par jean | Juin 14, 2019 | ARTICLES, Emergence écologique, Vision et sens |
Diversité, essence et communion
Selon Sœur Joan Brown
Nous vivons dans un univers en évolution, dans un monde vivant. Avons-nous conscience d’en faire partie ou bien nous en détachons-nous pour le dominer, pour nous replier sur nous ou pour nous en évader ? Si nous entendons les principes de la vie cosmique, les lois de la vie, alors nous participerons à la vie qui nous est donnée et nous pourrons vivre en harmonie. Comment comprendre le rapport entre diversité et unité ? Comment participer au grand mouvement d’interconnexion et de reliance constamment à l’œuvre ? Comprendre le monde, c’est nous comprendre nous-mêmes. Nous comprendre, c’est comprendre le monde et y participer. C’est une vision où s’allie la science et la spiritualité.
Aujourd’hui, les menaces qui mettent en danger les équilibres du vivant sur notre planète engendrent une prise de conscience écologique. Cette prise de conscience n’appelle pas seulement une transformation majeure de la vie économique, un changement de la production et de la consommation, mais aussi, dans le même mouvement, une transformation de notre genre de vie (1). Et donc, ce qui nous est demandé, c’est une nouvelle manière d’envisager la vie dans son essence même.
Dans l’Occident chrétien, à partir de la renaissance, en phase avec une certaine conception de Dieu, la nature a été soumise à une gouvernance autoritaire (2). Si, dans le même temps, le matérialisme s’est répandu, face à ces errements, à la fin du XXè siècle, des théologiens se sont dressés et nous ont proposé une nouvelle vision de Dieu et du monde. Ainsi, en 1985, Jürgen Moltmann, déjà reconnu comme le théologien de l’espérance, publie un livre : « Dieu dans la création » , qui porte déjà comme sous-titre, « Traité écologique de la création ». (3). Aux Etats-Unis, Thomas Berry (4), prêtre catholique engagé dans une intime compréhension des grandes cultures religieuses, de la Chine et l’Inde jusqu’aux traditions des peuples premiers, disciple de la pensée de Teilhard de Chardin, s’affirme comme un chercheur passionné à l’étude de la terre, comme un « écothéologien ». Un peu plus tard, en 2015, paraît « Laudato Si’ », la lettre encyclique du Pape François sur la sauvegarde de la maison commune (5).
La sœur franciscaine, Joan Brown (6), participe à l’inspiration de Thomas Berry et collabore avec Richard Rohr, fondateur et responsable du « Center for action and contemplation » à Albuquerque (New Mexico) (7). Elle participe à des mouvements alliant écologie et spiritualité comme les « sœurs de la terre » (« Sisters of earth ») (8). Dans l’Etat américain du Nouveau Mexique, elle anime et dirige un centre écologique et interconfessionnel : « New Mexico Interfaith Power and Light » (9). Le centre appuie les églises engagées dans la transformation écologique et participe à des actions environnementales. Dans le cadre d’un cycle de méditations : « Unité et diversité » publié du 2 au 8 juin dans le cadre des méditations quotidiennes diffusées par le « Center for action and contemplation », Joan Brown a écrit une contribution : « Diversité, essence et communion » (10).
Diversité, essence et communion
« Nous tous qui vivons, respirons et marchons sur cette Mère Terre, magnifique et sainte, nous tous, sommes appelés à comprendre les principes inhérents à l’énergie interdépendante et dynamique qui vibre dans chaque élément de la vie ».
Joan Brown distingue en effet trois mouvements qui ont émergé dès la première apparition de la vie, il y a 13,8 milliards d’années.
Ces mouvements, ces énergies, ces principes sont :
« la différenciation ou la diversité
La subjectivité, l’intériorité ou l’essence
La communion, la communauté et l’interconnexion ».
« Comprendre ces principes d’action est essentiel dans les temps critiques où nous vivons, là où la diversité engendre des conflits, où la vie se déroule à un niveau souvent superficiel et où l’individualisme est rampant ». Ainsi, Joan Brown nous décrit ses principes d’action.
