Chemins de paix

Chemins de paix

Si l’actualitĂ© internationale nous parait sombre, avec Bertrand Badie, on peut nĂ©anmoins dĂ©couvrir l’apparition de nouveaux chemins vers la paix.

Nous ressentons l’instabilitĂ© du monde. Nous entendons des bruits de guerre. Bien plus aujourd’hui, le massacre de la guerre est Ă  nos portes, en Ukraine, Ă  Gaza, au Liban. Et si nous regardons au passĂ©, la guerre est omniprĂ©sente. Si prĂšs de nous au XXe siĂšcle, deux guerres mondiales dĂ©vastatrices. Alors la guerre serait-elle une fatalité ? Notre esprit s’y refuse, nous pouvons Ă©voquer des hommes qui ont ƓuvrĂ© pour la paix. Il y a quelques annĂ©es. Michel Serres Ă©crivait un livre : « Darwin, Bonaparte et le samaritain. Une philosophie de l’histoire » (1) dans lequel il annonçait une Ă©mergence d la paix : « Au sortir de massacres sĂ©culaires, vers un Ăąge doux portant la vie contre la mort ». Si, depuis lors, de nouveaux conflits sont apparus, il est bon de voir un expert des relations internationales, Bertrand Badie, confirmer l’apparition d’une tendance nouvelle qui porte la paix et ainsi publier un livre en osant le titre : « L’art de la paix » (2) en regard opposĂ© Ă  l’ouvrage cĂ©lĂšbre du gĂ©nĂ©ral chinois Sun Tsu qui, au VIe siĂšcle avant JĂ©sus-Christ, Ă©crivit un ouvrage intitulé : « l’Art de la guerre ». Bertrand Badie ouvre un nouvel horizon : « La paix a changĂ© de nature. Longtemps cantonnĂ©e Ă  l’état de non-guerre, associĂ©e Ă  des pĂ©riodes de trĂȘve obtenue par transactions gĂ©ographiques, Ă©conomiques, dynastiques, elle ne peut dĂ©sormais ĂȘtre Ă©tablie qu’à la condition d’ĂȘtre redĂ©finie comme un tout, considĂ©rĂ©e Ă  l’heure de la mondialisation et des nouvelles menaces, notamment climatiques, qui pĂšsent sur notre planĂšte » (page de couverture).

AprĂšs avoir rappelĂ© la primautĂ© de la guerre dans la culture grecque et romaine, la maniĂšre dont elle a ponctuĂ© les relations europĂ©ennes, Bertrand Badie montre comment et en quoi la situation est en voie de changer. « Aucun dĂ©cor n’est figĂ©. Cette paix transactionnelle, soumise aux lois de la guerre, appartient Ă  un temps qui est en train d’ĂȘtre dĂ©passĂ©. Évidemment, nul ne saurait en dĂ©duire qu’une paix impeccable lui succĂ©dera. Il sortira de la mondialisation ce qu’on en fera, le meilleur comme le pire. Mais une chose est sure : la paix de demain ne sera plus celle d’hier. « L’art de la paix » consiste Ă  en dĂ©duire les traits futurs, et Ă  dĂ©finir les chemins qui y mĂšnent en fonction de paramĂštres nouveaux  » (p 23-24). Et dans ce livre, chapitre aprĂšs chapitre, Bertrand Badie aborde les nouvelles caractĂ©ristiques de cette paix nouvelle. La premiĂšre consiste Ă  se remettre Ă  l’endroit, Ă  comprendre ces liens de dĂ©pendance passĂ©e pour tenter de s’en dĂ©faire (chapitre 1). Dans un monde d’appropriation sociale du politique, la paix est appelĂ©e Ă  s’humaniser, c’est-Ă -dire Ă  se rapprocher des besoins humains fondamentaux (Chapitre 2). En cela, elle est appelĂ©e Ă  prendre une dimension de plus en plus subjective, intĂ©grant et respectant ce qui est construit par chaque ĂȘtre humain en termes de pensĂ©e, de ressenti, et de sens donnĂ© Ă  ce qui l’environne (Chapitre 3). Elle se devra d’ĂȘtre systĂ©mique, apprĂ©hendant les dĂ©fis qui lui sont opposĂ©s comme intimement liĂ©s entre eux, ne souffrant plus cette sectorisation de la pensĂ©e qui accrĂ©dite l’idĂ©e – insupportable aujourd’hui – qu’il y a un champ stratĂ©gique ou gĂ©opolitique autonome (chapitre 4). Elle devra donc ĂȘtre globale, intĂ©grant pleinement l’idĂ©e que les vrais intĂ©rĂȘts sensibles Ă  dĂ©fendre sont globaux et non plus nationaux (chapitre 5). Le livre se poursuit par la prĂ©conisation d’institutions adaptĂ©es, d’une diplomatie pragmatique, d’une vertu d’hospitalitĂ©, et d’un apprentissage de la paix.

 

Remettre la paix à l’endroit.

La non-guerre n’est pas la paix.

Bertrand Badie porte tout particuliĂšrement son attention sur l’histoire europĂ©enne au cours de ces derniers siĂšcles parce que c’est lĂ  que s’est forgĂ© un mode de relation d’état Ă  Ă©tat qui s’est ensuite rĂ©pandu dans le monde entier. C’est en Europe que l’état-nation est apparu, son invention Ă©tant formulĂ©e par Jean Bodin dĂšs 1576 comme Ă©tant « la puissance absolue et perpĂ©tuelle d’une rĂ©publique, n’obĂ©issant Ă  nul autre ‘ni grand, ni plus petit, ni Ă©gal Ă  soi’ » (p 28). C’est ‘l’exclusivitĂ© de la puissance qui va faire la loi’. « L’intuition de Machiavel prenait tout son sens : Le pouvoir politique Ă©tait dĂ©sormais fondĂ© par des ‘prophĂštes armĂ©s’ : la dĂ©finition et le nouveau statut de la paix ne pouvaient que s’en ressentir, s’installer durablement dans l’état de principe subordonné » (p 29). En 1651, dans son livre : « Le LĂ©viathan », Thomas Hobbes met en valeur un Ă©tat souverain qui n’a de compte Ă  rendre Ă  personne. DĂšs lors, ‘les princes sont dans une continuelle suspicion
’. « L’État-nation ne peut que recourir Ă  la guerre
 La paix sera seconde, entre-deux-guerres ». « La guerre devient le rouage fondamental de la concurrence entre souverains » (p 29-30). C’est la puissance qui parait la garantie et c’est Ă©galement ainsi que l’on tend Ă  l’hĂ©gĂ©monie. « La plus grande des puissances va briser la prĂ©tention souveraine et construire simultanĂ©ment sa paix et son hĂ©gĂ©monie » (p 32). On se souvenait de la « pax romana ». DiffĂ©rentes hĂ©gĂ©monies vont se succĂ©der, de la « pax britannica » Ă  la « pax americana ». L’auteur montre les limites et finalement les Ă©checs des hĂ©gĂ©monies.

On peut Ă©galement rechercher l’équilibre des forces. Cependant, l’expĂ©rience de l’histoire montre que « l’équilibre des forces, fragile par nature, n’est qu’une illusion prĂ©caire ». L’auteur mentionne le regard avancĂ© de l’abbĂ© de Saint-Pierre qui, dĂšs le XVIIIe siĂšcle, dans son « MĂ©moire pour rendre la paix perpĂ©tuelle, sut disqualifier l’équilibre de puissance comme panacĂ©e Ă  toute paix » (p 37). Aujourd’hui, les temps changent. « Les rapports de puissances deviennent indĂ©chiffrables en une Ă©poque post-bipolaire faĂźte de fragmentation, d’interdĂ©pendance, de multiplication de rĂ©gimes de puissance  ». « A l’équilibre de puissance, il convient dĂ©sormais d’opposer les vertus de l’intĂ©gration responsable » (p 37).

La transaction est longtemps apparue comme le mode classique de rĂ©solution des conflits. « Tous les rĂ©sultats convergeaient pour concevoir la paix comme le rĂ©sultat d’une relation gĂ©rĂ©e, que ce soit sur le mode d’arbitrage, de la mĂ©diation ou de la conciliation, et somme toute de la transaction » (p 37). Certes, l’idĂ©e de transaction a pu ĂȘtre « sanctifiĂ©e comme un art de la concorde ». « Elle est mĂȘme confortĂ©e par la lecture de la dĂ©mocratie fondĂ©e sur l’art du compromis, voire du marchandage » (p 38). Cependant, Bertrand Badie met en lumiĂšre les limites de la transaction. « Nul doute bien sĂ»r que la transaction a en soi une propriĂ©tĂ© d’apaisement
 Mais tout principe de paix pourrait-il se rĂ©duire Ă  la transaction et son ambition finale ne risque-t-elle pas de rĂ©duire les minoritĂ©s au silence ? OĂč place-t-on dans ce grand marchandage les principes de respect, de sĂ©curitĂ© humaine ou les grands enjeux de survie ? La transaction ne rĂ©duirait-elle pas inversement, la paix Ă  la simple trĂȘve, comme pour en alimenter la prĂ©caritĂ©, voire la dĂ©naturation ? Surtout, a-t-elle aujourd’hui les mĂȘmes vertus et la mĂȘme efficacitĂ© qu’hier ? La question mĂ©rite d’ĂȘtre posĂ©e Ă  une Ă©poque oĂč les traitĂ©s sont devenus rares et oĂč ceux qui ont pu ĂȘtre conclus sont restĂ©s sans effets ? » (p 39). Les limites et les dĂ©faites de la transaction apparaissent dans une longue histoire qui nous est retracĂ©e par l’auteur. « Cette grammaire de la nĂ©gociation s’est nourrie au fil du temps, nourrie de considĂ©rations territoriales et dynastiques. La mĂ©canique de la force et de la ruse jouait Ă  plein rendement, mais ne servait que de trĂšs courtes fins, rĂ©duisant la paix Ă  l’état de trĂȘve » (p 40). Ce fut l’époque oĂč « sous l’effet d’une bataille dĂ©cisive, le vainqueur imposait au vaincu une cession de territoire qui mettait fin ainsi Ă  la guerre » (p 41). Ce procĂ©dĂ© devient de plus en plus inadaptĂ© aujourd’hui en raison de ‘la progressive appropriation sociale des territoires’. Aujourd’hui, « l’appropriation sociale des territoires se dĂ©fie de toute obĂ©dience institutionnelle » (voir les rĂ©sistances des palestiniens, des sahraouis, des Ă©rythrĂ©ens, des kurdes). « Les transactions territoriales disparaissent peu Ă  peu et le annexions se font hors de tout accord de paix » (p 42). Au total, nous sommes entrĂ©s dans une nouvelle pĂ©riode. « Les accords de paix ne mettent plus fin aux guerres. Le constat est là : les traitĂ©s perdent de leur force et de leur vertu d’antan » (p 46). Les accords eux-mĂȘmes paraissent instables.

