Comment aujourd’hui dire au mieux l’amour de Dieu et ainsi faciliter sa réception ?

 

C’est la question qui a été posée à Cécile Entremont et à laquelle elle répond dans une interview rapportée dans la vidéo ci-dessous.

Cécile Entremont est psychologue clinicienne, psychothérapeute et docteure en théologie. Son parcours est relaté dans une interview accessible sur le site de Témoins (1). Et, au cours des dernières années, elle s’est engagée dans la voie de l’accompagnement spirituel  en lien avec l’association Aaspir où elle collabore avec Lytta Basset, une théologienne auteure de nombreux livres où elle apporte un éclairage original pour le vécu à la lumière de sa lecture des textes évangéliques (2). Cécile a développé un centre d’accueil en Bourgogne où elle propose des sessions d’accompagnement et de formation (3). Elle vient également de publier un livre où elle s’interroge sur les aspirations, les peurs et les questionnements des gens d’aujourd’hui et apporte, en réponse, le fruit de sa recherche et de son expérience : « S’engager et méditer. Dépasser l’impuissance, préparer l’avenir » (4). Cécile Entremont est intervenue récemment à la journée organisée par l’association Témoins sur le thème : « Parcours de foi aux marges des cadres institutionnels » (5).

 

 

De par sa profession et par ses engagements, Cécile est en relation avec de nombreuses personnes en recherche. Au cœur de la foi chrétienne, telle que Jésus nous la communique, il y a bien une inspiration majeure : la révélation et la manifestation de l’amour de Dieu. Mais cette affirmation a souvent été brouillée par des malentendus. Et, pour de nombreuses personnes aujourd’hui, la représentation de Dieu ne va pas non plus de soi.  En réponse à la question : « Comment aujourd’hui dire au mieux l’amour de Dieu et ainsi faciliter sa réception ? », Cécile Entremont nous répond ici dans une courte interview en vidéo réalisée par Alain Gubert (6).

Les contextes culturels et spirituels sont aujourd’hui très divers. Dans le contexte de son environnement, Cécile nous décrit un cheminement spirituel en écho à cette question. Ainsi se dégagent trois grandes pistes : émerveillement  en présence de ce qui invite au dépassement, comme la beauté de la nature, rencontre avec le profond de l’humain, pressentiment d’un au delà…(7).  En regard, Cécile Entremont mentionne l’œuvre de Maurice Bellet, théologien, philosophe et psychanalyste, une oeuvre de longue haleine à la recherche de l’essentiel du message évangélique (8). Cette interview ouvre un horizon de recherche.

 

J H

 

(1)            Un accompagnement psychologique et spirituel. Parcours de Cécile Entremont, psychologue, animatrice et théologienne : http://www.temoins.com/un-accompagnement-psychologique-et-spirituel-parcours-de-cecile-entremont-psychologue-animatrice-et-theologienne/

(2)            Sur ce blog, présentation de son livre : « Oser la bienveillance » : https://vivreetesperer.com/?p=1842

(3)            Un lieu d’accueil en Bourgogne : « Partager un ressourcement » : https://vivreetesperer.com/?p=1549

(4)            Cécile Entremont. S’engager et méditer en temps de crise. Dépasser l’impuissance, préparer l’avenir. Tempsprésent, 2016

(5)            « Parcours de foi aux marges des cadres institutionnels » : Interview vidéo de Cécile Entremont : « Spiritualité en post-modernité » : https://www.youtube.com/watch?v=MhV9aWrNGzA&feature=youtu.be&list=PLZeo7Oy8lb_Ap552kFrphuHk4QodrW-UU

(6)            « Comment aujourd’hui dire au mieux l’amour de Dieu et faciliter ainsi sa réception ? » Interview de Cécile Entremont par Alain Gubert. Réalisation technique : Pierre-Jean Gubert (entreprise Carrousel).

(7)            En écho à cette interview, voici quelques articles témoignant de notre démarche personnelle sur ce blog. « Quelle est notre image de Dieu ? « A la recherche du désir de Dieu au plus profond et au plus vivant de mon désir » : https://vivreetesperer.com/?p=1509 « Se sentir aimé de Dieu » : https://vivreetesperer.com/?p=1752  « Voir Dieu dans la nature » : https://vivreetesperer.com/?p=152  « Ce qui nous émerveille » : https://vivreetesperer.com/?p=253                                 « Les expériences spirituelles » : https://vivreetesperer.com/?p=670  « Reconnaître la présence de Dieu à travers l’expérience » : https://vivreetesperer.com/?p=1008  « Par delà la séparation » : https://vivreetesperer.com/?p=2209   « Devenir plus humain » : https://vivreetesperer.com/?p=2105 « Le Dieu vivant et la plénitude de vie » : https://vivreetesperer.com/?p=2413

(8)            http://belletmaurice.blogspot.fr

 

Un esprit de solidarité, du récit biblique à la présence de Jésus (1)

Un esprit de solidarité, du récit biblique à la présence de Jésus (1)

Quel est le sens biblique de la solidarité ? La question est posée à Renny Golden qui , dans les années 1980, s’est engagé en faveur de l’accueil aux Etats-Unis, des réfugiés d’Amérique Centrale fuyant la violence.

« Le mot : solidarité n’apparaît pas tel quel dans la Bible. Cependant, comme pratique de foi, il capte l’essence des traditions juives et chrétiennes. La Bible est l’histoire multimillénaire des israélites essayant de maintenir une solidarité avec leur Dieu et avec les pauvres ». Quel est l’esprit de cette solidarité, « Lorsque au début, Dieu appelle Moïse à sortir le peuple de l’esclavage, celui-ci rechigne et cherche des excuses ( Exode 3.13, 4.1, 10). Mais Dieu promet : « Je serai avec toi » Ce n’est pas du paternalisme ou de la pitié. C’est travailler épaule contre épaule dans une œuvre de libération ».

Dieu manifeste sa solidarité avec l’humanité en Jésus. « La naissance de Jésus, l’incarnation de Dieu dans le monde est l’acte paradigmatique de la solidarité. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a pris une forme humaine. C’est une identification complète avec la condition humaine, une solidarité totale avec l’histoire humaine. Jésus a du fuir les excès du pouvoir impérial. Il a été une menace pour l’ordre établi et il a du fuir les escadrons de la mort du gouvernement romain ( Matt 2.13-14). Jésus a commencé sa vie non pas comme membre d’une élite, mais comme un réfugié, un sans abri. Ainsi, l’amour de Dieu pour le monde se manifeste très particulièrement pour les persécutés, les rejetés, les fugitifs ».

Comme le montre Robert Chao Romero, le ministère de Jésus a manifesté la solidarité. « Dieu est devenu chair et a lancé son mouvement parmi ceux qui étaient méprisés et rejetés à la fois par les romains et par l’élite du peuple. Jésus n’est pas allé vers la grande ville en cherchant à recruter parmi l’élite religieuse, politique et économique. Pour changer le système, Jésus devait commencer avec ceux qui étaient exclus du système. Bien que la bonne nouvelle de Jésus était pour l’ensemble de la famille humaine, elle va d’abord aux pauvres et à ceux qui sont marginalisés. Comme un père aimant (ou une mère), Dieu aime tous ses enfants également, mais se préoccupe particulièrement de ceux ou celles qui souffrent le plus ».

