Lorsque la réalité spirituelle sort de l’ordinaire
Il arrive que soudain une personne ressente la conscience d’une réalité belle et bonne qui la dépasse, une présence qui suscite en elle une impression inégalée de plénitude. Ce sont là des expériences qui sortent de l’ordinaire, mais qui néanmoins adviennent à certains comme une recherche récente le montre à partir d’une enquête menée en Grande-Bretagne. Ces expériences ne sont pas réservées aux croyants. En grande majorité, elle sont ressenties comme positives. Elles apparaissent comme étant en quelque sorte données comme la révélation d’une réalité supérieure.
Dans le cadre d’une « Unité de recherche sur l ‘expérience religieuse » fondée dans le cadre de l’Université du Pays de Galles, un chercheur britannique, Alister Hardy, au départ un zoologiste éminent, a constitué une banque de données rassemblant des récits d’expérience à partir desquelles il a été ensuite possible d’analyser la nature et la fonction de ces expériences. Il s’est inspiré d’une méthodologie qui lui était familière, celle des sciences naturelles : recueillir des échantillons et les classer. A partir de publicités diffusées dans la presse, il a donc demandé à un vaste public de participer à une enquête. Sous différentes variantes, la question était la suivante : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou d’être influencée par elle » que vous l’appeliez Dieu ou non et qui est différente de votre perception habituelle ? ». En réponse, Hardy a rassemblé plusieurs milliers de descriptions personnelles en provenance de gens ordinaires. Ces données ne sont qu’une des sources dans lesquelles puisent David Hay, un autre chercheur britannique qui publie un livre sur la réalité de la vie spirituelle dans la société d’aujourd’hui. « Il y a bien quelque chose », tel est le titre donné à cet ouvrage : « Something there » (1). David Hay présente dans ce livre des extraits de récits d’expériences. A titre d’exemple, en voici quelques descriptions.
Descriptions d’expériences
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« J’étais dans une habitation à la campagne. Une nuit, à environ une heure du matin, je me suis lentement éveillé à un sentiment de sécurité et de bonheur absolu. C’est comme si tout ce qui existait dans le monde autour de moi se mettait à chanter : « Tout est bien ». Après quelques minutes presque incroyables, je me levais et allais voir à la fenêtre. Je vis alors la vallée remplie de l’amour de Dieu, coulant et débordant de la route et des quelques maisons du village. C’était comme si une grande source de lumière, d’amour et de bonté était là dans la vallée. Je sortis et la lumière et l’assurance étaient là. Je regardais et regardais. Et, pour être honnête, je n’étais pas reconnaissant comme j’aurais du l’être, mais je cherchais à enregistrer la conscience de cette joie et de cette sécurité de telle manière que je ne puisse pas l’oublier » .
Voici une autre expérience, celle-là d’une veuve dans la détresse : « J’avais perdu mon mari, six mois avant, et mon courage en même temps. Je sentais que la vie n’aurait plus de sens si la peur s’installait pour me dominer. Un soir, sans aucune préparation, j’ai su que j’étais dans la présence de Dieu, qu’il ne me laisserait jamais et qu’Il m’aimait d’un amour au-delà de toute imagination… ».
Et maintenant un souvenir d’enfance : « Mon père avait l’habitude d’emmener toute la famille en promenade, le dimanche soir. Nous marchions sur un chemin étroit à travers un champ de blé. J’étais en arrière et me trouvais seule. Soudain, je fus enveloppée dans une lumière dorée. J’ai eu conscience d’une présence si douce, si aimante, si brillante, si consolante, existant en dehors de moi, mais si proche. Je n’entendis pas de bruit. Mais quelques mots parvinrent à moi très distinctement : « Tout est bien. Tout est très bien ».
Ces expériences ont un grand impact qur la personnalité de ceux qui les reçoivent. Ajoutons ici un exemple rapporté dans un autre livre : « Du cerveau à Dieu . Plaidoyer d’un neuroscientifique pour l’existence de l’âme » (2). L’auteur, Mario Beauregard, y consacre un chapitre aux expériences religieuses, spirituelles ou mystiques. Et lui-même témoigne d’une expérience qui a influé sur sa vie. « L’une de ces expériences est survenue, il y a une vingtaine d’années alors que j’étais allongé dans mon lit. J’étais alors particulièrement faible et je souffrais d’une forme sévère de ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome de fatigue chronique. L’expérience a commencé par une sensation de chaleur et de picotement dans la colonne vertébrale et la poitrine. Tout à coup, j’ai fusionné avec l’intelligence cosmique (ou l’ultime réalité), source d’amour infini et je me suis retrouvé uni à tout ce qui existe dans le cosmos. Cet état d’être…s’accompagnait d’une intense félicité et extase… Cette expérience m’a transformé psychologiquement et spirituellement et m’a donné la force nécessaire pour surmonter ma maladie et guérir… » (p.388).
Les expériences religieuses et spirituelles.
Portée et évolution du phénomène.
Comme on vient de le voir, ces expériences sont très variées et elles sont rapportées différemment. Ainsi le langage est différent selon que la personne a une culture religieuse ou non. En effet, ces expériences adviennent à des gens de toutes conditions, croyants ou non. Bien sûr, elles suscitent une recherche concernant le sens qui peut leur être attribuée. Ces expériences sont également soudaines. Elles sont sans commune mesure avec l’imagination. Ainsi bouleverse-t-elle souvent la personne au point que celle-ci s’interroge et hésite à en faire part, gardant cette mémoire dans l’intimité. Au total, il apparaît maintenant que ces expériences sont beaucoup plus nombreuses qu’on aurait pu l’imaginer.
De fait, on découvre aujourd’hui qu’il y a là un phénomène important, jusque là passé sous silence et méconnu. En effet, dans une acception large, David Hay a pu inscrire une question relative à ce phénomène dans deux enquêtes effectuées en Grande-Bretagne, en 1987 et 2000. Les résultats sont surprenants. En effet, en 1987, 48% des personnes participant à un échantillon national déclarent qu’ils ont connu ce genre d’expérience dans leur vie. En 2000, ce pourcentage a considérablement augmenté et s’élève à 76%. Près des trois quarts de la population britannique est ainsi concerné.
L’augmentation considérable de ce pourcentage, dans une courte période : treize ans, a beaucoup surpris David Hay. Celui-ci interprète cette situation dans les termes de l’abaissement d’une censure socioculturelle qui, jusque-là, empêchait les gens de s’exprimer librement à ce sujet.
Toutes ces descriptions, recueillies dans le cadre d’une recherche méthodique nous interpellent. Elles nous incitent à penser qu’il y a bien une réalité supérieure au delà de notre appréhension immédiate. Les personnes qui ont vécu des expériences de ce genre se posent évidemment des questions sur le sens qui peut leur être attribuées. Ainsi, à 16 ans, un jeune allemand vécut une expérience de ce genre en pleine rue. A l’époque, il n’était pas croyant et cette expérience suscita en lui une recherche de sens. Quelques années plus tard, il découvrit la foi chrétienne et il devint plus tard le grand théologien, Wolfhart Pannenberg (3).