Bertrand Badie conclut par deux observations. « En premier lieu, l’art de la transaction semble considĂ©rablement affaibli, indiquant que la paix suppose aujourd’hui une approche plus globale, plus inclusive, construite sur un ordre partagĂ© plutĂŽt que sur le partage de trophĂ©es. En second lieu, la cause de la paix reste piĂ©gĂ©e par cette vision de ‘non-guerre’ qui la rabaisse sans cesse au statut de ‘trĂȘve’, empĂȘche la paix de s’accomplir : Cette derniĂšre approche ‘empĂȘche la paix de s’accomplir’ : elle se doit donc de rĂ©inventer son propre fondement » (p 47-48).

 

Penser la paix.

Placer le social avant la force

La mise en avant de la paix s’inspire de penseurs que Bertrand Badie nous indique. Ainsi, le grand philosophe grec Aristote exprime la conviction que « la paix est la condition de ‘l’homme parfait’. « Aristote n’a pas une lecture nĂ©gative de la paix, mais l’assimile positivement au bonheur de l’homme en sociĂ©té ». Plus tard, l’abbĂ© de Saint-Pierre, Rousseau et Kant s’inscriront dans son sillage (p 52). Dans la crise entrainĂ©e par la chute de Rome au dĂ©but du Ve siĂšcle, Saint Augustin s’inspire de la source chrĂ©tienne pour affirmer que « la paix transcende les relations inter-individuelles et procĂšde de l’amour divin, de l’amour-caritas ». La citĂ© des hommes, si « elle n’exclut pas la guerre puisqu’une telle citĂ© est fondĂ©e sur l’amour de soi et le mĂ©pris de Dieu, ne saurait ĂȘtre dissociĂ©e de l’aspiration Ă  la paix cĂ©leste, celle de la CitĂ© de Dieu qui est fondĂ©e sur le principe inverse, et donc, prĂ©cisĂ©ment sur ce ‘souverain bien’ dont nous parlait Aristote » (p 53). Par la suite, au XVIIIe siĂšcle, dans l’inspiration de la philosophie des LumiĂšres, critique d’un pouvoir absolu, une Ɠuvre s’impose, celle d’Emmanuel Kant : ‘Vers la paix perpĂ©tuelle’ (1795). « La guerre est conçue dĂ©sormais comme une donnĂ©e Ă  surmonter. La paix accĂšde au rang d’impĂ©ratif catĂ©gorique qui s’impose Ă  tous
 cassant la dĂ©pendance du politique par rapport Ă  la guerre ». « Parmi les ‘articles prĂ©liminaires’ de l’ouvrage figurent donc l’interdiction pour un État d’en ‘acquĂ©rir un autre’, le rejet de toute armĂ©e permanente, la prohibition de toute immixtion dans la constitution d’un autre État ». Le philosophe prolonge ces condamnations par trois articles dĂ©finitifs : « La constitution des États doit ĂȘtre rĂ©publicaine, le droit des gens suppose un ‘fĂ©dĂ©ralisme d’États libres’ et un droit cosmopolitique doit promouvoir l’hospitalitĂ© universelle » (p 60-61). La puissance Ă©mergente de cette pensĂ©e nous parait admirable. Bertrand Badie voit là « des acquis dĂ©cisifs pour penser la paix, en mĂȘme temps principe en soi et fondamentalement humaine ». « Le politique ne saurait recourir Ă  n’importe quel moyen et perd sa posture d’antĂ©rioritĂ© comme Martin Luther King sut le rappeler dans sa lettre adressĂ©e depuis la prison de Birmingham, le 16 avril 1963. ‘On ne gouverne pas seulement avec des instruments : il faut y ajouter des principes’. Il s’en dĂ©gage autant de pistes pour l’avenir, prĂ©cisant le contour de cette paix humanisĂ©e. On voit poindre trois directions qui vont s’épanouir Ă  la faveur de la derniĂšre crise montante d’un pouvoir politique qui doit faire face au tournant de ce millĂ©naire, Ă  l’essor de la mondialisation et Ă  une rĂ©action populiste aujourd’hui rigoureuse : une paix d’utilitĂ© sociale, une paix de dĂ©veloppement social, une paix correctrice des souffrances sociales » (p 61).

 

Approcher une paix subjective

Chercher à comprendre l’Autre

Si on doit envisager la paix dans son rapport avec les phĂ©nomĂšnes de pouvoir, combien il est important de voir comment elle s’inscrit dans le tissu des relations humaines. « La paix ne s’accomplit qu’en Ă©tant clairement pensĂ©e comme un lot commun, et comprĂ©hensible, une ‘sympathie des Ăąmes’. Cette sympathie suppose trois attributs dont nulle paix ne peut se dĂ©partir : l’intĂ©gration sociale n’est possible que si elle se conçoit dans l’inclusion, la reconnaissance et l’altĂ©ritĂ©. A ce niveau, l’affirmation et mĂȘme l’attention ne sont pas dĂ©cisives
 La rĂ©ussite dĂ©pend totalement du reçu et donc du perçu : l’intersubjectivitĂ© n’a pas Ă©tĂ© suffisamment prise en compte en relations internationales. Et pourtant ce ressentiment – qui a une force belligĂšne et une charge si violente – nait de la rĂ©action de l’Autre, dont nous dĂ©pendons alors totalement. L’art de la paix, ici, est clair et prĂ©cis : savoir crĂ©er la confiance chez l’Autre, savoir gĂ©rer et guĂ©rir sa mĂ©fiance » (p 70-71).

« Rien n’est possible sans l’inclusion. Si le mot de la paix est l’intĂ©gration, celle-ci suppose non seulement une vĂ©ritable universalitĂ©, mais aussi le sentiment partagĂ© d’une universalitĂ© rĂ©ellement accomplie » (p 71). Bertrand Badie met l’accent sur l’importance du ressenti. Ains, « le monde occidental a pu concevoir la plus belle des universalitĂ©s, mais celle-ci devient source de tension si elle n’est pas reçue partout comme telle ». Par exemple, si « la DĂ©claration universelle des droits de l’homme est profondĂ©ment respectable », elle peut susciter des rĂ©serves parce qu’elle a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par une commission de rĂ©daction composĂ©e de personnalitĂ©s de haute probitĂ©, mais appartenant toutes Ă  la civilisation occidentale (p 72) ; « Cette universalitĂ©, incertaine et incomprise, se retrouve dans l’ordinaire des relations internationales contemporaines. Le sens et l’importance de la dĂ©colonisation n’ont jamais Ă©tĂ© admis, ni intĂ©grĂ©s. De nouvelles exigences sont apparues comme « intĂ©grer dans le nouveau jeu mondial des cultures qui rompaient avec l’homogĂ©nĂ©itĂ© de l’Europe moderne, mais aussi de nouveaux acteurs revendiquant le droit Ă  la co-gouvernance du monde et un accĂšs Ă©gal Ă  l’élaboration des normes internationales » (p 74). L’inclusion requiert Ă©galement l’égalitĂ© des genres. « L’idĂ©e mit du temps Ă  cheminer dans un univers oĂč le couple ‘guerre et paix’ Ă©tait partout teintĂ© de masculinité ». Des rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© ont finalement reconnu la prĂ©sence des femmes (p 75). Être reconnu est une aspiration humaine fondamentale. Sur le plan collectif, sur le plan politique, « la reconnaissance d’État a Ă©tĂ© conçue comme un procĂ©dĂ© juridique consistant Ă  accepter que naisse, sur l’échiquier mondial, une situation de souverainetĂ© applicable Ă  un territoire, un peuple, des autoritĂ©s constituĂ©es. Elle prend tout son sens si elle est multilatĂ©rale, et non le rĂ©sultat d’une volontĂ© individuelle et unilatĂ©rale d’un seul État ». (p 76) Cependant, ce processus juridique et institutionnel prĂ©sente des limites ; « La reconnaissance subjective va bien au-delà » (p 77). Elle requiert le respect et implique un principe d’égalitĂ© comme le met en exergue la Charte des Nations Unies, l’application duquel Ă©tant par contre limitĂ©e comme en tĂ©moigne l’étroitesse du Conseil de sĂ©curitĂ©. C’est lĂ  que Bertrand Badie engage son analyse des mĂ©faits de l’humiliation. « La cause profonde des guerres, ou tout simplement des crispations vindicatives, se trouve presque toujours, et de plus en plus aujourd’hui dans l’humiliation vĂ©cue » (p 78). Les exemples abondent : la mĂ©moire de la Chine, les consĂ©quences du traitĂ© de Versailles, la gestion du passĂ© colonial
 Il en rĂ©sulte parfois des actes de vengeance terribles. Bertrand Badie prĂ©cise cependant une distinction nĂ©cessaire entre « l’humiliation comme perception individuelle ou collective structurant les schĂ©mas de pensĂ©e, et l’humiliation comme stratĂ©gie, rĂ©cupĂ©rĂ©e et exploitĂ©e par les entrepreneurs politiques » (p 79). L’humiliation peut avoir des consĂ©quences variĂ©es comme ĂȘtre source d’une rage destructrice. « Croire que la paix n’est que ‘celle des diplomates et des soldats’ risque de nous faire passer Ă  cĂŽtĂ© des dangers essentiels : son art est de plus en liĂ© Ă  la reconnaissance d’un Autre collectif, Ă  la capacitĂ© de retenir les peuples avant qu’ils ne sombrent dans l’humiliation, Ă  l’aptitude Ă  gĂ©rer les Ă©motions collectives des sociĂ©tĂ©s voisines et encore plus de celles qui sont Ă©loignĂ©es » (p 82). Bertrand Badie invite Ă  « assumer un principe d’altĂ©ritĂ© comme l’exigence de comprĂ©hension qui en dĂ©rive » (p 82). Il identifie ‘des postures belligĂšnes’ et pose une vision contrastĂ©e : « l’humanitĂ© unique a dĂ» faire face Ă  une diversitĂ© d’expĂ©riences qui a conduit Ă  une pluralitĂ© de sens et de comprĂ©hension de l’histoire. Cette pluralitĂ© construit l’identitĂ©. Elle doit ĂȘtre Ă  tout prix respectĂ©e jusqu’à en faire une piĂšce maitresse de l’art de la paix. C’est en y manquant que la plupart des conflits ont fait souche » (p 85). Pour ce faire, trois questions doivent dominer nos dĂ©marches analytiques et relationnelles. D’abord, comment l’Autre perçoit-il le contexte que je partage avec lui ? Ensuite comment intellectuellement a-t-il une comprĂ©hension du mĂȘme contexte, enfin comment pense-t-il que j’interprĂšte sa proptre perception ?… Aujourd’hui, la rĂ©ponse Ă  ces trois questions ne facilitera la paix que si elle mobilise l’art de l’anthropologue, de l’historien et du linguiste  » (p 86). La paix requiert la prise en compte d’un « entrecroisement de sens » (p 77).