D’abord, chacun de nous – chaque être humain, chaque goutte d’eau, chaque molécule, chaque oiseau, chaque grain de sable, chaque montagne – est distinct ou différent. Chacun, chacune est une manifestation distincte de l’énergie du Divin Amour. L’univers prospère et ne peut exister sans cette diversité. Ces différences même que nous évitons ou même détruisons, sont nécessaires à la vie pour qu’elle se poursuive dans une multitude de formes magnifiques.
Joan Brown exprime ensuite un second principe cosmique, « plus facilement accessible aux gens de toute tradition religieuse ». Ce principe, c’est « l’intériorité ou l’essence ». Chaque créature est sainte. Chaque brin d’herbe, chaque sauterelle, chaque enfant est saint. La dégradation écologique, le racisme, la discrimination, la haine, le manque d’intérêt pour œuvrer en faveur de la justice et de l’amour, tout cela évoque un manque de respect, une incapacité d’honorer ce qui se tient devant moi… Pour aider les gens à gérer le changement climatique et à s’y adapter, ce qui est le sujet le plus critique de notre époque, je crois que nous devons nous mettre en contact avec l’essence sacrée de chaque chose qui existe, de chaque existence.
Le troisième principe cosmique est assez évident. « La communion ou la communauté est intimement liée à la diversité/différenciation et à l’intériorité/essence. Joan Brown évoque une citation attribuée à un moine bouddhiste, Thich Nhat Hanh : « Nous sommes ici pour nous éveiller, sortir de l’illusion de la séparation ». « La force gravitationnelle de l’amour entraine chaque être vivant et chaque chose à entrer en relation et en communion ».
Nous avons besoin d’une prise de conscience. « Si nous ne pouvons pas aimer notre prochain comme nous-même, c’est parce que nous ne nous représentons pas notre prochain comme nous-même », écrit Béatrice Bruteau, elle aussi « écospirituelle ». « Si nous sommes incapables de voir que nous sommes en communion avec l’autre, nous ne réaliserons pas que ce que nous faisons à nous-même, nous le faisons à l’autre et à la terre. De même, nous ne réalisons pas qu’en fin de compte, notre manque de compréhension se retourne contre nous en violence, que ce soit la peur des autres races et de la diversité ou la destruction de la terre parce que nous voyons le monde naturel comme un objet plutôt que comme un sujet avec une intériorité ».
C’est un appel à voir plus profond , plus grand. « Nous sommes appelé à être plus grand que ce que nous pouvons imaginer être en ce moment. Les principes cosmiques sont une nouvelle manière de comprendre, de voir et d’agir dans un monde qui parait déchiré par une mécompréhension de la beauté de la diversité, de la sainteté de l’essence et de la force évolutionnaire de la communion ».
Nous ne attarderons pas sur l’arrière plan dans lequel nous voyons cette réflexion : la création en marche « souffrant des douleurs de l’enfantement » (Rom 8.22) et la dynamique victorieuse de la libération divine en Christ ressuscité. Comme l’écrit Jürgen Moltmann, « le Christ ressuscité est le Christ cosmique. Il est présent en toutes choses. Finalement, il est aussi celui qui vient et qui remplira le ciel et le terre de sa justice ».
La nouvelle spiritualité de la terre éveille une « humilité cosmique ». Elle suscite également un amour cosmique tel que le staretz Sosima l’exprime dans le roman de Dostoevski : « les frères Karamazov » : « Aime toute la création, l’ensemble et chaque petit grain de sable. Aime les animaux, les plantes, chaque petite chose. Si tu aimes chaque petite chose, alors le mystère de Dieu en elle, te sera révélé. Une fois qu’il t’est révélé, alors tu le percevras de plus en plus chaque jour. Et, à la fin, tu aimeras l’univers entier d’un amour sans limites » (11)
Dans ce contexte, combien le regard de Joan Brown nous éclaire et nous apporte une manière nouvelle, une manière constructive de comprendre, de voir et d’agir dans ce monde.
