Un mouvement émergent pour le partage, la collaboration et l’ouverture : OuiShare

communauté leader dans le champ de l’économie collaborative

En considérant le monde d’aujourd’hui, les préoccupations ne manquent pas. Les menaces abondent. Et, en France même, on  perçoit crainte et désarroi. Les récentes élections européennes ont manifesté une poussée de crispations identitaires. Mais l’orientation de notre réflexion dépend beaucoup de notre regard. Si nous sommes inspirés par une espérance qui va au delà des turbulences et des orages marquant notre immédiat, alors nous pourrons être attentifs aux émergences qui préparent un avenir meilleur. Nous prêterons attention aux tendances positives. Le développement de l’économie collaborative en France paraît ainsi exprimer un changement prometteur dans les représentations et les comportements. À cet égard, l’apparition, puis la croissance rapide de la communauté « OuiShare » est un phénomène particulièrement significatif.

En 2012, Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot publient un livre qui, à partir de l’apparition de nouveaux comportements, exprime la vision d’une société collaborative : « Vive la Co-révolution. Pour une société collaborative » (1). Ils mettent en évidence l’éclosion de nombreuses entreprises qui développent des pratiques de partage. Cette révolution tranquille traduit la montée d’une manière nouvelle d’envisager la vie. Ainsi, avons- nous présenté ce livre dans ce blog sous le titre : « Une révolution de l’être ensemble » (2), expression elle-même empruntée à cet ouvrage innovant et visionnaire. En 2013, Anne-Sophie Novel publie un second livre : « Le vie share. Mode d’emploi » (3). Elle définit son livre comme « un espace d’exploration et de discussions sur les alternatives qui s’offrent à nous pour vivre autrement et s’adapter aux crises ». « Cet ouvrage prolonge et complète sous un angle pratique le premier livre : « Vive la Co-révolution ». Et elle note que ce travail est soutenu par « OuiShare », la communauté internationale de l’économie collaborative. Effectivement, le groupe « OuiShare », créé en janvier 2012, a grandi rapidement. Anne-Sophie Novel continue à analyser et à commenter le développement de l’économie collaborative sur un blog qui s’inscrit dans l’espace du journal « Le Monde » : « Même pas mal ! Partage d’alternatives pour mode de vie en temps de crise » (4).

Ouishare : une communauté émergente qui prend forme

Oui au partage. Oui, nous partageons. Cette affirmation se traduit sous le terme franco-anglais : Ouishare. À l’automne 2011, un petit groupe se réunit chaque mois. Ce sont « des amis qui se sont rencontrés à travers Antonin qui a lancé le premier blog français sur l’économie collaborative ». Et, en janvier 2012, la communauté « OuiShare » est créé à Paris. La croissance va être extrêmement rapide, puisqu’en deux ans, OuiShare est devenue « un leader international dans le champ de l’économie collaborative qui a rapidement évolué, passant d’une poignée de personnes enthousiastes, à un mouvement global dans 25 pays en Europe, Amérique Latine et Moyen Orient avec un réseau des 50 experts connecteurs engagés avec 2000 membres et contributeurs à travers le monde » (5).

         Comment la communauté OuiShare se présente-t-elle aujourd’hui ?

         « OuiShare a pour mission d’apporter aux citoyens, aux institutions publiques et aux entreprises la capacité de développer une économie collaborative fondée sur le partage, la collaboration et l’ouverture en s’appuyant sur des communautés et des réseaux horizontaux. Nous croyons que cette économie peut résoudre une bonne part des défis complexes auxquels le monde fait face et permettre à chacun d’accéder aux ressources et aux opportunités dont il a besoin pour vivre.

         Comme communauté globale, non tournée vers la recherche du profit, les activités de OuiShare consistent à construire une communauté, produire de la connaissance, discuter de projets en rapport avec la communauté et avec l’économie collaborative, offrir un soutien aux individus et aux organisations à travers une formation et des services professionnels ».

         OuiShare trouve son identité dans un ensemble de valeurs qui inspirent comportements et orientations.

« Voici les principes qui nous unissent. Ces principes ne sont pas apparus en un jour, mais ils sont le produit d’un long processus qui a commencé au second  sommet de OuiShare à Rome en novembre 2012. Cette liste exprime un mouvement et elle continuera à évoluer. Ces valeurs se déclinent autour des termes suivants :

° Transparence

° Ouverture : organisation non hiérarchique à laquelle chacun peut se joindre et participer. Un processus qui est fondé sur le gouvernement des pairs

° Rencontre avec les gens de la vie réelle : l’internet ne peut remplacer le contact avec la vie réelle

° Inventivité « Permanent Beta » : Ouishare est une expérience avec une approche de start up. Avec curiosité et ouverture, nous nous efforçons d’entreprendre continuellement des choses nouvelles

° Inclusion : Ouishare bénéficie de contributions très variées

° Indépendance : refus de toute dépendance ; pas de partenariats exclusifs

° Action : agir sans attendre

° Jeu : le travail ne doit pas être ennuyeux

° Feedback : contribue à la participation

° Impact : accélérer le mouvement vers une économie plus participative

Cette liste exprime bien un accent sur le partage, l’ouverture et la créativité.

On peut observer dans OuiShare une dynamique d’association et de participation. Cette dynamique est facilitée par l’engagement  de membres plus engagés dans un travail d’animation et de mise en contact : une cinquantaine de « connecteurs ». Le terme : connection est lui-même significatif. Cette communauté se développe dans une connection en réseau. Mais le processus ne repose pas seulement sur internet. Les organisateurs insistent sur l’importance des rencontres et ils organisent des évènements qui permettent aux membres de faire connaissance et de partager leurs expériences et leurs projets.

