Nous ne pouvons pas ignorer les messages de plus en plus précis et de plus en plus pressants qui annoncent un bouleversement climatique et la ruine de la biodiversité. Mais que faire ? Refuser d’y penser ou au contraire affronter le défi. Ces dernières années, la prise de conscience a grandi et elle a même débouché sur la réussite d’une grande négociation internationale, la COP 21. Mais des mesures techniques suffisent-elles ? Comme tout se tient, nous sommes également appelés à changer de genre de vie, et pour cela, nous devons modifier notre regard et adopter des comportements nouveaux. Nous avons besoin d’y voir plus clair, de découvrir de nouveaux chemins. Un film vient de sortir et répond à cette question.
« Demain » est un film documentaire français réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent. Devant un futur que les scientifiques annoncent préoccupant, leur film a la particularité de ne pas donner dans la catastrophe » (Wikipedia). En réponse à leurs questions, qui sont aussi les nôtres, les deux jeunes réalisateurs, Cyril et Mélanie, sont partis aux quatre coins de la planète pour trouver les hommes et les femmes qui proposent des solutions à ces problèmes ». Ils ont découvert, et ils nous permettent d découvrir avec aux, qu’un mouvement est déjà en marche pour répondre à ce défi. « Partout, des hommes et des femmes racontent un autre monde qui respecte la nature et les humains, d’autres façons de faire l’agriculture et l’économie, d’autres formes d’éducation et de démocratie… Ces personnes écrivent une nouvelle histoire. Elles nous disent qu’il faut nous bouger maintenant » (1)
Nous voyons ainsi des innovations apparaître et apporter des transformations radicales dans les principaux secteurs de l’activité humaine : l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie, l’éducation. Et l’on s’aperçoit qu’un nouvel état d’esprit est en train d’émerger et, qu’en certains lieux, le changement est déjà très avancé.
Cultiver la terre autrement, c’est aussi traduire une attitude nouvelle vis à vis de la nature.
Ainsi, en ville, ressent-on sans doute davantage un manque qui tient à son éloignement. Et la recherche d’un nouveau mode d’accession à la nourriture est une expression de vie. Petite ville anglaise en déshérence dans une région ayant perdu son industrie, Todmorden est devenu le berceau d’une culture de légumes et de fruits au sein même d’une ville. Cette innovation s’est répandue ensuite en Grande-Bretagne et dans le monde. C’est le mouvement des « Incroyables comestibles ». Oui, incroyable, mais vrai !
Et cette vidéo nous présente également les fermes urbaines qui ont commencé à se développer dans la ville américaine de Détroit ruinée par la perte de son industrie automobile. Mais l’apparition des fermes urbaines correspond à un besoin plus général puisque, comme il nous est rappelé, aujourd’hui le phénomène urbain devenant majoritaire, il est bon d’en rapprocher la production de nourriture. Et, en même temps, on prend conscience des dégâts suscités par une agriculture industrielle, grande consommatrice d’énergie et peu protectrice des sols. En fait, elle met à mal les équilibres naturels. Un paradigme opposé est en train de s ‘affirmer : la permaculture qui associe les espèces, régénère les sols et déploie un travail respectueux de la nature. La vidéo nous montre un exemple impressionnant et réjouissant de cette nouvelle forme de culture à la ferme du BecHellouin en Normandie.
On sait aujourd’hui combien la consommation des carburants fossiles dérègle le climat. Ce dérèglement climatique est une grande menace. Or, à nouveau, ce reportage nous apporte une bonne nouvelle. Partout dans le monde, les énergies renouvelables se développent rapidement. Les énergies issues de la biomasse, les dispositifs solaires et éoliens sont aujourd’hui compétitifs. A nouveau, les exemples présentés par cette vidéo de l’Ile de la Réunion à l’Islande sont éloquents. A Copenhague, c’est toute la vile qui se transforme. Car si l’énergie éolienne est une ressource particulièrement efficace au Danemark, dans la ville elle-même, un processus est mis en œuvre pour réduire la consommation d’énergie. Le paysage urbain se modifie en favorisant le développement du vélo et de la marche à pied. La transformation de la vie urbaine apparaît également dans la manière dont la ville de San Francisco parvient à recycler 80% de ses déchets.
A travers ces exemples, on perçoit également l’apparition d’un nouveau genre de vie, plus économe et plus sobre. Et justement, PierreRabhi, paysan philosophe aujourd’hui bien connu, accompagnateur du mouvement Colibris, dénonce l’aberration que représente une croissance économique indéfinie au profit d’une humanité insatiable. Le reportage s’oriente alors vers les prémices d’une nouvelle économie. La vidéo nous présente une entreprise particulièrement innovante à tous égards, et notamment en matière de développement durable : Pocheco. Les réalisateurs mettent également l’accent sur des expériences de monnaie locale qui réduisent l’emprise des banques et encouragent une économie de proximité. Les exemples sont empruntés à la Suisse et à la Grande-Bretagne (Totnes et Bristol).
Mais, les difficultés rencontrées pour développer une nouvelle économie ne tiennent-elles pas, pour une part, à la distance qui s’est installée entre les gouvernants et les gouvernés ? Cette question est abordée, peut-être un peu trop sommairement. Mais, là aussi, des exemples positifs nous sont apportés. C’est l’insurrection non violente des citoyens islandais face à la gestion politique de la banqueroute des banques d’Islande. C’est la république des villages enInde. Ce reportage nous présente l’action concrète d’un maire qui parvient à transformer la vie de sa commune, ce qui implique également un changement dans les mentalités.
Et, bien sûr, cette ®évolution requiert une nouvelle éducation. A cet égard, l’exemple de la Finlande est remarquable. L’enseignement finlandais montre qu’il est possible à la fois d’obtenir d’excellents résultats scolaires dans les classements internationaux et de développer un climat de confiance et de respect qui encourage la réussite de tous les enfants dans la reconnaissance de la diversité de leurs rythmes, de leurs aptitudes et de leurs aspirations. La Finlande met en pratique, à une vaste échelle, ce que les pionniers de l’éducation nouvelle ont expérimenté et formulé.
Le film : « Demain » est en salle depuis le 2 décembre 2015. Et, en quelques mois, il a déjà été vu en France par plus d’un million de spectateurs. C’est dire combien il répond à à un besoin de compréhension et d’action. Et, c’est vrai, face aux menaces, il nous encourage lorsqu’il se conclut sur cette parole : « Si on se rassemble, on a tous le pouvoir de changer le monde ».
Ce film rassemble les pièces d’un puzzle et nous voyons apparaître l’image d’un monde nouveau. Et, il est aussi un fil conducteur. Il nous montre un chemin. On perçoit, dans le déroulement de ce film, un souffle épique. De découverte en découverte, nous éprouvons un sentiment d’émerveillement. Et nous ressentons du bon, du bien et du beau, car ce film ne nous parle pas seulement de découvertes techniques, fondamentalement, il nous montre également une qualité nouvelle de la relation humaine. C’est une émergence. C’est un monde nouveau qui est en train d’apparaître. Et, personnellement, nous voyons, dans cette émergence, l’œuvre de l’Esprit (2).
