Couleurs d’automne

 

Un coin de forêt lumineux et paisible dans la beauté de ces coloris nuancés
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Sur le site flickr de Julie Falk, des photos à goûter sur les couleurs d’automne : « Color Tour 2014 »

https://www.flickr.com/photos/piper/albums/72157646497733273/with/15320762189/

Nous avons présenté le site de Julie Falk sur ce blog : « Effets de lumière dans une campagne bocagère »

https://vivreetesperer.com/?p=2129

Effets de lumière dans une campagne bocagère

 Galerie de CaptPiper sur Flickr

Il y a quelques années, découvrant avec émerveillement les galeries photographiques présentées par Flickr, j’ai ressenti un grand attrait pour le site de CaptPiper (1). Il n’y a rien là de spectaculaire, mais les paysages de la campagne du Wisconsin (USA), nous apparaissent, à travers le regard de la photographe, Julie Falk, comme porteur d’une douce harmonie. La beauté se révèle dans la montée de la lumière à travers la brume matinale, les rayons de soleil qui illuminent les frondaisons, les petites routes où la pénombre débouche sur la clarté, le ballet des fleurs, des papillons et des toiles d’araignée.

Julie Falk a réalisé des posters où s’allient une photo et une citation. Des citations qui viennent éclairer cette découverte de la nature. « Il y a deux manières de vivre : L’une, c’est de faire comme si il n’y avait pas de miracle ; l’autre est de faire comme si chaque chose était un miracle » (Albert Einstein). Ainsi, « Dans le juste ton, dans la juste lumière, chaque chose est extraordinaire » (Aaron Rose).

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Julie Falk a commencé cette galerie en 2004 et celle-ci comprend maintenant 5000 photos. Professeur d’anglais, elle nous décrit son existence familiale et elle ajoute une note personnelle sur le fondement de son existence : « Une relation avec Jésus constitue le socle de ma vie ». En plus de sa galerie, Julie Falk

anime un site où elle nous fait part des événements de son existence : « Framework of the heart » (2) .

En 2008, nous avons présenté la galerie de CaptPiper sur le site de Témoins. Et, en 2011, sur ce blog , nous nous sommes inspiré de ce site pour une méditation sur « la lumière du matin »  (3). C’est donc une nouvelle visite ! L’auteure a choisi d’ouvrir ses photos au partage à travers son adhésion à « Creative commons », ainsi avons pu présenter quelques unes d’entre elles dans une galerie de Témoins (4). Et nous avons fait usage de l’une d’elle comme emblème de ce blog : une photo que Julie Falk met en scène également dans un de ses posters avec une citation d’Esaïe (60.1) : « Lève-toi, resplendis ,car voici lumière, car sur toi, s’est levée la gloire du Seigneur » (« Arise. Shine. For your light has come and the glory of the Lord has risen upon you »).

 

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De ces paysages qui, à travers leurs près, leurs bois, leurs chemins et leurs petites routes, nous paraissent proches de nos campagnes françaises, est issue une grande variété de photos où  la nature apparaît au fil des saisons dans tous ses coloris. Mais parmi les photos les plus évocatrices, il y a bien celles où la lumière transparaît et resplendit dans la douceur du matin et la paix d’une petite route ombragée. Ce sont des images qui viennent nous accompagner cet été.

 

J H

 

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(1)            Site CaptPiper sur Flickr : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/

(2)            Site de Julie Falk : «Framework of the heart » : http://falkspot.blogspot.fr

(3)            Sur le site de Témoins : « Les photos de CaptPiper : un univers poétique et spirituel » : http://www.temoins.com/ressourcement/vie-et-spiritualite/ressourcement/les-photos-de-captpiperun-univers-poetique-et-spirituel   Voir aussi sur ce blog : « La lumière du matin » : https://vivreetesperer.com/?p=79

(4)            Galerie : Lumière : http://www.temoins.com/culture-et-societe/galleries/category/5-lumiere

