La communication non violente, avec Thomas d’Ansembourg
Nous sommes confrontés à la violence. C’est une réalité qui nous environne : violence dans les rapports sociaux, mais aussi violence perçue dans les réactions de tel ou tel. Nous savons comment la violence peut être dévastatrice. Alors comment lui résister ?
Les approches non violentes dans des conflits politiques et sociaux telles que celles de Gandhi et de Martin Luther King sont aujourd’hui bien connues. Plus récemment, un psychologue américain, Marshall B Rosenberg a développé un ensemble de pratiques sous le terme de « Communication non violente ». « La communication non violente, c’est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir faire de communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire trois choses : me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière de vivre ma vie ; acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ; acquérir le pouvoir de créer des structures qui entretiennent cette façon de donner » (1).
A plusieurs reprises sur ce blog (2), nous avons présenté l’enseignement de Thomas d’Ansembourg sur la relation et communication dans la vie sociale. A un moment de sa vie, Thomas a vécu comme animateur avec des jeunes de la rue. C’est à partir de cette expérience qu’il a décidé de se former à la communication non violente avec Marshall Rosenberg. Puis il a continué son parcours comme psychothérapeute. Ainsi est-il bien placé pour nous aider à comprendre la violence et à la dépasser. Dans cette vidéo : « La paix, ça s’apprend ! » (3), Thomas d’Ansembourg nous raconte brièvement son parcours et répond aux questions qui lui sont posées. Il y a là des réponses à nos propres questionnements. Voici donc, en notes, quelques extraits de ses propos.
La paix, ça s’apprend !
La paix, ça s’apprend ! Oui, mais « curieusement, nous sommes tout à fait prêts à apprendre la guerre, et, depuis l’époque des romains, nous connaissons l’adage : « Si tu veux la paix, prépares la guerre ! ». Et forcément, comme on prépare la guerre, on a pour cela des budgets, de l’organisation, des responsables, des formations, des spécialisations. C’est extraordinaire comme on est habitué à préparer la guerre, à y consacrer du temps et de l’argent ». Et, en regard, il y a bien peu d’efforts pour engager notre énergie en faveur de la paix et nous former en ce sens. « Pour la paix, il n’y a pas de budgets, pas de formations, pas de responsables… Je me suis intéressé à faire le parallèle. Si nous mettions autant d’attention à préparer la paix, est-ce que nous n’aurions pas quelque chance d’en avoir davantage parce qu’on y serait davantage préparé ».
Un parcours de formation et d’action
Thomas nous raconte comment il a été amené à s’intéresser à cette question. « Quand j’ai commencé mon travail comme avocat, je me suis rendu compte que beaucoup de conflits étaient le fruit de malentendus. Si nous apprenions à mieux nous exprimer et à mieux écouter l’autre, il y aurait beaucoup moins de malentendus. Nous aurions intérêt à apprendre qui nous sommes, à gérer nos émotions, à nous aligner sur notre élan de vie, aussi apprendre à exprimer ce que nous sommes et nos ressentis d’une façon adéquate, sensible et, de même, à écouter ce que l’autre ressent ».
Puis, deuxième expérience, Thomas a commencé à s’occuper de jeunes de la rue. « Je me suis aperçu que la violence était souvent liée à un manque de discernement, de conscience, de capacité d’expression de ce que nous vivons. Un peu d’apprentissage de soi, de connaissance de soi, éviterait à beaucoup de ces jeunes d’entrer dans des mécanismes de violence ».
Thomas a ensuite décidé de suivre une psychothérapie qui a été également source de prise de conscience. « Quand je suis entré moi-même en thérapie, je me suis aperçu du temps que je mettais à démanteler des attitudes, des automatismes, des conditionnements. Il faut du temps pour défaire ce qui empêche, avant de construire.
« Quand je suis devenu moi-même thérapeute », poursuit Thomas, « j’ai fait moi-même la même constatation et combien nous manquions d’apprentissages de base ».
Au cours de son service militaire, Thomas d’Ansembourg s’est engagé comme officier dans l’arme des paracommandos. Dans ce cadre, il a été soumis à un entrainement particulièrement rigoureux et vigoureux. Cet apprentissage a été pour lui « une expérience humaine de rencontre avec soi, de confrontation avec les limites du corps, de la volonté, des émotions ». Il en est resté une découverte : ces limites peuvent être dépassées. « Nous avons un potentiel pour aller bien au delà des limites que nous connaissons. Nous avons des ressources exceptionnelles pour aller au delà de ce que nous croyons ».
Thomas d’Ansembourg a trouvé en Marshall Rosenberg un formateur et un accompagnateur qui lui a permis de s’engager dans la voie de la communication non violente. « C’est un apprentissage systématique pour entraîner notre esprit à écouter autrement, à regarder autrement ». Ce n’est « pas seulement un outil relationnel, mais aussi un outil de connaissance de soi ».
Outils pour la connaissance de soi
« Il y a aujourd’hui des outils de connaissance de soi extrêmement performant. Ils ont fait leur preuve pendant de nombreuses années. Ils sont généreux. Ils sont pertinents. Ils se vivent dans le respect de toutes les traditions. Il est grand temps que nous les fassions connaître. Ne pas les connaître serait comme une non assistance à personnes en danger ». Mais quels sont ces outils ? demande un auditeur. Il y a bien cette approche de la communication non violente qui a tant apporté et apporte tant à Thomas. Mais il y en a beaucoup d’autres. Thomas cite notamment la PNL, l’analyse transactionnelle, la gestalt, la sophrologie, des approches plus physiques : le yoga, le qi gong…
Autour de l’agacement
En réponse aux questions des auditeurs, Thomas d’Ansembourg ouvre pour nous des portes de compréhension, des approches pour un changement intérieur.
« Comment éviter d’être agacé ? Lui demande-t-on. « On ne l’évitera pas. Ce qui est important, c’est de savoir pourquoi nous sommes agacés, peut-être régulièrement agacés. Qu’est ce qui est récurrent là dedans ? Comment anticiper pour ne pas se retrouver dans une situation d’agacement ? Beaucoup de nos contemporains vivent de l’agacement à répétition sans jamais sonder pourquoi ils se trouvent agacés et sans savoir qu’est-ce qui est en leur pouvoir pour transformer cette situation. J’ai pu voir moi-même dans mes propres agacements et aussi dans l’accompagnement des personnes que nous sommes beaucoup plus puissants que nous croyons dans notre capacité non pas de changer l’autre ou les circonstances, mais dans celle de changer notre manière de vivre par rapport à l’autre et aux circonstances ». Il y a des pistes pour sortir de ces impasses. « Tu es peut-être agacé, énervé. Tu te sens seul. Qu’est-ce que cela dit de toi ? Qu’est-ce que tu as besoin de développer, de transformer ? Tu as peut-être besoin de demander de l’aide. Il est bon de pouvoir tirer parti d’une friction ou d’un agacement pour tenter d’éviter que cela ne se représente ».
Changer le monde ?
Quel peut être l’impact de cette approche dans la vie du monde ? Thomas d’Ansembourg répond prudemment. « On ne peut pas changer le monde. Mais on peut changer sa façon d’être au monde » et par suite influer sur le monde. « Imaginez que chaque citoyen sur la planète prenne du temps chaque jour pour se pacifier, réconcilier ses tensions, comprendre ce qu’elles veulent dire, vérifier qu’elles s’alignent sur son élan intérieur… » Thomas d’Ansembourg croit au pouvoir de la non violence. « Nous créons un nouveau climat et cela demande une vision à long terme… ». « C’est particulièrement précieux d’avoir ces clés de pacification aujourd’hui puisque des tensions considérables viennent autour de nous sur nos territoires en Europe et que cela nous demande une vigilance pour ne pas être dans l’action-réaction qui est toujours une façon de gérer ce genre de choses ».
Face au terrorisme
Comment réagir devant l’horreur du terrorisme ? D’abord en accueillant bien sûr la colère, la tristesse, le dépit. Evidemment on ne peut pas être indifférent par rapport à ces évènements. En quoi cela nous subjugue par rapport à nos critères ? En même temps, manifestement, nous avons à faire aux symptômes tragiques d’une société extrêmement malade. Il me semble que nos gouvernants se préoccupent surtout des symptômes sans tenter de comprendre la cause. Certains l’ont bien identifiée. Elle vient d’un monde que nous avons créé qui se révèle un monde centrifuge. Ceux qui n’arrivent pas à rester au centre, à s’accrocher à l’axe, sont jetés au dehors et forcément, ceux qui n’ont plus rien à gagner n’ont plus rien à perdre. Et ils nous le font cruellement sentir. Je souhaiterais qu’un peu plus de nos contemporains mesurent qu’il s’agit parallèlement de remettre en question notre système socio-économique. Notre système capitaliste patriarcal est à bout de souffle et il est grand temps d’inventer une autre façon de générer et de partager les biens et les ressources ». Thomas évoque une réflexion d’Albert Jacquard, un scientifique engagé. : « La présence d’une prison dans une ville est le signe qu’il y a un problème dans la société toute entière ». Les mesures de sécurité ne suffisent pas. « Je me dis qu’on oublie de s’intéresser aux problèmes qui affectent la société toute entière et qui continuent de générer des poches de frustration ».
Face à la violence
Mais d’où vient la violence ? Est-ce une fatalité biologique selon laquelle « l’homme serait un loup pour l’homme » ? « La violence n’est pas l’expression de notre nature. La violence est l’expression des frustrations de notre nature » répond Thomas. « C’est lorsque notre nature est frustrée que nous pouvons être violent. Un être humain qui a reçu de l’amour, de l’attention, de la valorisation de ses talents, de l’encouragement dans ses faiblesses, pourquoi cet individu utiliserait-il une stratégie violente pour se sentir vivre ? ».