 

Construire une paix systémique

Penser la paix comme un tout.

En regard de l’histoire classique europĂ©enne, la guerre a changĂ© de visage. « La guerre a perdu son Ă©vidence d’antan ». « La guerre est devenue un jeu complexe et multiforme, affectant d’innombrables acteurs et de multiples fonctions sociales dont l’Etat a le plus grand mal Ă  conserver le monopole. Elle implique une pratique nouvelle de la paix, mobilise tant d’efforts inĂ©dits et de ressources variĂ©es qu’elle ne dĂ©pend plus d’une simple mobilisation entre acteurs princiers. La guerre du Sahel, celle d’Afghanistan et du YĂ©men, celle qui ensanglante le Congo (RDC) depuis si longtemps ne s’éteignent pas comme la guerre de Trente Ans, sous l’effet d’une transaction diplomatique : cette paix insolite qui suppose maintenant moult concours devient ainsi par sa nature protĂ©iforme, une « paix systĂ©mique » (p 92).

La plupart des nouveaux conflits sont ‘d’essence intra-Ă©tatique’. « La paix est aujourd’hui principalement dĂ©fiĂ©e par une trop grande faiblesse et parfois une simple disparition du contrat social » (p 94).

« Ces conflits intra-Ă©tatiques dĂ©rivent trĂšs souvent vers leur internationalisation, mais il reste que l’origine de la dĂ©stabilisation se trouve dans une crise intĂ©rieure qui rend la construction de la paix solidaire d’une redĂ©finition, voire d’une rĂ©intĂ©gration complĂšte, des relations entre citoyens » (p 94). L’auteur dĂ©crit de nombreuses situations oĂč s’affrontent de nombreux acteurs locaux. « Il est clair, dans ces conditions, que le pari de la paix suppose que ses promoteurs parviennent Ă  toucher, prioritairement et de maniĂšre sensible, tous les acteurs de la vie politique, Ă©conomique et sociale de maniĂšre Ă  crĂ©er un scĂ©nario d’intĂ©gration suffisamment crĂ©dible et attirant pour l’ensemble des parties. Il faut mĂȘme faire en sorte que l’acte d’intĂ©grer paraisse plus rĂ©munĂ©rateur que celui de combattre » (p 101). Bertrand Badie prĂŽne ‘une paix systĂ©mique’. « Plus que jamais, cette idĂ©e de paix actualisĂ©e se rapproche de celle de l’intĂ©gration » (p 107). Finalement, « la prioritĂ© est de viser la reconstitution du lien social Ă  la base mĂȘme du jeu social en crise. Tant que celui-ci sera incertain (ou inexistant), les ferments de conflictualitĂ© auront libre cours. Si ce lien se construit, il peut favoriser une dynamique de confiance allant du bas vers le haut, entrainant peu Ă  peu le mieux-ĂȘtre institutionnel par la force du mieux-ĂȘtre social » (p 108). « Il s’agit, pour gagner, de privilĂ©gier le local, vraie base de reconnaissance, de l’aide visible, de la rĂ©invention de l’autoritĂ© lĂ©gitime, et l’expĂ©rience des bienfaits de la coopĂ©ration : en un mot, vrai laboratoire d’une paix rĂ©elle et non pas manipulĂ©e. Une telle orientation donne une part importante de responsabilitĂ© aux formes diverses de coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©es, aux ONG, aux agences multilatĂ©rales ou Ă  celles qui sont perçues comme distinctes des politiques de puissance, dans le respect Ă©vident de la souverainetĂ© de chaque Ă©tat concernĂ©. Cette socialisation locale constitue le point de dĂ©part de la rĂ©invention inĂ©luctable des États nationaux grossiĂšrement importĂ©s » (p 108-109).

 

Inventer une paix globale

Un terrain désormais planétaire

Il y a bien une vision nouvelle. Face aux privilĂšges des États nationaux, une conscience mondiale apparait peu Ă  peu se manifestant dans des organisations internationales de la SociĂ©tĂ© des Nations Ă  l’Organisations des Nations Unies. Bertrand Badie incite Ă  stabiliser une paix institutionnelle, Ă  savoir trouver de justes normes universelles. « On ne saurait transcender les particularitĂ©s et les rivalitĂ©s autrement qu’en insĂ©rant les acteurs – et tout particuliĂšrement les États – dans un ensemble de codes et de chaines organisationnelles qui stabilisent leurs rapports et donc permettent le maintien d’une paix durable (p 137). Certes, on peut observer une rĂ©sistance des souverainetĂ©s. L’auteur plaide pour le multilatĂ©ralisme. De nouveaux chemins se cherchent tels qu’un ‘multilatĂ©ralisme social’ destinĂ© Ă  donner de nouvelles chances Ă  la paix en contournant le souverainisme Ă©tatique, offrir davantage d’effectivitĂ© aux agences onusiennes qui travaillent au quotidien sur les tissus sociaux, engageant les ONG dans leur sillage. C’est une sorte de dynamique par le bas  » (p 143). Le lecteur pourra suivre dans ces chapitres les politiques proposĂ©es par Bertrand Badie pour ‘rĂ©inventer une Ă©thique multilatĂ©rale, rĂ©former la notion de sĂ©curitĂ©, prĂ©venir le conflit plutĂŽt que le guĂ©rir’.

Ce livre de Bertrand Badie nous introduit dans une vision nouvelle des relations internationales. A une Ă©poque oĂč retentissent les bruits de guerre et oĂč la paix nous apparait comme un bien d’autant plus prĂ©cieux qu’elle nous parait menacĂ©e, il est bon d’entendre Bertrand Badie nous expliquer que la valeur primordiale de la paix s’est Ă  peu imposĂ©e au cours des derniers siĂšcles alors que la guerre est longtemps apparue comme la norme dominante. Il nous introduit dans la pensĂ©e qui a concouru Ă  imposer la paix. A ceux qui se sont distinguĂ©s par leur action aujourd’hui renommĂ©e en faveur de la paix tels que Gandhi, Mandela (3) et Martin Luther King, on pourra ajouter les Églises de paix constamment engagĂ©es (4). Si on peut assister aujourd’hui Ă  des poussĂ©es de nationalisme comme la rĂ©cente Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine le manifeste, ce livre nous montre un mouvement d’ensemble qui porte de nouveaux chemins de paix. Il est bon de pouvoir envisager un horizon nouveau.

J H

 

  1. Une philosophie de l’histoire, par Michel Serres : https://vivreetesperer.com/une-philosophie-de-lhistoire-par-michel-serres/
  2. Bertrand Badie. L’Art de la paix. Neuf vertus Ă  honorer et autant de conditions Ă  Ă©tablir. Flammarion, 2024
  3. Mandela et Gandhi, acteurs de libération et de réconciliation : https://vivreetesperer.com/non-violence-une-demarche-spirituelle-et-politique/
  4. Les Églises pacifistes (SociĂ©tĂ© religieuse des amis ‘Quakers’, Église des frĂšres, Mennonites
) WikipĂ©dia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Églises_pacifistes

Facebook en question

https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRmlEscPEmEATrViL259qpiKBUrcu9lEnAscA&usqp=CAUS’il vous plait, un peu de communication dans une ambiance respirable lorsque les mĂ©dias se font rĂ©pĂ©titifs et amplifient l’écho des mauvaises nouvelles. Alors si parfois les contenus de facebook peut me paraĂźtre un peu superficiels, et si ma frĂ©quentation, dans un moment d’isolement oĂč le besoin de relation et d’information se fait sentir, peut comporter un danger d’addiction, au total, c’est finalement une ressource bĂ©nĂ©fique puisqu’au fil du temps, un rĂ©seau assez divers a pu se dĂ©velopper. Et d’abord, l’à priori positif qui est privilĂ©giĂ© Ă  travers le rĂŽle donnĂ© aux «like» Ă©duque mon regard et suscite une dĂ©marche d’apprĂ©ciation et de participation. Et puis, si les nouvelles importantes apparaissent immĂ©diatement, elles sont en quelque sorte filtrĂ©es par une rĂ©ception humaine . Alors, si « la pĂȘche » sur facebook me paraĂźt maigre assez souvent, il y des moments aussi oĂč j’y trouve un texte, une vidĂ©o, une photo Ă  partager et Ă  rĂ©pandre. Et parfois, c’est une piste, une ressource signifiante. Et puis, ne l’oublions pas, si je n’ai pas rencontrĂ© physiquement la grande majoritĂ© de mes « amis » de facebook, une frĂ©quentation rĂ©guliĂšre de leurs messages me permet d’entrevoir leur vie et leur personnalitĂ©. C’est donc un regard amical que je porte. J’ai conscience que ce qu’ils communiquent peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme un cadeau de leur part. Ils me font part de ce qui leur tient Ă  cƓur.

