluriel, à travers des environnements aussi variés, témoignent d’un esprit d’unité. Et, de plus, « playing for change » œuvre aujourd’hui dans le monde en faveur de l’expression musicale de ceux qui n’y avaient pas accès.
Nous savons bien que l’unification du monde ne va pas sans déchirements et sans conflits. Il est d’autant plus important de reconnaître les mouvements qui sont à l’œuvre pour répandre un esprit d’unité à partir des aspirations et des initiatives qui surgissent actuellement chez tous le gens du monde qui veulent bien se donner la main. (Voir sur le site de Témoins : « Playing for change. Un hymne à l’unité » http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/playing-for-change-un-hymne-a-l-unite.html )
Dans ce mouvement qui monte des profondeurs de l’humanité, nous pouvons reconnaître l’Esprit de Dieu.
« L’Esprit saint suscite une communauté de la création dans laquelle toutes les créatures communiquent chacune à sa manière entre elles et avec Dieu ». A l’encontre des forces contraires, le projet de Dieu est l’harmonie entre les êtres : « L’essence de la création dans l’Esprit est, par conséquent, la « collaboration » et les structures manifestent la présence de l’Esprit dans la mesure où elles font connaître « l’accord général »… Etre vivant signifie exister en relation avec les autres. Vivre, c’est la communication dans la communion » (Jürgen Moltmann. Dieu dans la création. Voir sur ce blog : « Vivre en harmonie »).
« Poussez vers l’Eternel des cris de joie, vous tous, habitants de la terre !
Faites éclater votre allégresse et chantez..
Que le monde et ceux qui l’habitent éclatent d’allégresse « (Psaume 98). Car l’œuvre de Dieu est en voie de s’accomplir dans son amour et sa justice.
JH
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Participer aux forces qui circulent et construisent dans le mouvement de la vie, c’est aussi refuser l’isolement et le repli sur soi. En terme spirituel, c’est participer à l’œuvre de l’Esprit qui donne vie (1). De plus en plus, cette conscience se répand, et, pourtant, nous savons par expérience les obstacles que nous ressentons. Il y a en nous de mauvais plis hérités du passé qui limitent et encombrent nos psychismes. Cependant, Dieu, en Christ et dans l’Esprit, vient à nous comme Celui qui aime, donne et libère, en nous a ppelant à participer à la vie divine. Cette inspiration se répand à travers des relations humaines. Mais, là aussi, des représentations héritées du passé peuvent faire obstacle : dogmatisme, légalisme, volontarisme. C’est comme si un cadre plus ou moins contraignant nous était imposé d’en haut. Cette attitude est bien illustrée par une formule présente dans des catéchismes anciens : « Les vérités à croire. Les commandements à pratiquer ». Mais, sous d’autres formes et dans différents milieux, on peut rencontrer aujourd’hui cet état d’esprit.
Odile Hassenforder, dans le livre : « Sa présence dans ma vie » (2), rapporte son expérience. Parce qu’un jour, elle a reçu le don de Dieu dans sa plénitude, elle a poursuivi son existence dans l’accueil de l’Esprit. Aussi, en regard des rigidités qu’elle a pu rencontrer, elle sait nous communiquer son élan intérieur et nos aider à accueillir et recevoir la vie divine. Ce message transparaît dans plusieurs chapitres de son livre. Voici quelques extraits significatifs.
Ce désir au fond de moi
« Ce désir au fond de moi d’être imprégné de la vie divine est suscité par l’Esprit. Donc, j’ai à accueillir son œuvre en moi et ensuite, à donner mon accord pour qu’il me rende capable du vouloir, puis du faire, vis-à-vis des actes qui lui plaisent. C’est très différent que de me forcer, de rassembler ma volonté pour agir… (p 119)
Accueillir l’œuvre de Christ en moi.
