Effets de lumiĂšre dans une campagne bocagĂšre

 Galerie de CaptPiper sur Flickr

Il y a quelques annĂ©es, dĂ©couvrant avec Ă©merveillement les galeries photographiques prĂ©sentĂ©es par Flickr, j’ai ressenti un grand attrait pour le site de CaptPiper (1). Il n’y a rien lĂ  de spectaculaire, mais les paysages de la campagne du Wisconsin (USA), nous apparaissent, Ă  travers le regard de la photographe, Julie Falk, comme porteur d’une douce harmonie. La beautĂ© se rĂ©vĂšle dans la montĂ©e de la lumiĂšre Ă  travers la brume matinale, les rayons de soleil qui illuminent les frondaisons, les petites routes oĂč la pĂ©nombre dĂ©bouche sur la clartĂ©, le ballet des fleurs, des papillons et des toiles d’araignĂ©e.

Julie Falk a rĂ©alisĂ© des posters oĂč s’allient une photo et une citation. Des citations qui viennent Ă©clairer cette dĂ©couverte de la nature. « Il y a deux maniĂšres de vivre : L’une, c’est de faire comme si il n’y avait pas de miracle ; l’autre est de faire comme si chaque chose Ă©tait un miracle » (Albert Einstein). Ainsi, « Dans le juste ton, dans la juste lumiĂšre, chaque chose est extraordinaire » (Aaron Rose).

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Julie Falk a commencĂ© cette galerie en 2004 et celle-ci comprend maintenant 5000 photos. Professeur d’anglais, elle nous dĂ©crit son existence familiale et elle ajoute une note personnelle sur le fondement de son existence : « Une relation avec JĂ©sus constitue le socle de ma vie ». En plus de sa galerie, Julie Falk

anime un site oĂč elle nous fait part des Ă©vĂ©nements de son existence : « Framework of the heart » (2) .

En 2008, nous avons prĂ©sentĂ© la galerie de CaptPiper sur le site de TĂ©moins. Et, en 2011, sur ce blog , nous nous sommes inspirĂ© de ce site pour une mĂ©ditation sur « la lumiĂšre du matin »  (3). C’est donc une nouvelle visite ! L’auteure a choisi d’ouvrir ses photos au partage Ă  travers son adhĂ©sion Ă  « Creative commons », ainsi avons pu prĂ©senter quelques unes d’entre elles dans une galerie de TĂ©moins (4). Et nous avons fait usage de l’une d’elle comme emblĂšme de ce blog : une photo que Julie Falk met en scĂšne Ă©galement dans un de ses posters avec une citation d’EsaĂŻe (60.1) : « LĂšve-toi, resplendis ,car voici lumiĂšre, car sur toi, s’est levĂ©e la gloire du Seigneur » (« Arise. Shine. For your light has come and the glory of the Lord has risen upon you »).

 

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De ces paysages qui, Ă  travers leurs prĂšs, leurs bois, leurs chemins et leurs petites routes, nous paraissent proches de nos campagnes françaises, est issue une grande variĂ©tĂ© de photos oĂč  la nature apparaĂźt au fil des saisons dans tous ses coloris. Mais parmi les photos les plus Ă©vocatrices, il y a bien celles oĂč la lumiĂšre transparaĂźt et resplendit dans la douceur du matin et la paix d’une petite route ombragĂ©e. Ce sont des images qui viennent nous accompagner cet Ă©tĂ©.

 

J H

 

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(1)            Site CaptPiper sur Flickr : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/

(2)            Site de Julie Falk : «Framework of the heart » : http://falkspot.blogspot.fr

(3)            Sur le site de Témoins : « Les photos de CaptPiper : un univers poétique et spirituel » : http://www.temoins.com/ressourcement/vie-et-spiritualite/ressourcement/les-photos-de-captpiperun-univers-poetique-et-spirituel   Voir aussi sur ce blog : « La lumiÚre du matin » : https://vivreetesperer.com/?p=79

(4)            Galerie : LumiÚre : http://www.temoins.com/culture-et-societe/galleries/category/5-lumiere

Voir tout particuliÚrement les albums : « One morning in July » : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/72157594199818499

« Misty morning in August » : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/731651

« Country scenics » : https://www.flickr.com/photos/piper/sets/14419

 

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Vers une personnalité unifiée

De plus en plus, quelque soient les tempĂȘtes, nous percevons un mouvement d’unification dans le monde d’aujourd’hui (1) et, en abaissant les barriĂšres entre les disciplines acadĂ©mique, ce mouvement affecte Ă©galement notre usage du savoir (2). De plus en plus, l’ĂȘtre humain est envisagĂ© dans une perspective globale, holistique. Le corps et l’esprit communique et interfĂšre rĂ©ciproquement comme le montre Denis Janssen dans son livre : « la guĂ©rison intĂ©rieure » (3). Dans le mĂȘme mouvement, la mĂ©decine est appelĂ©e Ă  reconnaĂźtre les interrelations entre les diffĂ©rents composants, les diffĂ©rents niveaux du corps et Ă  s’engager dans une perspective intĂ©grative (4). La spiritualitĂ© est, elle aussi, concernĂ©e au premier chef. On a pu la dĂ©finir rĂ©cemment comme une « conscience relationnelle », comme une relation avec soi-mĂȘme, avec les autres, avec la nature et avec Dieu (5). La focalisation sur l’ñme se dĂ©tournant du corps, la mĂ©connaissance de celui-ci, sont en train de s’éloigner. Tout est perçu en terme de relation. Comme le souligne JĂŒrgen Moltmann dans sa thĂ©ologie trinitaire, Dieu lui-mĂȘme est communion d’amour, un amour qui se rĂ©pand (6). La prĂ©sence de Dieu se manifeste (7).

Cependant, dans ce monde en mutation, nous vivons en tension.  Les reprĂ©sentations du passĂ© sont encore lĂ  et font souvent barrage.  Des attractions nouvelles nous bousculent parfois et nous dispersent. Les vicissitudes de la vie, les menaces concernant la santĂ© sont toujours lĂ  avec les inquiĂ©tudes qu’elles gĂ©nĂšrent.  Nous avons toujours, et mĂȘme de plus en plus, besoin de vivre en relation avec une prĂ©sence, la PrĂ©sence divine, source de confiance et de vie. Ainsi, ce texte d’Odile Hassenforder : « Vers une personnalitĂ© unifiĂ©e », Ă©crit, il y a une dizaine d’annĂ©es, nous paraĂźt toujours innovant. Il vient nous Ă©clairer dans nos cheminements de vie. C’est un texte de rĂ©flexion qui a demandĂ© Ă  Odile un effort de synthĂšse. Et c’est aussi un tĂ©moignage, car Odile a Ă©crit ce texte tout en Ă©tant confrontĂ©e Ă  une dure maladie. Aussi bien, nous savons qu’à l’époque, elle en avait parlĂ© Ă  son mĂ©decin, pour elle, un ami.

Ce texte est paru en 2006 sur le site de l’association Ă  laquelle Odile participait activement : TĂ©moins (8). Il a Ă©tĂ© ensuite publiĂ© dans le livre : « Sa prĂ©sence dans ma vie » (9). Ici, Odile exprime une vision globale d’un ĂȘtre humain en marche vers une personnalitĂ© unifiĂ©e, dans une perspective de plĂ©nitude (en anglais : wholeness) (11) , en Christ ressuscitĂ©, promise et offerte par Dieu.

