
Universaliser
Pour une civilisation de l’universel
Reconnaissons-nous l’humain dans son égale dignité quelque soient ses conditions d’existence ? Face aux dominations et aux enfermements, n’y a-t-il pas un mouvement qui œuvre pour la reconnaissance de ce commun qu’est notre humanité ? Certes, on peut prendre conscience aujourd’hui des limites de ce qui s’affichait comme un universalisme. Alors, il nous faut « réinventer l’universel ». Universaliser, construire une de civilisation de l’universel, voici à quoi nous appelle Souleymane Bachir Diagne.
« Souleymane Bachir Diagne est un philosophe sénégalais né à Saint Louis en 1965, professeur de philosophie et de français à l’université Columbia à New York. C’est un spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique ». Après des études secondaires au Sénégal, S B Diagne a étudié la philosophie en France dans les années 1970, intégrant Normale Sup. Ses thèses de doctorat portent sur la philosophie des sciences. De retour au Sénégal, il enseigne l’histoire de la philosophie islamique. Il rejoint l’université Columbia en 2008. « La démarche de Souleymane Bachir Diagne se développe autour de l’histoire de la logique et des mathématiques, de l’épistémologie, ainsi que des traditions philosophiques de l’Afrique et du monde islamique. Elle est imprégnée de culture islamique et sénégalaise, d’histoire de la philosophie occidentale et de littérature et de politique africaine. C’est le mélange – la mutualité – qui décrit le mieux sa philosophie » (Wikipedia) (1). Voici donc une personnalité qui est bien à même de nous aider à penser à l’échelle du monde.
C’est une question à l’ordre du jour. En En effet, Souleymane Bachir Diagne nous montre combien la conception de l’universalisme qui a longtemps prévalu à partir de l’Europe était tragiquement incomplète, excluant les peuples colonisés et, plus largement encore, les peuples de couleur. Mais, en même temps, on assiste aujourd’hui à des menaces nouvelles de fragmentation et de tribalisme.
Invité à donner un cycle de conférences sur ce thème à l’École Normale Supérieure à Paris, Souleymana Bachir Diagne a publié un livre à partir de là, Universaliser ‘L’humanité par les moyens d’humanité’ (2). Dénonçant l’universalisme impérialiste qui a prévalu autrefois, décrivant les voies qui, à travers la décolonisation, ont permis d’en sortir, Souleymane Bachir Diagne propose une ‘réinvention de l’universel’, le ‘passage de la tribu à l’humanité’.
Universalisme impérial, décolonisation et réinvention de l’universel
En avant-propos, dans un premier chapitre, Souleymane Bachir Diagne évoque une crise de l’universel. « La question de l’universel et de l’universalisme est l’objet d’interrogations, en France surtout. De nombreux ouvrages y sont récemment parus dont les titres même indiquent qu’aujourd’hui il y a ‘trouble dans l’universel’ (p 13). L’auteur cite, entre autres, la traduction d’un livre d’Immanuel Wallerstein dont le titre, en anglais, ‘European universalism, the rhetoric of power’ devient en français : ‘L’Universalisme européen, de la colonisation au droit d’ingérence’. « Les publications sur ce thème soulignent donc bien que l’universel est en débat (s) pour reprendre le titre d’un ouvrage collectif dirigé par Stéphane Dufoix et Alain Policar qui constatent également dans leur introduction qu’il y a aujourd’hui ‘trouble dans l’universel’. Le titre d’I. Wallerstein a le sens d’un constat que l’époque de l’universalisme européen identifié au pouvoir de coloniser ou d’orienter le cours du monde, est arrivé à son terme » (p 13-14).
La seconde moitié du XXe siècle se caractérise par un changement du monde extrêmement profond. C’est le phénomène de la décolonisation. Selon l’auteur, le tournant majeur se situe dans la conférence de Bandung en 1955. Cette conférence internationale a réuni vingt-trois pays asiatiques et six pays africains ainsi que des mouvements de libération qu’étaient alors le FLN algérien et le Destour tunisien. Le but de la conférence était de manifester et de proclamer que le colonialisme n’avait aucune justification et qu’il fallait y mettre fin. L’apartheid en Afrique du Sud fut également condamné. La conférence de Bandung accéléra ainsi le mouvement de décolonisation dans le monde. Et marqua l’émergence d’un ensemble de pays, de langues, de cultures, dont la plupart constitueront par la suite ce qui sera appelé ‘le Tiers–monde’ et aujourd’hui le ‘Sud’ ou le ‘Sud global’. (p 16). Cependant, Souleymane Bachir Diagne voit dans cet évènement le ressort d’un bouleversement majeur, la fin de l’hégémonie culturelle européenne. « Le plus important et c’était bien là un ‘tremblement de terre épistémologique’ tenait à la configuration même de la conférence : les pays africains et asiatiques échangeaient entre eux, en l’absence de l’Europe… Bandung disait de cette Europe qu’elle n’était pas le centre du monde, le sujet par excellence chargé d’en dire le récit » (p 17). Quatre ans plus tard, à Rome, au deuxième Congrès des écrivains et artistes noirs, le mot ‘décolonisation’ apparait dans un discours d’Aimé Césaire : « Un jour de recul, on dira pour caractériser notre époque que comme le XIXe siècle a été le siècle de la colonisation, le XXe siècle a été le siècle de la décolonisation » (p 18).
Cependant, Souleymane Bachir Diagne tient ici à préciser que cet immense phénomène n’aboutit pas à la fin de l’universel : « Voilà que le ‘tremblement de terre’ est nommé d’un mot, alors nouveau, et qu’est annoncé la fin d’un certain universalisme qui s’était identifié au colonialisme. Mais s’agit-il de proclamer la victoire du relativisme et le triomphe des particularismes ? La réponse est : non. Dans la péroraison, Aimé Césaire le dit avec la plus grande force : la victoire sur l’universalisme impérial doit signifier l’avènement de l’universel » (p 18).
Il s’agit donc de ‘décoloniser pour fonder l’universel’. L’auteur ouvre un chemin dans un contexte où la confusion abonde. Ainsi il analyse le ‘wokisme’ pour mettre en évidence son origine positive : l’’exigence de rester vigilant, ‘woke’ en anglais, selon Martin Luther King – tout en reconnaissant certaines dérives : « Il y a un type de wokisme dont le linguiste afro-américain John McWhorter montre, en le dénonçant, qu’il présente les traits d’une ‘religion’, dont il dit également qu’il est une ‘idéologie anti-humaniste’ (p 19-22).
A nouveau, l’auteur prend position pour l’universel : « Il faut penser le pluriel et le décentrement du monde contre une configuration qui en ferait une juxtaposition de centrismes, séparatistes par définition : un monde de tribus » (p 22). En 2023 au musée du quai Branly, était organisée une exposition ‘Senghor et les arts’ avec le sous-titre bien trouvé : ‘Réinventer l’universel’. « Il est en effet important qu’un tel sous-titre dise que le poète et homme d’état sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) fut aussi et, on peut dire même, avant tout, le héraut de ce qu’il a appelé, à la suite du philosophe Pierre Teilhard de Chardin, la ‘civilisation de l’universel’. Contre l’idée reçue que les auteurs qu’on désigne comme ‘postcoloniaux’ ou ‘décoloniaux’ ne parlent que de leurs particularismes pour les opposer à l’universalisme, il est bon, en effet de rappeler, que tout poètes et rhétoriciens de la ‘négritude’ qu’ils fussent, Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire ont été aussi, ont été avant tout, des penseurs de la totalité du monde et de notre temps, ainsi que du même combat, non pas seulement contre le colonialisme, mais aussi pour un ‘humanisme du XXe siècle’ (Senghor), pour un ‘humanisme universel’ (Césaire). Il faut du reste préciser que c’est au nom de cet humanisme qu’ils ont soutenu que le combat devait être mené » (p 11-12). Le premier chapitre de ce livre prend ainsi pour titre ‘Réinventer l’universel’.
L’universalisme impérial et sa chute
Dans un chapitre, ‘La légende de l’universalisme’, Souleymane Bachir Diagne évoque l’universalisme français dans son histoire impériale. Il mentionne ainsi un tableau issu des réserves du Louvre, ayant pour titre : ‘Allégorie à la gloire de Napoléon, Clio montrant aux nations les faits mémorables de son règne’. Dans son commentaire, l’auteur met l’accent sur le rôle attribué à Clio, l’Histoire en personne : « Clio est le griot de Napoléon. Le stylet qu’elle tient signale que l’Histoire, avec un H majuscule, c’est-à-dire française et universelle, dont l’empereur a écrit les premières lignes, continuera de s’écrire en déroulant le récit de soi de l’Europe. Et le public auquel Clio demande de reconnaitre ce récit et de s’incliner devant lui, ce sont toutes les ‘nations’ du monde. Ces nations sont représentées par un groupe de personnages aux costumes colorés et dont les traits indiquent diverses origines, mandchoue, amérindienne, arabe, africaine, chinoise. Car, pour se réaliser comme un universalisme, le récit de soi a besoin d’être aussi récit pour les autres, il a besoin de reconnaissance, de devenir une légende, c’est-à-dire, pour évoquer l’étymologie de ce mot, ‘quelque chose qui doit être enseigné, répété’. Ainsi, il est demandé aux peuples de la terre de venir reconnaitre le récit impérial de l’universalisme européen » (p 27-29).
Ici l’auteur rapporte comment des personnalités européennes comme Goethe et Hegel ont été subjuguées par Napoléon. Hegel construit l’histoire de la philosophie comme étant l’affaire exclusive de l’Europe. « Le récit universaliste de soi par l’Europe va être aussi ‘le mythe moderne de la philosophie-rien-que-grecque’. Désormais mise à part, l’Europe, fille des Grecs, toutes les cultures se trouvent dépourvues de philosophes ». L’auteur contredit une telle assertion. Non seulement les questions majeures de l’homme sont posées partout, mais historiquement la philosophie grecque a transité par la culture islamique avant de déboucher dans l’Occident médiéval. D’autre part, Souleymane Bachir Diagne remarque qu’Hegel n’a guère été attentif à la révolution haïtienne alors qu’elle s’inspirait des idéaux des Lumières. « Ce fut pourtant un moment fondateur dans l’histoire de l’humanité, la première révolte victorieuse d’esclaves qui a créé la première république noire au monde, proclamant son indépendance en 1804 » (p 38). Et cette révolution est saluée par l’auteur comme ‘porteuse de l’universalité des droits de l’homme’.
Souleymane Bachir Diagne nous rapporte ensuite les divers chemins de décolonisation à partir de l’exemple français. En 1931 encore, il y eut à Paris une grande exposition exaltant la colonisation française. L’exposition dura plus de sept mois. « Le ministre de colonies salua la célébration « du plus grand fait de l’histoire… Les français ne parlent pas au nom d’une race… mais d’une civilisation humaine et douce dont le caractère est d’être universelle » (p 49). « C’est au nom de cette civilisation ‘universelle’… que la foule ‘béate’ et ‘admirative’ se voit offrir le spectacle des ‘indigènes’ venus de colonies pour jouer ce qui est censé être leur vie au quotidien, là-bas chez eux » (p 49.) « A cet universalisme, il s’est trouvé des intellectuels, des artistes… qui ont opposé à l’universel, le premier qu’est l’humanité. Celui dont Jean-Jaurès avait dit qu’il devait être ‘le but’. L’auteur rapporte le fort engagement de Simone Weil. Ainsi, raconte-t-elle comment, à partir de la répression de la révolte de Yen-Bay en Indochine, elle a pris conscience du mode de domination mis en œuvre dans les colonies et qu’elle a commencé à ‘avoir honte de son pays’ » (p 46). En regard, Simone Weil trace une perspective d’avenir. Elle envisage « un lien fédéral qui doit reposer sur l’universalisation de la citoyenneté et non sur un changement dans la nature du colonialisme… Elle se rend compte en effet que ‘le colonialisme est en soi, structurellement, une violence qui ne peut se transmuer en bienveillance’ » (p 51). « L’universalisation de la citoyenneté qui est le sens même du cosmopolitisme, voilà la fin du colonialisme par son dépassement en cosmopolitisme et en fédéralisme » (p 52).
Durant l’après-guerre, il y eut un flottement dans le choix du mode de décolonisation. Ainsi, des intellectuels comme Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor ont vu dans le cosmopolisme « la possibilité de faire advenir, hors de l’empire et à partir de lui, un autre monde. Ou plutôt, simplement, un monde, celui d’une solidarité planétaire » (p 55). « Exiger l’assimilation était alors une option ‘progressiste’, car c’était viser l’égalité citoyenne » (p 59). Cependant, cette option se révéla limitée. Ce fut le choix de l’indépendance qui prévalut. « Il faudra se rendre à l’évidence que, pour universaliser, il faut d’abord décoloniser. Mais Césaire comme Senghor avaient voulu croire en la force de la citoyenneté, le droit universel d’avoir des droits attachés à l’humain. Le premier en portant le projet de départementalisation des ‘vieilles’ colonies d’outre-mer, le second en restant toute sa vie le chantre d’une civilisation de l’universel » (p 62).