« J’entend souvent : « Il faut », Je dois », c’est à dire par mes propres forces. Dans la conversion, il y a certes une décision de notre part, c’est vrai pour toute chose, mais nous ne pouvons décider d’agir comme Jésus si nous n’en avons pas la grâce. Notre attitude juste est celle de l’accueil de l’œuvre de Jésus en nous, décision qu’elle se fasse en nous par l’Esprit, dans l’espérance, dans notre marche vers… La mort de Jésus a été la conséquence du refus humain à la vie divine. Le mal perd son pouvoir dans la résurrection qui donne la vie. A nous d’accueillir l’œuvre de Christ en nous en prenant conscience qu’il demeure en nous et en décidant de demeurer en Lui. Jésus n’est pas extérieur à nous comme un modèle à suivre, mais il demeure en nous » (p 121).
Nous sommes le plaisir de Dieu
Je me rend compte que nous sommes le plaisir de Dieu… La création est un acte d’amour qui éclate de Dieu : Père, Fils et Esprit pour partager, donner, dialoguer… Dieu prend plaisir à créer, à recréer ce qui est endommagé… Dieu aime toute sa création d’un amour identique pour chacun… Alors ! Dieu est d’autant plus content lorsque nous recevons (p 90).
Libres paroles sur la venue du Dalaï Lama à Paris.
« Ce succès montre la soif de spiritualité de nos contemporains : soif de paix, de tolérance, d’amour….
Et nous chrétiens, qu’avons-nous à apporter ? Nous parlons aussi d’amour. Je ne me crois pas meilleure que les autres. Depuis le jour où Dieu s’est révélé à moi à travers une prière exaucée et où j’ai découvert que je recevais de lui, paix et plénitude, je suis entré dans un univers spirituel, une nouvelle dimension. Dans la relation avec Dieu, en Jésus-Christ, je suis assuré de sa sollicitude jusque dans l’éternité… Je vois la présence de Dieu à l’œuvre aujourd’hui. Au milieu de l’ivraie, tout le négatif que nous rabâche les médias, je vois aussi le blé qui porte du fruit… » (p199).
« Dieu fait pour nous des projets de bonheur et non de malheur » (Jérémie 29.11). C’est bien dans cet esprit que nous sommes appelés à vivre. Entraidons-nous pour accueillir la Vie dans nos vies .
JH
(1) Voir le site : www.lespritquidonnelavie.com
Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011. Site : www.editions-empreinte.com Présentation sur le site de Témoins accompagnée de commentaires et de témoignages : « Sa présence dans ma vie » http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Aujourd’hui, de plus en plus, la spiritualité se conjugue avec l’expérience. Cette expérience met en jeu toutes les dimensions de notre être : le corps et l’esprit, la tête et le cœur. Cependant des représentations peuvent faire encore barrage. En effet, si le changement culturel opérant à partir de registres convergeant, amène de plus en plus une reconnaissance des interrelations entre les différents aspects de notre être, il y a aussi dans notre héritage des philosophies antagonistes qui, pendant des siècles, ont prôné la séparation et une hypertrophie du mental par rapport aux autres dimensions de l’être humain. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, dans certains milieux « rationalistes » comme dans certains cercles chrétiens où l’exercice de la foi s’opère principalement à travers une réflexion intellectuelle, on observe des réserves vis à vis de l’expérience spirituelle. Et nous pouvons éprouver en nous même des résistances issues de ces représentations. Il est donc important d’en comprendre l’origine pour pouvoir vivre pleinement ce que l’Esprit nous apporte à travers l’expérience. Deux auteurs : Jürgen Moltmann et Leanne Payne, nous apportent sur cette question des éclairages pertinents.
La séparation entre l’âme et le corps.
Ainsi Jürgen Moltmann montre comment la philosophie platonicienne a profondément influencé le christianisme occidental (1) Platon proclame l’excellence d’une âme immortelle. « Si l’homme cherche son identité dans l’âme et non dans le corps, il se trouve lui-même immortel et immunisé contre la mort ». A cette supériorité de l’âme correspond une infériorité du corps, voire un quasi rejet. « Elle enlève à la vie corporelle tout intérêt vital et dégrade le corps en une enveloppe indifférente de l’âme ».
