Le cadeau d’une intuition

Un nouveau lieu pour l’expression crĂ©ative  

Aujourd’hui, je cueille le fruit d’une intuition, portĂ©e et mĂ»rie, pendant presque  9 ans : un lieu pour les formations avec l’expression crĂ©ative !

Coup d’Ɠil dans le rĂ©tro,  pour une rĂ©alisation nĂ©e d’une intuition :

A PRH, nous disons l’importance de l’écoute de ses intuitions, et comment l’on passe d ‘une intuition Ă  une dĂ©cision puis Ă  une rĂ©alisation !

Depuis mon dĂ©marrage comme formatrice (1), j’étais habitĂ©e d’un lieu, stable, pour exploiter tous les possibles du travail sur soi par l’expression crĂ©ative, un des supports pĂ©dagogiques chers Ă  PRH !

Pas facile de distinguer entre cette intuition de dĂ©part et du rĂȘve, entre mes aspirations profondes et le possible dans le rĂ©el
 C’est le temps qui a confortĂ© cette intuition : elle ne m’a jamais lĂąchĂ©e ! Et comme cette caractĂ©ristique-lĂ  m’était dĂ©jĂ  familiĂšre pour d’autres choix importants dans ma vie, elle m’a aidĂ©e Ă  la prendre au sĂ©rieux. Pourtant, dans le paysage, pendant 5 ans, rien n’était disponible, ni convergent.

Peu à peu  ce projet a pris force en moi, suffisamment pour que j’en parle nettement ! Et mon mari s’y est ouvert ; c’est devenu un projet de couple ; il se voyait le construire avec  l’aide de proches.

Nous avions envisagĂ© un premier lieu qui s’est avĂ©rĂ© trop lourd pour nous et nous avons renoncĂ©. Ce moment de dĂ©ception me mit dans un arrĂȘt intĂ©rieur pendant quelque temps mais le projet ne me lĂąchait pas
.

Mon mari a entrevu un nouveau lieu
et c’est celui-lĂ  qui arrive Ă  son accomplissement aujourd’hui. Il se compose d’une belle salle claire, ensoleillĂ©e, dans une ambiance – bois, chaleureuse ; il y a un grand espace, avec des zones diffĂ©renciĂ©es offrant diffĂ©rentes postures de travail, en intĂ©rieur comme en extĂ©rieur dans un jardin, sans oublier de quoi se poser  ou de se restaurer!

Sa configuration permet d’accĂ©der Ă  des supports encore plus diversifiĂ©s comme le bois, le bĂ©ton cellulaire en plus de l’argile, et la peinture. Cet ensemble permet d’évoluer Ă  son rythme et au rythme du  travail intĂ©rieur en cours.

Outre les sessions par l’expression crĂ©ative, des nouveautĂ©s s’y annoncent :

Ainsi , des journĂ©es dĂ©couvertes  avec l’expression crĂ©ative, pourront s’y tenir pour dĂ©couvrir PRH et pour dĂ©couvrir cette approche de soi, par les formes, couleurs, matiĂšres
., et aussi des temps forts de relation d’aide, alliĂ©s Ă  la possibilitĂ© de recourir Ă  ces mĂ©diations.

Sa rĂ©alisation a Ă©tĂ© possible grĂące Ă  un chantier solidaire oĂč s’échangeaient des services. Occasion pour certains  d’apprentissages techniques, et pour tous, une belle expĂ©rience de convivialité !

Voici, avec du recul, quelques Ă©lĂ©ments de ma traversĂ©e intĂ©rieure
 :

–          Prendre au sĂ©rieux l’intuition, aprĂšs l’avoir dĂ©chiffrĂ©e, sondĂ©e

–          Y croire, malgrĂ© des moments de doute

–          Une interdĂ©pendance pour la rĂ©alisation

–          La difficultĂ© d’accueillir « tout ça pour moi ? » .

–          L’étonnement des convergences des aides

–          Un arrĂȘt intĂ©rieur : quelle promesse ? Qu’est ce qui  pourra se vivre ici ?

–          Une dĂ©sappropriation

–          La fatigue, le dĂ©couragement devant la longueur du travail

–          Et la joie prĂ©sente !

A prĂ©sent il existe ! En octobre s’y tiendra la premiĂšre session PRH !

C’est  une promesse de crĂ©ativitĂ© sociale, culturelle, artistique, et ce, dans un petit village tranquille au pied des Vosges !

Bienvenue à qui voudra pousser la porte !

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Prochaine session par l’expression graphique : Ma vie relationnelle, aujourd’hui, en fĂ©vrier 2017

http://www.prh-france.fr/notre-offre/nos-formations/copy2_of_vie-relationnelle/ma-vie-relationnelle-aujourdhui

Et des nouveautés :

–          Des journĂ©es dĂ©couvertes  avec l’expression crĂ©ative, pour dĂ©couvrir PRH et pour dĂ©couvrir cette approche de soi, par les formes, couleurs, matiĂšres
.

http://www.prh-france.fr/nos-activites-daccompagnement/offres-locales/stages-decouverte-et-acc-2016-2017-est.pdf

–          Des temps forts de relation d’aide, alliĂ©e Ă  la possibilitĂ© de recourir Ă  ces mĂ©diations

http://formateurs.prh-france.fr/nos-activites-daccompagnement/offres-locales/autres-rencontres-2016-2017-est.pdf

Valérie BITZ

(1)                         ValĂ©rie Bitz est formatrice Ă  PRH PersonnalitĂ© et relations humaines. Pour dĂ©couvrir l’activitĂ© de cette formation qui se donne pour but formation et dĂ©veloppement, consulter le site : http://www.prh-france.fr

Merci à Valérie pour ses contributions  sur ce blog :

Au cƓur de nous, il y a un espace

https://vivreetesperer.com/?p=1820

Des expĂ©riences de transcendance, cela peut s’explorer

https://vivreetesperer.com/?p=1505

Et si je tentais d’explorer, par la peinture ou le graphisme, pour y voir plus clair

https://vivreetesperer.com/?p=1428

Thomas d’Ansembourg : « Un citoyen pacifiĂ© devient un citoyen pacifiant »

Une campagne du mouvement Colibris pour une (r)évolution intérieure.