Les gens, qui souffraient du double fardeau du colonialisme romain et de l’oppression spirituelle et économique des élites, attendaient de Dieu une libération ». Effectivement, les plus faibles ont été considérés comme indispensables. « Bien qu’ils aient été considérés comme les moins honorables, Jésus leur a porté le plus grand honneur. Jésus a accordé le plus grand honneur à ceux qui en manquaient    ( 1 Corinthiens 12. 22-25).

 

Un esprit de solidarité et pas de jugement (2)

Richard Rohr envisage le cœur du christianisme comme la solidarité aimante de Dieu avec tous le gens. « A travers Jésus, la propre vision du monde de Dieu, vaste, profonde et entièrement inclusive est rendue accessible à tous. En fait, j’irai jusqu’à dire que la marque de la vie chrétienne et de se tenir en solidarité radicale avec tout autre. C’est l’effet final et intentionnel – symbolisé par la croix, qui est le grand acte de solidarité de Dieu à la place du jugement. Voilà comment nous sommes appelés à imiter Jésus, cet homme juif bon qui voyait et appelait le divin dans les « gentils », comme la femme syro-phénicienne et les centurions romains qui l’ont suivi, dans les collecteurs d’impôt juifs qui collaboraient  avec l’Empire, dans les zélotes qui s’y opposaient, et tous ceux « en dehors de la loi ». Jésus n’avait pas de problème quelque il soit avec l’altérité ».

Jésus a inclus. Il n’a pas exclu. « La seule chose que Jésus a exclus, c’est l’exclusion elle-même ».

A cet égard, comment envisager aujourd’hui notre attitude vis–à-vis de personnes pratiquent d‘autres modes de sexualité que celui qui dérive directement de notre interprétation des écritures. Ici, la parole est donnée à Shannon Kearns, prêtre transgenre. Il nous apporte « un exemple de la solidarité inclusive de Dieu avec les eunuques, minorités sexuelles à l’époque du prophète Esaïe. En Esaïe ( 56. 3b-5), le prophète déclare : « Et ne laissez pas les eunuques dire : « Je ne suis qu’un arbre sec ». Le Seigneur déclare : « Aux eunuques qui gardent mes sabbats, choisissent ce qui m’est agréable et qui persévéreront dans à mon alliance, je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom préférables à mes fils et à mes filles. Je leur donnerai un nom éternel qui ne périra pas ». C’est une parole de réconfort et d’espérance. C’est une parole de guérison ».  En commentaire, Shannon Kearns nous dit comment ces paroles bibliques « résonnent fortement pour beaucoup de gens transgenre et non-binaire ». « Ils résonnent aussi fortement pour les nombreuses personnes qui se sont senties exclues et rejetées d’une entrée dans un espace religieux à cause de leur diversité de genre ».

Nous sommes donc invités à regarder autour de nous et à nous poser des questions : « Qui est en train d’être exclu ? Qui n’est pas bienvenu ? Pour qui il n’y a pas de place ? Le message est en Esaïe 56 et dans le récit de l’eunuque éthiopien en Acte 8 : « Il y a une place aussi pour eux dans le Royaume de Dieu. Ils n’ont pas besoin de changer pour être inclus. Ils sont rendus dignes d’être inclus en désirant l’être ».

 

La spiritualité de la solidarité (3)

Barbara Holmes, à qui on a fait appel dans cette séquence, nous invite, à la suite de Jésus, « à discerner les signes des temps et à être un baume toujours présent dans ce monde troublé ». « Le physicien Neill de Grasse Tyson nous rappelle que notre solidarité n’est pas un choix, c’est une réalité. Nous sommes  tous connectés les uns aux autres, biologiquement, à la terre chimiquement, et, au reste de l’univers atomiquement. Notre solidarité est un fait scientifique aussi bien que l’acte de salut d’un Sauveur aimant et un Saint Esprit sage et guidant. Et même cet appel à la solidarité est incarné par le Divin. Parce que Jésus est venu et a vaincu et renversé les systèmes de ce monde, il nous appelle à faire de même ».

Mais est-ce bien possible ? « Les systèmes disent que les changements ne peuvent pas arriver, que la gravité gagne, que la religion n’a pas d’utilité excepté de calmer les gens, que vous faites mieux de mettre votre confiance dans des fonds communs de croissance. Mais Jésus déclare qu’il y a une autre voie la – voie prophétique – et même maintenant, il nous appelle à nous avancer sur la parole, à nous rassembler en un, et à exercer nos dons. Alors seulement, nous pourrons faire la paix avec nos voisins, mettre fin à la violence du canon et arrêter notre addiction à la division. La solidarité et la compassion, c’est l’amour en action ».

Mais comment envisager une spiritualité de la solidarité ? Selon l’écrivaine Margaret Swedish, cette spiritualité commence à se manifester « en honorant la présence divine en chaque être humain ».

« Je crois que Dieu nous a donné le plus grand exemple de solidarité lorsque Dieu a envoyé son fils Jésus vivre avec nous » (réfugié salvadorien). Nous sommes appelés à un état d’esprit dans lequel nous sommes persuadés que les autres ont une valeur égale à la notre.  « Ma vie n’est pas plus valable ou digne, de plus grande ou de moindre signification que celle d’un autre être humain. Je ne suis pas plus ou moins méritant. Mes droits ne sont pas plus importants que ceux de cette autre personne. Cette spiritualité commence à un endroit douloureux – avec l’acceptation du fait que le monde est brisé et que nous sommes brisés. Dans cela, nous cherchons des liens profonds avec les personnes blessées de notre monde. Et en cette place vulnérables, nous cherchons le cœur de la solidarité : la compassion ».

La séquence sur la solidarité présentée sur le site : « Center for action and contemplation » se poursuit ensuite dans d’autres éléments, notamment par une méditation de Richard Rohr sur la solidarité divine avec la souffrance. Ce texte, tant par la densité émotionnelle du propos que par les questions qu’il soulève requiert un traitement particulier. Nous nous bornerons ici à cette première évocation de la solidarité, un thème qui correspond bien à notre conscience actuelle et qui en met la signification chrétienne en valeur.

J H

 

Entrer dans la bénédiction

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Bénir, c’est participer à l’œuvre de Dieu en répandant la paix : au sens de « shalom », une paix entendue, dans un sens très large : plénitude, harmonie, santé.

 

         En nous parlant ainsi de la bénédiction, Jean-Claude Schwab nous ouvre un horizon de vie.

         Récemment, on pouvait lire sur la lettre d’une entreprise de télécommunication (1), un message éclairant : « Allô provient de l’ancien mot anglais : hallow (sois béni), le salut des marins quand leurs bateaux se croisaient. Au fil du temps, le mot se transforme en hello. Ce sont les standardistes qui démocratisèrent l’usage du hello au téléphone qui devint phonétiquement notre allô français ». Aujourd’hui, à une époque où l’interconnexion est désormais une caractéristique majeure de notre existence, il est bon de se rappeler que le bon exercice de la communication dépend de la reconnaissance d’une dimension qui fonde une confiance réciproque. Tel était le cas de ces marins d’autrefois lorsqu’ils se saluaient en terme de bénédiction.