Le dualisme entre le corps et l’âme « sera transposé par Descartes dans la dichotomie moderne du sujet et de l’objet ». C’est seulement la pensée excluant la perception sensible qui induit la conscience de soi. Le sujet pensant exerce un commandement sur son corps et par extension sur la nature.
En regard, Jürgen Moltmann adhère à une anthropologie biblique. L’homme, « engagé dans une histoire divine » apparaît toujours comme un tout et s’inscrit dans des relations existentielles. C’est en terme d’alliance qu’on doit concevoir la relation entre l’âme et le corps.
La déchirure entre la tête et le cœur.
En analysant les obstacles à la prière d’écoute (2), Leanne Payne évoque une « déchirure grave entre la tête et le cœur ». Comment puis-je entendre Dieu, si « je n’intègre pas correctement mes capacités intuitives et imaginatives à mes facultés objectives et rationnelles pour les utiliser dans un juste équilibre ».
Ce dysfonctionnement est liè à ce qu’elle appelle la « faille cartésio-kantienne » entre la pensée et l’expérience. L’héritage intellectuel de Descartes et de Kant a engendré chez beaucoup de chrétiens une déchirure « se caractérisant par le fait qu’ils acceptent une connaissance conceptuelle au sujet de Dieu comme réalité tout en niant simultanément les manières élémentaires d’aimer Dieu, de le connaître et de marcher avec lui, ces dernières étant plus étroitement liées à la connaissance intuitive sans laquelle nous perdons les bienfaits de la raison et ceux de la connaissance conceptuelle » .
« En niant les manières intuitives de connaître, nous ne pouvons plus entendre la voix de Dieu. ».
« A l’inverse de l’idéologie kantienne, les chrétiens affirment que Dieu lui même nous parle d’une manière dont il nous donne le modèle dans l’écriture. Il a façonné nos âmes et nous a donné des oreilles et des yeux spirituels, enracinés dans le fait qu’il vit en nous et nous en lui, afin que nous le voyions, l’entendions et le connaissions ».
Notre propos ici n’est pas de traiter de l’expérience et des conditions de son authenticité spirituelle, mais simplement d’éclairer et donc de lever les barrières culturelles qui peuvent s’y opposer. Oui, c’est en terme de réciprocité que nous percevons la relation entre notre âme et notre corps, entre notre tête et notre cœur.
Leanne Payne raconte qu’une personne ayant découvert le chemin de la prière d’écoute s’attira cette remarque acerbe : « Je vois, vous avez maintenant une ligne directe avec Dieu ». Une amie me disait récemment qu’elle hésitait à faire connaître ce blog parmi les membres d’un groupe chrétien (catholique) très centré sur la réflexion à travers l’étude de livres. Elle pensait que, pour certains de ces membres, le blog leur apparaîtrait comme trop tourné vers l’expérience. Quel est notre vécu à ce sujet ? Quels sont nos cheminements ?
JH
(1) Cette analyse est développée à plusieurs reprises par Jürgen Moltmann. A propos de cette œuvre : www.lespritquidonnelavie.com
(2) Payne (Leanne). La prière d’écoute. Raphaël, 1994 (p.141-143)
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Lorsque la réalité spirituelle sort de l’ordinaire
Il arrive que soudain une personne ressente la conscience d’une réalité belle et bonne qui la dépasse, une présence qui suscite en elle une impression inégalée de plénitude. Ce sont là des expériences qui sortent de l’ordinaire, mais qui néanmoins adviennent à certains comme une recherche récente le montre à partir d’une enquête menée en Grande-Bretagne. Ces expériences ne sont pas réservées aux croyants. En grande majorité, elle sont ressenties comme positives. Elles apparaissent comme étant en quelque sorte données comme la révélation d’une réalité supérieure.
