Vivre et espérer, c’est un blog qui se fonde sur un certain état d’esprit tel qu’il a été exprimé au point de départ en septembre 2011 dans un manifeste exprimant les intentions de cette initiative (1). Nous en rappelons quelques extraits.
« Vivre et espérer, c’est une vie en mouvement. Nous en ressentons les bienfaits. Lorsque la confiance est là, le courant passe. Parce qu’il y a un horizon, les impasses ne sont pas définitives. Le flux de la vie passe sans appréhension. La créativité s’exprime en terme de projet. Dans l’espérance, on ne regarde pas en arrière, mais en avant. Les impasses ne sont pas définitives. Il y a toujours un recommencement…..
Si, dans le passé, pour certains, la religion a pu apparaître comme une source d’enfermement et de peur, nous sommes là en présence d’une perversion du message divin. La spiritualité a pu être définie comme « une conscience relationnelle ». Notre vie dépend de la qualité des relations dans laquelle elle s’inscrit. Nous partageons ici notre conviction que selon une foi chrétienne bien entendue, Dieu est lui-même un Dieu de bonté, un Dieu relationnel, communion d’amour entre les personnes divines, qui vient à notre rencontre. Ce Dieu créateur et sauveur est puissance de vie…..
Ce blog veut donc être un espace pour tous ceux qui désirent y partager une tonalité positive. Cette tonalité positive a une influence bénéfique sur nos comportements personnels ou collectifs. Elle peut prendre des formes diverses : observations, narrations, poèmes, études, enquêtes, interviews, expressions artistiques…..
Ensemble, vivre et espérer. Il y a dans cette expression une intensité de vie. L’Esprit nous conduira…. Ce blog appelle à un partage convivial et à la participation. C’est un lieu de rencontre ».
En quelques années et sans qu’il y ait de soutien affiché par des médias plus puissants, l’audience de ce blog a grandi dans la discrétion. Nous voulons partager cette bonne nouvelle avec tous ceux qui fréquentent ce blog parce que c’est une incitation à prendre conscience de ce que nous sommes ensemble et ainsi d’entrer dans une dynamique plus participative et plus interactive. Voici donc quelques données sur la fréquentation du blog à partir de « Google analytics ».
En croissance
Tout d’abord, jusqu’ici, d’année en année, il y a bien une croissance de l’audience, lente, mais réelle.
Sur 30 jours au printemps 2013 (29 mars-28 avril), on compte 592 sessions et 489 utilisateurs avec 944 pages lues.
Sur 30 jours du printemps 2014 (2 avril-2 mai), on compte 833 sessions et 724 utilisateurs avec 1477 pages vues.
Sur 30 jours au printemps 2015 (20 mai-19 juin), on compte 1135 sessions et 1011 utilisateurs avec 1595 pages vues.
En deux ans, il y a donc eu une évolution progressive vers un doublement des utilisateurs. Quelques sondages complémentaires marquent des oscillations, mais la tendance est partagée.
Un lieu commun
Beaucoup de visites sont éphémères, une reprise de contact sans lendemain. Par contre, à partir du pourcentage de « returning visitors » qui sont déjà venus sur le blog et qui y reviennent, on peut supposer qu’il y a là un groupe de personnes qui entretiennent une relation avec le blog. Au printemps de 2015, le pourcentage est de 13,7%. A partir de là, on peut émettre l’hypothèse qu’il existe une centaine d’amis qui connaissent le blog et y reviennent de temps en temps après l’avoir découvert, soit par d’autres amis, soit directement par des moteurs de recherche qui indexent les articles. Le blog est bien référencé sur Google recherche avancée.
Diversification géographique.
Les données issues de Google analytics nous permettent également de connaître la répartition géographique des visiteurs.
Ainsi, au printemps 2015 (20 mai-19 juin), les sessions se répartissent ainsi en fonction des pays :
Et s’y ajoutent la Tunisie (14), l’Allemagne (13), l’Algérie (11), la Grande-Bretagne (10), la Cote d’Ivoire (9)..….