         Et, de même aujourd’hui, nous savons combien notre existence dépend de la qualité des relations qui donnent forme à notre environnement. Nous comprenons l’importance de notre manière de penser. Actuellement, de nombreuses recherches montrent les effets bénéfiques d’une pensée positive tant à l’égard des autres qu’à  l’égard de nous-même (2). Nous voyons là une disposition de la création qui trouve signification et vigueur dans la bénédiction.. Et d’ailleurs, dès le milieu du XXè siècles, des thérapeutes chrétiens comme Agnes Sanford et Norman Peale (3) ont témoigné d’une expérience des effets d’une pensée de bénédiction à  l’intention de tel ou tel.

         Lorsque nous croyons que Dieu est présent et agissant au cœur même de notre monde, nous voyons en lui la source de vie, la puissance d’inspiration qui porte tout ce qui va dans le sens de la vie.Il nous appelle à participer à son œuvre (4). Nous sommes tous appelés à entrer dans la bénédiction.

          Dans le passé, Jean-Claude Schwab, pasteur de l’Eglise Réformée en Suisse romande, a animé des sessions à Témoins dans le cadre de l’AFRAI, une association chrétienne se donnant pour but de manifester l’action de Dieu pour le développement et la restauration de la personne dans toutes ses dimensions (5) . Il anime également des sessions durant les vacances d’été (6). L’une d’entre elles a été consacrée au thème de la bénédiction. Dans un numéro du magazine Témoins, nous avions recueilli à ce sujet les propos de Jean-Claude Schwab qui nous fait entrer dans le mouvement de la bénédiction : affirmer la bénédiction ; reconnaître la bénédiction ; répandre la bénédiction,  comme une manière bienfaisante de penser et de vivre.

         Récemment, les numéros du magazine Témoins ont été numérisés et mis en ligne (7) sur le site de Témoins, le site de « la culture chrétienne interconfessionnelle ». On pourra donc y consulter cet article dans le cadre même du numéro dans lequel il a été publié (novembre-décembre 2000) (8).

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J.H.

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Entrer dans la bénédiction

 

         Bénir, c’est proclamer la paix, agir en faveur de la paix, établir un espace de paix.  Ici, on doit entendre le mot « paix » d’une façon très large, en retournant au terme hébraîque originel : Shalom.  Shalom signifie la plénitude, l’harmonie, la santé, tout ce qui concourt à l’accomplissement de l’homme. Mais ce terme exprime aussi la restauration de l’être, le salut. En proclamant la paix, la bénédiction exprime l’action de Dieu dans la création et dans la rédemption.

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Affirmer la bénédiction

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         Lorsque Jésus chasse les vendeurs du Temple, sa colère ouvre un espace pour la bénédiction (Mat 21. 12-16). Ce lieu n’était plus un espace de liberté et d’adoration, mais l’objet d’un envahissement. Cette situation évoque tout ce qui surgit en nous et fait opposition au moment où l’on veut faire place au silence, à l’intimité, à la rencontre. Les préoccupations, les sollicitations font barrage. A l’instar de la colère de Jésus, sans doute sommes-nous appelés parfois à poser des actes clairs, à laisser notre énergie s’exprimer pour rétablir les choses. Dans l’épisode rapporté de l’évangile, il ne faut pas moins que la colère de Jésus pour rétablir l’ordre originel, un espace sabbatique. Alors la rencontre peut avoir lieu. Les enfants expriment leur louange d’une façon toute simple et naturelle.  Les malades peuvent s’approcher pour être guéri. Le projet de Dieu se réalise.

         Mais, en même temps, les textes synoptiques nous disent qu’à la suite de cet incident, les ennemis de Jésus s’entendent pour le faire mourir. Ainsi, Jésus signe de sa mort cette œuvre de libération. C’est dire combien, à ses yeux, cet espace pour la bénédiction,au cœur de nos vies, est vital. Il a fallu l’action virulente de Jésus pour que les gens puissent s’approcher de Lui au temple. Jusque là, ils ne le pouvaient pas. Bien sûr, ils ont reçu de lui de grands bienfaits,  mais ceux-ci sont un effet de sa présence. Cette simple présence, sa proximité, est bénédiction. C’est à travers la présence de Dieu que s’établit le Shalom, plénitude et harmonie, puissance de restauration personnelle et relationnelle.

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Reconnaître la bénédiction

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         La présence et l’action bénissantes de Dieu sont à l’origine de l’univers, mais elles sont aussi à l’origine de ma vie. « C’est Toi qui m’a tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse » (Psaume 139. 13-14) « Tu m’as fait sortir du sein maternel. Tu m’as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère » (Psaume 22.10).

         Ainsi, mon Dieu, Tu as pris soin de moi dès l’origine.  Tu m’as donné des signes d’amour qui m’ont permis de vivre.  Sans ces signes, je n’existerais pas. J’ai reçu ainsi la confiance originelle qui est le fondement du développement humain. Il y a eu des dérapages ensuite dans ma vie. Mais j’ai reçu ce fondement, cette grâce d’exister. Si je n’en suis pas conscient, je suis appelé à réaliser que la bénédiction est à l’œuvre pour moi, depuis mon origine. Cette prise de conscience est une bénédiction en soi, une nouvelle bénédiction.

         « Mon âme, bénis l’Eternel, n’oublie aucun de ses bienfaits ». Cette exhortation à soi-même (Psaume 103) m’appelle à bénir Dieu pour ma vie et, pour cela, à faire mémoire de ma vie. C’est une démarche importante à faire périodiquement. Il y a là un travail en quête de sens, en quête des traces de Dieu. Quel est le fil conducteur pour ma vie ? Je rends grâce pour le bien et, dans les côtés négatifs, je cherche à reconnaître la main de Dieu qui utilise tout. Quand il y a du sens, il y a quelqu’un qui est derrière. Je découvre ce quelqu’un qui est avec moi.  Il y a là une attitude à acquérir : savoir reconnaître la présence de Dieu à l’œuvre dans ma vie.

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Répandre la bénédiction

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         « Que l‘Eternel te bénisse et te garde. Que l’Eternel fasse luire sa face et qu’il t’accorde sa grâce.  Que l’Eternel tourne sa face vers toi et qu’il te donne la paix » (Nombres 6, 24-26) . La bénédiction d’Aaron, traditionnelle dans le judaïsme, nous introduit dans une attitude de bénédiction .

         « Bénissez, ne maudissez pas » nous rappelle Paul (Romains 12.14), en écho à la parole de Jésus (Matthieu 5.44). Ce précepte nous invite à une attitude intérieure. Bénir les gens autour de nous, c’est avoir un regard positif sur eux, leur souhaiter le meilleur, les mettre intérieurement en relation avec Dieu, invoquer sur eux sa protection.