Autre question : comment fait-on par rapport à la violence des autres ? La solution n’est-elle pas de développer notre paix, notre propre bienveillance ? Effectivement, Thomas nous invite à nous tourner vers nous-même. « Ce sera très difficile de comprendre la violence des autres si on refuse de voir la notre. Et beaucoup de nos contemporains refusent de voir la leur. La plupart des gens n’imaginent pas de quelle violence subtile il s’agit : le jugement sur soi, la condamnation, les systèmes de pensée qui nous forment, la culpabilité qui déchire. La plupart de nos contemporains n’imaginent pas la violence qu’ils exercent sur eux-mêmes et ils se trouvent encagés en tenant bien la clé en main pour ne pas se libérer. Nous avons besoin d’apprendre à démembrer cette violence sur nous-même. C’est la condition pour accueillir la violence de l’autre, sinon la violence de l’autre nous rappelle la violence que nous exerçons sur nous-même. Lorsque l’autre nous juge, cela interpelle la partie de nous-même qui nous juge aussi. Je ne puis pas écouter l’autre me traiter d’égoïste si il y a une partie de moi qui me dit : « Je suis un égoïste. Je ne pense qu’à moi. C’est inadmissible ».
Le pouvoir de l’empathie
Thomas nous appelle à reconnaître et à développer notre empathie. « Je suis de plus en plus surpris par le pouvoir de l’empathie. L’empathie, c’est la capacité de me relier à ce que l’autre ressent et à ce qu’il aimerait, même si on n’est pas d’accord. L’empathie ne veut pas dire qu’on est d’accord, qu’on souscrit, qu’on est prêt à faire ce que l’autre demande. L’empathie, c’est comprendre ce que l’autre ressent, mais sans être forcé d’y souscrire. Je suis impressionné par la puissance de l’empathie. Beaucoup de nos besoins de violence, d’agressivité viennent du besoin d’être compris, d’être rejoint, du désir que notre manière d’être soit entendue. Si nous arrivons à créer un climat d’écoute et d’empathie pendant un certain temps, j’ai la conviction qu’il y aura du changement ».
Pardon…réconciliation…
Un auditeur demande à Thomas d’Ansembourg ce qu’il pense du pardon. « J’ai grandi dans la tradition catholique. Comme enfant et jeune homme encore, on m’a beaucoup parlé du pardon. Intellectuellement ces paroles me paraissaient belles et nécessaires, mais je n’ai pas ressenti un déclic dans mon cœur. Par la suite, quand j’ai appris ce qu’était l’empathie, l’empathie pour soi et l’empathie pour l’autre, j’ai tout à coup ressenti ce « tilt » : aller jusqu’à comprendre l’autre même si on a souffert de lui. Or c’est un effet que je n’avais pas perçu en disant : « Je te pardonne. Ce n’est pas grave ». Je gardais quand même le souvenir d’une tristesse, d’un agacement. Maintenant, je sais qu’on peut appendre à se réconcilier et je préfère la démarche de réconciliation. Comprendre ce que l’autre a ressenti et le découvrir dans son humanité et dans son dénuement, cela demande que nous ayons accepté nous-même de nous voir dans notre humanité, dans notre pauvreté, dans notre dénuement, par moment dans notre impuissance. Plus nous porterons de l’humanité envers nous-même, plus nous développerons de l’humanité pour l’humain devant nous. C’est une démarche. C’est un travail. Si on comprend ainsi le mot pardon, j’y souscris.
Que penser des religions ?
Un auditeur pose une grande question à Thomas d’Ansembourg : « Que penses-tu des religions ? »
« J’ai de l’estime pour les religions qui aident les personnes à mieux vivre, qui leur donnent des outils de compassion pour les autres, d’entraide et d’éveil au meilleur de soi. Il se trouve que j’ai perçu des limites dans la façon dont la religion m’été enseignée. J’ai grandi dans une tradition catholique très pratiquante. J’ai exploré ces ressources et, à un moment, elles ne me servaient plus. Il a fallu que je cherche autre chose qui n’était pas en contradiction avec la pratique religieuse, mais qui ne s’y trouvait pas, notamment la connaissance de soi. Le fait d’entrer en thérapie n’était pas cautionné par la religion. Les religieux me disaient : « Mais priez ! Allez faire une retraite spirituelle et tout ira bien… » Et bien non ! Dans le climat que j’ai vécu, je sentais plutôt un étouffoir, une limite, un empêchement à me mettre moi-même dan une perspective d’expansion et de mettre ainsi le meilleur de moi-même au service des autres. Si la religion aide à grandir et à être plus joyeux et plus généreux, alors c’est une appartenance magnifique. Je serais toutefois vigilant en constatant qu’il peut arriver en thérapie beaucoup de personnes ayant été « obscurcies » par une pratique religieuse qui les empêche d’être elles-mêmes. Elles étaient juste des copies conformes de leurs parents, de leurs milieux. Or, on est sur terre pour transformer le monde et apporter de la nouveauté. Et la nouveauté vient lorsqu’on est créateur et quand on a appris à se connaître et à se confronter avec son ombre. Et pour se confronter avec son ombre, il faut l’avoir rencontrée. La plupart des religions disent : « N’allez pas voir votre ombre ! » Comment voulez-vous dépasser quelque chose que vous ne connaissez pas ? Cette religion me tirait hors de moi. Je n’avais pas un creuset d’intériorité transformante où je pouvais nettoyer mes tristesses, mes désarrois. Il me manquait ce petit laboratoire intérieur. J’ai pu voir par la suite qu’on peut vivre une religion très stricte sans espace d’intériorité, sans aucun recul. Je vous engage donc à développer une vie intérieure profonde qui peut bien se vivre dans un cadre religieux, mais aussi dans un autre cadre.
Une conscience de la respiration
A la fin de la session, un auditeur demande à Thomas d’Ansembourg, un exercice, « une petite pratique pour une éducation à la paix, un entrainement à la paix ». En réponse, Thomas propose un exercice simple et porteur de sens. « Vous pouvez commencer votre journée par 3 ou 4 minutes de présence. Vous posez votre main sur votre poitrine en constatant que vous respirez et vous prenez deux ou trois respirations dans cette conscience. Je respire. Cela respire en moi. Goutez cette conscience que c’est la Vie qui respire en vous. Il n’y a rien à faire. Et puis, à côté de cette conscience de la Vie qui est en vous, qui est là constamment, ajoutez une petite visualisation de ce qui se passe. Entrez dans l’intime de vos poumons. Visualisez ce qui se passe à chaque instant dans vos poumons : un échange entre oxygène et gaz carbonique. La vie est échange. Sans échange, il n’y a pas de vie. Ajoutez un sentiment, ne serait-ce que de la gratitude pour cela. Mesurez l’âge que vous avez, le nombre de respirations que vous avez prises depuis la toute première à la sortie du sein maternel et combien votre respiration est fidèle depuis tant d’années et elle le sera indéfectiblement jusqu’à votre dernier souffle. Fidélité de la vie. Portez de la gratitude, de la reconnaissance à la fois pour le souffle physique, et, pour ceux qui partagent cette perspective, pour le souffle de l’Esprit qui souffle à travers toute personne et tout être, quelque soient les mots que vous mettiez sur cette réalité. Un petit exercice de quelques secondes qui vous relie à la sensation d’être vivant, à la merveille de l’organisation biologique de la vie, à l’appartenance au souffle que ce soit simplement le souffle physique qui est le même pour tous les êtres vivants et nous relie au Cosmos et à la totalité, mais également au souffle qui nous relie à la dimension spirituelle, le souffle qui inspire notre humanité depuis des millénaires au delà de ce que nous voyons.
Interprétations
Comment ne pas nous interroger sur la violence qui nous environne ? La conférence questions-réponses de Thomas d’Ansembourg nous apporte un éclairage précieux. Cette approche nous aide à comprendre, mais elle nous ouvre aussi des pistes pour des prises de conscience débouchant sur un changement personnel. Et ce changement personnel contribue à une pacification collective : « Un citoyen pacifié est un citoyen pacifiant ». Cet enseignement est le fruit de l’expérience de Thomas qui nous fait le cadeau de nous la partager. Mais elle est donc également associée à un parcours personnel dans un contexte spécifique. Aussi, sur certains points, notre interprétation peut être différente. Nous ouvrons ici quelques pistes de réflexion complémentaires.
