L’ami afghan : « L’histoire d’Aman », par Michael Morpurgo

Comment un enfant afghan parvient en Angleterre et est sauvé de l’expulsion par la puissance de l’amitié.

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         Cette histoire commence par le récit de Matt, un jeune garçon anglais. Cet été-là, Matt rejoint son grand-père pour passer ses vacances avec lui. La grand-mère de Matt est décédée, il y a trois ans. Dans une période de sécheresse, le grand-père veut veiller sur l’arbre qui a été planté en pensant à elle. Matt nous raconte le premier soir passé avec son grand-père et le chien Dog. On joue au monopoly. Dans ce moment de vie tout simple, le soir en regardant les étoiles, la profondeur des sentiments émerge. On évoque grand-mère et soudain, Matt se rappelle Aman, son copain de classe, originaire d’Afghanistan et devenu son meilleur ami. Hélas, Aman et sa mère résidant en Angleterre depuis six ans, viennent de se voir refusé le droit d’asile et sont enfermés dans un lieu de détention en attendant leur expulsion. « Et si tu pouvais aller le voir ? », demande Matt à son grand-père.. Celui-ci hésite et se rappelle soudain que grand-mère, comme visiteuse de prison,  allait dans ce lieu : Yarl’s wood, chaque semaine. Alors il décide de rendre visite à Aman.

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« Et ils gardent les enfants là–dedans ? »

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         Grand-père poursuit le récit. Son émotion s’exprime lorsqu’il voit la manière dont on traite les détenus. « Et ils gardent des enfants là-dedans ? ». Peu à peu, grand-père entre en relation avec Aman et avec sa mère. Il joue au monopoly avec l’enfant , montre une photo de famille. La présence de Dog sur cette photo renvoie Aman à la chienne aimée avec laquelle il a partagé des moments difficiles en  Afghanistan : Ombre. Il commence à raconter son histoire à grand-père.

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Rejoindre l’oncle Mir en Angleterre

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         On lira cette histoire au long de plusieurs chapitres. Aman a vécu dans une vallée d’Afghanistan, Bamiyan, déchirée par une guerre intestine. Son père a été assassiné…Il vit dans une grotte avec sa mère et sa grand-mère. Et là, il recueille une chienne abandonnée, affectueuse et intelligente : Ombre. Dans les persécutions qui s’abattent sur cette famille, un seul espoir : rejoindre l’oncle Mir qui habite en Angleterre. Et lorsque la grand-mère d’Aman est, à son tour, assassinée, sa mère et lui s’enfuient vers Kaboul, puis au delà. C’est alors qu’Ombre se révèle avoir été employée par l’armée britannique comme chien renifleur d’explosifs. Elle retrouve son réflexe et sauve une patrouille anglaise. Elle est récupérée par ses anciens maîtres. A travers de grands dangers, Aman et sa mère poursuivent leur périple, et, grâce à l’aide de compatriotes avec lesquels ils ont sympathisé, ils parviennent à rejoindre l’oncle Mir en Angleterre.

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« On veut que tu reviennes ! »

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         De cette rencontre en prison, grand-père, ancien journaliste sort déterminé. Il écrit un article dans le journal où il travaillait. Les lecteurs sont appelés à se solidariser : « On veut que tu reviennes ! ». Matt nous décrit la manifestation qui s’en suit devant la prison. Après un temps d’attente anxieuse, les amis affluent. Et le sergent de l’armée britannique, le maître chien d’Ombre, devenu aveugle à la suite d’une explosion, intervient au secours d’Aman et de sa mère et obtient pour eux l’annulation de l’ordre d’expulsion et leur droit de s’installer en Angleterre.

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Une histoire poignante

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         En quatrième de couverture, le roman de Michael Morpurgo : « L’histoire d’Aman » (1), est décrit en ces termes : « Une histoire poignante, de courage, d’espoir et d’amitié. Une leçon  de vie pour ne jamais se résigner à accepter l’injustice ». C’est effectivement une histoire poignante. En termes  simples, sans excès, comme il a réussi à le faire tant de fois dans des livres qui sont pour nous des chefs- d’œuvre (2), Michael Morpurgo inscrit son histoire dans une sympathie qui se manifeste de multiples façons : l’amitié qui se tisse entre les êtres humains, la relation affectueuse avec les animaux,  une sensibilité au mystère de la vie.

