Au réveil, prendre vie

Lorsque la vie est difficile et la santé menacée, il n’est pas toujours facile de se réveiller et de commencer la journée. Dans son livre: « Sa Présence dans ma vie » (1), Odile nous fait part de son expérience quotidienne. Ici, au réveil, prendre vie dans la participation au Vivant, à la Présence divine…

« Ce matin au réveil, fatigue immense.
Il me faut faire un trop grand effort pour rassembler mes forces. Je n’en ai pas envie. Me laisser dormir encore un peu.

L’expérience m’a montré que cette sensation provenait non pas d’une surcharge extérieure de trop d’activité, mais bien plus d’une mauvaise orientation de l’énergie. Alors, peu à peu, je me suis mise à respirer progressivement de plus en plus profondément, calmement, accueillant une sensation de détente.

La pensée me vient que cet air que je respire est porteur de vie, énergie. Dieu créateur y est présent, car cet air existe animé par Lui. Jésus a dit : Je suis la Vie. Il est tout en tous.
Alors, comme pour la prière du Pèlerin russe, à chaque longue respiration, je dis Jésus en pensant que je reçois sa Vie, sa puissance de Vie reliée au Père. Je bloque ma respiration et compte 1.2.3.4 en réalisant que sa vie imprègne mon être tout entier : mon être physique (l’air dans les poumons. L’oxygène dans le sang circule dans les cellules) ; mon être psychique, émotionnel (sensation de calme, contentement) ; mon être intellectuel (une certaine compréhension que je m’approprie) ; mon être spirituel (reconnaissance pour cette paix intérieure, une certaine joie de vivre).

L’énergie revenant peu à peu, tangible, la pensée me vient que je peux reprendre ma vie en main, faire des projets pour la journée. Et je réalise que ces deux derniers jours, je flottais, ne sachant même plus quel jour de la semaine je vivais : vendredi, samedi. .. Heureusement que mon mari me demande pour organiser sa journée quel était mon programme . Cela m’a permis d’avoir des repères durant cette période de temps. Drôle de sensation désagréable que celle de ne pas pouvoir saisir le temps. Hors du temps, je me sentais hors de la réalité tout en m’activant. Cela provoquait une sorte de déprime avec une perte d’énergie.

Ce matin, en faisant cet exercice, je récupère la notion de temps, l’énergie, la volonté de reprendre ma journée en main . Je regarde le ciel à travers la fenêtre ouverte, rideau que je ne tire pas le soir, car j’aime me réveiller avec le jour. Ce regard vers le ciel fait de mon énergie qui circule en cercle fermé en moi, une ouverture, une spirale vers le cosmos. Je me sens à ma juste place en moi, et moi dans l’univers imprégné du Créateur.

Je te loue, je t’adore, o Eternel
Toi qui me donne Vie en toi.
Merveille, magnificence, joie de vivre.
« Tout en moi bénit l’Eternel », maître du temps et de l’espace
« N’oublie aucun de ses bienfaits », aucun, c’est beaucoup dire, en tout cas, reçois ma reconnaissance.
« C’est toi qui pardonne toutes mes fautes ». Tu as remis en place ce qui était faussé en moi. Merci !
« C’est toi qui guérit toutes mes maladies ».
C’est la conséquence de la remise en place selon les lois de vie. (Psaume 103) ».

Odile Hassenforder
02.07.2006
Extrait d’écrits personnels

Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. ( p 155)

(1)         Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel . Empreinte Temps présent, 2011. Sur ce site : https://vivreetesperer.com/?p=2345

(2)         De nombreux écrits d’Odile Hassenforder sont publiés sur ce blog, ainsi, parmi les plus récents : « la joie jusque dans l’épreuve » : https://vivreetesperer.com/?p=2662  « Ce matin » : https://vivreetesperer.com/?p=2612   « La prière » : https://vivreetesperer.com/?p=2612  « Mon regard en Dieu » : https://vivreetesperer.com/?p=2125   « Ressembler à Jésus ? » : https://vivreetesperer.com/?p=2060   « Une vie qui a du sens » : https://vivreetesperer.com/?p=2028   ………

 

 

 

 

 

 

 

 

Au réveil, prendre vie

 

indexLorsque la vie est difficile et la santé menacée, il n’est pas toujours facile de se réveiller et de commencer la journée.