Face aux dysfonctionnements de notre sociĂ©tĂ©, le mouvement Colibris, qui puise son inspiration tout particuliĂšrement chez Pierre Rabhi, appelle ses membres Ă  des voies alternatives de reconstruction. « Soyons le changement ! ». Et « si la plus importante rĂ©volution Ă  mener Ă©tait votre (r)Ă©volution intĂ©rieure ! ». Le mouvement Colibris vient donc de lancer une nouvelle campagne citoyenne dans ce sens. « Dans la continuitĂ© du travail rĂ©alisĂ© autour des principaux leviers de la sociĂ©té : Ă©conomie, agriculture, dĂ©mocratie, Ă©nergie, Colibris souhaite passer un message fort et montrer que la vraie (r)Ă©volution est celle qui nous amĂšne Ă  nous transformer nous mĂȘmes pour transformer le monde » (1). Le mouvement Colibris a donc suscitĂ© une rencontre oĂč une douzaine de participants ont apportĂ© leur tĂ©moignage sur leur Ă©volution intĂ©rieure. Ces messages ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s sur de courtes vidĂ©os que nous pouvons regarder avec respect et reconnaissance (2).

On trouvera parmi ces tĂ©moignages une intervention de Thomas d’Ansembourg. Sur ce blog, Ă  deux reprises, nous avons fait connaĂźtre des vidĂ©os de Thomas d’Ansembourg particuliĂšrement Ă©clairantes (3). Thomas sait nous parler de son expĂ©rience de vie et des clĂ©s de comprĂ©hension et de transformation dont il fait usage en psychothĂ©rapie. On trouvera ces mĂȘmes qualitĂ©s dans la vidĂ©o que nous prĂ©sentons ici, et qui, en quelques minutes, nous ouvre un chemin (4).

L’itinĂ©raire de Thomas d’Ansembourg est rappelĂ© au prĂ©alable en ces termes : « Thomas d’Ansembourg a exercĂ© la profession d’avocat. ParallĂšlement, il s’est engagĂ© dans une association d’aide concrĂšte aux jeunes qui connaissent des problĂšmes de dĂ©linquance, violence, prostitution et dĂ©pendances de toutes sortes. Par cette double approche juridique et sociale, il s’est impliquĂ© dans la gestion des conflits et la recherche de sens. Dans le souhait de comprendre la difficultĂ© d’ĂȘtre en gĂ©nĂ©ral et particuliĂšrement la violence, Thomas a entrepris une psychothĂ©rapie. Il dĂ©couvre alors la libertĂ© de prendre du champ sur l’inconscient et mesure qu’il aurait pu passer sa vie, se croyant libre, alors qu’il Ă©tait pris au piĂšge de ses conditionnements Ă©ducatifs, habitudes de pensĂ©e et systĂšmes de croyances. Il dĂ©cide de devenir psychothĂ©rapeute pour partager ces prises de conscience et accompagner d’autres personnes dans ces processus de cƓur et de conscience. Il se forme Ă  diffĂ©rentes approches et particuliĂšrement Ă  la mĂ©thode de communication non violente (CNV) avec son fondateur Marshall Rosenberg.

 

Quel est le message de cette vidĂ©o ? Nous prĂ©sentons ici quelques citations qui en sont extraites pour qu’elles nous accompagnent dans le chemin de rĂ©flexion ouvert par Thomas d’Ansembourg.

Evoquant son expĂ©rience d’avocat, Thomas d’Ansembourg Ă©voque un manque de formation pour l’exercice de cette profession : « Nous Ă©viterions bien des conflits si nous avions quelques clĂ©s de connaissance de soi, de comprĂ©hension des Ă©motions, de capacitĂ© Ă  mieux les gĂ©rer et les exprimer sans agresser, Ă  exprimer ses besoins et Ă  ĂȘtre Ă  l’écoute des besoins des autres d’une façon ouverte et empathique et que cela faisait trĂšs clairement dĂ©faut dans nos Ă©ducations. Moi-mĂȘme comme avocat, je n’ai pas reçu une clĂ© d’écoute, pas une clĂ© de comprĂ©hension de la mĂ©canique relationnelle, pas une clĂ© de gestion des Ă©motions. J’étais Ă©duquĂ© pour faire des contrats, des plaidoiries, mais pas pour ĂȘtre Ă  l’écoute d’un humain en difficulté ».

En s’orientant, parallĂšlement Ă  son travail d’avocat, vers l’accompagnement de jeunes en difficultĂ©s, il s’est « vite rendu compte que quelques clĂ©s de connaissance de soi faciliteraient la vie collective : Apprendre Ă  connaĂźtre ses Ă©motions, Ă  les dĂ©mĂ©langer les unes des autres, Ă  identifier nos besoins, Ă  leur donner des prioritĂ©s, Ă  ne pas les confondre avec nos envies, nos dĂ©sirs qui sont changeants, multiples et dispersants, Ă  ĂȘtre capables d’exprimer cela par des demandes tout en Ă©tant en empathie avec le besoin de l’autre dans la capacitĂ© d’écouter ce besoin mĂȘme si il est diffĂ©rent, tolĂ©rer le dĂ©saccord et la diffĂ©rence et chercher ensemble des solutions nĂ©gociĂ©es qui seraient satisfaisantes pour chacun ».

Thomas s’est alors engagĂ© dans une psychothĂ©rapie. Il a senti « un pivotement intĂ©rieur » en prenant du champ sur l’inconscient : « J’aurais pu passer ma vie dans des enfermements » avec la prise de conscience que le mot : « enfer » peut s’appliquer Ă  ceux-ci. Thomas d’Ansembourg est maintenant psychothĂ©rapeute depuis plus de vingt ans. Il encourage le dĂ©veloppement d’une « intĂ©rioritĂ© citoyenne », une vie intĂ©rieure qui peut s’exprimer au service de la vie communautaire. « Je fais le lien avec ce que la plupart des spiritualitĂ©s nous disent de façon concordante : si nous prenons du temps d’écoute intĂ©rieure, de discernement et d’entrer dans un puits de connaissance universelle qui est, semble-t-il, au cƓur de chacun de nous, nous nous relions, nous appartenons ». « Et voilĂ , il m’est donc apparu qu’un citoyen pacifiĂ© devient un citoyen pacifiant (5). Il s’implique. Il laisse un sillage de bienveillance, de bienfaisance, de douceur, de gĂ©nĂ©rositĂ©, de collaboration, de synergie. Il donne envie qu’on aille avec lui. En se sentant pacifiĂ©, il donne envie d’ĂȘtre pacifiant Ă  notre tour ».