Pour une théologie de la vie
Thomas d’Ansembourg a été apparemment confronté à un catholicisme traditionnel dont il s’est éloigné parce qu’il en percevait les limites et les empêchements qui en résultaient dans son évolution personnelle. Cependant, il y a aujourd’hui plusieurs manières d’envisager et de vivre la foi chrétienne. Dans son oeuvre théologique, Jürgen Moltmann nous montre l’influence que la philosophie platonicienne a exercée dans une part du christianisme associée à une société traditionnelle. La terre était perçue comme « une vallée de larmes ». Le salut était associé à un détachement du corps et une échappée de l’âme vers l’au delà. En réponse, Moltmann nous propose une théologie de la vie. Ainsi écrit-il, dans son tout récent livre : « Theliving God and the fullness of life » (4) : « Le christianisme naissant a conquis le monde ancien avec son message au sujet du Christ : « Il est la résurrection et la vie ». C’est le Christ qui vient en ce monde et c’est cette vie avant la mort qui est éternelle parce qu’elle est remplie de Dieu dans la joie. Car, en Christ, le Dieu vivant est venu sur cette terre pour « qu’ils puissent avoir la vie et l’avoir en abondance » (p IX)… Dans la résurrection du Christ, une vie entre dans le présent qui ne peut être qu’aimée et vécue joyeusement… Je désire présenter une transcendance qui ne supprime, ni n’aliène notre vie présente, mais qui libère et donne à la vie une transcendance dont nous n’ayons pas besoin de nous détourner, mais qui nous remplisse d’une joie de vivre » (p X). N’est-ce pas cette dynamique de vie qui manquait dans l’univers religieux que Thomas a rencontré dans son enfance et sa jeunesse ? Dans cette perspective, Moltmann accorde une grande importance à la présence et à l’œuvre de l’Esprit Saint, un Esprit créateur et qui donne la vie (5). Nous percevons cette présence de l’Esprit dans la dimension du Souffle à laquelle Thomas d’Ansembourg fait allusion en commentant l’exercice de la respiration.
Face à la peur : le témoignage de Barack Obama
L’approche développée à travers cette conférence peut aider des gens très différents. « Ces outils de connaissance de soi se vivent dans le respect de toutes les traditions ». Dans une perspective chrétienne, ils s’inscrivent dans une vision de foi qui engendre la confiance et donne la force. Elle apporte un soutien face à l’adversité. A cet égard, le récent témoignage (6) du Président des Etats-Unis, Barack Obama, nous paraît particulièrement éloquent. On imagine autant la responsabilité qu’il assume que les drames et les menaces auxquels il peut être confronté. Dans une rencontre nationale autour de la prière (« National prayer breakfast »), Barack Obama a choisi de commenter un verset biblique (2 Timothée 7) : « Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de peur, mais un esprit de puissance, d’amour et de sagesse ». Ainsi nous parle-t-il de la peur : « La peur peut nous amener à nous en prendre violemment à ceux qui sont différents de nous… Elle peut nous entrainer vers le désespoir, la paralysie ou le cynisme. La peur peut susciter nos impulsions les plus égoïstes et briser les liens communautaires. La peur est une émotion primaire que nous éprouvons tous. Et elle peut être contagieuse se répandant à travers les sociétés et les nations.
Pour moi, et je le sais pour beaucoup d’entre vous, la foi est le grand remède à la peur. Jésus est un grand remède à la peur. Dieu donne aux croyants la puissance, l’amour, la sagesse qui sont requis pour surmonter toute peur… La foi m’aide à faire face aux craintes quotidiennes auxquelles nous sommes tous confrontés… Elle m’aide à affronter quelques unes des tâches spécifiques de ma fonction… Nelson Mandela a dit : « J’ai appris que le courage n’était pas l’absence de peur, mais le fait de la surmonter… »… Et certainement, il y a des moments où je dois me répéter cela à moi-même dans ma fonction… Et comme président, comme chaque leader, chaque personne, j’ai connu la peur, mais ma foi m’a dit que je n’avais pas à craindre la mort, que l’acceptation du Christ promet le vie éternelle… Dans la force de Dieu, je puis résister, faire face aux aléas, me préparer à l’action… ». Barack Obama ajoute longuement combien, dans ces épreuves, il a été encouragé par la foi des autres.
Face à la violence : compréhension et changement intérieur
A plusieurs reprises dans ses propos, Thomas d’Ansembourg indique le registre dans lequel il se situe : « Je vous engage à développer une vie intérieure profonde » qui peut se vivre dans différents cadres. Nous venons d’ajouter ici en regard quelques pistes de réflexions personnelles. A plusieurs reprises, nous avons présenté sur ce blog l’apport de Thomas d’Ansembourg qui nous paraît apporter un éclairage précieux pour nous situer personnellement dans le monde d’aujourd’hui et évoluer en conséquence. Le problème de la violence se pose à nous aujourd’hui avec acuité, mais il nous interroge aussi par rapport à certains comportements que nous rencontrons dans la vie quotidienne, et, comme Thomas l’a bien montré, par rapport à certaines de nos réactions. C’est pourquoi, rencontrant cette vidéo : « La paix, ça s’apprend » à un détour d’internet, nous avons immédiatement choisi de la mettre ici en évidence. Voici un éclairage qui ne nous apporte pas seulement une compréhension, mais qui nous ouvre un chemin.
(4) Moltmann (Jürgen). The living God and the fullness of life ». World Council of churches, 2016 Sur ce blog : voir aussi : « Dieu vivant. Dieu présent. Dieu avec nous dans un monde où tout se tient » : https://vivreetesperer.com/?p=2267
(5) Moltmann (Jürgen). L’Esprit qui donne la vie. Cerf, 1999. « l’Esprit de Dieu s’appelle l’Esprit Saint parce qu’Il vivifie notre vie présente et non parce qu’Il lui est étranger et en est éloigné. Il place cette vie dans la présence du Dieu vivant et dans le courant de l’amour éternel. Pour marquer l’unité entre expérience de Dieu et expérience vitale, je parle dans le présent ouvrage de « l’Esprit qui donne la vie ». Voir aussi une introduction à la pensée théologique de Jürgen Moltmann sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : http://www.lespritquidonnelavie.com
Une campagne du mouvement Colibris pour une (r)évolution intérieure.
Face aux dysfonctionnements de notre société, le mouvement Colibris, qui puise son inspiration tout particulièrement chez PierreRabhi, appelle ses membres à des voies alternatives de reconstruction. « Soyons le changement ! ». Et « si la plus importante révolution à mener était votre (r)évolution intérieure ! ». Le mouvement Colibris vient donc de lancer une nouvelle campagne citoyenne dans ce sens. « Dans la continuité du travail réalisé autour des principaux leviers de la société : économie, agriculture, démocratie, énergie, Colibris souhaite passer un message fort et montrer que la vraie (r)évolution est celle qui nous amène à nous transformer nous mêmes pour transformer le monde » (1). Le mouvement Colibris a donc suscité une rencontre où une douzaine de participants ont apporté leur témoignage sur leur évolution intérieure. Ces messages ont été enregistrés sur de courtes vidéos que nous pouvons regarder avec respect et reconnaissance (2).
On trouvera parmi ces témoignages une intervention de Thomas d’Ansembourg. Sur ce blog, à deux reprises, nous avons fait connaître des vidéos de Thomas d’Ansembourg particulièrement éclairantes (3). Thomas sait nous parler de son expérience de vie et des clés de compréhension et de transformation dont il fait usage en psychothérapie. On trouvera ces mêmes qualités dans la vidéo que nous présentons ici, et qui, en quelques minutes, nous ouvre un chemin (4).
L’itinéraire de Thomas d’Ansembourg est rappelé au préalable en ces termes : « Thomas d’Ansembourg a exercé la profession d’avocat. Parallèlement, il s’est engagé dans une association d’aide concrète aux jeunes qui connaissent des problèmes de délinquance, violence, prostitution et dépendances de toutes sortes. Par cette double approche juridique et sociale, il s’est impliqué dans la gestion des conflits et la recherche de sens. Dans le souhait de comprendre la difficulté d’être en général et particulièrement la violence, Thomas a entrepris une psychothérapie. Il découvre alors la liberté de prendre du champ sur l’inconscient et mesure qu’il aurait pu passer sa vie, se croyant libre, alors qu’il était pris au piège de ses conditionnements éducatifs, habitudes de pensée et systèmes de croyances. Il décide de devenir psychothérapeute pour partager ces prises de conscience et accompagner d’autres personnes dans ces processus de cœur et de conscience. Il se forme à différentes approches et particulièrement à la méthode de communication non violente (CNV) avec son fondateur Marshall Rosenberg.
Quel est le message de cette vidéo ? Nous présentons ici quelques citations qui en sont extraites pour qu’elles nous accompagnent dans le chemin de réflexion ouvert par Thomas d’Ansembourg.
Evoquant son expérience d’avocat, Thomas d’Ansembourg évoque un manque de formation pour l’exercice de cette profession : « Nous éviterions bien des conflits si nous avions quelques clés de connaissance de soi, de compréhension des émotions, de capacité à mieux les gérer et les exprimer sans agresser, à exprimer ses besoins et à être à l’écoute des besoins des autres d’une façon ouverte et empathique et que cela faisait très clairement défaut dans nos éducations. Moi-même comme avocat, je n’ai pas reçu une clé d’écoute, pas une clé de compréhension de la mécanique relationnelle, pas une clé de gestion des émotions. J’étais éduqué pour faire des contrats, des plaidoiries, mais pas pour être à l’écoute d’un humain en difficulté ».
En s’orientant, parallèlement à son travail d’avocat, vers l’accompagnement de jeunes en difficultés, il s’est « vite rendu compte que quelques clés de connaissance de soi faciliteraient la vie collective : Apprendre à connaître ses émotions, à les démélanger les unes des autres, à identifier nos besoins, à leur donner des priorités, à ne pas les confondre avec nos envies, nos désirs qui sont changeants, multiples et dispersants, à être capables d’exprimer cela par des demandes tout en étant en empathie avec le besoin de l’autre dans la capacité d’écouter ce besoin même si il est différent, tolérer le désaccord et la différence et chercher ensemble des solutions négociées qui seraient satisfaisantes pour chacun ».