De nombreux articles parus sur ce blog rejoignent la démarche de ce film (3). Celui-ci est désormais accessible en DVD (4). C’est un bel outil pour encourager la prise de conscience qui est aujourd’hui engagée.
J H
(1) Co-produit par le mouvement Colibris, le film « Demain » a reçu le César du meilleur film documentaire. Voir aussi le livre de Cyril Dion sur le même thème : Demain. Un nouveau monde en marche. Actes Sud, Domaine du possible, 2015. Site du film « Demain ». Bande-annonce : http://www.demain-lefilm.com
(2) « L’ « essence » de la création dans l’Esprit est la « collaboration », et les structures manifestent la présence de l’Esprit, dans la mesure où elles font connaître l’ « accord général ». « Au commencement était la relation » (M Buber) Jürgen Moltmann. Dieu dans la création p 25 Un blog sur la pensée théologique de Moltmann : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com
Aujourd’hui, nous savons que la terre est menacée. C’est le changement climatique et le recul de la biodiversité. Et nous, nous prenons conscience de tout ce que nous recevons de la nature, une symbiose elle aussi en danger. En regard, à travers de multiples organisations, un puissant mouvement écologique est apparu. Les états entrent peu à peu dans cette mobilisation pour ce qu’on peut appeler la sauvegarde de l’humanité. Nous sommes tous concernés. C’est un appel pressant à changer de genre de vie. L’agriculture est particulièrement concernée. Au cours des dernières décennies, elle a été entrainée dans une escalade productiviste en rupture avec une relation équilibrée et durable avec l’environnement naturel. En regard, on a pu observer un engagement militant dans une manière nouvelle de vivre et de cultiver la terre. Cette approche est illustrée notamment par la grande figure de Pierre Rabhi. On assiste par ailleurs à l’invention de nouvelles pratiques qui allient efficacité accrue et respect de la nature. C’est un lieu d’innovation, c’est un front pionnier qui attire de nouveaux acteurs à la recherche d’une vie plus proche de la nature.
Ce courant est porteur d’espérance et il nous a par utile d’en faire mention sur ce blog. Nous avons déjà décrit l’apparition et le développement des « Incroyables comestibles » en France (1). Un ami engagé dans un « Jardin de Cocagne » (2), nous a récemment fait connaître cette belle innovation. Aujourd’hui, nous découvrons une nouvelle manière de cultiver la terre en harmonie avec l’environnement naturel. Ces initiatives innovantes sont « des fermes d’avenir ». Elles apparaissent et se développent dans des formes diverses selon la personnalité des intervenants et les caractéristiques de l’environnement.
La ferme biologique du Bec Hellouin
En naviguant sur le web, une expérience s’impose, celle de la ferme biologique du Bec Hellouin en Normandie. Cette réalisation est le fruit d’un itinéraire singulier. Au début des années 2000, Perrine etCharles Hervé-Gruyer s’installent en ce lieu avec le désir d’y vivre une vie de famille. Au départ, pour assurer leur subsistance alimentaire, ils s’engagent progressivement dans une aventure agricole, découvrent en 2008 la permaculture et, à partir de là, développent une microagriculture intensive en s’inspirant à la fois de pratiques ancestrales et de recherches innovantes .
Aujourd’hui, « la ferme biologique du Bec Hellouin est une ferme expérimentale fonctionnant selon les principes de la permaculture… Nous mettons en pratique un ensemble de solutions inspirées du fonctionnement des écosystèmes naturels, qui permettent de produire en abondance des fruits et des légumes sains : cultiver en buttes, agroforesterie, cultures associées, traction animale… La production maraichère de la ferme est plusieurs fois supérieure à la moyenne nationale par unité de surface, pratiquement sans recours aux énergies fossiles… L’herbage, situé en zone protégée Nature 2000, où nous avons créé les jardins, est devenue une oasis de vie où se côtoient un grand nombre d’espèces végétales et animales : 800 végétaux différents environ sont cultivés sur la ferme. Les deux iles-jardins, le jardin mandala, les mares, la foret nourricière, les vergers forment un agro-écosystème hautement productif et durable » .
Depuis fin 2011, la ferme du Bec Hellouin est engagée dans un programme de recherche avec l’INRA (Institut national de recherche agronomique) et AgroParis Tech. Elle met en oeuvre également un programme de formation. (3) Il y a là une belle dynamique que Perrine et Charles Hervé-Gruyer nous communiquent dans une vidéo (4).
Une approche holistique : la permaculture
Cette entreprise innovante s’inspire d’une vision évoquée par le terme de permaculture. Différentes définitions ont été proposées pour décrire cette approche. Nous reprenons ici la présentation qu’en donne Perrine et Charles Hervé-Gruyer, eux-mêmes auteurs d’un livre sur la permaculture.
« Créée dans les années 90 en Australie par Bill Molisson et David Holmgren, la permaculture est un système conceptuel inspiré du fonctionnement de la nature. Depuis des centaines de millions d’années, la nature crée des écosystèmes harmonieux et durables, qui génèrent eux-mêmes les conditions favorables au développement de formes de vie plus évoluées. Permaculture signifiait, à l’origine, agriculture permanente, puis le concept s’est élargi pour devenir culture permanente dans le sens de durable.
L’être humain, particulièrement en Occident, durant les derniers siècles, artificialise les écosystèmes et s’impose de ce fait l’obligation de devoir compenser par son travail et par des entrants les fonctions remplies naturellement par le vivant… La permaculture cherche à concevoir des installations harmonieuses, durables, résilientes, économes en travail comme en énergie, à l’instar des systèmes naturels. Son concept de design repose sur un principe essentiel : positionner au mieux chaque élément de manière à ce qu’il puisse agir positivement avec les autres…
La permaculture repose sur trois principes : prendre soin de la terre, prendre soin des hommes, partager équitablement les ressources. La permaculture a un objet large : elle intègre l’agro-écologie, la construction écologique, les énergies renouvelables… dans une vision pragmatique et souple pouvant être adaptée à chaque territoire, aux besoins et aux aspirations de chaque personne ou communauté.
A la ferme du Bec Hellouin, nous étudions particulièrement les adaptations de la permaculture à l’agriculture biologique. Contrairement à une idée trop répandue, la permaculture n’est pas un ensemble de techniques de jardinage, mais bien un système conceptuel. Ces applications sont toutefois particulièrement pertinentes dans le domaine de la production agricole. La permaculture permet de concevoir des agro-systèmes tout à la fois harmonieux, durables, économes et productifs ».
Fermes d’avenir
On constate aujourd’hui que la vision éthique d’une activité humaine en phase avec la nature inspire beaucoup de gens et suscite un attrait pour de nouvelles formes de travail agricole. Dans un monde troublé, on peut y voir un désir d’enracinement. Ainsi, de nouvelles initiatives apparaissent comme celle des « fermes d’avenir.
Une association s’est créée pour favoriser le développement de ces fermes (5). Quelle est la vision de cette association ?