Je suis venu Ă  facebook individuellement, il y a une dĂ©cennie. A l’époque, je crĂ©ais les blogs : « Vivre et espĂ©rer » et « L’Esprit qui donne la Vie ». Je ressentais un besoin de partage et de relation. J’y suis arrivĂ© seul et, peu Ă  peu, j’y ai retrouvĂ© certains amis (C P) (1), certaines connaissances (D P), certains collĂšgues (L S C). Rencontres bienvenues, mais je ne suis pas arrivĂ© lĂ  comme d’autres dans une situation de partage semi familial avec des amis qui forment « tribu ». C’est une diffĂ©rence avec d’autres. J’ai pu lire un point de vue sociologique qui distingue des rĂ©seaux oĂč on s’attache essentiellement Ă  un objet partagĂ© et d’autres oĂč on partage non seulement des informations, mais les ressentis de la vie quotidienne, randonnĂ©es, vacances, questionnements et jusqu’à l’évocation d’un bon repas. Ainsi Ă  flickr.com, on partage et on commente des photos. A facebook, c’est toute la vie sociale qui s’exprime. Mais on peut aussi garder une certaine discrĂ©tion. C’est mon cas. Ainsi, l’engagement dans facebook prend des formes diverses avec des ressentis et des retours diffĂ©rents. Cependant, quelque soit notre degrĂ© d’expression, il y a des convictions fondamentales qui transparaissent. Sur ce blog, j’ai dĂ©jĂ  dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ© ma participation Ă  facebook dans ses diffĂ©rentes dimensions (2). Dans cet article, je m’interroge sur ma frĂ©quentation de facebook, aujourd’hui, au quotidien.

Un peu plus de 300 « amis » se sont enregistrĂ©s. Dans les quelques derniers jours, une cinquantaine d’entre eux se sont manifestĂ©. Il s’y est ajoutĂ© l’apport substantiel de nombreux organismes qui diffusent leurs messages sur facebook. Les thĂšmes sont diffĂ©rents : Ă©cologique : Mondialisation, Reporterre, Colibris,

Brut, Forum Ă©conomique mondial
.politique : Loopsider, Guardian, le Monde, PrĂ©sidence de la RĂ©publique
.artistique : Aux amidonniers, RestaurArs et diffĂ©rentes galeries
. Ces contributions  et celles des « amis » qui les relayent sont riches en contenus mĂ©ritant d’ĂȘtre partagĂ©s.

Comment est-ce que je perçois les différents aspects de ma fréquentation ?

Une vie sociale

Il y a l’expression de la vie de certains. Ils nous associent aux manifestations et aux ressentis de leur vie quotidienne. Si mon attitude personnelle Ă  cet Ă©gard est la discrĂ©tion, j’apprĂ©cie ce partage comme une expression de confiance. Si des soucis et des deuils peuvent ĂȘtre exprimĂ©s, c’est le plus souvent un bonheur partagĂ©. Une personnalitĂ© s’exprime en nous faisant part de sa vie familiale et personnelle. Et souvent, en mĂȘme temps, de ses convictions et de sa motivation profonde.

Ainsi L R  nous rapporte les Ă©vĂšnements marquant de sa vie de couple et de sa vie de jeune maman. Dans les joies et les difficultĂ©s, elle manifeste une inspiration qui nous encourage dans l’amour et la persĂ©vĂ©rance.

D S rĂ©side en Provence. Il nous partage sa vie familiale dans ses vacances et ses dĂ©placements. C’est tout particuliĂšrement la vie de sa petite fille O, musicienne et amoureuse de la nature. A plusieurs reprises, D S s’est fortement engagĂ© pour la dĂ©fense des droits humains et la promotion dĂ©mocratique.

J C G ne nous entretient pas seulement avec ouverture et compĂ©tence de la culture actuelle. Pasteur, il est engagĂ© dans une expression de foi et dans la promotion des mĂ©dias protestants. Mais il n’hĂ©site pas Ă  partager des Ă©chos de la saveur de sa vie personnelle.

M F R partage avec nous son amour de la nature dans la campagne française, sa pratique Ă©cologique et une expression discrĂšte de sa recherche du bon et du beau. De quoi Ă©veiller des affinitĂ©s


Il y a aussi des amis qui expriment leur existence dans une dimension internationale : V B partageant son annĂ©e entre la France et l’Australie, P O et A O sur la cĂŽte Pacifique des Etats- Unis avec deux  enfants lumineux et un engagement chrĂ©tien.

Un Ă©cho Ă  l’actualitĂ©

Facebook  renvoie Ă©galement Ă  l’actualitĂ© en faisant immĂ©diatement Ă©cho aux Ă©vĂ©nements Ă  travers des voix nombreuses et diverses. J’ai pu y suivre la campagne prĂ©sidentielle. Aujourd’hui, je lis des commentaires (  B G  D S). Comme mon public est divers, certaines rĂ©actions peuvent me dĂ©plaire, ainsi parfois des colĂšres qui se polarisent. Mais il est bon de pouvoir entendre des voix diffĂ©rentes Ă  condition que l’agressivitĂ© ne prenne pas le pas. Emettre frontalement des avis contraires n’est souvent pas bien acceptĂ© dans ce contexte. Certains rĂ©ussissent Ă  permettre un dialogue grĂące Ă  une gestion Ă©clairĂ©e ( D P).

Le courant écologique est trÚs présent (F R) et nous pouvons y apprécier et y partager des ressources éclairantes.

La dimension spirituelle

Parmi les intervenants récents sur mon fil facebook, beaucoup ont une activité identifiable dans le champ chrétien. (Une vingtaine sur 50). Cela est sans doute une réponse à ma propre recherche spirituelle. A cet égard, à coté des expressions protestantes, je suis également le courant réformateur en milieu catholique (C P  A S

C O M  M J). J’évite les manifestations du fondamentalisme et du traditionalisme. Je n’entre pas dans les polĂ©miques suscitĂ©es par certaines interventions (H L). Je recherche avant tout une expression d’amour, de foi et de bienveillance  ce qui n’exclue pas un examen critique.

Depuis longtemps, j’ apprĂ©cie le blog d’une religieuse qui sait nous parler de l’amour de Dieu (Au bonheur de Dieu), trĂšs prĂ©sente sur facebook (M J). Et aujourd’hui  une pasteure suisse (A C) s’exprime sur facebook dans une dynamique de vie et  d’amour. Du QuĂ©bec, nous vient une contribution marquante. C’est le rĂ©seau Transcendarts animĂ© par P L. J’y trouve du sens et du bon sens, un message chrĂ©tien qui Ă©claire mon esprit. Il y a lĂ  une connexion Ă  laquelle participe Ă©galement un ami rencontrĂ© sur facebook, J C. Et puis est apparu Ă©galement un rĂ©seau au titre expressif : « En dehors de la boite religieuse » animĂ© par D F. C’est une heureuse critique du fondamentalisme, une critique intelligente et pertinente qui en montre les travers, les abus et les maux qui en rĂ©sultent. Mais c’est aussi un trĂ©sor d’expressions spirituelles et thĂ©ologiques. Pour la France, rappelons la page de TĂ©moins sur Facebook, carrefour d’une approche chrĂ©tienne interconfessionnelle. Une autre page exprime le mouvement de vie et d’espĂ©rance  prĂ©sent dans Vivre et espĂ©rer.

Notre fil facebook manifeste Ă©galement une expression spirituelle qui s’exprime abondamment Ă  travers de courtes expressions : parfois brĂšves expressions personnelles, mais surtout beaucoup de citations, et pour certains, des versets bibliques (C P). Certains expriment rĂ©guliĂšrement leur approche spirituelle (I I A). Ces affirmations portent les plus souvent une vĂ©ritĂ© expĂ©rientielle.  A certains moments, abondance et redondance de brĂšves affirmations peuvent lasser.

Sur un plan plus psychologique oĂč psychologie s’allie Ă  spiritualitĂ©, notons l’apport du rĂ©seau gĂ©rĂ© par un remarquable psychothĂ©rapeute T A : « La paix, ça s’apprend ».

Dans ce vaste champ d’expression sur facebook Ă©merge de temps Ă  autre un  Ă©lĂ©ment fondamental qui nous est rapportĂ© par tel ou tel et que nous diffusons Ă  notre tour.

Généreuse beauté

 On ne se lasse pas de la beautĂ©. Elle est trĂšs prĂ©sente sur mon fil facebook , soit Ă  travers des contributions personnelles, soit Ă  travers des apports dĂ©diĂ©s. Ce sont des paysages. Et je recours Ă  Flickr pour y participer. Il y a de belles photos personnelles qui traduisent l’amour de la nature (M F R  V H  P S..). Il y a aussi l’intervention d’offices de tourisme. La France est si belle de la Provence Ă  la Bretagne
 Et puis des « amis » nous font part Ă©galement d’Ɠuvres artistiques  (A S  V B  J E
). De nombreuses galeries nous offrent des reproductions de peintures (Aux amidonniers etc..). Toute cette beautĂ© : photos de nature ou expressions artistiques, vient nous enchanter. C’est une contribution majeure de ma participation Ă  facebook.

Voici donc ma pratique de facebook, une pratique parmi d’autres.  Je reçois, mais j’ai Ă  cƓur Ă©galement de contribuer en partageant certains apports ou, en expression de mes convictions, des  textes de « Vivre et espĂ©rer », de « L’Esprit qui donne la vie » ou de « TĂ©moins » Je fais part aussi de superbes photos que je choisis sur Flick en pensant Ă©galement Ă  leur apport symbolique.

Je vois sur facebook des interrelations dans le respect et dans la discrĂ©tion. Dans mon cheminement, ce qui me revient Ă  ce sujet, c’est la parole de Paul : « Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est aimable, tout ce qui mĂ©rite l’approbation 
 soit l’objet de vos pensĂ©es » (Epitre aux Philippiens 4.8). C’est rechercher le bon, le bien et le beau. Le rechercher ensemble donne une force plus grande Ă  ce mouvement.

Chacun d’entre nous ressent le besoin d’ĂȘtre reconnu. J’y pense en Ă©tant gĂ©nĂ©reux dans mon attribution de « like » en poussant parfois, dans les bonnes occasions, jusqu’à l’élan positif du petit cƓur rouge.