De la tribu à l’humanité
Césaire revendiquait un « humanisme universel » dont il disait que l’expression en était galvaudée. Ce n’est pas seulement qu’elle est aujourd’hui galvaudée, c’est qu’elle rencontre un profond scepticisme quant à sa possibilité, ou qu’elle est décriée comme colonialisme ou les deux » (p 136)
L’auteur évoque la pensée de Kwame Anthony Appiah qui rapporte les oppositions en ces termes : « Ce que le sceptique oppose à l’universel humain, c’est l’insistante réalité de la tribu » (p 137). « Au fond, le dialogue entre le cosmopolitisme et le tribalisme que décrit le philosophe est celui qu’explore Henri Bergson (3) lorsqu’il élabore la notion de société ouverte. Celle-ci, pour le philosophe français, est la société humaine dans son ensemble, la ‘polis’ devenue l’humanité entière. Mais il y a, bien entendu, pour s’y opposer, la formidable ‘énergie psychologique’ des identités de groupes, et entre celles-ci et l’humanité, nous dit Bergson, ‘Il y a toute la distance du fini à l’infini, du clos à l’ouvert’. Et il explique qu’un instinct primitif, puissant et impérieux, un instinct de tribu, est à l’œuvre en l’humain, qui vise la cohésion du groupe contre tous les autres. Qu’il soit primitif ne signifie pas qu’il disparait avec la dissolution des sociétés closes dans le mouvement de déterritorialisation des cultures. Qu’une guerre se déclare et l’instinct se manifeste pour imposer la seule loi que connaisse la guerre, celle, tribale, qui ne s’interdit rien… » (p 138). L’auteur reconnait la difficulté. Il y a bien des ‘idéologies identitaires’, des ‘ethno-nationalismes’. En regard, Souleymane Bachir Diagne rapporte la pensée de Bergson : « Ce qui nous convie et nous meut vers l’humanité, c’est la raison philosophique, cette Raison par où nous communions tous, que les philosophes nous font regarder l’humanité pour nous montrer l’éminente dignité de la personne humaine, le droit de tous au respect ». Il y a aussi la religion qui, « à travers Dieu, en Dieu… convie l’homme à aimer le genre humain » (p 140). « Il n’est pas inutile d’ajouter ici qu’il s’agit bien sûr de la religion dynamique, celle qui aspire à la ‘société ouverte’, car, nous ne le savons que trop, la religion peut se faire aussi clôture et identitarisme. S’il n’y a là rien d’instinctuel, il y a donc bien un mouvement, une émotion vers l’humanité… C’est pourquoi Bergson insiste sur l’appel de la religion, parce que lorsqu’il s’agit de franchir les clôtures qui empêchent de voir en l’autre mon prochain, cet appel devient un enthousiasme qui se propage d’âme en âme comme un incendie » (p 141).
Y aurait-il un autre obstacle. L’auteur évoque la thèse centrale d’un livre de Charles Mills selon laquelle « à la source de la philosophie politique, bâtie sur la notion du ‘contrat social’, telle qu’elle fut d’abord construite par Hobbes et Rousseau, se trouve un contrat racial tacite, invisible et d’autant plus efficace. Tout se passe, explique Charles Mills, comme si, avant toute chose, ‘les tribus d’Europe’ s’étaient entendues pour établir, maintenir et promouvoir leur suprématie sur toutes les autres tribus du monde, celles qui sont non blanches donc ». (p 143). L’auteur explique cette position, notamment en ce qui concerne une critique de la ‘théorie de la justice’ de John Rawls. Cependant, s’il insiste sur la fiction selon laquelle la structure même de notre monde moderne est constituée par le ‘contrat racial’, Mills en déduit le devoir qui sera alors aussi un « ‘démantèlement’ du tribalisme primitif qui lui a donné naissance » (p 147). Pour d’autres, la racialisation n’est pas dépassable. C’est la thèse des ‘afropessimistes’ (p 148).
Cependant, n’y a-t-il pas en Afrique une démarche majeure portant à l’universel et au respect de l’humain ? C’est l’Ubuntu (4). Cette philosophie Bantu a éclairé la sortie de l’apartheid par l’Afrique du Sud (5). L’auteur nous en donne l’interprétation par Nelson Mandela et par Desmond Tutu, les grands acteurs de l’émancipation de l’Afrique du Sud. « Mon humanité est prise dans la vôtre et lui est inextricablement liée. Nous appartenons à un faisceau de vie, nous disons qu’une personne est une personne grâce à d’autres personnes ». « Il ne s’agit pas de dire : ‘Je pense, donc je suis’. Il s’agit de dire : ‘Je suis parce que j’appartiens. Je participe. Je partage’ », explique l’archevêque Desmond Tutu (p 152-153).
« Nelson Mandela, après avoir combattu l’injustice raciale par tous les moyens nécessaires, a mis sa vie au service de la cause commune d’une ‘démocratie non raciale’ et sa foi dans le but de l’humanité par ‘des moyens d’humanité’. Ce sont ces moyens d’humanité qu’exprime Ubuntu, devenu un concept philosophico-politique. Il a donné un contenu philosophique au but politique d’une démocratie non raciale. Un mot n’exprime pas spontanément une philosophie. Il doit être construit comme concept. C’est ce qu’ont fait Nelson Mandela et l’archevêque Desmond Tutu en le mettant au service d’un idéal de justice transitionnelle, inscrit comme tel aujourd’hui dans la Constitution de l’Afrique du sud » (p 155).
Souleymane Bachir Diagne, en évoquant les menaces qui pèsent sur l’humanité en appelle à une ‘cosmopolitique’, une ‘politique de l’espèce’. Et, à cet égard, il met en valeur le rôle de l’ONU. « L’ONU est certainement le lieu pour ‘faire humanité ensemble’. « Ce qui fait de l’ONU une réponse à la question ‘qu’est-ce qu’universaliser ?’, c’est qu’elle fut obtenue de façon latérale, dans la controverse, le malentendu, le conflit, au terme donc d’une négociation qui la fit universelle et pas seulement internationale. C’est dans cette date qui marque l’origine des droits humains, que différents récits de soi nationaux veulent s’établir pour fonder leur universalisme et leur exceptionnalisme » (p 131). L’auteur, citant un livre de Susan Neiman, s’interroge sur la pertinence de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « De quel universel, pourrait-on se demander, constitue-t-elle la déclaration ? Une réponse est que la négociation dont elle est l’aboutissement donne une idée de ce que veut dire ‘universaliser’. La négociation ne va jamais de soi » (p 128). « Il n’est pas surprenant, écrit Susan Neuman, « que les tentatives d’établir un code des droits humains au lendemain de la dévastation qu’a été la Seconde Guerre Mondiale aient été controversés ». Elle rappelle les positions divergentes de certains pays. « Et pourtant, ce qui est le plus surprenant, c’est qu’au bout de deux années de discussion entre membres du Comité venant de nations aussi différentes que le Canada, le Liban et la Chine, un document dont le but état de transcender les différences culturelles et politiques ait pu être signé » (p 129). « Même si une dizaine de pays sur les cinquante-huit états membres que comptait alors l’ONU se sont abstenus de ratifier la déclaration, l’impossible était réalisé » (p 129). L’auteur ajoute que si la composition de l’ONU, en ces débuts, était encore partielle, le Sud global y était déjà représenté en citant l’Éthiopie, l’Égypte et le Libéria. L’auteur a bien conscience des limites actuelles. « On n’a pas fini de décoloniser pour universaliser. Il n’en demeure pas moins que cette traduction institutionnelle existe et qu’il faut combattre dans le cadre qu’elle offre pour le (multi) latéralisme dont elle est la promesse » (p 130).
Si nous avons pris conscience de tous appartenir à la planète Terre, humanité commune émergeant à la conscience de son unité, les obstacles restent considérables. Avons-nous conscience de la domination exercée pendant des siècles par un Occident puissamment doté et des souffrances endurées de ce fait par une autre partie de l’humanité. Si aujourd’hui le colonialisme peut paraitre comme appartenant au passé, ce livre fait utilement ressortir l’empreinte encore fraiche de la colonisation. Celle-ci est historiquement un phénomène d’une grande ampleur et nous découvrons également sa contrepartie : la décolonisation. Souleymane Bachir Diagne est particulièrement bien placé pour nous en entretenir.
Nous vivons à une époque où les menaces abondent et provoquent le trouble quant à la réflexion sur le devenir de l’humanité. Souleymane Bachir Diagne nous en fait part en citant un texte de Pierre Teilhard de Chardin lui aussi percevant une désorientation à une autre époque, l’après-guerre durant les années 1920-1930 : « Un voile épais de confusion et de dissension traine en ce moment sur le Monde. Jamais, dirait-on, les hommes ne se sont plus cordialement repoussés et haïs qu’aujourd’hui où tout les rapproche.
Un tel Chaos social est-il vraiment conciliable avec l’idée et l’espoir que par la compression de nos corps et de nos intelligences nous marchions vers une unanimité ? ». Cette description pourrait s’appliquer à notre époque où les menaces abondent. « Nous vivons en effet dans ‘un monde fini’, comme disait Valéry, où nous n’avons jamais été aussi proches. Mais nous vivons aussi une époque de guerres ethno-nationalistes les uns des autres, sophistiquées pour ce qui est des armes… en même temps qu’elles sont tribales dans la manière dont elles sont conduites et les justifications qu’elles se donnent. Et, au sein des nations, l’idéal démocratique menace de ruine… lorsque se manifeste la puissance du sentiment sur lequel les populismes se construisent : celui que la philosophe Cynthia Fleury appelle la ‘pulsion ressentimiste’ » (6). Cependant Souleymane Bachir Diagne rappelle la pensée de Teilhard de Chardin : « C’est qu’au cœur même de ce chaos, alors que les forces de fragmentation sont à l’œuvre, l’idée de la marche vers une ‘unanimité’ doit demeurer le principe de nos actions » (p 160). Cet objectif peut être précisé : « Le mot : unanimité renvoie à son étymologie : Il s’agit d’être, comme on dit, ‘dans le même esprit’ et non de nier les différences, voire nos différends. On comprendra ensuite que « marcher vers l’unanimité, c’est se donner l’humanité comme ‘but’, en même temps que comme principe d’union et comme principe d’universalisation » (p 161). Cela ne va pas de soi. « Dire, cependant, qu’il s’agit d’un principe, c’est comprendre l’humanité comme une tâche et donc comme un arrachement au scepticisme et au cynisme du ‘c’est ainsi’. C’est là une des significations du mot de Pascal, ‘L’homme passe infiniment l’homme’ » (p 161).
J H
- Souleymane Bachir Diagne. On pourra découvrir le parcours de Souleymane Bachir Diagne dans un entretien avec Françoise Blum dans un livre intitulé : Ubuntu ( Editions EHESS, 2024). Voir aussi :Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Souleymane_Bachir_Diagne
- Souleymane Bachir Diagne. Universaliser. « L’humanité par les moyens d’humanité ». Albin Michel, 2024. Interview de Souleymane Bachir Diagne sur son livre (youtube) : https://www.youtube.com/watch?v=uVibzxFJbDE
- Bergson, notre contemporain, selon Emmanuel Kessler : https://vivreetesperer.com/comment-en-son-temps-le-philosophe-henri-bergson-a-repondu-a-nos-questions-actuelles – Bergson postcolonial selon Souleymane Bachir Diagne : https://vivreetesperer.com/une-nouvelle-vision-du-monde/
- Une vision relationnelle : https://vivreetesperer.com/ubuntu-une-vision-du-monde-relationnelle/
- Mandela et Gandhi, acteurs de libération et de réconciliation, selon Eric et SophieVinson : https://vivreetesperer.com/non-violence-une-demarche-spirituelle-et-politique/
- « Ci-git l’amer. Guérir du ressentiment » de Cynthia Fleury : https://vivreetesperer.com/face-au-ressentiment-un-mal-individuel-et-collectif-aujourdhui-repandu/

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L’humanité peut-elle faire face au dérèglement des équilibres naturels ?
L’effondrement est-il fatal, ou bien, au contraire, rien n’est joué.
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Aujourd’hui, face aux menaces du dérèglement des équilibres naturels engendré par un accroissement effréné de la production industrielle, la prise de conscience écologique se développe et elle s’accompagne de la mise en évidence des dangers encourus. Certes, une mobilisation est en cours pour développer de nouvelles pratiques économiques et un nouveau genre de vie. Cependant, autant l’alarme est nécessaire pour favoriser cette mobilisation, autant elle peut se prêter à des excès qui engendrent la peur au point que celle-ci débouche sur le désespoir, le fatalisme, la résignation. C’est ainsi qu’au cours des dernières années, s’est développé un courant de pensée influant qui envisage l’avenir en terme d’effondrement. Dans un livre : « « Comment tout peut s’effondrer », des chercheurs, par ailleurs reconnus, Pablo Servigne et Raphaël Stevens se proposent d’aborder dans une perspective scientifique l’effondrement systémique global de la civilisation industrielle et des grands équilibres des écosytèmes, en désignant cette approche sous le vocable de « collapsologie ». Si l’alarme nécessaire vis-à-vis des menaces de dérèglement des équilibres naturels, peut susciter une eco-anxiété et, en réponse, un nouveau mode de pensée (1), elle peut dégénérer en se focalisant sur la crainte d’un effondrement, car une telle fascination engendre le fatalisme. C’est pourquoi, un chercheur, bien connu sur ce blog, Jacques Lecomte, vient d’écrire un livre où il s’élève contre ‘l’effondrisme’ : « La science contre les théories de l’effondrement ».