Thomas s’est alors engagé dans une psychothérapie. Il a senti « un pivotement intérieur » en prenant du champ sur l’inconscient : « J’aurais pu passer ma vie dans des enfermements » avec la prise de conscience que le mot : « enfer » peut s’appliquer à ceux-ci. Thomas d’Ansembourg est maintenant psychothérapeute depuis plus de vingt ans. Il encourage le développement d’une « intériorité citoyenne », une vie intérieure qui peut s’exprimer au service de la vie communautaire. « Je fais le lien avec ce que la plupart des spiritualités nous disent de façon concordante : si nous prenons du temps d’écoute intérieure, de discernement et d’entrer dans un puits de connaissance universelle qui est, semble-t-il, au cœur de chacun de nous, nous nous relions, nous appartenons ». « Et voilà, il m’est donc apparu qu’un citoyen pacifié devient un citoyen pacifiant (5). Il s’implique. Il laisse un sillage de bienveillance, de bienfaisance, de douceur, de générosité, de collaboration, de synergie. Il donne envie qu’on aille avec lui. En se sentant pacifié, il donne envie d’être pacifiant à notre tour ».
J’ai la conviction que cette vie intérieure peut se nourrir de multiples façons. Bien sûr, je recommande de porter régulièrement des moments de gratitude (6). Toutes les personnes qui pratiquent régulièrement des moments de gratitude sentent une énergie, une vitalité, une joie d’être au monde ». Cela ne vient pas nécessairement immédiatement, mais cela « ne manque pas de venir si on jardine cette vie intérieure avec suffisamment de bienveillance et d’attention ».
Dans ce travail, je propose également un exercice, c’est de se poser cette simple petite question que l’on pose autour de soi une dizaine de fois par jour : Comment cela va ? Comment te sens-tu ? Se poser à soi cette question : Comment vas-tu ? Comment te sens-tu ? Qu’est-ce qui est heureux dans ton cœur ? Célébrer ce qui va bien. Commencer par ce qui va bien. Il y a des chose qui vont bien même si nos vies sont tragiques ». Repérons ce qui correspond à nos aspirations profondes et qui nous procurent du contentement. Quand ces aspirations sont nourries en moi, je vais bien. « Je tend donc vers cela. Si ce qui me correspond, c’est « le partage, l’écoute et la sincérité », je vais chercher à créer ces conditions. « Ainsi nous apprenons à nous centrer. Il y a les choses joyeuses qui vont bien dans mon cœur. Je les honore, les célèbre et j’oriente ma vie dans ce sens. Et puis il y a les choses moins joyeuses, plus difficiles, plus éprouvantes. Je les accueille, je les écoute et j’essaie de les comprendre. Petit à petit, j’oriente ma vie pour ne plus retomber dans les circonstances dont je sais par expérience qu’elles ne m’apportent pas de bien-être. Et ainsi, je récupère les manettes de mon existence.
Qu’est ce qui arrive à la plupart de nos contemporains ? Ils n’ont pas les manettes pour orienter leur vie. Or ce n’est pas compliqué. Cela demande juste un peu de jardinage intérieur ».
Ce message est porteur car il se développe à partir d’une expérience et il s’exprime sur un ton qui suscite la sympathie. Il aide à mieux interpréter nos situations de vie et à y faire face. Il nous encourage. Un changement est possible. Oui, nous pouvons !
Bien sûr, dans ce court message, Thomas d’Ansembourg n’a pas le temps d’aborder des situations critiques ou d’entrer dans une réflexion approfondie sur la manière dont nous percevons le sens profond de nos existences, lequel a tant d’importance dans la dynamique de notre vie.
Il s’exprime cependant sur le rapport entre psychologie et spiritualité.
« Je fais le lien avec ce que la plupart des spiritualités nous disent de façon concordante. Si nous prenons un temps d’écoute intérieure, de discernement et d’entrer dans un puits de connaissance universelle qui est, semble-t-il, au cœur de chacun de nous, nous nous relions, nous appartenons ».
Cette conscience d’une relation, d’une appartenance à plus grand que soi, nous paraît essentielle. Et il en est de même du fil conducteur que nous pouvons suivre dans le monde. Sommes-nous inspirés par la sympathie et l’amour ? A certains moments et dans certaines conditions, certains milieux religieux ont pu être pollués par des représentations négatives. Mais aujourd’hui ce n’est pas le courant principal. Thomas d’Ansembourg évoque les bienfaits de la gratitude. A ce sujet, un remarquable article est paru dans Wikipedia. Free encyclopedia (anglophone) (6). « L’étude systématique de la gratitude à l’intérieur de la psychologie a commencé seulement autour des années 2000, peut-être parce ce que la psychologie traditionnellement se focalisait sur les situations de détresses… ». Des études récentes suggèrent que les gens reconnaissants sont aussi plus altruistes et vivent dans un état de bien être subjectif plus élevé. Cependant cet article met également l’accent sur la manière dont la gratitude et la reconnaissance sont au cœur des pratiques de vie chrétiennes et juives. « Dans le judaïsme, la gratitude est une part essentielle de l’acte d’adoration et de la vie du croyant. De même l’expression de la gratitude modèle et donne sa forme à la pratique de vie chrétienne ». Ainsi, sur des registres différents, l’expression de la gratitude est bien une démarche fondamentale. Elle éclaire la relation positive et débouche sur une harmonie.
Dans la gratitude comme dans la démarche de prendre soin de nous-même, il y a un mouvement commun qui est la bienveillance. Dans son livre : « Oser la bienveillance », Lytta Basset a mis en valeur cette dimension essentielle de notre existence : « Bienveillance humaine, bienveillance divine » (7).
Cette vidéo de Thomas d’Ansembourg nous invite à fréquenter ses autres enseignements et notamment les deux autres vidéos rapportées sur ce blog (3). Dans ce monde où nous pouvons être tenté par le pessimisme, l’agressivité ou le repli, cette vidéo contribue à la campagne du mouvement Colibris : « Faisons notre part ! Soyons le changement ! Engageons-nous dans une (r)évolution intérieure ». Thomas d’Ansembourg nous apporte un message tonique. Oui, cette évolution positive est possible. Il y a de l’espoir !
Sur ce blog, un regard sur le mouvement Colibris : « une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable » : https://vivreetesperer.com/?p=1780
(5) Dans son livre : « la guérison du monde», Frédéric Lenoir met en évidence le développement d’un courant spirituel qui allie intériorité et engagement collectif. Sur ce blog : « Un chemin de guérison pour l’humanité » : https://vivreetesperer.com/?p=1048
(7) Sur ce blog : Lytta Basset. « Oser la bienveillance ». « Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand » : https://vivreetesperer.com/?p=1842
De l’archéologie de la souffrance à une psychologie des ressources
Par Jeanne Siaud Facchin
Dans notre existence quotidienne, savons-nous reconnaître les petits bonheurs qui se présentent à nous comme des épisodes qui nous réjouissent le cœur, nous fortifient et peuvent nous construire dans une vision positive ? Dans un talk à la conférence TEDx Vaugirard Road, Jeanne Siaud Facchin nous invite à reconnaître les « petits bonheurs » et à les mémoriser dans tout notre être en développant ainsi un comportement positif au lieu de vouloir arracher à tout prix les mauvaises herbes de notre passé. Et c’est pourquoi comme psychologue, elle intitule la vidéo correspondante : « En finir avec l’archéologie de la souffrance » (1). Jeanne Siaud Facchin nous entraine ainsi avec délicatesse de cœur et enthousiasme dans un parcours où nous découvrons le potentiel des petits bonheurs.
Jeanne Siaud Facchin commence par nous raconter une belle histoire, celle d’une petite fille qui voulait offrir un cadeau d’anniversaire à son grand frère. C’est l’histoire particulièrement symbolique de la « boîte à soleil ». Elle a trouvé une boîte et toute la journée, elle a cherché à y capturer du soleil. Et le soir, la boîte est éclairée, car il se trouve, nous rapporte la conteuse à la fin de l’histoire, qu’un vers luisant est venu s’y loger ! « Quelquefois dans la vie, c’est comme ça. On croit que ce n’est pas possible. Et pourtant ! ».
La vision que nous apporte Jeanne Siaud Facchin n’est pas un rêve. Elle est bien connectée avec la réalité. Et c’est ainsi qu’elle introduit son exhortation par un récit émouvant. Comme psychologue, elle reçoit un jour un petit garçon qui vient de perdre son papa. Elle nous rapporte son désarroi face à cette situation tragique. Les savoirs théoriques ne sont d’aucun secours. Alors, elle se fie à son intuition : « Je prend une grande respiration : je me relie à ce que je ressens au plus profond de moi. Je m’entends lui dire : « Tu sais, au fond de toi, il y a un trésor. C’est tout l’amour que tu as partagé avec ton papa, les moments de bonheur que tu as passés avec lui. Et ce trésor, la mort ne l’a pas emporté. Tu l’auras toujours au fond de toi. Et tu pourras y puiser tout au long de la vie. C’est ta boîteà soleil ». Elle a rencontré, par la suite, ce petit garçon devenu grand qui se souvenait du réconfort qu’elle lui avait ainsi apporté : « Il avait ressenti quelque chose de chaud. Ça l’avait beaucoup aidé ».
A partir de cet exemple émouvant, Jeanne Siaud Facchin peut nous interpeller : « C’est pourquoi c’est si important d’avoir une boite à soleil, d’avoir cette attention de la remplir à chaque instant de sa vie. Tout le monde peut capturer du soleil, capturer ces micromoments de vie qui sont doux, agréables, qui nous font chaud au cœur, mais auxquels il faut être attentifs, car ils sont éphémères. Souvent on passe à côté. Et pour graver ces petits bonheurs, il faut faire très attention… On passe beaucoup de temps de notre vie à attendre le Bonheur ou à courir après lui. Comme si un jour le Bonheur arrivait : « Bonjour, je suis le Bonheur »… Ce sont les petits bonheurs, les bonheurs ordinaires qui fabriquent le bonheur extraordinaire ».