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Fête 2014 de OuiShare : l’âge des communautés

Et c’est ainsi que, du 5 au 7 mai 2014, à Paris, au Cabaret Sauvage, a eu lieu la fête 2014 de OuiShare : « L’âge des communautés ». Venant de 50 pays, 1000 participants s’y sont retrouvés. Un moment très dense avec 120 sessions et 140 contributeurs, mais aussi des espaces où la convivialité et la créativité ont pu s’exprimer en témoignant de la vitalité d’une jeune génération (6). On pourra accéder à cette réflexion commune à travers une remarquable politique de communication associant différents apports : vidéos, e books, mais aussi graphismes sur des registres différents où l’expression personnelle est bien présente (7). OuiShare publie également un magazine. La créativité se déploie.

Dans la reconfiguration actuelle du rapport entre individus et entités sociales, on assiste aujourd’hui à la montée d’aspirations nouvelles comme un désir de convivialité et une recherche de sens (8). Le développement de la communauté OuiShare témoigne d’un changement en profondeur dans les représentations et les comportements. Cette émergence se réalise à travers la convergence d’acteurs agissant dans des champs différents. OuiShare est une communauté connectée qui favorise et suscite la créativité et l’esprit d’initiative chez les participants. On pourra interpréter ce phénomène sur différents registres (9). Et le processus à l’œuvre dans cette communauté peut faire école dans d’autres champs. Dans le climat français actuel, où morosité et manque de confiance se font sentir, l’émergence de OuiShare est une bonne nouvelle.

J H

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(1)            Novel (Anne-Sophie), Riot (Stéphane). Vive la CO-révolution. Pour une société collaborative. Alternatives, 2012 (Manifestô)

(2)            Sur ce blog : Présentation du livre : Vive la Co-révolution » « Une révolution de « l’être ensemble » : https://vivreetesperer.com/?p=1394

Egalement sur ce blog, une interview de Pippa Soundy à propos du livre : « Vive la Co-révolution » : « Pour une société collaborative. Un avenir pour l’humanité dans l’inspiration de l’Esprit » : https://vivreetesperer.com/?p=1534

(3)            Novel (Anne-Sophie). La vie share. Mode d’emploi. Consommation, partage et modes de vie collaboratifs. Alternatives, 2013 (Manifestô)

(4)            Blog de Anne-Sophie Novel (M blog) : « Même pas mal ! Partage d’alternatives pour mode de vie en temps de crise » : http://alternatives.blog.lemonde.fr/

(5)            Site de Ouishare : http://ouishare.net/en

(6)            Présentation du festival 2014 de OuiShare dans sa dynamique et sa diversité sur le site : We demain (Une revue. Un site. Une communauté) : http://www.wedemain.fr/La-generation-co-prepare-l-avenir-au-OuiShare-Fest_a512.html

La revue : We Demain promeut l’économie collaborative, les recherches innovantes et les causes écologiques.

(7)            Une politique de communication pour transmettre tout l’apport du festival : http://magazine.ouishare.net/2014/05/ouishare-fest-collaborative-economy/

(8)            « Emergence d’espaces conviviaux et aspirations contemporaines », sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/parcourir-le-site/recherche-et-innovation/etudes/1012–emergence-despaces-conviviaux-et-aspirations-contemporaines-troisieme-lieu-l-third-place-r-et-nouveaux-modes-de-vie.html

(9)            Sur ce blog, nous trouvons inspiration dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann. Dans le livre : « Dieu dans la création » (Cerf, 1988), Moltmann reconnaît l’Esprit de Dieu à l’œuvre dans la création, dans le monde et dans l’humanité. Il écrit : « Tout existe, vit et se meut dans l’autre, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre, dans les structures cosmiques de l’Esprit divin… L’« essence » de la création dans l’Esprit est par conséquent la « collaboration », et les structures manifestent la présence de l’Esprit, dans la mesure où elles font reconnaître l’« accord général ». « Au commencement était la relation » (M Buber) (p 25). C’est dire l’importance de tout mouvement qui tend vers la collaboration et le partage.

Voir, dire et recevoir le bien

Face aux pensées négatives, Dieu nous visite et nous libère.

Méditation de Cécile de Broissia à propos du Cantique de Zacharie (1)

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         Cécile de Broissia nous introduit dans un univers relationnel porteur d’une vie pleine et abondante. Rejoignant d’autres contributions publiées sur ce blog (2), elle nous appelle à entrer dans la confiance et dans la bienveillance en voyant le bien, disant le bien, recevant le bien : « La première parole que Zacharie prononce s’adresse à Dieu pour le bénir, dire du bien de Lui. N’est-ce pas le propre de tout croyant de dire du bien ? Croire en soi et dire du bien de soi, croire en les autres et croire qu’ils nous veulent du bien et enfin croire en Dieu qui ne nous veut que du bien puisqu’il n’est qu’amour ». Dieu est à notre côté dans notre combat contre les pensées négatives qui font obstacle et viennent ternir notre vie. « Il attend que nous lui ouvrions la porte de notre cœur, que nous lui demandions se nous aider et par la brèche ouverte, avec la force de son bras, il vient nous visiter et nous arracher aux mains de nos ennemis ».  Voilà une méditation qui vient à notre rencontre dans le concret de notre existence, une parole qui sonne juste et qui nous encourage.

J H

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Cantique de Zacharie (Luc 1, 67-79)

Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques :

« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité son peuple pour accomplir sa libération.

Dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous sauve.

C’est ce qu’il avait annoncé autrefois par la bouche de ses saints prophètes :

Le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis.