« Nous souhaitons donner au plus grand nombre l’envie et les moyens de lancer leur propre projet agricole, écologique et rentable. Notre démarche touchera en particulier les agriculteurs souhaitant effectuer leur transition, les citadins souhaitant lancer une activité de maraichage et les propriétaires fonciers soucieux de valoriser une partie de leurs terres… L’objectif primordial est de montrer qu’il est possible, sur un hectare, de créer un emploi pérenne de maraichage biologique…Dans un premier temps, notre défi est donc de créer une microferme exemplaire en maraichage, s’inspirant de la permaculture et de l’ensemble des techniques efficaces de l’agro-écologie…L’association Fermes d’avenir s’est développée autour d’un projet fondateur : la création de la microferme expérimentale de la Bourdaisière (37). Mais, au demeurant, de nombreuses fermes partout en France sont engagées dans une démarche exemplaire respectant la terre, respectant les hommes et imprégnée d’une forte dimension éthique ».
Action pionnière : Maxime de Rostolan
Dans ce mouvement, les itinéraires des acteurs sont significatifs. C’est le cas pour Maxime de Rostolan, fondateur et dirigeant de l’association « Fermes d’avenir ». « Ingénieur chimiste de formation, Maxime de Rostolan, son diplôme en poche, s’intéresse au traitement de l’eau et s’engage alors dans un tour du monde afin de sensibiliser le public à cette question. A son retour dans l’hexagone, il se passionne pour la biomimétisme et crée l’association : « Biomecry France » qui encourage les entreprises à transformer leurs produits et métiers en s’inspirant de la nature. Il planche ensuite sur le financement participatif et lance « Blue Bees », une plateforme dédiée aux projets d’agriculture et d’écologie. Aujourd’hui, Maxime dirige « Fermes d’avenir ». Son nouveau défi : déployer un modèle agricole écologique et rentable à grande échelle ».
Maxime de Rostolan nous parle de son projet dans un exposé (vidéo) lors d’un colloque Ted X à Tours (6). « Depuis que j’ai vingt ans, j’essaie de trouver des solutions pour changer le monde… A force de chercher, j’ai découvert qu’il existe un partenaire de choix : le laboratoire du vivant ». Effectivement, on peut s’inspirer de la nature comme nous l’enseigne le biomimétisme. Maxime a pris conscience de l’impasse où se trouve aujourd’hui l’agriculture classique qui abuse de la mécanisation et des produits chimiques. « En 50 ans, on a divisé par 25, notre efficacité énergétique pour produire de l’alimentation ». Maxime se réfère lui aussi à la vision nouvelle ouverte par la permaculture. En 2010, il en découvre les potentialités à la ferme du Bec Hellouin.
Mais comment déployer ce type de ferme sur le territoire ? Les chercheurs de l’INRA sont intéressés par la possibilité de suivre une ferme de ce genre en phase d’installation. Maxime va donc se lancer dans l’innovation. Il se forme en conséquence et il s’engage dans le développement d’une ferme expérimentale de 1 ha 4, la ferme de la Bourdaisière à Montlouis sur Loire. Premier objectif : fournir les données correspondantes aux chercheurs de l’INRA. Deuxième objectif : créer une boite à outils qui permette à toute personne qui le souhaite de reproduire cette expérience. Troisième objectif : évaluer les services écosystémiques rendus par ce type d’agriculture : préserver la diversité, entretenir la qualité de l’eau, favoriser le paysage, créer une dynamique sur les territoires… ». Dans cet entretien en 2015, Maxime de Rostolan nous dit que depuis un an et demi, l’objectif a été tenu. « La nature est généreuse ! ». Et il a découvert un métier dans lequel il se trouve à l’aise.
Manifestement, les fermes d’avenir ouvrent une voie nouvelle en permettant à de nombreux acteurs de s’engager dans ce nouveau métier. « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que l’homme n’écoute pas » a écrit Victor Hugo. Aujourd’hui, ce constat est battu en brèche. La permaculture témoigne d’une vision nouvelle qui est en train de se communiquer et de se répandre. De la ferme du Bec Hellouin à celle de la Bourdaisière, un puissant mouvement d’innovation apparaît et porte une nouvelle conception des rapports entre l’homme et la nature. C’est une nouvelle éthique.
J H
(1) « Incroyable, mais vrai ! Comment « Les incroyables comestibles » se sont développés en France » : https://vivreetesperer.com/?p=2177
(3) Le site de la ferme du Bec Hellouin ne présente pas seulement les activités de la ferme, mais aussi les principes de la permaculture et de l’agroécologie : http://www.fermedubec.com
(4) Histoire et présentation de la ferme du Bec Hellouin par les créateurs : Perrine et Charles Hervé-Gruyer. Cette vidéo montre concrètement les différents visages de la ferme et exprime l’inspiration de cette innovation : https://www.youtube.com/watch?v=5w3VqluGfGY
La Pentecôte… à la suite de Pâques, c’est l’émergence d’un monde nouveau, c’est le partage d’un émerveillement, c’est une communion qui fait tomber les barrières… Voici un message qui nous dit : Oui, c’est possible. En Christ ressuscité, un autrement se prépare et, dès maintenant, l’Esprit de Dieu est à l’œuvre et nous participons à la communion divine.
Dieu nous ouvre à sa communion
« La communion du saint Esprit soit avec vous tous », tels sont les termes d’une formule chrétienne de bénédiction très ancienne (2 Cor 13.13) (p 295). Jürgen Moltmann nous montre comment cette parole nous éclaire sur la dimension et la portée de cette communion (1).
« Cette communion de l’Esprit saint « avec vous tous » correspond à sa communion avec le Père et le fils. Elle n’est pas un lien extérieur seulement avec la nature humaine, mais provient de la vie de communion intime du Dieu tri-un riche en relations et elle l’ouvre aux hommes en sorte que ces hommes et toutes les autres créatures soient accueillis afin d’y trouver la vie éternelle.
L’Esprit œuvre dans la communauté humaine
A une époque qui commence à prendre conscience des excès de l’individualisme, Moltmann exprime l’importance du lien social. « L’expérience de la communauté est expérience de vie, car toute vie consiste en échanges mutuels de moyens de subsistances et d’énergie, et en relations de réciprocité » (p 297). La vie de l’être humain dépend de son accomplissement comme être en relation. « Une vie isolée et sans relations, c’est à dire individuelle au sens littéral du terme et qui ne peut pas être partagée, est une réalité contradictoire en elle-même. Elle n’est pas viable et elle meurt. C’est pourquoi la « communion de l’Esprit saint » n’est qu’une autre expression pour désigner « l’Esprit qui donne la vie ». Par ses énergies créatrices, Dieu-Esprit crée dans la communion avec lui, le réseau des relations de communion dans lesquelles la vie surgit, s’épanouit et devient féconde. De ce point de vue, la « communion de l’Esprit saint » est l’activité de l’Esprit créatrice de communauté. La vie naît de la communauté, et là où naissent des communautés qui rendent la vie possible et la promeuvent, là l’Esprit de Dieu est à l’œuvre. Là où nait une communauté de vie, il y a également communion avec l’Esprit de Dieu qui donne la vie » (p 298).