         Pour exprimer à l’autre la bénédiction de Dieu, il faut apprendre à se rendre présent à lui, entrer dans le concret d’une relation.  Je me réfère à l’attitude de Jésus lorsqu’il guérit un sourd-muet dans l’évangile de Marc (ch 7. 23-25). En quelque sorte, Jésus apprivoise cet homme. Il le prend à part, il entre en proximité avec lui en le touchant.  Jésus soupire intérieurement, lève les yeux au Ciel et dit à l’homme : « Ouvre-toi ». Présent à lui-même dans son soupir, Jésus est présent au Père et exerce une présence de libération vis-à-vis de cet homme.

         Pour moi, la parole et la présence sont deux réalités qui doivent aller de pair. Ainsi, bénir l’autre explicitement, c’est se rendre présent à lui et dans l’humilité, se faire simplement le serviteur d’une Parole. Entrons ensemble dans la bénédiction de Dieu.

 

Propos recueillis auprès de Jean-Claude Schwab

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(1)            La lettre. Ligne fixe. orange, mai-juin 2013

(2)            « La dynamique de la conscience et de l’esprit humain. Un nouvel horizon scientifique. D’après le livre de Mario Beauregard : « Brain wars ». http://www.temoins.com/etudes/la-dynamique-de-la-conscience-et-de-l-esprit-humain.-un-nouvel-horizon-scientifique.-d-apres-le-livre-de-mario-beauregard-brain-wars.html

(3)            Agnes Sanford inscrit la prière de guérison dans une compréhension des interrelations entre la pensée et le corps :       Sanford (Agnes). La lumière qui guérit . Delachaux et Niestlé, 1955. Norman Vincent Peale a découvert l’apport de la psychologie dans le développement spiritueL Il donne à un de ses livres intitulé au départ : « Puissance de la foi », le titre : « Puissance de la pensée positive » pour que celui-ci puisse s’adresser à tous et pas seulement aux croyants pratiquants. Peale (Norman Vincent).  La puissance de la pensée positive. Marabout, 1990

(4)            Sur ce blog, la contribution d’Odile Hassenforder : « Dieu, puissance de vie. Les projets de Dieu pour moi, pour l’humanité, pour l’univers sont des projets de bonheur et non de malheur ». https://vivreetesperer.com/?p=1405

(5)            Les interventions de Jean-Claude Schwab à Témoins ont été suivies par la publication de deux textes : « Voici une bonne nouvelle : habiter mon corps » :  http://www.temoins.com/developpement-personnel/voici-une-bonne-nouvelle-habiter-mon-corps/toutes-les-pages.html    et : « Au cœur du cyclone » : http://www.temoins.com/parole-ouverte/au-coeur-du-cyclone.html  On se reportera également à une récente contribution de Jean-Claude Schwab sur ce blog : « Accéder au fondement de son existence »  https://vivreetesperer.com/?p=1295

(6)            Jean-Claude Schwab participe activement à l’association : Expérience et Théologie : http://www.experience-theologie.ch/accueil/

(7)            La mémoire de Témoins : http://www.temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=959&catid=30

(8)            Témoins. Novembre/Décembre 2000  http://temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=993&catid=29

Une révolution spirituelle. Une approche nouvelle de l’Au-delà

Cet Au-delà qui nous fait signe
Par Lytta Basset

Nous sommes confrontés à la mort. Nous pouvons nous interroger sur notre sort personnel. Mais le problème est crucial lorsqu’advient le départ d’un proche. Dans la séparation, c’est la communication qui est rompue. L’amour se manifestait dans le dialogue. Et soudain, celui-ci s’interrompt. Notre proche aurait-il disparu à jamais ? Dans cette épreuve, on cherche une réponse. Certains contextes ne s’y prêtent pas. Il y a des empêchements dans les mentalités environnantes : matérialisme ou prescription religieuse de la séparation entre les vivants et les morts. Et, parfois dans les dédales, on doit rechercher un passage, c’est-à-dire un éclairage fondé. Ce fut le cas dans le récit rapporté dans l’article : « Cette vie qui ne disparaît pas » (1). L’issue, à tonalité biblique, ce fut la théologie de Jürgen Moltmann (2), à travers son livre : « In the end, the beginning », traduit ensuite en français : « De commencements en recommencements ». A l’époque, on pouvait avoir accès également à un témoignage existentiel de Lytta Basset : « Ce lien qui ne meurt jamais » (3). Or, théologienne, accompagnatrice spirituelle et auteure de nombreux livres appréciés (4), Lytta Basset vient d’expliciter son premier témoignage dans un livre qui vient bouleverser la représentation dominante de la relation avec les défunts, esquissant en même temps un nouveau paysage spirituel : « Cet Au-delà qui nous fait signe » (5).

« Dans « Ce lien qui ne meurt jamais », Lytta Basset racontait comment elle avait fait l’expérience de contacts avec son fils ainé Samuel mort par suicide à l’âge de vingt- quatre ans. Mais la théologienne protestante, à la fois par discrétion et parce que sa formation ne l’avait pas préparée à de tels aveux, n’avait pas alors tout dit des circonstances qui l’avaient amenée à témoigner. Quinze ans plus tard, elle ose révéler ce qu’elle appelle « l’événement improbable » qui l’a « remise dans le courant de la vie ». Loin de toute motivation sensationnaliste, si elle s’est décidée à prendre la parole, c’est pour aider ceux qui traversent le deuil d’un enfant à ne plus se dire qu’on « ne s’en remet jamais ». Validant l’existence des VSCD – « vécus subjectifs de contact avec un défunt » – elle relit la littérature sur ces questions délicates, en faisant toujours le lien avec les différents récits évangéliques autour de la Résurrection » (page de couverture).

Ce texte n’est pas seulement un témoignage émouvant et réfléchi ouvrant la voie à un nouveau regard sur le rapport avec les défunts. C’est également, dans le même temps, un bilan des études portant sur notre appréhension de l’au-delà qui se sont multipliées au cours des dernières décennies depuis le livre pionnier de Raymond Moody, « La vie après la vie » en 1975. Il y a là, maintenant, un corps de connaissances considérable. Des termes nouveaux sont apparus comme : EMP (expérience de mort provisoire), VSCD (vécu subjectif de contact avec un défunt), TCH ( Trans communication hypnotique). Les expériences de mort provisoire sont aujourd’hui innombrables et le phénomène est universel. Nous découvrons dans ce livre l’importance du « vécu subjectif de contact avec les défunts ». « Le VSCD est rapide, crée un effet de sidération, comme si on ne pouvait y croire, puis de joie car le contact est direct. Il touche directement le cœur. On le reçoit comme une évidence » (p 19).