Il a montré sa miséricorde envers nos pères, il s’est rappelé son Alliance sainte :

Il avait juré à notre père Abraham qu’il nous arracherait aux mains de nos ennemis,

Et nous donnerait de célébrer sans crainte notre culte devant lui,

 Dans la piété et la justice, tout au long de nos jours.

Et toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-haut,

Car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin,

Pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés.

Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu.

Grâce à elle, du haut des cieux, un astre est venu nous visiter ;

Il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et l’ombre de la mort,

Pour guider nos pas sur le chemin de la paix. »

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         Zacharie vient de faire l’expérience du doute et de l’incroyance qui l’ont rendu muet. Quand il retrouve la parole, il partage aux autres ce qu’il a longuement contemplé dans le silence et sa parole jaillit en un chant de bénédiction et d’action de grâce.

La première parole que Zacharie prononce s’adresse à Dieu pour le bénir, dire du bien de Lui.  N’est ce pas le propre de tout croyant de dire du bien ? Croire en soi et dire du bien de soi, croire en les autres et croire qu’ils nous veulent du bien et enfin croire en Dieu qui ne nous veut que du bien puisqu’il n’est qu’amour.

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         Nous passons tous par des moments de doute, d’incroyance, de méfiance, de jalousie, de peur, de soupçon dans nos relations avec nous-mêmes, les autres et Dieu. Ces pensées négatives nous empêchent de vivre et nous font du mal, ce sont là nos ennemis intérieurs et nos adversaires qu’il nous faut combattre. Dieu est à notre côté dans notre combat. Il attend que nous lui ouvrions la porte de notre cœur, que nous lui demandions de nous aider et par la brèche ouverte, avec la force de son bras, il vient nous visiter et nous arracher aux mains de nos ennemis.

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         Zacharie annonce un Dieu proche, incarné, qui s’intéresse à nous et vient nous visiter aujourd’hui comme il a visité autrefois son peuple. Tout à coup, il lui est donné de comprendre ce qui lui arrive et de relier son histoire personnelle à celle de son peuple. Comme Dieu a libéré son peuple de l’esclavage et conduit en terre promise, Dieu a libéré Zacharie de son incroyance et de son mutisme. Zacharie nous invite à relire notre histoire et à faire mémoire de toutes les fois où nous sommes visités. Dieu nous fait signe par un évènement, une rencontre, une joie, une épreuve…

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         Zacharie bénit encore le Seigneur : Il a montré sa miséricorde envers nos pères, il s’est rappelé son Alliance Sainte. Oui, Dieu est un Dieu bon et fidèle. Il est le seul en qui nous pouvons avoir totalement confiance car il ne nous oubliera jamais et nous relèvera même si nous l’oublions. Il nous l’a promis : « Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20). Il nous a promis  de nous donner de célébrer sans crainte notre culte devant lui dans la piété et la justice tout au long de nos jours. Tout simplement vivre notre vie dans le réel de son existence en n’ayant pas peur, puisant notre force, notre courage de vivre, dans la certitude  que le Seigneur nous accompagne. Et pour avoir cette certitude de la présence de Dieu à nos côtés, il nous est bon de prendre un moment dans la journée pour nous relier à Dieu : prendre conscience et le remercier pour les bienfaits reçus des autres et aussi pour tout le bien qu’il nous a permis de faire. Accepter notre vie telle qu’elle est avec le bon et le moins bon, surtout avoir confiance en la bonté de Dieu pour nous tels que nous sommes et demander de l’aide pour être tout au long de nos jours plus humain,  plus vivant, plus aimant, plus juste avec nous-mêmes, les autres et Dieu.

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         Imaginons ensuite Zacharie, ce prêtre âgé, s’adressant à son enfant avec tendresse et le prenant dans ses bras. Et toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-Haut.

Devenir tout petit pour laisser à Dieu toute sa place. Ne pas se prendre pour Dieu mais marcher devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés. Se  montrer tendre et bienveillant envers nous-mêmes, les autres et Dieu afin que chacun croie en lui-même, en les autres et en Dieu.

Croire et témoigner de la tendresse de Dieu qui ne nous abandonne pas à nos ténèbres et à nos chemins de mort et se laisser guider par Jésus, lumière intérieure, vers un chemin de paix.

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Cécile de Broissia

Le samedi 26 avril 2014, invitée sur le blog : « Au bonheur de Dieu », animée par Michèle Jeunet, Sœur Michèle au Cénacle de Versailles.

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(1)            Méditation du Cantique de Zacharie, sur le blog « aubonheurdedieu-soeurmichele » : http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/article-invite-es-cecile-de-broissia-11-cantique-de-zacharie-123445316.html

(2)            Voir aussi sur le blog : Vivre et espérer : « Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand. Lytta Basset : Oser la bienveillance » : https://vivreetesperer.com/?p=1842      

               « Développer la bonté en nous, un habitus de bonté » : https://vivreetesperer.com/?p=1838                 

               « Quelle est notre image de Dieu ? » : https://vivreetesperer.com/?p=1509                                                

               « Comme les petits enfants » : https://vivreetesperer.com/?p=1640                                                 

               « Entrer dans la bénédiction » : https://vivreetesperer.com/?p=1420                                                      

               « La beauté de l’écoute » : https://vivreetesperer.com/?p=1219

 

Voir aussi une autre méditation de Cécile de Broissia présentée sur le site de Témoins : « Une invitation à la confiance. Annonce à Zacharie » : http://www.temoins.com/ressourcement/une-invitation-a-la-confiance-annonce-a-zacharie

 

Des petits riens de grande portée : la bienveillance au quotidien

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Odile Hassenforder : « Sa présence dans ma vie »

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         La réflexion de Lytta Basset, dans son livre : « Oser la bienveillance » (1), nous a appelé à revisiter le livre d’Odile Hassenforder : « Sa présence dans ma vie » qui témoigne également d’un esprit de bienveillance comme c’est le cas dans ce texte (2). C’est une bienveillance au quotidien.