J H

  1. Une prise de conscience de la globalisation qui remonte à la conception de la « NoosphÚre » selon Teilhard de Chardin : https://fr.wikipedia.org/wiki/NoosphÚre
  2. Michel Serres. Petite Poucette. Une nouvelle maniĂšre d’ĂȘtre et de connaĂźtre. Vers un nouvel usage et un nouveau visage du savoir : https://vivreetesperer.com/une-nouvelle-maniere-detre-et-de-connaitre-3-vers-un-nouvel-usage-et-un-nouveau-visage-du-savoir/
  3. Vers une nouvelle mĂ©decine du corps et de l’esprit : https://www.temoins.com/vers-une-nouvelle-medecine-du-corps-et-de-lesprit/
  4. MĂ©decine d’avenir. MĂ©decine d’espoir : https://vivreetesperer.com/medecine-d’avenir-medecine-d’espoir/
  5. La vie spirituelle comme une « conscience relationnelle ». la recherche de David Hay sur la spiritualitĂ© d’aujourd’hui : https://www.temoins.com/la-vie-spirituelle-comme-une-l-conscience-relationnelle-r/
  6. Dieu, communion d’amour : https://www.temoins.com/la-vie-spirituelle-comme-une-l-conscience-relationnelle-r/
  7. JĂŒrgen Moltmann. ReconnaĂźtre la prĂ©sence de Dieu Ă  travers l’expĂ©rience : https://vivreetesperer.com/reconnaitre-la-presence-de-dieu-a-travers-lexperience/ Richard Rohr. La danse divine (The divine dance) : https://vivreetesperer.com/la-danse-divine-the-divine-dance-par-richard-rohr/   Une nouvelle maniĂšre de croire (Diana  Butler Bass) : https://vivreetesperer.com/la-danse-divine-the-divine-dance-par-richard-rohr/
  8. Sur le site de Témoins : Vers une personnalité unifiée : https://www.temoins.com/vers-une-personnalite-unifiee/
  9. Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel. Empreinte, 2011 (p 207-211) Voir sur ce blog : Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Un témoignage vivant : https://vivreetesperer.com/odile-hassenforder-sa-presence-dans-ma-vie-un-temoignage-vivant/

 

Vers une personnalité unifiée

Les besoins, Ă  diffĂ©rents niveaux, sont si nombreux que les multiples facettes de la relation d’aide sont toutes utiles. Pour ma part, depuis une trentaine d’annĂ©es, j’ai fait bien du chemin. Dans les milieux charismatiques ou Ă©vangĂ©liques, j’ai vu les merveilles de l’amour de Dieu, des miracles. J’ai aussi constatĂ© qu’aprĂšs amĂ©lioration, certaines personnes retombaient dans les mĂȘmes orniĂšres, malgrĂ© leur confiance en Dieu. Assistante sociale de profession, j’étais habituĂ©e Ă  l’écoute et Ă  la recherche de  solutions, sociales bien sĂ»r, mais aussi psychologiques.

DĂ©couvertes psychologiques.

Peu Ă  peu, tout en m’imprĂ©gnant de la Parole de Dieu, j’ai cherchĂ© Ă  approfondir mes connaissances psychologiques en suivant diverses formations, en lisant des livres spĂ©cialisĂ©s ou en consultant des personnes compĂ©tentes. J’en ai tirĂ© une importante leçon de vie. Quelle grande espĂ©rance de savoir que la dĂ©couverte des racines de ses dysfonctionnements permet de reconstruire sa personnalitĂ© selon ses dĂ©sirs profonds. De mĂȘme, quelle libĂ©ration de pouvoir mettre Ă  jour ses projections ou les dĂ©viations d’une mentalitĂ© parfois marquĂ©es par un hĂ©ritage ancestral
 qui dĂ©forment la rĂ©alitĂ©, court-circuitent la communication et faussent la relation. Et, parallĂšlement, l’introduction de nouvelles reprĂ©sentations suscite un meilleur Ă©quilibre. C’est toujours une joie profonde de voir une personne prendre peu Ă  peu sa vie en main.

Une approche du corps.

Observant l’influence du psychisme sur le corps, je me suis attachĂ©e, ces derniers temps, Ă  creuser davantage mes connaissances physiologiques. Ainsi j’ai dĂ©couvert que la maladie pouvait ĂȘtre une interpellation positive lorsqu’elle nous permettait d’aller plus loin dans la comprĂ©hension des racines de notre mal-ĂȘtre. DĂ©couvrir les causes permet de mieux remĂ©dier au mal. Le corps est heureusement doté  de capacitĂ©s de rĂ©gĂ©nĂ©ration et de mĂ©canismes d’auto-dĂ©fense. Cependant, ces phĂ©nomĂšnes peuvent cĂ©der face Ă  de trop fortes agressions. La mĂ©decine globale, telle qu’elle se dĂ©veloppe actuellement, cherche Ă  remettre en ordre l’équilibre gĂ©nĂ©ral: les circuits qui relient les diffĂ©rents organes Ă  l’image de vases communicants. Tout se tient. Il y a un lien entre les glandes endocrines , les hormones, les rĂ©seaux nerveux, le flux sanguin et mĂȘme les ondes Ă©nergĂ©tiques
 La guĂ©rison devient alors la remise en ordre de l’harmonie  corporelle. Le traitement mĂ©dical intervient comme un soutien positif pour remĂ©dier aux dysfonctionnements. Il ne s’agit plus de supprimer simplement les symptĂŽmes, mais de les considĂ©rer comme des panneaux de signalisation. Je loue le CrĂ©ateur pour cette merveille qu’est notre corps dans sa complexitĂ© et dans ses potentialitĂ©s (Ps .139).

La Vie circule.

Aujourd’hui, en essayant de faire une synthĂšse de mes dĂ©couvertes, je rĂ©alise combien il y a interrelation entre les diffĂ©rents registres de notre ĂȘtre , du physique au spirituel en passant par les divers aspects de la vie psychique, de l’émotionnel au cognitif.

En lisant la Bible, j’y dĂ©couvre une vision dynamique qui Ă©claire cette comprĂ©hension. Dans les Proverbes, par exemple, n’est-il pas indiquĂ© que « D’aimables paroles sont bienfaisantes pour le corps (Pr. 16.24). Le cƓur joyeux est un excellent remĂšde (Pr. 17.22). La langue du sage apporte la guĂ©rison (Pr.12.18) ».

Ma pensĂ©e s’est peu Ă  peu imprĂ©gnĂ©e d’une vision hermĂ©neutique et systĂ©mique : interprĂ©tation personnelle de chaque phĂ©nomĂšne en le situant dans un ensemble au sein d’un systĂšme en mouvement et en Ă©volution. Tout se tient. Avec Ă©merveillement, je me rends compte que les textes bibliques font Ă©cho Ă  ma maniĂšre de voir toute chose. Dieu Trinitaire nous a crĂ©Ă©s Ă  son image pour devenir Ă  sa ressemblance: une personne en relation. Par ailleurs, comme le montre les comparaisons employĂ©es par JĂ©sus : l’eau vive, la sĂšve, la lumiĂšre
la vie divine circule Ă  tous les niveaux. Lorsque nous n’y mettons pas d’obstacles, nous pouvons en percevoir les effets bĂ©nĂ©fiques. Le pardon des pĂ©chĂ©s fait tomber les barriĂšres.  Dieu agit. Dieu rĂ©gĂ©nĂšre. Dieu guĂ©rit. Comme le dit l’Evangile en parlant de JĂ©sus : « Une force sortait de Lui et les guĂ©rissait tous » (Luc 6.19, 8.46).

Notre participation à la création.

J’ai Ă©tĂ© secouĂ©e au plus profond de mon ĂȘtre, le jour ou j’ai rĂ©alisĂ© que Dieu m’appelait à  participer Ă  la gĂ©rance de sa crĂ©ation, Ă  commencer par ma personnalitĂ©. Qui suis-je pour ĂȘtre ainsi « collaboratrice » du CrĂ©ateur (Ps.8) ? Dieu continue Ă  crĂ©er avec chacun de nous et avec moi.  Le PĂšre CĂ©leste agit sans cesse, dit JĂ©sus, et Il m’invite Ă  participer Ă  la nouvelle crĂ©ation mise en route dans sa rĂ©surrection. En peu de mots ici, je voudrais dire comment je comprends le dernier verset des Psaumes comme une apothĂ©ose : « Que tout ce qui respire loue l’Eternel ! ». Toutes les expressions qui se traduisent par des mouvements, des Ă©nergies, des ondes
 ne participent-elles pas Ă  cette respiration ?