J H
- « Vers une économie symbiotique » : https://vivreetesperer.com/vers-une-economie-symbiotique/
- « Vivre en harmonie avec la nature » : https://vivreetesperer.com/vivre-en-harmonie-avec-la-nature/
- Jürgen Moltmann. Dieu dans la création. Traité écologique de la création. Cerf, 1988 Voir aussi : « Dieu dans la création » : https://lire-moltmann.com/dieu-dans-la-creation/
- Vie et œuvre de Thomas Berry : https://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Berry http://encyclopedie.homovivens.org/documents/thomas_berry
- « Convergences théologiques : Jean Bastaire, Jürgen Moltmann, Pape François et Edgar Morin » : https://vivreetesperer.com/convergences-ecologiques-jean-bastaire-jurgen-moltmann-pape-francois-et-edgar-morin/
- Sister Joan Brown : https://www.globalsistersreport.org/authors/joan-brown
- Center for action and contemplation : https://cac.org/about-cac/
- Sisters of the earth : https://www.sisters-of-earth.net
- New Mexico Interfaith Power and Light : https://www.nm-ipl.org
- « Diversity, Essence and communion » : https://cac.org/diversity-essence-and-communion-2019-06-07/
- Jürgen Moltmann. The living God and the fullness of life.World council of churches, 2016 « In the fellowship of the earth » p 80-85 https://vivreetesperer.com/le-dieu-vivant-et-la-plenitude-de-vie-2/
Voir aussi sur ce blog :
La danse divine (The Divine Dance) par Richard Rohr : https://vivreetesperer.com/la-danse-divine-the-divine-dance-par-richard-rohr/
Face à la violence, l’entraide, puissance de vie dans la et dans l’humanité : https://vivreetesperer.com/face-a-la-violence-lentraide-puissance-de-vie-dans-la-nature-et-dans-lhumanite/
L’homme, la nature et Dieu. Tous interconnectés dans une communauté de la création : https://vivreetesperer.com/lhomme-la-nature-et-dieu/
par jean | Avr 29, 2012 | ARTICLES, Vision et sens |
Si l’être intime de Dieu est la communion d’amour qui se manifeste dans le Dieu trinitaire, l’Esprit Saint porte et suscite cette communion. Dans notre regard sur l’univers, nous percevons aujourd’hui l’importance primordiale des relations. Tout se tient. « Rien dans le monde n’existe, ne vit et ne se meut par soi. Tout existe, vit et se meut dans l’autre, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre » (p.25). L’Esprit divin est présent dans cette réalité. « En Dieu, nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 1.28). L’Esprit Saint suscite « une communauté de la création dans laquelle toutes les créatures communiquent chacune à sa manière entre elles et avec Dieu » (p.24). A l’encontre de toutes les forces contraires, le projet de Dieu est l’harmonie entre les êtres : « L’essence de la création dans l’Esprit est par conséquent la « collaboration » et les structures manifestent la présence de l’Esprit, dans la mesure où elles font connaître l’ « accord général » (p.25). Nous voyons là un principe qui éclaire notre regard, induit notre discernement et motive notre action. « Etre vivant signifie exister en relation avec les autres. Vivre, c’est la communication dans la communion… » (p.15).
Cette vision nous apporte un principe de discernement : « les structures manifestent la présence de l’Esprit, dans la mesure où elles font connaître l’ « accord général » et une orientation pour notre vie : « Etre vivant signifie exister en relation avec les autres. Vivre, c’est la communication dans la communion ». Partageons concrètement cette pensée
JH
Source
Moltmann (Jürgen). Dieu dans la création. Traité écologique de la création. Cerf, 1988 ( renvoi des citations aux pagination)
Voir : « Dieu dans la création » : www.lespritquidonnelavie.com
par jean | Avr 29, 2012 | ARTICLES, Vision et sens |
De commencements en recommencements
Dans nos parcours, il y a des moments où l’horizon s’assombrit, pour nous, pour nos proches, pour nos amis. Parfois, c’est une vie brisée par le deuil, accablée par une maladie, confrontée à une impasse. Comment garder ou retrouver une espérance ?
Et puis nous sommes aussi confrontés aux grandes catastrophes collectives qui parsèment l’histoire et s’inscrivent parfois dans l’histoire de nos familles. Serions-nous sans recours par rapport à cette mémoire ? Et dans ce temps de crise, nous avons besoin de discernement. Là aussi, comment persévérer dans l’espérance ?
