par jean | Oct 2, 2019 | ARTICLES, Emergence Ă©cologique |
Tous mes enfants et petits-enfants ont participĂ© Ă la marche pour le climat le vendredi 27 septembre, la majoritĂ© dâentre nous Ă MontrĂ©al, mais aussi Ă Sherbrooke, en Estrie. Jây Ă©tais avec ma femme, Alice. MalgrĂ© la solennitĂ© que provoque le sujet du climat, lâesprit qui rĂ©gnait en Ă©tait un de bonne humeur, de fraternitĂ© et de solidaritĂ© sous un soleil radieux. Voici quelques-unes de mes premiĂšres rĂ©flexions.
En tout premier lieu, il sâagit vraisemblablement de la plus grande manifestation dans lâhistoire du QuĂ©bec, et peut-ĂȘtre mĂȘme du Canada. La foule Ă©tant estimĂ©e Ă 500 000, le huitiĂšme des citoyens du Grand MontrĂ©al y aurait participĂ© ! La majoritĂ© des marcheurs Ă©taient jeunes, mais il y eut aussi de nombreuses familles ainsi que des grands-parents soucieux de lâavenir laissez en hĂ©ritage Ă leur descendance. Câest ici la source de lâespĂ©rance que ce mouvement international semble susciter, ici comme ailleurs dans le monde. Ce sont des jeunes qui, Ă lâinstar de Greta Thunberg qui Ă©tait prĂ©sente avec nous, prennent conscience de la rĂ©alitĂ© troublante et prĂ©caire du monde et qui, sans attendre, cherchent Ă prendre en main et Ă se porter responsable pour la santĂ© de la terre. Non seulement revendiquent-ils des changements auprĂšs des gouvernements et des grandes entreprises, mais plusieurs assument de nouvelles disciplines personnelles en ce qui concerne leurs propres habitudes de consommation (notre plus jeune et sa petite famille ne remplisse quâun pot en verre de dĂ©chets aux deux mois). Le plein potentiel de la crĂ©ativitĂ© humaine nâest quâĂ ses dĂ©buts pour ce qui est de la recherche scientifique et Ă©conomique et de la mise en application par la volontĂ© politique et entrepreneuriale de cette nouvelle gĂ©nĂ©ration.
En termes thĂ©ologiques, lâimage de Dieu au cĆur de lâhumanitĂ© se concrĂ©tise dans sa relation Ă la terre que Dieu a soumise Ă la gouvernance, lâintendance et lâadministration des ĂȘtres humains (Gn 1,28). Les responsabilitĂ©s transmises Ă lâAdam sont celles de cultiver et de garder le jardin (Gn 2,15), et de nommer les animaux qui y habite (Gn 2,20). Il lui est aussi dĂ©fendu dâen abuser (Gn 2,17). La rĂ©demption holistique (qui comprend toutes les relations possibles aux ĂȘtres humains : avec Dieu, avec soi, avec son prochain et avec la nature) et cosmique (la rĂ©conciliation universelle des cieux et de la terre) promue par Paul a aussi trait Ă la relation des hommes rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, les « fils de Dieu », avec la terre (Rm 8,19-23), sans parler de la vision apocalyptique de Jean qui se termine avec la promesse dâun nouveau ciel et dâune nouvelle terre (Ap 21-22). LâĂglise qui Ă©merge aujourdâhui ne peut outrepasser la dimension Ă©cologique de son message. Elle doit chercher et trouver sa place et sa voix au sein de ce mouvement qui est aujourdâhui irrĂ©versible.
