Dans une brève vidéo de la série : « Pasteur du dimanche » (1), Ingrid Prat nous dit, avec les paroles du cœur, comment elle ressent et vit le psaume 139 (2). Dieu n’a pas sur nous un regard intrusif. « Dans la Bible, connaître c’est rencontrer. Ce psaume nous parle d’un Dieu qui connaît, qui entre en relation, qui partage une existence. Oui, Dieu nous connaît. Il veut nous accompagner, nous rencontrer pour de vrai….
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Ide a regardé cette vidéo et entendu ce commentaire. Et cela a éveillé en elle une mémoire joyeuse de tout ce qu’elle a reçu à travers ce psaume 139. Elle partage avec nous son expérience :
« Pour moi, la psaume 139 a été très, très important.
En 1981, j’ai suivi une retraite à la Roche d’or. J’étais à la chapelle et j’ai reçu cette parole intérieure : « Va et ne pèche plus. Et moi, je t’aime telle que tu es et je serai avec toi tous les jours de ta vie ». Je suis allé en parler avec le conseiller de la retraite et il m’a suggéré de méditer le psaume 139 dans la chapelle. J’ai reçu plusieurs éclairages : remettre de l’ordre dans ma vie, mais aussi la certitude que, même si j’étais handicapée, j’avais du prix aux yeux de Dieu. Je comptais pour lui et il avait besoin de moi.. Il m’avait accompagné depuis le début « en me tissant dans le ventre de ma mère » et je n’avais plus à me révolter contre mon handicap et la manière dont celui-ci avait été reçu dans ma famille.
Ce psaume a continué son œuvre. Quand je suis venu accompagner ma mère malade et âgée à partir de 2002, il y avait encore chez moi un peu de ressentiment vis-à-vis de mes parents. A cette époque, je suivais régulièrement des retraites et, à l’une d’elle, j’ai eu la conviction que je devais entièrement pardonner à mes parents. J’ai rencontré à nouveau le psaume 139 : « Si je dis : « Que l’obscurité m’engloutisse, qu’autour de moi, le jour se fasse nuit », pour toi, l’obscurité devient lumière et la nuit, claire comme le jour ; ténèbres et lumière, pour toi, c’est pareil » (traduction en français courant). En lisant et en relisant ces versets, mon amertume a complètement disparu.
Quelques années plus tard, à l’occasion d’une maladie, ce psaume m’a à nouveau parlé : « O Dieu, regarde jusqu’au fond de mon cœur et sache tout de moi. Mets moi à l’épreuve. Reconnais mes préoccupations profondes. Vois bien que je n’ai pas adoré de faux dieux et conduis moi sur le chemin qui a toujours été le tien ». J’avais subi un examen et on ne voulait pas me donner les résultats en mains propres. Je me suis douté que mon problème de santé était sérieux. C’était effectivement un cancer. A partir de là parole de ce verset, j’ai ressenti une protection et je me suis senti protégée et portée pendant toute la période critique jusqu’à la guérison complète.
En écoutant aujourd’hui ce psaume 139 et le commentaire d’Ingrid Prat en vidéo, la mémoire de tout ce que j’ai reçu à travers ce psaume est remontée. Ce psaume m’a rappelé que Dieu m’aimait et m’avait créée telle que je suis, handicapée, limitée, mais sous son aile protectrice. J’ai du prix à ses yeux. Ingrid Prat nous dit très justement que Dieu est toujours là, et qu’en nous connaissant, il partage notre existence et veut nous rencontrer pour de vrai. C’est bien ainsi qu’on choisit la vie… »
Sur ce blog : présentation d’une autre méditation vidéo de la chaine : Pasteur du dimanche : « Face à la détresse du monde » (« Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » par Nadine Heller) : https://vivreetesperer.com/?p=1643
Sur ce blog, voir aussi d’autres contributions de Ide :
Comment la toxicomanie est liée à l’isolement social et peut trouver remède dans un environnement positif.
Des études sociologiques ont montré combien la dégradation du tissu social engendrait des maux de tous ordres dans les populations concernées. Et, à l’inverse, tout ce qui relie a des effets positifs. Ce regard est confirmé par une étude récente sur la manière d’affronter la toxicomanie. Auteur d’un livre tout récemment publié : « Chasing theScream. The first and last daysof the war of drugs » (1), JohannHari (2) nous expose la recherche qui lui a permis de démonter les conceptions dominantes orientant la lutte contre ce fléau social et de proposer un éclairage nouveau : une approche environnementale (3).
Qu’est-ce qui pousse des gens à se polariser sur la drogue et à développer une dépendance jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus s’arrêter ? Comment pouvons aider ces gens à revenir avec nous ?