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J H

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Des petits riens d’une grande portée.

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         Dans le hall de cet immeuble, un homme africain pousse une lourde machine à cirer le carrelage. « Bonjour. Ça brille ! » . « Oh oui, merci, merci », me répond-il avec un magnifique sourire. Je suis contente : le fluide de la bonté a été bien reçu. En m’éloignant, un « Seigneur, bénis le » jaillit de mon cœur. Et puis, je pense : j’aurais pu m’arrêter une minute pour lui dire : « Dieu bénit votre travail. C’est beau.  ». Je n’y ai pas pensé sur le moment. Aujourd’hui, je crois que je peux m’exprimer ainsi. Avec un ton enjoué, c’est mieux reçu que sur un ton sérieux. Exprimer les choses gaiement, c’est mon style. J’ajoute un grain d’humour, un peu de soleil qui met en joie. Il m’est arrivé quelquefois, assez rarement tout de même, que mon interlocuteur me regarde d’un œil me manifestant sa réprobation, probablement le cœur trop douloureux pour recevoir au point où j’ai presque envie de m’excuser. 

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         J’ai remarqué qu’un simple petit mot pour faire passer un courant de sympathie peut faire du bien.

Au téléphone, après avoir eu mon renseignement ou passer une commande, souhaiter « une bonne journée » est déjà un clin  d’œil. Lorsque j’ajoute : « Vous avez du soleil chez vous », je sens dans le « oui » ou le « non » que le ton de mon interlocuteur ou interlocutrice a changé. Il devient enjoué, presque amical. Quelquefois j’ajoute lorsque je reçois un « oui » une phrase ce genre : « C’est bien, alors une très bonne journée ! » et si j’entends : « c’est maussade, il est gris… », je m’exclame : « Alors je vous souhaite beaucoup de soleil dans le cœur » . En général, je sais que le courant de vie est passé. Le royaume de Dieu s’illumine là où est l’amour, la bienveillance, la douceur, la joie… Tous ces fruits de l’Esprit s’expriment dans notre attitude, et de notre attitude, découlent les actes.

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         J’ai entendu un jour une conférencière dire ; « Ne pas répondre à une lettre (on pourrait dire aujourd’hui un e-mail) est un acte de mort. Parole forte qui dit bien que la relation est coupée.  Nos actes sont-ils empreints de bienveillance ? Des services rendus, des dévouements militants peuvent être chargés d’agressivité rentrée, de prétention… L’amour n’est-il pas une expression du cœur dans les petites choses comme dans les grandes ?

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         J’ai entendu un jour une amie parlant de son conjoint : « Je ressens sa bonté dans ses paroles, et même si je ne suis pas d’accord avec son point de vue, je me sens bien à son contact. Du coup, me sentant bien, j’ai envie d’être moi-même bienveillante . C’est vraiment communicatif ». Cette bienveillance devient naturelle en nous lorsque nous recevons la bonté du Père Céleste en Jésus-Christ (Ephésiens 3/16-19).

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Odile Hassenforder

Ecrits personnels

2007   

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(1)            Basset (Lytta). Oser la bienveillance. Albin Michel, 2014/ Présentation sur ce blog : Vivre et espérer : https://vivreetesperer.com/?p=1842

(2)            Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte temps présent, 2011  Chapitre p 183-184  Autres contributions d’Odile Hassenforder sur ce blog : consulter le tag correspondant : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder

Bienveillance humaine. Bienveillance divine : une harmonie qui se répand

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Lytta Basset : Oser la bienveillance

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         Nous avons en mémoire ou dans notre vécu immédiat, la présence d’une personne bienveillante. Et quand nous y pensons, nous ressentons paix et joie. Cette présence transforme notre perception des situations. Ainsi, lors d’un enterrement, j’ai souvenir d’un prêtre âgé qui accueillant chacun avec bonté, dans une conversation toute simple, a suscité un ressenti positif de la célébration. Je me rappelle une directrice de mon institut qui savait reconnaître et encourager le travail de chacun par des petits mots à l’occasion de telle ou telle production. Respectée par tous, elle facilitait le développement d’un climat de collaboration. Et, en famille, j’ai tant reçu de la bienveillance d’êtres chers qui m’ont permis de vivre et de me transformer. La bienveillance peut également se manifester dans des figures publiques et elle entraîne alors une ouverture des coeurs au delà des barrières sociales et religieuses. La bienveillance est communicative. Elle se répand. Contrairement à ce que peuvent penser ceux qui, pour des raisons religieuses ou philosophiques, ont une vision très sombre de la nature humaine, elle est reconnue par un grand nombre de gens, car elle correspond à une attente de leurs cœurs. Dans l’Evangile, Jésus ne dit-il pas ? : « Que votre lumière luise devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mat 5.16).

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Lytta Basset : Oser la bienveillance

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         Une théologienne, Lytta Basset, vient de publier un livre : « Oser la bienveillance » (1). Il y a eu en effet dans la culture de la chrétienté, une représentation pervertie de la nature humaine dans la doctrine du péché originel. « Lytta Basset écrit la généalogie et l’impact de cette notion profondément nocive qui remonte à Saint Augustin et qui contredit les premiers Pères de l’Eglise. Elle montre comment ce pessimisme radical est totalement étranger à l’Evangile. Tout au contraire, les gestes et les paroles de Jésus nous appellent à développer un autre regard sur l’être humain, fondé sur la certitude que nous sommes bénis dès le départ et le resterons toujours. Appuyé sur le socle de cette bienveillance originelle, chacun de nous peut oser la bienveillance envers lui-même et envers autrui, et passer ainsi de la culpabilité à la responsabilité ».          Le livre de Lytta Basset ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur notre héritage religieux, sur le problème du mal, sur la culpabilité et le péché, et sur la réalité de la bienveillance. Dans cette contribution, nous évoquerons l’approche de Lytta Basset dans sa description de la bienveillance et dans son commentaire d’épisodes de la vie de Jésus dans lesquels la bienveillance s’exprime et se répand.