Le combat pour la planĂšte est pourtant loin dâĂȘtre gagnĂ©. Changer les mentalitĂ©s et les comportements de la majoritĂ© de lâhumanitĂ© est une Ă©norme et presque irrĂ©alisable tĂąche. Sans la participation de la masse critique nĂ©cessaire dâĂȘtres humains, de gouvernements et dâentreprises engagĂ©s dans une volontĂ© commune de transformation du monde, nous courrons tous vers notre perte. Cette transformation se veut spirituelle, morale et pragmatique. Comme point de dĂ©part, je propose que nous renoncions tous Ă voir la vie comme une possession, mais plutĂŽt comme ce quâelle est vraiment, un don, autant par sa beautĂ© que par sa bontĂ©, qui nous a Ă©tĂ© lĂ©guĂ©. « Ce pourrait ĂȘtre le dĂ©but dâune nouvelle façon de gouverner, dâune toute nouvelle Ă©conomie, fondĂ©e sur la reconnaissance, le contentement, le partage et, encore mieux, le don de soi. Il est encore temps dâespĂ©rer. »
Pierre LeBel
Qui est Pierre LeBel ? Une interview de Pierre LeBel sur le site de Témoins (2012)
https://www.temoins.com/attentes-et-cheminements-pour-de-nouvelles-expressions-chretiennes-au-quebec-interview-de-pierre-lebel-coordinateur-de-jeunesse-en-mission-a-montreal/
par jean | Oct 27, 2011 | ARTICLES, Vision et sens |
Lâassociation de ces deux mots : Dieu et bonheur est sans doute diffĂ©remment reçue selon lâhistoire de chacun, la maniĂšre dont il a vĂ©cu dans tel ou tel milieu, les reprĂ©sentations quâil a de Dieu. Dans lâEvangile, nous dĂ©couvrons la personnalitĂ© de Dieu Ă travers JĂ©sus et sa relation avec un pĂšre proche et aimant. Un texte de lâEvangile de Matthieu, souvent connu sous les termes de « bĂ©atitudes » nous rapporte ce que JĂ©sus nous dit du bonheur.
Parce quâĂ travers une guĂ©rison, Odile Hassenforder a reçu en mĂȘme temps lâamour et la bontĂ© de Dieu pour vivre ensuite, au long des annĂ©es, dans le mĂȘme esprit, elle a toujours aimĂ© se rappeler et nous rappeler que « Dieu fait pour nous des projets de bonheur et non de malheur » (JĂ©rĂ©mie 29.11). Dans son livre : « Sa prĂ©sence dans ma vie » (1), elle nous parle de la maniĂšre dont elle perçoit les bĂ©atitudes : « Les bĂ©atitudes « à ma façon » (p 113-116) . Ses paroles sont lâexpression de son ressenti, de son observation et de sa rĂ©flexion. En voici quelques extraits :
 « Joie pour les doux, les humbles
Il sâagit de ceux qui ne revendiquent pas. Ils possĂšdent une force intĂ©rieure, une autoritĂ© calme. Ils vivent, goĂ»tent la vie dans la justesse des choses, dans le calme, la tranquillitĂ©, la confiance⊠Alors ils peuvent accueillir tous les bienfaits de Dieu et en jouir sur cette terre. En cela, ils hĂ©ritent (possĂšdent) de toute la crĂ©ation Ă leur disposition alors que les violents essaient dâarracher ce qui leur manque au lieu dâaccueillir, recevoir, voir au-delĂ .
 Purs, droits, sincÚres
Ceux-lĂ rĂ©aliseront la nature de Dieu, car vivre de la justice de Dieu signifie quâen soi coule la sĂšve de la vigne. MĂȘme chez ceux qui ne connaissent pas Dieu, mais ressentent en eux ce qui est juste, conforme Ă une vie juste, sans le savoir, circule en eux la vie divine. A plus forte raison⊠ceux qui ont la rĂ©vĂ©lation du Dieu vivant, rĂ©alisent, discernent de plus en plus qui est Dieu, car la vie divine circule en eux et ils dĂ©sirent de plus en plus demeurer en Dieu, recevoir la prĂ©sence de Dieu qui transforme leur vie comme le soleil illumine la nature.
 Heureux ceux qui rĂ©pandent la paix autour dâeux.
Jâaime cette traduction avec les mots : « rĂ©pandre autour dâeux ». En effet, pour moi, toute personne peut ĂȘtre atmosphĂšre de paixâŠCâest son attitude, sa maniĂšre dâĂȘtre que lâentourage ressent comme une atmosphĂšre paisible qui fait du bien…
 Ces bĂ©atitudes sont le reflet de la nature de Dieu, rĂ©vĂ©lĂ©e par JĂ©sus. CrĂ©Ă©e Ă lâimage de Dieu, toute personne y aspire. Câest par grĂące que nous pouvons y accĂ©der si nous le dĂ©cidons. Ceux qui ne connaissent pas Dieu et cherchent Ă le faire reçoivent cette grĂące de Dieu et connaissent aussi cette joie, sans doute Ă moindre dose, car ne connaissant pas la source, ils ne peuvent remercier, louer Dieu, ce qui a un effet multiplicateur.»