On constate que les sessions ayant la France pour origine ne représentent que la moitié de l’ensemble (50,5%) et qu’un pourcentage important des sessions provient de pays francophones autres que la France. On constate par ailleurs que le pourcentage des visites ayant la France pour origine était beaucoup plus élevé dans les débuts du blog. Au printemps 2013, ce pourcentage s’élève à 72,5%, près des ¾ par rapport à la moitié en 2015. C’est une constatation intéressante, car cela signifie que, petit à petit, l’audience se diversifie et s’étend au delà des limites initiales. On apprécie l’osmose de la diffusion comme une vertu d’internet. La graine pousse naturellement.
En partageant ces données, nous permettons à chacun d’accéder à une conscience partagée de l’œuvre en cours . Chers amis, ensemble nous pouvons développer une dynamique plus participative. Dès le départ, c’est bien l’intention du blog : « Ce blog appelle à un partage convivial et à la participation. C’est un lieu de rencontre ».
Une culture de l’amour, de l’accueil de l’autre, d’acceptation de la différence.
Jean Vanier (1), le fondateur de « l’Arche » (2), un ensemble de communautés qui accueillent des personnes handicapées mentales dans des lieux de vie partagée, a reçu le prix de la fondationTempleton (3), une organisation qui œuvre pour le développement spirituel dans la reconnaissance conjuguée de l’apport des sciences et des religions. A cette occasion, dans une interview en vidéo (4) ; « Jean Vanier parle sur les grandesquestions » et il nous communique sa vision d’une société plus humaine où chacun est reconnu, respecté, aimé, et où l’on peut trouver dans une petite voix intérieure l’inspiration pour œuvrer en ce sens. « La vision de Dieu, c’est que nous nous aimions les uns les autres, que nous nous respections les uns et les autre, qu’on voit chez l’autre, différent, le trésor de son être ». Cette interview ouvre notre cœur et notre regard. Ces quelques notations recueillies lors de son audition pourront contribuer à baliser notre réflexion et notre méditation.
Devenir pleinement humain
Etre pleinement humain, c’est reconnaître notre condition humaine dans ses limitations : « Nous sommes des êtres qui n’existaient pas, il y a quelques années et nous n’existerons pas, de la même façon, dans quelques années. Devenir pleinement humain, c’est accepter la réalité : je suis né un tout petit enfant. Je vais mourir, pauvre. Nous sommes tous des êtresvulnérables »
Mais l’être humain est aussi porteur d’un grand potentiel, car il est doté à la fois d’une tête et d’un cœur. « La tête, qui a besoin de savoir, de connaître, de rechercher, de chercher. C’est une intelligence extraordinaire pour faire des choses et prendre notre place. Et aussi lecœur, une capacité d’apprécier l’autre, différent ». Face à un monde marqué par les rivalités, « la question est de découvrir ce qui est le plus intime dans l’être humain, c’est à dire le cœur, la capacité d’aimer, la capacité de voir dans l’autre, différent, ce qui est bon : « Tu es beau. Tu as des choses à donner ».
« Il y a besoin d’une unité entre la tête et le cœur « pour que j’utilise mon intelligence non pas pour avoir plus de pouvoir, mais pour faire de belles choses, pour aller vers un monde où il y a plus de paix, plus d’accueil des gens, plus d’amour »
Dans le cœur de l’homme, il y a le désir constant de l’infini ». On cherche à avoir plus d’argent, plus de pouvoir, mais aussi « à découvrir que dans l’approche de l’infini, il y a une recherche de Dieu ».
Quel est le rêve de Dieu pour l’humanité ?
« Le rêve de Dieu pour l’humanité, c’est l’unité »
Mais d’où venons-nous ? Il fut un temps où il y a eu l’esclavage, l’horreur de l’esclavage »…il fut un temps où on parlait des gens d’Afrique où des premières nations du Canada comme des sauvages. Heureusement aujourd’hui, on les reconnaît comme des êtres humains et on considère leurs traditions comme des traditions importantes, profondément humaines…De la même façon, les personnes avec un handicap étaient longtemps considérées comme une honte pour les familles et même comme une punition de Dieu pour des péchés ou des méfaits des ancêtres… On est en train de découvrir que chaque personne (quelque soit son statut) est vraiment une personne »
Nous avons vécu une prise de conscience : « Avec la fin de la guerre 39-45, on a découvert Auschwitz. On a découvert aussi l’horreur de la bombe atomique. On peut connaître le suicide. Il faut qu’il y ait un changement »
Jean Vanier nous parle de la vision de Dieu : « La vision de Dieu, c’est une évolution progressive de l’humanité. C’est que nous nous aimions les uns les autres, que nous nous respections les uns les autres, qu’on voit chez l’autre différent le trésor de son être. Chaque personne est importante… Alors, c’est là la vision de Dieu. C’est que, petit à petit, dans la terrible lutte entre l’injustice et la justice, que progressivement de plus en plus de personnes prennent conscience que notre Dieu est le Dieu de la paix, le Dieu de la communion et le Dieu de l’unité. La vision de Dieu est que je change, que nous changions, pour que nous devenions plus juste et plus humain ».