Rappelons la question initiale posée en vue de la collecte des descriptions de ces expériences : « Vous est-il arrivé d’avoir conscience d’une présence ou d’une puissance (ou d’être influencé par elle) que vous l’appeliez Dieu ou non, et qui est différente de votre perception habituelle ? ». Y a-t-il pas dans votre vie des souvenirs d’expérience que vous aimeriez partager ?
2) Beauregard (Mario), O Leary (Denise). Du cerveau à Dieu. Plaidoyer d’un neuroscientifique pour l’existence de l’âme. Tredaniel, 2008. Ce livre comporte un chapitre sur les expériences religieuses et spirituelles. Présentation du livre sur le site de Témoins : L’esprit, le cerveau et les neurosciences (culture). http://www.temoins.com/culture/l-esprit-le-cerveau-et-les-neurosciences.html
3) Cf : textes biographiques. Cette expérience fondatrice est mentionnée sur Wikipedia. Pannenberg fait partie des théologiens qui reconnaissent dans l’homme un sens spirituel à l’image de Dieu.
Psychothérapeute dans un parcours où il traite des problèmes de relation et de communication dans des contextes très variés, des problèmes individuels jusqu’aux questions de société, Thomas d’Ansembourg nous apporte un éclairage original qui nous aide à vivre plus heureusement et plus intelligemment . Sur ce blog, nous avons déjà présenté une de ses interventions (1) . Aujourd’hui, nous vous invitons à écouter une conférence de Thomas d’Ansembourg, enregistrée en vidéo, sur le thème : « Femmes et hommes. Monde nouveau. Alliance Nouvelle « (2).
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Cette fois, l’intervention se déroule en une longue séquence, près d’une heure et demie, mais le talent pédagogique du conférencier, en terme d’interrelation, d’illustration par des exemples concrets, d’échappées en forme d’éclairages globaux, d’implication personnelle et de beaucoup d’humour rend cette conférence passionnante. Elle est d’autant plus passionnante qu’elle aborde un thème majeur : la vie en couple dans une perspective qui va bien au delà d’une analyse de la relation, puisqu’elle nous appelle à envisager celle-ci dans le cadre d’une société en mutation et en rapport avec la quête spirituelle qui se répand aujourd’hui. Voici quelques étapes de cette conférence où l’on pourra trouver de précieux éclairages.
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Les bases de l’humain.
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Cette conférence commence par une question de Thomas d’Ansembourg auprès de son public : Combien de couples heureux connaissez-vous ? Mais si ce nombre n’est pas élevé, n’est-ce pas parce qu’il n’y a pas de formation à la relation ? Ce qui manque, c’est bien souvent un dialogue en profondeur sur ce qu’on veut vivre ensemble . Ainsi appelle-t-il les participants à parler ensemble un à un de leurs aspirations. Et puis, il leur demande les mots qui, à leurs yeux,caractérisent une relation heureuse : « Qu’est ce que voussouhaitez vivre dans la relation ? ».Et voici les mots qui apparaissent : liberté, complicité, confiance, partage, ouverture, échange, authenticité, plaisir, sensualité, créativité, joie, émerveillement, évolution, transformation, amour…
Ainsi des lignes de force surgissent de cette consultation. Et comme le dit, avec humour, Thomas d’Ansembourg, « Il ne faut pas être un grand psy ou un grand philosophe pour dégager ainsi les basesde l’humain ». « Ce que nous cherchons à vivre, c’est un profond contentement de tout notre être » dans la relation à soi, à l’autre, et à la vie, à la grâce ou à Dieu selon notre expression.
Alors Thomas d’Ansembourg trace sur le tableau où il a écrit tous les mots qui ont été évoqués, une ligne qui monte, un « fil rouge ». Au départ, nous dit-il, l’enfant vit ce profond contentement. Il chevauche son élan de vie. Et puis, des adultes autour de lui lui imposent peu à peu de vivre selon leur schéma : c’est l’heure ; il est temps. On fait les choses comme ceci et non comme cela ; Il faut. Ces schémas correspondent à un certain genre de société, un certain type de culture.
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Un monde nouveau.
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A plusieurs reprises dans son exposé,Thomas d’Ansembourg montre qu’actuellement la société et la culture sont en train de vaciller et de se fissurer. Un monde nouveau est en train d’apparaître. Car aujourd’hui,les fondements de l’économie sont de plus en plus critiqués.« Nous assistons à l’écroulement du mythe de la croissance économique exponentielle et à une fracture croissante entre ceux qui ont de plus en plus et ceux qui ont de moins en moins ». L’exploitation désordonnée des ressources naturelles devient intolérable. Face à ces dysfonctionnements, « une consciencenouvelle semble s’activer ».Des premiers signes de changement apparaissent dans les pratiques. Parallèlement, une quêtede sens apparaît. « De plus en plus d’individus réalisent que la division dans ce monde correspond à une division dans nos cœurs.Ils ont l’impression d’une déchirure ». « Ce que je vis n’est pas ce que jeveux vivre ». Cette quête de sens est donc une caractéristique de notre époque. C’est une démarche pour trouver « un sens personnel et vivant à notre existence »
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Vers la fin du système patriarcal
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Thomas d’Ansembourg remet également en cause le système patriarcal qui, lui aussi, est en train de se fissurer, mais qui perturbe encore grandement la relation entre les hommes et les femmes. Ainsi nous décrit-il l’apparition de ce système. L’homme devenu agriculteur, enclot son champ. La société se fonde sur la propriété. Une hiérarchie s’instaure. Des divergences d’intérêt débouchent sur des conflits armés. Et de même, la femme est désormais soumise à l’homme. Elle entre dans sa propriété. Mais aujourd’hui, à cet égard, ce système s’effondre. Avec la contraception, la femme peut avoir des enfants comme elle veut et avec qui elle veut.
Thomas d’Ansembourg nous montre combien la culture patriarcale a faussé les relations . Dans son aspect guerrier, elle développe une culture du sacrifice et du malheur. Dans son accent sur la propriété et l’enrichissement, la possession prévaut : « L’humain est chosifié ». La vie est devenue une sorte d’objet. Clôture et enfermement vont de pair. Dans les mentalités,on peut repérer des comportements qui correspondent à cette culture patriarcale. Et, par exemple, est-ce que le volontarisme correspondant ne provoque pas chez nous un interditvis-à-vis de l’accès au bonheur ? Clairement,le rapport de force accompagnant le système patriarcal est contraire à la manifestation de la tendresse et de la douceur.
Face à cet encodage séculaire,Thomas d’Ansembourg nous invite à « revisiter nos systèmes de pensée, nos systèmes de croyances ». Le travail n’est pas simple. Comme l’ écrit Einstein, « Il faut plus d’énergie pour faire sauter une croyance ou un préjugé qu’un atome ». Mais ce travail est nécessaire pour « sortir de nosenfermements ». Et le mot enfermement évoque le terme d’enfer. Pour ce faire, nous avons besoin « de courage et d’humilité ».