Pistes de résistance face à la montée d’une technocratie déshumanisante
Pour un retour du soin face au mirage d’une médecine algorithmique transhumaniste
Selon Dr Louis Fouché
A notre insu, nous pouvons parfois être soumis à l’emprise d’une culture techniciste animée par une raison instrumentale et portée par une technocratie calculatrice. Si cette réalité apparaît aujourd’hui, jusqu’au risque d’une culture totalitaire, elle est le produit d’une transformation progressive qui remonte loin dans le temps. Certes, la prise de conscience écologique s’inscrit en face de ce danger, mais il nous faut entrevoir toutes les dimensions du problème. De fait, cette menace peut être perçue dans différents aspects de la vie. A cet égard, les transformations actuelles du système de santé peuvent être envisagées comme un révélateur de tendances profondes qui comportent de graves dangers. C’est le thème d’un livre du Docteur Louis Fouché : « Agonie et renouveau du système de santé. Mirage d’une médecine algorithmique transhumaniste et frémissement d’un retour au soin » (1).
Face à un technicisme déshumanisant, comment protéger et promouvoir une médecine mettant en priorité le soin et le souci de l’autre ? Le propos du docteur Louis Fouché est radical, mais il dévoile une réalité qui n’a pas encore donné lieu à une prise de conscience largement répandue. En fait, le docteur Louis Fouché est apparu sur la scène publique à l’occasion de la crise suscitée par l’épidémie du Covid. Il est alors entré en résistance vis-à-vis des directives sanitaires officielles. Médecin anesthésiste, il a manifesté beaucoup de courage en s’y opposant jusqu’à être contraint à suspendre son activité professionnelle avec le sacrifice financier correspondant. Dans ce contexte, il a animé un réseau d’entraide. Son livre témoigne de cette expérience. Cependant, plutôt que de s’enfermer dans une rancœur, même si il s’exprime parfois dans des termes choquants, il nous paraît chercher à comprendre les facteurs de la dérive et les pistes à explorer pour développer une médecine « intégrale et intégrative » dans des contextes humains appropriés.
Des Lumières à l’âge du vivant
Réparons le monde. Humains, animaux, nature
Selon Corine Pelluchon
A une époque où nous sommes confrontés à la mémoire des abimes récents de notre civilisation et aux menaces dévastatrices qui se multiplient, nous nous posons des questions fondamentales : comment en sommes-nous arrivés là ? Comment sortir de cette dangereuse situation ? Ainsi, de toute part, des chercheurs œuvrant dans des champs très divers de la philosophie à la théologie, de l’histoire, de la sociologie à l’économie et aux sciences politiques tentent de répondre à ces questions. Nous avons rapporté quelques unes de ces approches (1).
Parmi les voix qui méritent d’être tout particulièrement entendues, il y a celle de la philosophe Corine Pelluchon. Son dernier livre, tout récent, « L’espérance où la traversée de l’impossible » (janvier 2023), nous fait entrer dans une perspective d’espérance. C’est une occasion pour découvrir ou redécouvrir une œuvre qui s’est développée par étapes successives, dans une intention persévérante et qui débouche sur une synthèse cohérente et une vision dynamique.
Face à une accélération et à une chosification de la société
Y remédier à travers une résonance : Le projet d’Hartmut Rosa
Notre inquiétude vis-à-vis de l’évolution actuelle de la société ne tient pas uniquement à une analyse. Elle se fonde sur un ressenti à partir d’indices précis. Et parmi ces indices, il y a l’impression que tout va de plus en plus vite, en consommant le temps disponible. Nous vivons sous la pression d’une accélération. Comme l’écrit le sociologue Hartmut Rosa : « Nous vivons à une époque qui exige de notre part que nous nous adaptions rapidement à de nouvelles techniques et à de nouvelles pratiques sociales. Nous faisons l’expérience qu’avoir du temps est devenu une chose rare. C’est la raison pour laquelle nous inventons des technologies de plus en plus rapides pour nous permettre de gagner du temps. Mais ce que nous avons à apprendre aujourd’hui, c’est que ce projet ne fonctionne pas » (p 20).
Reconnaître aujourd’hui un mouvement émergent pour la justice dans une inspiration de long cours
Et si nous envisagions les paroles qui nous sont confiées par le message biblique comme des semences en train de grandir…
Nous trouvons sur le site du « Center for action and contemplation » animé par Richard Rohr, une séquence hebdomadaire intitulée : « Movements of justice and the Spirit » (13-19 novembre 2022) (1).
Un mouvement à la rencontre des rejetés
Au départ, une première méditation rappelle que « Jésus a vécu parmi les rejetés. Il a exercé son ministère parmi les rejetés. Il est mort et a été crucifié comme rejeté, comme quelqu’un qui était en dehors de la structure du pouvoir politique. Mais, en sortant de la tombe à l’aube d’un dimanche, il entrepris un mouvement de résurrection – un réveil d’amour, un réveil de justice, un réveil de miséricorde, un réveil de grâce » (2).
Sortir de l’obsession de l’efficience pour entrer dans un nouveau rapport avec la nature.
De l’âge mythique du progrès incarné par l’ère industrielle à un âge de la résilience.
L’âge de la résilience selon Jérémie Rifkin
« Jérémie Rifkin est l’un des penseurs de la société les plus populaires de notre temps. Il est l’auteur d’une vingtaine de best-sellers ». On peut ajouter à cette présentation du livre de Jérémie Rifkin : « L’âge de la résilience» (1) que l’auteur n’est pas seulement un chercheur qui ouvre des voies nouvelles, mais un conseiller influent qui intervient auprès de nombreuses instances de décision. Ses livres nous font entrer dans de nouvelles manières de voir et de penser. Ainsi, sur ce blog, nous avons présenté « La troisième révolution industrielle » (2) et le « New Deal vert mondial » (3). Jérémie Rifkin est également l’auteur de grandes synthèses qui éclairent notre marche. Ainsi, sur le site de Témoins, nous avons présenté son livre sur l’empathie (4), une fresque historique très engageante. En général, comme dans ce livre ‘l’âge de la résilience’, Jérémie Rifkin développe son regard prospectif à partir d’une analyse et d’un bilan du passé. Il nous a habitué à une démarche dynamique. C’est avec d’autant plus d’attention que nous entendons ici son cri d’alarme sur l’héritage du passé et la menace du présent. Tout est à repenser. « Il ne s’agit plus de courir après l’efficacité, mais de faire grandir notre capacité de résilience. Nous devons tout repenser : notre vision du monde, notre compréhension de l’économie, nos formes de gouvernement, nos conception de l’espace et du temps, nos pulsions les plus fondamentales et, bien sûr, notre relation à la planète » (page de couverture).
Comment une démocratie multiethnique peut-elle se développer en surmontant les obstacles?
Selon Yascha Mounk
Nous vivons dans un régime démocratique, certes imparfait, mais qui nous assure des bénéfices inestimables, une participation à l’autorité politique, à la puissance publique à travers des élections libres, une garantie des droits fondamentaux tels qu’ils ont été proclamés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen à travers un état de droit. Bref, si il y a des frustrations, il y aussi un espace où nous pouvons nous mouvoir pour susciter des changements et des améliorations. Nous vivons dans une république qui dépend de l’expression de chacun et est, en principe, l’affaire de tous. Mais avons-nous conscience de ce privilège ?
Cependant, la propagation d’une agitation à consonance autoritaire, se parant d’une référence au peuple, les divers populismes qui se sont répandus dans les dernières années sous des formes variées viennent nous interpeller et sonner l’alarme. En regard, il importe de comprendre le phénomène avec l’aide des sciences sociales. Ainsi, en 2018, un chercheur en sciences politiques Yascha Mounk a écrit un livre : « Le peuple contre la démocratie » (1).
Pourquoi des mouvements populistes en viennent-ils à mettre en cause le bon fonctionnement des institutions démocratiques ? On peut en distinguer quelques raisons comme la stagnation du niveau de vie depuis les années 1980, l’arrivée des migrants qui compromettent l’entre-soi national, ou bien l’emballement de la communication à travers les réseaux. Cependant, un des plus grands dangers est la montée d’un sentiment nationaliste et xénophobe dans une part de population qui se sent abandonnée, privée de son privilège national et sans espoir de promotion.
Un essentiel pour notre vie quotidienne et pour notre vie sociale
Ce qui ne peut être volé. Selon Cynthia Fleury
Sans que nous en ayons toujours conscience, il y a dans notre vie quotidienne, notre vie sociale, un essentiel, et, en quelque sorte, des conditions fondamentales pour que notre vie puisse être vécue humainement dans une «vie bonne ». Et, par exemple, avons-nous besoin de silence, et, le sachant, en voyons-nous toute l’importance, ou bien, si nous vivons dans un lieu bouché, ressentons-nous de même le manque d’horizon pour en revendiquer l’importance ? Dans les multiples contraintes de la vie d’aujourd’hui, parvenons nous à garder notre liberté, à préserver notre humanité et à faire mouvement dans ce sens ?
Ces questions, et bien d’autres, sont traitées dans le manifeste que Cynthia Fleury et Antoine Fenoglio viennent de publier dans un livret ayant pour titre : « Ce qui ne peut être volé. Charte du Verstohlen » (1). Ce titre interroge. Y aurait-il des voleurs qui pourraient dérober ce qui est essentiel pour nous ? On imagine les enchainements qui risquent de nous asservir. Mais, en premier temps, il y a là une affirmation. Oui, il y a des conditions essentielles pour vivre une vie humaine, une vie bonne. Le vocable : « charte du verstohlen » est énigmatique pour les non initiés. En se référant à l’expression allemande correspondante, les auteur(e)s évoquent une affirmation et une reconnaissance d’un mouvement de « furtivité ». Cependant, il s’agit là d’un terme qui nous paraît peu usité jusqu’ici. On peut le comprendre comme le refus d’être emprisonné dans une assignation, dans une catégorisation, dan une localisation. Par là, la furtivité serait, en quelque sorte, le garant de la liberté.
Ce terme témoigne de l’inventivité conceptuelle qui se manifeste dans cette charte, Cynthia Fleury et Antoine Fenoglio associant dans cette recherche des compétences et des champs complémentaires. La première, philosophe et psychanalyste, est pionnière dans le domaine du care et de l’éthique du soin. Le second œuvre dans le design et l’architecture. Ils sont associés à la Chaire de philosophie, à l’hôpital/CHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.
L’œuvre de l’Esprit – Un universalisme révolutionnaire
Dans ce monde en voie de globalisation, en voie d’unification, il y a de violentes résistances, de violentes oppositions, de violents conflits. En fait, les forces techniques et économiques qui sont à l’œuvre sont, à elles seules, incapables d’engendrer une unité. L’unité ne peut résulter d’une violence impériale ou de la pression des intérêts. On pourrait penser qu’elle requiert une harmonisation spirituelle. Et c’est ainsi qu’on peut considérer l’exemple des premières communautés chrétiennes apparues au premier siècle où nous pouvons entrevoir l’émergence d’un universalisme révolutionnaire (1). Le Saint Esprit y est puissance de réconciliation et d’unification.
C’est le mouvement que décrit Amos Yong (2) dans une séquence sur le Saint Esprit réalisée par Richard Rohr sur le site du Center for action and contemplation. Théologien pentecôtiste américain, d’origine malaisienne, Amos Yong est l’auteur d’une œuvre originale et abondante qui se décline dans de nombreux livres (3). Amos Yong propose ainsi une théologie pionnière où les ressources du pentecôtisme s’inscrivent dans une pensée chrétienne ouverte à une dimension œcuménique et interreligieuse, comme à la culture d’aujourd’hui, notamment scientifique. Amos Yong est professeur à la Faculté Évangélique californienne Fuller où il dirige l’École des études interculturelles, un centre de recherche missiologique. Son œuvre mérite d’être mieux connue au delà de l’univers anglophone.
« Animal » de Cyril Dion
Quand des voix innovantes et compétentes nous ouvrent de nouveaux chemins pour un monde écologique
Réalisateur du film : « Demain » (1), qui, en son temps, ouvrit les esprits à une dynamique de société participative et écologique, Cyril Dion réalise aujourd’hui un second long métrage : « Animal », qui nous éveille à la vision d’un monde fondé sur la biodiversité.