Aux Etats-Unis, dans les années 80, une explication de la toxicomanie s’est développée dans une perspective individualiste. Ainsi, s’appuyait-on sur une expérience en psychologie animale : « Mettez un rat seul dans une cage avec deux bouteilles d’eau. L’une est remplie seulement d’eau. L’autre contient de l’eau mélangée avec de l’héroïne ou de la cocaïne. Dans cette expérience, presque à chaque fois, le rat devient de plus en plus obsédé par l’eau mélangée avec de la drogue et en consomme de plus en plus jusqu’à ce qu’il en meure ».
Mais cette explication a complètement été remise en cause par une autre expérience mise en oeuvre par Bruce Alexander, professeur de psychologie à Vancouver. L’expérience précédente, a-t-il observé, se caractérise par la solitude du rat. Le rat est seul dans une cage et il n’a rien d’autre à faire qu’à s’adonner à la drogue. Qu’est ce qui arriverait si on procédait différemment ? Alors, le professeur Alexander a construit un parc pour des rats (« Rat park »). C’est une cage dans laquelle les rats ont à leur disposition des balles colorées, des tunnels, une bonne nourriture et plein d’amis. On y a placé les deux bouteilles : eau pure et eau droguée. Et bien, ces rats pouvant mener une bonne vie ne se sont pas précipité sur l’eau droguée. Pour la plupart, ils l’ont évitée. Aucun n’est mort comme ceux qui vivaient dans leur cage, seuls et malheureux.
« On peut en déduire que la dépendance est une adaptation. Ce n’est pas vous. C’est votre cage ». Le professeur Alexander avance que cette découverte « contredit à la fois la pensée de droite selon laquelle la toxicomanie est une faillite morale provoqué par un laxisme hédoniste et une pensée libérale selon laquelle cette dépendance à la drogue est une maladie se déroulant dans un cerveau chimiquement imprégné ». Et une autre expérience a confirmé sa thèse. Des rats drogués ayant séjourné seuls pendant des dizaines de jours dans la première cage, sont revenus progressivement à une vie normale dans le « parc des rats ».
Mais qu’en est-il dans la vie humaine ? Johann Hari a mené l’enquête. Il a mis en évidence que durant la guerre du Vietnam, un pourcentage important de soldats américains se droguait à l’héroïne. On se demandait ce qui allait arriver lorsqu’ils seraient de retour dans la vie civile. De fait, pour la plupart, ils ont repris une vie normale.
Autre exemple : les malades recevant à l’hôpital des médicaments comprenant de l’héroïne ne tombent pas dans une dépendance lorsqu’ils se retrouvent chez eux. Johann Harli évoque également l’exemple du Portugal qui, il y a quinze ans, a adopté une politique nouvelle en matière de lutte contre la drogue. Les dépenses ont été transférées de la répression à une action pour créer un environnement favorable en terme de logement et d’emploi. Cette politique a été évaluée positivement.
Ainsi, il y a des alternatives aux politiques traditionnelles. La réponse à la dépendance, c’est un milieu relationnel bienfaisant.
« Nous avons besoin d’aimer et d’être en relation » (« We need to connect and love »). Malheureusement, nous avons créé un environnement et une culture qui nous coupent de la connexion humaine ou qui offrent seulement une parodie de relation sur internet… La montée de la toxicomanie est un symptôme d’une maladie plus profonde qui réside dans la manière dont nous vivons ».
Johann Hari rapporte les propos de Bruce Alexander : « Pendant trop longtemps, nous avons parlé exclusivement en terme d’une sortie individuelle de la toxicomanie. Nous avons besoin d’envisager le processus en terme de guérison collective ». Cependant, « cette vérité ne nous remet pas seulement en question sur le plan politique. Elle ne nous oblige pas seulement à changer notre manière de penser. Elle nous appelle aussi à changer nos cœurs ».
Cette étude nous invite à envisager la lutte contre la toxicomanie d’une façon nouvelle depuis une action de terrain jusqu’aux politiques publiques. Cependant, beaucoup plus généralement et d’une façon presque emblématique, elle met en évidence l’influence de l’environnement humain sur les comportements. Cet environnement dépend lui-même de la qualité des relations qui l’induisent. Manifestement, il y a là une réalité qu’on peut observer à différents niveaux et sur différents registres. C’est dire notre responsabilité. C’est dire aussi combien nous avons besoin d’inspiration pour nous engager en ce sens (4).