J’ai la conviction que cette vie intĂ©rieure peut se nourrir de multiples façons. Bien sĂ»r, je recommande de porter rĂ©guliĂšrement des moments de gratitude (6). Toutes les personnes qui pratiquent rĂ©guliĂšrement des moments de gratitude sentent une Ă©nergie, une vitalitĂ©, une joie d’ĂȘtre au monde ». Cela ne vient pas nĂ©cessairement immĂ©diatement, mais cela « ne manque pas de venir si on jardine cette vie intĂ©rieure avec suffisamment de bienveillance et d’attention ».

Dans ce travail, je propose Ă©galement un exercice, c’est de se poser cette simple petite question que l’on pose autour de soi une dizaine de fois par jour : Comment cela va ? Comment te sens-tu ? Se poser Ă  soi cette question : Comment vas-tu ? Comment te sens-tu ? Qu’est-ce qui est heureux dans ton cƓur ? CĂ©lĂ©brer ce qui va bien.  Commencer par ce qui va bien. Il y a des chose qui vont bien mĂȘme si nos vies sont tragiques ».  RepĂ©rons ce qui correspond Ă  nos aspirations profondes et qui nous procurent du contentement. Quand ces aspirations sont nourries en moi, je vais bien. « Je tend donc vers cela. Si ce qui me correspond, c’est « le partage, l’écoute et la sincĂ©rité », je vais chercher Ă  crĂ©er ces conditions. « Ainsi nous apprenons Ă  nous centrer. Il y a les choses joyeuses qui vont bien dans mon cƓur. Je les honore, les cĂ©lĂšbre et j’oriente ma vie dans ce sens. Et puis il y a les choses moins joyeuses, plus difficiles, plus Ă©prouvantes. Je les accueille, je les Ă©coute et j’essaie de les comprendre. Petit Ă  petit, j’oriente ma vie pour ne plus retomber dans les circonstances dont je sais par expĂ©rience qu’elles ne m’apportent pas de bien-ĂȘtre. Et ainsi, je rĂ©cupĂšre les manettes de mon existence.

Qu’est ce qui arrive Ă  la plupart de nos contemporains ? Ils n’ont pas les manettes pour orienter leur vie. Or ce n’est pas compliquĂ©. Cela demande juste un peu de jardinage intĂ©rieur ».

 

 

Ce message est porteur car il se dĂ©veloppe Ă  partir d’une expĂ©rience et il s’exprime sur un ton qui suscite la sympathie. Il aide Ă  mieux interprĂ©ter nos situations de vie et Ă  y faire face. Il nous encourage. Un changement est possible. Oui, nous pouvons !

Bien sĂ»r, dans ce court message, Thomas d’Ansembourg n’a pas le temps d’aborder des situations critiques ou d’entrer dans une rĂ©flexion approfondie sur la maniĂšre dont nous percevons le sens profond de nos existences, lequel a tant d’importance dans la dynamique de notre vie.

Il s’exprime cependant sur le rapport entre psychologie et spiritualitĂ©.

« Je fais le lien avec ce que la plupart des spiritualitĂ©s nous disent de façon concordante. Si nous prenons un temps d’écoute intĂ©rieure, de discernement et d’entrer dans un puits de connaissance universelle qui est, semble-t-il, au cƓur de chacun de nous, nous nous relions, nous appartenons ».

Cette conscience d’une relation, d’une appartenance Ă  plus grand que soi, nous paraĂźt essentielle. Et il en est de mĂȘme du fil conducteur que nous pouvons suivre dans le monde. Sommes-nous inspirĂ©s par la sympathie et l’amour ? A certains moments et dans certaines conditions, certains milieux religieux ont pu ĂȘtre polluĂ©s par des reprĂ©sentations nĂ©gatives. Mais aujourd’hui ce n’est pas le courant principal. Thomas d’Ansembourg Ă©voque les bienfaits de la gratitude. A ce sujet, un remarquable article est paru dans Wikipedia. Free encyclopedia (anglophone) (6). « L’étude systĂ©matique de la gratitude Ă  l’intĂ©rieur de la psychologie a commencĂ© seulement autour des annĂ©es 2000, peut-ĂȘtre parce ce que la psychologie traditionnellement se focalisait sur les situations de dĂ©tresses  ». Des Ă©tudes rĂ©centes suggĂšrent que les gens reconnaissants sont aussi plus altruistes et vivent dans un Ă©tat de bien ĂȘtre subjectif plus Ă©levĂ©.  Cependant cet article met Ă©galement l’accent sur la maniĂšre dont la gratitude et la reconnaissance sont au cƓur des pratiques de vie chrĂ©tiennes et juives. « Dans le judaĂŻsme, la gratitude est une part essentielle de l’acte d’adoration et de la vie du croyant. De mĂȘme l’expression de la gratitude modĂšle et donne sa forme Ă  la pratique de vie chrĂ©tienne ». Ainsi, sur des registres diffĂ©rents, l’expression de la gratitude est bien une dĂ©marche fondamentale. Elle Ă©claire la relation positive et dĂ©bouche sur une harmonie.

Dans la gratitude comme dans la dĂ©marche de prendre soin de nous-mĂȘme, il y a un mouvement commun qui est la bienveillance. Dans son livre : « Oser la bienveillance », Lytta Basset a mis en valeur cette dimension essentielle de notre existence : « Bienveillance humaine, bienveillance divine » (7).