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Pistes de changement
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Thomas d’Ansembourg ne nous permet pas seulement de repérer nos préjugés et nos enfermements.Très concrètement, il propose des pistes pour une vie en couple plus heureuse en évitant un ensemble de pièges comme la méconnaissance de la tendresse et de la douceur, le rapport de force, une fusion romantique dans laquelle l’autre est « une moitié », ce qui empêche la croissance de chacun et la reconnaissance de l’altérité, l’amour conditionnel, la prétention d’avoir toujours raison, la crainte de montrer nos vulnérabilités. Cette analyse est accompagnée d’exemples vécus qui sont extrêmement évocateurs.
Le dernier chapitre de cette conférence nous conduit dans une voie de pacification. Thomas d’Ansembourg met l’accent sur la nécessité « d’un temps de présence et d’échange pour une écoute empathique ».C’est une leçon qu’il a du lui-même apprendre : « J’étais quelqu’un qui courait tout le temps. J’ai du apprendre à ralentir et à pacifier le temps ». Cette disponibilité permettra aussi « d’écouter l’autre au bon endroit ». En voici un bel exemple. A une mère de famille qui impose à ses enfants sa manière de concevoir l’ordre dans la maison, Thomas d’Ansembourg pose des questions successives sur le pourquoi de son attitude. Recherche d’harmonie, de paix, répond-elle. Et puis soudain, elle se rend compte que l’important, c’est le vivant. Et, à quarante-cinq ans, il lui revient une injonction de sa mère : « Plus tard, tu ne sauras jamais tenir ta maison ». Autre discernement : il y a des couples où chacun dit faire son travail. Mais insidieusement, une séparation peut s’installer. Il n’y a plus d’expression de gratitude pour le travail de l’autre. La division prévaut. L’enchantement disparaît.
L’expression de la reconnaissance, de la gratitude est une démarche indispensable dans la vie humaine. Apprendre à ne pas considérer les choses comme allant de soi. Considérer en quoi notre existence dépend de la collaboration de tant d’êtres humains . Goûter, célébrer ! Bref, y a-t-il « assez d’enchantement, assez d’écoute, assez de solidarité » ? Thomas d’Ansembourg compare le couple à une sorte de creuset où peut se réaliser un processus detransformation. C’est le passage d’une souffrance à la paix intérieure, du morcellement et de la division à l’unité, de l’action réaction à la création, du vide et du manque à la plénitude. C’est passer de l’égo,qui joue petit, qui a peur de perdre, qui calcule, à la dimension de l’être qui est souffle et inspiration. Allons à l’essentiel plutôt que de nous attacher à des formes provisoires. Nous sommes en route.
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Dans cette vidéo, Thomas d’Ansembourg déploie des qualités d’acteur au service de sa pédagogie.Son enthousiasme communicatif nous aide dans notre prise de conscience. Cette conférence nous entraînedans de multiples facettes et de nombreuses découvertes . On peut parfois relativiser ce qui est exprimé, mais quel cheminnous parcourons ainsi avec le conférencier ! C’est un chemin de vie.
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J H
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(1)Sur ce blog : « Vivant dans un monde vivant. Changer intérieurement pour vivre en collaboration. Aparté avec Thomas d’Ansembourg recueilli par Michel de Kemmeter » https://vivreetesperer.com/?p=1371
(2)Conférence du 30 janvier 2014 de Thomas d’Ansembourg sur le thème : « Femmes et hommes. Monde nouveau. Alliance nouvelle » : http://www.youtube.com/watch?v=SGVqvLkTcT8 (Alpescproduction. Mis en ligne le 3 février)
Dans une brève vidéo de la série : « Pasteur du dimanche » (1), Ingrid Prat nous dit, avec les paroles du cœur, comment elle ressent et vit le psaume 139 (2). Dieu n’a pas sur nous un regard intrusif. « Dans la Bible, connaître c’est rencontrer. Ce psaume nous parle d’un Dieu qui connaît, qui entre en relation, qui partage une existence. Oui, Dieu nous connaît. Il veut nous accompagner, nous rencontrer pour de vrai….
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Ide a regardé cette vidéo et entendu ce commentaire. Et cela a éveillé en elle une mémoire joyeuse de tout ce qu’elle a reçu à travers ce psaume 139. Elle partage avec nous son expérience :
« Pour moi, la psaume 139 a été très, très important.
En 1981, j’ai suivi une retraite à la Roche d’or. J’étais à la chapelle et j’ai reçu cette parole intérieure : « Va et ne pèche plus. Et moi, je t’aime telle que tu es et je serai avec toi tous les jours de ta vie ». Je suis allé en parler avec le conseiller de la retraite et il m’a suggéré de méditer le psaume 139 dans la chapelle. J’ai reçu plusieurs éclairages : remettre de l’ordre dans ma vie, mais aussi la certitude que, même si j’étais handicapée, j’avais du prix aux yeux de Dieu. Je comptais pour lui et il avait besoin de moi.. Il m’avait accompagné depuis le début « en me tissant dans le ventre de ma mère » et je n’avais plus à me révolter contre mon handicap et la manière dont celui-ci avait été reçu dans ma famille.
Ce psaume a continué son œuvre. Quand je suis venu accompagner ma mère malade et âgée à partir de 2002, il y avait encore chez moi un peu de ressentiment vis-à-vis de mes parents. A cette époque, je suivais régulièrement des retraites et, à l’une d’elle, j’ai eu la conviction que je devais entièrement pardonner à mes parents. J’ai rencontré à nouveau le psaume 139 : « Si je dis : « Que l’obscurité m’engloutisse, qu’autour de moi, le jour se fasse nuit », pour toi, l’obscurité devient lumière et la nuit, claire comme le jour ; ténèbres et lumière, pour toi, c’est pareil » (traduction en français courant). En lisant et en relisant ces versets, mon amertume a complètement disparu.
Quelques années plus tard, à l’occasion d’une maladie, ce psaume m’a à nouveau parlé : « O Dieu, regarde jusqu’au fond de mon cœur et sache tout de moi. Mets moi à l’épreuve. Reconnais mes préoccupations profondes. Vois bien que je n’ai pas adoré de faux dieux et conduis moi sur le chemin qui a toujours été le tien ». J’avais subi un examen et on ne voulait pas me donner les résultats en mains propres. Je me suis douté que mon problème de santé était sérieux. C’était effectivement un cancer. A partir de là parole de ce verset, j’ai ressenti une protection et je me suis senti protégée et portée pendant toute la période critique jusqu’à la guérison complète.
En écoutant aujourd’hui ce psaume 139 et le commentaire d’Ingrid Prat en vidéo, la mémoire de tout ce que j’ai reçu à travers ce psaume est remontée. Ce psaume m’a rappelé que Dieu m’aimait et m’avait créée telle que je suis, handicapée, limitée, mais sous son aile protectrice. J’ai du prix à ses yeux. Ingrid Prat nous dit très justement que Dieu est toujours là, et qu’en nous connaissant, il partage notre existence et veut nous rencontrer pour de vrai. C’est bien ainsi qu’on choisit la vie… »
Sur ce blog : présentation d’une autre méditation vidéo de la chaine : Pasteur du dimanche : « Face à la détresse du monde » (« Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » par Nadine Heller) : https://vivreetesperer.com/?p=1643
Sur ce blog, voir aussi d’autres contributions de Ide :
Au début des années 1960, un livre nous vint des Etats-Unis, en traduction sous le titre: « le printemps silencieux ». Dans cet après-guerre, le progrès technique battait son plein. La technique était en vogue et elle paraissait salutaire. Cependant, parce que l’auteure Rache Carson savait évoquer la beauté de la nature avec émerveillement, elle faisait s’autant mieux ressortir les conséquences ravageuses d’un polluant insecticide, le DDT. Biologiste marine, elle était compétente pour démontrer le péril et, malgrè la violente opposition des intérêts, elle fut entendue et le pesticide fut interdit.