Une expérience personnelle et collective : la rencontre avec les personnes ayant un handicap mental
Jean Vanier nous parle de l’expérience personnelle qu’il a vécu et qui a été le point de départ du développement des communautés de l’Arche.
« Je vais vous parler un petit peu de mon expérience. J’étais officier dans la marine. J’ai quitté la marine pour suivre Jésus. J’ai fait des études. Et, en 1964, j’ai découvert les personnes ayant une déficience intellectuelle. Je peux dire que je ne pouvais pas imaginer ce que j’ai vu, combien ces hommes et ces femmes sont humiliés, mis dans de grandes institutions, enfermés, mis de côté. Les parents ont honte d’avoir un enfant comme cela. Ils sont perçus comme débiles, idiots et, à l’école, on se moque d’eux ».
Un jour, Jean Vanier a été confronté personnellement à cette situation. « J’ai découvert des hommes dans une institution très violente et très fermée. Je sentais que je ne pouvais pas faire quelque chose dans cette institution, mais comme je voulais être disciple de Jésus, j’avais envie de faire quelque chose. Et la seule chose que j’ai fait, c’est de commencer à vivre ensemble avec Raphaël qui avait eu une méningite, qui était fragile, avec Philippe qui avait eu une encéphalite, qui parlait beaucoup. Ils n’avaient pas de famille. Et je ne pouvais pas imaginer qu’ils restent en institution toute leur vie. C’était donc pour moi évident : on allait vivre ensemble.
Et c’était extraordinaire parce qu’on s’amusait. Les personnes qui ont un handicap mental ne sont pas des gens qui vont parler d’économie, de philosophie, de politique. Ce qu’ils ont envie, c’est de rigoler, d’avoir de la joie, de vivre. Donc, il y a un langage : le langage de l’affectivité, le langage de la joie, le langage de la célébration. Et, parce qu’évidemment, ces hommes ont changé, ils ont découvert qui ils étaient.
A partir de là, un processus a commencé et s’est poursuivi dans la communauté de l’Arche. L’Arche a grandi et aujourd’hui on compte 147 communautés à travers le monde dans des pays aussi différents que le Bangladesh, le Japon, Haïti. Il y a là un même esprit. « L’amour, ce n’est pas faire des choses pour des gens, c’est révéler à chacun : « Tu as une valeur, tu as les dons que tu as, tu as les difficultés que tu as, et derrière tout cela, il y a toi ».
Jean Vanier nous rapporte comment une transformation des mentalités s’est opérée à l’Arche, non seulement chez les aidés, mais chez les aidants. « Au commencement de l’Arche, dans les années 60, les jeunes voulaient un changement dans les universités. Il y avait de la turbulence. Les jeunes ne voulaient pas être coincés par l’autorité, ils voulaient vivre. Alors beaucoup de jeunes sont venus. Mais ils venaient avec la culture (dominante), une culture du succès, du pouvoir. Ils venaient pour faire le bien aux personnes avec un handicap. Mais, ce qui est étonnant, ce sont les personnes avec un handicap qui ont touché le cœur de ces jeunes assistants et assistantes, elles dont le cœur du cœur est leur capacité, leur beauté dans la relation et dans l’amour… Au lieu de vouloir être dans une culture du succès, une culture du pouvoir, ils ont découvert qu’il y avait une autre culture qui est la culture de l’amour, de l’accueil de l’autre, différent. Accepter la différence, accepter que l’autre, avec ses fragilités, avec ses capacités aussi, est une personne. Ce sont les personnes avec un handicap qui changeaient ces jeunes assistants et les rendaient plus humains. Donc, il y a quelque chose de très beau que nous avons découvert : ces jeunes gens, merveilleux en générosité, pouvaient devenir des hommes et des femmes exceptionnels capables d’aimer et de mettre leur intelligence au service de l’autre ».