Dans le cadre d’une « Unité de recherche sur l ‘expérience religieuse » fondée dans le cadre de l’Université du Pays de Galles, un chercheur britannique, Alister Hardy, au départ un zoologiste éminent, a constitué une banque de données rassemblant des récits d’expérience à partir desquelles il a été ensuite possible d’analyser la nature et la fonction de ces expériences. Il s’est inspiré d’une méthodologie qui lui était familière, celle des sciences naturelles : recueillir des échantillons et les classer. A partir de publicités diffusées dans la presse, il a donc demandé à un vaste public de participer à une enquête. Sous différentes variantes, la question était la suivante : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou d’être influencée par elle » que vous l’appeliez Dieu ou non et qui est différente de votre perception habituelle ? ». En réponse, Hardy a rassemblé plusieurs milliers de descriptions personnelles en provenance de gens ordinaires. Ces données ne sont qu’une des sources dans lesquelles puisent David Hay, un autre chercheur britannique qui publie un livre sur la réalité de la vie spirituelle dans la société d’aujourd’hui. « Il y a bien quelque chose », tel est le titre donné à cet ouvrage : « Something there » (1). David Hay présente dans ce livre des extraits de récits d’expériences. A titre d’exemple, en voici quelques descriptions.
Descriptions d’expériences
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« J’étais dans une habitation à la campagne. Une nuit, à environ une heure du matin, je me suis lentement éveillé à un sentiment de sécurité et de bonheur absolu. C’est comme si tout ce qui existait dans le monde autour de moi se mettait à chanter : « Tout est bien ». Après quelques minutes presque incroyables, je me levais et allais voir à la fenêtre. Je vis alors la vallée remplie de l’amour de Dieu, coulant et débordant de la route et des quelques maisons du village. C’était comme si une grande source de lumière, d’amour et de bonté était là dans la vallée. Je sortis et la lumière et l’assurance étaient là. Je regardais et regardais. Et, pour être honnête, je n’étais pas reconnaissant comme j’aurais du l’être, mais je cherchais à enregistrer la conscience de cette joie et de cette sécurité de telle manière que je ne puisse pas l’oublier » .
Voici une autre expérience, celle-là d’une veuve dans la détresse : « J’avais perdu mon mari, six mois avant, et mon courage en même temps. Je sentais que la vie n’aurait plus de sens si la peur s’installait pour me dominer. Un soir, sans aucune préparation, j’ai su que j’étais dans la présence de Dieu, qu’il ne me laisserait jamais et qu’Il m’aimait d’un amour au-delà de toute imagination… ».
Et maintenant un souvenir d’enfance : « Mon père avait l’habitude d’emmener toute la famille en promenade, le dimanche soir. Nous marchions sur un chemin étroit à travers un champ de blé. J’étais en arrière et me trouvais seule. Soudain, je fus enveloppée dans une lumière dorée. J’ai eu conscience d’une présence si douce, si aimante, si brillante, si consolante, existant en dehors de moi, mais si proche. Je n’entendis pas de bruit. Mais quelques mots parvinrent à moi très distinctement : « Tout est bien. Tout est très bien ».
Ces expériences ont un grand impact qur la personnalité de ceux qui les reçoivent. Ajoutons ici un exemple rapporté dans un autre livre : « Du cerveau à Dieu . Plaidoyer d’un neuroscientifique pour l’existence de l’âme » (2). L’auteur, Mario Beauregard, y consacre un chapitre aux expériences religieuses, spirituelles ou mystiques. Et lui-même témoigne d’une expérience qui a influé sur sa vie. « L’une de ces expériences est survenue, il y a une vingtaine d’années alors que j’étais allongé dans mon lit. J’étais alors particulièrement faible et je souffrais d’une forme sévère de ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome de fatigue chronique. L’expérience a commencé par une sensation de chaleur et de picotement dans la colonne vertébrale et la poitrine. Tout à coup, j’ai fusionné avec l’intelligence cosmique (ou l’ultime réalité), source d’amour infini et je me suis retrouvé uni à tout ce qui existe dans le cosmos. Cet état d’être…s’accompagnait d’une intense félicité et extase… Cette expérience m’a transformé psychologiquement et spirituellement et m’a donné la force nécessaire pour surmonter ma maladie et guérir… » (p.388).