Aujourd’hui, la campagne de Rachel Carson nous parait emblématique, car ce fut la première à mettre en cause, à grand bruit, les dangers de la pollution. Aussi, dans le péril actuel, tant le recul de la biodiversité que le dérèglement du climat, il n’est pas étonnant que son exemple inspirant soit retracé par plusieurs livres tel que : « Rachel Carson. Pour le beauté du monde » (1), par Thierry Paquot, lui-même philosophe social à partir d’une profession d’urbaniste. Cependant, notre intérêt a été particulièrement éveillé par l’attention portée à Rachel Carson dans un livre de Helen DeCruz que nous avons présenté sur ce blog : « Wonder Struck. How wonder and awe shape the way we think » (2). Cet ouvrage intervenait à la suite du livre qui, à la suite d’une démarche scientifique et d’une grande enquête, met en évidence le phénomène de la « awe », un émerveillement ébloui : « Awe. The New science of everyday wonder…. » (3). Dans « Wonder Struck », Helen de Cruz consacre une section à l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder) chez Rachel Carson ( p 159-164).
Le parcours de Rachel Carson
Dans son livre : « Rachel Carson. Pour la beauté du monde », Thierry Paquot retrace les étapes du parcours de Rachel Carson : Du plein air au laboratoire ; Exploratrice de l’univers marin ; Ce pesticide qui a rendu muet le printemps ; Un impact retentissant avant un long silence.
Observer et admirer
Née en 1907, Rachel Carson grandit dans une ferme en Pennsylvanie, auprès d’une mère cultivée qui l’initie à une littérature mettant en valeur la nature. « Ainsi donne-t-elle à lire à sa fille le « Handbook ofnature study » d’Anna Bostford Comstock. Cette entomologiste et illustratrice, fille d’un quaker, est une grande admiratrice de Ralph Waldo Emerson et d’Henri David Thoreau » (p 15). C’est une indication sur le contexte culturel d l’éducation de Rachel. L’auteur, Thierry Paquot, la décrit ainsi : « C’est une petite fille qui s’intéresse à tout, et qui ne craint pas la solitude, qu’elle recherche pour mieux faire corps avec la nature. Elle se promène dans la campagne et s’initie aux sciences naturelles, apprenant le nom des arbres, des plantes et des fleurs et aussi celui des oiseaux, souvent en compagnie de sa mère. Elle sait s’occuper en lisant, écrivant, rêvant et observant tout autour d’elle. Ce qui la ravit surtout est d’inventer des histoires qu’elle écrit ensuite » ( p 17). Certaines sont même publiées dans un mensuel pour enfants : St Nicholas Magazine. Rachel entreprendra des études universitaires, d’abord en littérature anglaise, puis en s’orientant vers la biologie. Rachel Carson optera ensuite pour une carrière scientifique en dépit de préjugés défavorables à l’égard des femmes. En 1936, « elle devient la deuxième femme assistante-biologiste marin engagée par le Bureau des pêches. Elle va y mêler recherche et vulgarisation, tout en écrivant pour des journaux… ».
Rachel Carson s’est particulièrement distinguée par la publication de plusieurs livres sur l’univers de la mer envisagée tant dans son aspect scientifique que dans un ressenti poétique. Ce furent : « Under the sea wind » en 1941, « The sea around us” en 1951 et “the edge of the sea”en 1955. Le livre : “The sea around us” (Cette mer qui nous entoure ) a rencontré un grand succès, « numéro 1 de la liste des meilleures ventes du New York Times durant quatre-vingt-six semaines » et a été rapidement traduit en de nombreuses langues. Elle nous raconte l’apparition de la mer et son expansion comme une épopée, la montée du vivant. « Cet ouvrage est un récit choral de tous les êtres vivants qui font, défont et refont l’univers marin, sachant que « cette mer qui nous entoure » est aussi entourée par les activités humaines qui viennent en perturber les fragiles équilibres … Rachel Carson assemble les informations les plus précises et actuelles pour décrire un monde qu’elle pense comme une totalité, dans laquelle tous les éléments constitutifs sont interdépendants entre eux. N’est-ce point la définition de l’écologie, par Ernst Haeckel en 1866 ? » ( p 38). L’auteur nous rapporte également la vision spirituelle de Rachel Carson : « Croyant, comme moi à l’évolution, je crois simplement que c’est la méthode par laquelle Dieu a créé et continue de créer la vie sur terre. Et c’est une méthode si merveilleusement conçue que l’étudier en détail, revient à augmenter – et certainement jamais à diminuer – à la fois sa révérence et sa crainte à la fois envers le Créateur et à l’égard du processus » ( p 38). Thierry Paquot commente également le dernier livre de Rachel Carson : « The edge of the sea » (Là ou finit la mer : le rivage et ses merveilles), un ouvrage qui « clôt sa trilogie marine » : « C’est son texte le plus littéraire et le plus personnel, celui que je préfère en raison de son écriture émotionnelle, qui ne dédaigne pas pour autant les détours scientifiques sans la platitude scolaire fréquente des énoncés pédagogiques ».
Dénoncer les méfaits du DDT et des pesticides : un engagement pour le vivant
La connaissance et l’amour de la nature chez Rachel Carson l’ont portée à s’engager. Consciente de la grandeur et de la beauté de la toile du vivant, elle a ressenti les menaces à son égard et elle s’est engagée de toutes ses forces contre les méfaits des pesticides, en l’occurence du DDT en grande vogue à l’époque.