Cette vidĂ©o de Thomas d’Ansembourg nous invite Ă  frĂ©quenter ses autres enseignements et notamment les deux autres vidĂ©os rapportĂ©es sur ce blog (3). Dans ce monde oĂč nous pouvons ĂȘtre tentĂ© par le pessimisme, l’agressivitĂ© ou le repli, cette vidĂ©o contribue Ă  la campagne du mouvement Colibris : « Faisons notre part ! Soyons le changement ! Engageons-nous dans une (r)Ă©volution intĂ©rieure ». Thomas d’Ansembourg nous apporte un message tonique. Oui, cette Ă©volution positive est possible. Il y a de l’espoir !

 

Jean Hassenforder

 

(1)            « Une (r)évolution intérieure » : https://www.colibris-lemouvement.org/revolution/une-revolution-interieure

Sur ce blog, un regard sur le mouvement Colibris : « une jeunesse engagée pour une société plus humaine et plus durable » : https://vivreetesperer.com/?p=1780

(2)            « Entretiens : ma Ÿévolution intérieure » : https://www.colibris-lemouvement.org/revolution/une-revolution-interieure/entretiens-ma-revolution-interieure

(3)            « Femmes et hommes. Monde nouveau. Alliance nouvelle » : https://vivreetesperer.com/?p=1791 « Vivant dans un monde vivant. Changer intérieurement pour vivre en collaboration » : https://vivreetesperer.com/?p=1371

(4)            « Thomas d’Ansembourg : ma (r)Ă©volution intĂ©rieure » : vidĂ©o You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=gWLoMcVoHaU

(5)            Dans son livre : « la guĂ©rison du monde», FrĂ©dĂ©ric Lenoir met en Ă©vidence le dĂ©veloppement d’un courant spirituel qui allie intĂ©rioritĂ© et engagement collectif. Sur ce blog : « Un chemin de guĂ©rison pour l’humanité » : https://vivreetesperer.com/?p=1048

(6)            « Gratitude. From Wikipedia. The free encyclopedia » : https://en.wikipedia.org/wiki/Gratitude Sur ce blog, « Avaaz : Transformation sociale et transformation personnelle vont de pair » : des moments de gratitude sont envisagés dans ce processus : https://vivreetesperer.com/?p=2034

(7)            Sur ce blog : Lytta Basset. « Oser la bienveillance ». « Bienveillance humaine. Bienveillance divine. Une harmonie qui se répand » : https://vivreetesperer.com/?p=1842

Dieu veut des dieux

La vie divine
Shttps://images2.medimops.eu/product/1ea064/M02728928908-large.jpgelon Bertrand Vergely

« Dieu veut des dieux » : ce titre d’un nouveau livre de Bertrand Vergely (1) est dĂ©rangeant. Il Ă©chappe Ă  toute raison raisonnante, et, en mĂȘme temps, il peut ĂȘtre rejetĂ© par des croyants inquiets de ces prĂ©tentions. Il ne va pas de soi chez des gens en quĂȘte spirituelle, mais il peut y activer des questionnements. Aujourd’hui, dans les incertitudes de l’époque, on peut s’enfermer dans une orthodoxie rigide, ou, au contraire, s’ouvrir, Ă©couter, entendre. L’Esprit souffle oĂč il veut, nous a dit JĂ©sus. Personnellement, Ă  ce point, un souvenir est remonté : la chanson « Fabulettes » d’Anne Silvestre : « J’ai une maison pleine de fenĂȘtres, pleine de fenĂȘtres en large et en long  » (2).

A plusieurs reprises sur ce site, nous avons rapportĂ© la pensĂ©e forte et suggestive de Bertrand Vergely (3). Qu’est-ce que celui-ci a-t-il Ă  nous dire aujourd’hui dans son cheminement philosophique et thĂ©ologique ? Et bien, il s’en explique dans une interview rapportĂ©e dans une vidĂ©o de la Procure (4). Cet homme a reçu de sa mĂšre une ouverture spirituelle se manifestant Ă  travers une foi du cƓur vĂ©cue dans la confession orthodoxe. Et dans l’universitĂ© française, il a appris la rigueur de pensĂ©e et il a rĂ©alisĂ© un beau parcours philosophique. Ses nombreux livres tĂ©moignent d’une grande crĂ©ativitĂ©, d’un esprit brillant, d’une maitrise de l’écriture et d’une connaissance encyclopĂ©dique. Toute sa vie, Bertrand Vergely a cherchĂ© Ă  conjuguer ses deux cultures, la religieuse et la philosophique. Et ainsi, nous le voyons amoureux de la GrĂšce, du monastĂšre orthodoxe du Mont Athos oĂč il s’est rendu Ă  de nombreuses reprises et de la philosophie de la GrĂšce antique qu’il connaĂźt de bout en bout. Le livre : « Dieu veut des dieux » est issu de cet univers. La « theosis » (5), l’Ɠuvre de Dieu qui divinise l’homme Ă  son Ă©coute, est enseignĂ©e par les PĂšres grecs du premier christianisme, et aujourd’hui par le christianisme orthodoxe : « La Theosis peut ĂȘtre dĂ©finie comme une communion-participation avec Dieu. Elle est la grĂące par laquelle un fidĂšle, libre de faute, s’emplit de la lumiĂšre divine, s’unissant Ă  Dieu, dĂšs cette vie, et en plĂ©nitude, lors de la rĂ©surrection des morts ». La dĂ©marche de Bertrand Vergely s’inscrit, en mĂȘme temps, dans un monde familier. Ainsi nous rapporte-t-il son expĂ©rience d’une rencontre avec une habitante d’un village grec, sensible comme lui Ă  la beautĂ© du lieu associĂ©e Ă  un effet de la grĂące divine.

Si Dieu, en Occident, a parfois Ă©tĂ© reçu et vĂ©cu comme insensible et lointain, un mouvement profond est apparu dans les derniĂšres dĂ©cennies qui, dans la reconnaissance de la dynamique trinitaire et de l’Ɠuvre de l’Esprit, de la marche vers un nouveau monde dans lequel Dieu sera « tout en tous », proclame « Dieu vivant, Dieu prĂ©sent, Dieu avec nous dans un monde oĂč tout se tient » (6). A de nombreuses reprises, nous avons rapportĂ© la pensĂ©e Ă  ce sujet, du grand thĂ©ologien JĂŒrgen Moltmann (7), du franciscain amĂ©ricain, Richard Rohr (8) et de l’historienne amĂ©ricain, Diana Butler Bass (9).