Partageons nos expériences sur la maniÚre dont nous ressentons le bonheur intérieur et comment nous le percevons dans ceux qui nous entourent.
JH
(1)        Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Empreinte, 2011. www.editions-empreinte.com. Présentation sur le site de Témoins : Sa présence dans ma vie.
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Beauté et émerveillement, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Nous nous trouvons souvent confrontĂ©s Ă une ambiance oĂč lâexpression du nĂ©gatif lâemporte. DiffĂ©rents sentiments sây manifestent. Ce peut ĂȘtre la crainte lorsquâon se dĂ©charge, sans contrepartie de mauvaises nouvelles et, parfois, avec force dĂ©tails. Câest une absence dâhorizon, un avenir bouchĂ©. Tous les maux de la terre, certes bien rĂ©els, affluent. Parfois on regrette le passĂ©. Tout va mal. Tout va plus mal. Et puis, chacun pour soi. Cela se dit rarement, mais cela se pratique : Ă©goĂŻsme et cynisme. Bien sĂ»r, lĂ oĂč une foi ou un idĂ©al se manifestent, lâambiance est autre. Mais, mĂȘme lĂ , on observe parfois un repli sur son propre milieu : le bien au dedans, le mal et le danger au dehors.
Ce propos est caricatural. Et dâailleurs, le mal existe. Il est lĂ et bien lĂ . Cette rĂ©alitĂ© appelle mise en garde, lutte et pour les chrĂ©tiens, intercession. Simplement, partout oĂč nous constatons une expression commune dâempathie, de sympathie et de paix, nous pouvons dire quâil y a lĂ ce qui permet aux gens de vivre et Ă la sociĂ©tĂ© dâĂȘtre humaine, au bon sens du mot. Et dâailleurs, qui ne verrait pas le positif, non seulement dans lâattention que tant de gens se portent dans la vie quotidienne, mais aussi dans des mouvements qui sâexpriment Ă grande Ă©chelle dans notre sociĂ©tĂ©Â : lâentraide qui se dĂ©ploie dans un grand nombre dâassociations humanitaires, le dĂ©sir de beautĂ© qui fait le succĂšs des expositions, une nouvelle sociabilitĂ© qui sâesquisse notamment sur internet, et bien dâautres tendances positives. Apprenons Ă voir le positif dans lâoffre « mĂ©langĂ©e » des mĂ©dias. Mais nây aurait-il pas aussi des lieux de rencontre oĂč on puisse, Ă certains moments, partager ce qui est bon et beau et sâen rĂ©jouir ensemble ?
Nous rapportons ici une expĂ©rience. Pendant quelques annĂ©es, dans une association, des rencontres ont Ă©tĂ© organisĂ©es pour permettre un partage des expĂ©riences positives de chacun. Ainsi, les participants exprimaient des expĂ©riences de tout genre, ce qu âils avaient vĂ©cu de beau et de bon. Ce pouvait ĂȘtre lâĂ©motion ressentie Ă la vue dâune peinture, lâapprĂ©ciation dâun livre ou dâun film, lâharmonie perçue Ă travers tel chant ou telle musique, la joie dâune comprĂ©hension nouvelle de la sociĂ©tĂ© ou de la nature, mais aussi un moment de bonheur au quotidien, lâĂ©motion ressentie en prĂ©sence dâun paysage, une expĂ©rience spirituelle ou lâexpression dâun vĂ©cu relationnel bienfaisant. Et cette Ă©numĂ©ration nâa pas de limites.
Chacun pouvait donc participer selon son dĂ©sir en exprimant ainsi ce qui lui tenait Ă cĆur, mais aussi en Ă©coutant tout simplement et en goĂ»tant le bonheur de ce partage. Chacun avait son chemin, son itinĂ©raire. Chacun Ă©tait respectĂ© dans son mouvement et sa recherche.