Voir tout particulièrement les albums : « One morning in July » : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/72157594199818499

« Misty morning in August » : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/731651

« Country scenics » : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/14419

 

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Comme les oiseaux du ciel


Généreusement ouverte en « creative commons », la galerie de Siddarth Sharma (1), nous présente, entre autres, des images harmonieuses de petits oiseaux voletant parmi des plantes fleuries. « Les colibris », nous dit-on sur le dictionnaire Larousse, « fascinent par leur taille minuscule. Ils passent de fleur en fleur pour trouver le nectar qui constitue l’essentiel de leur alimentation » (2). Ces photos expriment une harmonie colorée entre les oiseaux et les fleurs, et on trouve matière à contemplation dans ces instants où le temps semble suspendu dans la paisible beauté qui s’offre à nous.

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Pierre Rabhi, bien connu de tous ceux qui militent pour une pratique de vie écologique, nous raconte une légende amérindienne (3). Au cours d’un immense incendie qui semble échapper à tout contrôle et à tout remède, un colibri s’active quand même en petit pompier. Les autres animaux sont atterrés, mais, à ses détracteurs qui lui disent : « Ce n’est pas avec ses gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu », il répond : « Je le sais, mais je fais ma part ». La vie, qui refuse la mort, se manifeste ainsi dans la persévérance et dans l’humilité. Et, sur ces photos, dans une apparence de fragilité, ces petits oiseaux s’inscrivent dans une harmonie qui les porte.

Dans l’Evangile de Matthieu (Mat 6. 15-34), Jésus évoque les oiseaux du ciel : « Regardez les oiseaux du ciel.  Ils ne sèment, ni ne moissonnent. Ils n’amassent rien dans les greniers, mais votre Père céleste les nourrit… ». Et, de même, Jésus évoque la beauté des fleurs : « Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent, ni ne filent. Cependant, je vous dis que Salomon, même dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux ». Dans son enseignement connu sous le titre de « Sermon sur la montagne », Jésus nous appelle à sortir de notre égocentrisme et à vivre en harmonie avec Dieu et avec les hommes : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ». Dans la confiance qui inspire et accompagne cette démarche, nous recevrons, en même temps, une réponse à nos besoins.

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Le contexte est bien l’interconnexion entre Dieu, les hommes et la nature. Dans un commentaire (4), un théologien grec nous rappelle d’autres textes bibliques qui mettent en évidence la générosité de Dieu dans la création. Ainsi le psaume 104 est entièrement dédié à cette présence créatrice dans une évocation souvent très poétique : « Il conduit les sources dans des torrents qui coulent entre les montagnes. Elles abreuvent tous les animaux des champs. Les ânes sauvages y étanchent leur soif. Les oiseaux du ciel habitent sur leurs bords et font résonner leur voix parmi les rameaux ». Et, dans la veine prophétique, en Esaïe 65, une nouvelle terre est annoncée dans laquelle on trouvera paix et abondance. Ainsi, sommes nous également invités à regarder en avant dans la vision d’une nouvelle création (5) dont nous pouvons voir des signes d’anticipation.

Lorsqu’elle évoque les oiseaux du ciel et les fleurs des champs, la parole de Jésus, nous appelle à un regard ouvert au mouvement de la bonté et de la générosité de Dieu qui s’illustre aussi dans la beauté de sa création. Les photos d’oiseaux que nous présente Saddarth Sharma dans sa galerie témoignent de cette beauté et nous ouvrent à la contemplation.

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J H

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(1)            Galerie de Siddarth Sharma sur Flickr. http://www.flickr.com/photos/33587234@N04/with/6223883919/ Parmi les photos, certaines nous présentent une faune et une  flore évoquant des pays tropicaux, mais elles proviennent du parcours dans un marais en Floride et en Géorgie aux Etats-Unis. La licence : « creative commons » permet la reproduction de ces photos, mais évidemment en précisant que notre commentaire n’engage pas l’auteur de celles-ci.