« Dans la communion avec le Dieu vivant » Ă©crit JĂŒrgen Moltmann, « notre vie mortelle et finie, ici et maintenant, est une vie interconnectĂ©e, pĂ©nĂ©trĂ©e par Dieu, et ainsi, elle devient immĂ©diatement une vie divine et Ă©ternelle  » Et Richard Rohr nous communique un message comparable : « La rĂ©volution trinitaire en cours rĂ©vĂšle Dieu, comme toujours avec nous dans toute notre vie. Cette Ă©volution a toujours Ă©tĂ© active comme le levain dans la pĂąte. Mais aujourd’hui, on comprend mieux la thĂ©ologie de Paul et celle des PĂšres orientaux, Ă  l’encontre des images punitives plus tardives de Dieu qui ont dominĂ© l’Eglise occidentale ». La pensĂ©e de Bertrand Vergely s’inscrit ainsi dans un continuum oĂč il apporte ici sa note originale, son accent sur la « theosis ».

Le livre de Bertrand Vergely se dĂ©veloppe en trente chapitres rĂ©partis en trois parties : le principe divin, l’homme divin, la vie divine. Nous ne nous sentons pas Ă  mĂȘme de rĂ©aliser une prĂ©sentation ordonnĂ©e de cet ouvrage parce que nous ne disposons pas d’une culture philosophique adĂ©quate. A vrai dire, pour nous, cette lecture ne va pas de soi. Ce style, riche en hyperboles, n’est pas le notre. Mais nous trouvons dans ce livre des Ă©clairages qui engendrent un nouveau regard. Il y a des passages fulgurants. Ce sont des fenĂȘtres qui s’ouvrent. A deux reprises, nous avons pu constater sur facebook l’audience suscitĂ©e par des passages de ce livre de Bertrand Vergely. Cette expĂ©rience nous encourage Ă  partager ici quelques brefs extraits. Notre choix a Ă©tĂ© commandĂ© par notre degrĂ© de comprĂ©hension immĂ©diate et notre accessibilitĂ© personnelle.

 

Consentement d’ĂȘtre

« L’ĂȘtre a une caractĂ©ristique. Il est ce qu’il est. Etant ce qu’il est, il est harmonieux. Il est harmonie. Faisons l’effort d’ĂȘtre en vivant ce que nous vivons par le fait d’ĂȘtre prĂ©sent Ă  ce que nous vivons. On ressent une joie dĂ©bordante. L’harmonie parle parce qu’on la laisse parler. Epicure a appelĂ© cette joie « plaisir ». Ce terme est trompeur. Il fait penser Ă  une satisfaction sensuelle. Il ne parle pas du consentement d’ĂȘtre, consentement divin » (p 101).

Il est divin de respirer

« Il est divin de respirer. Il est divin de faire respirer. On guérit en respirant. On guérit le monde. On respire tellement mal ! On étouffe tant ! Dieu est Esprit. Il est Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est souffle. On ne voit pas assez Dieu comme Esprit qui souffle, et qui, en soufflant, fait respirer et guérir » (p 130).

Vivant pour vivre

« Lorsqu’on s’arrĂȘte pour vivre ce que l’on vit, un Ă©vĂ©nement foudroyant se produit. Vivant pour vivre, l’existence n’est plus seulement l’existence. Elle est l’existence qui est. L’ĂȘtre vient se mĂȘler Ă  l’existence qui, en retour, vient se mĂȘler Ă  l’ĂȘtre. La coĂŻncidence entre l’existence et l’ĂȘtre a un effet fulgurant. Une lumiĂšre jaillit. L’existence peut ĂȘtre de l’ĂȘtre. Le divin peut se faire vie. On est dans le Christ, dans le Dieu fait homme, dans le divin fait vie » (p 184).

La mort est un passage

Pensons qu’aprĂšs la mort, tout n’est pas fini. Posons qu’il y a autre chose. ArrĂȘtons-nous sur cette phrase : « Ce n’est pas fini ». MĂ©ditons la. La mort existe. En outre, elle n’existe pas comme nĂ©ant. Elle existe comme passage. La mort se met Ă  exister. Ni escamotĂ©e, ni nĂ©ant, elle est un passage. C’est ce que signifie la rĂ©surrection qui a lieu lors de PĂąques, la fĂȘte des passages. La mort existe et elle n’est pas sans fin. Le nĂ©ant est terrassĂ©. Il s’agit lĂ  d’un Ă©vĂ©nement nouveau. Vivons avec cette conscience. La vie change. Le corps change. Nous n’avons pas l’habitude de penser que nous allons vers une vie autre
 Tout est bien plus vivant que nous le pensons. Nous sommes du plus que vivant qui s’ignore et non du vivant qui est condamné » (p 203-204).

Qui est donc l’homme ?

« Qui est donc l’homme pour que tu t’en souviennes ? » interroge les Psaumes (Ps 8.5). L’homme a beau ĂȘtre peu de choses dans l’univers matĂ©riel. Il a conscience de l’univers. Cela change tout. GrĂące Ă  lui, l’univers est un univers conscient. D’oĂč la profondeur de cette parole chantĂ©e par le chƓur dans Antigone de Sophocle : « Parmi toutes les merveilles, l’homme est la plus grande merveille ». Comme le dit Pascal, l’homme possĂšde une dignitĂ© infinie du fait qu’il pense.

Il faut que l’homme en prenne conscience. Il y a quelque chose non seulement de royal, mais de divin en lui
 Dans les Évangiles, c’est ce qu’enseigne le Christ quand il lance Ă  ceux qui veulent le lapider parce qu’il se dit fils de Dieu : « Vous ĂȘtes des dieux » (Jean10.34-36). Parole qu’il convient de bien comprendre : tous ceux Ă  qui la Parole de Dieu est destinĂ©e sont des dieux. Ce sont les Psaumes qui le disent (Ps 81.6)  » (p 12).