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Lytta Basset : un chemin

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         Lytta Basset nous parle à partir de son histoire personnelle où elle a vécu, pendant des années, un enfermement : au départ, hantise de la question de la culpabilité, de la faute et du péché, et puis, à la suite d’« une violente irruption et invasion du mal jadis souffert », la préoccupation lancinante du mal commis ». « Autre préoccupation qui appartient à la préhistoire de ce livre : dans les déclarations publiques comme dans les accompagnements spirituels, je suis frappée par l’image négative que les gens ont d’eux-mêmes et des humains en général » (p 9). « Ma réflexion a donc eu pour point de départ mon propre malaise par rapport à la question du péché et à l’image désastreuse qu’elle nous avait donné de nous-mêmes » (p 9). « Nos contemporains ont un besoin brûlant d’être valorisés pour qui ils sont. Mais si la voix qu’ils entendent n’est pas celle d’un Dieu inconditionnellement bienveillant, faut-il s’en étonner ? J’ai trouvé utile de chercher du côté de ce qui, trop longtemps, a parasité la ligne. Je veux parler de ce dogme du péché originel qui, adopté au Vè siècle grâce à Saint Augustin, a « plombé » l’Occident de manière ininterrompue jusqu’au XXè siècle avec sa vision catastrophique de la nature humaine » (p 11) (2).

         Il y a dans ce livre un parcours particulièrement utile pour engager un processus de libération par rapport à des représentations qui emprisonnent et détruisent. A partir de cette perspective, Lytta Basset propose ensuite une vision nouvelle fondée sur son expérience de la relation humaine et sur sa lecture de l’Evangile.

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         Ainsi Lytta Basset nous invite à examiner les paroles et les comportements de Jésus. « Avec cette personne, je peux être moi-même… elle me voit comme quelqu’un de précieux et se réjouis que j’existe… Tel était le regard de Jésus sur chaque personne qu’il rencontrait, adulte ou enfant. Un regard tout à fait insolite, en ce qui concerne les enfants. C’est à cela, entre autres, que je le vois incarner la Bienveillance. A rebours de la mentalité de son époque, il les bénissait et les présentait comme les êtres les plus proches de Dieu, ceux dont l’image divine est la plus perceptible à qui sait regarder » (p 313) (3). Et, à contre-courant de l’état d’esprit dominant, Jésus porte également « un regard inconditionnellement bienveillant sur l’adulte dysfonctionnant en rupture de relation, « pécheur » (p 316).

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Vivre et reconnaître la bienveillance.

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         Mais comment Lytta Basset envisage-t-elle la bienveillance ? « Etre bien-veillant, c’est veiller sur quelqu’un dans une bonne intention, lui vouloir du bien sans lui imposer quoique ce soit ».

« Jamais une abstraction… la Bienveillance s’expérimente entre nous bien avant que nous en ayons conscience. Et sans avoir besoin que nous nous déclarions croyants. Elle se contente de nous pousser chaque jour à être attentifs à cette bienveillance que nous vivons de la part d’autrui et/ou à l’égard d’autrui » (p 317). De fait, lorsqu’elle parle de la Bienveillance avec un grand B, Lytta Basset y voit une manifestation de Dieu : « Je mets la majuscule quand je désire me laisser habiter et traverser par le regard du Tout-Autre. Sans m’imaginer que j’en suis l’initiatrice… Il me saute aux yeux qu’elle vient d’ailleurs en ces occasions où je ne l’attendais pas du tout : quand je m’entends et me perçoit bienveillante envers une personne qui m’avait contrariée, mise hors de moi, traitée en ennemie » (p 317-318). Dans les moments difficiles, « un bon entraînement est à notre portée : être attentif à la bienveillance qui circule entre les autres, y compris les inconnus, et dont nous sommes témoins tous les jours, dans la rue, le train, se réjouir de cette Bienveillance qui s’immisce dans nos relations incognito, suppléant inlassablement à nos carences individuelles… » (p 319)

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La Bienveillance : Jésus dans les évangiles.

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         C’est ainsi que Lytta Basset est amenée à nous présenter un commentaire éclairant de plusieurs textes des évangiles : Luc 19, 1-10 ; Luc 5, 17-26 ; Jean 8, 1-11.

         Elle nous montre la Bienveillance à l’oeuvre et cette vision renouvelle notre lecture. Ainsi commente-t-elle la rencontre « fortuite » de Jésus avec Zachée : à elle seule, la Bienveillance dont Jésus est porteur va inciter son vis-à-vis à reprendre le chemin de la relation et devenir responsable de ses actes !

         Le récit fait partie d’une section qu’on a appelé « l’Evangile des exclus », de toutes ces personnes considérées comme irresponsables… » (p 319) (4). « Cela se passe à Jéricho. Jésus vient de guérir un aveugle qui l’a appelé au secours. Juste après, « voilà qu’un autre homme : Zachée, cherche aussi à voir Jésus. La similitude me frappe : tous les deux sont des exclus, parce que des « pécheurs »… or tous les deux sont en demande, plus ou moins consciente, plus ou moins explicite, de relation » (p 319-320). « La Bienveillance qui traverse la ville, ce jour là, va faire fond sur le désir d’un homme Zachée, qui « cherchait (simplement) à voir qui était Jésus » (p 320).