Jean Hassenforder
(1) Hari (Johann). Chasing the scream. The first and last days of the war on drugs. Bloomsberry Publishing, 2015 Ce livre est présenté et mis en perspective sur : Wikipedia. The free encyclopedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Chasing_the_Scream
(2) Le parcours de Johann Hari a été aussi l’objet de critiques. On pourra consulter sa biographie dans : Wikipedia.The free encyclopedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Hari
(4) Bien entendu, les inégalités et la domination socioéconomique entravent le développement d’un environnement positif. Cependant, on observe aujourd’hui une montée des aspirations en quête d’un environnement relationnel et en demande de convivialité. Voir : « Emergences d’espaces conviviaux et aspirations contemporaines » : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/recherche-et-innovation/etudes/emergence-despaces-conviviaux-et-aspirations-contemporaines-troisieme-lieu-l-third-place-r-et-nouveaux-modes-de-vie On rejoint par là le message d’amour de l’Evangile et une vision de l’œuvre de l’Esprit. C’est la recherche d’une communauté telle que l’exprime très bien le théologien Jürgen Moltmann : « L’expérience de la communauté est expérience de la vie, car toute vie consiste en échanges mutuels de moyens de subsistances et d’énergie et en des relations de réciprocité. Il n’y a pas de vie sans relations de communauté qui lui soient propres. Une vie isolée et sans relations, c’est à dire individuelle au sens littéral du terme… est une réalité contradictoire en elle-même. Elle n’est pas viable et elle meurt. Une absence totale de relations représente la mort totale. C’est pourquoi la « communion de l’Esprit Saint » n’est qu’une autre expression pour désigner « l’Esprit qui donne la vie ». La vie naît de la communauté, et là où naissent des communautés qui rendent la vie possible et la promeuvent, là l’Esprit de Dieu est à l’œuvre… Instaurer la communauté et la communion est manifestement le but de l’Esprit de Dieu qui donne la vie dans le monde de la nature et dans celui des hommes. Tous les êtres créés existent non par eux-mêmes, mais en d’autres, et ont besoin, pour cette raison, les uns des autres, et ils trouvent leur consistance les uns dans les autres » (Moltmann (Jürgen). L’Esprit qui donne la vie. Seuil, 1999 (p 297-298) Ouverture à la pensée de Moltmann dans le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com/ Sur ce blog : « Vivre en harmonie » : https://vivreetesperer.com/?p=43
Transformation sociale et transformation personnelle vont de pair
Le grand mouvement international Avaaz (1) vient de lancer une campagne pour la promotion de principes éthiques : « Faisons preuve de gentillesse et de respect. Tendons vers la sagesse. Pratiquons la reconnaissance ». Cette initiative nous paraît témoigner d’une évolution prometteuse dans un changement de mentalités à l’échelle internationale. Transformation sociale et transformation personnelle vont de pair. Quel est le parcours du mouvement Avaaz ? Quels principes éthiques veut-il promouvoir ? Comment cette initiative s’inscrit-elle dans une transformation des mentalités où action sociale et spiritualité font alliance ?
Avaaz . Un mouvement citoyen en ligne.
« Avaaz – qui signifie « Voix » » dans plusieurs langues d’Asie, du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est – a été lancée en janvier 2007 avec une mission démocratique simple : « fédérer les citoyens de toutes les nations pour réduire l’écart entre le monde que nous avons et le monde voulu par le plus grand nombre et partout.
Avaaz offre à des milliers de personnes venues de tous les horizons la possibilité d’agir sur les questions internationales les plus urgentes, de la pauvreté à la crise du Moyen Orient et au changement climatique. Le modèle de mobilisation par internet permet à des milliers d’efforts individuels, aussi petits soient-ils, de se combiner rapidement pour devenir une puissante force collective. Active dans 14 langues, et animée par une équipe professionnelle présente sur cinq continents et des bénévoles partout dans le monde, Avaaz agit, en signant des pétitions, en finançant des encarts dans les médias, en envoyant des messages et des appels téléphoniques aux dirigeants, en organisant des manifestations et des évènements pour faire en sorte que l’opinion et les valeurs des citoyens du monde influent sur les décisions qui nous concernent tous ».
En quelques années, Avaaz est devenu un mouvement d’envergure mondiale (1). En effet aujourd’hui, il affiche une participation de 40 millions de membres. Cependant il faut préciser que le degré d’implication de ces membres varient beaucoup ; Beaucoup d’entre eux ont simplement signé une pétition lancée par Avaaz sur internet. Le site d’Avaaz nous permet de savoir quelles sont les pétitions qui ont eu le plus d’impact et quels ont été les temps forts du mouvement. Nous avons nous-même signé plusieurs de ces pétitions. On peut voir en ligne les participants qui affluent de nombreux pays. Les causes défendues sont nombreuses et diverses : du soutien apportée à la production indienne de médicaments génériques accessibles aux plus démunis jusqu’à la lutte contre les pesticides qui détruisent les abeilles en passant par la dénonciation des méfaits de Boko Haram.