Dans son livre : « Sa présence dans ma vie » (1), Odile nous fait part de son expérience quotidienne. Ici, au réveil, prendre vie dans la participation au Vivant, à la Présence divine…

« Ce matin au réveil, fatigue immense.

Il me faut faire un trop grand effort pour rassembler mes forces. Je n’en ai pas envie. Me laisser dormir encore un peu.

L’expérience m’a montré que cette sensation provenait non pas d’une surcharge extérieure de trop d’activité, mais bien plus d’une mauvaise orientation de l’énergie. Alors, peu à peu, je me suis mise à respirer progressivement de plus en plus profondément, calmement, accueillant une sensation de détente.

La pensée me vient que cet air que je respire est porteur de vie, énergie. Dieu créateur y est présent, car cet air existe animé par Lui. Jésus a dit : Je suis la Vie. Il est tout en tous.

Alors, comme pour la prière du Pèlerin russe, à chaque longue respiration, je dis Jésus en pensant que je reçois sa Vie, sa puissance de Vie reliée au Père. Je bloque ma respiration et compte 1.2.3.4 en réalisant que sa vie imprègne mon être tout entier : mon être physique (l’air dans les poumons. L’oxygène dans le sang circule dans les cellules) ; mon être psychique, émotionnel (sensation de calme, contentement) ; mon être intellectuel (une certaine compréhension que je m’approprie) ; mon être spirituel (reconnaissance pour cette paix intérieure, une certaine joie de vivre).

L’énergie revenant peu à peu, tangible, la pensée me vient que je peux reprendre ma vie en main, faire des projets pour la journée. Et je réalise que ces deux derniers jours, je flottais, ne sachant même plus quel jour de la semaine je vivais : vendredi, samedi. .. Heureusement que mon mari me demande pour organiser sa journée quel était mon programme . Cela m’a permis d’avoir des repères durant cette période de temps. Drôle de sensation désagréable que celle de ne pas pouvoir saisir le temps. Hors du temps, je me sentais hors de la réalité tout en m’activant. Cela provoquait une sorte de déprime avec une perte d’énergie.

Ce matin, en faisant cet exercice, je récupère la notion de temps, l’énergie, la volonté de reprendre ma journée en main . Je regarde le ciel à travers la fenêtre ouverte, rideau que je ne tire pas le soir, car j’aime me réveiller avec le jour. Ce regard vers le ciel fait de mon énergie qui circule en cercle fermé en moi, une ouverture, une spirale vers le cosmos. Je me sens à ma juste place  en moi, et moi dans l’univers imprégné du Créateur.

Je te loue, je t’adore, o Eternel

Toi qui me donne Vie en toi.

Merveille, magnificence, joie de vivre.

« Tout en moi bénit l’Eternel », maître du temps et de l’espace

« N’oublie aucun de ses bienfaits », aucun, c’est beaucoup dire, en tout cas, reçois ma reconnaissance.

« C’est toi qui pardonne toutes mes fautes ». Tu as remis en place ce qui était faussé en moi. Merci !

« C’est toi qui guérit toutes mes maladies ».

C’est la conséquence de la remise en place selon les lois de vie. (Psaume 103) ».

 

Odile Hassenforder

02.07.2006

Extrait d’écrits personnels

 

Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. ( p 155)

 

(1)            Odile Hassenforder. Sa présence dans ma vie. Parcours spirituel . Empreinte Temps présent, 2011. Sur ce site : https://vivreetesperer.com/?p=2345

(2)            De nombreux écrits d’Odile Hassenforder sont publiés sur ce blog, ainsi, parmi les plus récents : « la joie jusque dans l’épreuve » : https://vivreetesperer.com/?p=2662  « Ce matin » : https://vivreetesperer.com/?p=2612   « La prière » : https://vivreetesperer.com/?p=2612  « Mon regard en Dieu » : https://vivreetesperer.com/?p=2125   « Ressembler à Jésus ? » : https://vivreetesperer.com/?p=2060   « Une vie qui a du sens » : https://vivreetesperer.com/?p=2028   ………