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En regardant les étoiles

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Ainsi cette histoire commence par un moment d’intimité et une contemplation du ciel étoilé. « Nous étions tous deux silencieux depuis un moment, les yeux simplement levés vers les étoiles. Grand-père se mit à fredonner, puis à chanter : « When the stars begin to fall (« Quand les étoiles commencent à tomber ») (3)… « Ça vient d’une chanson que grand-mère adorait. Je sais qu’elle est là, là haut, Matt, et qu’elle nous regarde. Les nuits comme celles-ci, les étoiles semblent si près de nous qu’on pourrait presque tendre les mains et les toucher… « Soudain, cette chanson me rappela quelque chose. C’était presque comme un écho dans ma tête ». « Aman m’en a parlé une fois », commençai-je, « des étoiles qui  sont si proches, je veux dire.. En Afghanistan, les étoiles remplissaient tout le ciel, m’a raconté Aman » (p 11). « Qui est Aman ? », demanda le grand-père. L’histoire commence.

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La sympathie entre les êtres

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         Et c’est une histoire où l’amour s’exprime dans l’intimité qui s’installe entre Matt et son grand-père, dans l’amitié indéfectible entre Matt et Aman, dans la fidélité qui se manifeste entre Aman, sa mère et sa famille, dans tous les épisodes où des gestes d’humanité se révèlent source de salut, et jusque dans la solidarité qui rassemble tant de gens pour manifester leur soutien. L’affection d’Aman pour sa chienne, Ombre rejoint celle de Matt pour Dog, le chien de son grand-père. Toutes ces relations témoignent de la sympathie et de l’amour.

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Des sentiments puissants

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         Le mal est bien là dans la haine et la violence qui engendrent la mort en Afghanistan comme le climat délétère dans la prison dans laquelle Aman  et sa mère sont enfermés en Angleterre. Mais, tout au long du livre, la lumière l’emporte sur l’obscurité, et plus précisément, l’amitié, la bonté, la générosité se manifestent, permettent les rebondissements dans les épreuves, ouvrent des chemins nouveaux et finissent par remporter la victoire.   Ce livre, riche en observations très fines du quotidien de la vie, est aussi empreint de suspense. Mais, s’il se lit d’un trait, c’est aussi parce qu’il suscite constamment une émotion, car l’amitié, la bonté, la générosité toujours exprimées dans une grande simplicité et vérité, éveillent en   nous des sentiments puissants, au point que nous puissions souvent en avoir des larmes aux yeux.

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Un ami et non un  étranger

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         Face aux menaces de la mort et de l’oppression, ce roman manifeste une victoire de la vie. Alors, enfants comme adultes, lisons les livres de Michael Morpurgo (4). Par rapport au cynisme, au pessimisme, à l’agressivité dont les échos nous atteignent parfois, ce récit nous fortifie et nous fait entrer dans une autre dimension.  Et puis,  dans ce livre, il y a bien, n’est ce pas, un écho à l’actualité. Car il nous invite au respect des migrants, non par un prêche idéologique, mais à travers un message d’empathie. Pour les lecteurs de ce livre, Aman, ce jeune garçon afghan, n’est plus un étranger, mais un ami. Les évangiles (5) nous rapporte qu’un jour, un homme posa à Jésus la question : « Qui est mon prochain ? » Michael Morpurgo rapproche, rend proche.

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M morpurgo AFPgetty image AFP/Getty Image

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J H

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(1)            Michael Morpurgo. L’histoire d’Aman. Gallimard Jeunesse, 2013 (folio junior) ;

(2)            Nous pensons à des livres comme : Le royaume de Kensuke, Soldat Peaceful, Cheval de guerre…

(3)            « When the stars begin to fall » : un chant gospel qu’on pourra écouter en plusieurs versions sur You Tube.  Paroles et chant : the Seekers http://www.youtube.com/watch?v=XfsoA_2Mhck

(4)            Dans les livres de Michael Morpurgo, on voit la force de l’amitié et noblesse d’âme. Face au mal, quelque part,une lumière brille. On se réjouit que le grand cinéaste,Steven Spielberg, ait réalisé un film à partir du livre deMichael Morpurgo : « Cheval de guerre ». Présentation du film sur ce blog : https://vivreetesperer.com/?p=720

(5)            Qui est mon prochain ? Evangile de Luc 10.29

De la décharge publique à la musique

Au Paraguay, des jeunes forment un orchestre à partir d’instruments fabriqués à partir de déchets.