(2)            Les colibris, d’après l’encyclopédie Larousse en ligne : http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/colibri/184040

(3)            Sur le site : agir pour l’environnement : présentation de « Colibris. Mouvement pour la terre et l’humanisme ». http://www.agirpourlenvironnement.org/partenaires/colibris

(4)            Ekarerini G Tsalampouni. Like the birds of the sky and the lilies of the fields. An orthodox eco-exegetical reading of Matthew 6. 25-34 in an age of anxiety. Une approche écologique dans la lecture exégétique du texte de Matthieu https://www.academia.edu/1483642

(5)            Comme en d’autres articles sur ce blog, nous trouvons un éclairage dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann qui prend en compte, entre autres la dimension écologique : Voir : « Dieu dans la création » sur le blog : « l’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=766  Et, sur ce blog : « Vivre en harmonie avec la nature. Ecologie, théologie et spiritualité » : https://vivreetesperer.com/?p=757

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Voir aussi sur ce blog : « Voir Dieu dans la nature » : https://vivreetesperer.com/?p=152

Esprit d’enfance

Amour, humour, émerveillement. Les albums de Peter Spier.

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Avec quelques autres illustrateurs comme Quentin Blake (1), Peter Spier rejoint à travers son oeuvre l’esprit d’enfance : humour et émerveillement. Ayant vécu durant sa jeunesse aux Pays-Bas, Peter Spier émigre aux Etats-Unis où il va illustrer des dizaines de livres pour enfants (2). Et son œuvre se répand dans le monde. Elle nous rencontre, enfants comme adultes, à bien des étapes de notre vie.

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Dans la dynamique de son œuvre créatrice, Peter Spier nous est présenté dans une courte vidéo (4). La vidéo commence par un chant traditionnel issu d’un poème anglais du XVème siècle : « The fox went out on a chilly night » (5). C’est Peter Spier qui fredonne le premier couplet :

« Le renard partit la nuit pour chasser.

Il pria pour que la lune lui donne de la lumière

Car il avait plus d’un mile à faire

A parcourir avant d’atteindre la ville ».

Peter Spier reprend ce chant qui l’a inspiré pour illustrer un de ses premiers albums, d’abord pour partie couleur, pour partie noir et blanc, et puis, aujourd’hui, 53 ans après cette publication, complété par l’auteur à l’aquarelle pour une version e-book.

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Peter Spier a fréquenté une école d’art à Amsterdam avant d’émigrer aux Etats-Unis où il a illustré environ 150 livres.

Le premier livre de Peter Spier mis en exergue par l’attribution d’un prix a été son album sur l’Arche de Noé (Noah’s Ark ) paru en 1977. Puisqu’il n’y a pas de texte, c’est à travers l’illustration que la réalité de l’histoire apparaît. Les détails enchantent. Noé ramasse les œufs de ses poules !

Et la seconde réussite de l’auteur, c’est l’album sur la chanson du renard parti chasser à la ville. Peter Spier a également réalisé un grand album sur les gens dans le monde (« People »), lui aussi très connu. Il nous raconte comment il a utilisé la documentation du National Geographic pour réaliser une illustration pleine de pittoresque et d’humour.

La vidéo se termine sur une image d’avenir. Peter Spier apprécie la qualité des images des ses aquarelles sur les e-books où la lumière illumine les photos.

Des commentaires sur l’auteur parsèment la vidéo. « Il permet à notre imagination de travailler ». Il nous entraîne dans une histoire. Mais c’est Peter Spier qui, avec un grand sourire, exprime le mieux l’esprit qui l’anime : « Je le fais pour les enfants et pour l’enfant qui est en moi ».

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Baba, auteur de l’album « Papa arbre » (3), a découvert très tôt les livres de Peter Spier. Dans sa veine artistique et poétique, il nous dit ici l’inspiration que lui apporte Peter Spier.