Le film réalise le projet décrit dans la page de couverture du livre correspondant : « Imaginez que vous puissiez voyager sur quatre continents pour rencontrer certains des plus éminents et des plus passionnants biologistes, climatologues, paléontologues, anthropologues, philosophes, économistes, naturalistes et activistes qui cherchent à comprendre pourquoi les espèces disparaissent, pourquoi le climat se dérègle et surtout comment inverser la tendance ». Le livre : « Animal » (2) rapporte l’ensemble de témoignages, des informations et des idées recueillies « dans une série de rencontres effectuées lors du tournage du film ».
« Pendant 56 jours, Cyril Dion est parti avec une équipe de tournage et deux adolescents très engagés, Bella Lack et Vipulan Puvaneswaran (p 17), l’une anglaise et l’autre français de parents nés au Sri Lanka. Avec Cyril Dion, ces deux jeunes ont posé leurs questions. « Faire ce voyage avec eux fut une expérience merveilleuse et bouleversante. Pour autant, dans la retranscription des entretiens, j’ai choisi de mêler nos trois voix en une pour interroger nos interlocuteurs ». « Leur présence active a permis de mieux comprendre comment leur génération aborde un double défi écologique » (p 21). Le sous-titre du livre témoigne de cette intention : « Chaque génération a son combat. Voici le notre ».
The Awakened Brain
Comment une pratique spirituelle fait barrage à la dépression, apparaît positivement dans l’activité du cerveau et engendre une vie pleine
Par Lisa Miller
Il arrive qu’un long cheminement personnel et intellectuel débouche sur la publication d’un livre qui ouvre un nouvel horizon. Ce livre résulte d’un nouveau regard. Il récapitule une recherche de longue haleine et il débouche sur des conclusions qui renouvellent notre entendement. Ainsi vient de paraître aux Etats-Unis un livre qui ouvre un nouvel horizon pour la psychothérapie et qui, en même temps nous appelle à une nouvelle manière de voir et de vivre. Il met en évidence l’importance de la spiritualité dans la reconnaissance de ses apports. C’est un livre qui se fonde sur une approche scientifique rigoureuse, en particulier des recherches portant sur le fonctionnement du cerveau. Le titre rend compte de l’ambition de la démarche : « The awakened brain. The new science of spirituality and our quest for an inspired life » (Le cerveau éveillé. La nouvelle science de la spiritualité et la quête d’une vie inspirée) (1).
« Le livre de Lisa Miller révèle que les humains sont universellement équipés d’une capacité pour la spiritualité et qu’en résultat, nos cerveaux deviennent plus robustes et plus résilients. Le « Awakened brain » combine une science en pointe (de « l’imagerie par résonance magnétique » à l’épidémiologie) à une application sur le terrain pour des gens de tous les âges et de tous les genres de vie, en éclairant la science surprenante de la spiritualité et comment mettre celle-ci en œuvre dans nos propres vies » (page de couverture).
Ce livre est le fruit d’un parcours scientifique de longue haleine. Lisa Miller est professeur de psychologie clinique à l’Université Columbia et travaille dans le département de psychiatrie de cette université.
Tout se tient
Relions-nous ! : un livre et un mouvement de pensée
Les temps modernes se caractérisent par l’émancipation et l’autonomie de l’individu. Mais aujourd’hui, on ressent également les excès de l’individualisme. C’est ainsi qu’on appelle à plus de convivialité et plus de fraternité (1). Et de même, on prend conscience des méfaits de la domination de l’homme sur la nature à la suite de l’affirmation cartésienne. L’homme s’est extrait de la nature pour la dominer. Cette séparation produit aujourd’hui des fruits amers. Elle s’inscrit dans le développement d’une civilisation mécaniste. Mais aujourd’hui apparaît un mouvement en faveur d’un changement de paradigme. Face à une approche purement analytique qui débouche, en fin de compte sur un éclatement et un compartimentage des savoirs, une approche holistique se développe et on cherche actuellement une intégration dans la reconnaissance des interrelations. C’est l’avènement de l’écologie. Il y a aujourd’hui une nouvelle manière de connaître bien mise en évidence par de grands penseurs comme Michel Serres (2) et Edgar Morin (3). C’est la prise en compte de la complexité (3). Aujourd’hui, face au malaise engendré par la division, la séparation dans la vie sociale comme dans la vie intellectuelle, des mouvements se dessinent pour une nouvelle reliance. Ainsi un livre vient de paraître avec un titre significatif : « Relions nous ! » (4).
Ce livre se présente ainsi :
« Nous vivons une vraie crise de la représentation et donc une crise politique. Nous continuons à interpréter le monde selon des concepts dépassés… Aujourd’hui, le cœur des savoirs n’est plus la séparabilité, mais à l’inverse, les liens, les interdépendances, les cohabitations.
Une révolution culturelle, selon Jean Viard
Si la pression de la pandémie se relâche actuellement, elle nous a profondément marqué et nous gardons une saine vigilance. Dans la menace omniprésente et les bouleversements nécessaires de nos habitudes sociales pour y faire face, nous avons vécu un véritable cauchemar. Et si , aujourd’hui, nous commençons à nous réveiller, notre regard a changé. Nous voyons le monde différemment, mais en quoi au juste ? D’où venons nous ? Où en sommes nous ? Où allons nous ? Voilà des questions auxquelles Jean Viard nous aide à répondre dans un livre récent : « La révolution que l’on attendait est arrivée » (1).
Nous avons déjà rencontré Jean Viard sur ce blog (2). C’est un sociologue qui allie hauteur de vue et regard concret nourri par l’observation de la vie quotidienne. Lui même est enraciné dans un pays, en Provence et, en même temps, comme sociologue, comme éditeur, il est constamment en phase avec l’évolution de notre société. Il sait donner une signification aux données chiffrées et aborder les réalités sociales dans leurs proportions. Jean Viard a également le grand mérite de ne pas se contenter de décrire la réalité, mais de dégager également des voies d’avenir. Cette sociologie s’allie à une dynamique de l’espoir.
Alors, dans le contexte actuel, encore hésitant, ce livre vient à point. Il est particulièrement éclairant comme les précédents livres de Jean Viard. Il foisonne en réflexions originales. Aussi, nous nous bornerons à n’en présenter que quelques points forts, des visions qui éclairent nos manières de voir. Ce livre se lit de bout en bout. Et comme aujourd’hui nous avons besoin d’y voir plus clair, c’est un livre qui appelle la lecture de tous, une lecture citoyenne parce qu’elle encourage et éclaire le vivre ensemble.
Pour une vision holistique de l’Esprit
Avec Jürgen Moltmann et Kirsteen Kim
Selon les chemins que nous avons parcouru, le mot Esprit peut évoquer une résonance différente. Ce peut être l’évocation d’un groupe de prière où l’Esprit porte le désir de vivre en harmonie avec Jésus, avec Dieu et d’entrer dans un mouvement de louange. Pour d’autres, c’est ce qui est dit du Saint Esprit dans la vie d’une église. Et puis, pour ceux qui se disent « spirituels et pas religieux », ce peut être reconnaitre une présence au delà de la surface des choses, une expérience de vie. Quoiqu’il en soit, dans une perspective chrétienne, il y aujourd’hui une attention croissante portée à l’Esprit Saint. Et on sort des sentiers battus. L’Esprit Saint n’est plus seulement observé dans l’Eglise. On le voit à l’œuvre dans l’humanité, dans la nature, dans toute la création.
A travers les méandres de l’histoire, une humanité meilleure qu’il n’y paraît
Une approche « optimiste » pour une action positive
Selon Rutger Bregman
Lorsqu’on remonte le cours de l’histoire, notre attention est attirée par les massacres qui la jalonnent, autant de malheurs engendrés par les ambitions, les égoïsmes, les fureurs collectives. Dans son livre sur la ,
philosophie de l’histoire, « Darwin, Bonaparte et le Samaritain », Michel Serres nous parle d’un âge dur symbolisé par la figure guerrière de Bonaparte (1). Il y a donc là la matière d’une dépréciation de l’homme. Dans une généralisation abusive, il peut nous apparaître comme violent et égoïste. Ce regard engendre la méfiance et cette méfiance alimente les tensions. Ainsi l’homme est perçu comme dangereux. Alors ses instincts présumés néfastes doivent être réprimés et il doit être encadré par un pouvoir fort, autoritaire et hiérarchique. En Occident, cette vision sombre de l’homme a été religieusement cautionnée par la théologie du péché originel (2), mais on la retrouve également chez ses penseurs matérialistes comme Freud (3). Cette vision négative de l’homme n’est pas sans conséquences. Loin de faire barrage, elle amplifie le mal. Elle ouvre la voie au fatalisme et à la résignation. Elle influe sur nos comportements. Ce problème a été abordé en France par un pionnier de la psychologie positive Jacques Lecomte (4). En psychologie aussi, si nous nous attardons uniquement sur nos dysfonctionnements, cette orientation fera barrage à une dynamique positive. Nous avons déjà présenté sur ce blog le beau livre de Jacques Lecomte : « La bonté humaine ». L’homme n’est pas monolithique. Il y a en lui des inclinations différentes.
Facebook en question
S’il vous plait, un peu de communication dans une ambiance respirable lorsque les médias se font répétitifs et amplifient l’écho des mauvaises nouvelles. Alors si parfois les contenus de facebook peut me paraître un peu superficiels, et si ma fréquentation, dans un moment d’isolement où le besoin de relation et d’information se fait sentir, peut comporter un danger d’addiction, au total, c’est finalement une ressource bénéfique puisqu’au fil du temps, un réseau assez divers a pu se développer. Et d’abord, l’à priori positif qui est privilégié à travers le rôle donné aux « like » éduque mon regard et suscite une démarche d’appréciation et de participation. Et puis, si les nouvelles importantes apparaissent immédiatement, elles sont en quelque sorte filtrées par une réception humaine . Alors, si « la pêche » sur facebook me paraît maigre assez souvent, il y des moments aussi où j’y trouve un texte, une vidéo, une photo à partager et à répandre. Et parfois, c’est une piste, une ressource signifiante. Et puis, ne l’oublions pas, si je n’ai pas rencontré physiquement la grande majorité de mes « amis » de facebook, une fréquentation régulière de leurs messages me permet d’entrevoir leur vie et leur personnalité. C’est donc un regard amical que je porte. J’ai conscience que ce qu’ils communiquent peut être interprété comme un cadeau de leur part. Ils me font part de ce qui leur tient à cœur.
Une voix différente
Pour une société du care
Un regard nouveau
Nous voici déstabilisés par le pandémie. Nous savons la part de souffrance qu’elle a suscité et suscite encore. Nous entendons l’expression de cette souffrance, l’expression de la peur. C’est alors que nous prenons conscience du rôle salvateur de tous ceux qui ont fait ou font face à cette épidémie et en particulier les soignants dans toute leur diversité. Bref, il y a des mots qui portent aujourd’hui : soin et sollicitude. C’est le moment où une pratique nouvelle et le concept qui l’accompagne : le « care », le prendre soin peuvent apparaître au grand jour après un parcours marqué par des obstacles de mentalité.
Réinventer les aurores (1)
Selon Haïm Korsia « C'est par la faille que jaillit la lumière ». Cette phrase fut prononcée par, Haïm Korsia, grand rabbin de France, au cours d’une émission de grande écoute, qui énumérait les innombrables épreuves que la France traverse en cette période de...
Sauver la beauté du monde
Enthousiasme de la beauté. Enthousiasme de la vie
Un nouveau livre de Jean-Claude Guillebaud
« Sauver la bonté du monde » (1), c’est le titre d’un nouveau livre de Jean-Claude Guillebaud. Nous savons aujourd’hui combien la nature et l’humanité sont conjointement menacées par les désordres engendrés par les excès humains. Le milieu urbain s’est éloigné de la nature. Les équilibres naturels sont déréglés.
La course pour la terre
Le réchauffement climatique induit aujourd’hui une conscience de l’urgence de la réduction du CO2, dans l’atmosphère c’est à dire une transformation de tout ce qui engendre cette émission, un changement technique, économique et social. De fait, nous prenons conscience que l’écosystème de la vie, notre « planète bleue », sont en en danger. Les données scientifiques se pressent pour nous dire ce danger. Des mobilisations citoyennes se mettent en route.
Comment dimension écologique et égalité hommes-femmes vont de pair et appellent une nouvelle vision théologique
Une approche de Jürgen Moltmann
La crise actuelle va de pair avec une crise sociale et écologique. De fait, on prend conscience qu’elle révèle l’inadéquation croissante d’un ordre établi de longue date. C’est un changement de civilisation qui s’annonce et se dessine. L’ordre patriarcal ancien est en train de s’affaisser. Or, au cours des derniers siècles, cet ordre avait privilégié un modèle mécanique autour de la fabrication des biens. Aujourd’hui, on prend conscience que ce monde allait de pair avec la conception d’un Dieu éminemment transcendant et dominant. Très tôt, dans les années 1980, Jürgen Moltmann, à travers un livre : « Dieu dans la création »
Animer une émission de radio
« Paroles d’écriture » de Michel Bernard
Michel Bernard, anime une émission culturelle dans une radio locale: « Paroles d’écriture » sur la radio: « Agora Cote d’azur »
Nous lui avons posé quelques questions.