Quel contraste ! Dans une banlieue d’Asuncion, la capitale du Paraguay, au bidonville de Cateura, un lieu envahi de détritus qui y sont rejetés, un orchestre formé par des jeunes est né.  C’est le « Landfill Harmonic ». Le processus de dégradation a été retourné. Une vidéo (1) retrace pour nous une histoire émouvante de la manière dont des instruments de musique ont été fabriqués à partir du recyclage de déchets apportant ainsi une espérance à des enfants, à des jeunes dont l’avenir auraient été, sans  cela dépourvu de sens. Quel élan de vie ! « Le monde nous envoie des ordures. Nous lui renvoyons de la musique ».

Cette expérience a commencé, il y a cinq ans. Favio Chavez, musicien, joueur de clarinette et de guitare, avait commencé à développer un petit orchestre dans un autre lieu. C’est alors qu’il trouve un nouvel emploi à Cateura : un travail d’animateur dans une association environnementale en vue d’apprendre aux ramasseurs de détritus (« garbage collectors ») à se protéger eux-mêmes. Favio Chavez reprend alors son activité d’animation musicale auprès des jeunes. Mais pour cela, il a besoin d’instruments de musique. Favio Chavez en parle à un ramasseur de détritus, Nicolas Gomez, qui découvre dans la décharge un  ancien tambour, puis le répare. De fil en aiguille, comme il a été charpentier, il se met à l’ouvrage et fabrique une guitare à partir de matériaux trouvés dans la décharge. Bientôt, d’autres instruments vont apparaître. Alors, Favio Chavez peut créer un orchestre formé par des jeunes qui vont commencer à jouer de la musique de grande qualité, de Beethoven et Mozart à Henry Mancini et les Beattles.

Et l’orchestre « Lanfill Harmonic » part maintenant en tournée dans d’autres pays d’Amérique Latine. Aujourd’hui, sa prestation est connue bien au delà, notamment aux Etats-Unis comme en témoignent les articles de presse paru sur un site qui soutient cette remarquable initiative et la préparation d’un film à son sujet (2), et le visionnement de la vidéo sur You Tube et Vimeo par plus d’un million d’internautes.

Combien l’enthousiasme manifesté par les jeunes sur la vidéo est capable des nous émouvoir. « Quand j’entend le son d’un violon, je sens comme des papillons qui s’envolent en moi. C’est un sentiment que je ne peux expliquer », déclare une jeune adolescente. « Sans la musique, ma vie serait sans valeur », nous dit une autre. Cette initiative ne change pas seulement la vie de ces jeunes. Elle transforme également, par osmose, la vie de leur famille, la vie de la communauté locale. Ainsi, a-t-on pu voir tel parent renoncer à la drogue ou tel autre reprendre des études.

Ici, l’harmonie n’est pas seulement un effet de la musique. C’est aussi une harmonie entre les cœurs. Sympathie, émerveillement : une œuvre de l’Esprit.

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J H

(1)            Landfill Harmonic : la vidéo présentant cette initiative : http://www.youtube.com/watch?v=fXynrsrTKbI  « Landfill » peut être traduit en français par : décharge publique. Les ramasseurs de détritus (« garbage collectors ») travaillent pour une réutilisation, un recyclage des ordures. L’orchestre : « Landfill Harmonic » a pu être appelé l’orchestre du recyclage.

(2)         Sur le site : Kickstarter, qui soutient, entre autres, cette initiative et la préparation d’un film à son sujet, une vaste information sur « landfill harmonic », notamment à travers un renvoi à  des articles de presse : http://www.kickstarter.com/projects/405192963/landfill-harmonic-inspiring-dreams-one-note-at-a-t

Sur le chemin de l’école

Des enfants en marche : beauté et grandeur d’âme.