         Lytta Basset nous invite donc à reconnaître dans cette rencontre différents aspects de la bienveillance : « La bienveillance à l’affût du désir d’autrui. Une bienveillance qui traite d’égal à égal. Une bienveillance désireuse de relations qui durent. Une bienveillance qui pousse à des actes responsables. Une bienveillance qui accueille autrui dans les limites du moment. Une bienveillance qui rend clairvoyant. Une bienveillance qui réveille en l’humain sa capacité relationnelle. Une bienveillance qui fait lâcher culpabilité et perfectionnisme. Une bienveillance restauratrice du tissu social… » (p 321-335) ». Ces titres évocateurs balisent le commentaire du texte de Luc qui décrit la rencontre entre Jésus et Zachée. A travers cette grille de lecture que nous pouvons nous aussi appliquer à ce texte, Lytta Basset excelle à nous montrer les éclairages qu’on peut y découvrir. Ecoutons par exemple ce qu’elle écrit à propos de « la bienveillance qui traite d’égal à égal ». Dans sa rencontre avec Zachée, elle voit en Jésus une parfaite humilité « comme pour mieux nous encourager à nous identifier avec lui : n’importe quel être humain, marqué dans sa plus grande humanité du sceau de la Bienveillance, peut offrir à un semblable, aussi emmuré soit-il, son propre désir de lien, peut se mettre à la « recherche » en lui, de « ce qui était perdu » pour la relation, le sauver du repli mortel sur lui-même. Quand nous faisons cela, nous ne faisons que laisser la Bienveillance agir à travers nous : plus nous sommes humains (fils et fille de l’humain) et tendons la perche aux autres, plus nous incarnons ce Dieu qui est en démarche constante de relation » (p 323).

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Un livre pionnier

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         Ce livre ouvre notre regard. En phase avec le tournant des sciences humaines qui découvrent en l’homme un potentiel positif (5), dans une période où un changement profond intervient dans les mentalités, où la prégnance des enfermements du passé est en voie de décrue, Lytta Basset prend appui sur son expérience spirituelle et sur une lecture renouvelée des textes bibliques pour mettre en valeur la bienveillance, une manière d’être, de sentir et d’agir, qui a toujours existé, mais qui, aujourd’hui, répond à une aspiration nouvelle telle qu’on peut l’entendre aujourd’hui dans des expressions de convivialité ou des démarches collaboratives (6).

         Il y a aussi aujourd’hui une quête spirituelle de plus en plus répandue (7). En regard, le livre aborde très concrètement des questions existentielles majeures. La réponse se situe dans une approche relationnelle (8). « Ce qui concerne par dessus tout les auteurs bibliques, c’est d’être en lien avec le Vivant, de l’écouter et de l’entendre pour s’orienter dans la vie » (p 230). La relation avec Dieu va de pair avec la relation avec les humains. Le mal se trouve là où la relation est en péril ou interrompue, dans des situations énoncées par Lytta Basset en terme « d’enfermement, d’errance, d’aveuglement, de maladie, de division, d’exclusion, d’idolâtrie, de dette.. ». L’exigence, c’est de « ne pas nous couper les uns des autres »  (p258).

         Ce livre embrasse un champ très vaste. L’auteur a donc effectué un grand travail de documentation et de synthèse. Certains points peuvent parfois être discutés, mais ce qui compte ici, c’est le mouvement et l’état d’esprit. Ce livre ne parle pas seulement à notre intelligence,  il parle également à notre cœur. Et en élargissant notre vision, il nous libère de nos limites et de nos enfermements. C’est une ressource dans laquelle on peut venir et revenir puiser.

         Nous avons orienté cette contribution sur un des aspects du livre qui en est aussi l’inspiration directrice : la bienveillance. Quand nous interrogeons notre mémoire, il nous vient de multiples échos d’une bienveillance reçue qui a engendré et engendre encore aujourd’hui paix et joie. Au cœur de nous même, nous savons en vérité qu’accueillir la Bienveillance, la manifester envers ceux qui nous entourent dans un regard, dans un sourire, dans un geste, c’est nous sentir en harmonie avec Dieu, avec les humains, avec nous-même et percevoir le bonheur d’être qui réside dans cette harmonie.

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J.H.

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(1)            Basset (Lytta). Oser la bienveillance. Albin  Michel, 2014

Présentation du livre par Lytta Basset en vidéo : http://www.albin-michel.fr/Oser-la-bienveillance-EAN=9782226253880

Lytta Basset est une théologienne réputée qui ouvre de nouveaux horizons : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lytta_Basset

(2)            Dans un livre sur la post chrétienté, Stuart Murray décrit bien le tournant intervenu au Vè siècle à la suite de la théologie d’Augustin d’Hippone (doctrine du péché originel et conception très sombre de l’humanité) et aussi le devenir de l’Eglise comme pouvoir. Sur le site de Témoins, voir : http://www.temoins.com/etudes/faire-eglise-en-post-chretiente.html

(3)            « Découvrir la spiritualité des enfants. Un signe des temps ? » : http://www.temoins.com/etudes/decouvrir-la-spiritualite-des-enfants.-un-signe-des-temps/toutes-les-pages.html  Depuis une quinzaine d’années, on constate un tournant dans le regard concernant la spiritualité des enfants. La recherche met en évidence la dimension spirituelle de l’enfant, ainsi la recherche de Rebecca Nye : Nye (Rebecca). Children’s spirituality. Church House publishing, 2004. Des théologiens trouvent une inspiration dans les paroles de Jésus sur les enfants. Sur ce blog : « L’enfant : un être spirituel » https://vivreetesperer.com/?p=340