 

Une amitié avec Dieu

Si Dieu ne se laisse pas enfermer dans une représentation. S’il échappe à nos catégories humaines, êtres humains, nous avons besoin pour nous adresser à lui, d’une image guide en lien avec notre affectivité et notre intelligence. Ainsi, dans le « Notre Père », Jésus nous invite à accéder à Dieu en terme de Père et, plus précisément, de Abba, papa, notre bon père céleste. Dieu nous appelle à l’amour, et, s’il est lui-même amour, il entend que son évocation puisse éveiller en nous l’amour. Une prière qui s’adresse à Dieu, en terme d’ami, mobilise tout ce que ce mot éveille en nous.

Le grand Ami

Dans le message qui nous est communiqué dans le livre : « Dieu appelle » (1), une voix se fait entendre en ce sens (p 180-181). « Ce que l’on entend par « conversion », n’est souvent que la découverte d’un Grand Ami. Ce que l’on entend par « religion » est la connaissance de ce Grand Ami. Ce que l’on entend par la « sainteté » est l’imitation de ce Grand Ami… La perfection, cette perfection à laquelle j’ai appelé tous les hommes : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait (Math 5-48), consiste en somme à être comme votre Grand Ami, afin de devenir à votre tour un ami semblable pour les autres ». « Je suis votre Ami. Songez un peu à tout ce que signifient les termes d’Ami et de Sauveur. Un ami est toujours disposé à venir en aide. Il prévient vos besoins, s’avance la main tendue pour soutenir et encourager, ou pour écarter le danger. Sa voix est celle de la tendresse… Pensez à ce qu’est pour vous un tel ami et tachez de vous représenter ce que doit être l’Ami Parfait, celui que rien ne décourage, qui se donne sans réserve, qui a triomphé de tout et qui peut tout. Je suis pour vous cet Ami. Je le suis même au delà de ce que peut attendre votre cœur » (p 180-181).

MĂ©ditation biblique

Dans les méditations publiées journellement sur le site : « Center for action and contemplation », Richard Rohr nous apporte un message qui s’étend bien au delà de l’expression franciscaine qui l’accompagne. Richard Rohr récemment consacré une séquence hebdomadaire au thème de « la rencontre de Dieu à travers la Bible » (Encountering God through the Bible). Et une des méditations inscrites dans ce cycle s’intitule : « Pouvons-nous être amis avec Dieu ? » (2). Cette méditation est un texte de Diana Butler Bass issu de son livre : « Freeing Jesus. Rediscovering Jesus as Friend, Teacher, Savior, Lord, Way and Presence » (3). L’auteure se réfère à différentes images de Jésus et, entre autres, elle s’inspire de celle où prévaut l’amitié. Ainsi, « l’auteure et la chercheuse Diana Butler Bass décrit quelque chose qui est la marque d’une foi mure, échappant ainsi à des préjugés populaires. « Effectivement, l’amitié avec Dieu est au cœur de l’histoire biblique ».

L’amitié avec Dieu au cœur de l’histoire biblique

« La Bible nous raconte une histoire originale sur l’amitié avec Dieu, particulièrement dans les écritures hébraïques. L’amitié n’a rien d’une immaturité ; elle est un don de sagesse. « Dans chaque génération, la sagesse passe dans les âmes saintes et elle les rend amies de Dieu et des prophètes (Sagesse de Salomon 7.27). Deux des plus grands héros d’Israël, Abraham, le père de la foi, et Moïse, le prophète libérateur, sont appelés spécifiquement amis de Dieu. En Esaïe (41.8), Dieu envisage Abraham comme « mon ami », une tradition qui entre dans le Nouveau Testament (Jacques 2.23). De Moïse, l’Exode déclare : « Le Seigneur avait l’habitude de parler à Moïse face à face, comme on parle à un ami (31.11), une intimité très rare, car une telle proximité divine impliquait d’habitude la mort (33.20).