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Baba, quand et comment as-tu découvert cet auteur ?

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Je ne sais plus très bien, tout jeune, à la bibliothèque. J’avais aussi reçu certains de ses albums en cadeau d’amis bien inspirés. Mais, à vrai dire, c’est seulement maintenant, réouvrant ces livres avec mes propres enfants, que je mesure combien ils ont jalonné mon enfance, façonné mon imaginaire. Il y a d’abord Sept milliards de visages, qui n’étaient d’ailleurs que quatre à l’époque : un album magnifique, à la rencontre du monde, de l’humanité, de son immense diversité, un dessin florissant, une voix subtile, une vision de l’homme apaisée. Il y a Christmas, Rain… des albums sans paroles, une célébration du quotidien, de ces instants de grâce qui fondent l’existence. Il y a L’histoire de Noé : le récit biblique dévoilé dans toute sa richesse, dans sa chair, avec ses bruits, ses gestes, ses couleurs, ses odeurs, l’arche qui devient le refuge de la vie, de toute la vie.

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Il y a aussi Quand on s’ennuie : l’histoire géniale de deux frères désœuvrés à qui leurs parents reprochent de ne pas savoir s’occuper. Ils découvrent de vieux plans, rassemblent tout ce qu’ils trouvent, démontent la voiture, les haies, les rideaux, pour se fabriquer un avion. Leur envolée leur vaut de belles émotions et une bonne fessée de leurs parents ! Chaque histoire, chaque création de Peter Spier est l’histoire même d’une création, de ce moment où du rien jaillit le plein, où formes et couleurs nous invitent à « cet état d’invention perpétuelle », selon le mot de Paul Valery, qui n’est peut-être autre chose que l’enfance.

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Quels sont les albums de Peter Spier qui te plaisent le plus ?

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Tous. Je crois qu’aucun ne m’a déçu. Dès ses premiers albums, The Cow who fell in the canal, The Fox went out on chilly night, le talent de Spier éclate : l’éloquence de son dessin, son trait inarrêtable, son amour du détail, la tendresse de son regard, sa poésie, son humour. Spier est un héritier des paysagistes hollandais, d’Avercamp, de Van de Velde, de Van Goyen, de Ruysdael, attentifs au dialogue du ciel, de la terre et de l’eau, amoureux des gens, partagés entre le plaisir d’être chez soi, la douceur de l’intimité et l’appel du large, l’ivresse du chemin, l’horizon des navires à l’assaut de la mer.

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Américain d’adoption, il a consacré des albums très beaux à l’histoire des Etats-Unis, aux pionniers, à la naissance de la nation américaine, à la fondation de New-York. Il y a chez lui cet imaginaire du « nouveau monde » qui fait contrepoint avec ses origines néerlandaises. Il a aussi beaucoup travaillé à partir de chansons, des traditionnels – London Bridge is falling down, The Erie Canal, To Market, market, Hurrah, we’re outward bound !, And so my garden grows – dont les paroles scandent ses planches, font courir le regard du lecteur et révèlent toute la musicalité de ses visions.

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Quelle inspiration trouves-tu chez Peter Spier ?

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Ce sont des leçons. Tout chez Spier mérite d’être regardé parce que, lorsqu’il pose son regard sur les choses, rien pour lui n’est indigne d’être regardé. Il y a chez lui un appétit fabuleux, cette envie de faire l’inventaire du monde, de mettre partout ses yeux et ses pinceaux. La trame est toujours assez simple. Il imprime d’abord un mouvement, on suit un personnage, une rivière, un bateau, une voiture, une voix, ou, à l’inverse, on voit le monde, les gens, la nature se déployer, aller, venir, revenir, vivre, mourir, autour d’un même lieu, d’un même édifice, d’un même objet.