Au total,  il y a dans le partage de l’expression sur Facebook une incitation Ă  la gratitude et Ă  la louange. D’une certaine maniĂšre, facebook peut ĂȘtre une Ă©cole de bienveillance.  Puis-je y apprendre Ă  manifester davantage attention, compassion, priĂšre. Si, pour moi, facebook est d’abord un espace de « bon voisinage » , il oriente mon  regard au delĂ . C’est un chemin.

J H

  1. Nous mentionnons certains participants Facebook par leurs initiales
  2. Mon expérience de facebook : https://vivreetesperer.com/mon-experience-de-facebook/

 

 

 

Paul : sa vie et son Ɠuvre, selon NT Wright

https://productimages.worldofbooks.com/0281078750.jpgUne nouvelle vision du monde, une nouvelle maniÚre de croire à la suite de Jésus, mort et ressuscité

 Les grands penseurs du passĂ© nous inspirent encore aujourd’hui. Paul, au dĂ©part Saul de Tarse, puis souvent appelĂ© saint Paul ou l’apĂŽtre Paul fait partie de ces penseurs, bien qu’il ait Ă©tĂ© aussi un homme d’action, pionnier des premiĂšres communautĂ©s chrĂ©tiennes dans le monde grĂ©co-romain.

Mais pourquoi nous intĂ©resser Ă  Paul aujourd’hui ? Dans un contexte ou le christianisme institutionnel dĂ©cline, non sans rapport avec un ordre patriarcal et hiĂ©rarchique, on regarde de plus en plus aujourd’hui vers la dynamique du christianisme dans les deux premiers siĂšcles, la pĂ©riode de l’« invention du christianisme » selon le titre d’un ouvrage collectif consacrĂ© Ă  ce thĂšme (1). On y remarque que la rĂ©fĂ©rence Ă  JĂ©sus apparaĂźt trĂšs tĂŽt aprĂšs son dĂ©part, dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 50 dans les Ă©pitres de Paul, bien avant la rĂ©daction des Ă©vangiles. Paul ne crĂ©e pas seulement des Ă©glises dans le monde grĂ©co-romain, il se fonde sur la mort et la rĂ©surrection de JĂ©sus et l’interprĂšte comme un Ă©vĂ©nement dĂ©terminant dans l’histoire du monde. Quelle signification pour nous aujourd’hui ? Or, un grand exĂ©gĂšte britannique et par ailleurs, auteur de nombreux livres, N T Wright vient d’écrire une biographie de Paul (2) qui rĂ©pond Ă  nos questions.

 

Un nouveau monde en gestation

Au dĂ©part N T Wright dissipe un malentendu. Dans le passĂ© et jusque dans la jeunesse de l’auteur, beaucoup de chrĂ©tiens percevaient le christianisme dans une perspective de salut individuel : « aller au ciel au moment de la mort » ; ĂȘtre « sauvé » et ĂȘtre « glorifié », pour reprendre les termes de Paul, signifiait « aller au ciel ». C’était une attente en rapport avec des « questions mĂ©diĂ©vales ». « Le cadre de la terre et du ciel a Ă©tĂ© une construction du haut Moyen Age ». Or, « Les chrĂ©tiens du premier siĂšcle n’attendaient pas que leurs Ăąmes quittent le monde prĂ©sent matĂ©riel ». Ce qui Ă©tait premier pour Paul et les nouveaux chrĂ©tiens, c’était « la venue conjuguĂ©e du ciel et de la terre dans un grand acte de renouveau cosmique dans lequel les corps humains seraient renouvelĂ©s pour prendre leur place dans ce nouveau monde » (p 8). Paul a une vision nouvelle de l’histoire. Il parlait de l’histoire comme ce qui arrive dans le monde rĂ©el : le monde de l’espace, du temps et de la matiĂšre. Il Ă©tait un juif qui croyait dans la bontĂ© de la crĂ©ation originelle et Ă  l’intention du CrĂ©ateur de renouveler ce monde. Son Ă©vangile de salut portait sur le Messie d’IsraĂ«l comme cela avait Ă©tĂ© promis dans les psaumes. Ce que Dieu avait fait en JĂ©sus et Ă  travers lui c’était un mouvement « ciel et terre » et non d’offrir un espace extra-terrestre.

 

Le message de Paul

N T Wright nous rapporte la vie de Paul dans un univers multiculturel. Mais le message de Paul n’est pas une synthĂšse philosophique. Il se fonde sur un Ă©vĂ©nement, la mort et la rĂ©surrection de JĂ©sus, et il s’enracine dans la culture juive, dans une histoire. Cette histoire est « l’histoire d’IsraĂ«l comme enfants d’Abraham, IsraĂ«l choisi par Dieu, choisi dans le monde, mais Ă©galement IsraĂ«l choisi pour le monde, IsraĂ«l, le peuple de la PĂąques sauvĂ© de l’esclavage, le peuple avec lequel Dieu a fait alliance, le peuple Ă  travers lequel toutes les nations seront bĂ©nies » (p 18). A l’époque, des signes donnent Ă  penser que pour beaucoup de juifs, la Bible n’était pas d’abord un ensemble de rĂšgles et de prescriptions, mais un grand rĂ©cit ancrĂ© dans la crĂ©ation et dans l’alliance et avançant dans l’ombre de l’inconnu (p 18). Et cette histoire n’était pas terminĂ©e. Elle Ă©tait accompagnĂ©e de promesses et dĂ©bouchait sur une espĂ©rance : un nouvel exode, une nouvelle restauration (p 19). Dans la rĂ©vĂ©lation de JĂ©sus, mort et ressuscitĂ©, Paul envisage cette histoire dans une perspective universaliste. Ainsi va-t-il appeler les juifs comme les non-juifs Ă  entrer dans le mouvement de JĂ©sus. Ainsi les Ă©pitres nous proposent un message Ă  la dimension du monde entier. N T Wright Ă©voque plusieurs textes de la Bible qui inspirent cette approche. Ainsi le psaume 2 : « Tu es mon fils. Aujourd’hui je t’ai engendrĂ©. Demande-moi et je te donne les nations en hĂ©ritage, pour domaine, la terre toute entiĂšre ». Paul croit qu’à travers JĂ©sus, sa mort et sa rĂ©surrection, le Dieu Un a vaincu toutes les puissances nĂ©fastes exerçant une emprise sur le monde. Et le pardon est accordĂ© Ă  tous. Cela signifie que tous les hommes, et pas seulement les juifs, sont libres pour adorer le Dieu Un. « Il n’y a plus de barriĂšres entre juifs et non juifs » (p 79) ;

 

Des communautés nouvelles. Un nouveau genre de vie

 Les nouvelles communautĂ©s qui apparaissent rassemblent des juifs et des non-juifs dans un nouveau genre de vie. Elles dĂ©passent et traversent les frontiĂšres de « la culture, du genre, de l’ethnie, du milieu social », elles sont contre-culturelles, une rĂ©alisation unique Ă  l’époque. (p 91). Ce mouvement est « profondĂ©ment dĂ©pendant de « la prĂ©sence et de l’inspiration puissante du Saint Esprit », dans le dĂ©ploiement d’une grande Ă©nergie (p 93). Le nouveau genre de vie, qui apparaĂźt ici, sera, dans le long terme, le point de dĂ©part d’un changement des mentalitĂ©s et d’une rĂ©volution sociale politique, telle que nous la dĂ©crit l’historien britannique, Tom Holland, dans son livre : « les chrĂ©tiens. Comment ils ont changĂ© le monde » (4). « La vision de Paul Ă©tait celle d’une sociĂ©tĂ© dans laquelle chacun travaille pour tous et tous pour chacun » (p 427).

 

GenĂšse d’une thĂ©ologie

 Cependant l’apport principal de ce livre ne nous parait pas lĂ . Ce livre n’étudie pas seulement la vie de Paul dans les diffĂ©rente Ă©tapes de sa vie, la fondation des communautĂ©s et la rĂ©daction des lettres qu’il leur adresse : les Ă©pitres, mais il analyse l’inspiration de ces Ă©pitres dans leur apport retentissant. Ce qu’il nous dit, c’est que la pensĂ©e de Paul se fonde sur l’évĂ©nement de la vie, de la mort et de la rĂ©surrection de JĂ©sus, qu’elle s’appuie sur le rĂ©cit biblique en proclamant l’accomplissement du plan divin Ă  long terme (p 119). « Le CrĂ©ateur du monde a rĂ©alisĂ© en JĂ©sus la chose qu’il avait promise, accomplissant le rĂ©cit ancien qui remonte Ă  Abraham et Ă  David
 Les Ă©checs sont maintenant surmontĂ©s. La mort du Messie a vaincu les puissances qui asservissaient Ă  la fois les juifs et les gentils et sa rĂ©surrection a lancĂ© un nouvel ordre du monde « sur terre comme au ciel ». Il y a maintenant un seul peuple, le peuple du Messie (p 130).

Si ce message a Ă©tĂ© Ă©crit dans un lointain passĂ©, il nous paraĂźt qu’il demeure actuel aujourd’hui. Il peut ĂȘtre entendu par ceux qui gardent une mĂ©moire malheureuse d’une religion qui se dĂ©tournerait du monde et trierait les personnes dans leur destinĂ©e. Il peut ĂȘtre entendu par nous tous en quĂȘte de boussole dans un monde incertain. A partir de la mort de la rĂ©surrection de JĂ©sus, c’est une dynamique de vie qui s’exprime lĂ . La thĂ©ologie de l’espĂ©rance que nous apporte par ailleurs JĂŒrgen Moltmann (4) s’appuie sur cette dynamique. Elle s’inscrit dans cette perspective « eschatologique ». Elle met en valeur la « nouvelle crĂ©ation » qui est en route en Christ. Et comme l’exprime JĂŒrgen Moltmann, c’est une religion tournĂ©e vers l’avenir. On retrouve ici la vision de Paul : une dynamique de vie.

J H

  1. Sous la direction de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim. AprĂšs JĂ©sus. L’invention du christianisme. Albin Michel, 2020
  2. N T Wright. Paul. A biography. Harper One, 2018
  3. Comment l’esprit de l’Evangile a imprĂ©gnĂ© les mentalitĂ©s occidentales et quoiqu’on dise, reste actif aujourd’hui : https://vivreetesperer.com/comment-lesprit-de-levangile-a-impregne-les-mentalites-occidentales-et-quoiquon-dise-reste-actif-aujourdhui/
  4. JĂŒrgen Moltmann est trĂšs prĂ©sent sur ce blog. Un blog : Vivre par l’Esprit, est spĂ©cialement dĂ©diĂ© Ă  son Ɠuvre thĂ©ologique : https://lire-moltmann.com

Communiquer dans l’authenticitĂ©

Ethique, communication et potentiel humain

 

Myriam est coach marketing. Elle conseille des entrepreneurs, des coachs, des consultants  dans leur démarche marketing.