(4)            Sur ce blog : « Dedans…dehors ! Face à l’exclusion, vivre une commune humanité ! ». Entre autres, une réflexion sur Jésus et le phénomène de l’exclusion, par le théologien : Jürgen Moltmann. https://vivreetesperer.com/?p=439

(5)            En février 2011, le magazine : « Sciences Humaines » publie un dossier sur le « Retour de la solidarité, empathie, altruisme, entraide ». Sur ce blog : « Quel regard sur la société et sur le monde. Un changement de perspective » : https://vivreetesperer.com/?p=191 Un livre de Jérémie Rifkin : Rifkin (Jérémie). Vers une civilisation de l’empathie. Les liens qui libèrent, 2011. Après une critique sévère et utile des thèses opposées, comme celle de Freud, Jérémie Rifkin met en évidence des tendances convergentes vers une montée de l’empathie. Sur le site de Témoins, une mise en perspective : http://www.temoins.com/etudes/vers-une-civilisation-de-l-empathie.-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkin.apports-questionnements-et-enjeux.html Le livre de Jacques Lecomte sur la bonté humaine est plusieurs fois cité par Lytta Basset : Lecomte (Jacques). La bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité. Odile Jacob, 2012. https://vivreetesperer.com/?p=674

(6)            Novel (Anne-Sophie), Riot (Stéphane). Vive la CO-révolution. Pour une société collaborative. Alternatives, 2012. Mise en perspective sur ce blog : « Une révolution de l’être ensemble » : https://vivreetesperer.com/?p=1394

Sur le site de Témoins : « Emergence d’espace conviviaux et aspirations contemporaines : http://www.temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1012&catid=4

(7)            La manière dont la quête spirituelle se développe et s’oriente aujourd’hui est mise en évidence par Frédéric Lenoir dans son livre : « Chemin de guérison ». Mise en perspective sur ce blog : « Un chemin de guérison pour l’humanité. La fin d’un monde. L’aube d’une renaissance » : https://vivreetesperer.com/?p=1048

A travers une recherche méthodique, Davif Hay met en évidence la dimension spirituelle de l’homme : Hay (David). Something there. The biology of human spirit. Darton, Longman and Todd, 2006. « La vie spirituelle comme une conscience relationnelle » : mise en perspective sur le site de Témoins : http://www.temoins.com/etudes/la-vie-spirituelle-comme-une-conscience-relationnelle-.-une-recherche-de-david-hay-sur-la-spiritualite-aujourd-hui./toutes-les-pages.html. Sur ce blog: « Les expériences spirituelles » : https://vivreetesperer.com/?p=670

(8)            Cette approche relationnelle est également développée dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann. Sur ce blog : « Dieu suscite la communion » : https://vivreetesperer.com/?p=564

« Amitié ouverte » : https://vivreetesperer.com/?p=14 Voir une présentation de la pensée de Jürgen Moltmann sur le blog : L’Esprit qui donne la vie : http://www.lespritquidonnelavie.com/

Pour poursuivre notre méditation sur la bienveillance, on pourra se reporter à plusieurs contributions sur ce blog, entre autres :

« Développer la bonté en nous : « un habitus de bonté » ».

https://vivreetesperer.com/?p=1838

« Comme les petits enfants ».

https://vivreetesperer.com/?p=1640

« Entrer dans la bénédiction ».

https://vivreetesperer.com/?p=1420

« La beauté de l’écoute ».

https://vivreetesperer.com/?p=1219

« Geste d’amour ».

https://vivreetesperer.com/?p=1204

Développer la bonté en nous, un « habitus de bonté »

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Du bon grain et de l’ivraie.

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Quel est notre regard sur nous-même tel qu’il est influencé par notre parcours psychologique et notre héritage religieux (1) ? Comment recevons nous la parabole du bon  grain et de l’ivraie rapportée par l’évangile de Matthieu ? Le commentaire de Michèle Jeunet, Sœur Michèle au Cénacle de Versailles (2) nous invite à choisir la bonté : « bonté du grain, bonté de la terre, bonté du monde, bonté de l’homme qui sème, bonté de Dieu ».

         « Nous sommes dans le fondamental de la création. « Dieu vit que cela était bon » (Genèse 1). Et nous sommes dans le fondamental d’une création en histoire. Non pas un monde tout fait, statique, immobile. Ce qui est semé est pour une croissance, une création  continuée        Croire en ce qui est bon en nous, croire que ce qui a été semé par Dieu en nous est bon et le développer au maximum, en y mettant toute notre énergie, notre créativité. « C’est le développement de la bonté en nous, un « habitus » de bonté qui fera se  dessécher l’ivraie ».

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J H

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Évangile de Matthieu au chapitre 13 verset 24 à 30

Il en va du Royaume des Cieux comme d’un homme qui a semé du bon grain dans son champ.

Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, il a semé à son tour de l’ivraie, au beau milieu du blé, et il s’en est allé.

Quand le blé est monté en herbe, puis en épis, alors l’ivraie est apparue aussi.

S’approchant, les serviteurs du propriétaire lui dirent :

« Maître, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il s’y trouve de l’ivraie ? »

Il leur dit :

« C’est quelque ennemi qui a fait cela ».

Les serviteurs lui disent :

« Veux-tu donc que nous allions la ramasser ?

Non, dit-il, vous risqueriez, en ramassant l’ivraie, d’arracher en même temps le blé.