Mais comment y prêter attention ? Comment nous en imprégner ? Comment le mémoriser pour nous en inspirer ? « Pour graver en soi les petits bonheurs, la seule chose dont nous ayons besoin, c’est notre corps. Le bonheur, ça s’attrape en ressentant, en ressentant vraiment. Le bonheur, ça se sent. Je m’arrête un instant, je me relie à moi, aux émotions qui sont là et je les ancre aux plus profond de moi ».
Trop souvent, nous vivons en marge de notre être profond. Alors Jeanne Siaud Facchin nous propose un exercice : « Et si on ramenait tous notre attention sur nos sensations… Et puis tranquillement, je puis fermer les yeux, puis focaliser mon attention sur certains points de mon corps, tout ce que je peux sentir. Et juste là, juste maintenant, est-ce que je me relie avec mes sensations ? Je dirige mon attention pour être mieux relié à moi-même et aux autres. Est-ce que je peux sentir que je suis là, vraiment là ? Souvent, on le sait, mais dans notre tête, on est ailleurs ».
Cette attention positive reliée à la sensation nous permet d’être vraiment présent avec tout notre corps. Nous pouvons graver nos petits bonheurs dans une boîte à soleil. « Et qu’est ce qui se passe dans notre cerveau quand on est totalement relié à ce qu’on vient de vivre. Ce sont les neurosciences qui nous le disent. Notre cerveau déclanche la sécrétion d’un cocktail d’hormones qui nous font du bien, qui nous apaisent. Bien sûr, la boîte à soleil n’empêche pas les malheurs de l’existence. Elle ne peut pas empêcher les souffrances. Mais elle permet de les amortir. Elle permet d’avoir des ressources pour aller y puiser, pour ne pas être « vidé » au sens propre, pour ne pas se laisser engloutir ».
« Et si c’était ça le chemin pour vivre mieux ! Si c’était cela la psychologie d’aujourd’hui ! C’est comme une bascule. On passe de l’archéologie de la souffrance à la psychologie des ressources qu’on pourrait appeler une psychologie préventive qui nous donne des clés pour notre vie, une psychologie qui nous apprend à nourrir et cultiver des champs fertiles plutôt que de s’épuiser à tenter d’arracher de mauvaises herbes ».
« Parce que ce qui est hallucinant, c’est qu’on continue à fonctionner comme à la préhistoire. Notre cerveau est génétiquement programmé comme celui des hommes des cavernes. Notre amygdale, cette petite zone au fin fond de notre cerveau archaïque et dont la fonction est de décoder les émotions, se déclanche tout le temps face à ce qui est perçu comme une menace, comme un danger, comme si notre vie en dépendait. Et alors, des milliers d’années après, on continue à vivre dans un état d’alerte permanent. On est polarisé sur ce qui ne va pas. C’est ce qu’on voit en premier, en grand, c’est ce qui attire immédiatement notre attention. C’est pour cela qu’il est tellement important, urgent de modifier le câblage, la programmation. Il faut s’entraîner. Et la bonne nouvelle, c’est que notre cerveau est plastique, malléable ; ça s’appelle la neuro plasticité. Et grâce à la capture des petits bonheurs, on va restructurer notre cerveau, on va créer de nouvelles connexions, on va tracer de nouveaux chemins et c’est ça qui change tout. Entraîner notre cerveau à se focaliser automatiquement sur ce qui va bien et comme cela, on remplit notre boîte à soleil sans y penser ».
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Ce discours nous touche parce qu’on le sent bienfaisant et parce qu’il ouvre une voie. Il y a dans ce parler une force de conviction parce qu’il fait écho à des expériences et des aspirations en nous, même lorsque nous ne pouvons pas encore les exprimer comme cela.
Pour nous, nous sentons bien combien nous sommes fortifiés par les épisodes où nous vivons un moment de bonheur et d’harmonie si nous savons l’inscrire dans notre parcours de vie. Et nous savons aussi combien il peut être réconfortant de revisiter des souvenirs heureux. Tout cela se développe d’autant mieux si nous sommes imprégnés de bienveillance et si notre attention est tournée vers le bon et le beau.
Ici, sur ce blog, nous évoquons souvent la vie et la pensée d’Odile Hassenforder telle qu’elle nous en fait part dans son livre : « Sa présence dans ma vie » (2). Dans son chemin spirituel, elle a reçu une inspiration qui l’a portée à valoriser toutes les expériences positives. Certes, cette inspiration va au delà d’une attention aux moments heureux, mais elle l’inclut. Face à la maladie, elle nous parle de la joie d’exister. « Au fond de mon lit, en pleine aphasie due à une chimio trop forte, j’ai reçu la joie de l’existence, un cadeau gratuit donné à tout humain par Dieu. En réalisant cela, je découvre le jaillissement de l’être divin qui nous partage ce qu’il est puisque nous sommes créés à son image pour évoluer à sa ressemblance (p 172). C’est l’accueil de la vie : « Que c’est bon d’exister pour admirer, m’émerveiller, adorer. C’est gratuit. D’un sentiment de reconnaissance jaillit une louange joyeuse, une adoration du Créateur de l’univers dont je fais partie, un Dieu qui veut le bonheur de ses créatures. Alors, mon « ego » n’est plus au centre de ma vie. Il tient tout simplement sa place, relié à un tout sans prétention (Psaume 131). Je respire le courant de la vie qui me traverse et poursuit mon chemin comme il est écrit dans un psaume : « Cette journée est pour moi un sujet de joie… une joie pleine en ta présence, un plaisir éternel auprès de toi. Louez l’Eternel, car il est bon. Son amour est infini » (psaume 16.115) (p 180).
Et tout au long de ce parcours, Odile nous dit combien elle apprécie les petits bonheurs et s’en nourrit. De sa fenêtre, elle admire le paysage mouvant de la nature. « Mon fauteuil de méditation matinale est orienté à l’est. J’aime admirer le lever du soleil, ces nuages qui s’élèvent, se colorent, passent du gris au rose, avancent plus ou moins vite selon le vent… Pour ma part, de tels spectacles de la nature, de la simple pâquerette au coucher de soleil m’émeuvent. Je sens mon cœur se dilater. J’appartiens à cet univers visible, mais aussi invisible… » (p 213) Et un des chapitres du livre est consacré à l’importance des rencontres ordinaires : « Des petitsriens d’une grande portée » (p 183-184).
Chacun de nous peut répondre à sa manière à l’évocation des petits bonheurs que nous décrit Jeanne Siaud Facchin. Mais qui n’apprendrait pas de son entretien un plus pour sa vie ? A partir d’une expérience toute simple : savoir apprécier et se nourrir de petits bonheurs, elle ouvre une approche nouvelle dans la démarche psychologique : « Passer de l’archéologie de la souffrance à la psychologie des ressources ». Et d’expérience, on comprend bien ce qu’elle nous rapporte des effets du fonctionnement du cerveau archaïque : la perception excessive de la menace et du danger. Alors, comment ne pas l’écouter lorsqu’elle nous invite à la « capture des petits bonheurs pour créer de nouvelles connexions et tracer de nouveaux chemins, ce qui change tout ».
(2) Hassenforder (Odile). Sa Présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte Temps présent, 2011. Sur ce blog, articles en rapport avec ce livre : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder
Accompagner les personnes pour les aider à rebondir après une épreuve.
Changer de profession, c’est vivre une transformation dans notre vie sociale et dans notre vie personnelle. En répondant aux questions de Jean Hassenforder, Béatrice Ginguay partage son parcours qui l’a conduite, à partir de son expérience de cadre infirmier à devenir coach de vie.
Béatrice, tu as vécu un passage professionnel de cadre infirmière à coach dans la santé. C’est une grande transformation. Comment vis-tu cette période?
Oui, d’une certaine manière, il s’agit effectivement d’un grand changement.
– Je suis passée d’un statut de « salariée » à un statut de « libérale ».
– J’ai quitté un travail d’équipe pour un travail plus individuel, bien que lors de certains accompagnements, je sois amenée à collaborer avec d’autres professionnels.
– Dans mon accompagnement en coaching, je prends en considération la vie toute entière (passée, présente et souhaitée pour l’avenir), ainsi que les différents aspects « corps, cœur, esprit ». Ceci se démarque de la plupart des prises en charge institutionnelles qui tendent à être séquencées et fragmentées.
A contrario, on pourrait parler d’une continuité, voire d’un aboutissement.
– En effet, la diversité des publics soignés et des expériences professionnelles vécues au cours de ces dernières années m’ont, assurément, beaucoup servie, enrichie, et préparée à cette nouvelle étape.
– Et au-delà de l’aspect purement « professionnel », la préparation fut aussi « personnelle », au niveau d’une grande connaissance des « abysses humaines », de la capacité à écouter, recevoir, accueillir de manière bienveillante et sans jugement.
Afin de vivre au mieux et le plus professionnellement possible cette transformation, il m’a semblé indispensable de rester très vigilante et d’éviter l’isolement ; aussi suis-je en relation avec d’autres professionnels pour échanger sur mes pratiques.
#– J’ai suivi initialement une formation d’infirmière. A ce titre,
– J’ai exercé 3 ans dans une structure spécialisée en chirurgie thoracique.