 

         Sur son site : MonCoachMarketing.com (1), Myriam présente ainsi son approche de travail :

« Ma passion, c’est de collaborer avec mes clients pour les aider Ă  libĂ©rer leur potentiel ;

C’est de leur dĂ©voiler comment identifier et communiquer sur leur cƓur d’expertise, sur ce qui fait qu’ils sont uniques ;

Ce qui me motive : transmettre cette passion pour communiquer au delĂ  de leurs produits, sur les bĂ©nĂ©fices qu’ils ont et ce que perçoivent leurs clients.

C’est de les aider Ă  se connecter de façon crĂ©dible, authentique et impactante avec leurs futurs clients et partenaires


De plus, je m’engage Ă  mettre Ă  votre service, avec excellence, mon propre potentiel, mes dons, mes talents et Ă  toujours agir dans un respect rĂ©ciproque et en cohĂ©rence avec mes valeurs.

Je vous accompagne dans votre dĂ©marche marketing. Alliant professionnalisme et valeurs humaines, ma mĂ©thode se base sur la capitalisation de vos acquis (tant professionnels que personnels), sur l’identification de vos freins et la dĂ©finition d’actions concrĂštes qui nous conduisent sur le chemin de la rĂ©ussite ».

 

Les témoignages qui figurent sur le site de Myriam, montrent comment sa démarche est reçue et correspond aux désirs de certains de ses clients :

 

« Myriam m’a fait rĂ©aliser que le marketing, c’est un Ă©tat d’esprit :

VoilĂ  comment je le rĂ©sume : Viser la cohĂ©rence entre l’identitĂ© et l’image que l’on veut envoyer ou encore ĂȘtre au dedans ce que l’on prĂ©tend ĂȘtre au dehors. De quoi mĂ©diter, n’est-ce pas ?

Le marketing est une étape primordiale. Ce qui, pour moi, était au départ brouillon et confus, est devenu clair et précis en trois rendez-vous.

Sans l’accompagnement marketing, il est Ă©vident que j’aurais certainement mis plus de temps Ă  y arriver, voire pas du tout ! »

Oly Auger

 

« Je croyais rĂ©flĂ©chir et faire sĂ©rieusement le tour de mes problĂšmes. J’avais l’impression parfois de tourner en rond, de rĂ©soudre un problĂšme pour le voir rĂ©apparaĂźtre un peu plus tard. J’aurais du me douter que je n’allais pas au fond de certaines choses, mais je ne m’étais pas rendu compte Ă  quel point cela impactait ma maniĂšre de faire, donc mes rĂ©sultats.

Myriam m’a montrĂ© comment j’escamotais certaines questions, comment j’évacuais certains problĂšmes en pensant les avoir traitĂ©s. Elle ne me l’a jamais dit aussi directement, mais sa façon de revenir Ă  l’essentiel, de toujours me ramener au cƓur du sujet, m’a fait voir Ă  quel point il est difficile de se poser Ă  soi mĂȘme les bonnes questions
 et d’y rĂ©pondre.

MĂȘme si j’étais parfois agacĂ©, j’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© son savoir-faire. Elle comprend votre problĂ©matique, mais surtout elle sait vous relancer jusqu’à ce que vous vous soyez posĂ© la bonne question et jusqu’ ce que vous ayez apportĂ© la rĂ©ponse qui vous satisfait (vous, pas elle). Avec Myriam, mon niveau d’exigence est montĂ© de plusieurs crans et grĂące Ă  cela, mes rĂ©sultats se sont nettement amĂ©liorĂ©s. »

Etienne

 

Myriam nous dit comment elle s’est acheminĂ© vers ce travail qui la passionne

 

Petite, dĂ©jĂ , j’aimais aider les autres. Écouter, aider Ă  trouver des solutions, transmettre… Lorsque j’ai fait mes Ă©tudes aux États Unis, ce qui me passionnait c’Ă©tait ce qui touchait Ă  l’enseignement et au  »counseling » (la relation d’aide). De retour en France, je ne souhaitais pas entrer Ă  l’Ă©ducation nationale, et je ne connaissais pas de formation, en 1984, pour continu mes Ă©tudes en relation d’aide…

 

Je me suis donc dirigĂ©e vers une filiĂšre plus “traditionnelle” en entreprise. Assistante de direction puis administration des ventes. Au bout de quelques annĂ©es, je me suis retrouvĂ©e dans une entreprise de l’industrie papetiĂšre ou j’ai appris le marketing et la communication. J’y suis restĂ©e prĂšs de 20 ans, et mes expĂ©riences de responsable communication et de chef de produit sont aujourd’hui trĂšs prĂ©cieuses pour moi. J’ai Ă©galement pu suivre une formation longue de formateur.

 

Lorsque j’ai bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un plan social, l’annĂ©e de mes 40 ans, c’Ă©tait le bon moment pour faire le point et savoir ce que je voulais vraiment dans la vie… De rassembler ce que je savais faire, ce que j’aimais faire, et surtout de voir comment je pouvais donner un sens a ma vie professionnelle afin qu’elle soit en cohĂ©rence avec mes valeurs chrĂ©tiennes, mon besoin de servir, mon besoin profond de travailler avec des personnes pour qui l’authenticitĂ© est Ă©galement important. J’avais besoin de sentir que ma contribution faisait une diffĂ©rence dans la vie d’autrui.

 

La formation, oui, ça en faisait partie. Mais quoi d’autre ? Ca n’Ă©tait pas suffisant pour moi. J’ai suivi la formation de relation d’aide de Jacques Poujol, pendant 3 ans. Cela m’a beaucoup apportĂ© au niveau personnel, d’autant plus qu’Ă  40 ans, on n’a pas la mĂȘme approche de la vie qu’Ă  20 ans.

Je sentais que je commençais Ă  m’aligner avec moi-mĂȘme…

Et pendant la 3Ăšme annĂ©e de cette formation, j’ai Ă©galement suivi une formation certifiante de coach… Cela m’a permis encore plus de m’aligner avec mes valeurs profondĂ©ment ancrĂ©es dans ma foi en Dieu, dans ce besoin d’aider et me mettre au service d’autrui…

 

Mais comment faire concrĂštement ? Comment capitaliser sur 20 ans d’expĂ©rience tout en restant cohĂ©rente avec ma mission de vie, mes valeurs, le service, la crĂ©ativitĂ©, l’efficacitĂ©, l’authenticitĂ© ?

 

Comment donc allier le marketing et le coaching ?

 

 

Telle qu’elle prĂ©sente son travail et telle qu’elle le vit, l’approche de Myriam s’inspire d’un ensemble de valeurs.  Comment cette « alchimie » s’est-elle opĂ©rĂ©e ? Quelle en est la dynamique ?

 

“Comme le dit Oly dans son tĂ©moignage ci-dessus, je l’ai aidĂ©e Ă  comprendre que le marketing est un Ă©tat d’esprit, une attitude qui met le Client au centre. Et si on remplace le mot  »client » par  »autrui » ??

C’est lĂ  ou se trouve l’un des secrets de cette alchimie.

C’est pourquoi j’ai commencĂ© Ă  dĂ©velopper le programme de  »marketing de soi ». Je sais, le mot  »marketing » est souvent perçu avec un connotation nĂ©gative. Or tout dĂ©pend ce que l’on en fait…

L’approche est justement d’ĂȘtre Ă  l’Ă©coute, d’aller au devant du client (d’autrui :), de connaĂźtre ses frustrations et de lui montrer qu’il existe une solution…  C’est ce marketing authentique qui me passionne.

 

Dans  »le marketing de soi », que j’ai ensuite dĂ©clinĂ© en  »marketing de l’entrepreneur »,  »marketing du coach »,  »marketing du consultant », la dĂ©marche est la mĂȘme : identifier son cƓur rĂ©el d’expertise, ses valeurs profondes, sa  »mission ». Et le communiquer clairement, avec authenticitĂ©. Être vrai, rayonner son message…

LibĂ©rer son potentiel…

 

Et communiquer de façon crĂ©dible et authentique… “

 

Contribution de Myriam Vandenbroucque

 

(1)            http://moncoachmarketing.com/

ReconnaĂźtre et vivre la prĂ©sence d’un Dieu relationnel

 

indexExtraits du livre de Richard Rohr : The divine dance

Dans un article prĂ©cĂ©dent (1), nous avons prĂ©sentĂ© le livre de Richard Rohr : « The divine dance. The Trinity and your transformation ». (La danse divine. Dieu trinitaire et votre transformation). Il nous parle d’un Dieu qui est communion d’amour et prĂ©sence relationnelle. De nombreux commentateurs convergent  pour voir dans ce livre, un ouvrage original qui ouvre un nouvel horizon.

En attendant une traduction de ce livre en français, en voici quelques extraits dans une traduction en français qui ne relĂšve pas d’une compĂ©tence professionnelle, mais qui s’efforce de rapporter une pensĂ©e vive et profonde.

Ces extraits suscitent notre réflexion. Ils nous questionnent et ils nous interpellent. Ils éveillent notre méditation. Ils nous invitent à lire le livre de Richard Rohr pour poursuivre notre découverte et notre recherche.

 

La présence unifiante de Dieu est déjà là

Au cƓur de l’expĂ©rience spirituelle, «  accepter que nous sommes acceptĂ©s et vivre en consĂ©quence ».

Mais tant d’obstacles au sein mĂȘme de l’univers religieux : «  Nous vivons dans l’autoaccusation
. nous sommes convaincus que nous sommes indignes
 nous avons Ă©tĂ© tellement anesthĂ©siĂ©s Ă  la bonne nouvelle de l’Evangile que la question de notre union Ă  Dieu a Ă©tĂ© rĂ©solue une fois pour toute »  Il y a aussi la rĂ©sistance d’un ego et d’une autosuffisance.