Amour et liberté
Cette vie communautaire requiert la prise en compte de la diversité. « Le concept trinitaire de la communion considère d’emblée la multiplicité dans l’unité … La vraie communauté ouvre les possibilités individuelles dans la plus grande des multiplicité… Les créatures concernées font l’expérience de la « communion de l’Esprit saint » aussi bien sous la forme de l’amour qui unit que sous celle de la liberté qui permet à chacune d’advenir à elle-même selon son individualité propre… La communion qui est au service de la vie ne peut être comprise que comme une communion qui intègre et qui réalise l’unité comme la multiplicité, et qui, en même temps, différencie et fait accéder à la multiplicité dans l’unité » (p 299).
Expérience de soi-même et expérience sociale
A partir d’une recherche auprès d’enfants, la spiritualité a pu être définie comme « une conscience relationnelle » (2). La pensée théologique de Moltmann s’oriente dans la même direction. « Les expériences de Dieu ne sont pas faites seulement de façon individuelle dans la rencontre de l’âme solitaire, propre à chacun, avec elle-même. Elles sont faites aussi et en même temps, sur le plan social, dans la rencontre avec les autres…Dans l’expérience de la bienveillance des autres, nous faisons l’expérience de Dieu. Dans le fait d’être aimés, nous ressentons la proximité de Dieu… L’expérience de Dieu dans l’expérience sociale et l’expérience de Dieu dans l’expérience de soi-même, ne doivent pas être opposées sous la forme d’une alternative. Il s’agit en vérité de deux faces de la même expérience de la vie, au sein de laquelle nous faisons l’expérience des autres et de nous-mêmes » (p 300).
Une expérience de la nature
« Au delà de l’expérience de soi-même et de l’expérience sociale, l’expérience de Dieu devient aussi, grâce notamment à la communion de l’Esprit, une expérience de la nature, puisque l’Esprit est celui qui crée et qui renouvelle toutes choses…. L’expérience de l’Esprit qui donne vie, qui est faite dans la foi du cœur et dans la communion de l’amour, conduit d’elle-même au delà des frontières de l’Eglise, vers la redécouverte de ce même Esprit dans la nature, les plantes, les animaux et dans les écosystèmes de la terre » (p 28).
Un chant vient à notre mémoire :
« Dans le monde entier, le Saint Esprit agit…
Au fond de mon cœur, le Saint Esprit agit… »
Cette action est la manifestation et l’expression d’une communion.
Participer à cette communion, c’est aussi mieux la reconnaître dans ses différents aspects. Dieu est vivant et nous appelle à vivre pleinement (3).
J H
(1) Moltmann (Jürgen). L’Esprit qui donne la vie. Cerf, 1999. L’article renvoie aux paginations de ce livre. Introduction à la pensée théologique de Jürgen Moltmann : http://www.lespritquidonnelavie.com
(2) Hay (David). Something there. The biology of the human spirit. Darton, Longman and Todd, 2006 (Voir p 139). Voir sur ce blog : « Les expériences spirituelles » : https://vivreetesperer.com/?p=670
(3) Moltmann (Jürgen). The living God and the fullness of life. World Council of Churches, 2016. Voir sur ce blog : « Dieu vivant. Dieu Présent. Dieu avec nous dans un monde où tout se tient » : https://vivreetesperer.com/?p=2267
#Il y a cinq ans, en 2011, les Editions « Empreinte Temps présent » publient un recueil de textes d’Odile Hassenforder : « Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel » (1). L’éditeur présente ce livre en ces termes :
« Comment Dieu se rend-il présent à nos vies ? Comment garder confiance malgré les épreuves ? Odile Hassenforder nous guide dans cette recherche de plénitude et partage avec nous une expérience qui a changé sa vie, nous offrant ainsi un véritable condensé d’espérance.
Le livre alterne témoignage d’un riche vécu de foi-guérisons, groupes de prière, accompagnement spirituel-et méditations de textes bibliques. L’auteure y transmet avec talent ses compétences psychologiques et son expérience spirituelle. Elle nous convie à une dimension extra-ordinaire, qui donnera une nouvelle saveur à nos existences ».
Un livre qui parle au cœur et à l’esprit
Depuis sa parution, ce livre a fait l’objet de commentaires qui témoignent de la manière dont il parle au cœur et à l’esprit. En voici quelques uns :
Paul. Un ami médecin
« J’ai beaucoup apprécié la présentation de la vie et de la pensée d’Odile.
Oui, Odile a été une vraie témoin de l’amour de Dieu.
A aucun moment de sa maladie qui a été un très long chemin, je ne l’ai jamais sentie en révolte.
Elle puisait la Vie directement dans la Vie éternelle.
Elle reste pour moi un être qui a su vivre sa foi en pleine lumière ».
Anne.Professeur. Expérience charismatique
« Ayant eu le privilège de voir Odile juste avant son voyage vers le Père, moment où la vérité profonde de l’être se fait dense, je trouve que les pages que j’ai lues, donnent à ce moment un sceau d’éternité.
Pour moi, la parole prophétique qu’elle a prononcée en ma présence, se déroule sous mes yeux : « Le Seigneur continue son œuvre » à travers elle en nous la laissant proche de nous, sur notre table de chevet. Quel cadeau ! »
Véronique. Une amie d’une famille amie. Musicienne
« Merci d’avoir ouvert la malle aux trésors !
A la lecture de ces textes, j’ai été profondément touchée. Ils sont pour moi un enseignement précieux. Ils m’éclairent sur le chemin.
Beaucoup sont des témoignages magnifiques qu’Odile nous laisse comme des cadeaux de vie. Ils sont basés sur du concret, sur des faits de vie toujours à la lumière de la Parole de Dieu et débouchant sur une vraie réflexion qui ne cesse de m’interpeller, car je les lis, je les relis tranquillement ; la plupart se lisent facilement, parlant à la fois au cœur et à l’esprit.
Je pense que beaucoup de gens peuvent être touchés à travers ces écrits ».
Henri. Cadre. Institution sociale.
« Très ressourçant. Source de méditation. Un livre qui invite à la louange. Un ouvrage bien présenté, facilement accessible. Superbe. Bien pour des tas de gens ».
Evelyne. Théologienne.
« Ce livre va être mon livre de chevet spi pour le mois à venir.
Je suis vraiment heureuse de partager cela. C’est vraiment bien que cet échange puisse être continué avec d’autres et fécond au delà de la séparation et de la transformation des liens ».
Fred.Animateur
« Ce livre nous permet de prendre conscience de la profondeur de la vie. Une œuvre qui donne à réfléchir, mais aussi qui incite à l’admiration et à la contemplation de la création. Un hymne à l’espoir. Un cri d’amour pour la vie ».
Françoise.Retraitée. Culture philosophique
« C’est avec beaucoup d’empathie, d’admiration et de reconnaissance que j’ai lu ce témoignage.
Ce qui me frappe, c’est l’intelligence de l’écriture ciselée par la vie, ciselée par la foi et comme tissées ensemble ».
Elisabeth. Cadre. Institution sociale
« J’ai lu ce livre à plusieurs reprises et je reprends des passages régulièrement. Ce livre est fascinant et admirablement bien écrit. Les remarques sont profondes et pleines d’éternité. On sent qu’Odile a vraiment vécu les différents passages, car c’est exprimé avec simplicité et vérité. J’y trouve tous les jours des encouragements. Cet ouvrage est pour moi une exhortation quotidienne ».