Une motivation forte.

Cette expression d’une vie qui nous dĂ©passe et Ă  laquelle nous participons, m’aide Ă  accompagner positivement les personnes en difficultĂ©. En effet, pouvoir imaginer que notre cheminement Ă  chacun peut nous conduire vers une vie plus pleine et plus libre, est une forte motivation qui fait avancer. Ainsi une Ă©preuve devient un tremplin pour rebondir dans l’espĂ©rance (Rom. 5.54), une invitation Ă  faire le point pour rĂ©ajuster sa vie, l’occasion d’accueillir la force divine (I Cor. 10.13) pour traverser cette crise et en sortir. En Christ ressuscitĂ©, la vie est plus forte que le mal  qui a perdu son pouvoir de destruction absolue (I Cor. 15). Le but poursuivi est de guider le cheminement de guĂ©rison vers l’harmonie de l’ĂȘtre tout entier en utilisant des approches diffĂ©rentes selon la personne intĂ©ressĂ©e, Ă  sa mesure, en fonction de sa situation et de sa culture. Ce travail intĂ©rieur peut parfois se traduire par une transformation profonde du mode de vie (Rom. 12.1). Ainsi la vie porte davantage de fruits (Jean 15).

Une nouvelle dynamique.

Ainsi concrĂštement, il me paraĂźt important d’apprendre Ă  voir au quotidien ce qui est beau et bon autour de soi et en soi en dĂ©veloppant ce que Paul appelle les fruits de l’Esprit (Gal. 5.23, Eph. 5.9, Col. 3.12
). Exprimer ses observations positives en les partageant avec d’autres, bĂ©nir en toutes circonstances (Mat. 5.45), voilĂ  des attitudes qui dĂ©veloppent en nous paix et joie, sentiment de plĂ©nitude dans la prĂ©sence de Dieu (Rom. 14.17). Bien sĂ»r, il serait mal venu d’imposer mes reprĂ©sentations, y compris par l’intermĂ©diaire de versets bibliques. Chacun doit pouvoir exprimer ses souffrances comme son mal de vivre, mais Ă  partir de lĂ , il est possible de dĂ©couvrir tout ce qui est positif dans sa vie et favoriser ainsi une dynamique nouvelle qui va avoir une influence bĂ©nĂ©fique sur le psychisme et sur le corps. Ainsi j’encourage mon interlocuteur Ă  manifester ses dĂ©sirs profonds, et, ainsi Ă  dĂ©couvrir et Ă  dĂ©velopper ses potentialitĂ©s. C’est de cette façon qu’il pourra reconstruire librement sa vraie personnalitĂ© : « corps, Ăąme, esprit » (I Th. 5.23). J’adhĂšre Ă  ce commentaire trouvĂ© dans l’édition du Semeur de la Bible: Il s’agit de l’ĂȘtre humain, non en trois dimensions superposĂ©es, mais dans une globalitĂ© de la personne dans ses trois dimensions, pour vivre en contact, en relation: le corps dans sa prĂ©sence au monde, l’ñme, l’ĂȘtre intĂ©rieur dans sa relation au monde, l’esprit, l’ĂȘtre intĂ©rieur dans sa relation avec Dieu.

En marche.

Dans les limites de ce texte, il n’est pas possible d’illustrer, par des exemples concrets, ce panorama ou bien des nuances doivent ĂȘtre apportĂ©es. J’aime partager cette vision qui m’habite et suscite en moi un Ă©lan de vie. C’est le fruit d’une mise en place progressive de ma vie dans le projet d’un Dieu qui veut mon bonheur. MĂȘme dans les temps ou il me faut traverser la vallĂ©e de l’ombre, Il se tient Ă  mes cotĂ©s et me reçoit Ă  sa table en « invitĂ©e d’honneur » (Ps. 23). Sans ambition, ni prĂ©tention, simplement Ă  ma mesure, je cherche Ă  tenir ma place dans cette marche humaine que nous sommes appelĂ©s Ă  effectuer ensemble en Eglise selon le projet divin (Eph. ch 1) . Cette vision, qui inspire ma vie, me permet d’affirmer Ă  toute personne rencontrĂ©e que la vie vaut la peine d’ĂȘtre vĂ©cue.

Odile Hassenforder.

Voir aussi :

MĂ©decine d’avenir. MĂ©decine d’espoir : https://vivreetesperer.com/medecine-d’avenir-medecine-d’espoir/

Les progrÚs de la psychologie. Un grand potentiel de guérison : https://vivreetesperer.com/les-progres-de-la-psychologie-un-grand-potentiel-de-guerison/

La priÚre, selon AgnÚs Sanford, une pionniÚre de la priÚre de guérison : https://vivreetesperer.com/la-priere-selon-agnes-sanford-une-pionniere-de-la-priere-de-guerison/

Sur le chemin de l’école

Des enfants en marche : beautĂ© et grandeur d’ñme.

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         « Sur le chemin de l’école » (1) : un film qui nous parle en termes Ă©piques de la dĂ©marche d’enfants du « tiers monde » animĂ©s par le dĂ©sir d’apprendre et bravanttoutes les difficultĂ©s pour aller Ă  l’école.

         Le film nous est ainsi prĂ©sentĂ©. « Ces enfants vivent aux quatre coins du globe, mais partagent la mĂȘme soif d’apprendre. Ils ont compris que seule l’instruction leur permettra d’amĂ©liorer leur vie, et c’est pour cela que chaque jour, dans des paysages incroyables, ils se lancent dans un pĂ©riple Ă  haut risque qui les conduira vers le savoir. Jackson, 11 ans, vit au Kenya et parcourt, matin et soir, quinze kilomĂštres avec sa petite sƓur au milieu des savanes et des animaux sauvages
 Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpĂ©es de l’Atlas marocain, et c’est une journĂ©e de marche extĂ©nuante qui l’attend pour rejoindre son internat avec ses deux amies
 Samuel, 13 ans, vit en Inde et, chaque jour, les quatre kilomĂštres qu’il doit accomplir sont une Ă©preuve parce qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Ses deux jeunes frĂšres poussent pendant plus d’une heure son fauteuil roulant bricolĂ© jusqu’à l’école
 C’est sur un cheval que Carlos, 11 ans, traverse les plaines de Patagonie sur plus de dix-huit kilomĂštres. Emmenant sa petite sƓur avec lui, il accomplit cet exploit deux fois par jour, quelque soit le temps… ».

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         GeneviĂšve Patte est une pionniĂšre des bibliothĂšques enfantines  Elle est tĂ©moin du dĂ©sir d’apprendre, de connaĂźtre qui est prĂ©sent en chaque enfant et qui se manifeste dans la lecture. LĂ  oĂč des adultes suscitent un environnement favorable, alors une dynamique apparaĂźt. Une dynamique Ă  respecter : « Laissez les lire » (2). On comprend que GeneviĂšve puisse nous parler avec enthousiasme du film « Sur le chemin  de l’école », car, dans un contexte diffĂ©rent, et dans des conditions plus difficiles, ce film exprime la dynamique qui se manifeste chez des enfants dĂ©sireux d’apprendre et de connaĂźtre.