Mais la grĂące est lĂ . « Vous ne pouvez pas crĂ©er votre union Ă  Dieu. Elle vous est dĂ©jĂ  donnĂ©e. La diffĂ©rence n’est pas entre ceux qui sont unis Ă  Dieu et ceux qui ne le sont pas. Nous sommes tous unis Ă  Dieu, mais seulement certains d’entre nous le savent ».

(p 109)

Une vie bonne, c’est une vie en relation

Lorsqu’une personne est sĂ©parĂ©e, isolĂ©e, seule, la maladie menace.

« La voie de JĂ©sus, c’est une invitation Ă  une vision trinitaire de la vie, de l’amour, et de la relation sur la terre comme au sein de la DivinitĂ©. Comme la TrinitĂ©, notre nature, c’est de vivre en pleine relation. Nous appelons cela l’amour. Nous sommes faits pour l’amour et, en dehors de cela, nous mourons trĂšs rapidement ».

« Dieu est entiĂšrement relation », nous dit Richard Rohr. « Je dĂ©crirai le salut comme Ă©tant simplement le dĂ©sir et la capacitĂ© d’ĂȘtre en relation »

(p 46-47)

 

Etre ensemble

Richard Rohr nous rapporte une affirmation qui est prĂ©sente dans les quatre Ă©vangiles Ă  la fois : « Quiconque vous accueille m’accueille, et quiconque m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé »  (1).

« Si vous avez grandi dans le christianisme, vous avez entendu souvent ce verset. Mais vous ĂȘtes vous arrĂȘtĂš pour rĂ©flĂ©chir Ă  ce qui  vraiment arrivait là ? JĂ©sus dit qu’il y a une Ă©quivalence morale entre vous, votre prochain, le Christ et Dieu. C’est une chaine Ă©tonnante entre les ĂȘtres qui n’est pas Ă©vidente pour un observateur occasionnel.

Cette nouvelle ontologie, cette nouvelle maniĂšre de parcourir la rĂ©alitĂ©, est le cƓur et le fondement de toute la rĂ©vĂ©lation, de toute la rĂ©volution chrĂ©tienne. Cela vient profondĂ©ment remodeler notre comprĂ©hension de qui Dieu est et ou il se trouve. Et aussi de qui nous sommes et oĂč nous sommes.

Est-ce que vous allez recevoir cette vision ? Dieu n’est pas lĂ  bas Ă  l’extĂ©rieur, ce que la religion a envisagĂ© depuis le dĂ©but. On doit se demander : quelle est l’expĂ©rience nouvelle qui a permis Ă  tous les quatre Ă©vangiles de parler d’une maniĂšre si peu conforme et cependant si assurĂ©e ? ».

(1) Matthieu 10.40 Marc 9.37 Luc 10.16 Jean 13.20

(p 164)

 

ReconnaĂźtre le champ de la force divine.

« Comme nous accordons nos cƓurs Ă  une vision plus vaste, nous commençons Ă  faire l’expĂ©rience de Dieu presque comme un champ de force pour emprunter une mĂ©taphore Ă  la physique
. Et nous sommes tous dĂ©jĂ  dans ce champ de force, que nous le sachions ou pas, de la mĂȘme façon que des hindous, des bouddhistes, des gens de toute race et de toute nationalité . Dieu ne commence pas et ne s’arrĂȘte pas Ă  une frontiĂšre.

Quand vous vous ouvrez au flux de la rĂ©alitĂ© fondamentale Ă  travers votre vie, vous ĂȘtes une personne universelle qui vit au delĂ  de ces frontiĂšres que les ĂȘtres humains aiment crĂ©er. Paul l’exprime joliment : «  Notre citoyennetĂ© est dans les cieux ».

En devenant plus ĂągĂ©, je suis devenu prĂȘt quotidiennement Ă  accepter et Ă  faire confiance au champ de force en sachant qu’il est bon, qu’il est totalement de notre cĂŽtĂ© et que je suis dĂ©jĂ  Ă  l’intĂ©rieur. Comment pourrions-nous ĂȘtre en paix autrement ?

C’est seulement dans cette acceptation et cette confiance de base que je puis cesser de me polariser sur telle ou telle chose dans mon mental ou mĂȘme de me crĂ©er des problĂšmes mentaux.

( p 111)

 

A l’encontre d’un pouvoir dominateur, une puissance partagĂ©e

  « La TrinitĂ© nous dit que le pouvoir de Dieu n’est pas domination, menace, coercition. A la place, il est d’une nature totalement diffĂ©rente, ce Ă  quoi les disciples de JĂ©sus ne se sont pas encore ajustĂ©s. Si le PĂšre ne domine pas le Fils,, si le Fils ne domine pas le Saint Esprit et si l’Esprit ne domine pas le PĂšre et le Fils, alors, il n’y a pas de domination en Dieu. Toute puissance divine est une puissance partagĂ©e, ce qui devrait avoir complĂštement changĂ© la politique et la relation chrĂ©tienne. Dans la TrinitĂ©, il n’y a pas de recherche de pouvoir sur,  mais seulement un pouvoir avec,  un don sans retenue, un partage, un lĂącher prise et, ainsi, une confiance et une rĂ©ciprocitĂ© infinie. Il y a lĂ  une puissance pour changer nos relations dans le mariage, la culture et mĂȘme les relations internationales  »

(p 95-96)

 

Trois

« Il faut une personne pour ĂȘtre un individu. Il faut deux personnes pour faire un couple. Et il faut au moins trois personnes pour faire une communauté  Trois (« trey ») crĂ©e la possibilitĂ© pour les gens d’aller au delĂ  de leur intĂ©rĂȘt personnel. C’est le commencement d’un sens du bien commun, d’un projet commun au delĂ  de ce qui correspond aux intĂ©rĂȘts personnels. Trois crĂ©e de la stabilitĂ© et de la sĂ©curitĂ© qui est essentielle pour une communautĂ©.

Parce que la rĂ©alitĂ© ultime de l’univers rĂ©vĂ©lĂ©e dans la TrinitĂ© est une communautĂ© de personnes en relation les unes avec les autres, nous savons que trois (« trey ») est le seul moyen possible pour les gens de se relier les uns aux autres avec l’individualitĂ© de chacun, la rĂ©ciprocitĂ© de deux, la stabilitĂ©, objectivitĂ© et subjectivitĂ© de trois »   (d’aprĂšs Dave Andrews)

(p 101)

 

Une confiance naturelle à l’exemple de l’enfant

« Tournons-nous vers l’exemple de l’enfant pour rĂ©aliser la vertu naturelle de l’espĂ©rance. Les experts en marketing nous disent que les enfants (et les chiens) sont encore plus efficaces que le sexe dans la publicitĂ©. Pourquoi ? Parce que les enfants et les chiens sont encore remplis par une espĂ©rance naturelle et l’attente qu’on rĂ©pondra Ă  leur sourire. Ils tendent Ă  Ă©tablir un contact direct Ă  travers leur regard
 C’est l’ĂȘtre pur, c’est le flux sans inhibition.

C’est pourquoi JĂ©sus nous a dit d’ĂȘtre comme des enfants. Il n’y a rien qui arrĂȘte le pur flux qui s’exprime dans un enfant ou dans un chien. Et c’est pourquoi quiconque a une once d’humanitĂ© et d’amour en lui est sans dĂ©fense vis Ă  vis d’une telle prĂ©sence »

C’est une Ă©vocation de la prĂ©sence de Dieu. « Nous voyons dans ce flux toute attirance pour la beautĂ©, toute admiration, toute extase,  toute la solidaritĂ© avec la souffrance. Quiconque qui s’ouvre pleinement au flux verra l’image divine mĂȘme dans des lieux qui sont devenus laids ou dĂ©faits. C’est la vision universelle de la Trinité »

( p 81-82)

 

Tous solidaires

« Nous ne pouvons sĂ©parer JĂ©sus du Dieu trinitaire. Cependant, le pratiquant moyen n’a jamais eu la chance d’accĂ©der Ă  une Ă©conomie de la grĂące bien plus vaste » 

Nous pensons dans une perspective de raretĂ©. Elargissons notre horizon. L’espĂ©rance elle-mĂȘme s’applique en premier au collectif. Nous avons cherchĂ© Ă  susciter de l’espĂ©rance chez un individu isolĂ© dans un cosmos, une sociĂ©tĂ© et une humanitĂ© vouĂ©s Ă  la dĂ©sespĂ©rance et Ă  la punition. Il est trĂšs difficile pour des individus de jouir de la foi, de l’espĂ©rance et de l’amour, et mĂȘme de prĂȘcher la foi, l’espĂ©rance et l’amour, qui seuls Ă©lĂšvent, si la sociĂ©tĂ© elle-mĂȘme ne jouit pas de cette foi, de cette espĂ©rance et de cet amour. C’est une bonne partie de notre problĂšme aujourd’hui. Nous n’avons pas donnĂ© au monde un message Ă  la dimension  cosmique


Dieu, en tant que Dieu trinitaire, donne de l’espĂ©rance Ă  la sociĂ©tĂ© dans son ensemble parce que cela dĂ©coule de la nature mĂȘme de son existence et non sur les conduites fluctuantes et instables des individus ».

(p 81)

 

Louange de la création

 Dans une Ɠuvre crĂ©atrice, L’Esprit Saint tend Ă  multiplier continuellement des formes toujours nouvelles de crĂ©ativitĂ© et de vie. On dit que 2/3 des formes de vie existent sous les mers. Et un tiers d’entre elles n’ont jamais Ă©tĂ© entrevues par un Ɠil humain . « Qu’est-ce qu’une forme de vie en dehors de nous pour le voir ? » peuvent s’imaginer des humains autocentrĂ©s. Leur valeur ne dĂ©pend pas de notre reconnaissance Ă  leur sujet. Comme les psaumes le disent de nombreuses maniĂšres, « les cieux proclament la gloire de Dieu » (Psaume 19.1).