Un message qui passe à travers des rencontres
Il venait de passer une consultation d’oto-rhino, lorsque de retour auprès de l’assistante, celle-ci l’interrogea en évoquant le livre de Madame Hassenforder. Et, à sa grande surprise et à son grand bonheur, elle lui dit combien ce livre l’avait touchée (2). Une brève conversation en résulta. « Grande lectrice », et même dans le passé, engagée dans des travaux d’édition, elle avait découvert « Sa présence dans ma vie » à la librairie « La Procure », en regardant les ouvrages présentés au public.
A la lecture de ce livre, elle a été touchée par la « sincérité » de son auteure : Odile Hassenforder. Ce livre l’a impressionnée parce qu’il invitait le lecteur à entrer dans « une autre dimension ». Il y a un chapitre dans cet ouvrage : « Dame confiance » qui apporte un témoignage concernant la confiance (3). Mais cet état d’esprit est présent dans la dynamique qui se manifeste dans la plupart des textes. Aussi, c’est bien ce terme que la lectrice a « mémorisé ». « J’ai compris qu’il suffisait d’un mot pour que la situation change de plan ».
Aujourd’hui, nous dit-elle, maintenant, j’hésite à dire « courage » aux gens. Mais aux personnes en difficulté, je dis : « bonne confiance ». Et « j’utilise cette expression au moment de la nouvelle année » et aussi aux anniversaires. Je souhaite « bonne confiance » dans les situations où il y a un mouvement de « bascule ». « Les personnes y sont extrêmement sensibles. Je sais que j’ai touché à quelque chose de beaucoup plus profond. Cette expression aide à prendre de la hauteur par rapport à la situation ». La confiance nous permet d’entrer dans une double dimension : « Se sentir en lien, et aussi pouvoir relire la situation avec un autre regard ».
Ainsi, ce livre, découvert sur un présentoir de librairie, a produit du fruit. « Je ne crois pas au hasard. Je crois aux rencontres. J’ai mémorisé ce livre. J’en ai extrait l’essentiel ». Et voyant combien j’étais concerné par ce livre, elle me dit une parole qui m’est allée droit au cœur : « Le message est passé ».
La vie et la pensée d’Odile Hassenforder
Ce livre nous présente des expériences de vie, des témoignages, des réflexions, des méditations. Mais quel a été le chemin de vie d’Odile Hassenforder. Pourquoi et comment a-t-elle écrit ? Comment ses textes ont-ils été rassemblés et publiés dans la forme de ce livre ? Voici l’introduction du livre qui répond à ces questions.
Odile Hassenforder a quitté la vie terrestre le 11 mars 2009. La célébration qui a suivi a manifesté l’amour et la reconnaissance qui lui étaient portés de toute part. Au long des années, non seulement elle a activement participé à des groupes et associations, mais elle a été en relation avec de nombreuses personnes dans une démarche d’entraide psychologique et spirituelle. Plusieurs d’entre elles ont ainsi témoigné comment Odile leur a permis de sortir d’une impasse, voire d’un gouffre. Cette attention, cet esprit d’entraide étaient fondés sur une expérience spirituelle enracinée de longue date, au cœur même de sa personnalité. Sa conscience de l’amour et de la bonté de Dieu se traduisait dans l’amour et l’attention qu’elle portait à tous ceux qui l’entouraient : sa famille, ses ami(e)s, de nombreuses relations. Son expérience de la grâce de Dieu et de sa puissance de vie lui a également permis de faire face, durant les dernières années, à une atteinte cancéreuse, dans un contexte où elle a bénéficié en retour de l’aide de nombreux amis et soignants. Dans les derniers jours, ils ont été témoins du rayonnement qui se dégageait de sa personnalité. Ses dernières paroles ont été des expressions de foi et d’amour.
Ces quelques observations ont simplement pour but de présenter celle qui vient aujourd’hui s’entretenir avec vous. En effet, dans les dernières années de sa vie, Odile a manifesté à plusieurs reprises son désir de transmettre une expérience et une réflexion qui se sont développées au cours de toute son existence. Ainsi a-t-elle exprimé dans plusieurs écrits un grand désir de communiquer un message d’amour et de vie. Sont repris ici quelques passages de ces textes que vous allez découvrir au fil des pages. «Ce que j’ai la joie de partager aujourd’hui est la découverte des bienfaits de Dieu : manifestation de sa bonté infinie que j’ai pu ressentir, de sa magnificence que j’ai pu reconnaître dans sa création, de sa présence dans l’énergie vitale de tout ce qui existe. (…) Cette joie de reconnaissance explose en moi. J’ai envie de la partager. La vie vaut la peine d’être vécue ! » (« Désir de partage »). Quelques années plus tôt, elle avait déjà exprimé la même intention et elle s’adressait ainsi à nous: « En pensant au lecteur qui parcourra ces lignes, mon souhait le plus profond, c’est qu’à travers cette lecture, il puisse, à son tour, louer Dieu pour les merveilles qu’il découvre en lui et dans sa vie » (« Être reconnaissant »). Ces mots ont été écrits dans les dernières années de la vie d’Odile, au moment où elle faisait face à la menace de la maladie. C’est dire la force de sa conviction. Mais comme on pourra le voir dans ce recueil, le cœur de ce message s’est affirmé très tôt à partir d’une expérience fondatrice et s’est ensuite décliné à travers toute une existence dans des expressions très variées.
Il importe de donner ici quelques points de repère à propos de la vie d’Odile. Début 2008, préparant une session œcuménique d’exercices spirituels ignaciens, Odile a indiqué elle-même quelques jalons de son itinéraire spirituel (« Parcours spirituel »). Elle exprime un événement capital en ces termes : « 1973. Rencontre de notre petit groupe de partage spirituel avec le renouveau charismatique catholique. Au même moment, un pasteur pentecôtiste « spirituel au delà des doctrines » prie avec son église pour ma guérison. Huit jours après ma première démarche, le dernier jeudi d’octobre 1973, à 23 heures, après une réunion de prière dans la crypte de Saint Suplice, je sors d’une seconde à l’autre d’une dissociation de personnalité. Baptême dans l’Esprit… Depuis ce jour, méditation quotidienne de la Bible ». Il y a là une expérience fondatrice qui a suscité une transformation majeure dans la vie d’Odile et qu’elle a décrite dans plusieurs textes publiés dans ce livre (« Expérience fondatrice »). Trente ans plus tard, elle s’y réfère encore dans ces quelques lignes : « Je ne me crois pas meilleure que les autres. Depuis le jour où Dieu s’est révélé à moi à travers une prière exaucée et où j’ai découvert que je recevais de lui une paix et une plénitude, je suis entrée dans un univers spirituel, une nouvelle dimension. Dans la relation avec Dieu, en Jésus-Christ, je suis assurée de sa sollicitude jusque dans l’éternité » (« Libre parole sur la venue du Dalaï Lama »).