Cependant, si ce livre dresse un bilan de tout le savoir qui s’accumule depuis des décennies sur le rapport avec l’au-delà, il nous rend également un grand service en offrant une interprétation chrétienne de ces phénomènes. Or cela n’allait pas de soi. Les différentes églises ont bien une doctrine concernant la vie de l’au-delà. Mais ces doctrines palissent dans la conjoncture nouvelle. Pour certaines d’entre elles, elles véhiculent une conception menaçante du jugement, répartissant les destinées dans des cases, l’une d’entre elles entretenant un malheur perpétuel. D’autres érigent un mur de séparation entre les vivants et les morts. Le mouvement actuel disqualifie de telles croyances. Or, femme d’expérience, mais aussi théologienne, Lytta Basset corrige ces représentations et nous offre une vision chrétienne de la vie après la vie. Et de plus, elle sait parler à nos contemporains en quête existentielle. Plutôt que d’employer un vocabulaire théologique, elle parle de « la Vie », d’« expériences de la Vie » et de « perception du Vivant ». « Parce que un tel langage est plus accessible à notre société occidentale sécularisée, mais aussi parce qu’en réalité c’est aussi un langage biblique » (p 10). Elle s’adresse à tous ; c’est pourquoi, plutôt que le terme : « vie éternelle », elle emploie l’expression : « vie de toujours » (p 11). Elle se déclare marcher « vers ma propre vie de toujours, cette vie qui commence dès ici et n’a pas de fin » (p 11).

Comment recevoir ce grand courant de découverte d’une vie par delà la mort dans un vécu chrétien ? La réponse de Lytta Basset est d’autant plus précieuse qu’elle se fonde sur une grande culture biblique et sur une compétence de théologienne. Aussi envisage-t-elle ces phénomènes dans « le droit fil de la tradition chrétienne » (p 87). « Au gré de nombreuses lectures, aucune incompatibilité avec les témoignages du Nouveau Testament ne m’a sauté aux yeux. Quant à l’Evènement improbable, je n’ai à aucun moment pensé, imaginé ou cru qu’il puisse être en contradiction avec mon identité chrétienne. Bien au contraire, il m’a fait saisir l’ampleur illimitée de l’événement de Pâques » (p 88). Bien sûr, Lytta Basset se réfère aux paroles de Jésus, mais aussi aux enseignements de Paul et de Jean. Elle évoque des commentaires éclairants comme celui d’un pasteur au début du XXè siècle, P Valloton ou bien celui d’un expert canadien A Myre. P Valloton déclarait déjà que « Les faits physiques et psychiques sont les mêmes aujourd’hui qu’au temps d’Abraham, de Moïse, d’Elie, d’Elisée, d’Esaïe, de Jésus et, après lui, des apôtres ». Tout un chapitre est consacré ainsi à une interprétation des Ecritures, par exemple en terme de « langage corporel ». « L’apôtre Paul est certainement l’auteur du Nouveau Testament qui parle le plus de la vie invincible, et de la manière la plus explicite dans sa première lettre aux Corinthiens. Il s’agit de mourir aux forces de mort pour se préparer à vivre vraiment, et pour cela, il emploie dix-neuf fois le verbe « se réveiller » (p 93). Lytta Basset ouvre des correspondances entre les textes du Nouveau Testament, les connaissances issues des recherches sur l’univers de l’invisible et son expérience du deuil. « Un verset de Paul me touche particulièrement : « Vous avez été, dit-il, mis au tombeau – avec lui par l’immersion dans laquelle vous avez été réveillés – avec lui par la confiance dans l’énergie de Dieu qui l’a réveillé d’entre les morts. Je reconnais bien là le parcours rocailleux de mon deuil. Comme tant d’autres, j’ai eu le sentiment d’être mis au tombeau ave Samuel, d’être immergée et noyée dans sa mort… et de m’être laissée éveiller en faisant confiance en l’énergie divine – littéralement, ce « travail du dedans » que poursuit en moi le Vivant à mon insu » (p 94). Au total, Lytta Basset exerce un discernement. Elle prône le respect du parcours de chacun. Elle met en valeur l’importance de l’expérience et sa théologie en tient le plus grand compte.

Certes, on peut se demander comment le mouvement actuel s’inscrit dans l’histoire du monde et la diversité des cultures qui y participent, mais comme l’exprime Lytta Basset, il est urgent de répondre à la quête spirituelle qui se manifeste aujourd’hui. Et, par rapport à la reconnaissance de ce mouvement, il reste aujourd’hui, deux freins considérables.

« Celui des Églises d’abord ». « Je vois de l’intérieur, combien le protestantisme, traditionnellement, est peut-être encore le plus fermé… L’Eglise investie par une théologie rationaliste avait fermé la porte de l’au-delà » (p 249). Aujourd’hui, les mentalités évoluent. L’autre frein est sociétal. On entend de sombres affirmations qui sont infondées. (p 250).

Ce livre se clôt par une magnifique citation d’Esaïe : « l’Eternel  sera pour toi la lumière de toujours ».

 

Un langage universel pour dire la vie

 Cet ouvrage comporte de multiples facettes. Pour en donner un aperçu, nous choisissons ici un aspect de l’univers spirituel tel qu’il se dégage du chapitre : « Un langage spirituel pour dire la Vie » (p 171-189). « Un langage universel pour dire la Vie » : c’est Dieu qui nous parle. Comme l’auteure le rappelle, il nous a parlé à travers les prophètes, et, bien sûr, par le message du Nouveau Testament. Il ne cesse de nous parler par de multiples voies et dans des contextes variés. Si Lytta Basset met l’accent ici sur la communication autour de la mort, ce n’est qu’un aspect de l’expression divine qui se manifeste dans de nombreuses expériences de transcendance (6) telles que celles qui ont été recensées par Alister Hardy en Angleterre et ont été rapportées par David Hay dans son livre : « Something there » (7).

Le langage qui se manifeste ainsi parle également de Celui qui en est l’auteur. Le message « au nom du Vivant » (p 171), parle du Vivant, de son Être, de l’univers qu’il anime. Si Dieu est le Créateur de l’univers et que cette création est source d’émerveillement et de louange, Il anime également un monde invisible. Lytta Basset évoque ce monde à travers ce que le langage divin, « le langage universel pour dire la vie », y fait écho. Tout un paysage apparaît ainsi et il résulte d’une convergence dont Lytta Basset nous fait part. « J’ai été frappée, par mes lectures, par la convergence entre les expériences des prophètes bibliques et celles de nos contemporains. Les auteurs le répètent à l’envie : si cela arrive à n’importe qui, c’est que nous avons tous des « antennes », un « sixième sens », une « conscience intuitive extraneuronale »… qui se trouve plus ou moins développée ou étouffée en fonction des réactions de l’entourage. Ne nous croyons pas à l’abri de tels touchers divins. les témoignages concernent tous les âges, sexes, classes socio-professionnelles, religions, appartenances philosophiques… » (p 172) (8). C’est donc une expérience universelle, sans frontières. « Les témoins se sentent unis à Dieu, donc encore distincts et en même temps ne faisant qu’un avec lui. Même constat paradoxal pour leur relation à l’univers. Une personne a fait le rapprochement avec la parole de Jésus : « Moi et le Père nous sommes uns ». Lytta Basset met l’accent sur le rôle du corps dans la réception. « Si le langage de la Vie est intelligible pour tous, n’est-ce pas parce qu’il passe essentiellement par le corps ? Ou plutôt qu’il parle au corps ? » (p 173). Elle évoque la sensibilité des enfants. « Le langage de l’invisible est accessible d’emblée aux petits enfants ». (p 173). Nous voici en présence d’une réalité qui se manifeste dans des expériences multiples. « Le docteur R Moody s’est demandé comment comprendre que la sagesse des tibétains, les connaissances théologiques, la visions de Paul, les mythes platoniciens, les révélations du scientifique E Swedenborg, les témoignages des mourants et de ceux ayant vécu une EMP pouvaient se recouper si parfaitement entre eux. J’ai envie de dire : parce qu’il n’existe, au fond, qu’une Réalité d’où émane la multiplicité des formes de vie » (p 174-175).