- En quoi consiste cette émission: « Paroles d’écriture »? Quelle est en est la finalité?
Cette émission, que j’ai conçue en 2011, et qui a été acceptée immédiatement par Agora Côte d’Azur, est centrée sur les livres et leur auteur. Je dirai, pour être précis, d’abord sur l’auteur, et ensuite sur le livre. La finalité est de donner le désir de lire et de découvrir des auteurs. Je pense qu’au delà le livre, il y a un être humain qui, mieux connu, provoquera le désir de lire ce qu’il écrit.
L’intelligence collective
Une inspiration motrice pour l’avènement d’une société post- capitaliste.
Un processus en développement selon Jean Staune
Avec le changement des modes de communication suscités par le développement d’internet, nous entrons dans une mutation de la société et de l’économie. Les conséquences se manifestent dans tous les domaines. Ainsi, à travers internet, les intelligences humaines sont en situation de pouvoir converger. Au début de ce nouveau siècle, dans son livre : « World philosophie » (1), Pierre Lévy voit là le départ d’une intelligence collective. Quelques années plus tard, en 2004, aux Etats-Unis, paraît un livre de James Surowieki : « The wisdom of crowds » (2), traduit par la suite sous le titre : «La sagesse des foules » (3).
Pour des oasis de fraternité
Pourquoi la fraternité ?
Selon Edgar Morin
Edgar Morin vient de publier un petit livre : « La fraternité. Pourquoi ? » (1). C’est une alerte. C’est un appel. C’est, en quelque sorte, un manifeste. Et ce manifeste nous est adressé par un des plus grands penseurs de notre époque (2). Au fil des années, Edgar Morin ne nous rapporte pas seulement une vie militante et créative, mais, sociologue et philosophe, il est également un immense penseur, un penseur encyclopédique, un penseur pionnier, auteur d’une série de livres intitulée : « La Méthode » : apprendre à envisager la globalité et à reconnaître la complexité.
L’imprimante 3D
Vers un nouveau paysage industriel, économique, social
Peter est ingénieur dans une entreprise de haute technologie.
« En recherche d’un nouveau champ d’activité pour son entreprise, il a été amené à travailler sur une innovation en rupture : l’imprimante 3D ». En répondant à nos questions, il nous ouvre un horizon : l’apparition d’un nouveau paysage industriel, économique et social.
Jean Jaurès : mystique et politique d’un combattant républicain, selon Eric Vinson et Sophie Viguier-Vinson
Une vision spirituelle, dans et pour le monde
A certains moments dans l’histoire, de grandes personnalités émergent. Elles portent une cause et vivent un idéal. Ce fut le cas de Mandela et de Gandhi (1). En France, ce fut le cas de Jean Jaurès. Eric Vinson et Sophie Viguier-Vinson ont écrit à leur sujet. Et nous revenons ici sur un de leurs livres : « Jaurès le prophète. Mystique et politique d’un combattant républicain » (2). « Tout le monde croit connaître Jean Jaurès, icône républicaine qui demeure encore dans les mémoires, cent ans après sa mort (en 1914), le père du socialisme français, le fondateur de « l’Humanité », l’historien de la Révolution Française, l’inlassable combattant dreyfusard, le champion parlementaire de la séparation des Eglises et de l’Etat, le pacifiste assassiné à la veille de la Grande Guerre (3). Mais d’où lui venait ce souffle qui l’habitait, quel était le fondement de son élan humaniste et en quoi croyait-il ?
Partager les solutions. Propager les innovations. C’est changer le monde
Entretien entre Christian de Boisredon et Pierre Chevelle
Comme l’écrit Jürgen Moltmann, un théologien de l’espérance, « Pour agir, nous avons besoin de croire que notre action peut s’exercer avec profit. Nous devenons actifs pour autant que nous puisions entrevoir des possibilités futures. Nous entreprenons ce que nous pensons être possible » (1). Ainsi, nous pouvons nous demander quelles sont les incidences de l’information qui nous parvient constamment à travers les médias. Si l’accent est mis sur les mauvaises nouvelles, jugées plus spectaculaires, si le ton se fait constamment critique, il en résulte un pessimisme qui entraine le repli et la démobilisation . Si, au contraire, à travers l’analyse des évènements, l’énoncé des problèmes et des menaces s’accompagne d’une recherche de voies nouvelles et de la mise en évidence des initiatives et des innovations déjà en cours pour faire face, alors une mobilisation pourra s’opérer.
Vois la beauté en moi ! Un appel à entendre
Marshall Rosenberg et la communication non violente
Une nouvelle approche de la relation se développe et se répand aujourd’hui dans un mouvement intitulé : Communication non violente (CNV). Cette approche est apparue aux Etats-Unis à partir des années 1960 sous l’impulsion de Marshall Rosenberg . Marshall Rosenberg a grandi dans une famille juive très unie en contraste avec le climat de violence raciste qui sévissait à l’époque et dont il a beaucoup souffert. Dans son parcours d’étude et de recherche en psychologie, il trouve inspiration chez Carl Rogers, un psychologue américain innovant qui met l’accent sur une approche centrée sur la personne. Dans sa découverte de la non violence, il s’inspire de l’exemple de Gandhi. Aujourd’hui, en France, la communication non violente commence à pénétrer dans de nombreux secteurs d’activité où la relation a un rôle majeur. La pensée de Marshall Rosenberg est relayée par des personnalités comme Thomas d’Ansembourg (1), bien apprécié sur ce blog.
Vers une économie symbiotique
Avec Isabelle Delannoy
Face à la crise, l’économie symbiotique, c’est la convergence des solutions.
Symbiose est un mot inventé à la fin du XIXè siècle et qui signifie : vivre ensemble. « Il décrit l’association étroite et pérenne entre deux organismes différents qui trouvent, dans leurs différences, leurs complémentarité. La croissance de l’un permet la croissance de l’autre et réciproquement » (p 52). En proposant le terme d’économie symbiotique, Isabelle Delannoy a écrit un livre (1) sur ce thème dans lequel elle ouvre un avenir à partir de la mise en évidence de la complémentarité d’approches innovantes qui sont déjà à l’œuvre aujourd’hui. « La vraie révolution que l’on a apporté avec l’économie symbiotique, c’est de faire croiser trois sphères : la matière avec la sphère de l’économie circulaire, la sociosphère avec l’économie collaborative, l’ingénierie écologique et l’utilisation des écosystèmes du vivant, pour qu’on puisse restaurer nos écosystèmes naturels et ne plus rester dans la logique extractive » (Laura Wynne) (2).
A la recherche d’un travail qui a du sens
Cette chronique de Gabriel Monet (1) met en évidence un changement profond dans les mentalités. Dans la recherche du travail, les jeunes mettent de plus en plus en priorité un accomplissement personnel et une participation à ce qui contribue au bien commun.
Une société si vivante
La France en mouvement, selon Jean Viard
Une société si vivante ! Cette parole nous interroge et nous interpelle. De quoi s’agit-il ? De quoi parle-t-on ? Sommes-nous exempts de tout immobilisme pour nous dire : « Et bien, oui, cette société est bien la nôtre ». La vie n’est pas toujours facile, mais, c’est sûr, notre société est bien en mouvement. « Une société si vivante » (1), c’est le titre d’un livre que vient de publier Jean Viard, ce sociologue dont nous avons tant appris dans ses livres précédents et notamment : « Le moment est venu de penser à l’avenir » (2).
Car Jean Viard sait nous présenter la société française telle qu’elle apparait aujourd’hui dans toute sa nouveauté, les lignes de force qui la traversent et aussi les situations de crise, une nouvelle carte de France, des grandes métropoles à la France des anciennes provinces, des villages et des petites villes.
Le secret d’une résistance non-violente efficace
Gagner la paix et obtenir justice à travers la non violence
A travers le monde, nous voyons les ravages engendrés par les guerres. La violence répond à la violence. De grandes souffrances en résultent. Est-il possible d’échapper à cet engrenage ?
Jamila Raqib peut nous apporter une réponse à cette question. En effet, non seulement travaille-t-elle depuis treize ans à développer des stratégies et des pratiques d’action non violente dans des organismes comme Albert Einstein Institution ou le Center for International Studies au Massachusetts Institute of Technology (1), mais elle a elle-même vécu l’expérience d’une situation de guerre et de violence. Ainsi, pouvons-nous entendre son témoignage et son enseignement dans une vidéo de Ted Talks Live (2).
Puissance du dialogue
Si nous avons conscience que la relation est au cœur du monde, au cœur de notre société et que c’est ainsi que tout se tient, alors c’est dire l’importance de la qualité de cette relation, l’importance d’un dialogue constructif. Chaque semaine, Gabriel Monet, nous offre un commentaire sur l’actualité . A partir d’une information particulièrement bien choisie et étudiée, il nous apporte une réflexion de fond sur une question concernant notre manière de vivre en société. « Alors que l’information nous arrive de toutes parts, chercher du sens dans ce qui se trame, se vit, se joue autour de nous, est essentiel. Il est utile de discerner les marqueurs d’une société en mouvement, de s’enthousiasmer ou de s’offusquer, de se laisser interpeller par des initiatives constructives ou de critiquer des attitudes discutables » (1).
Hymne à la liberté
Confronté à toutes les formes de domination et d’oppression qui existent aujourd’hui dans le monde, nous pouvons considérer ces réalités et ces menaces dans un mouvement ou nous pressentons qu’un nouveau monde est néanmoins en train d’apparaître et finira par l’emporter. Et déjà, en bien des lieux et en bien des moments, liberté et fraternité ont remporté la victoire. Nous pouvons envisager cette évolution dans un regard animé par l’espérance. Si à Pâques, on se remémore la résurrection de Jésus, de fait cette résurrection est aussi le point de départ d’un mouvement en cours ou, en Christ, un nouveau monde est en train de grandir et germe un univers où Dieu sera tout en tous (1). « Voici que je fais toutes choses nouvelles » ( Ap. 21.5).
Alexandre Gérard : chef d’entreprise, pionnier d’une « entreprise libérée »
Le travail est bien une composante majeure de notre vie. Ainsi, les conditions dans lequel il s’effectue, influent sur notre état d’âme, sur toute notre existence. En héritage des siècles passés, le travail est souvent ressenti comme une charge et, au sein de la majorité des entreprises, il est généralement vécu dans un encadrement hiérarchique. Cependant, dans la culture actuelle où les employés, particulièrement les jeunes générations (1) désirent communiquer et s’exprimer et sont en quête de sens, le système hiérarchique paraît de plus en plus inapproprié et en porte à faux. Face à ce malaise, des entreprises pionnières apparaissent et s’organisent en terme de collaboration.
Non-violence : une démarche spirituelle et politique
Mandela et Gandhi, acteurs de libération et de réconciliation
Selon Eric et Sophie Vinson
Vaincre une oppression à travers une action non-violente, est-ce possible ? Comment une telle lutte peut-elle l’emporter face à un grand pouvoir ? Lorsqu’on visite l’histoire du XXé siècle, on y rencontre de grands malheurs, mais aussi de grands mouvements de libération, qui ont remporté la victoire sans recourir à la violence. De grandes figures jalonnent ce parcours : Gandhi, Mandela, Martin Luther King (1). Sur un registre plus discret, d’autres mouvements ont œuvré pour la paix et la réconciliation à travers des rencontres bienveillantes.
Face à la violence, l’entraide, puissance de vie dans la nature et dans l’humanité
L’entraide, l’autre loi de la Jungle, par Pablo Servigne et Gauthier Chapelle
Comment nous représentons-nous le monde ? Comme un champ de bataille où les plus forts éliminent les plus faibles, ou bien, au contraire, comme un espace où l’entraide et la collaboration peuvent s’affirmer. Certes, la réalité est plus complexe. Elle est parcourue par des contradictions. Cependant, notre conception du monde a une influence directe sur notre manière d’y vivre et d’y agir. Si notre vision de monde et de la société est sombre et ne laisse pas de place à l’espoir, alors le pessimisme entrainera le repli sur soi et la démobilisation. Au contraire, si nous voyons dans ce monde une place pour le bien et le beau, alors nous pourrons chercher à l’accroitre et à participer à une œuvre d’amélioration et de transformation positive
Quand l’arrivée d’un oiseau annonce une vie nouvelle pour les terrils
Changer de regard pour redonner de l’avenir.
Il y eu des années d’activité, de vie intense, et puis, tout s’est effondré. C’est le marasme. Ce peut être une situation individuelle ou collective. Et bien souvent, les deux à la fois. C’est l’impasse. On se résigne. On s’installe ou bien tout continue à se dégrader. Où aller ? Comment rebondir ?