Jürgen Moltmann, un grand théologien contemporain (1) a été confronté dans sa jeunesse au malheur engendré par la guerre à travers l’immense incendie qui a détruit la ville de Hambourg à la suite d’un bombardement aérien, puis par les combats qui l’amènent à se retrouver prisonnier dans un camp de prisonniers allemands en Grande-Bretagne. Il sait ce que le mal représente. Mais dans la découverte de Jésus, puis dans son engagement dans la foi chrétienne et la rencontre avec la pensée messianique juive, il a trouvé en Christ ressuscité le fondement d’une espérance et la source d’une dynamique qui abolit les impasses et ouvre un horizon de vie.
Ainsi a-t-il écrit un livre ayant pour titre : « Im Ende..der Enfang » : « Dans la fin.. un commencement ». Nous en avons eu connaissance dans sa traduction anglaise et nous avons alors rédigé une présentation (2) Ce livre vient d’être traduit et publié aux Editions Empreinte sous le titre : « De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance » (3).
Jürgen Moltmann est un théologien en phase avec les questionnements de notre temps. Mais, si la plupart de ses livres ont été traduits en français aux Editions du Cerf, ce sont des ouvrages de plusieurs centaines de pages. Il y a donc tout un travail à accomplir pour rendre accessible sa pensée à un grand public (4). Or, « De commencements en recommencements » présente une double caractéristique. Ce livre s’adresse à toutes les personnes en recherche de sens. Et il présente un aspect majeur de la pensée de Jürgen Moltmann : la manière dont celui-ci conçoit et perçoit l’œuvre de Dieu dans les vies personnelles en sachant que celles-ci s’inscrivent dans un ensemble qui comprend également un aspect politique et une dimension cosmique. Si ce livre répond ainsi à des questions existentielles, c’est donc aussi une entrée dans la pensée théologique de Jürgen Moltmann.
La dynamique de l’espérance.
De bout en bout, ce livre est animé par le souffle de l’espérance.
« Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi pour que vous abondiez en espérance par la puissance du Saint Esprit (Romains 15.13). Dieu nous précède et nous guide vers un avenir. Il nous appelle et il nous conduit vers un nouvel horizon. L’espérance est une caractéristique originale de la foi chrétienne. Elle est fondée sur la présence de Christ ressuscité et elle suscite notre participation à l’œuvre de Dieu, à son royaume, à la nouvelle création. Pratiquement, elle nous encourage et nous permet de grandir, puis de rebondir face à l’adversité, de « commencements en recommencements ».
Les grandes questions de l’existence.
Ce livre éclaire successivement trois aspects de notre existence : le dynamisme de l’enfance et de la jeunesse ; la confrontation avec les catastrophes dans une perspective qui nous permet d’aller au delà ; les questions soulevées par la mort dans une vision qui exprime la puissance miséricordieuse de Dieu. A partir de la version anglaise de ce livre, nous avons présenté à de nombreuses reprises la dynamique libératrice de ces textes . La parution en français vient apporter des pistes de réponse à de nombreuses questions existentielles. Voici donc une brève présentation du contenu de l’ouvrage.
L’approche de Jürgen Moltmann conjugue l’inspiration biblique et une ouverture aux valeurs que portent l’Esprit dans la culture contemporaine . Ainsi, dans les chapitres sur l’enfance et la jeunesse, l’auteur se départit d’une attitude empreinte de pessimisme sur l’être humain et son devenir. Fréquemment, la valeur attribuée à l’enfant reposait sur sa faiblesse, source d’humilité. Jürgen Moltmann nous présente en regard l’œuvre divine qui se révèle dans le potentiel et la dynamique de la vie des enfants.