Explicitement , cette rencontre Ă©tait organisĂ©e par des chrĂ©tiens, si bien quâil Ă©tait reconnu quâĂ certains moments, dans un chant ou dans une priĂšre, une louange sâexprimait. CâĂ©tait une expression de reconnaissance envers « lâEsprit qui donne la vie » et en « Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et lâĂȘtre » (Actes 17.27). Et ce Dieu lĂ ne fait pas de forcing et respecte le cheminement de chacun.
Il y avait lĂ une ambiance conviviale et joyeuse qui faisait Ă©cho Ă ce que, dans les premiers temps du christianisme, un apĂŽtre a exprimĂ© en considĂ©rant ce qui Ă©tait positif dans la sociĂ©tĂ© de son temps, elle aussi aux prises avec bien des dĂ©formations et mĂȘme des dĂ©pravations. Paul Ă©crivait ainsi aux chrĂ©tiens : « Que tout ce qui est bon et digne de louange, tout ce qui est vrai, respectable, juste, pur et honorable soit lâobjet de vos pensĂ©es » (Epitre aux Philippiens 4.8).
Ce que nous vivons dĂ©jĂ sur un certain registre, pourquoi ne pas le partager dans des rencontres comme celles que nous venons de dĂ©crire ? La situation peut varier. Elle est peut ĂȘtre trĂšs informelle, par exemple une soirĂ©e entre amis oĂč on prend plaisir Ă partager de belles et bonnes choses. Le cadre lui-mĂȘme peut comporter de nombreuses variantes en particulier dans le degrĂ© de lâexpression de foi qui pourrait aller jusquâĂ la mise en Ćuvre dâun culte oĂč lâEsprit sâexprime Ă partir de lâexpĂ©rience apportĂ©e et partagĂ©e comme des paroles bibliques qui se prĂ©sentent. Comme dans une oeuvre musicale, il y a des notes multiples. On peut aussi prendre part Ă des processus analogues dans des contextes purement sĂ©culiers. Quoiquâil en soit, sachons ĂȘtre attentif. « Lâessence de la crĂ©ation dans lâEsprit est la collaboration » (JĂŒrgen Moltmann). « Tout ce qui monte, converge » (Teilhard de Chardin).
JH
Sur ce blog : Vivre en harmonie
Sur le site de TĂ©moins, la vie dâun groupe de partage : Un air de libertĂ©. Conversation avec FrĂ©dĂ©rique. https://www.temoins.com/un-air-de-liberte-entretien-entre-frederique-ivulski-et-jean-hassenforder/
par jean | Déc 27, 2011 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Vision et sens |
Aujourdâhui, de plus en plus, la spiritualitĂ© se conjugue avec lâexpĂ©rience. Cette expĂ©rience met en jeu toutes les dimensions de notre ĂȘtre : le corps et lâesprit, la tĂȘte et le cĆur. Cependant des reprĂ©sentations peuvent faire encore barrage. En effet, si le changement culturel opĂ©rant Ă partir de registres convergeant, amĂšne de plus en plus une reconnaissance des interrelations entre les diffĂ©rents aspects de notre ĂȘtre, il y a aussi dans notre hĂ©ritage des philosophies antagonistes qui, pendant des siĂšcles, ont prĂŽnĂ© la sĂ©paration et une hypertrophie du mental par rapport aux autres dimensions de lâĂȘtre humain. Câest pourquoi, aujourdâhui encore, dans certains milieux « rationalistes » comme dans certains cercles chrĂ©tiens oĂč lâexercice de la foi sâopĂšre principalement Ă travers une rĂ©flexion intellectuelle, on observe des rĂ©serves vis Ă vis de lâexpĂ©rience spirituelle. Et nous pouvons Ă©prouver en nous mĂȘme des rĂ©sistances issues de ces reprĂ©sentations. Il est donc important dâen comprendre lâorigine pour pouvoir vivre pleinement ce que lâEsprit nous apporte Ă travers lâexpĂ©rience. Deux auteurs : JĂŒrgen Moltmann et Leanne Payne, nous apportent sur cette question des Ă©clairages pertinents.