Lytta Basset nous décline ensuite les caractéristiques communes qu’elle a relevées dans ces écrits et récits : l’omniprésence de la Lumière ; une lumière aimante ; la beauté de la vie ; une connaissance totale ; les retrouvailles avec un être aimé.

La lumière n’est-elle pas le symbole le plus universel pour dire cet Invisible sans lequel rien n’existe ? Le mot Dieu vient du sanscrit Dyau qui signifie précisément « jour, brillant, lumière, divinité ». Pour les tibétains, c’est la Luminosité fondamentale. Or cela revient dans de nombreux récits de mourants de la tradition orthodoxe, et déjà dans la littérature patristique : des visions de lumière, des apparitions de Jésus, de Marie, des saints et des apôtres « dans une lumière éclatante » et d’Anges très lumineux – rien à envier aux témoignages rassemblés par R Moody. Le théologien orthodoxe V Lossky note avec une grande justesse : « Si Dieu est appelé lumière, c’est qu’il ne peut rester étranger à notre expérience ». Une expérience qui ne date pas d’hier : la Bible hébraïque, notamment les Psaumes évoquent déjà l’omniprésence de la Lumière, par exemple le psaume 139.12 » (p 175). Lytta Basset nous rappelle également le témoignage de Paul dans ses récits de son vécu de l’apparition de Jésus dans une grande lumière. « Dans la ligne de l’inspiration paulinienne… les Pères grecs ont deviné que notre union au Vivant pouvait nous transformer sur terre et au delà. Car au delà du temps et de l’espace, nous ne formons qu’un seul être… ». Et elle rappelle les expériences, avec le ressenti de « ne faire qu’un avec tout l’univers ». Le message de l’évangéliste Jean est également significatif : « Dieu est lumière et de ténèbres, il n’y en a aucune en lui ». N’est-ce pas exactement ce qu’il a vu de ses propres yeux sur la montagne de la transfiguration ? » (p 177). « Clarté divine visible dans le corps d’un être humain, tel est le vécu des témoins de la transfiguration comme du réveil de Jésus le matin de Pâques »… Une lumière appelée à se répandre : Jésus déclare à es disciples : « Vous, vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut être cachée, située en haut d’une montagne ». Notons que R Moody a écrit que « les expérienceurs de tradition chrétienne identifiaient l’Être de lumière au Christ » (p 178).

Le deuxième élément omniprésent dans les récits, c’est qu’il s’agit d’une « lumière aimante ». « Une lumière aimante – d’un amour sans fin, sans limites et sans conditions. Est- ce un hasard si, pour Jean, non seulement « Dieu est lumière », mais « Dieu est amour » ? Ainsi rapporte-t-on que la lumière céleste rencontrée dans les expériences de mort provisoire est « une lumière totalement aimante et compatissante » (p 180). « Il suffit d’une fois et cela s’inscrit dans votre corps ». Cette affirmation résulte d’un constat de Lytta Basset elle-même puisqu’elle écrit « avoir vécu une expérience unique de l’amour de Dieu, il y a quarante ans » (p 180). « Plus fort que la lumière, l’amour pour moi qui en émanait reste indicible ». Lytta Basset cite ensuite des témoignages d’EMP qui vont dans le même sens : « C’est une lumière au delà de notre description. Et lorsque nous nous en approchons, elle nous enveloppe d’un amour inconditionnel » (p 181).

« Langage universel encore : la beauté de la Vie ». Les visions portent en effet une magnificence, notamment à travers de splendides paysages. Lytta Basset cite un témoignage : « L’amour exprime la beauté en couleurs… Tout est couleurs autour de moi et des nuances à l’infini… Les couleurs deviennent sonores et bientôt apparaissent des fleurs. C’est une plénitude de Lumière animée… Une symphonie vivante de couleurs de sons et de formes… La Grande Énergie Créatrice y est tempérée de douce beauté et tout y procède de l’amour » (p 182). Lytta Basset rapporte ainsi des visions de l’au-delà. Cependant, il existe également sur terre des expériences de transcendance dans laquelle la nature est perçue dans une forme d’extase (9). On entrevoit ici un fonds commun.

L’auteure nous parle également de « connaissance totale ». « La personne qui connaît fait partie de l’objet connu. Il n’y a pas l’extérieur et l’intérieur. On y est tout de suite ». (p 184). En commentaire, « Nous faisons déjà partie du Vivant – mais, redisons-le, sans jamais perdre notre identité, notre conscience individuelle ». Ici encore, ce même mode de connaissance globale apparaît également dans les expériences de transcendance au sein de la nature (9).

Lytta Basset termine cette revue par le thème de son livre : « Les retrouvailles avec un être aimé ». « Voilà une des questions les plus brulantes que se posent les personnes endeuillées : Est-ce que je le ou la reverrai ? La réponse est oui que ce soit par un VSCD ou une EMP, une TCH ou autrement, on retrouve ses proches, des ancêtres qu’on n’a pas connus sur terre, et même d’autres personnes qu’on rencontre pour la première fois. A en croire le visionnaire de l’Apocalypse, il n’y a pas de limites : au royaume de la vie invincible, la famille humaine est inépuisable » (p 186). Lytta Basset nous invite à écouter les paroles de Jésus : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » (p 188).

 

En commentaire

La parution de ce livre s’inscrit dans une évolution. A partir d’une expérience inattendue, cet « événement improbable » qui a transformé la vie de Lytta Basset, une expérience aussi interpellante qu’émouvante, ne répond pas seulement aux questionnements des endeuillés, il vient bouleverser des représentations dominantes tant séculières que religieuses. Lytta Basset le sait bien puisqu’elle écrit dans son introduction, le mouvement qui l’encourage à écrire : « C’est que l’évolution des mentalités est perceptible. Une plus grande ouverture à l’Au-delà, aux réalités invisibles » (p 7). Cette évolution ne se manifeste pas seulement à travers un courant d’expériences et de témoignages, mais il apparait aussi dans des livres de chercheurs qualifiés psychologiquement et philosophiquement.    C’est ainsi que Vinciane Despret, philosophe et anthropologue à l’Université de Liège, également pionnière dans la recherche sur la conscience des animaux, publie, en 2015, un livre intitulé : « Au bonheurs des morts. Récits de ceux qui restent » (10). « Elle a mené une enquête sur la manière dont les morts entrent dans la vie des vivants. L’auteure s’est laissée instruire par les manières d’être qu’explorent les vivants, ensemble ». Elle a recueille ainsi une expression tâtonnante, mais très copieuse. Et elle rompt avec une théorie du deuil, dominatrice dans certains milieux psychologiques athées. « On doit faire le travail de deuil ». Fondé sur cette idée que les morts n’ont d’autre existence que dans la mémoire des vivants, elle enjoint à ces derniers de détacher les liens avec les disparus. Et le mort n’a d’autre rôle à jouer que de se faire oublier. Toutefois, cette conception laïque, « désenchantée » a beau avoir réussi à occuper le devant de la scène et à alimenter les discours savants, il n’en reste pas moins que d’autres manières de penser et d’entrer en relation avec les défunts continuent, certes sur des modes plus marginaux à nourrir des pratiques et des expériences » (p 12-13).