Laissez l’un et l’autre croître ensemble jusqu’à la moisson ; et au moment de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord l’ivraie et liez-la en bottes que l’on fera brûler ; quant au blé, recueillez-le dans mon grenier. »

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Développer la bonté en nous

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« Il est des titres qui sont trompeurs. Est-ce vraiment la parabole de l’ivraie ?

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         Cette parabole est d’abord en continuité de celle du semeur. Le semeur a semé du bon grain dans un terrain qui est bon. S’il sème ce qui est bon, c’est que lui-même est bon. Une sainte,  Thérèse Couderc,  disait de lui : « il est bon, il est plus que bon, il est la bonté ». Bonté du grain, bonté de la terre, bonté du monde, bonté de l’homme qui sème, bonté de Dieu. Nous sommes dans le fondamental de la création : « Dieu vit que cela était bon » Gn 1. Et nous sommes dans le fondamental d’une création en histoire. Non pas un monde créé tout fait, statique, immobile. Ce qui est semé est pour une croissance, une création continuée : grain puis épi, puis blé. Entre semailles et moisson, il y a le temps de l’histoire, le temps de la liberté de veiller à la croissance de ce qui est bon. Responsabilité qui est nôtre. Etre veilleur pour que la vie semée par Dieu vienne à maturité. Ce n’est pas du tout fait de toute éternité, immobile mais c’est une semence riche d’avenir, un don à faire qui périrait s’il ne peut s’épanouir grâce à la bonne terre de nos vies, de nos réponses humaines, don et accueil qui vont ensemble porter à maturité la nouveauté de l’épi.

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         Ce titre trompeur est en cohérence avec la réaction des serviteurs qui se focalisent sur l’ivraie, leur question sur son origine et surtout leur doute : « N’est-ce pas du bon grain que tu as semé ? ». Leur doute qui frise le soupçon.  Mais leur question n’est-elle pas la nôtre ? Leur doute et leur soupçon ne sont-ils pas les nôtres ? Cette question du mal qui nous taraude tous, qui est souvent un obstacle à la foi. La réponse du propriétaire est la même que celle de la Genèse. C’est un ennemi qui a semé de l’ivraie. La Genèse parle d’un serpent qui insinue le doute sur le don qui est fait, qui insinue le doute sur la bonté du donateur.

Que faut-il donc faire ? Arracher au risque de détruire la bonté des épis de blé ? Ce serait faire le jeu de l’ennemi.

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         Le propriétaire fait une autre option. Celle de la confiance dans le blé semé et dans la terre qui participe à la nouveauté de l’épi. Confiance dans l’épi assez fort pour ne pas se laisser étouffer par l’ivraie. Dans nos vies, il y a du bon grain et de l’ivraie. N’est-ce pas une erreur de se focaliser sur l’ivraie ? L’homme de cette parabole nous conseille un autre chemin. Croire en ce qui est bon en nous, croire que ce qui a été semé en nous par Dieu est bon et le développer au maximum, en y mettant toute notre énergie, notre créativité. C’est le développement de la bonté en nous, un « habitus » de bonté qui fera se dessécher l’ivraie. Et non un arrachage volontariste qui risque de dessécher la vie en nous.

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Michèle Jeunet

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(1)            Nos représentations sont influencées encore aujourd’hui par notre héritage religieux qui, pour une part, laisse des traces de peur par rapport à Dieu et de condamnation par rapport aux hommes. C’est le contraire de la bonne nouvelle de l’Evangile. Dans un livre récent : « Oser la bienveillance » (Albin Michel, 2014), la théologienne Lytta Basset met en évidence les effets négatifs de la conception du péché originel. Elle décrit « la généalogie et l’impact de cette notion profondément nocive qui remonte à Saint Augustin et qui  contredit les premiers Pères de l’Eglise. Elle montre comment ce pessimisme radical est totalement étranger à l’Evangile. Tout au contraire, les gestes et paroles de Jésus nous appelle à développer un autre regard sur l’être humain, fondé sur la certitude que nous sommes bénis dès le départ et le resterons toujours. Appuyé sur le socle de cette Bienveillance originelle, chacun de nous peut oser la bienveillance, envers lui-même et envers autrui et passer ainsi de la culpabilité à la responsabilité » (texte en couverture). On pourra lire aussi sur ce blog une mise en perspective d’un livre de Jacques Lecomte : La bonté humaine, altruisme, empathie, générosité. Odile Jacob, 2012 https://vivreetesperer.com/?p=674

(2)            Homélie de Sœur Michèle : le bon grain et l’ivraie (9 décembre 2013).  Sur le blog : aubonheurdedieu-soeurmichele : http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/article-homelie-de-soeur-michele-le-bon-grain-et-l-ivraie-mt-13-24-30-121518838.html

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Voir aussi sur ce blog : « geste d’amour » (Odile Hassenforder) : https://vivreetesperer.com/?p=1204

Dans le livre d’Odile Hassenforder : « Sa présence dans ma vie », on pourra lire un chapitre : La bonté de Dieu (p 87-91)

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Sur ce blog, deux autres contributions de Michèle Jeunet :

Quelle est notre image de Dieu ? https://vivreetesperer.com/?p=1509

Se sentir aimé de Dieu https://vivreetesperer.com/?p=1752

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De bonnes ressources dans le recueil de textes rassemblés par Michèle Jeunet dans un livre récemment paru : Michèle Jeunet. Méditer une Parole de liberté. Catéchèses bibliques et lectio divina. Editions Croix du Salut, 2013. « Il s’agit pour moi d’aider les gens à ouvrir la Bible pour qu’elle soit vraiment un lieu de méditation qui éclaire leur vie et leur fasse découvrir un Dieu Ami de leur vie, présent au cœur de leur existence ».