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         « Sur le chemin de l’école » (1) : un film qui nous parle en termes épiques de la démarche d’enfants du « tiers monde » animés par le désir d’apprendre et bravanttoutes les difficultés pour aller à l’école.

         Le film nous est ainsi présenté. « Ces enfants vivent aux quatre coins du globe, mais partagent la même soif d’apprendre. Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un périple à haut risque qui les conduira vers le savoir. Jackson, 11 ans, vit au Kenya et parcourt, matin et soir, quinze kilomètres avec sa petite sœur au milieu des savanes et des animaux sauvages… Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpées de l’Atlas marocain, et c’est une journée de marche exténuante qui l’attend pour rejoindre son internat avec ses deux amies… Samuel, 13 ans, vit en Inde et, chaque jour, les quatre kilomètres qu’il doit accomplir sont une épreuve parce qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Ses deux jeunes frères poussent pendant plus d’une heure son fauteuil roulant bricolé jusqu’à l’école… C’est sur un cheval que Carlos, 11 ans, traverse les plaines de Patagonie sur plus de dix-huit kilomètres. Emmenant sa petite sœur avec lui, il accomplit cet exploit deux fois par jour, quelque soit le temps… ».

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         Geneviève Patte est une pionnière des bibliothèques enfantines  Elle est témoin du désir d’apprendre, de connaître qui est présent en chaque enfant et qui se manifeste dans la lecture. Là où des adultes suscitent un environnement favorable, alors une dynamique apparaît. Une dynamique à respecter : « Laissez les lire » (2). On comprend que Geneviève puisse nous parler avec enthousiasme du film « Sur le chemin  de l’école », car, dans un contexte différent, et dans des conditions plus difficiles, ce film exprime la dynamique qui se manifeste chez des enfants désireux d’apprendre et de connaître.

         « J’avais entendu parler de ce film par une amie, elle-même illustratrice de livres pour enfants ». Geneviève partage avec cette amie une attention pour l’enfant : ne pas lui imposer nos propres intérêts, mais être à son écoute dans une relation réciproque. Cette amie lui avait dit : « Va voir ce film. Tu verras comment ces enfants ont un désir de connaître qui leur fait franchir des montagnes. Au sens propre… ».

         Geneviève a admiré ce dynamisme. Elle a ressenti dans ce film la dimension du temps et de l’espace. « Ce film fait très bien sentir le temps. Le rythme du film fait ressortir la durée des déplacements. Aller à l’école, coûte que coûte… ».

         Il y a là un grand courage. « On brave toutes les difficultés. Les parents acceptent de se séparer de leurs enfants pour qu’ils aillent à l’école avec les dangers que cela suppose. Ainsi un père met en garde ses enfants : comment se comporter quand on rencontre un troupeau d’éléphants… Face au danger, les enfants ont du beaucoup courir. Ils se sont cachés… Ce qui me frappe, c’est l’intelligence des enfants »

         L’école est revêtue de prestige. « Ainsi, un des enfants est content d’arriver à l’heure au moment où on salue le drapeau. L’enfant respecte les adultes. Les adultes respectent l’enfant ».

         « Ce film nous révèle un monde d’une grande beauté. Tous les paysages sont magnifiques. Mais cette nature est quand même très dure. Là, c’est un désert. Les enfants affrontent le désert parce qu’ils ont envie de connaître ».

         « Les enfants ne sont pas encombrés de richesses ou saturés par une hyperconsommation. On va vraiment à l’essentiel ».

         Ce film communique la beauté : « Beauté de ces univers. Beauté de ces enfants. Beauté de ces familles… C’est très beau. Tout est très beau… ». « La solidarité entre les enfants est magnifique ». Ainsi ce film nous comble de beauté : « Le monde est beau aussi bien dans les êtres que dans le monde qui nous est donné ». « C’est un film  qui stimule ma foi ».