– J’ai travaillé 6 ans dans l’univers carcéral : une Maison d’Arrêt et un hôpital pénitentiaire.
Puis j’ai suivi une formation de Cadre infirmier et de Chef de Service Médico-social. Ceci m’a permis d’assurer des fonctions de :
– Chef de Service d’un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail – ex CAT) pendant 7 ans
– Cadre de Santé durant 10 ans dans un Etablissement Public de Santé Mentale (service d’hospitalisation pour adultes, puis extra hospitalier en pédopsychiatrie).
Quelles étaient les caractéristiques communes de ces tâches ?
Durant ces années, j’exerçais en structures « traditionnelles » : institutions sanitaires et médicosociales. La prise en charge dispensée y était essentiellement à visée « curative » et « éducative ».
Comment et en quoi as-tu ressenti des aspirations à un changement, le besoin d’une nouvelle approche ?
Plusieurs aspects :
Pour moi, la personne soignée doit pouvoir bénéficier, dans le cadre de sa prise en charge et pour la pérennisation des résultats obtenus au cours de l’hospitalisation, d’une approche holistique ; ce qui signifie :
– prise en compte de la globalité de son environnement (familial, social …).
– intégration de la dimension « biopsychosociale », ainsi que de tous ses domaines de vie. Reconnaître, être attentif et intégrer le physique, le psychique, l’émotionnel, le professionnel, l’environnemental, le social, …
De plus, il m’est apparu, au fil des expériences, indispensable, pour renforcer le bénéfice acquis lors des hospitalisations, de proposer, de manière plus suivie, un accompagnement lors du retour de la personne à son domicile.
Néanmoins, dans les milieux institutionnels, cela relevait d’un véritable challenge au quotidien compte tenu des contraintes budgétaires de plus en plus fortes, et des difficultés grandissantes en termes d’effectifs.
Pour finir, il s’est trouvé qu’au cours du dernier semestre 2012 et premier semestre 2013, des soucis personnels de santé m’ont obligée à envisager une réorientation.
Quelle a été alors l’orientation de ta recherche ?
J’ai souhaité mettre à profit mes expériences passées ainsi que les réflexions issues de mon parcours professionnel.
Deux éléments sous-tendent ainsi à ce jour ma motivation :
– en premier bien sûr, le mieux-être de la personne concernée ainsi que l’accompagnement et soutien des familles ou des aidants, lors de pathologies lourdes ou de Handicap.
– et la mise à disposition de mes compétences et expériences en tant que professionnelle, tout en veillant à respecter mes valeurs et mon intégrité personnelle.
Les réalités rencontrées antérieurement deviennent ainsi « moteur » pour proposer une approche globale, incluant si besoin les familles.
C’est dans ce cadre que ma recherche de cohérence interne maximale me permet de diffuser le meilleur de moi-même au niveau professionnel.
Qu’est ce qui a suscité ton intérêt pour la profession de coach ?
Comment l’as tu perçue au départ et comment l’as tu ensuite de plus en plus découverte ?
Quelles découvertes as tu faites en suivant cette formation pour être certifiée Master Coach ?
Qu’est ce qu’elle t’a apporté de nouveau ?
En tant que coach, nous partons d’une situation présente que le client voudrait voir changer ou améliorer.
Le coach va dans un premier temps accompagner son client dans l’identification, et l’énoncé d’un objectif, puis au fur et à mesure des séances, ils vont ensemble travailler à « comment faire pour l’atteindre ? ».
La profession de coach m’a séduite par plusieurs aspects :
– Ecoute et disponibilité
– Approche résolument positive
– Accompagnement constructif et très concret
J’ai découvert des professionnels très investis, attentifs et soucieux d’accompagner les personnes dans leur problématique, ou leurs objectifs de vie, et très respectueux du rythme que les personnes voulaient elles-mêmes y donner (ou étaient à même de donner).
De plus, ces professionnels, semblaient vivre en accord avec eux-mêmes et avec leurs valeurs.
J’y ai vu un lien avec leur statut « d’indépendant », et de distanciation d’avec les tensions et pressions institutionnelles.
Cela m’a ouvert d’autres perspectives et a eu comme un effet de « libération ».
Quelle relation s’est établie entre ta précédente pratique professionnelle et la nouvelle approche dans laquelle tu es entrée ?
Ma nouvelle fonction me semble être la continuité et l’aboutissement de ce que j’ai toujours cherché à apporter en tant que professionnelle.
Je vois dans mes expériences antérieures des étapes que je pourrais qualifier de « préparation » et de « formation ».
Nos différents parcours professionnels, nos expériences de vie, nos formations…. sont autant d’éléments qui constituent les facettes d’un professionnel.
C’est pourquoi l’accompagnement en coaching peut être très différent d’un coach à un autre.
Au plan sociologique, l’approche nouvelle de coaching me fait passer de structures fixes et organisées, à un fonctionnement en libéral et structure mobile.
Au plan humain, mon accompagnement de coaching vise à rendre les personnes « acteurs » de leur vie, alors que dans mon expérience précédente en structures « d’urgence » à visée curative, ces personnes étaient plus « passives », parce que encore choquées.
Je pourrais dire que je passe ainsi d’un objectif « to cure » à un accompagnement « to care ». Il s’agit maintenant d’impulser, dynamiser les personnes afin qu’elles soient le plus possible « acteur de leur vie ».
Ma démarche s’inscrit donc dans une dimension autant curative que préventive, et concerne tout aussi bien cette personne que son entourage.
Enfin, il s’agit pour moi d’aider les personnes à passer du « Pourquoi ? » à un « Pour en faire quoi ? » et « Comment le faire ?».
La vie peut en effet réserver des changements à chaque instant.
Tout changement peut avoir un impact sur nous, et alors nécessiter un réajustement dans « l’ici et maintenant » …
La question qui se pose est donc : « en avons-nous les capacités au moment où cela arrive ? »
Peux tu décrire la nouvelle pratique professionnelle que tu es aujourd’hui en train d’explorer et d’inventer ?
Un certain nombre de personnes que j’ai rencontrées dans mes précédentes expériences professionnelles avaient côtoyé ou étaient encore dans ce que l’on pourrait les « gouffres abyssaux » de la vie. Et j’ai pu constater que rapidement, elles se sentaient suffisamment en confiance pour m’en parler.
Dans la vie, nous assistons souvent à l’enclenchement de véritables spirales ; l’écoute que j’ai pu apporter a développé en moi une foi inconditionnelle et indestructible en l’être humain, et cette foi est devenue un puissant moteur pour renforcer cette passion envers l’être humain …. J’ai ainsi développé une sorte d’addiction J
Aussi mon projet de coaching s’est-il orienté très rapidement autour des « Ruptures de Vie ». Ces ruptures peuvent toucher différents domaines :
Il me faut rajouter que j’ai, depuis toujours, établi une relation tout à fait particulière avec les animaux.
C’est ainsi que j’ai suivi il y a quelques années une double formation de Thérapie avec le Cheval (FENTAC –Fédération Nationale des Thérapies avec le Cheval- et Handicheval).
Je propose ainsi des coachings associant la médiation animale, avec le chien ou le cheval.
Cet aspect sera plus amplement développé sur mon site internet, qui est encore à ce jour en cours de construction.
En comparant ton ancienne et ta nouvelle pratique professionnelle, quelles sont les approches nouvelles que tu mets en œuvre ?
Il est certain que dans une relation de coaching, le lien qui se tisse entre le coaché et le coach est fondamental pour aboutir à une relation de confiance.
Le coach peut alors véritablement devenir « partenaire en réussite ».
Dans les situations extrêmes, mon objectif premier devient:
– Dénicher la moindre étincelle de vie,
– Raviver les braises,
– Alimenter la flamme renaissante ….
Dans ce travail dynamique de synthèse, comment envisages-tu la collaboration avec d’autres professions ?
J’ai travaillé pendant 30 ans en équipe.
Les relations professionnelles entre personnels de santé, ne sont certes pas toujours faciles. Néanmoins, elles sont très enrichissantes, voire indispensables dans la mesure où un être humain est complexe. Les portes d’entrée pour aider une personne sont donc multiples.
Celle-ci va nous proposer une porte d’entrée. Il s’agit pour nous de la respecter et de rentrer par cette porte qu’il nous ouvre ou nous entrouvre. … et non pas de forcer une porte fermée souvent par protection.
En tant que professionnels de santé, nos personnalités, compétences, formations professionnelles …. sont différentes et complémentaires. Mises ensemble, elles nous permettent d’approcher au mieux la problématique spécifique de cette personne.
C’est en découvrant les différentes « facettes » de l’être que la complémentarité prend tout son sens
Nous pouvons ainsi en avoir une vision la plus large possible.
En résumé, cette collaboration, je l’ai déjà exprimé, me semble indispensable.
C’est la raison pour laquelle je décline ma conception d’accompagnement en coaching sous 2 formes :
– la forme individuelle, en tant que seul professionnel « en action »
– la forme de binôme : interventions de 2 ou plusieurs professionnels, que ce soit de manière parallèle ou simultanée. Il peut s’agir par exemple d’une collaboration avec un psychologue, psychiatre, psychomotricien….
Cela nécessite bien entendu l’accord de la personne accompagnée, ainsi que l’accord de cet autre professionnel avec qui un lien de confiance doit également s’établir.
Les échanges entre professionnels peuvent avoir lieu de manière ponctuelle, sous forme de bilans réguliers, et/ou de séance rassemblant les 3 personnes concernées.