Avaaz laisse libre ses membres des soutenir uniquement les causes avec lesquelles ils se sentent en affinité. « Chez Avaaz, nous reconnaissons que des gens de bonne foi seront souvent en désaccord sur des détails précis. Au lieu de s’échiner à obtenir le consensus, chacun d’entre nous décide de participer ou non à chacune des campagnes. Mais, sous chaque campagne d’Avaaz , se trouve un ensemble de valeurs, la conviction que nous sommes avant tout des êtres humains dotés de responsabilités envers chacun, envers les générations futures et la planète ». Cependant, le terme de « membre » employé pour désigner celui qui participe aux activités d’Avaaz, nous paraît quelque peu excessif. Le terme de sympathisant, associé ou partenaire pourrait être plus pertinent.
Mais Avaaz ne sollicite pas seulement ses membres pour développer des campagnes. Elle est également à leur écoute.
« Chaque année, Avaaz définit ses priorités générales à partir d’un sondage proposé à tous ses membres et les idées de campagne sont soumises par sondage et testées chaque semaine auprès de panels de 10000 membres choisis au hasard ». Avaaz suit ainsi le mouvement réformateur dans l’opinion mondiale. Ces campagnes sont mises en oeuvre à partir d’un travail avec des partenaires et des experts et d’une prise en compte de moments charnières entre crise et opportunité. « Dans la vie d’un enjeu ou d’une cause, il apparaît parfois un moment où une décision doit être prise et ou une mobilisation du public peut tout à coup faire bouger les choses »
Avaaz, par son origine, par ses dirigeants, par son organisation, témoigne du nouveau contexte international où une conscience mondiale est en train d’émerger. Certes des critiques peuvent être émises sur tel ou tel point, mais, dans l’ensemble, Avaaz a remporté des victoires dans la défense de causes positives et il apparaît, selon le journal « Guardian », comme le plus grand et le plus puissant mouvement citoyen mondial en ligne.
Promotion de principes de vie : comment être meilleur pour soi et pour les autres.
C’et pourquoi on peut accorder une attention toute particulière à une campagne qu’Avaaz vient d’entreprendre et qui vise à développer des comportement fondés sur une vision éthique et spirituelle (2). Cette campagne a pour but de favoriser une transformation personnelle. « Engagez-vous dans une aventure intérieure pour comprendre comment être meilleur pour soi et pour les autres. C’est une partie cruciale du changement qie nous souhaitonstous ». C’est dire que transformation sociale et transformation personnelle vont de pair.
Avaaz invite ses membres à vivre selon trois principes : gentillesse et respect, sagesse et reconnaissance. La formulation de ces principes est elle-même instructive et prometteuse.
Faire preuve de gentillesse et de respect.
Nous ferons preuve de gentillesse et de respect envers nous-même et les autres aussi souvent que possible : tout le monde livre au moins une bataille dont nous ne savons probablement rien.
Tendons vers la sagesse.
Nous ferons notre possible pour prendre les décisions justes en nous écoutant et en écoutant attentivement les autres. Nous chercherons l’équilibre entre notre raison, notre cœur et nos intuitions dans une harmonie qui sonne juste.
Pratiquons la reconnaissance
Nous prendrons régulièrement le temps de penser à toutes les personnes et choses pour lesquelles nous éprouvons de la reconnaissance, parce que cela met les choses en perspective, dissout la négativité et nous aide à nous concentrer sur ce qui compte vraiment.
Avaaz s’engage dans cette campagne avec détermination. « Notre communauté soutient avec une écrasante majorité ces trois grands principes qui peuvent nous aider à changer le monde. Rejoignez les milliers de membres qui ont pris cette résolution envers eux-mêmes et partagez votre expérience et l’histoire de votre aventure intérieure sur notre chat enligne ». Et, pour la suite, Avaaz ne manque pas d’ambition puisqu’elle se propose : « quand nous serons 500000 à avoir pris cet engagement, nous inviterons les dirigeants du monde entier à nous rejoindre ».
Et, dans un message aux membres d’Avaaz, Ricken Patel et toute l’équipe propose des suggestions pratiques. « A propos de la reconnaissance, si vous ne l’avez jamais fait, essayez de faire cet exercice : Fermez les yeux, respirez profondément et prenez trente secondes pour penser à ce pour quoi et pour qui vous vous sentez reconnaissant. Si vous faites cet exercice à deux ou à plusieurs, ce sera encore mieux. Vous pourrez alors partager ce que vous ressentez. Nous l’avons fait lors des réunions publiques de la Marche des citoyens pour le climat (et même pendant la Marche elle-même) et c’était vraiment extraordinaire ».