Le point essentiel est que l’amitié avec Dieu fonde l’alliance et qu’Israël est libéré de l’asservissement pour entrer dans une famille nouvelle à travers la loi donnée par Moïse. L’amitié avec Dieu n’est pas une histoire biblique secondaire. Plutôt, elle est centrale dans les promesses et la foi d’être un peuple appelé, dans lequel tous sont amis, compagnons, intimes, frères et sœurs et être aimés.

Les premiers chrétiens qui étaient pour la plupart des juifs, savaient tout cela et ont étendu à Jésus cette idée d’une amitié divine. Le Nouveau Testament rappelle intensément la proximité régnant dans le cercle d’amis de Jésus, hommes et femmes transformés à travers leur relation avec lui.

Le Notre Père

Diana Butler Bass comprend la prière du Notre Père apportée par Jésus comme conduisant à une amitié mutuelle avec Dieu.

« Jésus enseigne à ses amis de prier Abba (comme nous assumons qu’il priait lui-même), un terme le plus souvent traduit en anglais par père, mais qui contient des notes de sens indiquant l’intimité et la familiarité, incluant celle d’une relation fraternelle comme « frère » et « compagnon ». Ce terme est relié au mot hébreu désignant un ami (ahab), utilisé pour décrire Abraham ».

Ainsi Jésus présente ses amis (les disciples) à son autre ami (Dieu) dans la prière quotidienne connue comme le « notre Père », peut-être dans ce qui peut être le mieux compris comme « Notre Père-Ami » ou simplement « notre Ami ». Cette idée de « Notre Ami a était une idée révolutionnaire comme Jésus intervenant comme médiateur du compagnonnage divin, abolissait une distance sacrée entre Dieu et nous ».

L’amitiĂ© est liĂ© Ă  l’amour, un amour vrai : compassion, empathie, aide, aller au delĂ  de ce qu’on estime possible. C’est le commandement de l’amour. Si nous nous rejoignons dans l’amour, l’amitiĂ© est le rĂ©sultat, mĂŞme l’amitiĂ© avec Dieu. L’amitiĂ© est mutuelle… C’est un rapprochement incessant l’un de l’autre qui nous fortifie et nous donne la joie.

Une amitié ouverte

ThĂ©ologien, dans « L’Esprit qui donne la vie », JĂĽrgen Moltmann nous fait entrer dans une amitiĂ© ouverte (4). « Tout simplement, un ami, c’est quelqu’un qui t’aime bien ». « De cette amitiĂ© ouverte qui partage et qui libère, JĂ©sus nous donne l’exemple. Son attitude tranche avec celle des religieux de son temps. « Il a Ă©tĂ© dit de lui : Il est l’ami des pĂ©cheurs et des publicains » (Luc 7.34). « La raison profonde en Ă©tait sa joie dĂ©bordante en raison de la proximitĂ© du Royaume de Dieu. C’est pourquoi, il cĂ©lĂ©brait le repas messianique avec ces exclus… ». L’amitiĂ© est prĂ©sente dans le tĂ©moignage de JĂ©sus. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis… Je ne vous appelle plus serviteur, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maitre, mais je vous ai appelĂ© ami parce que je vous ai fait connaĂ®tre tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15. 13-15). Le don que JĂ©sus fait de lui-mĂŞme est prĂ©sentĂ© comme amour pour ses amis. Les disciples sont les amis de JĂ©sus… « Dans le don que JĂ©sus fait de lui mĂŞme, Dieu devient l’ami des hommes, de mĂŞme ceux qui croient deviennent par-lĂ  amis de Dieu. DĂ©jĂ  Abraham dans son chemin de foi avait Ă©tĂ© appelĂ© lui aussi : ami de Dieu » (Jacques 2.23).