A partir de cette expérience fondatrice, la vie d’Odile va prendre un nouveau cours. En effet, elle s’investit dans un groupe de prière interconfessionnel, « le Sénevé » où elle transmet son inspiration. Elle développe une activité de partage autour de la Bible. Elle allie formation psychologique, expérience spirituelle et un sens du dialogue empreint d’amour et de respect pour apporter une aide à des personnes en difficulté. Dans une position de responsabilité, elle participe également à l’animation de « Témoins », association chrétienne interconfessionnelle et à la production de son magazine. Sa vie familiale continue à se dérouler dans l’amour qu’elle porte aux siens. Ses petits-enfants étaient chers à son cœur. Elle poursuit une activité intellectuelle et culturelle dans une vaste gamme de centres d’intérêt comme en témoigne « Mosaïque itinéraire de lecture » qui exprime aussi sa recherche spirituelle. Elle manifeste également un penchant pour l’expression poétique. Durant les années 80 et 90, cette « vie en mouvement » s’exprime dans des textes qui manifestent ces orientations et aussi un approfondissement de sa vie spirituelle.
Dans la dernière décennie, la santé d’Odile fut attaquée sur plusieurs fronts. Face à la remontée de souvenirs traumatisants issus de son enfance et de son adolescence, elle s’engage dans une psychothérapie dont elle percevra les bienfaits. Bénéficiant d’une entraide spirituelle chaleureuse constamment présente et d’un suivi médical personnalisé, entre autres celui d’un médecin ami, jusqu’aux tout derniers mois, elle parvient à mener une vie presque normale malgré les angoisses liées aux poussées cancéreuses et à l’appréhension des examens et des traitements lourds. C’est dans ce contexte qu’Odile tient un journal spirituel et écrit de nombreux textes concernant son expérience et sa vision de la « vie en Christ », de la « vie en Dieu ». C’est à partir de ces écrits personnels, expression de sa pensée en mouvement, sans qu’elle ait pu leur apporter une validation définitive, que de nombreux textes ont été extraits dans les mois qui ont suivi son départ, en l’occurrence par son mari.
Dans ce contexte difficile, « la force et la joie de vivre » qui s’y expriment témoignent à la fois de la profondeur et de la justesse de toute une vie et de la puissance de l’Esprit. Il y a là aussi une expression d’expériences nouvelles qui s’expriment avec une particulière intensité comme la conscience d’exister, vécue comme une grâce. Les proches et les amis qui ont entouré Odile durant ces années sont témoins de cette qualité d’être, inspirée par la vie divine. Plusieurs de ces textes exprimant « une confiance dans l’épreuve » viendront réconforter celles et ceux traversant des difficultés.
Le lecteur de ce livre découvrira par lui-même les accents majeurs de la spiritualité d’Odile. Il pourra suivre le développement de sa pensée, nourrie par les différentes cultures auxquelles elle a participé. Elle se présente d’ailleurs comme « une chrétienne interconfessionnelle quelque soit l’institution à laquelle je me rattache à tel ou tel moment » (« Ce que je crois »). En rapport avec son expérience initiale, un fil conducteur se déroule à travers tous ces textes : une expression, un ressenti de l’amour et de la bonté de Dieu qui se manifestent à notre intention (« Qui est Dieu ? »). Loin du volontarisme, du légalisme, du fondamentalisme, de tout ce qui entraîne culpabilité et agressivité, Odile plaide pour l’accueil de la grâce de Dieu : « Dire que je suis chrétienne, c’est dire que Christ est toute ma vie. Non pas un modèle que je m’efforce d’imiter, mais une relation constante à Dieu, par Christ ressuscité : il est la vie, la puissance de vie en moi quand je l’accueille par l’Esprit pour me conduire selon la justesse des lois de vie… » (« Ce que je crois »). Dans un autre texte, elle précise : « Notre attitude juste est celle de l’accueil de l’œuvre de Jésus en nous, décision qu’elle se fasse en nous par l’Esprit dans l’espérance, dans notre marche vers… » (« Accueillir l’œuvre de Christ en nous »). Cette attitude se nourrit d’une prière confiante et de la méditation de la Parole biblique (« Vivre en Christ. Vivre en Dieu »). Il y a là une dynamique personnelle qui s’inscrit dans un mouvement d’ensemble. «Dans la résurrection, une nouvelle ère est ouverte. Ce plan, que Dieu achèvera à la fin des temps, consiste à réunir tout ce qui est dans les cieux et sur la terre sous un seul chef : le Christ. Ainsi Jésus devient le Christ cosmique. (…) Son œuvre se réalise pour moi quand je la reçois : pardon et guérison pour une vie nouvelle dans la relation au Père et au Fils qui font leur demeure en moi, qui devient le temple de l’Esprit » (« Il est ressuscité! »).
Certaines formulations d’Odile peuvent paraître approximatives pour des théologiens professionnels. Elle n’a pas suivi d’études de théologie, mais sa pensée s’est formée en alliant expérience spirituelle, méditation quotidienne de la Bible et lecture de nombreux livres en rapport avec ses questionnements. Son expérience et sa réflexion sont étroitement reliées. Dans son parcours, elle a trouvé une inspiration féconde chez deux théologiens : Eloi Leclerc, auteur de Le Royaume caché, et, dans les dernières années, Jürgen Moltmann. On pourra voir dans la pensée de ce dernier un fondement théologique à la démarche d’Odile et à certaines de ses expressions.
La spiritualité a pu être définie comme « une conscience relationnelle avec Dieu, avec la nature, avec les êtres humains et avec soi-même ». Odile a toujours vécu en relation avec ceux qui l’entouraient et, plus généralement, elle a été attentive à la dimension sociale. Son amour de la nature et sa capacité d’y percevoir l’animation divine sont présents dans de nombreux textes. A maintes reprises, elle s’émerveille du spectacle de la nature à travers les fenêtres de son appartement, des arbres et du ciel. A la suite d’une visite, elle décrit avec une émotion sensible une grange restaurée et le jardin qui l’environne : «Au fur et à mesure de la visite, je me laissais imprégner par la joie profonde que suscite la reconnaissance pour l’harmonie de la vie perçue par-delà le visible ». Et elle conclut par cette parole qui va droit au cœur : « Bien sûr, il y a bien des malheurs dans le monde, mais il y a toujours des jardins avec des roses. Ces jardins sont une porte vers la vie » (« Quand tout s’agence »).
Elle exprime une vision que l’on peut résumer en ces mots : « Tout se tient. Unité et harmonie en Dieu ». Elle poursuit : « Assez curieusement ma foi en notre Dieu qui est puissance de vie, s’est développée à travers la découverte des nouvelles approches scientifiques qui transforment notre représentation du monde. Dans cette nouvelle perspective, j’ai compris que tout se relie à tout et que chaque chose influence l’ensemble. Tout se tient, tout se relie. Pour moi, l’action de Dieu s’exerce dans ces interrelations ». (« Dieu, puissance de vie »). Ainsi désire-t-elle s’inscrire positivement dans la création : « J’ai été secouée au plus profond de mon être, le jour où j’ai réalisé que Dieu m’appelait à participer à la gérance de sa création, à commencer par ma personnalité. Qui suis-je pour être ainsi « collaboratrice » du créateur ? (Psaume 8). Dieu continue à créer avec chacun de nous et avec moi. « Le Père céleste agit sans cesse », dit Jésus et il m’invite à participer à la nouvelle création mise en route dans sa résurrection… » (« Vers une personnalité unifiée »).
Dans la communion divine qui nous relie, ce livre exprime un chemin de vie.