La sĂ©paration entre lâĂąme et le corps.
Ainsi JĂŒrgen Moltmann montre comment la philosophie platonicienne a profondĂ©ment influencĂ© le christianisme occidental (1) Platon proclame lâexcellence dâune Ăąme immortelle. « Si lâhomme cherche son identitĂ© dans lâĂąme et non dans le corps, il se trouve lui-mĂȘme immortel et immunisĂ© contre la mort ». A cette supĂ©rioritĂ©Â de lâĂąme correspond une infĂ©rioritĂ© du corps, voire un quasi rejet. « Elle enlĂšve Ă la vie corporelle tout intĂ©rĂȘt vital et dĂ©grade le corps en une enveloppe indiffĂ©rente de lâĂąme ».
Le dualisme entre le corps et lâĂąme « sera transposĂ© par Descartes dans la dichotomie moderne du sujet et de lâobjet ». Câest seulement la pensĂ©e excluant la perception sensible qui induit la conscience de soi. Le sujet pensant exerce un commandement sur son corps et par extension sur la nature.
En regard, JĂŒrgen Moltmann adhĂšre Ă une anthropologie biblique. Lâhomme, « engagĂ© dans une histoire divine » apparaĂźt toujours comme un tout et sâinscrit dans des relations existentielles. Câest en terme dâalliance quâon doit concevoir la relation entre lâĂąme et le corps.
La dĂ©chirure entre la tĂȘte et le cĆur.
En analysant les obstacles Ă la priĂšre dâĂ©coute (2), Leanne Payne Ă©voque une « dĂ©chirure grave entre la tĂȘte et le cĆur ». Comment puis-je entendre Dieu, si « je nâintĂšgre pas correctement mes capacitĂ©s intuitives et imaginatives Ă mes facultĂ©s objectives et rationnelles pour les utiliser dans un juste Ă©quilibre ».
Ce dysfonctionnement est liĂš Ă ce quâelle appelle la « faille cartĂ©sio-kantienne » entre la pensĂ©e et lâexpĂ©rience. LâhĂ©ritage intellectuel de Descartes et de Kant a engendrĂ© chez beaucoup de chrĂ©tiens une dĂ©chirure « se caractĂ©risant par le fait quâils acceptent une connaissance conceptuelle au sujet de Dieu comme rĂ©alitĂ© tout en niant simultanĂ©ment les maniĂšres Ă©lĂ©mentaires dâaimer Dieu, de le connaĂźtre et de marcher avec lui, ces derniĂšres Ă©tant plus Ă©troitement liĂ©es Ă la connaissance intuitive sans laquelle nous perdons les bienfaits de la raison et ceux de la connaissance conceptuelle » .
« En niant les maniÚres intuitives de connaßtre, nous ne pouvons plus entendre la voix de Dieu. ».
« A lâinverse de lâidĂ©ologie kantienne, les chrĂ©tiens affirment que Dieu lui mĂȘme nous parle dâune maniĂšre dont il nous donne le modĂšle dans lâĂ©criture. Il a façonnĂ© nos Ăąmes et nous a donnĂ© des oreilles et des yeux spirituels, enracinĂ©s dans le fait quâil vit en nous et nous en lui, afin que nous le voyions, lâentendions et le connaissions ».
Notre propos ici nâest pas de traiter de lâexpĂ©rience et des conditions de son authenticitĂ© spirituelle, mais simplement dâĂ©clairer et donc de lever les barriĂšres culturelles qui peuvent sây opposer. Oui, câest en terme de rĂ©ciprocitĂ© que nous percevons la relation entre notre Ăąme et notre corps, entre notre tĂȘte et notre cĆur.
Leanne Payne raconte quâune personne ayant dĂ©couvert le chemin de la priĂšre dâĂ©coute sâattira cette remarque acerbe : « Je vois, vous avez maintenant une ligne directe avec Dieu ». Une amie me disait rĂ©cemment quâelle hĂ©sitait Ă faire connaĂźtre ce blog parmi les membres dâun groupe chrĂ©tien (catholique) trĂšs centrĂ© sur la rĂ©flexion Ă travers lâĂ©tude de livres. Elle pensait que, pour certains de ces membres, le blog leur apparaĂźtrait comme trop tournĂ© vers lâexpĂ©rience. Quel est notre vĂ©cu Ă ce sujet ? Quels sont nos cheminements ?