« Soyez le changement que vous voulez pour le monde »
Cette initiative d’Avaaz nous paraît s’inscrire dans un état d’esprit dont Gandhi a été un porte-parole emblématique lorsqu’il proclame : « Soyez le changement que vous voulez dans le monde » (3).
Dan les dernières décennies, à la suite des « groupes d’Oxford » fondé par le pasteur américain, Frank Buchman, le « Réarmement moral », à partir de 1938, a voulu s’opposer à la montée du nazisme, en développant un renouveau spirituel accessible à tous et fondé sur une pratique de l’écoute dans le silence (4). Dans l’après-guerre, ce mouvement a beaucoup travaillé en faveur de la résolution de conflits internationaux par la réconciliation et le pardon. Sa devise rejoint celle de Gandhi : « Changer soi-même pour que le monde change ». L’appellation : « Réarmement moral » a correspondu à une époque, mais elle n’était plus adaptée à la notre. Mais le mot d’ordre : « Changer soi-même pour que le monde change » a été repris aujourd’hui par le mouvement : Initiatives etchangement » (5), lui-même héritier des valeurs du Réarmement moral. La conscience de notre responsabilité personnelle par rapport aux problèmes avec lesquels l’humanité est confrontée, nous paraît aller grandissant. C’est ainsi que le mouvement « Colibris », inspiré par Pierre Rahbi, se réfère à une légende amérindienne : face à un immense incendie de forêt, un petit colibri s’active en allant chercher quelques gouttes d’eau pour les jeter sur les flammes. Il sait bien que cette tentative de petit pompier est dérisoire, mais « il fait sa part ».
Dans son ouvrage : « La guérison du monde » (6), FrédéricLenoir envisage le monde actuel dans une perspective historique, de « la fin d’un monde » à « l’aube de la renaissance », et ce livre se conclut par un chapitre intitulé : « Se transformer soi-même pour changer le monde ». « C’est quand la pensée, le cœur, les attitudes auront changé que le monde changera ». « La modernité a mis l’individu au centre de tout. C’est donc aujourd’hui sur lui plus que sur les institutions et les superstructures que repose l’enjeu de la guérison du monde ». Bonne nouvelle ! Frédéric Lenoir perçoit une évolution dans les attitudes. Il distingue trois phases successives dans la manifestation de l’autonomie : « l’individu émancipé, l’individu narcissique et l’individu global ». « Dans cette troisième phase, nous assistons depuis une quinzaine d’années à la naissance d’une troisième révolution individualiste. Différents mouvements convergent : « besoin de redonner du sens à la vie commune à travers un regain des grands idéaux collectifs, besoin de donner du sens à sa vie personnelle à travers un travail sur soi et un questionnement existentiel » (p 289). Ici idéal social et conscience spirituelle se conjuguent. Dans ce contexte, on comprend mieux l’initiative d’Avaaz dans la promotion de trois principes de vie.
Si les menaces abondent dans notre monde tourmenté, on peut y voir un temps de crise qui est aussi un passage vers une civilisation nouvelle. Aujourd’hui, face aux épreuves, en lutte pour la la sauvegarde de la vie et pour la justice, en conscience de plus en plus universelle, les hommes ont besoin de changer dans leurs comportements dans le sens des principes formulés par Avaaz . C’est une requête et une aspiration qui nous appelle à puiser dans une inspiration qui se manifeste dans une diversité de traditions religieuses et philosophiques. Personnellement, nous entendons le message exprimé et vécu par Jésus : « Tu aimeras le prochain comme toi-même ». (Matthieu 22.39). Et nous voyons l’œuvre de l’Esprit dans une humanité en marche à la recherche de la justice et de la fraternité. Comme l’écrit le théologien Jürgen Moltmann : « A l’encontre de toutes les forces contraires, le projet de Dieu est l’harmonie entre les êtres » (7). En lutte contre ce qui défigure aujourd’hui l’humanité et la nature, Avaaz s’inspire de valeurs qui fondent son combat. A travers la promotion de principes de vie, elle s’engage dans une approche globale où transformation personnelle et transformation collective sont appelées à se conjuguer.