         Les paroles de Geneviève font écho à ce que J H a lui aussi ressenti en voyant sur le web un condensé du film présenté à des enfants français (3). Il y a, dans ce film, un mouvement, un  souffle, une dimension épique. La démarche de ces enfants est admirable et l’attitude de leurs parents l’est tout autant. Ils acceptent un risque pour leurs enfants  dans un esprit de foi : « Je vous bénis. Que vous arriviez sains et saufs à l’école… Que Dieu soit avec toi… ». On découvre aujourd’hui la dimension spirituelle qui se manifeste dans la vie des enfants (4). Il y a dans ce film une dynamique de vie qui nous émerveille. Nous sommes impressionné par une beauté et une grandeur d’âme qui nous dépassent. Comme l’exprime  Geneviève Patte : « Ce monde est beau aussi bien dans les êtres que dans le monde qui nous est donné ».

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(1)            Sur le chemin de l’école : film documentaire de Pascal Plisson. Bande annonce sur You Tube : http://www.youtube.com/watch?v=jsyDtye0B7E Les histoires de chaque enfant, présentées dans une courte vidéo, :  sont très belles : Jackson, 11 ans, Kenya http://www.youtube.com/watch?v=Ayhyzp67kFY Zahira, 12 ans, Maroc : http://www.youtube.com/watch?v=1l_4oGdVj5g  Carlos, 11 ans, Argentine : http://www.youtube.com/watch?v=wJa3nUM8NVg    Samuel, 13 ans, Inde : http://www.youtube.com/watch?v=Z23rQFFzzw8 Commentaire sur le site des Cahiers Pédagogiques. Edito, cinéma. « Emmenez vos élèves sur le chemin de l’école » : http://www.cahiers-pedagogiques.com/Emmenez-vos-eleves-sur-le-chemin-de-l-ecole

(2)            Patte (Geneviève). Laissez les lire ! Mission lecture. Gallimard, 2012. Mise en perspective sur ce blog : »Une dynamique relationnelle et éducative » https://vivreetesperer.com/?p=523

(3)            Une vidéo réalisée par la Croix : des extraits significatifs du film présentés à des enfants français. http://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Sur-le-Chemin-de-l-ecole-on-sent-la-joie-d-aller-en-classe.-C-est-rare-!-2013-09-24-1023698

(4)            Nye (Rebecca). Children’s spirituality. What it is and why it matters. Church House Publishing, 2009. « La spiritualité des enfants est une capacité initialement naturelle pour une conscience de ce qui est sacré dans les expériences de vie. Dans l’enfance, la spiritualité porte principalement sur le fait d’être en relation, de répondre à un appel, de se relier à plus que moi-même, c’est à dire aux autres, à Dieu, à la création, ou à un profond sens de l’être intérieur ». Voir sur ce blog : « L’enfant, un être spirituel » : https://vivreetesperer.com/?p=340

Pour une société collaborative

 

Un avenir pour l’humanité  dans l’inspiration de l’Esprit.

#Pippa Soundy est une amie anglaise qui, au long des années, a effectué un parcours spirituel qu’elle poursuit actuellement comme pasteure-prêtre dans l’Eglise anglicane, constamment en recherche des émergences positives. Pippa a pris connaissance du livre de Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot : « Vive la Co-révolution. Pour une société collaborative », en lisant, sur ce blog, la présentation de cet ouvrage (1). Dans une dimension internationale, elle en perçoit toute l’originalité. Pour elle, cette perspective prend tout son sens dans la vision d’un Dieu lui-même communion. Elle répond ici à quelques questions.

#Pippa, peux-tu nous décrire brièvement ton parcours ?

#J’ai été une enfant studieuse et c’est au cours de mes années d’études à l’université d’Oxford que j’ai connu le Christ comme personne vivante. Depuis lors, j’ai été membre de plusieurs églises et cela fait six ans que j’exerce un ministère. Au départ, je considérais l’Église comme la « société alternative » inaugurée par Jésus, un peu à part de la société en général. Mais ces dernières années, je suis devenue plus consciente que l’Esprit de Dieu agit à travers toutes sortes de personnes et d’institutions et, aujourd’hui, je me considère moins comme ‘leader d’église’ que comme facilitateur de communauté et je pense que le partenariat est la clé d’une transformation de la société.