Un livre de Marie de Hennezelle paru en 2021 : « Vivre avec l’invisible » (11) vient confirmer l’évolution de l’état d’esprit dans l’opinion. Psychologue, Marie de Hennezelle est également l’auteure du livre : « les forces de l’Esprit » où elle raconte son accompagnement du président François Mitterrand jusqu’à sa mort. Elle présente ainsi son nouvel ouvrage : «  Qui n’a pas déjà eu ce sentiment d’être guidé par une force invisible ? Avons-nous alors hésité à en parler, par crainte de ne pas être compris, d’être jugé… ou pire ? Sachez que vous n’êtes pas seuls à avoir vécu cette expérience. En s’appuyant sur de nombreux témoignages, des récits édifiants et sa propre réflexion de psychanalyste, Marie de Hennezelle dévoile l’universalité du lien que nous entretenons avec l’invisible. Un lien intime, parfois poétique et qui prend bien des formes. Intuitions, rêves prémonitoires, synchronicités, dialogue avec un ange gardien ou une présence protectrice… les chemins vers la prescience d’un ailleurs, d’une possible proximité avec l’au-delà, sont innombrables » (page de couverture).

Le livre de Lytta Basset : « Cet Au-delà qui nous fait signe » s’inscrit ainsi dans une évolution des mentalités. Celles-ci cependant  nous montrent un contexte assez éloigné des conditions d’un milieu potentiellement croyant tel que Lytta Basset l’entrevoit. Cependant, il existe aujourd’hui un puissant courant de recherche sur les expériences vécues en relation avec l’au-delà. La prise de conscience correspondante est en train de s’étendre rapidement, et, comme en témoigne certains sondages, elle commence à atteindre l’opinion. Le bilan dressé par Lytta Basset est bienvenu. Cependant, il est vrai que ce problème est complexe et plonge ses racines dans une histoire contrastée. Les forces religieuses existantes sont tentées par un immobilisme doctrinal et par une obstruction à tout universalisme. Une évolution théologique se manifeste à travers un théologien comme Jürgen Moltmann qui évoque la communauté des vivants et des morts. Dans son livre sur l’au-delà Lytta Basset n’apporte pas seulement une réponse existentielle dans la sensibilité extrême qui est la sienne avec ses atouts comme avec ses limites, elle fonde une réflexion théologique chrétienne prenant en charge les découvertes sur l’activité des défunts. Comme nous avons cherché à en rendre compte dans cet article, elle nous communique une vision sur l’au-delà en phase avec l’inspiration chrétienne. Ce livre est pionnier.

J H

 

  1. Une vie qui ne disparaît pas : https://vivreetesperer.com/une-vie-qui-ne-disparait-pas/
  2. Sur la Terre comme au Ciel : https://vivreetesperer.com/sur-la-terre-comme-au-ciel/ La vie par delà la mort : https://lire-moltmann.com/la-vie-par-dela-la-mort/
  3. Lytta Basset. Ce lien qui ne meurt jamais. Albin Michel, 2007
  4. Oser la bienveillance : Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand : https://vivreetesperer.com/bienveillance-humaine-bienveillance-divine-une-harmonie-qui-se-repand/
  5. Lytta Basset. Cet Au-delà qui nous fait signe. Albin Michel, 2022. Interview de Lytta Basset sur son livre à la Procure : https://www.youtube.com/watch?v=lw4SjuV5_EI
  6. Expériences de plénitude : https://vivreetesperer.com/experiences-de-plenitude/
  7. La vie spirituelle comme une conscience relationnelle. La recherche de David Hay sur la spiritualité d’aujourd’hui : https://www.temoins.com/?s=David+Hay&et_pb_searchform_submit=et_search_proccess&et_pb_include_posts=yes&et_pb_include_pages=yes
  8. La sociologie du mysticisme. Selon Mike Sosterik : https://www.temoins.com/?s=exp%C3%A9riences+mystiques&et_pb_searchform_submit=et_search_proccess&et_pb_include_posts=yes&et_pb_include_pages=yes
  9. La participation des expériences spirituelles à la conscience écologique : https://vivreetesperer.com/?s=exp%C3%A9riences+%C3%A9cologie&et_pb_searchform_submit=et_search_proccess&et_pb_include_posts=yes&et_pb_include_pages=yes
  10. Vinciane Despret. Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent. La Découverte, 2015 https://www.editionsladecouverte.fr/au_bonheur_des_morts-9782359251258
  11. Marie de Hennezelle. Vivre avec l’invisible. Robert Laffond, Versilio, 2021. Interview de Marie de Hennezelle : https://www.youtube.com/watch?v=CktUE72Bn94
Écouter et prier

Écouter et prier

Une entraide spirituelle. Accompagner dans l’amitié, l’écoute et la prière

J’ai commencé tout naturellement à prier avec telle ou telle personne que je voyais en difficulté.

Je ne me contentais pas de dire devant sa détresse « bon courage » ou « allez, ça ira mieux demain ». C’est immédiatement que je proposais de prier en disant : « J’ai découvert que Dieu s’intéresse à chacun de nous. Jésus est venu guérir et libère. Il est ressuscité, toujours vivant. Il agit encore aujourd’hui par l’Esprit-Saint ».

J’ai été encouragée à continuer grâce à ceux et celles qui ont eu la bonté de me dire qu’ils ont reçu une réponse positive à notre prière commune. J’aurais dû noter toutes ces réponses, les petites comme les grandes, car on oublie vite que Dieu est beaucoup plus agissant que l’on ne le croit.

S’il arrive qu’il n’y ait pas d’exaucement direct à la prière, il est alors bon de chercher où se situe l’obstacle. Je me refuse de laisser tomber l’intéressé dans un désarroi encore plus grand car, en plus de son problème, il est maintenant affecté par la culpabilité de ne pas avoir la faveur de son Dieu.

Ainsi, j’ai été appelée à faire de plus en plus souvent un bout de chemin avec la personne blessée qui se trouvait sur ma route. L’aide au prochain est aussi nécessaire spirituellement que physiquement. Qui n’aidera pas l’accidenté à côté de lui ?

 

Hyperactivité… et mal au dos.

Je me suis rendue compte que le physique et le psychologique interféraient avec le spirituel.

Je me rappelle cette mère de famille « stressée » qui espérait la guérison de son dos. Elle se sentait soulagée après la prière, puis ses douleurs revenaient. Très dévouée, elle se croyait dans l’obligation de faire tant de choses pour sa famille, pour son quartier.