Les chapitres consacrés aux recommencements que Dieu suscite dans la confrontation aux catastrophes rompent avec les représentations d’un Dieu justicier ou avec la résignation et à l’incertitude concernant le sort des victimes. Ainsi, dans la durée, Dieu est à l’œuvre pour délivrer tous les hommes du mal. Il n’y a plus de catégories humaines vouées pour toujours à l’anéantissement en fonction d’une fatalité historique. Au contraire, dans sa justice , et dans une puissance infinie, à travers un processus qui s’exerce dans le temps, Dieu sauvera les victimes et il redressera et changera les oppresseurs (5). En Jésus mourant sur la croix, l’amour divin est vainqueur. A travers sa résurrection, Christ suscite un processus de libération qui aboutit à un univers dans lequel « Dieu sera tout en tous » (1 Cor 15.28). L’espérance est une dynamique qui ouvre la voie aux recommencements.
Bien sûr, dans la confrontation avec la mort, l’Evangile nous apporte la promesse de la Vie éternelle. Cependant, on constate que l’enseignement entendu aujourd’hui à ce sujet est souvent hésitant parce qu’il est influencé par des représentations héritées d’une histoire qui s’est écartée du message original. Il y a la crainte engendrée par l’image d’un Dieu justicier et la menace de l’enfer. Et il y a aussi les incertitudes suscitées par des oppositions doctrinaires héritées de l’histoire, ainsi en réaction avec les excès d’une osmose se prêtant aux manipulations institutionnelles, l’apparition d’une thèse impliquant une séparation tranchée entre le ciel et la terre, qui rompt avec la dynamique de vie. En regard, à partir de la lecture des textes bibliques de l’ancien et du nouveau Testament et d’une analyse historique des représentations et des cultures, Jürgen Moltmann nous apporte une vision qui nous éclaire sur notre devenir dans l’éclairage de la vie éternelle, sur la communauté des vivants et des morts et sur l’œuvre de salut accompli par Dieu en Christ à l’intention de tous les hommes dans la marche vers une nouvelle création où « Dieu sera tout en tous » (1 Cor 15.28) . A un moment où tout vacillait (6), nous avons trouvé dans la version anglaise de ce livre une réponse providentielle à nos questions. Nous avons voulu ensuite partager cette vision de l’œuvre de Dieu qui porte vie, amour, et délivrance (7)
Aujourd’hui, la parution en français du livre de Jürgen Moltmann est non seulement un événement éditorial en rendant accessible sa pensée à un grand public francophone. C’est aussi la manifestation d’une dynamique de vie et d’espérance qui se répandra parmi ses lecteurs. Notre vie change lorsqu’on peut la penser en terme de commencements en recommencements.
JH
(1) La vie et la pensée de Jürgen Moltmann : « Une théologie pour notre temps. Autobiographie de Jürgen Moltmann » http://www.temoins.com/etudes/une-theologie-pour-notre-temps.-l-autobiographie-de-jurgen-moltmann/toutes-les-pages.html
(2) Moltmann (Jürgen). In the end..The beginning. The life of hope. Fortress Press, 2004 . Présentation : « Vivre dans l’espoir. Dans la fin..un commencement ». http://www.temoins.com/ressourcement/vivre-dans-l-espoir-dans-la-fin-un-commencement.html
(3) Moltmann (Jürgen). De commencements en recommencements. Une dynamique d’espérance. Empreinte Temps présent, 2012 http://www.editions-empreinte.com/detail_produit.php?rub=6&article=6698&voir=edit
(4) Parce que la pensée théologique de Jürgen Moltmann est en phase avec les interrogations de notre temps et ouvre des pistes de réponse, un blog a été créé pour rendre accessible cette pensée : « L’Esprit qui donne la vie » » http://www.lespritquidonnelavie.com/
(5) Sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie » : « Délivre nous du mal » http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=702
(6) Sur le blog : « Vivre et espérer » : « Une vie qui ne disparaît pas ! » https://vivreetesperer.com/?p=336
Sur le blog : « L’Esprit qui donne la vie », « La vie par delà la mort » http://www.lespritquidonnelavie.com/?p=822
par jean | Juil 6, 2015 | ARTICLES, Vision et sens |
J’ai complètement changé de situation.
Mon regard ne part plus de moi, mais de Dieu.
Jésus ne parle de Lui que issu de son Père.
C’est Dieu Trinité qui est au Centre de ma vie.