Mais pour aller de l’avant, on a besoin de changer de regard. C’est une nouvelle manière de voir. C’est pouvoir apercevoir les signes d’un renouveau, des pistes qui apparaissent et jalonnent les nouvelles orientations. Jean-François Caron nous raconte l’histoire du renouveau du pays minier dans le Pas de Calais. Il en est un des principaux acteurs. Cette histoire est émouvante parce qu’elle nous parle d’un peuple courageux qui, à l’arrêt des houillères, avait perdu sa raison de vivre. Cette histoire est exemplaire parce qu’elle nous montre qu’un nouvel espoir peut grandir et un nouvel horizon apparaître. Ici, la mutation écologique est le moteur de la grande mutation à laquelle nous assistons. Dans cette intervention à TED x Vaugirard Road (1), Jean-François Caron nous raconte cette histoire
« Prayer of the mothers » : un chant mobilisateur de Yael Deckelbaum pour la marche des femmes juives et arabes unies pour la paix.
Dans le contexte de la violence qui sévit entre israéliens et palestiniens, exacerbée par l’appareil répressif d’Israël, un mouvement s’est levé pour proclamer un esprit de paix. Ce mouvement : « Women wage peace » (Les femmes font campagne pour la paix) est apparu en 2014 à l’occasion du conflit armé à Gaza. Il a pris son essor et a réalisé en 2016 une marche pacifique qui s’est imposée par sa dynamique et sa visibilité.
Le 4 octobre 2016, ce mouvement pour la paix a commencé une marche de l’espérance qui a duré deux semaines. Pendant ces deux semaines, des milliers de femmes juives et arabes israéliennes ont marché du nord d’Israël vers Jérusalem, en réclamant un accord de paix Israël-Palestine qui serait respectueux, non violent et accepté par les deux parties.
Plus proches sur facebook. Plus solidaires dans le monde
Une orientation nouvelle pour facebook
A une époque où une mutation technologique interfère avec l’évolution économique, dans un cours parsemé de troubles qui suscite une inquiétude sociale et un malaise politique, la nécessité de faire face engendre le besoin d’échapper à l’isolement et de participer à une dimension communautaire.
Ce besoin a été diagnostiqué par Thomas Friedman, un expert américain, qui, dans son livre : « Thank you for being late » (1), nous appelle à prendre le temps de la réflexion face au phénomène de l’accélération généralisée des techniques de communication et aux effets induits qui bouleversent notre manière de travailler et, plus généralement, notre manière de vivre. Thomas Friedman nous dit combien dans cette situation mouvementée, nous avons besoin d’une force spirituelle et d’un enracinement social.
Génération Y : une nouvelle vague pour une nouvelle manière de vivre
Au cours des dernières décennies, on a pu observer dans chaque génération, des styles différents se marquant dans les aspirations, les représentations, les comportements. S’il y a bien un mouvement dans la durée où se marque une orientation globale, il y a une dominante particulière dans chaque génération. Et certaines d’entre elles, comme la génération qui a participé aux évènements de la fin des années 1960, à travers le moment de 1968, est perçue comme une génération innovante par les sociologues et les historiens (1). Dans la perspective des mutations en cours dans nos sociétés (2), le mouvement se poursuit.
Notre responsabilité pour le monde
Barack Obama au Kirchentag
25 mai 2017
Sa présidence achevée, Barack Obama poursuit son engagement politique sous une autre forme. Ainsi, le 25 mai 2017, a-t-il répondu à l’invitation du Kirchentag, un grand rassemblement socio-religieux et socio-culturel organisé, tous les deux ans, à l’instigation de l’Eglise protestante allemande (1), cette année en rapport avec le 500 ème anniversaire du commencement de la Réforme sous l’impulsion de Martin Luther.
Empathie et bienveillance. Révolution ou effet de mode ?
La montée de l’empathie.
Empathie est un terme de plus en plus fréquemment employé. Sciences Humaines, dans son numéro de juin 2017, nous offre un dossier sur l’empathie (1).
« L’empathie est une notion désignant la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu, voire, dans un sens plus général de ses états non émotionnels, de ses croyances. En langage courant, ce phénomène est souvent rendu par l’expression : « se mettre à la place de l’autre ». Cette compréhension se traduit par un décentrement, et peut mener à des actions liées à la survie du sujet visé par l’empathie
Pourquoi et comment innover face au changement accéléré du monde
Prendre le temps de la réflexion avec Thomas Friedman
Nous savons tous que notre monde se transforme à une vitesse accélérée. Thomas Friedman, triple prix Pulitzer, une éminente distinction américaine pour le journalisme, a couvert la vie internationale pour le New York Times pendant des décennies. Il a suivi l’expansion de la mondialisation en analysant les progrès fulgurants des processus scientifiques et techniques de la communication. En 2005, il publie un premier livre : « The world is flat » (1) qui montre comment le monde est devenu interconnecté
Et si tout n’allait pas si mal !
Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez
selon Jacques Lecomte
En 2016, le ciel s’est assombri. Des évènements inquiétants ont ponctué l’actualité. Et, en ce début d’année 2017, nous sommes en attente d’un horizon. Il y a bien des signes contradictoires, mais choisir la vie, c’est discerner le positif pour tracer notre chemin.
Il y a le temps court et il y a le temps long. Dans l’immédiat, tout s’enchevêtre. Dans la durée, des tendances apparaissent. Il est bon de pouvoir distinguer ces tendances.
Comme le montre Yann Algan, dans son livre : « La fabrique de la défiance » (1), on enregistre en France un manque de confiance bien plus élevé que dans beaucoup d‘autres pays. Dans le désarroi actuel, cela se traduit en pessimisme, en cynisme, en rejet
Une bonne nouvelle : la paix, ça s’apprend
Nos sociétés sont traversées par des poussées de violence. Il y a là des phénomènes complexes qui peuvent être analysés en termes sociaux, économiques, culturels, politiques, mais également dans une dimension psychosociale, un regard sur les comportements. En dehors même de ces épisodes, dans la vie ordinaire, nous pouvons percevoir et éprouver des manifestations d’agressivité. A une autre échelle, au cours de l’histoire, nous savons combien la guerre a été un fléau dévastateur (1). Ainsi, affirmer la paix aujourd’hui, c’est garder la mémoire du malheur passé pour empêcher son retour, mais c’est aussi effectuer un pas de plus : réduire les sources de violence, pacifier les comportements
Vers une société associative
Transformation sociale et émergence d’un individu relationnel.
« La contresociété », selon Roger Sue
Si certains épisodes comme l’élection présidentielle en France suscitent des mobilisations, dans la durée, on assiste plutôt à un rejet du pouvoir politique qui s’exprime à travers un pessimisme et un désengagement. Plus généralement, dans tous les domaines, les institutions hiérarchisées, qui ont longtemps encadré la société française, sont aujourd’hui plus ou moins sujet de défiance. Ainsi, peut-on ressentir un malaise dans la vie publique qui s’exprime dans un vocabulaire de crise. Ce désarroi se conjugue avec une révolte diffuse qui nourrit les extrémismes. Et pourtant, on peut également observer en regard des mouvements qui sont porteurs d’espoir. Nous avons besoin d’y voir plus clair. Cette situation appelle des diagnostics et des propositions
Un monde en changement accéléré
La réalité et les enjeux selon Thomas Friedman, journaliste au New York Times et analyste au long cours des technologies de la communication
Nous pressentons la rapidité du changement. Nous percevons les peurs et les enfermements. Les évènements récents nous montrent que c’est là une question prioritaire. Qui peut nous éclairer là dessus ?
En 2005, un journaliste américain publiait un livre : « The world is flat » (1) qui décrivait le processus à travers lequel le monde est devenu interconnecté. A partir d’une enquête internationale, ce livre faisait apparaître un paysage nouveau. Pendant des décennies, l’auteur, Thomas Friedman a couvert l’actualité internationale, et aujourd’hui chroniqueur au New York Times, il tient un blog qui apporte une information précieuse sur le déroulement de cette actualité (2)
Penser à l’avenir, selon Jean Viard
Dans une actualité tourmentée, comprendre les forces en présence et le jeu des représentations pour avancer vers un nouvel horizon.
Le climat politique international s’est assombri durant l’année 2016. Des forces marquées par l’autoritarisme et l’hostilité à l’étranger sont apparues sur le devant de la scène. Elles s’appuient sur les frustrations, les peurs, les agressivités. Elles viennent bouleverser les équilibres au cœur du monde occidental. Elles portent atteinte à ce qui fondent nos valeurs : le respect de l’autre. Ces forces régressives constituent ainsi une grave menace. Notre premier devoir est donc de nous interroger sur les origines de cette dérive. Et pour cela, nous avons besoin de comprendre les transformations sociales en cours. Cette recherche emprunte différentes approches. Et, par exemple, comme Thomas Piketty, on peut mettre l’accent sur les effets néfastes d’un accroissement des inégalités. Mais il y a place également pour des analyses sociologiques comme celle de Jean Viard dans son dernier livre : « Le moment est venu de penser à l’avenir » (1).
Une philosophie de l’histoire, par Michel Serres
Au sortir de massacres séculaires, vers un âge doux portant la vie contre la mort.
A travers une culture encyclopédique, Michel Serres a développé une pensée créative et originale dans un style imagé. Il ouvre de nouvelles compréhensions plus vastes, plus profondes. Les ouvrages de Michel Serres nous entraînent dans une vision nouvelle du monde. C’est le cas dans son livre : « darwin, bonaparte et le Samaritain. Une philosophie de l’histoire » (1).
En page de couverture, quelques lignes explicitent le titre concernant ce regard nouveau sur l’histoire de l’humanité.
Le film ‘Demain’
Un monde nouveau qui est en train d’apparaître
Nous ne pouvons pas ignorer les messages de plus en plus précis et de plus en plus pressants qui annoncent un bouleversement climatique et la ruine de la biodiversité. Mais que faire ? Refuser d’y penser ou au contraire affronter le défi. Ces dernières années, la prise de conscience a grandi et elle a même débouché sur la réussite d’une grande négociation internationale, la COP 21. Mais des mesures techniques suffisent-elles ? Comme tout se tient, nous sommes également appelés à changer de genre de vie, et pour cela, nous devons modifier notre regard et adopter des comportements nouveaux. Nous avons besoin d’y voir plus clair, de découvrir de nouveaux chemins. Un film vient de sortir et répond à cette question.
Cultiver la terre en harmonie avec la nature
La permaculture : une vision holistique du monde
Aujourd’hui, nous savons que la terre est menacée. C’est le changement climatique et le recul de la biodiversité. Et nous, nous prenons conscience de tout ce que nous recevons de la nature, une symbiose elle aussi en danger. En regard, à travers de multiples organisations, un puissant mouvement écologique est apparu. Les états entrent peu à peu dans cette mobilisation pour ce qu’on peut appeler la sauvegarde de l’humanité. Nous sommes tous concernés
Comprendre la mutation actuelle de notre société requiert une vision nouvelle du monde
La nouvelle conjoncture, selon Jean Staune.
Dans l’inquiétude et l’incertitude actuelle concernant l’évolution de notre société, nous sentons bien que nous vivons à une époque de grandes mutations. Et d’ailleurs, nous sommes éclairés à ce sujet par des auteurs capables d’analyser cette évolution historique (1). Plus nous nous situons dans ce mouvement, plus nous voyons en regard émerger de nouvelles pensées et de nouvelles pratiques, plus nous sommes à même de nous diriger. Et comme le nouveau monde qui apparaît est aussi un puzzle dans lequel des éléments très variés viennent prendre place, nous avons avantage à recourir à des œuvres de synthèse. A cet égard, le livre de Jean Staune : « les clés du futur. Réinventer ensemble la société, l’économie et la science » (2) est particulièrement éclairant.
Dans un monde difficile, un témoignage porteur de joie et d’espérance
« Justice sur la terre comme au ciel » : un livre de Guy Aurenche.
Ancien président de l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), aujourd’hui président du CCFD-Terre solidaire, Guy Aurenche est, depuis longtemps, engagé dans une lutte pour la justice dans le monde. Aujourd’hui, dans un nouveau livre : « Justice sur la terre comme au ciel. Entretiens avec Chantal Joly » (Salvator, 2016), Guy Aurenche participe à une conversation, en terme de questions et de réponses, un texte qui lui permet d’exprimer ses convictions dans une forme accessible à tous.
Vers un nouveau climat de travail dans des entreprises humanistes et conviviales : un parcours de recherche avec Jacques Lecomte.
Sens et bonheur au travail : malgré tout, c’est possible
La situation du travail en France est préoccupante. Le taux de chômage est particulièrement élevé. C’est un poids qui pèse sur la jeunesse. Dans la grande mutation en cours, des métiers disparaissent et d’autres naissent. La reconversion des perdants est bien souvent difficile. Les relations entre employés et employeurs continue à souffrir d’un effet de domination. Et, de plus, l’accélération technologique entraine un accroissement du stress dans divers secteurs. On peut donc entretenir une sombre image de la situation du travail en France.