J H
(1) Site d’Avaaz : http://www.avaaz.org/fr/ . Pour une information sur l’histoire et le fonctionnement d’Avaaz, voir Wikipedia francophone et anglophone. Pour un éclairage sur le fonctionnement d’Avaaz et sur la personnalité et le rôle de son fondateur, Ricken Patel, nous avons apprécié un article de Carole Cadwallade sur le site du Guardian : « Inside Avaaz. Can online activism really change the world ? » http://www.theguardian.com/technology/2013/nov/17/avaaz-online-activism-can-it-change-the-world
(3) « Soyez le changement que vous voulez pour le monde » : Cette parole de Gandhi est rappelée par Frédéric Lenoir dans son livre : « La guérison du monde » et aussi dans un chapitre du livre : « Nos voies d’espérance » : Sur ce blog : « Discerner les voies d’une société plus humaine » : https://vivreetesperer.com/?p=1992
(5) Site d’Initiatives et Changement : http://fr.iofc.org/. Sur ce blog : « Une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable. Interview de Myriam Bertrand, volontaire du service civique à Initiatives et changement (sept 2013-mars 2014) : https://vivreetesperer.com/?p=1780 « Construire une société où chacun aura sa place. A propos de la relation France-Maghreb » : https://vivreetesperer.com/?p=1240
(7) Introduction à la pensée de Jürgen Moltmann sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com/ Voir sur ce blog : « Vivre en harmonie » : https://vivreetesperer.com/?p=43 « L’essence de la création dans l’Esprit est par conséquent la « collaboration » et les structures manifestent la présence de l’Esprit dans la mesure où elles font connaître l’ « accord général ».
Dans son livre : « Sa présence dans ma vie » (1), OdileHassenforder nous guide dans une recherche de plénitude et partage avec nous une expérience qui a changé sa vie.
A certains moments, nous nous interrogeons : Qu’avons-nous fait de notre vie ? Qu’en faisons-nous aujourd’hui ? Notre vie s’inscrit-elle dans une relation qui lui donne du sens? Odile répond à ces questions dans la joie de la communion avec un Dieu relationnel et une relation confiante avec Jésus.
J’accueille au plus profond de moi la parole de Jésus dans Matthieu 25. 21 :
« C’est bien, bon et fidèle serviteur : tu as été fidèle en peu de choses, je te confierai beaucoup : entre dans la joie de ton maître »
Etre bon et fidèle serviteur ? (2)
J’ai conscience de ce don gratuit que tu me donnes d’approfondir la relation avec toi, Seigneur, Père, Fils et Saint Esprit.
Tu es l’Eternel qui dépasse temps et espace.
Mon désir est grand :
– d’être l’arbre planté près de l’eau (Psaume 1)
– le sarment de la vigne (Jean 15)
c’est à dire de porter beaucoup de fruits.
Je ne cherche plus à servir, selon moi, bonne action à vivre selon la sollicitation, la demande d’autrui.
C’est vrai que tu m’as donné ce talent
De sentir la blessure de l’autre
D’être en souci pour l’autre
De lui tendre la main.
Et actuellement, tu me donnes plus de discernement
Pour ne pas me mettre au service de l’autre
Mais à ton service pour l’autre
Sachant que c’est toi qui t’en occupe.
Tu me fais ressentir, en me donnant l’énergie d’agir, ce courant de Vie qui me traverse vers l’autre
Et cela, dans la joie de ta Vie
de ta Présence
de ton Amour.
LA JOIE ? Seuls peuvent la connaître ceux qui m’aiment et deviennent mes amis.
Evangile de Jean.15.15
Je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis..
Parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père..
Vous ne m’avez pas choisi… Moi, je vous ai choisis..
Je vous ai chargés d’aller, de porter du fruit, du fruit durable..
Ainsi le Père vous donnera tout ce que vous lui demanderez en mon nom.
Ce que je vous demande : AIMEZ vous les uns les autres…
Odile Hassenforder
(1) Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel Empreinte Temps présent, 2011. Voir : La joie, p 125-126 . C’est ici le texte initial écrit en janvier 2006
(2) Odile cite un chapitre du livre : Dieu appelle (La Baconnière) : « Vies de discrète fidélité p 289-290)
– Serviteurs : « disciples obscurs, ceux qui Me servent sans se faire valoir, humblement mais fidèlement », humbles, patients, fidèles…
– « Ceux qui portent bravement leur croix en souriant au monde ».
– Récompense : la Joie au sein même de la souffrance, l’épreuve, la pauvreté. « Non seulement celui qui me sert, mais celui qui souffre
AVEC MOI ».
– Avec moi, parce que toujours plus à moi , Dispensateur de la Joie.
Il y a quelques années, j’ai reçu un appel téléphonique de Philippe Molla qui m’appelait au cours d’un déplacement professionnel. Dans une période difficile marquée par la solitude d’un récent veuvage, cette reprise de contact m’est apparue comme un don providentiel. Car, après plusieurs années où notre relation s’était interrompue, l’amitié était là, immédiate et source de compréhension réciproque. Et puis nos conversations sont devenues quasiment hebdomadaires au rythme des déplacements professionnels de Philippe, et chacun pouvait y exprimer ses joies et ses peines, ses questions et ses découvertes. Nos vies quotidiennes étaient bien différentes, mais nous pouvions partager nos préoccupations dans un partage et dans une prière commune. Quelle grâce !