         « J’avais entendu parler de ce film par une amie, elle-mĂȘme illustratrice de livres pour enfants ». GeneviĂšve partage avec cette amie une attention pour l’enfant : ne pas lui imposer nos propres intĂ©rĂȘts, mais ĂȘtre Ă  son Ă©coute dans une relation rĂ©ciproque. Cette amie lui avait dit : « Va voir ce film. Tu verras comment ces enfants ont un dĂ©sir de connaĂźtre qui leur fait franchir des montagnes. Au sens propre  ».

         GeneviĂšve a admirĂ© ce dynamisme. Elle a ressenti dans ce film la dimension du temps et de l’espace. « Ce film fait trĂšs bien sentir le temps. Le rythme du film fait ressortir la durĂ©e des dĂ©placements. Aller Ă  l’école, coĂ»te que coĂ»te  ».

         Il y a lĂ  un grand courage. « On brave toutes les difficultĂ©s. Les parents acceptent de se sĂ©parer de leurs enfants pour qu’ils aillent Ă  l’école avec les dangers que cela suppose. Ainsi un pĂšre met en garde ses enfants : comment se comporter quand on rencontre un troupeau d’élĂ©phants
 Face au danger, les enfants ont du beaucoup courir. Ils se sont cachĂ©s
 Ce qui me frappe, c’est l’intelligence des enfants »

         L’école est revĂȘtue de prestige. « Ainsi, un des enfants est content d’arriver Ă  l’heure au moment oĂč on salue le drapeau. L’enfant respecte les adultes. Les adultes respectent l’enfant ».

         « Ce film nous rĂ©vĂšle un monde d’une grande beautĂ©. Tous les paysages sont magnifiques. Mais cette nature est quand mĂȘme trĂšs dure. LĂ , c’est un dĂ©sert. Les enfants affrontent le dĂ©sert parce qu’ils ont envie de connaĂźtre ».

         « Les enfants ne sont pas encombrĂ©s de richesses ou saturĂ©s par une hyperconsommation. On va vraiment Ă  l’essentiel ».

         Ce film communique la beauté : « BeautĂ© de ces univers. BeautĂ© de ces enfants. BeautĂ© de ces familles
 C’est trĂšs beau. Tout est trĂšs beau  ». « La solidaritĂ© entre les enfants est magnifique ». Ainsi ce film nous comble de beauté : « Le monde est beau aussi bien dans les ĂȘtres que dans le monde qui nous est donné ». « C’est un film  qui stimule ma foi ».

         Les paroles de GeneviĂšve font Ă©cho Ă  ce que J H a lui aussi ressenti en voyant sur le web un condensĂ© du film prĂ©sentĂ© Ă  des enfants français (3). Il y a, dans ce film, un mouvement, un  souffle, une dimension Ă©pique. La dĂ©marche de ces enfants est admirable et l’attitude de leurs parents l’est tout autant. Ils acceptent un risque pour leurs enfants  dans un esprit de foi : « Je vous bĂ©nis. Que vous arriviez sains et saufs Ă  l’école
 Que Dieu soit avec toi  ». On dĂ©couvre aujourd’hui la dimension spirituelle qui se manifeste dans la vie des enfants (4). Il y a dans ce film une dynamique de vie qui nous Ă©merveille. Nous sommes impressionnĂ© par une beautĂ© et une grandeur d’ñme qui nous dĂ©passent. Comme l’exprime  GeneviĂšve Patte : « Ce monde est beau aussi bien dans les ĂȘtres que dans le monde qui nous est donné ».

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(1)            Sur le chemin de l’école : film documentaire de Pascal Plisson. Bande annonce sur You Tube : http://www.youtube.com/watch?v=jsyDtye0B7E Les histoires de chaque enfant, prĂ©sentĂ©es dans une courte vidĂ©o, :  sont trĂšs belles : Jackson, 11 ans, Kenya http://www.youtube.com/watch?v=Ayhyzp67kFY Zahira, 12 ans, Maroc : http://www.youtube.com/watch?v=1l_4oGdVj5g  Carlos, 11 ans, Argentine : http://www.youtube.com/watch?v=wJa3nUM8NVg    Samuel, 13 ans, Inde : http://www.youtube.com/watch?v=Z23rQFFzzw8 Commentaire sur le site des Cahiers PĂ©dagogiques. Edito, cinĂ©ma. « Emmenez vos Ă©lĂšves sur le chemin de l’école » : http://www.cahiers-pedagogiques.com/Emmenez-vos-eleves-sur-le-chemin-de-l-ecole

(2)            Patte (GeneviÚve). Laissez les lire ! Mission lecture. Gallimard, 2012. Mise en perspective sur ce blog : »Une dynamique relationnelle et éducative » https://vivreetesperer.com/?p=523

(3)            Une vidéo réalisée par la Croix : des extraits significatifs du film présentés à des enfants français. http://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Sur-le-Chemin-de-l-ecole-on-sent-la-joie-d-aller-en-classe.-C-est-rare-!-2013-09-24-1023698

(4)            Nye (Rebecca). Children’s spirituality. What it is and why it matters. Church House Publishing, 2009. « La spiritualitĂ© des enfants est une capacitĂ© initialement naturelle pour une conscience de ce qui est sacrĂ© dans les expĂ©riences de vie. Dans l’enfance, la spiritualitĂ© porte principalement sur le fait d’ĂȘtre en relation, de rĂ©pondre Ă  un appel, de se relier Ă  plus que moi-mĂȘme, c’est Ă  dire aux autres, Ă  Dieu, Ă  la crĂ©ation, ou Ă  un profond sens de l’ĂȘtre intĂ©rieur ». Voir sur ce blog : « L’enfant, un ĂȘtre spirituel » : https://vivreetesperer.com/?p=340

Vois la beauté en moi ! Un appel à entendre

Marshall Rosenberg

Marshall Rosenberg et la communication non violente

 

Une nouvelle approche de la relation se dĂ©veloppe et se rĂ©pand aujourd’hui dans un mouvement intitulé : Communication non violente (CNV). Cette approche est apparue aux Etats-Unis Ă  partir des annĂ©es 1960 sous l’impulsion de Marshall Rosenberg . Marshall Rosenberg a grandi dans une famille juive trĂšs unie en contraste avec le climat de violence raciste qui sĂ©vissait Ă  l’époque et dont il a beaucoup souffert. Dans son parcours d’étude et de recherche en psychologie, il trouve inspiration chez Carl Rogers, un psychologue amĂ©ricain innovant qui met l’accent sur une approche centrĂ©e sur la personne. Dans sa dĂ©couverte de la non violence, il s’inspire de l’exemple de Gandhi. Aujourd’hui, en France, la communication non violente commence Ă  pĂ©nĂ©trer dans de nombreux secteurs d’activitĂ© oĂč la relation a un rĂŽle majeur. La pensĂ©e de Marshall Rosenberg est relayĂ©e par des personnalitĂ©s comme Thomas d’Ansembourg (1), bien apprĂ©ciĂ© sur ce blog. De nombreux tĂ©moignages apparaissent sur le Web. L’approche de Marshall Rosenberg est accessible Ă  travers de livres et de nombreuses vidĂ©os auxquelles on se reportera (2). Marshall Rosenberg veut promouvoir une relation fondĂ©e sur un « don naturel », la capacitĂ© de donner et de recevoir dans une joie dĂ©sintĂ©ressĂ©e . Cependant,  cette aptitude positive est aujourd’hui contrecarrĂ©e par une culture qui traduit une vision pessimiste de l’homme entrainant une pratique en terme de punition et de rĂ©compense, et qui se manifeste dans la volontĂ© d’avoir raison. Communiquer avec l’autre, c’est savoir reconnaĂźtre dans ses rĂ©actions, les besoins et les sentiments qui en sont les ressorts. La communication pourra alors s’établir en profondeur sur ce registre. On cherche Ă©galement Ă  observer les comportements plutĂŽt que de formuler des impressions subjectives sur leurs auteurs. Bref, il y a lĂ  un savoir-ĂȘtre et un savoir-faire qui se rĂ©vĂšlent trĂšs efficaces pour dĂ©passer et dĂ©nouer les conflits aux diffĂ©rents niveaux oĂč ils peuvent advenir, y compris dans des situations sociales et politiques dangereuses. La communication non violente apparaĂźt ainsi comme une sagesse en action.