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Et puis il y a ces moments où tout s’arrête, où tout cède à la contemplation, à la couleur, à la douceur d’une lune, au parfum d’une prairie, à la fantaisie d’un nuage, à la fragilité d’une goutte d’eau, au fouillis d’un garage, au clair-obscur d’une rue … C’est dans ces moments-là que la nature, l’ouvrage des hommes et le désordre qu’ils sèment se retrouvent pour toucher au sublime.

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(1) Site de Quentin Blake : http://quentinblake.com/

(2) Itinéraire de Peter Spier sur wikipedia anglophone : http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Spier

(3) « Sur ce blog : « Papa arbre. Un album intime » : https://vivreetesperer.com/?p=1031

(4) Peter Speer author video : http://www.youtube.com/watch?v=cnR5u7T9F_c

(5) « The fox went out on a chilly night » : histoire et texte de cette chanson sur Wikipedia anglophone : http://en.wikipedia.org/wiki/The_Fox_(folk song)

 

 

Comme les petits enfants

Accueil, confiance et émerveillement

Odile Hassenforder : Sa présence dans ma vie.

Lieu ordinaire : dans la banlieue sud de la région parisienne, au troisième étage d’un petit immeuble, un angle de vue sur un mélange de végétation et de constructions et un  vaste espace de ciel. Mais, à partir de ce lieu ordinaire, dans une méditation quotidienne, Odile sait s’émerveiller. Elle apprend à recevoir. Elle découvre une harmonie. « Une atmosphère de confiance germe en moi. Je pense à l’enfant qui accueille la vie…Je deviens de plus en plus attentive à la semence intérieure qui germe, à l’écoute de l’intuition spirituelle,  à l’éveil de tout ce qui est bien-beau-bon autour de moi ». (1)

Mon fauteuil de méditation matinale est orienté à l’est.

J’aime admirer le lever de soleil, ces nuages qui s’éclairent, se colorent, passent du gris au rosé, avancent plus ou moins vite selon le vent… La vie est mouvement. La vie est énergie. Elle n’est pas statique comme l’expriment des pessimistes aveugles à ce renouvellement perpétuel.

Pour ma part, de tels spectacles de la nature, de la simple pâquerette au coucher du soleil et au ciel étoilé, m’émerveillent. Je sens mon cœur se dilater. J’appartiens à cet univers visible, mais  aussi invisible…Quelle magnificence. Emerveillement qui suscite l’adoration du Créateur : « L’homme a-t-il tant d’importance pour que tu t’occupes de lui ? » (Psaume 8/5). Et moi, je me sens toute petite, et pourtant je suis une créature merveilleuse (Psaume 139/14).

Un contentement intérieur s’établit peu à peu en moi. Comme les pièces d’un puzzle s’ajustant les uns aux autres, je découvre peu à peu un magnifique tableau. Cette vision et ce ressenti de bien-être m’envahissent. Et ma respiration devient le lieu de mon corps à mon mental s’épanouissant dans cet univers spirituel qui me dépasse. Alors s’éveille en moi une joie paisible, reliée à l’être suprême, mon Dieu, qui m’habite. Problèmes, inquiétudes, angoisses s’éloignent, se rapetissent comme les objets dans l’image d’un appareil de photo lorsque le focus agrandit le champ de vision. Une atmosphère de confiance germe en moi. Je pense à l’enfant qui accueille la Vie. Les paroles de Jésus me reviennent à l’esprit : « Le Royaume de Dieu appartient à ceux qui ressemblent à ces enfants » (Matt 19/14).

En moi, je connais cette conversion progressive de mon attention : de volontaire qui cherche le « bon modèle » chrétien à reproduire, je deviens de plus en plus attentive à la semence intérieure qui germe, à l’écoute de l’intuition spirituelle en moi et aussi à l’éveil à tout ce qui est bien-beau-bon autour de moi.