Un jour, la conversation s’est interrompue. Le 16 décembre 2014, j’apprend qu’en fin de nuit, sur le plateau de Langres, en se rendant à son travail d’Alsace à la région parisienne, Philippe a été tué dans un accident de la route. J’ai reçu cette nouvelle comme un tremblement de terre. Je pensais à Philippe, à Martine, son épouse et à leurs cinq enfants. Et, pour moi, qui recevait tant de ces partages, la sonnerie du téléphone ne retentirait plus. Il n’y aurait plus ce moment de proximité, de compréhension réciproque, de prière, source d’encouragement et de paix.
Et pourtant, si la conversation est interrompue, je reçois toujours le message qui inspirait Philippe : la présence de Dieu dans la vie quotidienne. Je peux revivre ces moments. Et puis, il n’y a pas un mur de séparation entre Philippe et nous. Si sa présence physique nous est retirée, si la communication verbale n’est plus possible, je crois qu’en la présence de Dieu, la communion se poursuit (1). Les compagnons de Jésus, éclairés par l’Esprit, après sa mort et sa résurrection, ont, dans l’Esprit, approfondi leur compréhension du message de Jésus. De même, aujourd’hui, je commence à percevoir plus clairement le sens du message de Philippe.
Quel a été le chemin de Philippe ? A plusieurs reprises, Philippe a raconté combien il avait souffert de l’influence d’un milieu où la religion se vivait trop souvent en terme de conditionnements. Voici quelques lignes significatives d’un mail envoyé le 6 novembre 2013 : « Après avoir été touché par l’amour de Jésus à l’âge de cinq ans (1975), mon but était de plaire à Dieu. J’ai reçu cette foi inaltérable en Jésus-Christ . Mais je me suis construit dans une croyance admise, « l’opinion » du milieu chrétien où j’ai grandi « sous l’emprise des idées reçues ». Sans m’en rendre compte, j’ai reçu une éducation de ce fruit défendu : bien/mal. Je me suis donc identifié à ma capacité de faire le bien ou pas. Aimer ne puise pas sa source dans l’arbre du bien ou du mal. Notre prochain ne supporte pas un robot qui a un programme amour. Notre prochain est, comme nous, œuvre d’art signée de la main du Maître. Il ne change intérieurement que par l’Amour. J’ai été éduqué dans la loi…. Cela ne m’a jamais permis de changer intérieurement, mais m’a amené à soigner l’extérieur. Les seules fois que j’ai changé intérieurement, c’et quand l’amour de Jésus-Christ a percé mon coeur… ». Le parcours de Philippe est présenté dans un article publié sur le site de Témoins : « Philippe Molla, témoin de l’amour de Jésus pour les gens d’aujourd’hui, notre ami, notre frère » (2).
Aujourd’hui, je repense à nos conversations. Je relis nos échanges de mails. En raison de sa conscience du dévoiement de certaines attitudes religieuses, Philippe s’était écarté de ceux qui les entretenaient. Il se posait beaucoup de questions sur les origines de ces attitudes, notamment dans l’usage des Ecritures. Mais il était enraciné dans une relation avec Jésus et Abba, notre bon Père céleste. De temps en temps, il envoyait des messages spirituels à ses amis, qui témoignaient de son enracinement et du fruit qui en ressortait : une attitude d’écoute et d’amour à l’égard d’autrui.
Dans un message envoyé à quelques amis, le 22 septembre 2014, Philippe pose la question : « Je me laisse attirer ou je me laisse convaincre ? ». Jésus n’impose pas une doctrine. Il attire les êtres par sa présence :
« Jean 6.44 :
« Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire (helkuo) et je le ressusciterai au dernier jour ».
Jean 12.32 :
« Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai (helkuo) tous les hommes à moi ».
Attirer, helkuo en grec. On pourrait le traduire : être attiré par une puissance intérieure.
Le propre d’un enfant est d’être attiré par une puissance intérieure. En grandissant, on peut lui construire une échelle de valeurs. Après cela, se laisse-t-il attirer ou convaincre ?
La particularité de Jésus dans sa communication : une communication qui libère, qui attire.
Il ne cherche pas de la reconnaissance auprès des hommes.
Il ne juge pas, mais rapproche le royaume des Cieux tout près des hommes pour que les hommes aient la capacité de juger eux-mêmes.
Il ne rentre pas (ne se cache pas) dans une fonction pour imposer une autorité « spirituelle » ou « sacerdotale ». Une autorité ne se démontre pas, ne s’argumente pas, c’est un don. Il ne menace pas pour susciter la crainte, mais dit la vérité.