Créateur de l’univers dont je fais partie
Concrètement, dans mon quotidien
1 J’accueille. Je reçois. Je contemple.
J’assimile, je « digère »
Et
L’énergie jaillit de cette nourriture
N’est plus suscitée par un effort/volonté
2 Un projet n’est plus suscité par une image de ce que je dois être
Mais
Provient du désir intérieur
dans le discernement de ce qui est important
juste
Exemple : relation plus qu’action
3 Ne pas posséder, mais gérer :
Libre dans la richesse comme dans la pauvreté
Accueillir des biens à notre disposition
Réfléchir aux évènements
attitudes
Voir la profondeur des personnes : ce qui sort du cœur
Et resituer dans le règne de Dieu :
louange pour le bon
compassion et intercession pour le mauvais
4 La relation à l’autre n’est plus directe
Enracinée dans l’amour de Christ, je vis une plénitude à ma mesure.
L’autre dépend lui aussi de Dieu qu’il en soit conscient ou pas, et je le vois dans cette situation.
Il n’y a pas de prise directe entre deux personnes. La relation est via- Dieu. Ce qui me permet de rester moi-même quoique l’autre puisse penser de moi. Son jugement vient de lui et je me dis : il me voit comme ceci ou comme cela. Je tiendrais compte de ce qu’il me dit :
° en compliment : « J’admire ton énergie ». Je rend grâce à Dieu qui me la donne, mais aussi de la valeur de celui qui est capable de reconnaître cette énergie.
° Un reproche, une agressivité provoque en moi de la compassion, car je sens la souffrance intérieure de mon interlocuteur et je prie pour lui, j’en souffre pour lui.
Il y a plusieurs niveaux.
° Niveau intellectuel : comprendre la situation, l’attitude et réagir selon moi, selon ce que je crois vrai sans imposer ma vision comme absolue.
Réfléchir et chercher ce qui est juste dans la vision de l’autre.
Ne pas chercher à le convaincre car son cheminement ne m’appartient pas.
Autrefois, je cherchais ce que je devais dire pour témoigner de Dieu. Aujourd’hui, je suis plus tournée à découvrir le désir de l’autre et à dire simplement mon expérience, ma découverte.
C’est l’Esprit qui agit en l’autre
en moi
Cela ne m’appartient pas.
° Niveau émotionnel : j’accueille sans bloquer déception, peur, etc, en me sentant enracinée en Christ, protégée dans le Tout puissant : Psaume 91
° Niveau énergétique : la source est en moi. Conscience de la circulation de l’énergie ; exercices naturels pour la faire circuler.
Tout en acceptant la fatigue dans un repos de ressourcement, sans chercher à me doper : café, vitamine C… sauf quand je dois faire face à des obligations.
° Niveau spirituel : joie dans gratuité, liberté, dans le ressenti d’être moi-même. Ne pas devoir selon ce que l’autre attend.
Joie de connaître Dieu qui crée
partage, qui il est
répare
se préoccupe de moi
me pardonne…
Je suis enfant de Dieu (Psaume 131).
Dieu n’exige pas de moi que je l’adore.
Il est heureux que j’accueille sa vie et moi aussi
Alors je l’adore dans la reconnaissance.
Odile Hassenforder
Odile est l’auteur du livre : Sa présence dans ma vie (Empreinte, 2011) Présentation : http://www.temoins.com/evenements-et-actualites/actualites/evenements-et-actualites/sa-presence-dans-ma-vie-odile-hassenforder-temoignages-d-une-vie-et-commentairres-de-lecteurs De temps à autre, nous retrouvons des textes inédits dans les manuscrits d’Odile. C’est le cas pour celui –ci écrit dans un cahier tenu en 2007. Pour consulter les écrits d’Odile sur ce blog : https://vivreetesperer.com/?tag=odile-hassenforder
par jean | Nov 15, 2024 | ARTICLES, Vision et sens |
C’est la connexion qui assure et sauvegarde la vie. A contrario, la déconnection mène à la dévastation. Richard Rohr, dans un texte de ses « Daily meditations » publié le 10 novembre 2024 (1) voit dans la déconnection l’origine du péril encouru aujourd’hui par l’humanité
La déconnection engendre la dévastation
« Richard Rohr se dit convaincu que, par derrière les manifestations hideuses de nos maux présents – corruption politique, dévastation écologique, guerre les uns contre les autres… – la plus grande maladie à laquelle nous sommes confronté aujourd’hui est notre sensation pénible et profonde de déconnection. Nous nous sentons déconnectés de Dieu, certainement, mais aussi de nous-même (particulièrement de notre corps), des uns des autres, et de notre monde. Notre ressenti de cette quadruple isolement, plonge l’humanité dans une conduite de plus en plus destructive et une grande détresse mentale.