 

Vois la beauté en moi : « See me beautiful »

La vidĂ©o de Marshall Rosenberg, que nous prĂ©sentons ici, tĂ©moigne de la dimension humaine de cette approche d’une façon Ă©mouvante. En effet, Marshall commence son propos par un chant qu’il Ă©met et accompagne sur sa guitare (3). Ce chant exprime une aspiration humaine Ă  une pleine reconnaissance alors que celle-ci est en rĂ©alitĂ© bien souvent refoulĂ©e :

« Vois la beauté en moi

Cherche le meilleur en moi

C’est ce que je suis vraiment

C’est tout ce que je veux ĂȘtre

Peut-ĂȘtre que cela prendra du temps

Peut-ĂȘtre que cela sera difficile Ă  trouver

Vois la beauté en moi

Est-ce que tu peux saisir l’occasion

Est-ce que tu peux trouver une maniĂšre

De me voir briller avec toutes les choses que je fais

Vois la beauté en moi »

 

Dans cette vidĂ©o, Marshall Rosenberg donne ensuite quelques exemples  qui permettent de comprendre la mise en Ɠuvre de la communication non violente. Ainsi, nous raconte-t-il une rencontre mouvementĂ©e dans un camp de rĂ©fugiĂ©s au Moyen-Orient.

« Lorsque mon interprĂšte m’a prĂ©sentĂ©, il a mentionnĂ© que j’avais la nationalitĂ© amĂ©ricaine. Alors, un des participants a bondi et il a crié : « assassin ». Ce que j’ai entendu lorsqu’il s’est exprimĂ©, c’est « Vois la beautĂ© en moi ». Pour faire cela, on voit la vĂ©ritĂ©. Cette personne se sent comment ? Quel est le besoin chez lui qui a engendrĂ© ce sentiment ? Ainsi, lorsqu’il a crié : « assassin », j’ai dit : « Monsieur, est ce que vous ĂȘtes furieux parce que mon gouvernement n’a pas rĂ©pondu Ă  votre besoin de soutien ? Il a Ă©tĂ© un peu surpris par cette rĂ©ponse. Il n’avait pas l’habitude que quelqu’un cherche Ă  savoir son besoin lorsqu’il essaye de communiquer. « Oui, tu as fichtrement raison. On n’a pas de maison. On n’a pas d’argent. Pourquoi est-ce que vous envoyez vos armes ? » Alors, je suis restĂ© en lien avec ses besoins. « Si je comprend bien, c’est difficile pour vous lorsque vos besoins ne sont pas satisfaits, de voir arriver des armes ». Tant que je reste en lien avec ce qui est vivant dans cette personne, je n’entend aucune critique, je n’entend aucun reproche. Je vois la personne qui chante : « Vois la beautĂ© en moi ». Et quand la personne s’aperçoit de mon regard quand je chante cette chanson, la personne sent que ce qui est vivant en elle m’importe. Et quand les gens ont confiance que ce qui est vivant en eux nous importe, nous sommes bien sur le chemin pour rĂ©soudre les besoins de tout le monde. Alors cela, c’est l’autre moitiĂ© de la communication non violente. On a la possibilitĂ© d’utiliser la communication non violente sans devoir tenir compte de la façon dont l’autre personne s’exprime, parce que nous avons ces oreilles lĂ . Nous nous mettons en lien avec les sentiments et les besoins de l’autre quelque soit sa façon de communiquer ».

Et voici un exemple familier. Lorsque nous demandons Ă  nos enfants de fermer la tĂ©lĂ©, nous recevons parfois une rĂ©ponse violente : « Non ». On n’entend pas « non ». Nous entendons : « Vois la beautĂ© en moi » ». Nous entendons ce que la personne sent et ce qui l’habite. Cela ne veut pas dire que nous renoncions Ă  nos besoins. Mais cela montre Ă  l’autre personne que ses besoins sont importants pour nous, que ses besoins sont sur un pied d’égalitĂ© avec les nĂŽtres. Et  quand les gens ont confiance, on est sur le chemin de l’apprentissage rĂ©ciproque ».

 

DĂ©passer les obstacles

 

« Vois la beautĂ© qui est en moi »  C’est affirmer, c’est reconnaitre que, quelque soit le marasme dans lequel il est embourbĂ©, il y a , en tout homme, un potentiel de vie. c’est reconnaĂźtre le positif pour lui permettre de se dĂ©velopper. Cela ne va pas de soi. Ce chant est un appel qui trace un chemin, qui autorise les humains en dĂ©shĂ©rence Ă  ĂȘtre reconnu dans leur potentiel, Ă  exprimer leur dignitĂ© intrinsĂšque. Et ne sommes pas nous-mĂȘme interpellĂ©s ? N’y a-t-il pas parfois en nous un dĂ©ni de nous-mĂȘme ? N’y a-t-il pas dans  notre culture des Ă©lĂ©ments qui peuvent s’opposer Ă  l’expression d’une pleine apprĂ©ciation de notre ĂȘtre comme si il y avait une inconvenance ?

Un souvenir remonte Ă  notre mĂ©moire. Dans un colloque qui a eu lieu aux Etats-Unis sur la rĂ©ception de la  thĂ©ologie de l’espĂ©rance de JĂŒrgen Moltmann, son Ă©pouse, Elisabeth  Moltmann-Wendel, une pionniĂšre de la thĂ©ologie fĂ©ministe Ă©tait intervenue pour exprimer le malaise de beaucoup de femmes chrĂ©tiennes de l’époque face Ă  un Ă©tat d’esprit rĂ©pressif (4). Et, pour exprimer la valeur de la femme,  elle avait conclu sa prise de parole par une affirmation percutante : « I am good. I am full. I am beautiful ».  « Je suis bonne. Je vis pleinement. Je suis belle ».  Elle rapporte ses sources : la plĂ©nitude mise en valeur par la thĂ©ologie fĂ©ministe et le thĂ©ologie afro-amĂ©ricaine : « Black is beautiful ».  Aujourd’hui, notre contexte de vie est diffĂ©rent, mais sommes-nous tous Ă  l’aise avec une affirmation personnelle dans les termes de Marshall Rosenberg et d’Elisabeth Wendell Moltmann ?

Dans une de ses interventions (5), Thomas d’Ansembourg, sur un registre un peu diffĂ©rent, nous rapporte combien il a ressenti dans sa culture environnante, catholique traditionnelle, une mĂ©fiance vis Ă  vis de la recherche et de l’expression du bonheur.  Il y a effectivement un hĂ©ritage culturel Ă  dĂ©passer.

 

Marshall Rosenberg nous montre combien une image nĂ©gative de l’humain a rĂ©gnĂ© pendant des siĂšcles et comment elle a engendrĂ© le malheur  « Lorsqu’on pense que, par nature, l’ĂȘtre humain est malfaisant, quel est le processus correctif : la pĂ©nitence. Il faut que les gens se dĂ©testent eux-mĂȘmes ». Et, aujourd’hui encore , plutĂŽt que de rester dans une attitude de partage, on entre dans une pratique de confrontation : « qui a raison ? », et, en consĂ©quence, un engrenage de punitions et de rĂ©compenses ».