Thierry Paquot nous montre comment elle a recueilli des concours et rassemblé les preuves de la dégradation du vivant par le DDT. Ses arguments résonnent en anticipation aux recherches actuelles établissant les méfaits des pesticides. « Pour son étude, elle rencontre de nombreux médecins et biologistes, dont les spécialistes des « cancers professionnels et environnementaux » … Elle rassemble une très riche documentation, son livre comporte quarante pages de références bibliographiques… Une partie de ses informations a été collectées par une ornithologue amateure du Massachusetts…Elle recueille une abondante documentation de Marjorie Spock, poète et écologiste, pédagogue de l’anthroposophie, maraichère en agriculture biodynamique lorsque le DDT est aspergé sur ses terres… » ( p 51-52)
Rachel Carson a eu à faire à de fortes parties tant est grand à l’époque le prestige du DDT et puissants les intérêts qui le soutiennent. « Le DDT massivement prescrit contre les insectes porteurs du paludisme, du typhus, de la peste bubonique au cours des premières années de la guerre, devient après-guerre le traitement de choc de l’organisation mondiale de la santé (OMS) » (p 56). Puis, il commence à se répandre dans l’agriculture et c’est là qu’apparaissent les dangers de son utilisation, dangers que Rachel Carson va identifier : « l’une des caractéristiques les plus fâcheuses du DDT et des produits imilaires est de passer d’un organisme dans un autre en suivant la chaine alimentaire. En voici un exemple : un champ de luzerne est traité au DDT ; cette luzerne est donnée en pâté aux poules ; les œufs pondus par les poules contiennent du DDT » ( p. 56). « L’équilibre propre à la nature » est bouleversé. « Le tir de barrage chimique… s’abat sur la trame de la vie, sur ce tissu si fragile et délicat en un sens, mais aussi d’une élasticité et d’une résistance admirable… ». Rachel Carson propose « un autre chemin pour une terre habitable demain ». Ainsi, courageusement, car par ailleurs, elle fait face à la maladie, Rachel Carson écrit un livre qu’elle dédie à Albert Schweitzer, grand médecin et homme de paix. Ce livre, « Leprintemps silencieux » commence par un constat érigé en des termes émouvants : « Ce fut un printemps sans voix. A l’aube qui résonnait naguère du chant des grives, des colombes, des geais, des roitelets et de cent autres chanteurs, plus un son désormais ne se faisait entendre. Le silence régnait sur les champs, les bois et les marais… Qu’est ce qui a déjà réduit ausilence les voix du printemps ans d’innombrables villes américaines ? Ce livre essaie de l’expliquer » ( p 63). « Le printemps silencieux » va rencontrer « un succès planétaire ». « On peut distinguer deux phases dans la réception de Rachel Carson. : d’abord un accueil très favorable à son livre un soutien et une caution des milieux scientifiques… puis une phase d’oubli, due certainement à une contre-offensive des lobbies. Il faudra alors attendre l’émergence des écologistes pour qu’elle devienne une de leurs références et qu’elle en vienne même à toucher un plus large public » ( p 70).
Comment Rachel Carson témoigne du pouvoir de transformation de l’émerveillement et d l’admiration : « awe and wonder ».
« awe » and « wonder » : l’émerveillement et l’admiration
La présentation de la mer par Rachel Carson témoigne de son admiration et de son émerveillement vis-à vis des merveilles de la nature. Cette réalité peut être éclairée aujourd’hui par la découverte récente de l’existence du phénomène de la « awe », un émerveillement ébloui qui apparait dans certaines situations. Aux Etats-Unis en effet, à la fin du dernier millénaire, la psychologie a commencé à porter son attention aux émotions. Et puis, lorsque cette recherche a commencé à aborder le champ des émotions positives, en 1903, Dacher Keltner et un de ses collègues, Jonathan Haig, ont commencé à travailler pour mettre en évidence et définir l’émotion de la « awe ». Puis Dacher Keltner s’est engagé avec le professeur Yang Bei dans une grande enquête internationale à l’échelle mondiale en vue de rassembler de récits de personnes décrivant une expérience de « awe » selon la définition choisie : « Etre en présence de quelque chose de vaste et de mystérieux qui transcende votre compréhension habituelle du monde » (4). Par la suite, dans son livre : « Wonderstruck », une philosophe, Helen De Cruz a poursuivi cette recherche sur un autre plan. « Wonder » and « awe » sont au cœur des questions les plus profondes de la vie. Helen De Cruz démontre que « wonder » et « awe » sont des émotions motrices et que l’humanité a délibérément entretenu ces émotions dans des champs culturels tels que la religion, la science et la culture » (page de couverture). Comment Helen De Cruz envisage-telle « wonder » et « awe » ? « Dans ce livre, je considérerai « awe » et « wonder » comme distinctes, mais comme des émotions apparentées psychologiquement. La « awe » est une émotion où nous ressentons ou conceptualisons l’immensité, reliée à un besoin d’accommodement cognitif. L’immensité peut être physique (la dimension) ou conceptuelle (la complexité)… « Wonder » est l’émotion qui s’élève du terrain inconnu qui se tient juste au-delà des marges de notre compréhension courante. Comme la « awe », elle suscite un besoin d’accommodement cognitif, mais elle ne requiert pas une dimension d’immensité… Helen De Cruz associe « wonder » et « awe » parce qu’elles sont étroitement connectées dans la pensée occidentale. Des mots comme le grec ancien « thauma » ou le terme médiéval « admiratio » recouvrent à la fois « awe » et « wonder ». Les psychologues contemporains les traitent également ensemble ». Quelles sont leurs caractéristiques communes ? L’auteure en distingue deux. Ce sont des émotions épistémiques, c’est-à-dire des émotions qui nous motivent et nous incitent à explorer notre environnement et à apprendre davantage à son sujet . Ce sont également des émotions self-transcendantes . « Elles nous aident à nous mouvoir au-delà de la centration sur nous-mêmes et de nos propres préoccupations ».
« awe » et « wonder », émerveillement et admiration chez Rachel Carson
Dans son livre, Helen De Cruz cherche comment l’émerveillement et l’admiration forgent la manière dont nous pensons : la philosophie, la psychologie, la science, la religion. Cependant, elle considère également que ces deux grandes dispositions contribuent également à la transformation du monde.
L’auteure évoque des articles de psychologie qui mette en évidence les bienfaits psychiques engendrés par la « awe », par l’émerveillement. Cependant, nous dit-elle, les problèmes qui nous affectent comme l’anxiété et le stress, ne viennent pas seulement de nous-mêmes. « Ils sont provoqués par des problèmes sociaux plus généraux. Considérons, par exemple le phénomène répandu de l’anxiété climatique ou plus largement de l’éco-anxiété ». Nous voulons préserver un monde vivable pour les générations futures. L’auteure cite une militante écologiste, Jacquelyn Gill, qui écrit : « Quand les choses son dures, je me tourne souvent vers le monde naturel pour y trouver inspiration, force et même joie. Partager le sens de l’émerveillement avec d’autres, me donne le sentiment d’être plus connectée et plus fondée, m’apporte mon sens de la vie. Cela me rappelle aussi pourquoi je lutte » ( p 158). D’autres chercheurs partagent cette attitude. L’auteure pose une question : « Comment l’admiration et l’émerveillement (awe and wonder ) peuvent être des sources d’espérance ? » Elle s’inspire des vues de Rachel Carson sur l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder ), particulièrement comme elle les a exprimées dans son livre : « The sense of wonder » (1965). Elle veut montrer que Rachel Carson perçoit le sens de la merveille comme une vertu et une émotion transformante. « Je montrerai que l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder) peuvent nous apporter deux visions majeures : que nous sommes connectés avec le reste du monde et que les choses pour lesquelles nous éprouvons de l’émerveillement et de l’admiration sont intrinsèquement valables » ( p 158).
Les trois livres de Rachel Carson , « une trilogie de la mer » et d’autre œuvres précoces sont remarquées pour leur qualité lyrique et le sens de la merveille qu’ils évoquent. L’écriture de Rachel Carson est fortement associée avec l’émerveillement pour la nature » ( p 159).