L’homme ne se fabrique pas. Il se reçoit

On se trompe quand sous prĂ©texte de s’affranchir du dogmatisme, on pense en avoir fini avec l’ĂȘtre ainsi qu’avec Dieu. Eliminons Dieu et l’ĂȘtre de la pensĂ©e. Eliminant l’idĂ©e que la rĂ©alitĂ© va bien plus loin que l’on pense ou voit, on l’appauvrit, quand on ne l’assĂšche pas. Dieu ainsi que l’ĂȘtre renvoient Ă  la vie divine et pas simplement Ă  un dogmatisme. Ne croyons pas qu’elle a dit son dernier mot. L’aspiration Ă  la plĂ©nitude qui inspire le fond du cƓur humain n’a jamais dit son dernier mot. La libertĂ© que donne la vie divine non plus ne s’efface pas. La postmodernitĂ© croit que tout se fabrique. Tout ne se fabrique pas. L’homme ne se fabrique pas. Il se reçoit. Ce qui fait qu’il est et qu’il sera toujours plus beau que l’homme qu’on prĂ©tend fabriquer (p 236).

Dieu veut que le vivant vive

« Dieu est vivant. Etant vivant, il veut que le divin vive. Voulant que le divin vive, il le fait vivre en le semant dans la profondeur des choses, des ĂȘtres, du monde, de la vie, des hommes et de l’histoire. Dans la GenĂšse, ce divin en expansion s’appelle l’arbre de vie (Gen 2.9). Dans l’Evangile de Jean, il s’appelle le Verbe (Jean 16.20). Il y a du divin en l’homme. Il faut le dire. C’est en ayant conscience de sa valeur divine qu’il cesse de dĂ©lirer et de faire n’importe quoi. C’est en entreprenant de vivre divinement qu’il se met Ă  vivre et Ă  faire vivre la vie la plus humaine qui soit » (p 13).

Je suis

Le peuple d’IsraĂ«l est en exode. Il souffre. Il attend d’ĂȘtre libĂ©rĂ© de l’asservissement qu’il subit. Pour le dĂ©livrer, MoĂŻse a l’idĂ©e de demander son nom Ă  Dieu. Le nom qui dit l’identitĂ© intime permet de remonter Ă  la source de ce qui est et de ce qui fait ĂȘtre. Si IsraĂ«l connaĂźt le nom de Dieu, muni de l’énergie divine, il pourra se libĂ©rer. Le nom que Dieu rĂ©vĂšle Ă  MoĂŻse est Je Suis, en hĂ©breu YHVH. Je suis renvoie Ă  la rĂ©alitĂ© fondamentale de Dieu qui est, comme le dit l’Apocalypse, « Celui qui est » (Ap 1.4). Je suis renvoie par ailleurs Ă  notre existence. Je suis renvoie enfin Ă  la relation entre notre existence et l’existence divine. Glorieuse nouvelle. Il est possible de se libĂ©rer de l’esclavage. Il suffit de dire Je suis. L’existence se met en relation avec l’existence divine et son Ă©nergie inĂ©puisable. On comprend que Dieu soit alors le rocher de l’homme (Ps 18.2), son repos (Ps 61.2) » (p 23).

Le Christ est dit l’arbre de vie

« Les arbres qui recouvrent la terre, font de la terre une terre vivante qui respire. Si le ciel est une enveloppe d’air qui permet Ă  la terre de respirer, l’arbre est un ciel actif sur la terre qui la fait respirer.

Le Christ est dit mĂ©diateur. En reliant Dieu Ă  la vie sensible et la vie sensible Ă  Dieu, il est le mĂ©diateur entre la vie invisible et la vie visible. Le Christ est dit ĂȘtre l’arbre de vie. Cette image est confirmĂ©e par la relation qu’il a avec le PĂšre. En faisant de lui un Dieu vivant, il le fait respirer comme l’arbre fait respirer la terre. On peut dire qu’il est le poumon de Dieu
 Le Dieu vivant relie le visible Ă  l’invisible. Il relie aussi l’invisible au visible en Ă©tant cette Ă©nergie invisible qui permet au visible de croitre et multiplier  » (p 165-166).

Théosis

« Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » enseigne saint Athanase. « Dans les temps antĂ©rieurs, on disait bien que l’homme avait Ă©tĂ© fait Ă  l’image de Dieu, mais cela n’apparaissait pas, car le Verbe Ă©tait encore invisible
 Lorsque le Verbe s’est fait chair, Il a fait apparaĂźtre l’image dans toute sa vĂ©ritĂ©. Il a Ă©tabli la ressemblance de façon stable ».

Au IIIĂš siĂšcle, IrĂ©nĂ©e de Lyon exprime la notion de thĂ©osis. Il le fait dans un contexte oĂč la Gnose pense que le monde est mauvais
 Elle espĂšre la destruction du monde afin de voir advenir sa rĂ©novation
 Il faut parler de Dieu, pense IrĂ©nĂ©e, mais autrement. Le monde et l’homme n’ont pas besoin d’ĂȘtre dĂ©truits pour ĂȘtre rĂ©novĂ©s. Pour l’expliquer, IrĂ©nĂ©e commence Ă  rappeler que la crĂ©ation est bonne. C’est dans cette perspective qu’il importe de comprendre la doctrine de la dĂ©ification. Si la crĂ©ation est bonne, l’existence humaine l’est aussi
 L’existence humaine est tellement bonne que Dieu veut que l’homme lui ressemble. Voulant que l’homme lui ressemble, il n’hĂ©site pas, si l’on ose dire, Ă  ressembler Ă  l’homme en se faisant chair par le Christ. Enfin l’existence humaine est tellement bonne que l’homme peut devenir Dieu. Nul besoin de violence pour le rĂ©former. L’homme peut par cette vie de prĂ©sence absolue qu’est la vie de priĂšre devenir une pure prĂ©sence comme le PĂšre.

Le message d’IrĂ©nĂ© est le suivant : Faisons de la crĂ©ation une crĂ©ation qui est bonne et de l’humanitĂ© une crĂ©ation tout aussi bonne. On rend possible une harmonie entre Dieu et l’homme. La vie peut devenir divine. Le monde peut devenir divin. L’homme peut devenir divin  » (p 214-215).