La petite voix intérieure
« Si la grande question humaine est celle de la liberté, cela nous amène à parler de la petite voix intérieure. Il y a un document de l’Eglise catholique, au Concile Vatican II, qui définit la conscience personnelle. La conscience personnelle, c’est ce qui est le plus important. C’est ce qui donne sa dignité à l’être humain. La conscience personnelle est le sanctuaire sacré où chaque être humain entend la voix de Dieu qui l’oriente vers ce qui est juste, vrai et bon et qui le détourne de la haine et de l’injustice.
Le Mahatma Gandhi a beaucoup parlé de cette petite voix intérieure. Comme beaucoup d’autres hommes, il s’est opposé à la tyrannie de la normalité parce qu’ils voulaient faire ce qui est juste, ce qui est vrai, ce qui est aimant. La petite voix intérieure est comme une attraction vers la justice, comme une fleur qui est attirée vers la lumière, vers le soleil. La petite voix intérieure, qui est le cœur du cœur de l’être humain, c’est la capacité de lutter pour la justice, pour la vérité, pas seulement de lutter, mais de constamment chercher ce qui est vrai, ce qui est juste, pour que nous soyons des hommes et des femmes de paix. Gandhi, Martin Luther King et Mandela, et de grands hommes comme ceux-là, sont tous des hommes qui ont cru qu’ils étaient des êtres uniques et qu’ils étaient libres, libres de ne pas faire comme tout le monde, de ne pas chercher à être acclamés, mais libres comme un être humain ».
« Cette petite voix intérieure, qui est le plus profond de l’être humain, doit être cultivée ». Cette petite voix me permet « d’être libre pour suivre ma conscience, pour œuvrer pour la justice, l’amour et la vérité dans un monde où il y a tellement d’injustice et tellementde peur ».
(3) Par ses prix annuels, la fondation Templeton a mis en valeur des personnalités oeuvrant pour le développement spirituel : http://www.templetonprize.org
Lorsqu’on a vécu enfant dans un environnement contraint, il peut nous arriver d’intérioriser ultérieurement ces contraintes. La norme reçue se poursuit dans un idéal volontariste. Les conflits engendrés par des impositions excessives, s’ils sont eux-mêmes brimés, peuvent aussi se retourner en auto-agressivité. Et celle-ci engendre une recherche de modèle pour éviter les tensions intérieures et échapper à la culpabilisation. Ainsi, pour certains d’entre nous, nous avons, plus ou moins, des difficultés à nous reconnaître et à nous accepter tel que nous sommes. Si le contexte religieux suscite une culpabilisation, il en résulte un véritable enfermement. Cependant, la psychologie peut nous aider à percevoir l’étendue de nos blocages. Et, par exemple, la non acceptation de soi, peut se traduire dans la méconnaissance du corps. Elle peut aussi engendrer une peur de nos vulnérabilités comme de tout ce qui échappe à notre contrôle puisqu’il y quelque chose en nous qui nous inquiète.
Cette attitude ne facilite pas non plus une relation ouverte et détendue avec les autres. On manque de liberté. Mais, c’est aussi par la relation que la délivrance peut venir. Bien souvent, on voit des êtres se transformer parce qu’ils se sentent aimés. Ils découvrent le bonheur. Ils abandonnent leurs protections et leurs défenses. Quelle image avons-nous de Dieu ? L’enseignement de Jésus manifeste l’amour que Dieu a pour nous. Et cet amour est opérant. C’est ce que Luc-Olivier Bosset nous fait admirablement découvrir dans cettevidéo : « Une vulnérabilité enveloppée d’amour » (1). En lavant les pieds de ses disciples, quelques heures avant son arrestation et sa passion, Jésus manifeste un amour pour ces hommes tels qu’ils sont, et pour nous aussi… Cette méditation touche le cœur et peut se réécouter à plusieurs reprises. En accompagnement, nous proposons ces quelques notes issues de l’exposé. « Le dernier mot sur la vulnérabilité est donné par l’amour de Jésus qui lave tout, qui soigne tout, qui guérit tout ».