L’auteure évoque aussi le livre « le printempssilencieux où la peur se manifeste. « le printemps silencieux » est moins lyrique que le reste de l’oeuvre de Rachel Carson . Mais il commence par une fable apocalyptique inoubliable : « Il y avait une fois une ville au cœur de l’Amérique où toute vie semblait en harmonie avec l’environnement » Tout paraissait bien jusqu’ à ce qu’un étrange fléau apparut dans le secteur et que tout commença à changer. Quelque charme maléfique s’était installé sur la communauté. Des maladies mystérieuses balayaient des troupeaux de poulets. Les vaches et les moutons tombaient malades et mouraient. Une ombre de mort régnait partout ». Et elle poursuit : « Il y avait un calme étrange. Les oiseaux, par exemple – où étaient-ils allés ? Beaucoup de gens en parlaient, intrigués et troublés… Les quelques oiseaux aperçus quelque part étaient moribonds. Ils tremblaient violemment et ne pouvaient plus voler. C’était un printemps sans voix… » ( p 160). Helen de Cruz commente ce texte en ces termes : « L’usage efficace de la rhétorique et du sublime scientifique est une caractéristique de l’œuvre de Rachel Carson. Dans ce cas, ce n’est pas une évocation, comme d’habitude de la majesté et de la force de la nature, mais de sa fragilité face aux interventions humaines inconsidérées…. Les premières œuvres de Carson sur la mer communiquaient un sens de la merveille, cherchant à aller au-delà d’un simple exposé de faits sur la nature et comment la contrôler, en vue plutôt de la réenchanter. De l’autre côté, le « Printemps silencieux » nous secoue hors de l’enchantement du techno-optimisme… » ( p 161). Rachel Carson pointe à un mauvais usage de la technologie. En contraste, elle propose une science éclairée, « une famille de disciplines sensibles aux intrications dans la toile de la vie, la relation qui tient tout dans une vie unique et en une communauté en évolution. Cette vision demande que nos actions soit animées par une éthique environnementale » ( p 161).
« L’entrelacement de l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder), du sublime et de la préoccupation morale de Rachel Carspn pour l’environnement sont les traits notables de sa philosophie. » Pendant qu’elle concevait le Printemps silencieux, elle préparait déjà un livre sur la « wonder », un livre sur la merveille. Cependant, le « Printemps silencieux prit le pas comme projet d’écriture, parce que Rachel Carson y vit une nécessité face à une menace urgente. Elle allait vers la fin de sa vie. Elle souffrait d’un cancer du sein qui finira par la tuer. Au lieu d’un gros livre ambitieux sur la merveille, sur la wonder, elle nous laisse un mince volume intitulé : « the sense of wonder ». C’est une édition illustrée posthume d’un essai que Carson écrivit pour le magazine : « Women’s home companion ». Elle y décrit la joie dont elle a fait l’expérience : « Une soirée d’automne orageuse, alors que mon neveu Roger était âgé de 20 mois, je l’enveloppais dans une couverture et l’emmenait en bas sur la plage dans un lieu sombre et pluvieux ». Ils entendaient le bruit tumultueux des vagues. « Ensemble, nous riions de pure joie, – lui, un bébé rencontrant pour la première fois le tumulte sauvage de l’océan ; moi avec le sel de l’amour d’une moitié de vie pour la mer »… Rachel Carson croyait que l’émerveillement et l’admiration étaient des émotions que les enfants possèdentnaturellement bien qu’elles puissent diminuer avec le temps si elles ne sont pas nourries et cultivées (p 162). Elle croyait également que l’émerveillement et l’admiration non seulement nous font sentir bons, mais que ces émotions sont aussi une source de force en temps de difficultés (4). L’auteure commente ainsi : » Ceux qui demeurent, parmi les beautés et les mystères de la terre, ne sont jamais seuls et las de la vie. Quelque soient les vexations et les soucis de leurs vies personnelles, leurs pensées peuvent trouver des chemins qui les mènent vers un contentement intérieur et une ardeur de vivre renouvelée. Ceux qui contemplent la beauté de la terre trouvent des réserves de force qui dureront aussi longtemps que leurs vies ».
Dans la vision de Rachel Carson, l’émerveillement et l’admiration (awe and wonder ) sont transformatrices. Ces émotions nous aident à voir le monde différemment et, en voyant le monde différemment, nous changeons aussi. S’émerveiller est un antidote à notre attitude destructrice de contrôler la nature pour notre propre intérêt. « Rachel Carson écrit : « Il semble raisonnable de croire – et je crois – que plus clairement nous pouvons centrer notre attention sur les merveilles de notre univers et moins de gout nous aurons pour la destruction de notre race. L’émerveillement et l’humilité sont des émotions saines et elles ne font pas bon ménage avec un appétit de destruction ». ( p 163).
Helen de Cruz voit en l’émerveillement le potentiel d’une vertu.
Pour une personne qui manifeste la vertu correspondante, un état de chose requiert des actions et des obligations. « La vertu vous harmonise avec l’environnement d’une manière particulière ». Dans ce chapitre consacré à la puissance de transformation intérieure de la « awe », de l’émerveillement, Helen de Cruz donne ainsi Rachel Carson en exemple.
Cette biographie, cette histoire de vie nous renvoie ainsi à la prise de conscience de la « awe » et de ses effets, une prise de conscience assez récente telle que nous l’avons découverte dans la recherche de Dacher Keltner, puis dans Helen De Cruz. Si, au moment de la parution du « Printemps silencieux », Rachel Carson nous apparait comme une militante héroïque de l’écologie, à travers sa vie et à travers son œuvre, elle manifeste la puissance de la awe, la puissance de l’émerveillement.
J H
Thierry Pacot. Rachel Carson. Pour la beauté du monde. Calype éditions. 2023
Dans son livre : « The Spiritual child » (L’enfant spirituel), récemment présenté sur ce blog (1), Lisa Miller, chercheuse américaine en psychologie, présente la dimension spirituelle de l’enfance. Elle envisage le jeune âge en deux périodes successives : l’enfance et l’adolescence. Nous revenons ici plus particulièrement sur l’adolescence. Rappelons d’abord la perspective générale. L’accompagnement de l’activité spirituelle de l’enfant prépare la traversée de l’adolescence dans de bonnesconditions.
« Biologiquement, nous sommes équipés pour la connexion spirituelle. Pour notre espèce, le développement spirituel est un impératif biologique et spirituel depuis la naissance. L’harmonisation intérieure spirituelle des jeunes enfants, à la différence des autres voies de développement comme le langage et la cognition, commence en entier et est mise en œuvre par la nature pour préparer l’enfant aux décennies à venir, y compris le défi du développement dans l’adolescence » (p 3). Lisa Miller nous montre l’enfant engagé dans un processus d’intégration de sa familiarité spirituelle avec ses autres capacités en développement, comprenant le développement cognitif, physique, social et émotionnel… S’il n’est pas soutenu et encouragé dans son processus spirituel, l’harmonisation spirituelle de l’enfant s’érode et se désagrège dans le choc avec une culture étroitement matérielle » (p 4). Ainsi, la manière dont se développe l’enfance va influer sur la période ultérieure, les années de l’adolescence.