Ressentir l’amitié de Dieu, « c’est participer également à une amitié divine et cosmique qui précède l’amitié personnelle et qui nous y invite. Dans une communauté de la création ressentie comme amicale, nous nouons une amitié ouverte. Celui qui croit en la communauté de la création dans l’Esprit de Dieu qui donne la vie, découvre la « sympathie de toutes choses » et s’y inscrit de façon consciente ».

J H

 

(1) Dieu appelle. A la Baconnière. « A l’écoute d’une voix bienfaisante » : https://vivreetesperer.com/a-lecoute-dune-voix-bienfaisante/

(2) « Can we be « Friends » with God ? » : https://cac.org/can-we-be-friends-with-god-2022-02-02/

(3) Diana Butler Bass. Freing Jesus ; Recovering Jesus as Friend, Teacher, Savior, Lord, Way and Presence. Harper one, 2021

(4) Jürgen Moltmann. L’Esprit qui donne la vie. Seuil, 1999.

« Vivre une amitié ouverte » : https://lire-moltmann.com/vivre-une-amitie-ouverte/

La grande connexion

Vivre au ciel maintenant, la grande connexionVivre au ciel maintenant
Selon Richard Rohr

Les représentations du Ciel qui nous sont traditionnellement proposées nous renvoient au lointain et au futur, et son accès au conditionnel. Cependant, ce paysage est en voie d’évolution.

Dans une séquence sur « la communion des saints », Richard Rohr nous ouvre une vision évangélique en se fondant sur les paroles de Jésus lors de son dernier repas avec ses disciples. Ici des interrelations s’affirment. Des barrières tombent : « Jésus leur dit toutes ces choses, et levant les yeux au ciel, il dit « Père, je ne demande pas pour ceux là seulement, mais aussi pour ceux qui croient en moi à travers leur parole : qu’ils puissent tous être un, de même que toi Père, tu es en moi et moi en toi, qu’ils puissent aussi être en nous de manière à ce que le monde puisse croire que tu m’as envoyé » (Jean 17. 1, 20-23).

« On peut voir dans cette prière le plus haut niveau de l’enseignement mystique du Nouveau Testament », écrit Richard Rohr. « Ici Jésus se connecte à tout. Il est dans le Père, le Père en vous, vous en Dieu, Dieu en lui, Dieu dans le monde et vous dans le monde. Tout cela est un ».

Pour Richard Rohr, c’est là le fond des choses. La relation est première. Nous ne vivons pas seuls, mais en relation. « Les saints voient les choses dans leur connexion et leur globalité ; ils ne voient pas les choses séparées. C’es tout un et cependant, comme la Trinité, c’est aussi différent. Ce que vous faites à l’autre, vous vous le faites à vous-même. Comme vous vous aimez vous-même, c’est aussi comme vous aimez votre prochain. Comme vous aimez Dieu, c’est comme vous vous aimez vous même. Comme vous vous aimez vous même, c’est comme vous aimez Dieu. Comme vous faites une chose, c’est comme vous faites toutes les choses ». Nous pouvons nous interroger dans cette perspective sur notre manière de vivre.

De mĂŞme, cette approche nous appelle Ă  discerner, Ă  voir la rĂ©alitĂ© en profondeur. « La  foi, ce n’est pas simplement voir les choses en surface, mais Ă  reconnaĂ®tre leur signification profonde. Etre une personne de foi signifie que nous voyons les choses – les gens, les animaux, les plantes, la terre – comme intrinsèquement connectĂ©s Ă  Dieu, connectĂ©s Ă  nous-mĂŞmes et donc absolument dignes d’amour et de dignitĂ©. C’est pour cela que JĂ©sus a prié : Pour que nous voyons les choses dans leur unitĂ©, dans leur connexion ».