De fait, la grande majoritĂ© des animaux et des fleurs qui ont existĂ©, n’ont jamais Ă©tĂ© observĂ©s par l’Ɠil humain. Ils forment le cercle universel de la louange. Simplement en existant, en ne faisant rien, toute chose rend grĂące Ă  Dieu. Toute chose. En existant, simplement en existant. C’est le fondement. Si vous dĂ©sirez ĂȘtre un contemplatif, c’est tout ce que vous avez besoin de savoir. Toute chose, en Ă©tant elle-mĂȘme, donne pure gloire Ă  Dieu
. »

Richard Rohr cite ensuite une Ă©crivaine apprĂ©ciĂ©e : Annie Dillard. « Nous sommes lĂ  pour tĂ©moigner de la crĂ©ation et pour l’encourager. Nous sommes lĂ  pour remarquer chaque chose de telle maniĂšre Ă  ce que chaque chose se trouve remarquĂ©e. Ensemble nous remarquons chaque ombre d’une montagne,  chaque pierre sur la plage, mais tout particuliĂšrement, les beaux visages et natures complexes des uns et des autres
Autrement, la crĂ©ation serait en train de jouer dans une maison vide ».

(p 187-188)

 

L’Ecriture en mouvement

« L’Ecriture est Ă  la fois pleinement humaine et pleinement divine. Elle est toujours Ă©crite par des humains dans une perspective humaine. Nous l’appelons « Parole de Dieu », mais la seule « Parole de Dieu » endossĂ©e sans Ă©quivoque dans les pages de la Bible, c’est JĂ©sus, le Logos Ă©ternel.

Dans mon livre : « Des choses cachĂ©es. L’Ecriture comme spiritualité », j’ai dĂ©crit la Bible comme une progression graduelle allant de l’avant. Le narratif est en mouvement vers une thĂ©ologie toujours plus dĂ©veloppĂ©e de la grĂące, jusqu’à ce que JĂ©sus devienne la grĂące personnifiĂ©e. Mais c’est un concept que le psychisme humain n’est jamais complĂštement prĂȘt Ă  accepter. Nous rĂ©sistons et vous verrez aussi dans la majoritĂ© des textes bibliques ce que l’anthropologue RenĂ© Girard appelle « un texte en travail », un texte souffrant
.

C’est encore vrai dans le Nouveau Testament, oĂč mĂȘme les dĂ©clarations de Jean sur l’amour inconditionnel sont encore accompagnĂ©es de lignes qui semblent impliquer un amour conditionnel, ainsi : « Si vous obĂ©issez Ă  mes commandements » est formulĂ© Ă  plusieurs reprises
Psychologiquement, les humains ont rĂ©ellement encore besoin de quelque amour conditionnel pour aller vers la reconnaissance et le besoin d’un amour inconditionnel.  Nous avons reçu la promesse d’un plein amour (grĂące) ici et maintenant, mais c’est toujours trop Ă  croire pour l’esprit et pour le cƓur
.

Le texte biblique reflĂšte Ă  la fois la croissance et la rĂ©sistance de l’ñme. L’Ecriture est une symphonie polyphonique,  une conversation avec elle-mĂȘme oĂč elle joue des mĂ©lodies et des dissonances, trois pas en avant, deux pas en arriĂšre. Progressivement et finalement, les trois pas l’emporteront. Le texte se dĂ©place inexorablement vers l’inclusivitĂ©, la grĂące, l’amour inconditionnel et le pardon. J’appelle cela « l’hermĂ©neutique de JĂ©sus ». InterprĂ©tez les Ecritures de la maniĂšre dont JĂ©sus l’a fait. Il ignore, dĂ©nie ou s’oppose ouvertement Ă  ses propres Ecritures, quand elles sont impĂ©rialistes, punitives, exclusivistes ou tribales. VĂ©rifiez par vous-mĂȘme
. »

( p 136-137)

 

Ouvrir notre horizon

Faut-il redouter les apports d’autres traditions religieuses ?

« Dans notre climat fortement polarisĂ©, je sais que certains chrĂ©tiens ont appris pendant des gĂ©nĂ©rations Ă  redouter tout ce qui ne vient pas « purement » de « nos » sources ». Cependant, « notre propre Ecriture  contient des exemples d’apports apprĂ©ciĂ©s dÂ â€˜Ă©lĂ©ments de fois environnantes
 Nous sommes peureux. Dieu, apparemment, est sans peur
Si la vĂ©ritĂ© est la vĂ©ritĂ©, si Dieu est un, alors il y a une rĂ©alitĂ© et il y a une vĂ©rité  Ne pourrait-on pas ĂȘtre heureux quand d’autres religions dĂ©duisent approximativement la mĂȘme chose ?… »

Richard Rohr a vĂ©cu en Inde, berceau d’une tradition religieuse trĂšs ancienne. « Dans la thĂ©ologie et dans le langage hindou, il y a trois qualitĂ©s de Dieu et donc de toute rĂ©alitĂ©. J’ai entendu frĂ©quemment ces mots : « sat, chit, ananda ».

Sat est le mot correspondant Ă  l’Etre (Being). Dieu est l’Etre lui-mĂȘme. L’Etre universel, la source de tout ĂȘtre, nous l’appelons le PĂšre.

Chat est le mot pour conscience et connaissance. Dieu est conscience et esprit. Est-ce que cela ne rappelle pas le Logos ? Naturellement, notre concept biblique de Logos a Ă©tĂ© empruntĂ© Ă  la philosophie grecque. L’auteur de l’Evangile de Jean a dĂ©jĂ  fait ce que je fais maintenant :  emprunter Ă  une sagesse extra-biblique, extra-judaĂŻque.

Et finalement, Ananda. Cela signifie : bonheur, bĂ©atitude. Est-ce que cela ne rĂ©sonne pas comme la joie de l’Esprit Saint, le bonheur que vous pouvez expĂ©rimenter lorsque vous vivez sans rĂ©sistance dans le flux. Vous ne savez pas d’oĂč Il vient, ce que JĂ©sus dit Ă  propos de l’Esprit . Comme la grĂące elle-mĂȘme, ananda est un don qui vient de nulle part » 

Je n’ai pas à travailler dur pour reconnaütre ici la dimension trinitaire :

Sat-Chit-Ananda.

Etre, connaissance, bonheur

PĂšre, Fils, Esprit.

La vérité est une et universelle

(p 140-141)

 

S’ouvrir au mystùre

« C’est seulement Dieu en nous qui comprend les choses de Dieu. Nous devons prendre cela trĂšs au sĂ©rieux et savoir comment il opĂšre en nous, avec nous, pour nous, comme nous. L’échec dans l’accĂšs Ă  notre propre systĂšme de fonctionnement a rendu une part du christianisme trĂšs immature et superficiel avec des clichĂ©s de seconde main au lieu d’une expĂ©rience calme, claire et immĂ©diate de la rĂ©alitĂ©. Cela nous a laissĂ© du cĂŽtĂ© de l’argumentation plutĂŽt que de l’apprĂ©ciation
 ainsi, tout ce qui reflĂšte un mystĂšre reste statique dans la forme de dogmes et de doctrines, hautement abstrait, densĂ©ment mĂ©taphysique et largement non pertinent.

Pourquoi l’athĂ©isme occidental se dĂ©veloppe-t-il ? Pourquoi les chrĂ©tiens occidentaux produisent-ils le plus grand nombre d’athĂ©es ? Ce que crois, et j’ai dĂ©diĂ© ma vie Ă  renverser la tendance, c’est que nous n’avons pas portĂ© le dogme et la doctrine au niveau de l’expĂ©rience intĂ©rieure. Aussi longtemps que l’enseignement reçu ne devient pas une connaissance expĂ©rientielle, nous continuons Ă  crĂ©er une grande quantitĂ© de croyants dĂ©sabusĂ©s ».

(p 123-124)

 

Guidance

« La vie de foi, c’est un chemin vigilant pour apprendre comment demeurer paisiblement dans un Amour ultime et dans une Source infinie. D’une façon trĂšs pratique, vous serez alors capables de dĂ©couvrir avec confiance que vous ĂȘtes gardĂ©s et guidĂ©s. De fait, aprĂšs quelque temps, vous pourrez avoir confiance que presque tout est en forme de guidance, absolument tout. Votre capacitĂ© Ă  faire confiance Ă  la rĂ©alitĂ© d’une guidance, va lui permettre de se rĂ©vĂ©ler. Etonnante logique, mais ne l’écartez pas jusqu’à ce que vous ayez sincĂšrement essayĂ©. J’ai confiance que vous en viendrez Ă  voir que c’est vrai dans l’économie divine des choses


Certes, votre jugement calculateur pourra douter. Quand vous doutez de la possibilitĂ© de telles choses, vous arrĂȘtez le flux. Mais si vous demeurez dans la disposition de permettre et de faire confiance, l’Esprit en vous, vous permettra de lĂącher prise avec confiance. Il y a une raison pour cela.  Je suis en train de vivre comme le fleuve s’écoule, portĂ© par la surprise de son/mon dĂ©roulement. Je suis conduit. C’est bon


S’il vous plait, n’entendez pas que j’adopte une approche fataliste, comme si vous ne pouviez travailler pour amĂ©liorer et changer la situation. En fait, c’est tout le contraire. Vous pouvez.

Mais ce que je suis en train de vous dire, c’est ce qui doit venir en premier Ă  votre cƓur et Ă  votre Ăąme doit ĂȘtre un oui et non un non, la confiance au lieu de la rĂ©sistance. Et quand vous pourrez avancer avec vos ouis et vous permettre de voir Dieu dans tous les moments de votre vie, vous reconnaitrez qu’une telle Ă©nergie n’est jamais gaspillĂ©e, mais gĂ©nĂšre toujours de la vie et de la lumiĂšre »

(p 97-98)

Ces passages du livre de Richard Rohr et de Mike Morrell : « The divine dance » ouvrent des avenues pour notre réflexion et des pistes pour notre méditation. Si cette lecture suscite des échos, elle pourra inciter un éditeur à entreprendre une traduction en français.

(1)            Richard Rohr with Mike Morrell. The divine dance. The Trinity and your transformation. SPCK, 2016.  Mise en perspective sur ce blog : https://vivreetesperer.com/?p=2758

 

Sur ce blog, dans le mĂȘme esprit de stimulation et d’incitation, nous avons Ă©galement prĂ©sentĂ© des extraits du dernier livre de JĂŒrgen Moltmann : The living God and the fullness of life (Le Dieu vivant et la plĂ©nitude de vie) : https://vivreetesperer.com/?p=2758