« La reconnaissance du développement spirituel crée des opportunités pour préparer les jeunes à l’important travail intérieur requis pour l’individuation, le développement de l’identité, la résilience émotionnelle, un travail signifiant et des relations saines. La spiritualité est le principe central d’organisation de la vie intérieure dans la seconde décennie de la vie portant les jeunes dans un âge adulte ayant du sens, de l’abondance et de la conscience » (p 3). La recherche sur « La science de la spiritualité » menée par Lisa Miller permet de considérer l’adolescence « sous une lumière nouvelle portant davantage d’aide et d’espoir ». « Le surgissement universel du développement durant l’adolescence, précédemment considéré comme un passage risqué vers une maturité physique et émotionnel est maintenant compris plus largement comme étant aussi un voyage de recherche et de croissance spirituelle. Ce phénomène de développement est observé dans chaque culture et la recherche apporte une preuve clinique et génétique de ce surgissement d’un éveil spirituel dans l’adolescence » (p 4).
Transformation
L’adolescence se caractérise par un bouleversement physiologique. « Au tournant des années 2000, on a découvert que le cerveau de l’adolescent grandit rapidement et gagne de la matière grise dans des régions spécifiques, de nouvelles et fraiches cellules commençant à apparaître à dix ans et continuant à se développer tout au long de l’adolescence. Le surgissement de la croissance des cellules nouvelles intervient dans le lobe frontal, le centre de résolution des problèmes et de décision jusqu’à douze ans. Les nouvelles cellules grandissent dans le lobe pariétal, région sensorielle et spatiale jusqu’à quatorze ans. Le lobe temporal, la région des émotions, grandit jusqu’à seize ans. Et étonnamment, de nouvelles cellules grandissent jusqu’à vingt ans dans le lobe occipital associé à la perception directe » (p 213).
« A la croissance du cerveau, s’ajoute l’expansion de la dopamine, un neurotransmetteur qui conditionne les centres cérébraux du plaisir et de la récompense et affecte la régulation des émotions » (p 214).
« Quand votre jeune a une poussée de conduite risquée, une attraction irrésistible pour des gens, des lieux ou des choses, une mécompréhension des gens et de leurs intentions, une lutte pour gérer ses émotions en se sentant submergé dans sa vie intérieure, vous voyez là une expression éclatante de la croissance inégale entre le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe temporal et le lobe occipital (p 213).
« Des recherches montrent que l’accélération rapide de l’activité et de la réactivité crée une forte émotionnalité et un désir de récompense alors que centre de contrôle et de retenue du cerveau (le cortex préfrontal) croit à un taux linéaire contant. L’écart entre la poussée émotionnelle… et une moindre capacité de retenue et de contrôle explique pourquoi les jeunes ont tendance à agir impulsivement et à réagir avec une forte émotion en dépit d’un meilleur jugement » (p 215).
Intégration
Les distorsions dans les transformations et les croissances entrainent des déséquilibres. En regard, il y a une nécessité impérieuse d’intégration. « Le cerveau de l’adolescent doit intégrer cette explosion neuronale dans un système opérant avec souplesse pour traiter et réguler les fonctionnements physiques, sociaux, cognitifs et émotionnels. C’est la tâche de la seconde décennie. A travers un processus dans lequel les connections neuronales les moins utilisées sont élaguées et celles qui sont les plus fréquemment utilisées sont approfondies, le cerveau du jeune modèle la profusion des synapses et des réseaux neuronaux qui sont en train de se développer dans toutes les régions du cerveau. Le cerveau réalise cela à travers un processus appelé myélinisation » (p 214).
Il y a donc un travail de construction qui est important pour le présent, mais aussi pour l’avenir. « Le travail de l’adolescence est donc d’affiner la nouvelle matière grise dans un système qui fonctionne bien en phase avec l’environnement du jeune » (p 215). Il est, par exemple, très important que « le cortex préfrontal se relie avec les autres régions du cerveau telles que celles qui commandent la motivation et l’émotion » (p 215). Cette construction dépend de l’usage que les jeunes vont faire de leur cerveau pendant cette période, c’est à dire leurs activités et leurs comportements. « L’orientation et la forme du cerveau dépendent largement de l’usage de celui-ci. Plus les réseaux neuronaux sont utilisés, plus leur croissance est grande et profonde. Ainsi, l’adolescence est une période cruciale parce que le cerveau se transforme. Si votre adolescent n’utilise pas telle capacité, par exemple s’il évite les mathématiques et la lecture, ou même les aptitudes à la conversation, les connections entre les régions correspondantes et les autres commencent à être taillées. Les connections à l’intérieur de la région elle-même sont taillées aussi (p 217) ». Et comme c’est une période privilégiée, ce processus a des conséquences pour l’avenir.
Si les activités et les comportements engendrent les transformations neuronales, elles dépendent elles-mêmes pour une large part de l’environnement éducatif, c’est à dire de la responsabilité des parents et des éducateurs. Selon les recherches du professeur Ronald E Dahl, apparait « l’impact des parents et de la communauté sur le développement du cerveau de l’adolescent aussi bien sur ses pratiques personnelles et ses habitudes de vie » (p 216). Il appelle « la combinaison de ses facteurs « le chemin neuro-psycho-social du développement du cerveau ». Dahl soutient que la famille, l’école, la communauté et les choix personnels des enfants créent l’environnement qui modèle le cerveau de l’enfant. L’adolescent lui-même a un impact considérable sur le développement de son cerveau selon la manière dont il choisit d’en faire usage » (p 216).
Individuation
L’individuation est la tâche majeure des jeunes pendant la seconde décennie de leur existence.
« La centration sur lui-même de l’adolescent, qui peut être interprété comme égoïste, ne l’est pas du tout. En fait, il est crucial pour le développement du soi. Le soi n’est pas simplement un amalgame de j’aime et je n’aime pas. Le soi est l’outil de l’adolescent pour connaître le monde : qui suis-je ? Qu’est-ce que je désire et à quoi j’accorde de la valeur ? Réaliser authentiquement cette tâche demande beaucoup de travail à l’adolescent qui forge sa vision de la morale, de la relation, de l’identité, et de sa passion pour le travail » (p 210). Ainsi, les caractéristiques de l’adolescent : l’émotionnalité, une vive sensibilité, et, par moments, une opposition défiante, entrent en service pour le travail intérieur le plus important de la vie humaine : l’individuation. L’individuation est le processus à travers lequel les adolescents forment le cœur d’un soi conscient, une carte intérieure du monde et un projet pour vivre dans ce monde. Le jeune prend tout ce qu’il a appris dans son enfance aussi bien que tout ce qu’il rencontre maintenant et le teste par rapport à ce qu’il envisage comme moi et pas moi. A partir de son expérience personnelle directe, et un peu d’expérimentation, le jeune commence à développer un sens du soi qui lui est propre… L’adolescent embrasse seulement ce qu’il ressent comme vrai pour lui-même, authentique ». (p 210).