Où en sommes nous dans ce regard ? Notre maturité spirituelle est fonction de notre degré d’évolution dans la manière de percevoir notre connexion, nos interrelations. C’est ce que nous dit Richard Rohr : « Plus nous pouvons nous connecter, plus il y a de la sainteté en nous. Moins nous pouvons nous connecter, moins nous sommes transformés. Si nous ne pouvons pas nous connecter avec des gens d’autres religions, d’autres classes, d’autres races, avec nos « ennemis » ou avec ceux qui sont en souffrance, nous ne sommes pas très convertis. Les gens vraiment transformés sont capables d’une reconnaissance universelle… »

Notre manière de voir a des conséquences quant à notre manière de voir le « ciel ». « Nous n’allons pas au ciel, nous apprenons à vivre dans le ciel maintenant », écrit Richard Rohr. « Et personne ne vit seul au ciel. Ou nous apprenons à vivre en communion avec d’autres gens et avec tout ce que Dieu a créé, ou bien, très simplement, nous ne sommes pas prêts pour le ciel… »

Ainsi quel est le chemin ? « Nous avons été invités, même maintenant, même aujourd’hui, même en ce moment, à vivre consciemment dans la communion des saints, dans la Présence, dans le Corps, dans la Vie du Christ éternellement Ressuscité ».

J H

  1. Une méditation de Richard Rohr dans son site : Center for action and meditation : Living in Heaven now Vendredi 12 mars 2021 https://cac.org/living-in-heaven-now-2021-03-12/

Voir aussi ces autres méditations de Richard  Rohr

Enlever le voile : https://vivreetesperer.com/enlever-le-voile/

L’homme, la nature et Dieu : https://vivreetesperer.com/lhomme-la-nature-et-dieu/

 

Reconnaître aujourd’hui un mouvement émergent pour la justice dans une inspiration de long cours

Et si nous envisagions les paroles qui nous sont confiées par le message biblique comme des semences en train de grandir…
Nous trouvons sur le site du « Center for action and contemplation » animé par Richard Rohr, une séquence hebdomadaire intitulée : « Movements of justice and the Spirit » (13-19 novembre 2022) (1).

 

Un mouvement à la rencontre des rejetés

 Au départ, une première méditation rappelle que « Jésus a vécu parmi les rejetés. Il a exercé son ministère parmi les rejetés. Il est mort et a été crucifié comme rejeté, comme quelqu’un qui était en dehors de la structure du pouvoir politique. Mais, en sortant de la tombe à l’aube d’un dimanche, il entrepris un mouvement de résurrection – un réveil d’amour, un réveil de justice, un réveil de miséricorde, un réveil de grâce » (2).

 

Le mouvement de Jésus : Un mouvement et non une institution

Et Jésus a lancé un mouvement (3). « Je ne pense vraiment pas que nous puissions renouveler l’Église à moins que nous cessions de la penser comme une institution et commencions à la penser comme un mouvement » (Clarence Jordan ; lettre ; 1967).

Michael Curry, évêque président de l’Eglise épiscopale (américaine anglicane) s’exprime ensuite ainsi : « Jésus n’a pas établi une institution bien que les institutions puissent servir sa cause. Il n’a pas créé un parti politique, bien que ses enseignements aient un profond impact sur la politique. Jésus n’a même pas créé une religion. Non, Jésus a initié un mouvement inspiré par son Esprit, un mouvement dont le but était et est de changer la face de la terre hors du cauchemar dans lequel elle se trouve souvent, en un rêve dans l’intention de Dieu »…

« Si vous êtes attentif à la Bible, si vous l’écoutez et si vous observez comment l’Esprit de Dieu se dévoile dans une histoire sacrée, je crois que vous observerez un dessein. Vous ne pouvez manquer d’observer qu’il y a un mouvement de Dieu dans le monde ».

Et voici plusieurs caractéristiques du mouvement de Jésus :
° D’abord le mouvement est complètement centré sur Jésus et sa voie. Longtemps avant que le christianisme soit appelé l’Église, il était appelé la Voie (Actes 9.2).
° Une seconde caractéristique du mouvement : En suivant la voie de Jésus, ils abolissaient la pauvreté et la faim dans leurs communautés
° Troisièmement, ils ont appris à devenir plus qu’une collection d’individualités. Ils sont devenus une communauté contre culturelle où les juifs et les grecs, les circoncis et les incirconcis avaient un statut égal » (Actes 15.1-12).