Le ciel est bleu

« Le ciel est par dessus le toit, si bleu, si calme », Ă©crit Verlaine. Des toits. Au dessus des toits, le ciel. Au dessus du ciel, le bleu. Au dessus du bleu, le grand calme, le grand calme. Dans le monde des hommes, le toit est ce qui clĂŽt l’espace humain. Le ciel par dessus les toits vient montrer que l’espace n’est pas clos. L’homme n’est pas condamnĂ© Ă  vivre dans un espace bouchĂ©.

Le ciel est une leçon d’espĂ©rance et avec elle de pensĂ©e. Un monde sans espĂ©rance est un monde oĂč tout est fermĂ© non seulement au dĂ©part, mais une fois pour toutes. Le tragique est l’expression d’un tel monde. La vie y est condamnĂ©e
 : « Ne cherchez pas une issue. Il n’y en a pas
 C’est la mort qui a le dernier mot. Elle l’a toujours eu et elle l’aura toujours. DerriĂšre la mort, c’est le nĂ©ant qui est la vĂ©ritĂ© ultime  ». La vie n’est pas tragique. Nous ne sommes pas vouĂ©s Ă  la violence, Ă  la mort et au nĂ©ant. Verlaine dans son poĂšme le montre. DerriĂšre le ciel, il y a le bleu. DerriĂšre le bleu, il y a le calme, le grand calme. Il y a nous, nous quand nous sommes comme le ciel
 (p 149-150).

Apprendre Ă  respirer comme le ciel

Lorsqu’on a l’ñme bleue, lorsqu’on a le blues, comme le souligne Trinh Xuan Thuan, il suffit de regarder le ciel pour que le bleu cĂ©leste chasse le bleu mĂ©lancolique. Si il y a les coups de la vie qui provoquent des bleus Ă  l’ñme, il y a la grande libertĂ© du ciel qui murmure Ă  travers ses brises de partir au large. Pourquoi s’en faire ? on s’en fait trop
 Nous sommes. Nous existons. Il y a de l’ĂȘtre en nous. LĂ  est notre trĂ©sor
 On ne respire pas. Le ciel lui respire. Il faut apprendre Ă  respirer comme lui
 (p 153)

L’homme cĂ©leste

Entre l’inspire et l’expire, il y a le grand fleuve de la vie qui continue de couler inlassablement en dĂ©versant la vie. On touche lĂ  Ă  l’inspiration continuelle de l’ĂȘtre
 Dans l’Evangile de Jean, (dans l’entretien du Christ avec NicodĂšme (Ch 3.1-18), on entend que l’esprit est comme le vent : nul ne sait d’oĂč il vient, nul ne sait oĂč il va. On est libre quand on respire. On respire quand on est inspirĂ©. On est inspirĂ© quand on est comme le vent dont nul ne sait d’oĂč il vient et oĂč il va. On est libre quand ce n’est plus nous qui parlons, mais la vie
 L’ĂȘtre qui fait respirer le monde est cĂ©leste. CĂ©leste, il n’est plus tout Ă  fait de ce monde. Il est Ă©tranger Ă  nos passions Ă©touffantes. Il faut que l’homme cĂ©leste se mette Ă  exister pour que le monde reprenne son essor  » (p 154).

Au fil de passages significatifs, nous avons rapportĂ© plusieurs aspects de ce livre et de cette pensĂ©e. Beaucoup d’autres auraient pu ĂȘtre mis en avant. Cette expĂ©rience de lecture nous a permis et permet aux lecteurs d’apprĂ©cier la vivacitĂ© de cette pensĂ©e tant Ă  travers son expression que dans la profondeur des rĂ©flexions. Ces aperçus ouvrent des fenĂȘtres et apportent des Ă©clairages bien souvent inattendus. A coup sur, ce livre nous apporte une pensĂ©e originale. Ces extraits suscitent une envie de s’y plonger ou de s’y replonger. On y apprend Ă  reconnaĂźtre notre ĂȘtre et sa relation avec l’Etre divin. Une spiritualitĂ© Ă©merge . C’est « la spiritualitĂ© de l’ĂȘtre » telle que Pierre Lebel l’a mis rĂ©cemment en Ă©vidence » (10)

J H

  1. Bertrand Vergely. Dieu veut des Dieux. La vie divine. Mame, 2021
  2. Anne Silvestre. J’ai une maison pleine de fenĂȘtres ; https://www.google.fr/search?hl=fr&as_q=J%27ai+une+maison+pleine+de+fenĂštres&as_epq=&as_oq=&as_eq=&as_nlo=&as_nhi=&lr=&cr=&as_qdr=all&as_sitesearch=&as_occt=any&safe=images&as_filetype=&tbs=
  3. Avant toute chose, la vie est bonne :https://vivreetesperer.com/avant-toute-chose-la-vie-est-bonne/ Avoir de la gratitude : https://vivreetesperer.com/avoir-de-la-gratitude/ Dieu vivant : rencontrer une prĂ©sence : https://vivreetesperer.com/dieu-vivant-rencontrer-une-presence/ Le miracle de l’existence :https://vivreetesperer.com/?s=le+miracle+de+l%27existence&et_pb_searchform_submit=et_search_proccess&et_pb_include_posts=yes&et_pb_include_pages=yes
  1. Entretien vidéo avec Bertrand Vergely à la Procure : https://www.youtube.com/watch?v=_iVWcwCCXvM
  2. Théosis : https://fr.orthodoxwiki.org/Théosis
  3. Dieu vivant, Dieu prĂ©sent, Dieu avec nous dans un monde oĂč tout se tient : https://vivreetesperer.com/dieu-vivant-dieu-present-dieu-avec-nous-dans-un-univers-interrelationnel-holistique-anime/
  4. JĂŒrgen Moltmann. The living God and the fullness of life : https://vivreetesperer.com/?s=The+living+God+and+the+fullness+of+life+
  5. Richard Rohr. The divine dance : https://vivreetesperer.com/la-danse-divine-the-divine-dance-par-richard-rohr/
  6. Diana Butler Bass. Grounded. https://vivreetesperer.com/une-nouvelle-maniere-de-croire/
  7. Pierre LeBel. La spiritualitĂ© de l’ĂȘtre : https://www.temoins.com/la-spiritualite-de-letre/

 

Pour réformer la finance

Pour réformer la finance, il faut changer les finalités et créer des institutions nouvelles incarnant le bien commun.