Harmonisation
Nous entendons ici par harmonisation les effets du développement spirituel. Lisa Miller envisage la spiritualité comme majeure dans le processus d’individuation. Si cet aspect est trop souvent ignoré, il est décrit ici. « L’individuation spirituelle est la réalisation personnelle des vues spirituelles au sujet du soi, des compagnons humains et de la réalité, de l’évaluation de ce qui est moi ou pas moi, tout ce que les jeunes évaluent à travers une expérience intérieure, mais maintenant avec des lunettes spirituelles : voici ce que je suis spirituellement ; voici ce que vous êtes spirituellement ; voici comment je perçois le monde comme lieu spirituel ; voici ce qui est bon, ce qui a de la valeur, ce qui est plein ou vide ; qu’est ce qui est donneur de vie ? Et comment je peux m’y joindre et prendre part à ce qui est bon ? » (p 211). C’est une recherche d’envergure. Parce qu’elle est spirituelle, « elle s’étend dans un champ plus large et ouvre les jeunes à une dimension de plus en plus large de la vie ». « Ils recherchent le sens profond de leur vocation, comment déployer leurs talents pour un plus grand bien et peuvent en venir à voir leurs dons comme l’indicationd’une mission pour un plusgrand projet » (p 211). Lisa Miller poursuit ici sa recherche et sa réflexion à propos de la spiritualité dans l’enfance. Les forces spirituelles acquises dans l’enfance deviennent des outils avec lesquels les jeunes s’engagent spirituellement dans leur adolescence. « La soif de transcendance, la quête de sens et de but, le sens impérieux de ce qui est mauvais ou hypocrite en contraste avec qui ou quoi estvraiment bon, voici le travail del’individuation spirituelle.» (p 211). Pour ce processus, l’adolescent a besoin de l’aide de sa famille pour trouver un langage correspondant à l’individuation spirituelle. Juste comme pour les autres langages, celui-ci se construit dans l’enfance, mais l’opportunité de croissance se poursuit à l’âge adulte (p 220). Il est essentiel de soutenir cet apprentissage dans l’adolescence.
En regard du bouleversement physiologique qui intervient à cet âge, Lisa Miller met en évidence la croissance d’un équipement biologique favorable à la spiritualité. « Il y a une poussée de 50% dans l’expression génétique de la spiritualité, un déblocage des gènes qui contribuent au potentiel hérité pour la spiritualité » (p 212). « Un désir accru pour la sensation et le frisson monte en flèche pendant qu’une recherche profonde de sens et de but revêt une intensité jusque là jamais atteinte ». « Le processus de l’éveil spirituel est déclenché par la puberté, littéralement enflammé dans le cerveau par la même poussée d’hormones que celle qui déclenche la croissance spirituelle » (p 112).
La recherche met en évidence un problème majeur d’intégration chez les adolescents. Les jeunes ont souvent des problèmes lorsqu’ils ressentent une tension entre leur pensée intelligente et leurs pulsions. Cela peut être imputé à une « déconnection entre le cerveau frontal et le cerveau arrière » entrainant un manque de dialogue intérieur. « Quand la tête et le cœur sont connectés, il y une ressource – une voix intérieure – qui aide à répondre aux questions et qui peut activement aider l’adolescent à résister à la tentation. L’état de la situation qui se dégage de la rechercher est clair. La connectivité front-arrière dans le cerveau est essentielle pour aider les jeunes à gérer leurs expériences et leurs sentiments, à moduler leurs impulsions et à prendre de bonnes décisions qui soient informées par leur tête et par leur cœur. La spiritualité enrichit ce processus. La spiritualité n’est pas seulement utile aux adolescents, mais nous savons que le jeune est en fait préparé pour avoir une poussée de recherche spirituelle. C’est la conversation la plus importante pour le cerveau de l’adolescent et une fois que cette connection se myélinise, elle est largement assurée » (p 218).
A partir des recherches actuelles, Lisa Miller estime que « la spiritualité est le facteur de protection le plus robuste contre les trois grands dangers de l’adolescence : la dépression, la drogue et la prise derisque ». « Dans tout le champ de l’expérience humaine, il n’y a pas un seul facteur qui protégera votre adolescent autant qu’un sens personnel de la spiritualité » (p 209).
Socialisation
Le cerveau se branche et se construit en fonction des expériences du jeune. Quelle offre correspondante l’environnement propose-t-il aux jeunes ? Encourage t-il la vie intérieure ? « Le réflexion consciente, l’introspection, et l’expérience intérieure participent à la formation du cerveau du jeune » (p 219). La question du développement spirituel de l’adolescent n’est pas seulement une question individuelle. C’est un problème social. « Comme le jeune teste la vie intérieure en fonction de la théorie, de la culture et de l’opinion, il a bien plus de chance de succès avec le soutien des parents, des éducateurs et de la communauté.
Or, dans le contexte actuel des Etats-Unis, Lisa Miller observe des manques dans la culture américaine. Il semble que le nombre de jeunes soutenus dans la tâche d’individuation spirituelle soit relativement bas » (p 221). Une recherche a montré que beaucoup de jeunes habitant dans des banlieues aisées, et donc bien pourvus matériellement, se trouvaient dans un état de vide spirituel. Cette situation pouvait être imputée à une culture familiale : père peu présent, mère perfectionniste, recherche des jeunes orientée vers un succès matériel et superficiel et une apparence physique. « Elever un enfant dans une ambition crue et extérieure, sans amour inconditionnelne mène d’aucunemanière à la réussite » (p 225). Tout cela induit « dépression,anxiété et consommation de drogue ». « La recherche confirme l’idée que l’usage de drogue est un tentative égarée pour rejoindre une transcendance » (p 227). « Lorsqu’ils manquent de ressources spirituelles, les jeunes recherchent une expérience de transcendance là où ils imaginent pouvoir la trouver, ce qui entraine une conduite automobile insouciante, des relations sexuelles sans protection ou un usage de drogues » (p 226). Lisa Miller rappelle le rôle essentiel des parents pour soutenir la vie spirituelle de leurs adolescents : « les aider à prendre l’habitude d’une forte vie intérieure, une pratique qui rend explicite leur spiritualité, et un travail continu pour poser et comprendre les grandes questions spirituelles » (p 220).
Ce regard sur l’adolescence s’inscrit dans la découverte par Lisa Miller du rôle majeur de la spiritualité dans une vie humaine accomplie telle qu’on en voit la manifestation dans le cerveau humain, un « cerveau éveillé » (awakened brain), selon le titre de son dernier livre (2). « Chacun de nous est doté d’une capacité naturelle de percevoir une réalité plus grande et de se connecter consciemment à la force de vie qui se meut à l’intérieur de nous, à travers nous et autour de nous. Notre cerveau a une capacité naturelle pour accueillir une conscience spirituelle. Quand nous accueillons cette conscience, nous nous sentons davantage en plénitude et à l’aise dans le monde. Nous entrons en relation et prenons des décisions à partir d’une vision plus large ». Lisa Miller énonce des expériences qui évoquent la spiritualité : « un moment de connexion profonde avec un autre être et dans la nature, un sentiment d’émerveillement, de respect, de transcendance, une expérience de synchronicité, un moment où vous vous êtes senti inspiré ou sauvé par quelque chose de plus grand que vous ». Lisa Miller a été conduite dans cette recherche pour comprendre la résilience des êtres humains et les y aider. Elle a découvert ainsi combien la spiritualité était une composante vitale de la guérison. En succédant à une enfance disposée spirituellement, l’adolescence est une période décisive de transition vers l’âge adulte. Voilà qui appelle une compréhension et une attention active.
J H
Lisa Miller. The spiritual child. The new science on parenting for health and lifelong thriving. Saint Martin Presse, 2015. Présentation : éducation et spiritualité : https://vivreetesperer.com/education-et-spiritualite/