 

Un mouvement spirituel inclusif tourné vers le futur

Dans une méditation : trouver le courant : « Find the flow » (4), Brian McLaren nous invite à participer à un mouvement spirituel tourné vers l’avenir au lieu d’essayer de retourner au passé. Cet article s’inscrit donc dans la perspective de son livre : « The great spiritual migration » (La grande migration spirituelle) (5).

« Depuis il y a trois ou quatre mille ans avant Jésus-Christ, quand les premières civilisations humaines sont nées, nous avons fait partie d’un « méta-mouvement, d’une manière commune de pensée que nous pourrions appeler l’ancienne humanité ou l’humanité impériale. Mais qu’est-ce qui arrive quand un méta-mouvement en vient à son terme ?

Qu’est-ce que cela signifie pour nous de vivre pendant le déclin de la vieille humanité alors que la nouvelle humanité est en train de naître dans un processus fragile et douloureux ? Et comment vivre lorsque la croissance du nouveau mouvement, de la nouvelle humanité, de la nouvelle création sociale dépend de la perte d’hégémonie de l’ancienne ?

Comme j’écris ces mots, je ne peux m’empêcher de ressentir un flot de résonances avec les Écritures hébraïques. J’entends des échos d’Esaïe qui parlent de Dieu faisant une chose nouvelle, un frais jaillissement, annonçant de bonnes nouvelles pour les pauvres, la récupération de la vue pour les aveugles, la liberté pour les emprisonnés et pour les opprimés (L’oppression des pauvres est une caractéristiques de la vieille humanité). J’entends le prophète imaginant une époque promise où les armes seraient recyclés en équipements agricoles parce qu’on n’envisagerait plus la guerre (La guerre est une des caractéristiques de la vieille humanité). J’entends la prophétie d’Ezéchiel au sujet d’un cœur nouveau, d’un cœur de chair qui remplacerait un cœur de pierre (L’endurcissement des cœurs en raison des intérêts est une caractéristique de la vieille humanité). J’entends Amos évoquant une époque où un fleuve de justice descendrait des hauteurs et remplirait les zones basses (Une concentration du pouvoir et de la richesse au sommet est une caractéristique de la vieille humanité). J’entend Michée relativisant tout ce qui est dans sa religion excepté la justice, l’amour bienveillant et marcher humblement devant Dieu (Accumuler la puissance, aimer l’argent, et marcher dans un orgueil racial, religieux ou national, sont des caractéristiques de la vieille humanité).

Ainsi, dans le méta-mouvement des empires, dans ce milieu de domination, d’extraction et d’exploitation, je m’imagine ce qui arriverait si nous recevions d’une longue succession de prophètes, comprenant Marie, Jean le Baptiste, Jésus, Paul et d’autres, une vision pour un nouveau mouvement en train de naître ».

Brian McLaren nous fait part de sa vision : « Quelque soit ce nouveau méta-mouvement émergent, il est plus grand qu’une quelconque religion. En fait, il est plus grand que la religion dans son ensemble. Il porte une invitation, peut être même un ultimatum à toutes les religions, tous les systèmes politiques et éducatifs, tous les arts et métiers, toutes les sciences et technologies, tout. C’est, pourrions-nous dire, un mouvement spirituel qui englobe tout ».

C’est dire à quoi nous sommes appelés. « Où que vous investissiez votre vie, j’espère que ce sera dans ce grand mouvement qui œuvre pour la naissance de quelque chose de nouveau. Embrassez une vue à long terme et entrez dans le profond courant, le flux infini ».

Rapporté par J H

  1. Movements of justice and the Spirit : https://cac.org/daily-meditations/find-the-flow-2022-11-18/
  2. A Movement with the Excluded : https://cac.org/daily-meditations/a-movement-with-the-excluded-2022-11-13/
  3. Jesus started a movement : https://cac.org/daily-meditations/jesus-started-a-movement-2022-11-14/
  4. Find the flow : https://cac.org/daily-meditations/find-the-flow-2022-11-18/
  5. La grande migration spirituelle : https://www.temoins.com/la-grande-migration-spirituelle/