La construction de cet ouvrage traduit à la fois le mouvement de la vie d’Odile, son itinéraire au long des années, et l’expression de son vécu, de son ressenti, de sa pensée. De fait, ce livre n’est pas un récit en continu. C’est un recueil de textes dont chacun a son originalité et contient un message. Il pourra donc alimenter notre méditation, jour après jour, selon notre besoin ou notre aspiration du moment. A de nombreuses reprises, Odile exprime son amour de la vie. Elle nous dit la source de cette attitude : « toi qui me donnes vie », « imprégnée de ta présence, puissance de vie en moi ». Ainsi ce livre a reçu pour titre : « Sa présence dans ma vie ».
Un témoignage vivant
Odile a quitté la vie terrestre le 11 mars 2009. Aujourd’hui, à travers ce livre, nous l’entendons encore nous parler et nous participons à ce dialogue. La communication, qui se poursuit ainsi, s’inscrit dans le cadre d’une communion qui, sur un autre registre, unit les vivants et les morts en Christ ressuscité. Avec le théologien Jürgen Moltmann (4), nous croyons que Jésus Christ, par sa résurrection, a brisé le pouvoir de la mort. En Christ ressuscité, il n’y a plus de mur de séparation entre les vivants et les morts. Dans la communion en Christ, les morts n’ont pas disparu. Ils ne sont pas « morts ». Ils manifestent une présence. Plus nous nous approchons du Christ, plus nous nous rapprochons aussi de ceux qui ont quitté la vie terrestre (5). Dans cet esprit, dans la communion en Christ ressuscité, dans l’inspiration de l’Esprit qui porte ce livre, Odile nous accompagne. Ce livre est un témoignage vivant.
J H
(1) Hassenforder (Odile). Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte. Temps présent, 2011. Ce livre est en vente sur Amazon et à la Librairie 7ici. Nous reproduisons ici l’introduction de ce livre : « Odile Hassenforder : sa vie et sa pensée », p 11-17. Sur ce blog : Vivre et espérer, la pensée d’Odile est présente à travers la mise en ligne d’extraits de ce livre et de textes inédits : https://vivreetesperer.com/?s=Odile+hassenforder
(5) Cette courte réflexion est textuellement inspirée par un chapitre de Jürgen Moltmann dans son livre : « In the end… The beginning » (Fortress Press, 2004), aujourd’hui traduit et publié en français : « De commencements en recommencements » (Empreinte Temps présent, 2012) : « The community of the Living and the Dead » p 135 : « When he « descended into hell » (the realm of the dead), as the creed puts it, Christ broke the power of the death and took the dead in his fellowship. So the community of Christ is in him a community of the living with the dead, and of the dead with the living. In the risen Christ, the wall of death has been broken down. So, in this community with Christ, the dead are not « dead » in the modern sense. They « have a presence »… The closer we come in Christ, the closer the dead come to us… ».
Sur ce blog, à plusieurs reprises, nous avons mis en ligne des articles à ce sujet : « Sur la terre comme au ciel » : https://vivreetesperer.com/?p=338
Sens et bonheur au travail : malgré tout, c’est possible
La situation du travail en France est préoccupante. Le taux de chômage est particulièrement élevé. C’est un poids qui pèse sur la jeunesse. Dans la grande mutation en cours, des métiers disparaissent et d’autres naissent. La reconversion des perdants est bien souvent difficile. Les relations entre employés et employeurs continue à souffrir d’un effet de domination. Et, de plus, l’accélération technologique entraine un accroissement du stress dans divers secteurs. On peut donc entretenir une sombre image de la situation du travail en France.
Cependant, si on poursuit l’investigation, on constate que cette image ne rend pas compte entièrement de la réalité. Il y a aussi actuellement des changements en cours qui sont porteurs d’une amélioration sensible dans les conditions de travail. Mais ces changements sont souvent encore à leurs débuts et donc peu visibles. Par suite d’un état d’esprit négatif, ils sont également sous-estimés. Cette méconnaissance ralentit le mouvement innovant qui s’esquisse aujourd’hui.
Cette évolution du travail s’inscrit dans une grande mutation de l’économie dont on commence à percevoir les orientations telles que par exemple Jérémy Rifkin les présente dans son livre : « La Troisième révolution industrielle » (1). Et parallèlement, on observe une avancée d’un état d’esprit nouveau. Le même Jérémie Rifkin montre, dans un autre ouvrage, une émergence de l’empathie (2). La collaboration, la convivialité correspondent à des aspirations montantes est se traduisent par des pratiques nouvelles comme en témoigne l’essor de l’économie collaborative (3) ou le développement d’espaces nouveaux, « tiers lieu » pour une cordialité informelle (4). Ces changements, ces tendances sont particulièrement visibles à l’échelle internationale. En France, on peut s’interroger sur les freins qui interviennent dans les mentalités comme, par exemple, un manque de confiance, particulièrement prononcé (5).
Mais il y a aussi des voix nombreuses qui indiquent et balisent les voies d’une évolution positive. Ainsi, Jean Staune, bien connu pour son action innovante pour développer une vision du monde nourrie par le dialogue entre foi et science (6), est impliqué professionnellement dans l’enseignement du management. A partir d’une culture pluridisciplinaire, il a écrit un livre : « Les clés du futur » (7) qui tient son pari de « réinventer ensemble la société, l’économie et la science ». Cet ouvrage, qui nous ouvre les portes du monde de demain, ne peut manquer d’envisager le rôle nouveau des entreprises : « C’est quoi une entreprise vraiment responsable ? » (p 611). Aujourd’hui, Jacques Lecomte, un des principaux experts de la psychologie positive (8), auteur du livre sur « La bonté humaine » que nous avons présenté sur ce blog (9), vient de publier un livre sur « les entreprises humanistes » (10). Ces entreprises portent une conception nouvelle du travail. Voici donc, là aussi, un courant encore peu connu, voire méconnu, qui est en train de se développer et de changer la donne. Des personnalités emblématiques ont salué les ouvrages de Jean Staune et de Jacques Lecomte. Jacques Attali a préfacé « Les clés du futur ». Edgar Morin évoque l’étude sur « les entreprises humanistes » comme « une contribution importante à l’humanisation du travail et au travail de l’humanisation ».
Un livre-ressource pour une vision nouvelle de l’entreprise
L’énoncé des grandes sections du livre de Jacques Lecomte sur les entreprise humanistes, nous permet de saisir l’ampleur et l’importance du projet : « L’épanouissement de la personne au travail. Des relations d’équipe harmonieuses. L’entreprise au service de la société. Les réponses aux défis environnementaux. Repenser les raisons d’être des entreprises ».
Cet ouvrage conjugue des savoirs issus de la recherche et une présentation particulièrement accessible. Vingt chapitres bien ciblés se succèdent avec des titres attirants. A chaque fois, l’auteur nous communique « une synthèse des travaux scientifiques et présente de multiples expériences concrètes », à l’échelle internationale, cela va de soi. La démonstration est rigoureuse, mais elle est aussi clairement et agréablement présentée. Chaque chapitre est précédé de quelques citations signifiantes et se termine par une brève synthèse : « Résumons-nous ». Ainsi, ce livre de 500 pages qui est une véritable « somme » sur ce thème, n’est en rien pesant. Il est percutant car il met à mal de nombreux préjugés, et, en même temps, il est enthousiasmant, car il met en évidence l’apparition d’un nouvel état d’esprit, la montée de nouvelles pratiques.