Dynamique culturelle et vivre ensemble dans un monde globalisé
« La guerre des civilisations n’aura pas lieu » de Raphaël Liogier
Dans son nouveau livre : « La guerre des civilisations n’aura pas lieu. Coexistence et violence au XXIè siècle » (1), Raphaël Liogier, sociologue et philosophe, poursuit son exploration du nouveau monde en voie d’émergence, recherche qui a déjà donné lieu à d’autres ouvrages de sa part, comme : « Souci de soi, conscience du monde. Vers une religion globale ? » (2)
Un silence religieux
En regard d’un manque qui engendre le pire, quelle dynamique d’espérance ?
« Un silence religieux. La gauche face au djihadisme », c’est le titre d’un livre de Jean Birnbaum qui vient de paraître au Seuil » (1).
Pour qui cherche à comprendre, dans le contexte de notre histoire politique, les réactions aux évènements récents, ces drames causés par le djihadisme, ce livre apporte un éclairage original, à partir d’une analyse du rapport entre la gauche française et le fait religieux au cours des dernières décennies. Jean Birnbaum met en évidence une forte propension au silence sur la dimension religieuse de la menace djihadiste. Certes, il était et il est légitime de prévenir un amalgame entre islam et terrorisme. Mais, « par delà ces motivations politiques, ce silence fait symptôme d’un aveuglement plus profond qui concerne le rapport que beaucoup d’entre nous entretenons avec la religio
Evénement symbolique et promesse d’avenir
La création de la « Chan Zuckerberg Initiative »
Dans un monde où les menaces abondent, ne perdons pas confiance. Sachons reconnaître les évolutions positives et les promesses d’avenir dans une multitude de signes encore peu visibles. C’est regarder au bien plutôt qu’au mal. C’est accepter des nouveautés, des surprises. C’est aller au delà de nos conventions et de nos habitudes de pensée, et parfois à l’encontre d’une pensée dominante dans certains cercles. Ce préalable est-il nécessaire pour saluer la toute récente création de la « Chan Zuckerberg Initiative » par Mark Zuckerberg, inventeur et directeur de Facebook et son épouse, Priscilla Chan à l’occasion de la naissance de leur fille Max
Société collaborative. La fin des hiérarchies.
« Société collaborative. La fin des hiérarchies » (1) : c’est le titre d’un petit livre publié en 2015 par la communauté « OuiShare ». Petit par le format, mais, à notre sens, de grande portée. Car ce livre, nourrie par une expérience vécue, riche en informations sur les innovations sociales et technologiques en cours, sait analyser la réalité sociale et ouvrir des pistes de changement. Et la dynamique de cet engagement se fonde sur les valeurs de OuiShare, une jeune association qui a grandi rapidement depuis janvier 2012 pour devenir un acteur international de premier plan dans le domaine de l’économie collaborative (2).
La rencontre entre le Président Obama et le Pape François.
Une vision politique. Des chemins qui convergent. Une œuvre de l’Esprit.
Dans ce monde où les menaces abondent, y a-t-il des hommes en responsabilité inspirés par l’Esprit pour chercher et promouvoir les voies de la paix et de la justice ? La réponse est positive, et, dans certains cas, elle apparaît au grand jour, quelque soit la subjectivité de notre regard.
Les troubles qui affectent notre humanité sont liés, pour une part, au manque de sens. Mais légitimement, on attend authenticité et empathie de ceux qui peuvent répondre à cette question du sens.
Incroyable, mais vrai ! Comment « Les Incroyables Comestibles » se sont développés en France
Interview de François Rouillay
En 2008, dans la ville anglaise de Todmorden, des gens ont commencé à planter et à cultiver des fruits et des légumes pour les mettre à la disposition de tous (1). Ce mouvement : « Incredible Edible » prend une grande ampleur et suscite un nouveau genre de vie. En 2011, François Rouillay découvre cette innovation et suscite, dans sa commune, Colroy-la-Roche en Alsace, une démarche analogue, un mouvement du cœur. Des gens se mettent à planter des fruits et légumes pour les partager avec tout le monde. A toute allure, ce mouvement : « les Incroyables Comestibles » se diffuse et se répand dans toute la France.
Thomas d’Ansembourg : « Un citoyen pacifié devient un citoyen pacifiant »
Une campagne du mouvement Colibris pour une (r)évolution intérieure.
Face aux dysfonctionnements de notre société, le mouvement Colibris, qui puise son inspiration tout particulièrement chez Pierre Rabhi, appelle ses membres à des voies alternatives de reconstruction. « Soyons le changement ! ». Et « si la plus importante révolution à mener était votre (r)évolution intérieure ! ». Le mouvement Colibris vient donc de lancer une nouvelle campagne citoyenne dans ce sens. « Dans la continuité du travail réalisé autour des principaux leviers de la société : économie, agriculture, démocratie, énergie, Colibris souhaite passer un message fort et montrer que la vraie (r)évolution est celle qui nous amène à nous transformer nous mêmes pour transformer le monde ».
Convergences écologiques : Jean Bastaire, Jürgen Moltmann, Pape François et Edgar Morin
Une nouvelle civilisation en gestation
La prise de conscience écologique est devenue un enjeu vital pour l’humanité. Manifestement, la menace actuelle n’est pas liée seulement à un dysfonctionnement des comportements. Elle dépend également d’une représentation du monde dans laquelle l’humanité manque de respect pour la nature en s’érigeant en maîtresse et dominatrice. C’est une invitation à nous interroger sur la manière dont nous envisageons la création, le projet de Dieu pour la nature et l’humanité. Comment concevoir le rapport entre notre humanité et la nature ?
Charleston : face aux fanatismes, un message qui s’adresse au monde entier
Alors que les fanatismes font rage dans le monde, à Charleston, Barack Obama a su exprimer la puissance de la solidarité et de l’amour.
« Si Barack Obama avait pu résumer les évènements tragiques de Charleston, il n’aurait sans doute utiliser qu’un terme : grâce. C’est sur la notion de grâce qu’il a entonné, à la surprise générale le chant « Amazing grace » qui accompagna de nombreuses actions du mouvement civique », commente Stéphane Brossard, dans « Le Temps ». Et il poursuit : « Barack Obama a parlé avec le cœur, une sincérité et une passion qui ont fait de ce discours un moment de rassemblement national , un moment permettant un début de guérison et offrant surtout une chance de voir les relations interraciales aux Etats-Unis sous un autre jour».
Appel à la fraternité
Pour un nouveau vivre ensemble.
La France traverse aujourd’hui un passage difficile. Affectées par un chômage massif, des populations sont affectées par le précarité et le mal être. Les frustrations engendrent l’agressivité et la défiance. Dans un univers mondialisé, le manque de point de repères, la perte de cadres de vie stables, une fragmentation du tissu social engendrent l’insécurité qui se mue en crainte de l’autre, en peur de l’étranger. Tout est donc aujourd’hui en question : une économie qui peine à se renouveler, mais aussi les séquelles d’un passé, celui d’un pays hiérarchisé, marqué par la longue opposition des deux France issues de la Révolution française. Des personnalités et des associations viennent d’appeler à une mobilisation pour une société plus fraternelle (1). C’est une juste intuition. Sans vision, un peuple meurt (2). Pour permettre le vivre ensemble, nous avons besoin de référents nouveaux en terme de valeurs et de récits, et de pratiques nouvelles en terme d’attitudes et de comportements.
De Martin Luther King à Obama
Un mouvement de libération qui se poursuit et s’universalise.
Il y a cinquante ans, à Selma, une petite ville de l’Alabama, animés par la vision de Martin Luther King, des afro-américains s’engageaient dans des luttes pour les droits civiques. Le 7 mars 1965, quelques six cent manifestants qui défilaient pacifiquement, étaient pris à partie par les forces de l’ordre dans une brutale répression policière. Pourtant ces marches non violentes se sont poursuivies. Deux semaines plus tard, plusieurs milliers de personnes emmenées par le pasteur Martin Luther King quittaient Selma pour rejoindre la capitale de l’Alabama, Montgomery, à prés de 90 kilomètres. L’opinion publique était touchée par ce mouvement pacifique. Et la victoire était remportée au plus haut niveau politique
Un environnement pour la vie.
Comment la toxicomanie est liée à l’isolement social et peut trouver remède dans un environnement positif.
Des études sociologiques ont montré combien la dégradation du tissu social engendrait des maux de tous ordres dans les populations concernées. Et, à l’inverse, tout ce qui relie a des effets positifs. Ce regard est confirmé par une étude récente sur la manière d’affronter la toxicomanie. Auteur d’un livre tout récemment publié : « Chasing the Scream. The first and last days of the war of drugs » (1), Johann Hari (2) nous expose la recherche qui lui a permis de démonter les conceptions dominantes orientant la lutte contre ce fléau social et de proposer un éclairage nouveau : une approche environnementale (3).
Avaaz. Un mouvement international pour changer le monde
Transformation sociale et transformation personnelle vont de pair
Le grand mouvement international Avaaz (1) vient de lancer une campagne pour la promotion de principes éthiques : « Faisons preuve de gentillesse et de respect. Tendons vers la sagesse. Pratiquons la reconnaissance ». Cette initiative nous paraît témoigner d’une évolution prometteuse dans un changement de mentalités à l’échelle internationale. Transformation sociale et transformation personnelle vont de pair. Quel est le parcours du mouvement Avaaz ? Quels principes éthiques veut-il promouvoir ? Comment cette initiative s’inscrit-elle dans une transformation des mentalités où action sociale et spiritualité font alliance ?
Avaaz . Un mouvement citoyen en ligne.
BlaBlaCar. Un nouveau mode de vie
Le covoiturage : un lieu de rencontre et de solidarité, une respiration
David habite Dreux. Il est souvent appelé à se déplacer. David nous raconte ici comment il a découvert et expérimenté BlaBlaCar.
« Une amie m’en avait parlé et proposé de limiter ainsi les frais de voyage des grandes vacances. Je n’ai pas accepté croyant ainsi préservé ma liberté. C’est, il y a quelques mois, que j’ai expérimenté BlablaCar, car, pour de bon, étant privé de voiture.
BlaBlaCar, c’est un site internet (1) qui propose des petits et longs trajets dans toute la France et même au delà. Il présente de petites annonces avec le nom, l’âge, des éléments biographiques des conducteurs comme des passagers. Il suffit de s’inscrire à une annonce proposant un trajet et comme conducteur, il suffit de proposer un trajet et d’attendre que des passagers s’inscrivent. Le trajet coûte
Discerner les voies pour une société plus humaine
Des témoignages porteurs d’espérance
Dans la morosité du temps, lorsqu’au désarroi et à la détresse de beaucoup de gens, s’ajoutent le manque de vision des politiques et la focalisation des médias sur les mauvaises nouvelles, alors on a besoin d’analyser plus profondément les changements en cours et de mettre en évidence des évolutions positives, de discerner des pistes d’espérance. Voilà pourquoi le recueil d’entretiens publié par » mérite notre attention. Et le sous-titre précise le propos : « Entretiens avec dix grands témoins pour retrouver confiance » (1).
Pour vivre ensemble, il faut être orienté vers l’avenir
Jean-Claude-Guillebaud : « Une autre vie est possible »
Pour aller de l’avant, nous avons besoin d’un horizon. Et aujourd’hui, dans cette période difficile, et à travers l’information dominante, nous sommes menacés par la morosité. Pour certains, l’horizon paraît bouché. Nous avons besoin de discernement et d’espérance. Comme correspondant de guerre, pendant plus de trente ans confronté à des catastrophes, puis comme chercheur engagé dans la compréhension de notre époque à partir des sciences humaines, Jean-Claude Guillebaud a toute légitimité pour nous interpeller en proclamant dans un de ses derniers livres : « Une autre vie est possible ». Sur ce blog, nous avons mis en valeur l’apport de cet ouvrage (1). Aujourd’hui, celui-ci est publié en livre de poche (2), et, à cette occasion, l’auteur s’adresse à nous à travers une courte vidéo (3).
De cadre infirmier à coach de vie
Accompagner les personnes pour les aider à rebondir après une épreuve.
Changer de profession, c’est vivre une transformation dans notre vie sociale et dans notre vie personnelle. En répondant aux questions de Jean Hassenforder, Béatrice Ginguay partage son parcours qui l’a conduite, à partir de son expérience de cadre infirmier à devenir coach de vie.
Béatrice, tu as vécu un passage professionnel de cadre infirmière à coach dans la santé. C’est une grande transformation. Comment vis-tu cette période?
Oui, d’une certaine manière, il s’agit effectivement d’un grand changement.
– Je suis passée d’un statut de « salariée » à un statut de « libérale ».
Une aspiration communautaire portée par le numérique
# Un nouveau monde : l’ère numérique
Le monde change très rapidement. On est en train de passer d’un monde caractérisé par un engagement physique de l’homme à un monde numérique. La génération Y est une expression de ce nouveau monde. De plus en plus, tout se fait sur le web : les achats, les opérations financières, le travail, … Cela commence à apparaître. Par exemple, moins de gens vont à la banque.