JH
(1)           Cette analyse est dĂ©veloppĂ©e Ă plusieurs reprises par JĂŒrgen Moltmann. A propos de cette Ćuvre : www.lespritquidonnelavie.com
(2)           Payne (Leanne). La priĂšre dâĂ©coute. RaphaĂ«l, 1994 (p.141-143)
par jean | Juil 25, 2012 | ARTICLES, Expérience de vie et relation, Hstoires et projets de vie, Vision et sens |
Une expĂ©rience fondatrice dans la mouvance de lâEsprit.
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Dans le dĂ©sarroi existentiel, une parole de lâEvangile vient Ă notre rencontre pour nous permettre de trouver ou de retrouver, Ă travers les mots de Pierre, la relation avec JĂ©sus qui donne sens et paix : « Seigneur, Ă qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie Ă©ternelle » (Jean 6.68). Et lorsque nous sommes pressĂ© par la maladie, les paroles et les actes de JĂ©sus dans lâEvangile ouvrent pour nous une espĂ©rance mobilisatrice. Dans son livre : « Sa prĂ©sence dans ma vie », Odile raconte une expĂ©rience qui a changĂ© sa vie et dans laquelle guĂ©rison et libĂ©ration sont Ă©troitement associĂ©es. A travers la vision spirituelle qui en est rĂ©sultĂ©e, cette expĂ©rience fondatrice a accompagnĂ© toute sa vie (1). Odile a Ă©crit plusieurs rĂ©cits de cette expĂ©rience vĂ©cue en 1973. Nous prĂ©sentons ici lâun dâentre eux, publiĂ© en 1985 dans le bulletin : TĂ©moins. Ce texte nous communique le vĂ©cu et le ressenti de cette expĂ©rience, mais, en mĂȘme temps, il nous apporte des paroles bibliques en Ă©chos et en Ă©clairage. Lâannonce qui lui a ouvert les portes de la vie a Ă©tĂ© pour elle source de libertĂ© en lui offrant un choix. « Pourquoi ne la transmettrais-je pas aux autres ? Du reste, annoncer, informer, proposer, ce nâest pas imposer ; câest vraiment au fond de lui-mĂȘme (le cĆur dont parle la Bible) que chacun dĂ©cide » (Evangile de Marc 4.1-9) ;
Recoller les morceaux.Â
           Je continue Ă dire aujourdâhui que jâai beaucoup de chance dâavoir dĂ©couvert Dieu agissant dans ma vie. Ce jeudi dâoctobre 1973, jâai reçu au plus profond de mon ĂȘtre la vie en JĂ©sus-Christ qui mâa sauvĂ©e, guĂ©rie, baptisĂ©e en son Esprit Saint (Evangile de Matthieu 3.11) ;
A cette Ă©poque, je sentais ma personnalitĂ© mâĂ©chapper, se dissocier au point oĂč je nâarrivais plus Ă rĂ©diger un chĂšque ou Ă compter ma monnaie. Ecrire un rapport devenait un supplice car, Ă certains moments, je ne contrĂŽlais plus ma pensĂ©e Je sombrais de plus en plus malgrĂ© la psychanalyse, divers traitements et mĂȘme lâaide fraternelle.
Me rappelant une phrase de lâEvangile, jâai hurlĂ© Ă JĂ©sus : « Si vraiment tu es la vie, donne-moi le goĂ»t Ă la vie (Jean 14.6). Et en moi a jailli une source de vie, dâĂ©nergie, dâamour, de joie. (Jean 4.4 ; Galates 5.22).
Cette rĂ©ponse nâa pas Ă©tĂ© immĂ©diate car, je lâai compris depuis, il ne suffit pas de demander, il faut saisir la promesse de JĂ©sus (Jean 7.37).