Pour écrire ce livre, l’auteur nous dit s’être inspiré de trois sources complémentaires d’inspiration : « la psychologie positive, le convivialisme et une vision optimiste de l’être humain » (p 10-13). Ces conceptions sont elles-mêmes récentes et innovantes. Ainsi ce livre conjugue un regard neuf et la mise en évidence d’une réalité émergente. Manifestement, il est en phase avec les aspirations nouvelles qui montent tout particulièrement dans les jeunes générations. Ce livre est ainsi remarquablement tissé.
Mais quelles sont plus précisément les intentions de l’auteur ? Jacques Lecomte nous les expose dans le prologue. Il part d’une expérience : celle du redressement et de la réussite de l’entreprise française Armor, spécialisée dans les technologies d’impression. Deux postulats majeurs ont été à l’origine de cette évolution victorieuse : « Une sensibilité humaine et la confiance accordée à chacun des employés de l’entreprise ; un engagement en faveur de l’environnement ». « Cette histoire illustre remarquablement la plupart des valeurs qui sont présentes dans ce livre : la motivation par le sens donné au travail, la confiance dans les collaborateurs, le leadership serviteur, le sentiment de la justice organisationnelle, la finalité humaniste de l’entreprise, sa responsabilité sociétale et environnementale, y compris dans des moments difficiles » (p 9). Si ces valeurs ont fondé la réussite de cette histoire, la recherche de Jacques Lecomte montre qu’effectivement « certaines valeurs et attitudes fondamentales (confiance en l’autre, empathie, respect, coopération, bienveillance, esprit de service, etc.) peuvent avoir un impact positif au sein des organisations… La pertinence de ces valeurs se vérifie aussi dans les relations entre les entreprises et le monde extérieur, les rapports entre industriels et militants humanitaires ou environnementaux aboutissant à de bien meilleurs résultats lorsqu’ils sont marqués par une confiance réciproque lucide, un pari sur la bonne volonté et la sincérité d’autrui, plutôt que lorsqu’ils sont caractérisés par la suspicion et la dénonciation mutuelle… Ceci invite à une perspective élargie. La dernière partie de ce livre reconsidère radicalement la raison d’être des entreprises… Plutôt que d’être orientées vers la recherche d’une augmentation du profit au bénéfice des actionnaires, elles devraient être des communautés de femmes et d’hommes qui agissent ensemble au service du bien commun » (p 10).
L’optimisme, un levier pour changer le monde
Jacques Lecomte conclut son livre par un appel à l’optimisme comme levier pour changer le monde. Et il invoque au départ une magnifique pensée d’Helen Keller, une jeune fille aveugle et sourde, qui a été délivrée de son enfermement : « L’optimisme est la foi qui conduit à la réussite. Rien ne peut être fait sans espoir » (p 462).
Avec Jacques Lecomte, nous pensons que de bonnes pratiques, des pratiques positives peuvent se répandre aujourd’hui. Et, dans ce domaine, l’auteur nous donne quelques exemples de changements rapides dans les représentations. « Tout change très vite, souvent positivement, même si les médias ont tendance à relayer les mauvaises nouvelles. Il y a vingt ans, un individu qui aurait parlé de bienveillance et d’empathie en entreprise serait passé pour un doux rêveur. De nos jours, ces attitudes paraissent d’une évidente nécessité. Il y a vingt ans, peu d’industriels s’impliquaient dans une démarche de responsabilité environnementale. C’est aujourd’hui une pratique courante. Ce qui était exception est maintenant devenu la règle » (p 463).
Un processus ouvert vers l’avenir
Dans le monde d’aujourd’hui, sachons ne pas voir seulement les décompositions et les déconstructions, mais aussi les recompositions et les reconstructions. Bien plus, il y a dans ce livre un air de nouveauté. Un nouveau paysage est en train d’apparaître. A ce point, on pouvait ne pas s’y attendre, mais ce nouveau regard est en phase avec une analyse rigoureuse des pratiques innovantes et la mise en évidence des changements dans les mentalités. Dans notre propre démarche interprétative, nous voyons là une émergence dans laquelle nous reconnaissons une inspiration de l’Esprit. Dans l’espérance, nous sommes enclins à regarder vers l’avenir (11).
Dans une situation de crise où les difficultés abondent, ce livre vient ouvrir un horizon. Certes, pour certains qui subissent de plein fouet les intempéries économiques, cet ouvrage peut paraître décalé. Mais, pour une bonne partie d’entre nous, il n’indique pas seulement une perspective à long terme, mais aussi un processus qui a déjà commencé. Il nous invite à oeuvrer en ce sens là où nous sommes et déjà en communiquant à ce sujet. Ce livre est un excellent outil pour permettre cette communication, car il encourage et légitime tous ceux qui veulent travailler dans cet esprit.
J H
(1) Rifkin (Jérémie). La troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie, l’économie et le monde. LLL Les liens qui libèrent, 2012. Sur ce blog : « Face à la crise, un avenir pour l’économie » : https://vivreetesperer.com/?p=354
Voir aussi : « Rifkin (Jérémie). La nouvelle société du coût marginal zéro. Les liens qui libèrent, 2014
(2) Rifkin (Jérémie). Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Vers une civilisation de l’empathie. Les liens qui libèrent, 2011. Sur ce blog : « La force de l’empathie » : https://vivreetesperer.com/?p=137
(3) Voir sur ce blog : « Une révolution de l’« être ensemble » (présentation du livre : « Vive la co-révolution. Pour une société collaborative) : https://vivreetesperer.com/?p=1394
(5) Sur ce blog : « Promouvoir la confiance dans une société de défiance. Les pistes ouvertes par Yves Algan » » : https://vivreetesperer.com/?p=1306
(6) Jean Staune est, entre autres, le co-fondateur de l’Université interdisciplinaire de Paris et l’auteur d’un livre signifiant : « Notre existence a-t-elle un sens ? Une enquête scientifique et philosophique » (2007).
(7) Staune (Jean). Les clés du futur. Réinventer ensemble la société, l’économie et la science. Plon, 2015
(9) Lecomte (Jacques). La bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité. Odile Jacob, 2012. Sur ce blog : « La bonté humaine » : https://vivreetesperer.com/?p=674
(10) Lecomte (Jacques). Les entreprises humanistes. les Arènes, 2016
(11) « Espérer et agir. Agir est espérer. L’espérance comme motivation et accompagnement de l’action » : http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=900 « Nous devenons actif pour autant que nous espérions. Nous espérons pour autant que nous puissions entrevoir des possibilités futures. Nous entreprenons ce que nous pensons être possible ». Introduction à la pensée de Jürgen Moltmann, théologien de l’espérance et auteur d’un livre sur « L’Esprit qui donne la vie », sur le blog : http://www.lespritquidonnelavie.com
Voir aussi sur ce blog :
« Pour une intelligence collective. Eviter des décisions absurdes et promouvoir des choix pertinents » : https://vivreetesperer.com/?p=763