Le contenu peut en être :
– un transfert d’informations,
– un bilan sur l’avancée vers les objectifs réciproques,
– un partage sur des interrogations émergeant suite à une situation rencontrée,
– la sollicitation d’un avis éclairé par rapport à la spécificité de l’autre professionnel
– …
Peux tu nous décrire les premières expériences qui s’inscrivent dans ce parcours ?
Mes premières expériences :
– une jeune fille se trouvait être en rupture scolaire pour raisons familiales. Elle devait à court terme effectuer un stage en ESAT. Son objectif était d’arriver à transformer ce stage en embauche. Objectif réussi.
– une cliente, en situation d’épuisement professionnel. Son objectif était de trouver une nouvelle orientation professionnelle dans laquelle elle puisse s’épanouir. Elle propose aujourd’hui des massages « bien-être et relaxation » d’une très grande qualité, dans un contexte d’écoute et de mise en confiance que j’ai rarement connu ailleurs.
– une jeune femme brillante dont l’objectif était d’arriver à gérer émotionnellement des situations complexes au niveau professionnel. Le coaching nous a amené à travailler sur des peurs remontant à la petite enfance. Cet accompagnement l’a beaucoup aidée et a rajouté une plus value importante à son expertise professionnelle existante.
– une maman en rupture affective. Son objectif était de vivre au mieux sa séparation et trouver le juste positionnement pour minimiser les conséquences pour ses enfants.
– Une jeune femme, récemment licenciée, souhaitant retrouver un nouvel emploi. Cette épreuve a fait resurgir des grosses problématiques (relationnelles et traumatiques) remontant à l’enfance.
– Un homme porté sur la boisson. Un défi sportif retenu en commun l’a soutenu et aidé à puiser la détermination là où il pensait ne pas pouvoir tenir.
Les personnes accompagnées ont été très satisfaites. Et ce fut pour moi, au-delà de l’atteinte des objectifs, de la joie et fierté de ces personnes, de merveilleux moments de partage très enrichissants.
En quelques mots, quel sens perçois-tu dans ton parcours ?
Je ressens beaucoup d’émotions face à la richesse de mon parcours professionnel. Certaines expériences m’ont profondément transformée.
J’ai l’impression que ma profession de coach me permet de rassembler toujours un peu plus les différentes pièces de mon puzzle professionnel au service des personnes qui font appel à moi.
Pour moi, le coaching est une approche qui s’appuie sur un cœur de métier, une expertise.
Mon cœur de métier est le Soin, la Santé. J’accompagne donc les personnes dans leur Santé.
Rappelons que la Santé
« ne consiste pas uniquement en un état de bien-être physique, psychologique, social …. »
La santé, « c’est aussi avoir les capacités d’adaptation dans un monde en constante évolution » (Définition de l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé).
Il s’agit pour chacun d’entre nous de s’adapter à chacune des situations qui se présentent sur notre parcours de vie, que ce soit celles venant du monde extérieur ou venant de notre monde intérieur.
Et le coach de santé que je suis va stimuler, accompagner ce processus d’adaptation.
Il s’agit à chaque fois d’une découverte magnifique et d’une expérience nouvelle, menée à 2, dans laquelle la personne se dévoile, se découvre, s’enrichit et s’épanouit… pour quelque chose de « mieux ».
Le coaching est une approche fondée sur le relationnel. Il s’appuie sur un lien de confiance réciproque.
J’ai foi en l’Homme, en ses capacités, en ce qu’il peut donner et offrir.
Je suis intimement persuadée que l’être humain a en lui de formidables ressources et capacités de rebond.
Seulement, nous ne les connaissons pas toujours. Nos qualités, nos talents ont parfois été étouffés :
– inhibés car non reconnus par notre environnement,
– ou mis en veille par l’absence de situations qui en auraient permis la révélation et l’expression.
Il faut alors les REdécouvrir car ils constituent un puissant moteur de réussite personnelle.
En conclusion, mon expérience de coach de vie (accompagner des personnes en rupture de vie) m’a permis d’identifier en moi une réelle et profonde aspiration : proposer du « coaching de la Vie ».
Il s’agit de transmettre un souffle de vie, de ranimer la petite flamme de vie qui perdure en chacun de nous, même au cœur des situations les plus difficiles.
Nous avons en mémoire ou dans notre vécu immédiat, la présence d’une personne bienveillante. Et quand nous y pensons, nous ressentons paix et joie. Cette présence transforme notre perception des situations. Ainsi, lors d’un enterrement, j’ai souvenir d’un prêtre âgé qui accueillant chacun avec bonté, dans une conversation toute simple, a suscité un ressenti positif de la célébration. Je me rappelle une directrice de mon institut qui savait reconnaître et encourager le travail de chacun par des petits mots à l’occasion de telle ou telle production. Respectée par tous, elle facilitait le développement d’un climat de collaboration. Et, en famille, j’ai tant reçu de la bienveillance d’êtres chers qui m’ont permis de vivre et de me transformer. La bienveillance peut également se manifester dans des figures publiques et elle entraîne alors une ouverture des coeurs au delà des barrières sociales et religieuses. La bienveillance est communicative. Elle se répand. Contrairement à ce que peuvent penser ceux qui, pour des raisons religieuses ou philosophiques, ont une vision très sombre de la nature humaine, elle est reconnue par un grand nombre de gens, car elle correspond à une attente de leurs cœurs. Dans l’Evangile, Jésus ne dit-il pas ? : « Que votre lumière luise devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mat 5.16).
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Lytta Basset : Oser la bienveillance
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Une théologienne, Lytta Basset, vient de publier un livre : « Oser la bienveillance » (1). Il y a eu en effet dans la culture de la chrétienté, une représentation pervertie de la nature humaine dans la doctrine du péché originel. « Lytta Basset écrit la généalogie et l’impact de cette notion profondément nocive qui remonte à Saint Augustin et qui contredit les premiers Pères de l’Eglise. Elle montre comment ce pessimisme radical est totalement étranger à l’Evangile.Tout au contraire, les gestes et les paroles de Jésus nous appellent à développer un autre regard sur l’être humain, fondé sur la certitude que nous sommes bénis dès le départ et le resterons toujours. Appuyé sur le socle de cette bienveillance originelle, chacun de nous peut oser la bienveillance envers lui-même et envers autrui, et passer ainsi de la culpabilité à la responsabilité ». Le livre de Lytta Basset ouvre de nombreuses pistes de réflexion sur notre héritage religieux, sur le problème du mal, sur la culpabilité et le péché, et sur la réalité de la bienveillance. Dans cette contribution, nous évoquerons l’approche de Lytta Basset dans sa description de la bienveillance et dans son commentaire d’épisodes de la vie de Jésus dans lesquels la bienveillance s’exprime et se répand.
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Lytta Basset : un chemin
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Lytta Basset nous parle à partir de son histoire personnelle où elle a vécu, pendant des années, un enfermement : au départ, hantise de la question de la culpabilité, de la faute et du péché, et puis, à la suite d’« une violente irruption et invasion du mal jadis souffert », la préoccupation lancinante du mal commis ». « Autre préoccupation qui appartient à la préhistoire de ce livre : dans les déclarations publiques comme dans les accompagnements spirituels, je suis frappée par l’image négative que les gens ont d’eux-mêmes et des humains en général » (p 9). « Ma réflexion a donc eu pour point de départ mon propre malaise par rapport à la question du péché et à l’image désastreuse qu’elle nous avait donné de nous-mêmes » (p 9). « Nos contemporains ont un besoin brûlant d’être valorisés pour qui ils sont. Mais si la voix qu’ils entendent n’est pas celle d’un Dieu inconditionnellement bienveillant, faut-il s’en étonner ? J’ai trouvé utile de chercher du côté de ce qui, trop longtemps, a parasité la ligne. Je veux parler de ce dogme du péché originel qui, adopté au Vè siècle grâce à Saint Augustin, a « plombé » l’Occident de manière ininterrompue jusqu’au XXè siècle avec sa vision catastrophique de la nature humaine » (p 11) (2).
Il y a dans ce livre un parcours particulièrement utile pour engager un processus de libération par rapport à des représentations qui emprisonnent et détruisent. A partir de cette perspective, Lytta Basset propose ensuite une vision nouvelle fondée sur son expérience de la relation humaine et sur sa lecture de l’Evangile.
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Ainsi Lytta Basset nous invite à examiner les paroles et les comportements de Jésus. « Avec cette personne, je peux être moi-même… elle me voit comme quelqu’un de précieux et se réjouis que j’existe… Tel était le regard de Jésus sur chaque personne qu’il rencontrait, adulte ou enfant. Un regard tout à fait insolite, en ce qui concerne les enfants. C’est à cela, entre autres, que je le vois incarner la Bienveillance. A rebours de la mentalité de son époque, il les bénissait et les présentait comme les êtres les plus proches de Dieu, ceux dont l’image divine est la plus perceptible à qui sait regarder » (p 313) (3). Et, à contre-courant de l’état d’esprit dominant, Jésus porte également « un regard inconditionnellement bienveillant surl’adulte dysfonctionnant en rupture de relation, « pécheur » (p 316).
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Vivre et reconnaître la bienveillance.
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Mais comment Lytta Basset envisage-t-elle la bienveillance ? « Etre bien-veillant, c’est veiller sur quelqu’un dans une bonne intention, lui vouloir du bien sans lui imposer quoique ce soit ».