 

Dans ces oppositions Ă  la non violence, il y a donc un hĂ©ritage culturel Ă  dĂ©passer, et cet hĂ©ritage renvoie Ă  une culture religieuses fondĂ©e sur une thĂ©ologie du pĂ©chĂ© originel. Dans son livre : « Oser la bienveillance »  (6),  Lytta Basset nous apporte un  utile Ă©clairage. « Nos contemporains ont un besoin  brulant d’ĂȘtre valorisĂ©s pour qui ils sont. Mais si la voix qu’ils entendent n’est pas celle d’un Dieu inconditionnellement bienveillant, faut-il s’en Ă©tonner ? J’ai cherchĂ© du cĂŽtĂ© de ce qui, trop longtemps, a parasitĂ© la ligne. Je veux parler de ce dogme du pĂ©chĂ© originel qui, adoptĂ© au VĂš siĂšcle sous l’influence de saint Augustin, a « plombé » l’Occident de maniĂšre ininterrompue jusqu’au XXĂš siĂšcle, avec sa vision catastrophique de la nature humaine » (p 11). Lytta Basset nous montre Ă©galement en quoi une doctrine aussi « toxique » est contraire Ă  l’enseignement et Ă  la vie de JĂ©sus, et Ă  la thĂ©ologie chrĂ©tienne des premiers siĂšcles, relayĂ©s sur ce point par l’Orthodoxie et  reformulĂ©s aujourd’hui par des thĂ©ologiens contemporains (7). Notons par ailleurs que cette reprĂ©sentation pessimiste de l’homme se trouve Ă©galement aujourd’hui chez certains psychanalystes athĂ©es comme Freud (8). Et, comme l’observe Lytta Basset : « Comment peut-on accompagner quelqu’un sur son chemin de guĂ©rison, de pacification, de libĂ©ration lorsqu’on a une vision nĂ©gative de l’ĂȘtre humain ? ».  La bienveillance, telle que la dĂ©crit Lytta Basset, notamment dans l’exemple de la relation entre JĂ©sus et ZachĂ©e, est un processus libĂ©rateur.

« Vois la beautĂ© en moi ». Lytta Basset nous paraĂźt rejoindre Marshall Rosenberg : « En toute luciditĂ©, on peut opter pour la bienveillance : se focaliser sur l’ĂȘtre de la personne, ce qu’elle est essentiellement et Ă©ternellement quoiqu’elle fasse : une crĂ©ature bĂ©nie « capable de Dieu ». A cette profondeur, on n’est jamais déçu ni trompé . On ne dira jamais assez  combien le simple geste bienveillant que nous posons, la moindre parole, peut nous remettre instantanĂ©ment dans le courant puissant de la bienveillance. C’est Ă  notre portĂ©e parce que c’est de l’ordre du respect : je salue en toi, malgrĂ© tout, un ĂȘtre humain semblable Ă  moi. Puisque tu es en vie, je prend le risque de faire confiance Ă  ton potentiel, que je ne prĂ©tend pas connaĂźtre » (p 23). Oui, le chant de Marshall Rosenberg ouvre le chemin de la confiance. « Quand la personne s’aperçoit de mon regard quand je chante cette chanson, la personne sait que ce qui est vivant en elle m’importe. Et quand les gens ont confiance que ce qui est vivant en eux nous importe, nous sommes bien sur le chemin pour rĂ©soudre les besoins de tout le monde ».

 

J H

 

(1)            Site de Thomas d’Ansembourg : http://www.thomasdansembourg.com   Sur ce blog, plusieurs articles autour d’interviews ou de confĂ©rences de Thomas d’Ansembourg, et notamment, prĂ©sentation de son dernier livre : « la paix, ça s’apprend » : https://vivreetesperer.com/?p=2596

(2)            On  trouvera un enseignement de base dans trois vidéos sous titrées en français : https://www.youtube.com/watch?v=f99Xvp3yFPg

(3)            Le chant de Marshall Rosenberg : « See me beautiful » : https://www.youtube.com/watch?v=XJJ6PQhX8og

(4)            Intervention d’Elisabeth Moltmann-Wendel dans le colloque sur la rĂ©ception de la rhĂ©ologie de l’espĂ©rance. Sur ce blog : « Quelle vision de Dieu, de l’humanitĂ© et du monde en phase avec les aspirations et les questionnements de notre Ă©poque » : https://vivreetesperer.com/?p=2674

(5)            Thomas d’Ansembourg. Comprendre l’humain dedans pour comprendre l’humain devant : https://www.youtube.com/watch?v=7THnCPe7qUo

(6)            Lytta Basset. Oser la bienveillance. Albin Michel, 2017. Mise en perspective sur ce blog : « Bienveillance divine. Bienveillance humaine. Une harmonie qui se répand » : https://vivreetesperer.com/?p=1842

(7)             On suivra sur ce point l’Ɠuvre de thĂ©ologiens trĂšs prĂ©sents sur ce blog : JĂŒrgen Moltmann et Richard Rohr. C’est une thĂ©ologie qui met en Ă©vidence la communion divine en un Dieu Trinitaire, une communion Ă  l’Ɠuvre pour inspirer notre humanitĂ©. Voir la vie et l’oeuvre de JĂŒrgen Moltmann : http://www.temoins.com/une-theologie-pour-notre-temps-lautobiographie-de-juergen-moltmann/  « The divine dance » par Richard Rohr : https://vivreetesperer.com/?p=2758

(8)            Dans son livre : « Vers une civilisation de l’empathie », JĂ©rĂ©mie Rifkin, traite entre autres, de la sombre vision de l’humanitĂ© soutenue par Freud et de ses consĂ©quences : http://www.temoins.com/vers-une-civilisation-de-lempathie-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkinapports-questionnements-et-enjeux/

 

 

 

 

Une rĂ©volution de « l’ĂȘtre ensemble »

La société collaborative : un nouveau mode de vie.

 « Vive la co-révolution ! Pour une société collaborative »

Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot

Dans  ces temps difficiles oĂč tant de gens subissent les effets d’une crise Ă©conomique et financiĂšre inĂ©galĂ©e depuis plusieurs dĂ©cennies et oĂč l’Europe se dĂ©bat dans un manque de vision et de dĂ©termination, les frustrations accumulĂ©es se traduisent en agressivitĂ© sociale. Pour certains, le pessimisme l’emporte et l’horizon paraĂźt bouchĂ©. Et pourtant, on peut envisager la crise elle-mĂȘme comme un temps passager correspondant Ă  une pĂ©riode de profonde mutation. A cet Ă©gard, de Michel Serres  (1) Ă  JĂ©rĂ©mie Rifkin (2), plusieurs grands chercheurs nous aident Ă  y voir plus clair. « Si nous vivons une crise, aucun retour en arriĂšre n’est possible . Il faut inventer du nouveau », Ă©crit Michel Serres en mettant en Ă©vidence les profondes transformations en cours. Ce sont des mouvements de grande amplitude. Car, si nous considĂ©rons les maux Ă©prouvĂ©s par l’humanitĂ© dans son histoire, les souffrances endurĂ©es dans les siĂšcles passĂ©s, des chemins nouveaux apparaissent aujourd’hui. Si les risques sont avĂ©rĂ©s, dĂ©clarĂ©s, ils peuvent aussi ĂȘtre affrontĂ©s. La crise elle-mĂȘme induit des changements dans les mentalitĂ©s. On prend conscience de la vanitĂ© de la consommation Ă  outrance et des mĂ©faits engendrĂ©s par un excĂšs d’individualisme. De plus en plus de gens sont Ă  la recherche d’un nouveau genre de vie.