J H
Le lavement des pieds : un geste d’une profonde douceur.
« Il fut un temps où lorsqu’on découvrait qu’un enfant était gaucher, au lieu de lui permettre d’être ce qu’il était, on le forçait à entrer dans un moule, même si cela n’était pas dans sa nature. Il fallait que cet enfant apprenne à écrire avec la main droite, car c’était la normalité.
Dans l’Evangile, à un moment donné (Jean 13), on nous raconte que Jésus lave les pieds de ses disciples. Quand il accomplit ce geste, Jésus sait pertinemment que ses disciples ne sont pas des superhéros. Dans les heures qui vont suivre, quand la tension avec les autorités politiques et religieuses va être à son comble, Jésus sait très bien que ses disciples vont se sentir vulnérables, qu’ils vont l’abandonner. C’est pourquoi, sentant toute cette fragilité, le Christ aurait pu profiter des dernières heures qu’il passait avec eux pour les faire entrer, ces gens un peu gauches, pour les faire entrer dans le moule du superdisciple parfait, invulnérable, solide et vaillant.
Or, au lieu de cela, il accomplit un geste d’une profonde douceur. Il leur lave les pieds. Il prend le temps de les toucher à un endroit de leur corps qui est exposé, qui est vulnérable, le pied qui est souvent sali, blessé, meurtri par les cailloux de la route. Ce faisant, c’est comme si Jésus leur disait : Et bien, cette vulnérabilité qui te traverse, ne passe pas ton temps à vouloir la nier, la bannir, l’arracher comme si c’était une mauvaise herbe, mais apprend plutôt à l’aimer, à l’envelopper d’amour. Ne te rêve pas comme une personnalité sans talon d’Achille, comme un super héros, mais avance plutôt dans l’existence en vivant tout ce que tu es, même ces parties vulnérables. Ces parties vulnérables peut-être te font souffrir, car elles sont exposées, mais, en même temps, ce sont des points de contact qui te mettent en relation avec le monde qui t’entoure. Regarde, au travers de tes failles, parfois la vie peut te rejoindre, te nourrir et te porter.
Alors, accepte ta vulnérabilité, en sachant que parfois, au travers d’elle, jaillit mon amour. Car le dernier mot sur ta vulnérabilité ce ne sera pas la condamnation, la moquerie ou l’humiliation des autres, mais ce dernier mot sur ta vulnérabilité sera donné par mon amour qui lave tout, qui soigne tout, qui guérit tout. Vois, si je me suis mis à genoux devant toi, dit Jésus, c’est pour que tu puisses te relever et que tu puisses, chaque jour, choisir la vie.
Un mouvement de libération qui se poursuit et s’universalise.
Il y a cinquante ans, à Selma, une petite ville de l’Alabama, animés par la vision de Martin Luther King, des afro-américains s’engageaient dans des luttes pour les droits civiques. Le 7 mars 1965, quelques six cent manifestants qui défilaient pacifiquement, étaient pris à partie par les forces de l’ordre dans une brutale répression policière. Pourtant ces marches non violentes se sont poursuivies. Deux semaines plus tard, plusieurs milliers de personnes emmenées par le pasteur Martin Luther King quittaient Selma pour rejoindre la capitale de l’Alabama, Montgomery, à prés de 90 kilomètres. L’opinion publique était touchée par ce mouvement pacifique. Et la victoire était remportée au plus haut niveau politique. Désormais les afro-américains pourraient voter sans entraves. La ségrégation allait également disparaître. Aujourd’hui, si les inégalités sociales et économiques demeurent très prégnantes et si le racisme n’a pas disparu, une nouvelle donne est intervenue. Les afro-américains ont une place dans la société, et, pour la première fois dans l’histoire, le président des Etats-Unis, Barack Obama, participe à cette culture. Aujourd’hui, cinquante ans après les évènements de Selma, c’est le temps de la commémoration et, pourrait-on dire plutôt, un moment de célébration. Une cinéaste vient de réaliser un film à ce sujet. Et, le 7 mars 2015, le président des Etats-Unis, Barack Obama, accompagnée de son épouse, Michèle, et de ses deux enfants, s’est rendu à Selma et y a prononcé un discours dont l’inspiration a été reconnue bien au delà de son milieu politique.