#Pourquoi t’intéresses-tu particulièrement aujourd’hui aux changements culturels et aux innovations sociales ?

#Le monde change plus vite aujourd’hui qu’à tout autre moment de l’histoire de l’humanité et la culture change aussi, à la fois au niveau mondial et local. Il est urgent que nous trouvions des solutions innovantes et créatives aux problèmes rencontrés sur toute la planète et cela m’intéresse de réfléchir à la façon dont nous, chrétiens, permettons à notre relation avec Dieu de donner forme à notre engagement dans ce processus de changement. Je pense que c’est un « impératif évangélique » et je suis donc partie prenante pour tenter « d’éveiller » l’Église aux mouvements de changement culturel et d’innovation sociale. En termes de mission, nous vivons un moment extrêmement favorable.

#Tu connais bien aujourd’hui la littérature internationale. Ce livre : « Pour une société collaborative » te paraît apporter une contribution originale. En quoi ?

#Je pense que ce qui met ce livre à part, c’est la reconnaissance d’une science intuitive et communautaire – « soyons davantage en prise avec notre cœur ». Cela va au-delà de l’utilitarisme et suggère l’émergence d’un « sens du bien commun » qui transcende l’individualisme et la compétition. La plupart des ouvrages séculiers que j’ai lus présument que nous ne pourrons jamais sortir de nos tendances individualistes et donc que toutes les solutions devront en fin de compte faire appel à notre désir de gain personnel, laissant beaucoup moins d’espoir pour une vraie collaboration.

#Quelle avancée vois-tu dans le mouvement vers une société collaborative ?

#Je le vois d’abord dans l’attitude de la génération montante. J’observe que les jeunes qui grandissent dans ce monde émergent attachent de l’importance à l’amitié au-delà des frontières nationales, raciales, religieuses et économiques, et cette amitié est facilitée par les média sociaux. Il en ressort que tandis que ma génération d’Occidentaux cherchait « comment puis-je améliorer ma vie », la génération montante semble comprendre que la façon d’améliorer notre propre vie est de chercher à améliorer celle des autres. Peut-être cette prise de conscience augmente-t-elle du fait que nous acceptons que notre être-même a besoin des autres. Un article récent du Huffington Post était intitulé « Comment améliorer votre vie (Petit tuyau : Cela commence par améliorer la vie des autres » (http://huff.to/1fSfsn5).

La révolution de l’information nous met davantage au courant des problèmes du monde qu’auparavant (spécialement les problèmes de justice). La popularité des campagnes internationales lancées sur la toile par des mouvements comme Avaaz (http://avaaz.org) montrent que les gens ne sont pas indifférents à la souffrance des autres, mais ont une approche instinctive de la façon dont le monde pourrait et devrait marcher, dans une optique de collaboration. On pense de plus en plus qu’il est important de faire preuve « d’intelligence du cœur » autant que « d’intelligence de la raison », même si je ne suis pas sûre que notre système éducatif ait encore pris ce tournant.

De la même façon, les mouvements concernant l’environnement, qui ont été tant marginalisés au XXe siècle, prennent de l’importance sur le terrain, même si nos leaders politiques continuent à se battre sur les accords internationaux. Certains de ces mouvements proposent avec succès une collaboration directe – ainsi l’Alliance Pachamama (http://www.pachamama.org) qui a commencé avec comme objectif les forêts primaires d’Amazonie et tente d’aider les gens à comprendre l’interconnexion de la vie sur notre planète et à prendre des mesures concrètes pour le changement.

Nous observons aussi l’effondrement des hiérarchies intellectuelles. Les gens n’ont plus peur des « experts » et l’expertise concerne de plus en plus l’expérience plus que le savoir. Cela fournit une excellente base pour la collaboration, avec des échanges qui s’opèrent sur un fond de connaissances communes et porteurs d’idées créatives plus que d’information pure. Au niveau universitaire, l’école Martin à Oxford (http://www.oxfordmartin.ox.ac.uk) met en oeuvre une approche interdisciplinaire pour essayer de s’attaquer aux problèmes les plus importants de ce XXIe siècle, dans l’espoir d’une fertilisation croisée des idées, d’une collaboration concernant des scientifiques de haut niveau, mais aussi le grand public. On y fait l’hypothèse que chacun peut apporter une contribution valable au débat, quel que soit son niveau de formation.