Un chrĂ©tien rencontrĂ© en vacances, mâa dit que JĂ©sus guĂ©rissait aujourdâhui comme en Palestine durant sa vie terrestre : invisible mais rĂ©el pour ceux qui croient. Jâai posĂ© un tas de questions, jâavais du mal Ă le croire, mais je ne lâai pas oubliĂ©. Trois mois plus tard, jâai failli provoquer un accident : je voyais le feu rouge sans pouvoir rĂ©agir Ă ce signal et une voiture a coupĂ© ma route Ă vive allure puisque le feu Ă©tait vert pour elle ! Ce jour-lĂ , jâai rĂ©flĂ©chi : je peux continuer Ă essayer de mâen sortir tout en sachant que je risquais fort de glisser davantage dans le gouffre et la folie. Par ailleurs, je sais maintenant que JĂ©sus guĂ©rit. Jâai donc le choix entre deux chemins. Depuis des annĂ©es, je lutte dĂ©sespĂ©rĂ©ment pour mon fils, mon mari et puis⊠jâai envie de vivre tout simplement. Alors jâai choisi la vie (DeutĂ©ronome 30.15) et jâai tĂ©lĂ©phonĂ© Ă la seule personne convaincue et expĂ©rimentĂ©e que je connaissais.
Il nâĂ©tait plus question de discuter. Jâai demandĂ© la priĂšre. Je lâai mĂȘme demandĂ© cinq fois durant cette semaine, car je retombais dans une dĂ©pression profonde aprĂšs avoir reçu une Ă©nergie peu commune (Jean 6.27 ; Luc 11.13). Jâavais vraiment dĂ©cidĂ© de vivre et je mâaccrochais. Je remettais toute ma vie concrĂšte Ă JĂ©sus pour quâil la transforme positivement.En sortant dâune rĂ©union de priĂšre, oĂč jâai eu la conviction intĂ©rieure que jâallais guĂ©rir, jâai rĂ©alisĂ©, au moment de mâendormir, que mon ĂȘtre Ă©clatĂ© reprenait son unitĂ©. Chaque morceau prenait sa place comme un puzzle terminĂ©. Je me trouvais totalement dans la rĂ©alitĂ© et je dĂ©couvrais en mĂȘme temps, un univers inconnu de moi auparavant (Job 42.5) dans lequel, en harmonie avec moi-mĂȘme et avec mon environnement, je prenais naissance dans la joie et dans la paix (Jean 3.3 ; 2 Corinthiens 5.17). Je rentrais dans le royaume de Dieu (Romains 14.17) et lâEglise spirituelle de JĂ©sus-Christ (Jean 1. 13 ; Matthieu 16.17).
Je me suis mise Ă lire la Bible, le Nouveau Testament dâabord. Je devrais dire « dĂ©vorer », car toutes ces paroles rĂ©sonnaient en moi dâĂ©vidence et je disais : câest bien ça, câest vrai, câest ce qui mâarrive ! (Jean 16.13). SimultanĂ©ment, je dĂ©bordais dâamour mĂȘme pour des collĂšgues qui mâavaient fait des « crasses » dans mon travail. Cette bonne nouvelle de JĂ©sus ressuscitĂ©, je la racontais Ă qui voulait lâentendre. Cette annonce a Ă©tĂ© pour moi source de libertĂ© en mâoffrant un choix. Pourquoi ne la transmettrais-je pas aux autres ? Du reste, annoncer, informer, proposer, ce nâest pas imposer. Câest vraiment au fond de lui-mĂȘme (le cĆur dont parle la Bible) que chacun dĂ©cide (Marc 4.1-9).
Je suis profondĂ©ment reconnaissante au Seigneur car « sa bontĂ© et sa grĂące mâaccompagnent tous les jours de ma vie », sa perfection se manifeste dans sa misĂ©ricorde (Matthieu 5.48 ; Luc 6.36), lui qui fait briller son soleil sur tous les hommes quâIl aime sans distinction (Matthieu 5.45).
Odile Hassenforder
(1)  Hassenforder (Odile). Sa prĂ©sence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte, 2011 . Odile y relate sa guĂ©rison avec plus dâampleur et de recul, dans un chapitre : « Ma vision de Dieu a changé » (p 27-43) PrĂ©sentation du livre sur le site de TĂ©moins : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie.html