Des chercheurs nous aident Ă  percevoir les aspirations qui se font jour actuellement dans une Ă©volution qui s’accomplit dans la durĂ©e. Ainsi, avec JĂ©rĂ©mie Rifkin, nous percevons les progrĂšs de l’empathie (3). Le changement dans les comportements est liĂ© Ă  une Ă©volution de nos reprĂ©sentations. La vision nouvelle met en Ă©vidence l’importance de la relation, de l’interconnexion, de la prise en compte de la globalitĂ©, d’une approche holistique. Ces Ă©volutions s’inscrivent dans la rĂ©alitĂ© socio-culturelle puisqu’on peut en percevoir l’apparition et le dĂ©veloppement  dans de nouveaux courants comme « les crĂ©atifs culturels » (4) et une correspondance dans le domaine de la spiritualitĂ© comme le montre FrĂ©dĂ©ric Lenoir dans son livre : « La guĂ©rison du monde » (5). Ce changement de regard se manifeste dans tous les domaines. Ainsi la rĂ©flexion sociale et politique commence aujourd’hui Ă  prendre en compte une vision nouvelle des relations humaines en terme de convivialitĂ© (6), au point qu’un « manifeste convivialiste » (7) vient d’ĂȘtre publiĂ© rĂ©cemment.

« Vive la co-révolution ! Pour une société collaborative »

Ce prĂ©liminaire nous a paru nĂ©cessaire pour prĂ©senter le livre rĂ©cent intitulé : « Vive la co-rĂ©volution ! Pour une sociĂ©tĂ© collaborative » (8).  En effet, cette pratique de la collaboration est bien une nouveautĂ© sociale. Le prĂ©cĂ©dent exposĂ© nous a permis d’en montrer toute l’originalitĂ©en regard d’une histoire longue, mais aussi dans un prĂ©sent assombri par la crise Ă©conomique et Ă©galement marqué  par une dĂ©fiance  largement rĂ©pandue dans la sociĂ©tĂ© française (9). Et, en mĂȘme temps, cette Ă©mergence d’une sociĂ©tĂ© collaborative s’inscrit dans une transformation des mentalitĂ©s qui a progressĂ© dans le temps et qui s’est accĂ©lĂ©rĂ©e au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies, particuliĂšrement dans les jeunes gĂ©nĂ©rations.

 Aujourd’hui, Anne-Sophie Novel et StĂ©phane Riot (10), deux

auteurs qui sont Ă  la fois des chercheurs et des acteurs dans ces nouvelles pratiques, peuvent dresser un bilan dĂ©jĂ  impressionnant des rĂ©alisations en cours, et, dans le mĂȘme temps, communiquer la vision qui inspire la sociĂ©tĂ© collaborative.

Parce que l’idĂ©al de la collaboration se rĂ©pand dans des registres diffĂ©rents de la vie sociale et Ă©conomique, le champ de ce livre est trĂšs vaste : « Cet ouvrage dĂ©crypte le phĂ©nomĂšne du partage collaboratif. Il valorise diffĂ©rents exemples et cas d’école et illustre l’impact profond de ces nouvelles pratiques sur nos organisations (groupes humains, associations, collectivitĂ©s, entreprises etc). Au moment oĂč l’émergence du web participatif facilite la mise en rĂ©seau et encourage la transparence des Ă©changes, cette logique imprĂšgne peu Ă  peu notre façon de penser,d’agir, de consommer (mouvement de « consommation collaborative » qui nous incite Ă  covoiturer, cotravailler, « louer citoyen », « couch surfer »-prĂ©ter son canapĂ©, etc), mais aussi d’entreprendre (dĂ©passer la logique de compĂ©tition), de militer et de manager (recours Ă  l’intelligence collective et au management participatif) » (page de couverture).

Ce livre est un excellent vecteur d’information.  Il nous fait connaĂźtre ces nouvelles pratiques dans des contextes trĂšs variĂ©s (11). Il renvoie aux sites correspondants si bien qu’on peut entrer dans le vĂ©cu de ces rĂ©alisations. Et, bien souvent, on s’émerveille lorsqu’on en perçoit la portĂ©e comme la crĂ©ativitĂ© et l’ingĂ©niositĂ© qui ont permis leur mise en Ɠuvre. Dans une interview en vidĂ©o (12), Anne-Sophie Novel prĂ©sente l’apport de ce livre plus particuliĂšrement pour un public travaillant en entreprise, tout en prĂ©sentant l’approche dans sa gĂ©nĂ©ralitĂ©. Nous- mĂȘme, dans cette mise en perspective, nous voudrions mettre l’accent sur la vision de la sociĂ©tĂ© collaborative qui nous est prĂ©sentĂ©e dans ce livre par Anne-Marie Novel et StĂ©phane Riot.

Quelle démarche ? Quelle approche ?

Les deux auteurs nous expliquent leur  dĂ©marche. Alors qu’ils travaillent tous les deux dans le mĂȘme champ, StĂ©phane dans le dĂ©veloppement durable, et Anne-Sophie comme Ă©conomiste et actrice sur le web, un dĂ©clic a eu lieu en 2009 lorsque Anne-Sophie lit un article sur le site amĂ©ricain : « Worldchanging » dans lequel est Ă©voquĂ© le concept de « collaboration radicale ». « Anne-Sophie fait le lien : la consommation collaborative, l’économie du partage, la coopportunitĂ©, l’économie du nous, la nĂ©o-Ă©conomie, l’économie humaine, l’économie servicielle, le capitalisme partagĂ©, etc sont autant de nouveaux termes qui s’ajoutent progressivement aux notions dĂ©jĂ  rĂ©pandue d’économie circulaire, d’économie de fonctionnalitĂ©, d’économie coopĂ©rative, de convivialisme, d’économie sociale et solidaire
 ces notions sont proches et elles reflĂštent les diffĂ©rentes facettes d’un seul et mĂȘme phĂ©nomĂšne que nous avons baptisĂ© co-rĂ©volution » (p 20).

Aujourd’hui, effectivement, dans le contexte d’une conscience Ă©cologique grandissante, les attentes des consommateurs sont en train de changer. « Ainsi croyons nous en l’émergence d’une Ă©conomie
 protectrice de l’homme et de la nature, une Ă©conomie de la connaissance relocalisĂ©e et relocalisante. Ce changement de paradigme est en cours et l’espĂ©rance peut dĂ©sormais ĂȘtre exprimĂ©e dans un autre langage que celui de l’anticapitalisme  » « La bonne nouvelle, c’est que le temps est venu : la rĂ©volution en laquelle nous croyons est une rĂ©volution du cƓur. Une rĂ©volution de « l’ĂȘtre ensemble » qui peut rendre hommage Ă  la sociĂ©tĂ© conviviale imaginĂ©e dans les annĂ©es 1970 par le pĂšre de la pensĂ©e Ă©cologiste : Ivan Illich. Nous possĂ©dons aujourd’hui les outils qui nous permettent de nous affranchir du « toujours plus » pour aller vers les vraies richesses » (p 22).

Anne-Sophie Novel et StĂ©phane Riot dĂ©clinent ensuite les diffĂ©rents aspects de cette rĂ©volution : « Tous connectĂ©s avec une mentalitĂ© 2.0.  Tous concernĂ©s face aux enjeux du dĂ©veloppement durable. Tous mobilisĂ©s, pour un autre possible. Tous reliĂ©s en mode « systĂšme D ». La corĂ©volution sauvera le monde ». Cette introduction, en terme de manifeste,  met en scĂšne des Ă©clairages nouveaux. Et, par exemple, elle met en Ă©vidence, les changements de mentalitĂ© suscitĂ©s par l’expansion du web participatif. Cette nouvelle façon d’ĂȘtre ainsi reliĂ©, « modifient en profondeur notre façon d’apprĂ©hender les autres et contribue Ă  l’émergence d’une nouvelle façon de voir et d’ĂȘtre dans le monde ». Ainsi, « les liens que nous tissons par ce biais des technologies mobiles dĂ©veloppent notre confiance envers les interlocuteurs avec lesquels nous Ă©changeons rĂ©guliĂšrement  ». « La rĂ©volution provoquĂ©e  par le « pair-Ă -pair » change nos relatons sociales, mais aussi nos modĂšles Ă©conomiques, nos formes d’organisation et peut-ĂȘtre mĂȘme notre paysage politique  » Les auteurs savent choisir des faits significatifs et s’appuient sur des penseurs qui ouvrent notre horizon.