Les expériences religieuses et spirituelles.
Portée et évolution du phénomène.
Comme on vient de le voir, ces expériences sont très variées et elles sont rapportées différemment. Ainsi le langage est différent selon que la personne a une culture religieuse ou non. En effet, ces expériences adviennent à des gens de toutes conditions, croyants ou non. Bien sûr, elles suscitent une recherche concernant le sens qui peut leur être attribuée. Ces expériences sont également soudaines. Elles sont sans commune mesure avec l’imagination. Ainsi bouleverse-t-elle souvent la personne au point que celle-ci s’interroge et hésite à en faire part, gardant cette mémoire dans l’intimité. Au total, il apparaît maintenant que ces expériences sont beaucoup plus nombreuses qu’on aurait pu l’imaginer.
De fait, on découvre aujourd’hui qu’il y a là un phénomène important, jusque là passé sous silence et méconnu. En effet, dans une acception large, David Hay a pu inscrire une question relative à ce phénomène dans deux enquêtes effectuées en Grande-Bretagne, en 1987 et 2000. Les résultats sont surprenants. En effet, en 1987, 48% des personnes participant à un échantillon national déclarent qu’ils ont connu ce genre d’expérience dans leur vie. En 2000, ce pourcentage a considérablement augmenté et s’élève à 76%. Près des trois quarts de la population britannique est ainsi concerné.
L’augmentation considérable de ce pourcentage, dans une courte période : treize ans, a beaucoup surpris David Hay. Celui-ci interprète cette situation dans les termes de l’abaissement d’une censure socioculturelle qui, jusque-là, empêchait les gens de s’exprimer librement à ce sujet.
Toutes ces descriptions, recueillies dans le cadre d’une recherche méthodique nous interpellent. Elles nous incitent à penser qu’il y a bien une réalité supérieure au delà de notre appréhension immédiate. Les personnes qui ont vécu des expériences de ce genre se posent évidemment des questions sur le sens qui peut leur être attribuées. Ainsi, à 16 ans, un jeune allemand vécut une expérience de ce genre en pleine rue. A l’époque, il n’était pas croyant et cette expérience suscita en lui une recherche de sens. Quelques années plus tard, il découvrit la foi chrétienne et il devint plus tard le grand théologien, Wolfhart Pannenberg (3).
Rappelons la question initiale posée en vue de la collecte des descriptions de ces expériences : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou d’être influencé par elle) que vous l’appeliez Dieu ou non, et qui est différente de votre perception habituelle ? ». Y a-t-il pas dans votre vie des souvenirs d’expérience que vous aimeriez partager ?
JH
1) Hay (David). Something there. The biology of the human spirit. Darton, Longman, Todd, 2006. Présentation sur le site de Témoins (rubrique : études) : « La vie spirituelle comme une « conscience relationnelle » . Une recherche de David Hay sur la spiritualité d’aujourd’hui ». http://www.temoins.com/etudes/la-vie-spirituelle-comme-une-conscience-relationnelle-.-une-recherche-de-david-hay-sur-la-spiritualite-aujourd-hui./toutes-les-pages.html
2) Beauregard (Mario), O Leary (Denise). Du cerveau à Dieu. Plaidoyer d’un neuroscientifique pour l’existence de l’âme. Tredaniel, 2008. Ce livre comporte un chapitre sur les expériences religieuses et spirituelles. Présentation du livre sur le site de Témoins : L’esprit, le cerveau et les neurosciences (culture). http://www.temoins.com/culture/l-esprit-le-cerveau-et-les-neurosciences.html
3) Cf : textes biographiques. Cette expérience fondatrice est mentionnée sur Wikipedia. Pannenberg fait partie des théologiens qui reconnaissent dans l’homme un sens spirituel à l’image de Dieu.