D’aprĂšs le livre de James Featherby: « Of markets and men ».

Comment faire face aux dérives et aux ravages du systÚme financier dominant ? Comment refonder la finance ?

Une voix britannique vient nous rĂ©pondre. James Featherby, membre de l’équipe du « London Institute for Contemporary Christianity (LICC)  » (Institut de Londres pour le Christianisme Contemporain), juriste pendant trente ans dans une grande firme de la « City » de Londres, vient d’écrire un livre passionnant Ă  ce sujet : « Of markets and men. Reshaping finance for a new season » (1). (Des marchĂ©s et des hommes. RĂ©organiser la finance pour une nouvelle Ă©poque »). Et il nous fait part de son approche dans un article qui vient de paraĂźtre sur le site du LICC (2).

En passant en revue les travaux de plusieurs chercheurs, James Featherby met l’accent sur l’importance des institutions. Dans la sĂ©rie de confĂ©rences de Reith (Ecosse), en 2012, Niall Ferguson affirme que le plus grand danger pour l’Occident rĂ©side dans son autosatisfaction (« complacency ») vis Ă  vis des institutions (3). Dans « The origins of political order » (Les origines de l’ordre politique) (4), Francis Fukuyama dĂ©clare que la soumission de l’état aux rĂšgles de droit est fondamentale. Dans un livre intitulé : « Why nations fall » (Pourquoi des nations Ă©chouent » (5), Daron Acemoglu et James Robinson nous disent que l’existence d’institutions destinĂ©es Ă  servir l’intĂ©rĂȘt public plutĂŽt que l’exploitation privĂ©e, explique pourquoi certains pays rĂ©ussissent et d’autres s’effondrent. Dans un ouvrage : « To change the world » (Changer le monde) (6), James Davison Hunter appelle les chrĂ©tiens Ă  une « prĂ©sence loyale » (« faithful presence ») dans les institutions civiques, en se consacrant en premier Ă  l’accompagnement du changement culturel.

Face aux dĂ©rives actuelles, « la « bonté » (« goodness » a besoin de s’incarner dans des institutions si nous voulons que des cultures et conduites positives se maintiennent et grandissent.  De bonnes institutions, me semble-t-il, peuvent Ă  la fois conduire (« channel ») nos Ă©nergies positives et limiter nos excĂšs. L’alternative est claire ».

James Featherby propose quatre dĂ©marches radicales pour institutionnaliser le bien (« goodness » dans l’économie et la finance :

° Changer le contrat social entre les grandes entreprises (« large business ») et la sociĂ©tĂ© en leur assignant un but civique autant qu’un but privĂ©.

° Défaire le mécanisme par lequel une dette excessive a été créée dans la vie collective et personnelle.

° RĂ©duire les opĂ©rations spĂ©culatives dans les marchĂ©s financiers sans rapport avec l’économie rĂ©elle.

° Donner aux Ă©pargnants et aux retraitĂ©s la capacitĂ© de mettre en oeuvre leur capital pour une fonction productive plutĂŽt que d’avoir en vue seulement un rendement financier maximum.

« Si nous ne changeons pas les finalitĂ©s des entreprises (« corporate objectives of the business ») qui contrĂŽlent la maniĂšre dont nous vivons, incluant les structures bancaires, mais sans nous limiter Ă  celles-ci, alors le volume de leurs budgets de publicitĂ© et la puissance de leurs plans continueront Ă  accabler (« overwhelm ») Ă  la fois ceux qui travaillent pour elles et le reste d’entre nous ».

Il est bon d’entendre cette voix qui, Ă  partir d’une expĂ©rience professionnelle au sein mĂȘme du systĂšme financier actuel, s’élĂšve pour proclamer la nĂ©cessitĂ© d’un changement majeur dans les finalitĂ©s et le fonctionnement du systĂšme financier et Ă©conomique.

« Notre finance reflĂšte notre philosophie. Nous avons besoin de penser et d’agir d’une maniĂšre qui soit plus relationnelle, holistique, en proximitĂ©, audacieuse, humble, inspirĂ©e par des finalitĂ©s et des principes, tout cela en harmonie avec une vision biblique de la vie. Et puis, nous avons besoin de rĂ©organiser nos institutions pour qu’elles reflĂštent notre nouvelle philosophie. Nous l’avons fait dans le passĂ©. Nous pouvons le faire encore ».

Cette voix converge avec d’autres, entre autres, celles qui nous parlent aujourd’hui d’économie positive (7) ou d’économie solidaire (8) . Le chantier de la rĂ©forme est en train de se mettre en route.

J H

 

(1)            Featherby (James). Of markets and men. Reshaping finance for a new season. Tomorrow company, 2012. http://www.licc.org.uk/shop/product/of-markets-and-men-reshaping-finance-for-a-new-season

(2)            James Featherby. Reshaping finance for a new season. http://www.licc.org.uk/engaging-with-culture/connecting-with-culture/business/reshaping-finance-for-a-new-season-1389

(3)            Niall Ferguson.The rule of law and its Enemies. Reith lectures, 2012  http://www.bbc.co.uk/podcasts/series/reith

(4)            Francis Fukuyama. The origins of political order. From prehuman times to the French Revolution. Profile books, 2011. http://www.profilebooks.com/isbn/9781846682575/

(5)            Daron Acemoglu, James A. Robinson. Why nations fail. The origins of power, prosperity and poverty. Profile books, 2012. http://www.profilebooks.com/isbn/9781846684296/

(6)            James Davison  Hunter. To change the world. The irony, tragedy and possibility of Christianity in the late modern world. Oxford University Press, 2010  http://ukcatalogue.oup.com/product/9780199730803.do#.UFTcza7j5Zp

(7)            Voir sur ce blog : « Changement dans les esprits. Nouvelles finalitĂ©s, nouvelles approches. L’économie positive ».

Voir sur le site de TĂ©moins : « L’économie sociale et solidaire. Ses valeurs et ses enjeux »  http://www.temoins.com/en-bref/leconomie-sociale-et-solidaire-ses-valeurs-et-ses-enjeux.html