Si l’on considère la société du Royaume uni aujourd’hui, la crise économique (avec la réduction significative des budgets publics) entraîne une meilleure collaboration entre les secteurs salariés et bénévoles et des partenariats sans précédents, par exemple entre les pouvoirs locaux (les institutions locales) et les églises. Nous le voyons dans la création de toutes sortes de services communautaires, y compris l’éducation, les bibliothèques, les refuges pour les sans abris et les banques alimentaires et, à l’occasion de toutes ces opportunités nouvelles, les églises et différents groupes de fidèles commencent à collaborer comme jamais ils ne l’avaient fait.

#Pour toi, comment cette perspective fait-elle écho à ta manière de te représenter Dieu et son œuvre ?

#h bien, à partir de mes 33 ans d’expérience comme chrétienne et spécialement de mon étude de la Trinité ces dernières années, j’ai compris que Dieu était une relation d’amour mutuel et que les êtres humains avaient le privilège de participer à cet amour. Nous ne vivons à l’image de Dieu que si nous sommes en relation avec Dieu et les autres et nous sommes tellement faits pour la relation, la vie ensemble, que nous sommes incapables de refléter Dieu en étant des individus séparés. En d’autres termes, une société collaborative commence à refléter un Dieu qui est Collaboration dès avant le Commencement. J’ai montré le Dieu Trinité comme Celui qui prend soin, l’Incarné et l’Esprit co-créateur et notre collaboration à l’image de ce Dieu comprend le renouveau de notre pensée, de notre corps et de notre esprit dans l’aide que nous nous apportons mutuellement de tant de façons.

De même que la Trinité a exprimé son amour dans la Création, nous sommes aussi invités à participer ensemble au renouveau de notre environnement et, bien que nous puissions chacun faire quelque chose, la taille même de notre monde implique que nous travaillions ensemble de plus en plus. L’importance croissante des mouvements environnementaux témoigne du fait que nous et notre monde sommes sauvés ensemble. Le salut est un exercice de collaboration ! Depuis que l’Esprit du Christ a été répandu sur tous, une invitation a été lancée à tous de se joindre à l’œuvre divine de re-Création et je considère que ce mouvement de collaboration est une preuve de l’Esprit dans le monde d’aujourd’hui.

#Comme chrétienne, quelle inspiration reçois-tu en ce sens ?

#D’abord je reçois l’espérance. Au cœur de la bonne nouvelle du Christ il y a la restauration des relations et la fin du besoin de nous détruire mutuellement (ou notre monde) psychologiquement, économiquement ou corporellement. Lorsque je vois des gens qui vivent à l’image de Dieu dans une société collaborative, je me souviens que le Royaume de Dieu est là et que je n’ai pas à attendre la mort pour commencer à jouir de la Terre nouvelle que Jésus est venu inaugurer.

#Interview de Pippa Soundy

Traduction par Edith Bernard

 #(1) Sur ce blog : « Une révolution de « l’être ensemble ». La société collaborative : un nouveau mode de vie »

https://vivreetesperer.com/?p=1394

Voir aussi le livre publié sous la direction de Carine Dartiguepeyrou : « La nouvelle avant-garde. Vers un changement de culture » où se manifeste un nouveau courant de pensée qui allie : sciences, arts et spiritualité. Sur le site de Témoins (sept. 2013) : « Emergence d’une vision du monde « évolutionnaire ». Un changement de culture au Club de Budapest » http://www.temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1029&catid=4

Sur ce blog, on pourra lire aussi : « Une vision de la liberté » : https://vivreetesperer.com/?p=1343

Un tour du monde en famille pendant un an

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Une découverte partagée sur le blog : « Zigzag du monde ».