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En entendant cette parole, en lisant le texte de ce discours (1), nous ressentons une émotion, nous percevons un grand souffle, nous recevons une vision. Barack Obama évoque le courage et la foi de tous ceux qui ont participé à cette première marche et ont été confrontés, de plein fouet, à la violence policière. Un cantique les accompagnait : « Quelques soit l’épreuve, Dieu prendra soin de vous » (What may be test, God will take care of you »). Et puis, à partir de là, il met en évidence la signification de ce combat en inscrivant cette lutte pour l’égalité et la justice dans l’histoire américaine, et, au delà, dans le monde d’aujourd’hui. « Combien ces hommes et ces femmes ont fait preuve d’une grande foi. Foi en Dieu, mais aussi foi en l’Amérique… Ils ont prouvé qu’un changement non violent est possible, que l’amour et l’espérance peuvent vaincre la haine… ». Ils ont lutté pour affirmer la vraie signification de l’Amérique : « L’idée d’une Amérique juste,d’une Amérique équitable, d’une Amérique inclusive, d’une Amérique généreuse a finalement triomphé… ». C’est la victoire de la solidarité. « Le mot le plus puissant dans notre démocratie, c’est le mot « nous » (« we »). « We shall overcome.. .Yes, we can … ». ( « Nous l’emporterons.. Oui, nous pouvons…). Il y a là un élan qui traverse les frontières. Dans sa vision d’une Amérique inclusive et généreuse, Barack Obama salue les diverses immigrations de tous ceux qui sont venus aux Etats-Unis parce qu’ils cherchaient la liberté politique ou la possibilité de sortir de la misère pour gagner une vie décente. Il égrène les mouvements qui ont permis aux minorités de conquérir le respect et de voir leurs droits reconnus. Et, au delà encore, Barack Obama proclame combien cet esprit inspire les luttes pour la démocratie qui se déroulent dans le monde entier. C’est un discours qui manifeste dynamisme et espérance. Ainsi reprend-il une parole du prophète Esaïe : « Ceux qui espèrent dans le Seigneur renouvellent leur force… Ils marchent et ne fatiguent point » ( Esaïe 40.31).
La figure de Martin Luther King inspire ce grand mouvement pour la justice et les droits civique. une jeune réalisatrice américaine, Ava DuVernay vient de réaliser un film sur cette grande personnalité en situant son action et sa présence dans le contexte des évènements de Selma. Tel que nous le décrit Jean-Luc Gadreau sur son blog (2), ce film rend bien compte de la dimension épique et charismatique de cette présence et de cet événement et de la puissante émotion qui s’y manifeste.
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Dans son discours, Barack Obama inscrit ce mouvement dans le courant démocratique jalonné par de grandes personnalités comme Abraham Lincoln et F D Roosevelt. Cette pensée généreuse, à laquelle nous avons personnellement goûté et qui été pour nous un point de repère, associe une spiritualité d’inspiration biblique à l’action politique. Hélas, il y a aussi dans l’histoire américaine d’autres moments ou conservatisme et impérialisme vont de pair avec l’influence exercée par de groupes religieux fondamentalistes. Dans son discours, Barack Obama exprime une dynamique de justice dans un processus de libération qui prend toute sa dimension dans une perspective universaliste. Dans un monde tourmenté, il y a là comme un rayon de lumière d’autant plus appréciable qu’il se manifeste dans une des plus grandes nations du monde. Ce discours peut s’appuyer sur la victoire remportée Martin Luther King dans sa lutte pour les droits civiques (3). Et, si son action peut être contestée sur certains points, nous percevons en Barack Obama (4) un homme de bonne volonté, un dirigeant intelligent et responsable qui contribue à rendre ce monde un peu moins dangereux. La vision positive qui s’exprime dans ce discours, vient à l’appui d’une théologie de l’espérance (5).