D’abord, Jésus se construit dans sa relation avec son Père. Il reçoit l’amour. Il est rempli pour déborder. De ce fait, dans sa relation à l’autre, il n’attend pas d’être reconnu, d’être accepté et ne démontre aucune autorité. Son prochain ne se sent pas piégé, ni contraint. Il n’y a aucune ombre empêchant quelqu’un de se sentir libre pour être attiré par une puissance intérieure.
Jésus se sent rempli et comblé quand il est accueilli par un enfant, une femme, un homme sans imposer quoique ce soit : la raison d’être de l’amour ».
Evidemment, la présence et l’œuvre de Jésus se poursuit aujourd’hui à travers sa résurrection. Dans un message envoyé à ses amis le 29 mars 2012, Philippe évoque les conséquences de la résurrection à travers des textes bibliques et une incitation chaleureuse :
Jérémie 31.33 :
« Le Seigneur déclare encore : Voici l’alliance que je vais établir avec le peuple d’Israël à ce moment là. Je mettrai mes enseignements au fond d’eux-mêmes. Je les écrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple ». Le Seigneur déclare : « Personne n’aura plus besoin d’instruire son prochain ou son frère en disant : « Connaissez le Seigneur ». En effet, tous me connaîtront, du plus petit jusqu’au plus grand . Je pardonnerai leurs fautes et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ».
Parole de Jésus-Christ :
« Le Père enverra en mon nom l’Esprit Saint, celui qui doit vous aider. Il vous enseignera tout et il vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14.26)
Commentaire de Philippe à ses amis :
Recherchons notre Parole personnelle que notre Papa céleste veut inscrire avec amour et délicatesse, sans convaincre ni argumenter ».
En relisant les messages d’encouragement que Philippe m’a envoyé durant des années, je retrouve la même capacité de parler naturellement de Jésus et du Père :
« Je te souhaite une année de renouveau portée par l’amour et la douceur de Jésus dans tous tes projets » (mail 1er janvier 2014).
« Je te souhaite un week-end dans la paix et l’amour du merveilleux papa qui nous révèle que nous sommes une créature merveilleuse remplie de trésors cachés » (mail 24 janvier 2014).
Oui, à travers ces messages, je perçois la présence du Christ à travers l’expression de Philippe et je rend grâce.
Un soir de septembre 2014, dans une conversation téléphonique avec Philippe, je me sentis incité à interviewer Philippe sur le fondement de sa foi en vue d’en faire part aux amis de ce blog. Je n’ai pas immédiatement retranscrit mes notes et j’ai égaré les dernières lignes, mais voici le message que Philippe nous donne en partage :
« Si je suis debout aujourd’hui, c’est grâce à l’Evangile.
Ce qui m’a bouleversé dans l’Evangile et que je n’ai pas trouvé ailleurs, c’est un homme qui montre qu’il a un certain pouvoir. Il ne l’utilise pas pour lui, mais pour les gens qui l’entourent. Il aurait pu faire une démonstration de son pouvoir auprès des hommes du pouvoir religieux, du pouvoir romain et il n’en fait rien. Il n’est pas impressionnant aux yeux des hommes comme les stars d’Hollywood, mais il impressionne parce que le pouvoir écrasant de vie et de mort qu’il a en face de lui, n’a aucune prise sur ses choix. Et d’ailleurs, cela déstabilise Ponce Pilate. Et c’est là un personnage que je n’ai trouvé dans aucune histoire.
En ce Jésus, j’ai trouvé un ami qui, dans des situations très difficiles, m’a toujours communiqué la non crainte, qui m’a permis quand je me suis trouvé au pied du mur, de continuer tranquillement quoiqu’il arrive. Bien sûr, mon corps sensible est facilement troublé. Mais j’apprend à ne pas dépendre des circonstances. Bien sûr, cela m’arrive de me laisser piéger par la crainte, mais de m’entretenir avec mon ami me permet de prendre du recul par rapport aux situations. Avant, on m’apprenait à rechercher une certaine « perfection spirituelle » et maintenant je découvre le chemin de la nature. Je ris de mes imperfections, de mes sottises et, si elles sont blessantes, je l’accepte. J’apprend à être une personne responsable. J’apprend à être au cœur de la situation que je vis. J’apprend à ne plus fuir… ».
Philippe, naturel, authentique dans sa vie spirituelle comme dans son écoute des autres. C’est le fruit d’une relation avec Jésus exprimable et exprimée . Philippe, ami de Jésus. Je relis cette Parole en Jean : « Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, mais je vous ai appelé amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père… Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres (Jean 15 15-17).
En Dieu, communion d’amour, avec nous, Philippe, ami de Jésus.