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         Dans une ambiance qui peut parfois nous apparaître comme morose, voir une famille en route pour un tour du monde est une source de dynamisme et d’encouragement. Et quand cette famille partage son expérience sur un blog remarquablement construit et entretenu, elle nous fait un beau cadeau. Cette expérience partagée attire la sympathie, suscite amitié et affection pour ses acteurs, petits et grands. Elle nous fait entrer dans des univers nouveaux. Et déjà, prendre la transsibérien de Moscou à Pékin, n’est-ce pas un rêve que nous voyons s’accomplir. Bien d’autres destinations sont presque mythiques. Ce tour du monde est bien organisé, bien préparé. Il peut s’appuyer sur un réseau d’amis chrétiens, mais c’est quand même une aventure. Alors, cette famille nous apprend la confiance.

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La famille Monet

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         La famille Monet se présente à nous : Trois enfants : Ophélie (5 ans), Lilian (7 ans), Solène (10 ans). Maman, Stéphanie, est professeur de français, langue étrangère, et Papa, Gabriel, est pasteur et professeur de théologie pratique. Ils nous en disent beaucoup sur leurs goûts et leurs intérêts, et, au jour le jour, ils nous donnent de partager le vécu de ce tour du monde. Ils font route avec confiance et ils communiquent avec nous dans cet état d’esprit. Nous les accompagnons.

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Pourquoi ce tour du monde ? Le projet.

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         Mais pourquoi entreprendre un tour du monde pendant un an ?

         « D’abord parce que c’est un rêve. Dès avant notre mariage, nous évoquions cette possibilité d’un jour partir à l’aventure un an pour découvrir le monde… Nous nous sommes dit que vivre cette expérience avec nos enfants pourrait être magnifique. Le temps est donc venu et ce rêve devient réalité.

         A l’occasion de ce tour du monde, notre désir est de mettre l’accent sur deux aspects que les mots visages et paysages peuvent résumer : rencontrer des gens partout où nous serons et découvrir les beautés naturelles de notre planète. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, nous serons au maximum chez l’habitant. C’est bien sûr plus économique et surtout cela nous permet d’entrer en contact avec les personnes, de tisser des liens humains. Notre parcours a d’ailleurs été pensé en fonction de certains lieux naturels et dans la majorité des endroits où nous serons, nous privilégierons la découverte de la nature.

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         Ce tour du monde, c’est donc aussi l’occasion de prendre une année sabbatique. Notre vie a été plutôt trépidante… Bref, même si nous ne serons pas inactifs au cours de cette année, l’ idée est bien de déconnecter, de nous ressourcer, de prendre le temps, de lâcher prise par rapport aux multiples engagements qui remplissent nos vies au point parfois de nous faire manquer l’essentiel.

         Enfin ce projet, c’est aussi une expérience familiale… Vivre ces temps ensemble et voyager ainsi tous les cinq est pour nous l’occasion de faire grandir les liens qui nous unissent…

         Un dernier mot pour expliquer le nom de ce blog : www.zigzagdumonde.com « Le blog du tour du monde de la famille Monet ». Au cours des mois de préparation de notre voyage, à une occasion où nous tracions notre itinéraire sur une carte du monde, Solène a spontanément déclaré : « Ce n’est pas un tour du monde que nous allons faire, c’est un zigzag du monde ». L’expression nous a plu.  Elle rend bien compte de notre parcours géographique (De Moscou à Pékin, de Tokyo à Bali, de Sydney à Nouméa, de Papeete à Lima, de Lima à Los Angeles et à New York), mais aussi de notre état d’esprit… Notre destination, ce n’est pas un point géographique, mais le fait d’être en marche, en voyage, existentiellement, spirituellement, relationnellement ».

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En route

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         La famille Monet est maintenant en route depuis le début du mois d’août 2013. Et chaque étape, chaque jour est l’objet d’une chronique qui partage avec nous visages et paysages, les rencontres et la beauté des lieux, mais aussi le vécu de chacun, et en particulier de chaque enfant qui a un espace pour s’exprimer personnellement. De belles photos accompagnent la narration.

         La famille Monet nous donne de vivre avec elle son expérience, mais aussi sa confiance. Quel cadeau pour les grands comme pour les petits ! Et quelle actualité de la pensée de Victor Hugo citée dans ce blog : « Lire, c’est voyager, voyager, c’est lire ». Bonne lecture !

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J. H.