 Quelle vision ?

La conclusion est, elle aussi, animĂ©e par un mouvement quasi-Ă©pique, qui s’appuie sur le innovations et les transformations en cours . « Au carrefour de la dĂ©brouille et de l’entraide, du « Do it yourself au « Do it with others », la consommation collaborative se situe Ă  la croisĂ©e de l’économie domestique, solidaire et capitaliste , les modes d’échanges collaboratifs retricotent le lien social en insufflant Ă  nos sociĂ©tĂ©s une forme de convivialitĂ© perdue dans nos sociĂ©tĂ©s occidentales en dĂ©clin.  Le « vivre-ensemble » et le « faire-sociĂ©té » n’ont jamais eu autant d’opportunitĂ©s de s ‘exprimer Ă  nouveau » (p 221).

Les auteurs sont bien conscients des obstacles et, par exemple, de la lenteur dans l’évolution de la perception officielle du monde. Mais rien  ne peut empĂȘcher les Ă©mergences et les convergences. Un nouvel Ă©tat d’esprit est en train d’apparaĂźtre. « Soyons plus Ă  l’écoute de notre cƓur, de notre biosphĂšre, observons les additions et les contradictions de notre monde et amĂ©liorons, ensemble, tout ce qui peut servir l’Être et donc l’avenir de notre civilisation » (p 228).

Un nouvel horizon

Ce petit livre, accessible, convivial, enthousiasmant ouvre notre regard sur ce nouveau monde qui est entrain d’apparaütre.

La conclusion est ouverte par une citation d’un chercheur amĂ©ricain : Charles Eisenstein. « La logique du cƓur se rĂ©veille actuellement, nous incitant Ă  rendre service aux autres. Cette Ă©volution de la conscience qui inspire de belles choses est universelle et se rĂ©veille chez les gens de diffĂ©rentes maniĂšres.  L’amour, c’est l’expansion du moi pour inclure l’autre.  C’et une rĂ©volution d’un nouveau genre, il n’y a personne contre qui se battre » (p 220).

Pour nous, nous pouvons interprĂ©ter cette Ă©volution dans les termes d’une Ɠuvre de l’Esprit telle que JĂŒrgen Moltmann l’exprime dans son livre : « Dieu dans la crĂ©ation. TraitĂ© Ă©cologique de la crĂ©ation » (13) : « L’ « essence » de la crĂ©ation dans l’Esprit est la « collaboration », et les structures manifestent la prĂ©sence de l’Esprit, dans la mesure oĂč elles font connaĂźtre l’accord gĂ©nĂ©ral ». « Au commencement Ă©tait la relation » (M Buber). 

Dans le puzzle de notre sociĂ©tĂ©, le livre d’Anne-Marie Novel et de StĂ©phane Riot, nous permet de dĂ©couvrir une figure qui fait sens. Un nouveau mode de vie est en train d’émerger . Cette dĂ©couverte est impressionnante. Elle suscite l’émerveillement. Et nous sommes en mouvement. Car, comme l’écrit Patrick Viveret, citĂ© au dĂ©but du livre : « Pour que progresse la qualitĂ© de conscience de l’humanitĂ©, il faut aussi que progresse sa qualitĂ© de confiance : un rĂ©seau pensant certes, mais aussi un rĂ©seau un peu plus
 aimant ». Nous voici sur un chemin d’espĂ©rance.

J. H.

(1)            Serres (Michel). Temps des crises. Le Pommier, 2009. En sous-titre : « Mais que rĂ©vĂšle le sĂ©isme financier et boursier qui nous secoue aujourd’hui ? Si nous vivons une crise, aucun retour en arriĂšre n’est possible. il faut donc inventer du nouveau ».

(2)            Rifkin (JĂ©rĂ©mie). La troisiĂšme RĂ©volution Industrielle. Comment le pouvoir latĂ©ral va transformer l’énergie, l’économie et le monde. Les Liens qui libĂšrent, 2012.  Mise en perspective sur ce blog : « Face Ă  la crise,un avenir pour l’économie » https://vivreetesperer.com/?p=354

(3)            Rifkin (JĂ©rĂ©mie). Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Vers une civilisation de l’empathie. Les liens qui libĂšrent, 2011.  Mise en perspective sur le site de TĂ©moins : « Vers une civilisation de l’empathie » http://www.temoins.com/etudes/vers-une-civilisation-de-l-empathie.-a-propos-du-livre-de-jeremie-rifkin.apports-questionnements-et-enjeux.html  Sur ce blog : « La force de l’empathie » https://vivreetesperer.com/?p=137

(4)            « Voir : « Les créatifs culturels. Un courant émergent dans la société française » http://www.temoins.com/enqu-tes/les-creatifs-culturels-.-un-courant-emergent-dans-la-societe-francaise.html

(5)            Lenoir (FrĂ©dĂ©ric). La guĂ©rison du monde. Fayard, 2012 Mise en perspective sur ce blog : « Un chemin de guĂ©rison pour l’humanitĂ©. La fin d’un monde. L’aube d’une renaissance ». https://vivreetesperer.com/?p=1048

(6)            « Emergence d’espaces conviviaux et aspirations contemporaines » http://www.temoins.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1012&catid=4  Une rĂ©flexion sur et pour le dĂ©veloppement de la convivialitĂ© dans notre sociĂ©té : CaillĂ© (Alain), Humbert (Marc), Latouche (Serge), Viveret (Patrick). De la convivialitĂ©. Dialogues sur la sociĂ©tĂ© conviviale Ă  venir.  La DĂ©couverte, 2011

(7)            Manifeste convivialiste. Sur le site : Reporterre : http://www.reporterre.net/spip.php?article4356

(8)            Novel (Anne-Sophie), Riot (Stéphane). Vive la CO-révolution ! Pour une société collaborative. Alternatives, 2012 (manifestÎ)

(9)            Algan (Yann), Cahuc (Piere), Zylberberg (André). La fabrique de la défiance. Grasset, 2012. Sur ce blog : « Promouvoir la confiance dans une société de défiance. Transformer les mentalités et les institutions. Réformer le systÚme scolaire. Les pistes ouvertes par Yann Algan » https://vivreetesperer.com/?p=1306

(10)      Anne-Sophie Novel est docteure en économie, journaliste et fondatrice du blog collectif : Ecoloinfo.com. Stéphane Riot, fondateur de Nova Terra est expert en accompagnement du changement par le facteur humain, conseiller en développement durable.

(11)      Le livre : « CO-révolution ! Pour une société collaborative » nous apporte une riche information sur les innovations actuelles  en nous permettant, à travers les liens correspondants, de nous informer plus avant. On pourra également consulter : Munier (Bénédicte). Un million de révolutions tranquilles. Travail/Argent/ Habitat/ Santé/ Environnement. Comment les citoyens changent le monde. Les Liens qui libÚrent, 2012. Ce livre couvre les différents continents.

(12)      Interview de Anne-Sophie Novel auprĂšs de l’UniversitĂ© Hommes-entreprises : http://universitehommesentreprises.com/cooperation/interview-danne-sophie-novel-co-auteur-de-vive-la-co-revolution

(13)            Moltmann  (JĂŒrgen). Dieu dans la crĂ©ation. TraitĂ© Ă©cologique de la crĂ©ation. Cerf, 1988 . Citation p 25. La pensĂ©e thĂ©ologique de JĂŒrgen Moltmann  est prĂ©sentĂ©e Ă  l’intention d’un vaste public, sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » http://www.lespritquidonnelavie.com/