Dans un monde où les replis identitaires se manifestent, où des extrémismes religieux menacent la paix et débouchent sur la violence et le terrorisme, il est bon d’entendre qu’une spiritualité chrétienne peut inspirer une action politique qui se manifeste dans un processus de libération et la promotion de la justice et de la liberté. « Sans vision, le peuple meurt ». Cette parole biblique (Proverbes 29.18) rejoint notre expérience humaine. Nous avons besoin d’entrevoir un chemin. Nous avons besoin de motivation et de confiance. Puissent des chrétiens témoigner d’un Evangile libérateur ! Puissent-ils, en regard du désarroi et de ce qu’il engendre, témoigner d’une espérance, source de confiance et réponse à la recherche de sens !
(5) Dans les années 60, le théologien Jürgen Moltmann publie son premier livre : la théologie de l’espérance. Dans sa version anglophone : Theology of hope, ce livre exerce une grande influence jusque à être présenté en première page du New York Times. Une présentation de la vie et de la pensée de Moltmann sur le blog : « l’Esprit qui donne la vie » : « une théologie pour notre temps » : http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=695
En relisant le cahier dans lequel Odile Hassenforder écrivait ses réflexions et ses méditations, on trouve un ensemble de trois textes au sujet de la ressemblance à Jésus, à Christ, écrits en début novembre 2006. Le premier d’entre eux a été publié dans un chapitre du livre : « Sa présence dans ma vie » (1) sous le titre : « Accueillir l’œuvrede Christ en nous » (p 121) : « Jésus n’est pas extérieur à nous comme un modèle à suivre, mais il demeure en nous. C’est l’œuvre de Dieu dans un mouvement de vie ». Nous poursuivons ici cette réflexion à travers des extraits des deux textes suivants, inédits.
1 Il s’agit de se laisser transformer.
Accueil de la bonté de Dieu : Parce que je la reçois, je me sens habitée. Alors, je peux et désire en vivre davantage.
Romains 12. 2 A cause de la bonté que Dieu vous a témoigné,
« Ne suivez pas les coutumes du monde où vous vivez
Mais,
laissez Dieu vous transformer
en vous donnant une intelligence nouvelle
Ainsi, vous pourrez savoir :
ce qu’il veut
ce qui est bon
ce qui lui plait
ce qui est parfait »
Offrir sa vie : consacrer son être tout entier : que notre corps, nos forces, nos facultés soient à sa disposition pour le renouvellement de notre mentalité.
Adopter une attitude intérieure différente. Donner à nos pensées une nouvelle orientation
Inspiration de nos pensées renouvelée. Coeur transformé. Attitude mentale et spirituelle changée.
Ephésiens 4.23 :
« Comprenez les choses
d’une façon nouvelle
selon l’Esprit de Dieu
Devenez une personne nouvelle
créée comme Dieu veut.
La vérité la rend juste et sainte ».
C’est à dire :
Ne mentez plus : dire la vérité à son prochain
Ne commettez plus de péché : votre colère cesse avant la nuit
Ne plus voler : travailler honnêtement
Pas de paroles mauvaises : paroles utiles qui aident les autres, qui font du bien
Ne pas garder de rancunes
Ne pas s’énerver ; pas de cris, d’insultes…
Cherchez les mots qui aident et encouragent
Que chaque parole contribue au progrès spirituel.
Dite à propos, cette parole sera le moyen par lequel
Dieu bénira celui qui vient, entend.
Faites disparaître toute mauvaise humeur : aigreurs, rancune, esprit de revendication, explosion de colère, raillerie, paroles blessantes.
Soyez aimables
Compréhensifs les uns pour les autres
Aidez vous les uns les autres
Toujours prêts à pardonner
Marcher dans l’amour de Christ.
2 Recevoir une force de vie
Jésus n’a pas apporté un enseignement extérieur.
Ses paroles sont force de vie.
pénètrent, transforment le cœur
Provoquent de l’enthousiasme parce qu’elles éveillent un désir profond
Alors, il s’agit de s’ouvrir à la force de vie, de résurrection-renouveau en Christ.
Touché au fond du cœur, c’est dans la joie et l’enthousiasme
que nous désirons changer
devenir++
en sachant que c’est possible
que l’Esprit agit en nous
Il ne s’agit plus d’observer une loi
mais de s’ouvrir à l’Esprit de Jésus
de se laisser conduire par Lui
en s’engageant dans la voie de l’amour.
Cela dépasse nos forces morales
Alors devenons lumière : bonté, justice, vérité.
Une telle expérience suscite en nous la louange (Ephésiens 5.18-20)