Un enseignement de la programmation informatique ouvert à tous
#Un projet collaboratif, convivial et créatif : Simplon.co
#On leur disait : c’est impossible ! Ils l’ont fait.
#A une époque où la révolution numérique (1) ouvre de nouveaux emplois, comment permettre à des minorités défavorisées d’y accéder ? Peut-on aujourd’hui enseigner la programmation informatique, le nouvel alphabet du XXIè siècle, le code, au delà des filières classiques ?

L’ère numérique
Gilles Babinet, un guide pour entrer dans ce nouveau monde.
En ce temps de crise, la France est atteinte par le pessimisme et une perte de confiance. On voit bien le mal, mais on peine à distinguer les changements qui commencent à ouvrir des voies nouvelles. Cependant, il y a bien des analyses qui nous permettent de nous orienter.
Parmi ceux qui nous apportent une meilleure compréhension de la situation actuelle, on compte un jeune entrepreneur, engagé dans la pratique du numérique, et, en fonction de son expérience, appelé à exercer un rôle dans la vie publique comme premier président du Conseil national du numérique, puis comme représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique.
Une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable
Interview de Myriam Bertrand, volontaire du service civique à Initiatives et Changement (septembre 2013- mars 2014)
Myriam Bertrand vient de terminer un master 2 en communication. Pour cette formation, elle a accompli son stage de fin d’étude dans l’association « Colibris », Mouvement pour la Terre et l’Humanisme. Et comme volontaire du service civique, à la rentrée 2013, pour une période de six mois, elle s’engage dans l’association « Initiatives et Changement » pour y travailler dans le domaine de la communication et du financement de l’association. Selon Myriam, ces deux associations ont « en commun de vouloir aider les acteurs du changement de la société ». La démarche de Myriam témoigne aussi d’un projet de vie. Elle répond ici à quelques questions sur sa motivation, sur son parcours, sur ses intentions.
De la décharge publique à la musique
Au Paraguay, des jeunes forment un orchestre à partir d’instruments fabriqués à partir de déchets.
Quel contraste ! Dans une banlieue d’Asuncion, la capitale du Paraguay, au bidonville de Cateura, un lieu envahi de détritus qui y sont rejetés, un orchestre formé par des jeunes est né. C’est le « Landfill Harmonic ». Le processus de dégradation a été retourné. Une vidéo (1) retrace pour nous une histoire émouvante de la manière dont des instruments de musique ont été fabriqués à partir du recyclage de déchets apportant ainsi une espérance à des enfants, à des jeunes dont l’avenir auraient été, sans cela dépourvu de sens. Quel élan de vie ! « Le monde nous envoie des ordures. Nous lui renvoyons de la musique ».
Une révolution en éducation
L’impact d’internet pour un nouveau paradigme en éducation.
Désir d’apprendre, désir de connaître, désir de comprendre, désir de participer à un univers de sens qui nous dépasse. A travers l’histoire, on peut suivre le mouvement qui en est résulté.
Et, dans les derniers siècles, le désir s’est investi dans le développement de l’école qui a permis l’accès au savoir du plus grand nombre. Et, dans la vie des élèves, cet attrait s’est traduit dans une mobilisation de l’être. Il est des pays où cette mobilisation est particulièrement visible comme en témoigne le film : « Sur le chemin de l’école » (1). Mais, dans cette histoire, il y a deux faces bien différentes. En effet, si l’école, et plus largement l’institution scolaire dans ses différentes étapes, ont suscité un élan, on peut la considérer également sous un autre jour. En effet, aujourd’hui, elle apparaît également comme un système imposé en fonction d’un double héritage : la hiérarchisation de la société traditionnelle où le pouvoir s’exerce d’en haut à travers de multiples relais ; l’organisation qui a longtemps prévalu dans la société industrielle en terme de production de masse et de normes peu propices à la prise en compte des spécificités industrielles.
Pour une société collaborative
Un avenir pour l’humanité dans l’inspiration de l’Esprit.
#Pippa Soundy est une amie anglaise qui, au long des années, a effectué un parcours spirituel qu’elle poursuit actuellement comme pasteure-prêtre dans l’Eglise anglicane, constamment en recherche des émergences positives. Pippa a pris connaissance du livre de Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot : « Vive la Co-révolution. Pour une société collaborative », en lisant, sur ce blog, la présentation de cet ouvrage (1). Dans une dimension internationale, elle en perçoit toute l’originalité. Pour elle, cette perspective prend tout son sens dans la vision d’un Dieu lui-même communion. Elle répond ici à quelques questions.
La vision mobilisatrice de Martin Luther King : « I have a dream »
Des figures, des évènements issus du passé, éclairent encore notre présent. Des noms comme ceux de Gandhi ou de Martin Luther King sont associés à de grands mouvements de libération pacifique et s’inscrivent dans la mémoire des hommes épris de justice.
Ainsi, la proclamation : « I have a dream », « Je fais un rêve », point d’orgue du discours de Martin Luther King dans la grande manifestation qui rassembla à Washington en 1963 des centaines de milliers d’américains en lutte pour les droits civiques des noirs (1) , est aujourd’hui encore un appel qui résonne dans les consciences.
Questions sur la bonne gouvernance
En passant par la Toscane au XIVème siècle
Les fresques d’Ambogio Lorenzetti sur le bon et le mauvais gouvernement
La Toscane est une province italienne dont on sait la beauté des paysages et des œuvres d’art. Elle est jalonnée par des villes réputées : Florence, Sienne. Des amis ayant récemment visité cette région, à leur retour, je leur ai demandé s’ils pouvaient nous communiquer des échos de cette beauté. Au cours d’une conversation avec Etienne Augris, professeur d’histoire et géographie dans un lycée lorrain (1), j’ai découvert qu’il avait tout particulièrement apprécié une œuvre d’art qui se situe dans le « Palazzo Pubblico » de Sienne.
Questions sur la bonne gouvernance
En passant par la Toscane au XIVème siècle
Les fresques d’Ambogio Lorenzetti sur le bon et le mauvais gouvernement
La Toscane est une province italienne dont on sait la beauté des paysages et des œuvres d’art. Elle est jalonnée par des villes réputées : Florence, Sienne. Des amis ayant récemment visité cette région, à leur retour, je leur ai demandé s’ils pouvaient nous communiquer des échos de cette beauté. Au cours d’une conversation avec Etienne Augris, professeur d’histoire et géographie dans un lycée lorrain (1), j’ai découvert qu’il avait tout particulièrement apprécié une œuvre d’art qui se situe dans le « Palazzo Pubblico » de Sienne.
Une révolution de « l’être ensemble »
La société collaborative : un nouveau mode de vie.
« Vive la co-révolution ! Pour une société collaborative »
Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot
Dans ces temps difficiles où tant de gens subissent les effets d’une crise économique et financière inégalée depuis plusieurs décennies et où l’Europe se débat dans un manque de vision et de détermination, les frustrations accumulées se traduisent en agressivité sociale. Pour certains, le pessimisme l’emporte et l’horizon paraît bouché. Et pourtant, on peut envisager la crise elle-même comme un temps passager correspondant à une période de profonde mutation. A cet égard, de Michel Serres (1) à Jérémie Rifkin (2), plusieurs grands chercheurs nous aident à y voir plus clair. « Si nous vivons une crise, aucun retour en arrière n’est possible . Il faut inventer du nouveau », écrit Michel Serres en mettant en évidence les profondes transformations en cours.
Une vision de la liberté
Comment vivre ensemble entre êtres humains ?
Au sortir de la société hiérarchisée qui a prévalu pendant des siècles, l’aspiration à la liberté a grandi et s’est manifestée à travers des bouleversements sociaux comme les révolutions qui, à la suite de la Révolution Française, ont parsemé le XIXè siècle. Mais l’aspiration à la liberté ne se manifeste pas seulement au plan de la politique intérieure, mais aussi sur le registre des combats pour l’indépendance nationale par opposition à une domination étrangère et, dans le domaine social, en terme de luttes pour une libération face à l’exploitation d’un groupe dominant.
Force et joie de vivre dans un engagement politique au service des autres
Le livre de Ségolène Royal : « Cette belle idée du courage ».
Si elle attire enthousiasme ou contradiction, Ségolène Royal a effectué en France un parcours politique qui ne peut être ignoré (1). Dans cette entrée en matière, nous n’avons donc pas à le rappeler. A la suite d’autres livres qui ont ponctué son itinéraire politique, elle vient d’écrire un nouvel ouvrage : « Cette belle idée du courage » (2).
Pourquoi ce livre ?
Et elle nous dit pourquoi : « L’idée de ce livre est née de la question qu’on m’ont tant de fois posée des proches comme des inconnus, des militants et des citoyens, en France et hors de France.
Promouvoir la confiance dans une société de défiance !
Transformer les mentalités et les institutions. Réformer le système scolaire.
Les pistes ouvertes par Yann Algan.
Comment dissiper la méfiance qui s’est installée dans une partie de la société française en perturbant les relations ?
Quel constat ? Quelle analyse ? Quels remèdes ?
Cette question nous concerne personnellement et collectivement. Comment vivons-nous la relation avec ceux qui nous entourent et dans quelles dispositions entrons-nous en contact avec eux ? Comment percevons-nous notre rapport avec les collectivités et les institutions ?
Une vie : Stéphane Hessel
Ensemble, dans le chemin de l’histoire, en marche dans un projet d’avenir
Stéphane Hessel, notre ami, puisqu’il suscitait notre sympathie à travers sa présence dans les médias, est décédé, le 17 février 2013, au terme d’une longue et belle vie sur cette terre. Chacun pourra trouver les mots pour décrire ce qui émane de lui dans les nombreuses vidéos qu’il nous lègue : enthousiasme, conviction, empathie, passion pour la justice et la défense des êtres humains face aux menaces de toutes sortes, et puis, une présence sensible, immédiatement ouverte à l’autre, dans une fragilité assumée, une noblesse d’âme, un beau sourire.
Aujourd’hui, nous sommes tous frères à Bamako !
La rencontre de Habib Koité et Eric Bibb dans l’album : « Brothers in Bamako ».
Bamako : une ville africaine qui, peut être, passait inaperçue. La voici aujourd’hui, en ce début de l’année 2013, au centre de l’actualité. L’attention du monde se porte sur le Mali.
Certes, depuis un an, des groupes islamistes avaient conquis une partie du pays. Le fanatisme religieux se répandait en exactions et imposait sa loi. En regard, on voit maintenant le prix de la dignité humaine, du respect de l’homme, de la liberté, de la tolérance. On saisit la valeur concrète de ce qui, dans certains contextes, peut apparaître comme des banalités, voire de grands mots. Les populations de Gao et de Tombouctou, qui ont accueilli dans la liesse les armées françaises et maliennes, ont témoigné, par leur enthousiasme, de l’importance existentielle de ces valeurs. Pour des français, cet événement évoque la mémoire de la libération vécue en 1944.
Travailler dans les nouvelles technologies. Un itinéraire professionnel fondé sur la justice.
Susciter un espace de collaboration dans une entreprise hiérarchisée.
Ingénieur, Faubert travaille depuis quinze ans dans une entreprise de nouvelle technologie.
Quelles sont les caractéristiques de ce milieu professionnel ? « Tout d’abord, c’est un secteur en mouvement, en l’espèce la technologie de l’information. Comment pouvoir accéder à un contenu sous toutes les formes possibles ? Il y a différents médias. On doit pouvoir accéder aux contenus dans ces différents supports : téléphone mobile, télévision connectée, Ipad, PC portable, voiture connectée, maison connectée…
Venir en aide aux adultes vulnérables. La protection des personnes majeures
D’un emploi salarié dans les prestations de presse à un métier dans la protection des personnes.
Au long des années, Pierre-Henri Chaix en est venu à s’intéresser de plus en plus à la condition des personnes adultes en difficulté.
Professionnellement, pendant vingt-cinq ans, il a travaillé dans le domaine de la presse et de l’édition, et, dans ces dernières années, à la réalisation de revues de presse numériques. Parallèlement, Pierre-Henri est très actif dans la communauté chrétienne locale, et là, il anime un groupe d’hommes pour la plupart isolés. Il suit également un groupe de personnes qui, présentent un handicap mental. Progressivement, Pierre-Henri s’est intéressé à la question des personnes vulnérables. Et, pour celles avec qui il est en contact, il les a accompagnées parfois chez leurs tuteurs.
Quel avenir pour le monde et pour la France ? / 1
Choisir l’espérance, c’est choisir la vie.
Jean-Claude Guillebaud : Une autre vie est possible.
L’histoire du XXè siècle a été marquée par de grandes hécatombes qui assombrissent notre mémoire. La croyance au progrès s’est dissoute. Si, malgré les aléas, le développement économique a été sensible et a changé les conditions de vie, aujourd’hui la crise de l’économie associée à la montée des inégalités engendre inquiétude et pessimisme. Cette insécurité est accrue par une perte des points de repère, parce que les croyances religieuses d’autrefois ont besoin d’être reformulées dans les termes d’une culture nouvelle.