Après plusieurs entretiens, dans la confiance acquise que Dieu l’aimait pour elle-même, elle a découvert le pourquoi de son hyperactivité : justifier son existence vis à vis des autres parce qu’elle n’avait pas de diplômes. Accepter d’être elle-même a été une libération.

Après quelque temps, elle n’avait plus mal au dos bien sûr. Elle est même devenue joyeuse, s’émerveillant de toutes les bonnes choses qui se passaient autour d’elle.

Elle est aussi devenue reconnaissante pour le changement d’attitude des siens à qui elle n’imposait plus ce qu’elle croyait bon pour eux.

Je pratiquais déjà la psychologie dans l’esprit de Carl Rogers. J’au eu l’occasion de me former en rééducation psycho-sensorielle, et lorsque j’ai obtenu le diplôme professionnel correspondant, j’ai eu conscience qu’un outil m’était donné pour compléter l’accompagnement spirituel. Dans ce domaine-là aussi, j’ai saisi les occasions de formation qui se présentaient à moi.

On me pose parfois la question : « quelle méthode emploies-tu ? » Il m’est difficile de répondre. En fait, je mets mes différentes ressources à la disposition de celui qui a besoin d’une aide. Si je ne peux l’aider, je lui conseille de voir quelqu’un de compétent dans tel ou tel domaine.

J’ai aidé une jeune fille qui avait fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, à entreprendre une psychothérapie alors que son milieu familial y était allergique. En même temps, selon son désir, je l’ai soutenue dans sa marche spirituelle.

 

L’Esprit dirige l’entretien.

Je propose presque toujours de prier, généralement en fin d’entretien, car je connais l’efficacité d’une demande directe à Dieu. Du reste pour moi, nous sommes trois lors d’un entretien, car Jésus a dit : « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Ev. Matthieu ch. 18, 20). C’est vraiment l’Esprit de Jésus qui dirige l’entretien par l’inspiration qu’il me donne et qu’il donne aussi à l’autre.  Je dis toujours à mon interlocuteur que seul l’Esprit-Saint peut lui attester ce qui est vrai, juste et bon pour lui.

Ainsi , cette jeune femme  qui était malade d’aimer un homme marié, ne pouvait dominer sa passion. Elle craignait que je lui fasse la morale et que je lui recommande la rupture dont elle était évidemment incapable. Guérie de son déséquilibre affectif en recevant l’amour de Dieu, elle a été fortifiée dans sa personnalité. Elle a pu alors rompre cette relation qu’elle reconnaissait néfaste pour elle.

Ce jeune homme que je suis allé voir en clinique psychiatrique, était absolument prostré. Je n’arrivais pas engager la conversation.

J’ai prié intérieurement l’Esprit saint de m’éclairer. Et j’ai eu l’intuition qu’il fallait lui parler de l’amour de Dieu et de son pardon pour nos actes et nos pensées. Alors, il m’a dit l’angoisse, la culpabilité qui l’assaillaient, car une pensée de meurtre l’obsédait malgré tous ses efforts pour la rejeter. Savoir qu’il n’était pas condamné pour une telle pensée a été une libération. Il a pu entreprendre un traitement psychologique. Aujourd’hui, il a repris une vie tout à fait normale.

Il n’y a pas que des cas dramatiques, quoique tout problème est vite un drame pour celui qui le vit s’il n’a pas l’habitude de mettre sa confiance en Dieu et de s’attendre à être éclairé sur la solution toujours possible.

 

Faire une pause-vérité.

Être toujours célibataire à trente ou quarante ans sans l’avoir choisi est forcément un problème. Prier pour rencontrer un futur conjoint n’est pas interdit bien sûr, mais cela demande bien souvent une pause-vérité : « Suis-je vraiment moi-même ? La vie ne m’a-t-elle pas amené à me construire un personnage ? Des blessures affectives ne doivent-elles pas guérir ?

C’est souvent avec beaucoup d’humilité et d’émerveillement que j’écoute l’histoire d’une vie dans sa recherche de vérité envers Dieu. C’est vraiment beau : Dieu bénit la sincérité, libère et guérit.

Je me souviens de la métamorphose rapide de cette jeune fille si sophistiquée dans sa présentation d’elle-même lors de notre première rencontre. Se savoir reconnue, accueillie, aimée de Dieu, à travers moi et par l’Esprit,la toucha si fort qu’elle devint toute joyeuse et rayonnante.

Pardonner est vite dit, mais cet acte ne devient une réalité que lorsque l’amour de Dieu remplit le cœur blessé et le transforme.

Cette jeune femme, qui gardait de son père une image difficile, était perturbée par toute autorité, surtout d’origine masculine. Pourtant elle avait pardonné depuis longtemps tout ce qu’elle avait subi dans la relation avec son père qui avait été blessante pour elle.  Elle a changé tout naturellement d’attitude lorsqu’elle a accepté d’être guérie en Jésus-Christ de ses blessures d’enfance. De plus, elle n’a plus exigé de son père ce qu’il n’avait pu lui donner et a accepté de voir en lui un être humain avec ses propres défaillances.

Bien des prières restent inexaucées parce qu’elles sont inadéquates. La demande est superficielle et ne correspond pas à une vérité profonde.

Périodes de chômage, d’intérim et de remplacement se succédaient pour cette jeune fille qui ne trouvait pas le travail qui lui convenait malgré ses compétences professionnelles.  Je lui suggère de prendre un moment de calme et, dans sa prière personnelle, de laisser monter en elle ses désirs et ses aspirations.

Quelques jours après, je la revis toute joyeuse me disant : « J’ai envie de faire un travail social. Jeune, je rêvais de ce genre de profession, mais après mon bac, je suis allée en « fac » comme toutes mes camarades ». Elle a entrepris une formation. Elle a réalisé ainsi son appel intérieur et réussi sa nouvelle profession dans la paix.

 

Un don à développer.

Faire de l’accompagnement spirituel est un don qui est à développer comme tout don : écouter sans se projeter dans l’histoire de l’autre s’apprend : pour faire référence à la Parole de Dieu, il faut la connaître et en vivre. Comme dit Paul aux Romains au début du chapitre 12 :

« Que chacun exerce au mieux le don qu’il a reçu :

Que celui qui a le don d’enseigner enseigne, que celui qui a le don d’encourager les autres les encourage, que celui qui donne ses biens le fasse avec générosité, que celui qui dirige le fasse avec zèle, que celui qui aide le malheureux le fasse avec joie…

N’ayez pas une opinion de vous-même plus haute qu’il ne faut. Ayez au contraire des pensées modestes.

Que chacun s’estime d’après la part de foi que Dieu lui a donnée ».

Prier pour le prochain est une exigence de l’amour fraternel. Chacun peut se laisser conduire par l’Esprit-Saint pour venir en aide à son prochain, et aussi demander de l’aide quand il est lui-même en difficulté.

Odile Hassenforder

Article paru dans le magazine Témoins, octobre-novembre 1990, p.8-9
Publié dans le livre : Sa présence dans ma vie  ( p 79-83):  https://vivreetesperer.com/odile-hassenforder-sa-presence-dans-ma-vie-un-temoignage-vivant/