« Jamais une abstraction… la Bienveillance s’expérimente entre nous bien avant que nous en ayons conscience. Et sans avoir besoin que nous nous déclarions croyants. Elle se contente de nous pousser chaque jour à être attentifs à cette bienveillance que nous vivons de la part d’autrui et/ou à l’égard d’autrui » (p 317). De fait, lorsqu’elle parle de la Bienveillance avec un grand B, Lytta Basset y voit une manifestation de Dieu : « Je mets la majuscule quand je désire me laisser habiter et traverser par le regard du Tout-Autre. Sans m’imaginer que j’en suis l’initiatrice… Il me saute aux yeux qu’elle vient d’ailleurs en ces occasions où je ne l’attendais pas du tout : quand je m’entends et me perçoit bienveillante envers une personne qui m’avait contrariée, mise hors de moi, traitée en ennemie » (p 317-318). Dans les moments difficiles, « un bon entraînement est à notre portée : être attentif à la bienveillance qui circule entre les autres, y compris les inconnus, et dont nous sommes témoins tous les jours, dans la rue, le train, se réjouir de cette Bienveillance qui s’immisce dans nos relations incognito, suppléant inlassablement à nos carences individuelles… » (p 319)
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La Bienveillance : Jésus dans les évangiles.
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C’est ainsi que Lytta Basset est amenée à nous présenter un commentaire éclairant de plusieurs textes des évangiles : Luc 19, 1-10 ; Luc 5, 17-26 ; Jean 8, 1-11.
Elle nous montre la Bienveillance à l’oeuvre et cette vision renouvelle notre lecture. Ainsi commente-t-elle la rencontre « fortuite » de Jésus avec Zachée : à elle seule, la Bienveillance dont Jésus est porteur va inciter son vis-à-vis à reprendre le chemin de la relation et devenir responsable de ses actes !
Le récit fait partie d’une section qu’on a appelé « l’Evangile desexclus », de toutes ces personnes considérées comme irresponsables… » (p 319) (4). « Cela se passe à Jéricho. Jésus vient de guérir un aveugle qui l’a appelé au secours. Juste après, « voilà qu’un autre homme : Zachée, cherche aussi à voir Jésus. La similitude me frappe : tous les deux sont des exclus, parce que des « pécheurs »… or tous les deux sont en demande, plus ou moins consciente, plus ou moins explicite, de relation » (p 319-320). « La Bienveillance qui traverse la ville, ce jour là, va faire fond sur le désir d’un homme Zachée, qui « cherchait (simplement) à voir qui était Jésus » (p 320).
Lytta Basset nous invite donc à reconnaître dans cette rencontre différents aspects de la bienveillance : « La bienveillance à l’affût du désir d’autrui. Une bienveillance qui traite d’égal à égal. Une bienveillance désireuse de relations qui durent. Une bienveillance qui pousse à des actes responsables. Une bienveillance qui accueille autrui dans les limites du moment. Une bienveillance qui rend clairvoyant. Une bienveillance qui réveille en l’humain sa capacité relationnelle. Une bienveillance qui fait lâcher culpabilité et perfectionnisme. Une bienveillance restauratrice du tissu social… » (p 321-335) ». Ces titres évocateurs balisent le commentaire du texte de Luc qui décrit la rencontre entre Jésus et Zachée. A travers cette grille de lecture que nous pouvons nous aussi appliquer à ce texte, Lytta Basset excelle à nous montrer les éclairages qu’on peut y découvrir. Ecoutons par exemple ce qu’elle écrit à propos de « la bienveillance qui traite d’égal à égal ». Dans sa rencontre avec Zachée, elle voit en Jésus une parfaite humilité « comme pour mieux nous encourager à nous identifier avec lui : n’importe quel être humain, marqué dans sa plus grande humanité du sceau de la Bienveillance, peut offrir à un semblable, aussi emmuré soit-il, son propre désir de lien, peut se mettre à la « recherche » en lui, de « ce qui était perdu » pour la relation, le sauver du repli mortel sur lui-même. Quand nous faisons cela, nous ne faisons que laisser la Bienveillance agir à travers nous : plus nous sommes humains (fils et fille de l’humain) et tendons la perche aux autres, plus nous incarnons ce Dieu qui est en démarche constante de relation » (p 323).
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Un livre pionnier
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Ce livre ouvre notre regard. En phase avec le tournant des sciences humaines qui découvrent en l’homme un potentiel positif (5), dans une période où un changement profond intervient dans les mentalités, où la prégnance des enfermements du passé est en voie de décrue, Lytta Basset prend appui sur son expérience spirituelle et sur une lecture renouvelée des textes bibliques pour mettre en valeur la bienveillance, une manière d’être, de sentir et d’agir, qui a toujours existé, mais qui, aujourd’hui, répond à une aspiration nouvelle telle qu’on peut l’entendre aujourd’hui dans des expressions de convivialité ou des démarches collaboratives (6).
Il y a aussi aujourd’hui une quête spirituelle de plus en plus répandue (7). En regard, le livre aborde très concrètement des questions existentielles majeures. La réponse se situe dans une approche relationnelle (8). « Ce qui concerne par dessus tout les auteurs bibliques, c’est d’être en lien avec le Vivant, de l’écouter et de l’entendre pour s’orienter dans la vie » (p 230). La relation avec Dieu va de pair avec la relation avec les humains. Le mal se trouve là où la relation est en péril ou interrompue, dans des situations énoncées par Lytta Basset en terme « d’enfermement, d’errance, d’aveuglement, de maladie, de division, d’exclusion, d’idolâtrie, de dette.. ». L’exigence, c’est de « ne pas nous couper les uns des autres » (p258).
Ce livre embrasse un champ très vaste. L’auteur a donc effectué un grand travail de documentation et de synthèse. Certains points peuvent parfois être discutés, mais ce qui compte ici, c’est le mouvement et l’état d’esprit. Ce livre ne parle pas seulement à notre intelligence,il parle également à notre cœur. Et en élargissant notre vision, il nous libère de nos limites et de nos enfermements. C’est une ressource dans laquelle on peut venir et revenir puiser.
Nous avons orienté cette contribution sur un des aspects du livre qui en est aussi l’inspiration directrice : la bienveillance. Quand nous interrogeons notre mémoire, il nous vient de multiples échos d’une bienveillance reçue qui a engendré et engendre encore aujourd’hui paix et joie. Au cœur de nous même, nous savons en vérité qu’accueillir la Bienveillance, la manifester envers ceux qui nous entourent dans un regard, dans un sourire, dans un geste, c’est nous sentir en harmonie avec Dieu, avec les humains, avec nous-même et percevoir le bonheur d’être qui réside dans cette harmonie.
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J.H.
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(1)Basset (Lytta). Oser la bienveillance. Albin Michel, 2014
(2)Dans un livre sur la post chrétienté, Stuart Murray décrit bien le tournant intervenu au Vè siècle à la suite de la théologie d’Augustin d’Hippone (doctrine du péché originel et conception très sombre de l’humanité) et aussi le devenir de l’Eglise comme pouvoir. Sur le site de Témoins, voir : http://www.temoins.com/etudes/faire-eglise-en-post-chretiente.html
(3)« Découvrir la spiritualité des enfants. Un signe des temps ? » : http://www.temoins.com/etudes/decouvrir-la-spiritualite-des-enfants.-un-signe-des-temps/toutes-les-pages.htmlDepuis une quinzaine d’années, on constate un tournant dans le regard concernant la spiritualité des enfants. La recherche met en évidence la dimension spirituelle de l’enfant, ainsi la recherche de Rebecca Nye : Nye (Rebecca). Children’s spirituality. Church House publishing, 2004. Des théologiens trouvent une inspiration dans les paroles de Jésus sur les enfants. Sur ce blog : « L’enfant : un être spirituel » https://vivreetesperer.com/?p=340
(4)Sur ce blog : « Dedans…dehors ! Face à l’exclusion, vivre une commune humanité ! ». Entre autres, une réflexion sur Jésus et le phénomène de l’exclusion, par le théologien : Jürgen Moltmann. https://vivreetesperer.com/?p=439
(5)En février 2011, le magazine : « Sciences Humaines » publie un dossier sur le « Retour de la solidarité, empathie, altruisme, entraide ». Sur ce blog : « Quel regard sur la société et sur le monde. Un changement de perspective » : https://vivreetesperer.com/?p=191 Un livre de Jérémie Rifkin : Rifkin (Jérémie). Vers une civilisation de l’empathie. Les liens qui libèrent, 2011. Après une critique sévère et utile des thèses opposées, comme celle de Freud, Jérémie Rifkin met en évidence des tendances convergentes vers une montée de l’empathie. Sur le site de Témoins, une mise en perspective : http://www.temoins.com/etudes/vers-une-civilisation-de-l-empathie.-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkin.apports-questionnements-et-enjeux.html Le livre de Jacques Lecomte sur la bonté humaine est plusieurs fois cité par Lytta Basset : Lecomte (Jacques). La bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité. Odile Jacob, 2012. https://vivreetesperer.com/?p=674
(6)Novel (Anne-Sophie), Riot (Stéphane). Vive la CO-révolution. Pour une société collaborative. Alternatives, 2012. Mise en perspective sur ce blog : « Une révolution de l’être ensemble » : https://vivreetesperer.com/?p=1394
(7)La manière dont la quête spirituelle se développe et s’oriente aujourd’hui est mise en évidence par Frédéric Lenoir dans son livre : « Chemin de guérison ». Mise en perspective sur ce blog : « Un chemin de guérison pour l’humanité. La fin d’un monde. L’aube d’une renaissance » : https://vivreetesperer.com/?p=1048
(8)Cette approche relationnelle est également développée dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann. Sur ce blog : « Dieu suscite la communion » : https://vivreetesperer.com/?p=564