Une voie de salut en regard : le flux infini de Dieu trinitaire
Pourtant, aujourd’hui, beaucoup découvrent que le flux infini du Dieu trinitaire – et notre expérience ressentie et pratique de ce don – offre une profonde reconnexion avec Dieu, avec soi-même, avec les autres, et avec notre monde, ce que toute spiritualité et sans doute toute politique recherchent, mais que la religion et la politique conventionnelle ne parviennent pas à atteindre
C’est dans un Dieu trinitaire que réside la réponse de l’unité dans la diversité
La Trinité surmonte le problème philosophique fondamental de « l’un et du multiple ». Des chercheurs sérieux admirent comment les choses peuvent à la fois être profondément connectées et cependant clairement distinctes : dans le paradigme de la Trinité, nous avons trois « Personnes », comme nous les appelons, qui sont néanmoins en parfaite communion, données, et se rendant l’une à l’autre, dans un amour infini. Considérant la diversité sans fin de la création, il est clair que Dieu n’est pas du tout engagé en faveur de l’uniformité, mais, à la place, désire l’unité – qui est la grande œuvre de l’Esprit – ou la diversité unie par l’amour. L’uniformité est une simple conformité et obéissance aux lois et coutumes, tandis que l’unité spirituelle est cette extrême diversité embrassée et protégée par un amour infiniment généreux. Voilà le problème que notre politique et notre religion superficielle sont encore incapables de résoudre.
Le flux trinitaire unit en abolissant la pensée dualiste
La Trinité est entièrement consacrée à la relation et à la connexion. Nous connaissons la Trinité en faisant l’expérience du flux lui-même. Le principe de l’un est solitaire. Le principe de deux tend à l’opposition et nous conduit vers la préférence ou l’exclusion. Le principe de trois est, d’une manière inhérente, en mouvement, dynamique et génératif. La Trinité est conçue de telle manière qu’elle sape toute pensée dualiste. Cependant, le christianisme l’a mise de côté parce que nos théologies dualistes ne pouvaient pas la traiter.
Dieu comme l’Être source de tous les êtres.
Dieu n’est pas un être parmi d’autres êtres, mais plutôt le fondement de l’Être lui-même (The Ground of Being itself) qui coule alors à travers tous les êtres. Comme Paul dira aux intellectuels à Athènes, « ce Dieu n’est pas loin de nous, mais il est l’Unique dans lequel nous vivons, nous bougeons et nous avons notre existence » (Actes 17.27-28). Le Dieu que Jésus nous révèle est présenté comme un dialogue sans entrave, un flux positif et inclusif, une roue à eau qui déverse un amour qui ne s’arrête jamais. Saint Bonaventure appelait Dieu une fontaine (fontain fullness) pleine d’amour.
Rien ne peut arrêter le flux de l’amour divin
Rien ne peut arrêter le flux de l’amour divin. Nous ne pouvons défaire cette réalité même avec notre pire péché. Dieu est toujours gagnant et l’amour de Dieu vaincra toujours à la fin. Rien que les humains puissent faire n’arrêtera la force qui se déverse sans relâche qui est la danse divine (2). Ni l’Amour, ni Dieu ne perdent. C’est ce qu’être Dieu veut dire.
Rapporté par J H (traduction non professionnelle)
- https://cac.org/daily-meditations/disconnection-leads-to-devastation/
- la Danse divine : https://vivreetesperer.com/la-danse-divine-the-divine-dance-par-richard-rohr/