Odile Hassenforder

Écrit personnel 2007

 

(1) Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte Temps présent. 2011 (p 213-214)

Sur ce blog : autres textes d’Odile  Hassenforder : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder

De la décharge publique à la musique

Au Paraguay, des jeunes forment un orchestre à partir d’instruments fabriqués à partir de déchets.

Quel contraste ! Dans une banlieue d’Asuncion, la capitale du Paraguay, au bidonville de Cateura, un lieu envahi de détritus qui y sont rejetés, un orchestre formé par des jeunes est né.  C’est le « Landfill Harmonic ». Le processus de dégradation a été retourné. Une vidéo (1) retrace pour nous une histoire émouvante de la manière dont des instruments de musique ont été fabriqués à partir du recyclage de déchets apportant ainsi une espérance à des enfants, à des jeunes dont l’avenir auraient été, sans  cela dépourvu de sens. Quel élan de vie ! « Le monde nous envoie des ordures. Nous lui renvoyons de la musique ».

Cette expérience a commencé, il y a cinq ans. Favio Chavez, musicien, joueur de clarinette et de guitare, avait commencé à développer un petit orchestre dans un autre lieu. C’est alors qu’il trouve un nouvel emploi à Cateura : un travail d’animateur dans une association environnementale en vue d’apprendre aux ramasseurs de détritus (« garbage collectors ») à se protéger eux-mêmes. Favio Chavez reprend alors son activité d’animation musicale auprès des jeunes. Mais pour cela, il a besoin d’instruments de musique. Favio Chavez en parle à un ramasseur de détritus, Nicolas Gomez, qui découvre dans la décharge un  ancien tambour, puis le répare. De fil en aiguille, comme il a été charpentier, il se met à l’ouvrage et fabrique une guitare à partir de matériaux trouvés dans la décharge. Bientôt, d’autres instruments vont apparaître. Alors, Favio Chavez peut créer un orchestre formé par des jeunes qui vont commencer à jouer de la musique de grande qualité, de Beethoven et Mozart à Henry Mancini et les Beattles.

Et l’orchestre « Lanfill Harmonic » part maintenant en tournée dans d’autres pays d’Amérique Latine. Aujourd’hui, sa prestation est connue bien au delà, notamment aux Etats-Unis comme en témoignent les articles de presse paru sur un site qui soutient cette remarquable initiative et la préparation d’un film à son sujet (2), et le visionnement de la vidéo sur You Tube et Vimeo par plus d’un million d’internautes.

Combien l’enthousiasme manifesté par les jeunes sur la vidéo est capable des nous émouvoir. « Quand j’entend le son d’un violon, je sens comme des papillons qui s’envolent en moi. C’est un sentiment que je ne peux expliquer », déclare une jeune adolescente. « Sans la musique, ma vie serait sans valeur », nous dit une autre. Cette initiative ne change pas seulement la vie de ces jeunes. Elle transforme également, par osmose, la vie de leur famille, la vie de la communauté locale. Ainsi, a-t-on pu voir tel parent renoncer à la drogue ou tel autre reprendre des études.

Ici, l’harmonie n’est pas seulement un effet de la musique. C’est aussi une harmonie entre les cœurs. Sympathie, émerveillement : une œuvre de l’Esprit.

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J H

(1)            Landfill Harmonic : la vidéo présentant cette initiative : http://www.youtube.com/watch?v=fXynrsrTKbI  « Landfill » peut être traduit en français par : décharge publique. Les ramasseurs de détritus (« garbage collectors ») travaillent pour une réutilisation, un recyclage des ordures. L’orchestre : « Landfill Harmonic » a pu être appelé l’orchestre du recyclage.

(2)         Sur le site : Kickstarter, qui soutient, entre autres, cette initiative et la préparation d’un film à son sujet, une vaste information sur « landfill harmonic », notamment à travers un renvoi à  des articles de presse : http://www.kickstarter.com/projects/405192963/landfill-harmonic-inspiring-dreams-one-note-at-a-t